jeudi, 20 mars 2025
Dans un livre choc, Michel Festivi dénonce les trahisons des gauches espagnoles de 1930 à 1936
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Le 14 avril 1931, la monarchie Bourbonienne s’étant effondrée comme un château de cartes, la IIe République espagnole est auto-proclamée, par les gauches républicaines, grâce à des mouvements de foule incontrôlés, dans les plus grandes villes d’Espagne. Dans son livre « Les trahisons des gauches espagnoles » (Dualpha), Michel Festivi démontre, faits et références historiques à l’appui, comment « la légende dorée » de cette République espagnole alors à gauche, doit être remise en cause.
Le livre met aussi en évidence que l’actuel débat politique espagnol, du fait de l’alliance gouvernementale de la gauche avec l’extrême gauche, est entaché, voire perverti plus que jamais par le ton et les clivages de cette époque, qui remontent à la surface.
Nous vous proposons ci-dessous une interview passionnante de l’auteur, à contre courant de l’Histoire officielle.
Michel Festivi : L’historiographie universitaire, que ce soit en France ou en Espagne, est aux mains d’une clique autocentrée, une clique de l’entre-soi, qui véhicule les doxas des gauches, nous le voyons bien, que ce soit l’histoire de la révolution française, la collaboration et la résistance ou le PCF et aussi sur des sujets plus récents comme l’islamogauchisme. L’histoire de la IIème république espagnole n’échappe pas à la règle. À part une minorité d’historiens courageux comme les frères Salas, Ricardo de la Cierva, Luis Pio Moa en Espagne, Stanley Payne aux USA, Arnaud Imatz, Bartolomé Bennassar en France, voire Philippe Nourry ou Guy Hermet, la IIème république espagnole reste auréolée. On nous dépeint une république jeune, démocratique, rénovatrice, réformatrice, qui aurait été attaquée par un aéropage de conservateurs, de militaires, de fascistes en juillet 1936. C’est à l’encontre cette vision totalement fallacieuse que j’ai voulu m’attaquer, pour faire prévaloir la vérité historique d’une part, et ferrailler dans le cadre du combat des idées, car tout se tient. Oui, incontestablement, l’histoire de la 2de république a été manipulée à des fins politiques, pour asseoir la sempiternelle idée, que les gauches se situent dans le camp du bien, définitivement. Mais les choses évoluent. Je viens de lire un petit opuscule, publié en 2024 en Espagne, par une hispanisante suédoise, professeur en Suède et qui pourfend cette IIème république, le titre est sans équivoque même pour celui qui ne lit pas l’espagnol : El naufragio de la secunda republica, una democracia sin democratas, d’Inger Enkvist. Luis Pio Moa nous a donné un livre admirable sur la seconde république : La Segunda Republica Española : Nacimiento, evolución y destrucción de un régimen : 1931-1936. Mais ces livres n’existent qu’en langue espagnole, sauf les Mythes de la guerre d’Espagne.
Michel Festivi : Je suis dans la continuation des travaux de Stanley Payne, d’Arnaud Imatz, Luis Pio Moa, Gonzalo Fernandez de la Mora, Miguel Platon, Burnett Bolloten, qui ont renouvelé l’historiographie officielle. Régulièrement, ces historiens sont attaqués, injuriés, sans que l’on ne leur oppose le moindre argument valable. La censure des grands médias est omniprésente. Jamais El Pais ne rapportera objectivement une recension d’un livre de Luis Pio Moa par exemple, qui pourtant a vendu ses mythes de la guerre d’Espagne à plus de 300 000 exemplaires. Il en a écrit des dizaines et des dizaines, dont tout récemment l’histoire du PSOE, El PSOE en la historia de España, pasado y presente del partido mas influyente en los ultimos cien años, qui est remarquable comme ses précédents, mais il ne fait pas la une des journaux, des radios et des télévisions du système, même s’il tient un blog très lu, mas españa y mas democracia.
Michel Festivi : La révolution armée d’octobre 1934, qui a commencé très exactement le 4 octobre, avait été préparée de longue date, par le PSOE, des « républicains » de gauche, des franges communistes et des anarchistes, qui avaient constitué des phalanges rouges et caché des armes dans toute la péninsule. Depuis leur défaite électorale de novembre 1933, les gauches avaient fait pression sur le Président de la République, pour qu’il annule les élections. Puis ensuite, devant son refus, elles l’ont menacé de prendre les armes si d’aventure, il s’avisait de nommer des ministres de la CEDA, un rassemblement des droites espagnoles, 1er parti aux Cortès. Alcalà Zamora a cédé. Sauf qu’en octobre 1934, il n’a pas pu faire autrement que de nommer 3 ministres Cédistes, dans un gouvernement centriste de 15 ministres. Cela a été le signal du déclenchement de la guerre civile. Partout, dans toute l’Espagne, à Madrid, à Bilbao, à Valence, à Barcelone, les gauches ont attaqué les bâtiments gouvernementaux, les infrastructures pour prendre le pouvoir. Cela a échoué au bout de quelques jours, sauf dans les Asturies, où les anarchistes étaient les plus puissants et les plus organisés avec les socialistes de l’UGT. Les combats ont duré 15 jours, ont fait plus de mille cinq cents morts et des milliers de blessés. La Cathédrale d’Oviedo a été incendiée, des églises et des couvents ont été détruits, près de 40 prêtres ont été assassinés, ainsi que des hommes considérés comme de droite. Plusieurs historiens, même de gauche ont écrit que c’était la première bataille de la guerre civile. D’ailleurs, l’un de leur chef, le socialiste Berlamino Tomas, lorsqu’il s’est rendu aux autorités légales et légitimes du pays, a proclamé, sur la grande place d’Oviedo, que les combattants rouges, ne se rendaient que parce qu’ils n’avaient plus de munitions, promettant de reprendre les combats dès que possible. Depuis le début de l’année 1933, le Parti socialiste qui était un parti de masse, s’était complètement bolchévisé, sous la houlette de Largo Caballero, le futur « Lénine espagnol ». Il proclamait même, que son parti était plus à gauche que les communistes. Avec les élections perdues pour les gauches en 1933, la révolution armée d’octobre 1934 marque la fin de la république espagnole.
Michel Festivi : Il ne faut pas oublier, qu’en décembre 1930, alors que la monarchie constitutionnelle d’Alphonse XIII était en phase terminale, les républicains de gauche, qui avaient conclu un Pacte en août 1930 à San Sebastian, ont pris les armes pour détruire le régime, ils avaient échoué. La république est arrivée totalement inopinément en avril 1931, après des élections municipales perdues en réalité par les républicains. J’explique tout cela dans mon livre. La constitution républicaine de décembre 1931 était furieusement anticatholique, contre les propriétaires, même modestes, contre l’armée, et favorisant la partition du pays. En octobre 1931, le gouvernement de gauche avait fait voter une loi, dite de défense de la république, qui permettait au ministre de l’intérieur, sur simple décret, de saisir un journal, de suspendre sa publication, d’arrêter un opposant, de fermer un local d’un parti. Les violations de la constitution furent multiples. Tout d’abord l’assemblée constituante élue en juin 1931, justement pour élaborer la nouvelle constitution, s’est prolongée illégalement, et est restée en place après l’approbation de la constitution le 9 décembre 1931. J’ai précisé ci-avant, que le Président de la République, élu par les simples Cortès, n’avait pas respecté le suffrage universel en décembre 1933, après les élections législatives gagnées par les droites et le centre. En janvier 1936, le même Président va dissoudre les Cortès, alors que la mandature ne finissait qu’en décembre 1937, simplement pour ne pas nommer le leader des droites, Gil Roblès, Chef du gouvernement.
Michel Festivi : Deux jeunes historiens espagnols, de l’université Juan Carlos à Madrid, Alvarez Tardio et Villa Garcia, ont démontré dans un livre publié en 2017, Fraude y violencia en las elecciones del Frente popular, que les élections de février 1936, qui n’auraient pas dû avoir lieu, comme je viens de l’expliciter ci-avant, ont été totalement manipulées par les milices révolutionnaires, qui ont réussi à prendre le pouvoir pendant les opérations de vote (il y avait deux tours, le 16 février et le 23 février 1936). Dès lors elles ont maquillé les tableaux des recensions des résultats, et ont semé la terreur, empêchant des candidats de droite de se présenter avec toutes les garanties nécessaires au deuxième tour, et à des élections partielles de mai 1936. Si bien, qu’ils indiquent qu’environ 50 sièges ont été attribués indûment aux gauches, leur donnant ainsi la majorité qu’elles n’auraient jamais dû avoir. Il faut préciser, que comme en avril 1931, les résultats des élections de février 1936 n’ont jamais été ni établis, ni bien sûr officiellement publiés. Les conséquences furent désastreuses, puisqu’à partir de ce moment-là, on va entrer dans un cycle de terreur et de violence, jusqu’à la reprise des combats de la guerre civile, les 17 et 18 juillet 1936. Luis Pio Moa a une phrase que j’aime bien rappeler : Le coup d’état de 1934 a blessé la république, les fraudes aux élections de février 1936, l’ont achevée.
Michel Festivi : J’ai développé, dans la 4e question toute une série de manquements constitutionnels. L’un des plus graves après l’élection frauduleuse du Front populaire, ce fut la destitution par les gauches du Président de la République. Certes c’était un mou et un incompétent, mais il avait enfin compris les manipulations électorales des gauches et avait consigné tout cela dans ses carnets, qui lui seront volés, puis on les retrouvera. Le président de la République avait dissous deux fois les Cortès. Une première fois en septembre 1933, et une deuxième fois en janvier 1936. La constitution prévoyait que si le Président de la République pouvait deux fois seulement au cours de son mandat de 6 ans, dissoudre les Cortès, la deuxième dissolution pouvait être examinée par les Cortès, qui, s’ils la déclaraient non fondée, pouvait destituer le Président de la République, dernier obstacle au pouvoir absolu des gauches. Alcalà Zamora fut destitué le 7 avril 1936, et remplacé par le leader des gauches républicaines, Manuel Azaña, le 10 mai 1936. Sauf que cette destitution fut très contestée par les meilleurs juristes d’Espagne, qui ont soutenu qu’en réalité, la 1ere mandature était constitutionnelle et non pas législative, donc les gauches n’auraient pas eu le pouvoir de provoquer cette destitution. Ensuite, cette destitution démontre que les élections qui ont donné frauduleusement la victoire au Front populaire, n’auraient jamais dû avoir lieu, ceci pour deux motifs, une dissolution des Cortès frauduleuse et des élections truquées, ce qui a produit une victoire des plus contestables des gauches du Front populaire.
Michel Festivi : Depuis le début des années 2000, avec l’arrivée de socialistes des plus sectaires au pouvoir, José Luis Zapatero d’abord en 2004, puis Pedro Sanchez en 2018, l’Espagne s’est dotée d’une législation ubuesque, quasiment totalitaire, dans le cadre des lois historiques dites mémorielles, qui empêchent tout débat démocratique, sur la 2de république. Cette république est devenue intouchable. Les gouvernements de gauche ont procédé à des exhumations de corps, comme celui de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la phalange espagnole, et de Francisco Franco, dont les dépouilles ont dû quitter El Valle de Los Caidos. Un général ultra républicain, qui avait été emprisonné sous Miguel Primo de Rivera, qui avait fait toute sa carrière de général grâce à la république, et qui avait fini par en être dégouté, au point, en juillet 1936, de rejoindre le camp national, Gonzalo Queipo de Llano, qui était inhumé dans la Chapelle de la Macarena à Séville depuis 1951, sa famille a dû l’exhumer de force sur ordre des autorités gouvernementales. D’autres exemples : l’inventeur du l’autogire d’hélicoptère, dans les années 1920, l’aviateur et industriel Juan de la Cierva, qui sera honoré par tous les régimes tant monarchistes que républicains, et qui était décédé fin décembre 1936, avait eu le tort à la toute fin de sa vie, de prendre position pour le camp national. Sa famille subira tout récemment le fait que toutes ses médailles et titres honorifiques, vont lui être retirés par le gouvernement socialo-communiste actuel. Trois grands amiraux espagnols du XIXème siècle, dont les noms avaient été apposés sur des rues dans les années 1950, et bien ces mêmes rues vont être débaptisées par les autorités socialistes, pour la simple et unique raison, que leurs patronymes avaient été donnés ainsi sous Franco ! On pourrait multiplier à l’infini ce genre de faits. On veut effacer l’histoire de l’Espagne.
Michel Festivi : Votre comparaison est en partie pertinente. Il faut savoir, que depuis la fin 2018, le socialiste Pedro Sanchez tient car il a réussi à amalgamer une coalition hétéroclite de socialistes, de communistes, de séparatistes basques et catalans, comme en 1936. Pour conserver le pouvoir, car les socialistes sont minoritaires, Sanchez donne énormément de gages et aux communistes et aux séparatistes. Maintenant, contrairement à 1936, le Parti populaire, actuellement premier parti aux Cortès, ne combat jamais les socialistes et les communistes sur le terrain mémoriel et de l’histoire et laisse les gauches développer leurs visions totalitaires. Ce combat mémoriel n’est fait aux Cortès que par Vox, mais qui n’est pas assez puissant pour s’imposer et qui est attaqué tant sur sa gauche, que sur sa droite par le Parti populaire, qui est une sorte de centre-droit des plus mou, qui a peur de son ombre.
Michel Festivi : Actuellement, compte tenu de la situation politique, je ne vois nullement que la situation puisse évoluer comme en 1936. Pourtant, aujourd’hui, les espagnols se plaignent d’une immigration massive et illégale, avec un gouvernement qui régularise à tour de bras les sans-papiers par millions.
Breizh-info.com : Pensez-vous qu’en Espagne, il soit aujourd’hui possible d’avoir un débat ouvert sur la guerre civile sans être immédiatement catalogué comme franquiste ou révisionniste ? En France, la vision dominante de la guerre d’Espagne est souvent celle d’une lutte romantique entre fascisme et démocratie. Votre ouvrage peut-il aider à changer cette perception ?
Michel Festivi : Il est radicalement impossible, en Espagne en 2025, compte tenu des lois historiques et mémorielles, d’avoir un débat serein sur la seconde république et le franquisme. Tout récemment aux Cortès, un député Vox avait précisé, que sous Franco, la croissance économique était exceptionnelle, et qu’en 1975, à la mort de Franco, l’Espagne était devenue la neuvième puissance économique et industrielle du monde. Il a été fortement réprimandé par la Présidente socialiste des Cortès, Francina Armengol, qui a fait retirer ses propos du journal des débats parlementaires. Pourtant ses dires étaient d’une vérité criante. C’est sous Miguel Primo de Rivera entre 1923 et 1930, et sous Francisco Franco à partir des années 1950, que la croissance économique espagnole connue ses meilleurs chiffres. Chaque 20 novembre, les nationaux espagnols célèbrent les morts de Franco et de José Antonio, et bien ces manifestations sont réprimées par le Régime. Tout ce que j’écris, mes livres, mes articles s’inscrivent dans cette volonté du combat des idées, pour la justice, la vérité et contre les mensonges permanents des gauches. Je prépare actuellement un nouvel ouvrage, qui démontrera, que si Staline et les staliniens de la IIIème internationale ont pu prendre pied dans la zone espagnole révolutionnaire en 1936, et y diriger de facto le gouvernement, c’est que justement, depuis des années, les gauches espagnoles avaient pris le chemin de la violence politique et du totalitarisme.
Propos recueillis par Y G
La trahison des gauches espagnoles. Du républicanisme au totalitarisme 1930 1936, Michel Festivi, Dualpha, 226 pages, 23,00 € cliquez ici
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