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mardi, 17 décembre 2013

Ce sur quoi devraient méditer les médias et autres « bobos » atteint de la « Mandelâtrie »….

mandela-skull.jpgJean-Claude Rolinat

Du Nouvel-Observateur à Libération, Le Monde ou Paris-Match – « Mandela est immortel. Il appartient désormais aux Africains de rendre immortel son rêve d’égalité, de pardon, de respect et de paix »,  Olivier Royant, p.57 numéro 3369 - en passant par les chaînes d’info en continu, BFM, LCI ou I Télé, ce ne fut qu’un concert de louanges et d’éloges dithyrambiques. Le seul effet comique incongru dans de telles circonstances fut la  grotesque prestation du traducteur en langages des signes dont l’imposture ne fut révélée qu’après la cérémonie du souvenir au stade de Soweto. Ce qui en dit long sur la dégradation des services de sécurité ! Pendant une semaine,  de Paris au siège New-yorkais des Nations Unies en passant par Johannesburg ou Qunu au Transkei,  les commentaires n’offraient à nos oreilles que les mêmes croassements venant de la mare médiatique.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant » nous enseigne le sage… L’ancien chef de la branche terroriste de l’African National Congress méritait-il ce déluge d’honneurs post-mortem, l’érigeant en Père de la paix mondiale, en icone révérée par toute la bien-pensance cosmopolite, à la hauteur de toutes ces excellences à qui le Nobel de la Paix a été décerné et dont, bien souvent, il ne reste aucune trace en faveur du pacifisme ? Car quel est le bilan de la star sud-africaine créditée de toutes les qualités humaines ?

Incontestablement, le créateur de la chimérique « nation arc-en-ciel », après avoir passé 27 ans en prison – les dernières années  de résidence à Paarl s’apparentant  plus à un séjour en cinq étoiles – n’a prononcé aucune parole de haine, n’était animé par aucun esprit de vengeance contrairement à nombre de ses alter-égo tel un vulgaire Ben-Bella ou un cinglé comme Mugabe.  Et là il faut lui rendre un sincère hommage.  Pour le reste, en habile négociateur, il a « roulé les Blancs dans la farine »…Il faut dire qu’il avait en face de lui un De Klerk qui n’était que le porte-parole d’un Broederbond –, la franc-maçonnerie afrikaner,  prête à tous les abandons pourvu que l’on ne touche pas à son fric ! Mieux valait conserver ses domestiques noirs et sa piscine dans les beaux quartiers du Cap, de « Jobourg » ou de Pretoria, que de  résister et de s’abandonner au mythique rêve d’un Volkstaat….On a vu ce que ce choix a donné. Depuis avril 1994, un million de blancs sont partis, des milliers d’autres, notamment des fermiers comme Terreblanche le chef de l’AWB, ont été massacrés et le chômage touche presque un Noir sur deux. Le sida atteint 26 % des adolescentes noires et la discrimination « positive », le Black power employment,  prive l’Afrique du Sud  de ses cadres d’origine européenne qui cherchent en Australie (20 000 Blancs émigrés), en Nouvelle-Zélande aux Etats-Unis ou au Canada une situation meilleure pour eux et leurs enfants.  Il n’est pas jusqu’aux rudes fermiers boers qui reprennent les charriots de leurs ancêtres pour répondre positivement aux offres de terres à cultiver provenant du… Mozambique ou de la Géorgie ! Une oligarchie noire égoïste a fait main basse sur une partie de l’économie et s’entend comme larrons en foire avec ses homologues de la bourgeoisie blanche, tout au moins sa fraction qui a oublié d’où elle vient. Mandela a gouverné en dilettante, laissant à ses deux adjoints, à l’époque Thabo M’Beki et Frederik De Klerk, la gestion des affaires courantes. La diva planétaire parcourait le monde glanant ici ou là des lauriers qui n’étaient pas tous  usurpés. Comme un mal ne vient jamais seul, tel un miroir aux alouettes, l’Afrique du Sud qui au premier abord fait plus penser aux Etats-Unis qu’à l’Afrique noire profonde, a attiré des centaines de milliers d’immigrants en provenance  du reste du continent. D’où une éclosion de bidonvilles à la périphérie des grandes villes qui résorbaient à peine leurs quartiers insalubres. Le pays est divisé ethniquement même si, et c’est heureux, les lois les plus sombres de l’apartheid avaient déjà été abolies sous les gouvernements des Vorster, Botha et De Klerk. Il l’est économiquement avec, nous l’avons vu, l’irruption d’une classe noire nantie et égoïste –environ 10% de la population – laissant derrière elle les « oubliés de la croissance ». Régionalement aussi : en dehors des grandes métropoles détribalisées, les Xhosas restent au Cap oriental, les métis au Cap Nord et à Capetown même, les Zoulous au Kwazulu-Natal et les indiens à Durban. C’est la région du Witwatersrand et celle du Cap qui concentrent la majorité de la population blanche, à peine 9 % du total du pays. L’ANC est, pour l’instant le parti dominant, mais des concurrents déçus par sa politique se lèvent à sa gauche et à sa droite. Le Freedom Front qui devrait concentrer la résistance afrikaner est largement devancé dans l’opposition par le Democratic Party d’Helen Zille, Premier ministre de la province du Cap. Le DP semble d’ailleurs rallier à sa politique d’opposition frontale avec l’ANC tous les mécontents et particulièrement les métis, qui parlent l’afrikaans, et qui sont très nombreux dans son fief de la province du Cap Occidental. Si Mandela a su prévenir des conflits majeurs, grâce surtout à la neutralité  des généraux, puis à l’abandon de leur cause afrikaner par ces derniers, sa disparition ne changera rien quant au fond des choses. L’avenir n’était déjà plus radieux. Comme dans nombre de pays du tiers monde, l’écart est trop grand entre une minorité privilégiée et la masse du peuple. L’unité nationale est un leurre,  mis à part quelques élites acquises au mondialisme. Il y a autant de différences entre un Anglophone blanc  et un Afrikaner, qu’entre un Français et un Britannique, autant entre un Xhosa et un Zoulou qu’entre un Danois et un Serbe, que l’on veuille bien me pardonner ces comparaisons… osées. Espérons simplement que ce tsunami lacrymal qui a monopolisé les ondes pendant près d’une semaine ne sera pas suivi du torrent des larmes des oubliés de ce pays, Blancs ou Noirs, qui mériterait mieux que la mainmise  monopolistique de l’ANC.

INFO SN : sortie prochaine de "La faillite de Mandela", le livre noir de la nation arc-en-ciel signé Jean-Claude Rolinat, aux Bouquins de Synthèse nationale, 170 pages, 18,00 €

19:54 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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