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samedi, 04 juillet 2015

René Galinier, 78 ans, cambriolé : ET C'EST ENCORE LUI LE COUPABLE !

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Nicolas Gauthier Boulevard Voltaire cliquez ici

René Galinier, 78 ans, est manifestement un brave homme qui, jusqu’au 5 août 2010, coulait des jours à peu près tranquilles dans sa petite maison de Nissan-lez-Ensérune (Hérault). Et le voilà désormais jugé par la cour d’assises de l’Hérault, à Montpellier, où sa peine vient d’être prononcée : 5 ans de prison dont 4 ans avec sursis.

Son crime ? Ce même 5 août 2010, cambriolé une fois de plus, une fois de trop, il s’énerve, prend son fusil de chasse et tire par deux fois sur les intrus ; ou les intruses, pour être plus précis. Salena et Marina ; jeunes filles d’origine serbe, des « gens du voyage », comme l’on dit pudiquement. Il est un fait que lorsque papy Galinier sort le flingo, c’est pas pour faire les carreaux. D’où blessures évidentes pour les deux adolescentes. L’une n’enfantera jamais, l’autre traîne depuis une patte folle.

René Galinier, évidemment, qui n’est pas une brute, a exprimé ses « regrets sincères », formule de rigueur devant les juges. Mais bon, il était tout de même un peu chez lui, et ces deux gamines pas véritablement chez elles. Mais qui, détail d’importance, n’ont pas été poursuivies par la justice, alors que le motif était un brin évident. Le coupable, c’est René Galinier, forcément. Alors ? Alors, rien. Pourtant, même Le Parisien de ce vendredi admet : « Bien sûr, ce procès n’est pas celui des cambrioleuses […] mais un peu celui des casses organisés et du sentiment d’insécurité. Cette “crainte” qu’inspirent les “gens du voyage” à tout le village de Nissan, dont les habitants sont venus en masse soutenir leur ami et voisin surnommé “Néné”. Ils adhèrent à la thèse de “l’autodéfense” de l’accusé, défendu par les avocats Gilbert Collard (RBM-FN) et Josy-Jean Bousquet (non-inscrit). »

Mais là où l’affaire en vient à défier les lois du bon sens et de la raison la plus élémentaire, c’est quand Marina et Salena exposent leur système de défense, manifestement issu des cogitations stratosphériques d’un avocat qui devait au moins être ivre mort au moment des délibérations. Marina : « Je ne peux plus rien faire, je ne pourrai plus jamais travailler… » Et, à la légitime question posée par les juges, consistant à mieux déterminer en quoi consistait son travail, cette réponse, désarmante de naïveté : « Travailler ? C’est-à-dire voler… »

Malaise dans le prétoire, fort bien rendu par la journaliste du Parisien : « À l’évidence, Marina espère l’indemnisation qui compensera la gravité de ses blessures et peut-être… le manque à gagner. Elle se rend compte de la maladresse de son propos, son avocat, Silvio Rossi-Arnaud, conteste la traduction, mais le jury a bien entendu. » Bonne nouvelle ? René Galinier, quant à lui, explique son geste par la peur de perdre sa maison et ajoute : « J’ai pas eu de chance. Ça aurait pu arriver chez ma voisine et, malheureusement, c’est arrivé chez moi… »

Autrefois, on ne s’indignait pas que certains marins se noient en mer, que d’autres couvreurs tombent des toits, que tant de policiers décèdent en service et que d’innombrables soldats aient pu mourir au front. Il s’agissait simplement des risques de métiers que tous avaient choisis en connaissance de cause. Même les truands de naguère, quand ils partaient en prison, évoquaient seulement un « accident de travail ».

Tout cela pour dire que des voyous ou des voyouses, pénétrant par effraction dans le domicile d’un paisible vieillard, savent mieux que personne les périls qu’elles peuvent éventuellement encourir. Si elles n’assument pas, on manque encore de bras à La Poste…

Pour le reste, vive René Galinier, et une pensée émue pour Jean Gabin dans La Horse !

10:53 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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