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mardi, 02 septembre 2014

Juppé ou le rêve du Jedi

Patrick Parment

 

Ectac.Caricatures-Alain-Juppe.03.jpgRevoilà Juppé. « Droit dans ses bottes » et le calcif repeint, depuis que Chirac l’a surnommé « le meilleur d’entre nous » n’en peut plus de ses ambitions sans cesse rabrouées, lui qui, toute sa vie, ne fut qu’un second couteau. Lui qui a bouffé son chapeau quand Sarko a sapé ses espoirs de rédemption élyséenne. Reste qu’il demeure vrai qu’en politique un destin n’est jamais écrit d’avance. Qui eût cru à l’élection de Chirac, lui mis à part ? 

Dans le paysage dévasté de la droite ripoublicaine, allié aux incompétences trop évidentes de la gauche et un président proche du Guignol lyonnais, tous les espoirs sont désormais permis et les vocations nombreuses, pour tous les seconds couteaux, de vouloir sauver la France. Ca ne fait jamais que cinquante ans et plus qu’on veut la sauver, cinquante et plus qu’elle plonge de jour en jour depuis cette funeste année 1945 où elle est devenue le valet de l’Amérique. De Gaulle a eu beau faire, remuer dans les brancards, rien n’y a fait, tout est rentré dans l’ordre. Tous les lobbies sont aux ordres du système libéral et de l’Amérique, puissance dominante,  qui impose sa loi au nom de ses intérêts.

Les vocations ne manquent pas à droite pour piquer un casse-croûte de cinq ans d’âge. Depuis que Jean-François Copé a explosé en vol – il s’en remettra –, le champ est libre aux François Fillon, Xavier Bertrand et autres Bruno Le Maire et Laurent Wauquiez d’affirmer leurs ambitions. Face à eux, l’inénarrable Juppé, fort d’expériences toutes plus malheureuses les unes que les autres hormis Bordeaux, imagine que les Français voient en lui un mec plus  « sage » et plus « expérimenté » que les autres. C’est une question d’appréciation.

En vérité, Alain Juppé, vraisemblablement poussé par les lobbies, a eu le mot qui sonne comme un aveu : « Je suis le meilleur rempart contre le Front national ! » Voilà. C’est son unique programme. Car ce qui réunit tout ce beau monde – outre d’assouvir des égo surdimentionnés – c’est bien l’absence de programme ou d’une certaine idée de la France. J’entends par là l’amour de la patrie qui se transcrit dans la préservation de son identité, de son histoire, de sa race, de sa culture. De tout ce qui fonde le mot France que les ploutocrates de cette putride République de 1870 ont cassé en 1914 en envoyant au casse-pipe l’humus de la race française. Qui parle de cette France là chez tous ces baltringues qui ont fait profession de politique et qui se sont concoctés un système sur mesure pour s’autoreproduire ? Alors, peinards, à l’abri d’une institution qui les sert, c’est bel et bien du côté de la Bourse et des banques que lorgne tout ce petit monde depuis que de la Banque à la Bourse, il n’y a que la rue à traverser. Alors, l’histoire, la culture… rien à cirer comme dirait l’autre. Alain Juppé, la culture, il s’en contrefout. Et, je n’affirme pas cela à la légère. Parce qu’à ses yeux, ça ne lève pas une voix ! Chirac était évidemment de la même eau. Quant à Sarko…

Alors aux Fillon, Bertrand, Le Maire, Wauquiez et consorts, ne leur demandez pas de brandir le drapeau de la révolution culturelle, ce sont des clones télévisuels. Et Juppé, malgré Normale sup et l’Ena n’est pas très loin non plus. Chirac lui avait trouvé un petit boulot : il lui faisait corriger les fautes d’orthographe et le français des textes qui sortaient au kilomètre de son usine de pondeuses frais émoulues de l’Ena. Chirac n’écrit que des lettres de remerciements.

Tous ces gens sont formatés. Inutile de leur en demander plus, cela dépasse leurs compétences. Raison pour laquelle il nous faudra attendre que tous ces baltringues vérolent le système. C’est en bonne voie, rassurez-vous.

Si la démocratie est le moins pire des régimes, encore faut-il le protéger des prédateurs et manier le bâton quand il le faut. Mais voilà. L’homme est un animal déraisonnable qui, dans sa folie, prend plaisir à anéantir ce qu’il a parfois intelligemment construit. Il a tué la monarchie qui nous a fait et la démocratie qui la remplace se charge d’anéantir ce magnifique héritage à coup de communisme, de socialisme, de libéralisme, de banquiers avides et de lobbies. Le paradoxe de cette histoire est que ceux qui furent réellement communistes sont aujourd’hui, avec Vladimir Poutine, ceux qui ont le plus d’avenir. La démocratie ?  Demandez à Platon ce qu’il en pense.

 

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