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samedi, 12 décembre 2020

La fin de la liberté scolaire

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Par Anne Isabeth

Avec cette loi contre le séparatisme islamiste – rebaptisée depuis « loi confortant les principes républicains » – le gouvernement s’at- taque à l’une des dernières libertés qu’il nous reste, et non des moindres, la liberté éducative.

Au menu : restreindre au maxi- mum les conditions permettant l’instruction en famille – qui devient instruction à « do- micile ». A l’origine, elle devait être réservée aux seuls enfants dont l’état de santé le justifiait. Mais le tollé suscité par cette dispo- sition, a fait reculer, un peu, l’Etat qui a élargi les conditions. Il n’est cependant pas revenu sur le fait qu’il faudra désormais demander son autorisation pour pratiquer l’instruction en famille, là où une simple déclaration suffisait. Comme régime de liberté, on a vu mieux. Sur quelle base l’Etat accordera ou non cette autorisation ? Un certificat d’aptitude parentale ? Un brevet de bonne conduite républicaine ? Mystère. Quant aux écoles hors contrat, le projet de loi prévoit que l’Education nationale puisse fermer des établissements sans que l’affaire soit passée devant un juge. Très pratique pour éliminer son principal concurrent. Pour résumer : l’Etat tape sur le hors-contrat et l’école à la maison dont les élèves sont inscrits, signalés et inspectés en prétendant ainsi mieux contrôler les élèves inscrits nulle part.

L’ennemi, c’est la famille

Cette loi fournit un alibi au gouvernement pour arracher les enfants à leur famille, dont l’Etat veut voler les prérogatives. Il suffit d’écou- ter Gérald Darmanin, affirmant de façon péremptoire auprès du Midi libre : « L’éducation n’appartient pas qu’aux cultes et aux parents, l’éducation appartient aussi à l’Etat. L’école doit élever des citoyens et ouvrir les enfants au monde. » L’Etat peut se charger de l’instruction. Pas de l’éducation qui revient aux familles. Et que certaines soient incapables de la donner ne signifie pas que toutes les familles de France doivent se voir supprimer cette prérogative.

En outre, il est pour le moins paradoxal que notre gouvernement tire ainsi à boulet rouge sur les écoles hors contrat et l’instruction en famille – qui donnent majoritairement de très bons résultats – alors que l’école de la République démontre depuis des années ses lacunes. Présent a évoqué cette étude dévoilant la baisse dramatique du niveau des petits écoliers de l’hexagone en mathématiques. Et s’il ne s’agissait que des maths ! Ne parlons pas du français, de la grammaire, de l’histoire... Bref de tout le socle de connaissances.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la création d’écoles hors contrat explose et si le nombre d’enfant suivant l’instruction en famille ne cesse d’augmenter. Ils étaient entre 30 000 et 35 000 en 2017 et sont actuellement 50 000, soit 0,4 % des enfants en âge d’être scolarisés. Une goutte d’eau dans l’océan de l’Education nationale mais qui manifestement gêne. La logique est la même que pour l’instruction obligatoire à partir de trois ans : personne ne doit échapper à la surveillance et à la propagande étatique.

Comme le faisait remarquer Anne Coffinier, présidente de l’association Créer son école et fondatrice d’Educ France qui se bat contre cette loi, l’instruction en famille a été consacrée par Jules Ferry par la loi du 28 mars 1882. On ne peut pas le soupçonner de séparatisme. Et elle poursuit : « L’Histoire nous apprend aussi que c’est en revanche Hitler qui a retiré dès 1938 aux parents allemands ce droit fondamental. Peut-on imaginer pire parrainage ? »

 Source : Présent 12/12/2020

11:14 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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