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lundi, 11 janvier 2016

Républicains : les feuilles mortes se ramassent à l’appel

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Dominique Jamet Boulevard Voltaire cliquez ici

Toutes ces fidélités qui frissonnent comme des feuilles quand souffle le vent d’hiver… C’est tremblant. C’est troublant. Tombera ? Tombera pas ? Et de quel côté ? Comme dans un drame shakespearien, chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, de désertions, de rébellions, de petites et de grandes, de basses et de hautes trahisons au souverain reclus dans son donjon de la rue de Vaugirard.

Les premiers à lever puis à brandir l’étendard de la révolte auront été, bien entendu, ceux qui avaient si longtemps siégé en son Conseil sans jamais se mettre en travers de ses volontés, de ses foucades, de ses errements : celui-ci pendant cinq ans son principal ministre, celui-là préposé aux Affaires étrangères, cet autre à l’Agriculture, cette autre à l’Écologie et à l’Environnement. L’un après l’autre, ils ont quitté la cour, emmenant avec eux leurs propres vassaux, leur clientèle et leur trésor de guerre avant de se poser ouvertement en rivaux et en prétendants avoués au trône en déshérence.

Puis ce fut au tour des grands feudataires de toiser avec insolence celui qui les avait faits ducs et qu’ils avaient fait roi. Déjà, pendant la dernière campagne, ils l’avaient poliment prié, avec la dernière inélégance, de ne surtout pas venir les assurer de son soutien. Élus, et pour deux d’entre eux avec les voix de la gauche, non seulement ils lui reprochent une stratégie erronée, mais ils ont officiellement pris leurs distances.

C’est Christian Estrosi, naguère le fidèle des fidèles, qui confirme hier qu’il ne sera pas candidat à la primaire, mais qu’il n’y restera pas inactif et qu’il se prononcera le moment venu. C’est l’ambitieux, insolent et brillant Christophe Béchu, sénateur-maire d’Angers et désormais homme fort des Pays de Loire, qui rallie Alain Juppé. C’est le jeune, l’ambitieux, insolent et brillant Gérald Darmanin, il y a un an encore porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de sa campagne pour la direction de l’UMP, qui se consacre désormais, comme son chef de file Xavier Bertrand, à sa belle région, et qui ne se dit pas en conflit mais en désaccord avec l’actuel président des Républicains.

Il y a ceux que Sarkozy a éloignés et ceux, bien plus nombreux, qui se sont éloignés de lui. Il y a ceux qui, lui devant tout, ne lui rendent rien et ceux, beaucoup plus rares, qui ne lui devant rien, se donnent tout. Il y a ceux qui le lundi répondent présent à l’appel des dirigeants « Républicains » mais que l’on retrouve le mardi à l’inauguration de la permanence d’Alain Juppé et le mercredi à l’inauguration de la permanence de François Fillon. Il y a ceux – c’est actuellement le gros de la troupe – qui attendent de voir de quel côté le vent tournera pour savoir de quel côté ils pencheront.

À qui la faute ? S’il avait mieux réussi son retour, ils seraient tous, comme il y a neuf ans, derrière lui. S’ils étaient tous derrière lui, comme il y a neuf ans, n’aurait-il pas mieux réussi son retour ? S’il était plus crédible, il ferait encore l’unanimité, s’il faisait encore l’unanimité, il serait plus crédible. Est-il devenu si mauvais ? Sont-ils exceptionnellement ingrats ? Ce qui marchait hier ne marche plus, les tours du magicien ratent les uns après les autres. Le vide se fait peu à peu autour de lui et il entend les derniers compagnons, les derniers hommes liges murmurer dans son dos. L’hiver est bientôt là.

18:40 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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