dimanche, 10 janvier 2016
VAINES POLEMIQUES
de Philippe Randa
Décidément, plus une loi concerne un nombre restreint d’individus, plus elle déclenche de polémique.
Ainsi de la peine de mort qui continue, 35 ans après son abrogation, d’opposer farouchement les « pour » et les « contre », alors que le châtiment suprême n’a de fait concerné, lorsqu’il était encore applicable, qu’une poignée de condamnés.
Sous la Ve République française, de 1958 jusqu’en 1981, seuls dix-neuf criminels de droit commun ont connu « la bascule à Charlot » ainsi qu’on nommait alors la célèbre invention du Dr Guillotin : pas même un par année !
La peine de mort tant combattue par certains, tant regrettée par d’autres, n’aurait-elle été, finalement, quoiqu’on en pense, qu’une question de principe ? Voire même un débat quasi-symbolique : le dernier Français à avoir été condamné à mort et exécuté – non pas Christian Ranucci en 1976, comme beaucoup le croient, mais Hamida Djandoubi en 1977 – l’a été plus de 4 ans avant que la peine capitale ne soit légalement plus possible par un vote de 363 voix pour, 117 contre, à l’Assemblée nationale.
Seule certitude depuis : si son application n’était pas la solution à la criminalité, son abrogation ne l’a pas été non plus.
Ces jours-ci, des politiciens se déchirent sur la question de la déchéance de nationalité pour les seuls bi-nationaux reconnus coupables de terrorisme, alors qu’une majorité écrasante de Français (autour de 85 % selon certains sondages) semble pourtant favorable à celle-ci.
Fort bien ! Mais quoiqu’il en advienne, restera à voir, si la loi est votée, combien de condamnés en pâtiront.
Une vingtaine en un quart de siècle ?… Tout ça pour ça ?
16:08 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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