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samedi, 06 février 2016

De retour, Bruno Mégret dresse la liste des «erreurs» de Marine Le Pen

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Source Le Figaro cliquez ici

LE SCAN POLITIQUE - Au moment où le FN se réunit en séminaire pour déterminer sa stratégie pour 2017, l'ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen publie un roman relatant une victoire de la droite nationale. Mais il n'imagine pas Marine Le Pen en situation.

Alors que le FN s'apprête à ouvrir ce vendredi un séminaire de deux jours et demi pour tenter de trouver des solutions au «plafond de verre» et gagner l'Élysée en 2017, un ouvrage paru cette semaine pourrait attirer l'attention des cadres du parti. Il s'agit du Temps du Phoenix (éditions Cité Liberté), un roman d'anticipation politique qui raconte par le menu la victoire à la prochaine présidentielle d'un candidat issu de rangs de la droite nationaliste et sa gestion du pouvoir. De quoi inspirer les séminaristes, bien que l'auteur ne soit pas des plus appréciés dans la maison frontiste. Tantôt surnommé «Brutus» ou «le félon» et écarté du FN depuis janvier 1999, Bruno Mégret fut longtemps considéré comme le successeur de Jean-Marie Le Pen. Avant sa rupture avec le «Menhir», en raison notamment du «favoritisme familial» en vigueur au FN. S'il romance aujourd'hui la victoire d'un champion nationaliste, il n'envisage pas en l'état que Marine Le Pen puisse l'incarner.

La victoire rêvée du nationalisme

«Si je me suis mis en retrait de la politique, je ne me suis pas pour autant désintéressé du sort de notre nation», explique d'emblée au Scan le fondateur du MNR. Il se défend cependant de vouloir polémiquer avec la famille Le Pen. «J'ai surtout écrit ce livre parce que je suis frappé par l'impuissance des responsables politiques actuels. Le gouvernement est phagocyté par les contraintes institutionnelles et juridiques. Même si un président de rupture, issu des rangs de la droite nationale arrivait au pouvoir en 2017, rien ne serait possible de faire en l'état», juge-t-il.

Dans Le Temps du Phoenix, l'ancien responsable politique détaille les mesures et les méthodes qui selon lui ouvriraient la voie du succès à l'extrême droite. Mégret plaide d'abord pour la préférence nationale en matière de politiques sociales, et l'extinction des flux migratoires, légaux et clandestins: «Quand une inondation sévit, on ferme la voie d'eau avant de réparer les dégâts», glisse-t-il. Jusque-là, rien de très différent du programme frontiste. C'est sur l'Europe et l'économie que son dessein est «totalement différent». L'ancien député de l'Isère veut le maintien de l'Union européenne et de l'euro, mais plaide pour une évolution vers une «Europe confédérale», et la subordination du droit européen au droit national. Le roman défend par ailleurs un retrait du pouvoir de censure du conseil constitutionnel, «un tribunal idéologique», et le renforcement du pouvoir parlementaire.

Les erreurs du FN selon Mégret

«Ce sont là tout un tas d'idées que j'aurais proposées au séminaire si j'avais encore été au FN», assure-t-il. Une manière de dire que les orientations qui se profilent pour la prochaine campagne, avec le nouveau slogan «la France apaisée», ne lui conviennent pas. «Je ne crois pas vraiment que la France ait besoin d'apaisement ou de tranquillité. Il faut de la rupture là où c'est nécessaire». «Sur la sortie de l'euro, sur l'offre de mesures sociales aussi démagogiques que peu crédibles, sur le refus des réformes économiques et de l'abandon des combats de sociétaux, je pense que le Front national actuel commet un certain nombre d'erreurs stratégiques», juge-t-il, en désignant les orientations qui ont été impulsées sous la houlette de Florian Philippot.

Bruno Mégret poursuit sur sa lancée : «Beaucoup de gens ont été choqués de ne pas voir le Front national uni au premier rang des manifestations contre le mariage homosexuel (…) Il est regrettable que le FN actuel ne soit pas plus clair dans ses positionnements. En politique, il faut des discours limpides. On ne peut pas affirmer, par exemple, vouloir lutter contre l'immigration pour ensuite brouiller le message sous la pression des antiracistes». Comme au moment de son départ du FN, Bruno Mégret reste convaincu que l'avenir du courant national passe des alliances avec le reste de la droite. «C'est aussi une erreur politique que d'avoir refusé de hiérarchiser les opposants. On ne peut pas combattre sur un même plan la droite et la gauche, qui reste l'adversaire prioritaire», juge-t-il, pour dénoncer l'argumentaire «anti-UMPS».

Une chose est sûre, l'ancien numéro 2 du FN semble n'avoir rien perdu de son ressentiment envers la firme Le Pen, et ne démontre aucune compassion pour son ancien compagnon de route Jean-Marie Le Pen. «Il subit la situation qu'il a lui-même voulue et provoquée en nommant Marine Le Pen à la tête du FN», tranche-t-il. Il promet néanmoins d'envoyer son livre «à un certain nombre de cadres du parti que ça devrait intéresser».

17:51 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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