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jeudi, 26 février 2015

QUE FAIT LA MARINE ITALIENNE ? POUR L’INSTANT DES RONDS DANS L’EAU…

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Jean-Claude Rolinat

Les autorités italiennes, notamment leur ministre de la défense Roberta Pinotti, conscientes du danger potentiel  que représentent des dizaines et des dizaines de milliers de candidats au départ entassés sur les côtes libyennes – voir l’article de Franck Deletraz dans le numéro de « Présent » du samedi 21 février – semblent vouloir prendre «  le taureau par les cornes ». Mais du constat à la phase d’exécution d’un plan, il y a un long cheminement que Rome, seule, hésite à emprunter.

Il y a pourtant urgence, les djihadistes qui se sont emparés quasiment de toute l’ancienne colonie italienne, menacent de précipiter sur les rivages de la botte pas moins de 500 000 clandestins, excusez du peu ! Une marée humaine digne du « Camp des Saints », le roman prémonitoire de Jean Raspail. A titre d’exemple, les italiens ont encore porté secours à 2164 (!) migrants pour le seul week end des 14 et 15 févier derniers, immigrés clandestins que l’on ne tardera pas à retrouver à Calais dans quelques jours ou quelques semaines.

On peut comprendre que le gouvernement italien souhaite repasser le « mistigri » à ses homologues européens. Sa Sainteté le Pape, le devoir de charité chrétienne « en avant toute », avait stigmatisé en  visitant l’ile de Lampedusa, l’égoïsme des pays nantis qui se replieraient sur eux-mêmes alors que jamais les migrants illégaux n’ont été si nombreux dans l’attente d’hypothétiques et périlleuses traversées.

Mais ces clandestins en provenance de Libye, étape intermédiaire d’un long périple africain, une fois le pied posé sur le sol européen, ne repartent plus et s’entassent à la périphérie des villes, mendient dans les rues, colonisent les centres d’hébergement d’urgence et s’agglutinent aux abords du port de Calais dans l’espoir d’un passage en Angleterre, « Terre promise » sans promesses. Ils entrent en France comme on entre dans un moulin- Schengen oblige - et, comme les déboutés du droit d’asile après examen de leurs dossiers par l’OFPRA, ils stagnent dans notre pays qui n’a rien à leur offrir, ni travail, ni logements. Pas plus de 15 000 «  reconduites à la frontière » comme ils disent, par an, au départ de métropole, une goutte d’eau dans la mer.

Revenons aux italiens en première ligne face aux côtes libyennes,  bombardées en 2011 sur ordres d’un Sarkozy déguisé en chef de guerre, sous l’influence néfaste d’un BHL plus arrogant que jamais dans l’actuelle crise ukrainienne… La chute du tyran Kadhafi a précipité ce pays dans l’anarchie et le chaos, le livrant sur un plateau aux guérillas islamistes. Pourtant, ce fou furieux s’était assagi et avait négocié un deal avec les occidentaux : «  vous me réintroduisez dans le circuit diplomatique normal et j’empêche les immigrés et autres réfugiés à partir chez vous… ». Le Président français l’avait même reçu  à l’Elysée, le prince des sables plantant sa tente à deux pas, au Palais Marigny, gardé par ses amazones en tenues bleues. Redevenu fréquentable, il nous rendait service. Résultats des courses après son élimination,  un pays à feu et à sang, des djihadistes qui font leur marché dans l’arsenal du défunt guide de la Jamahiriya et une déferlante menaçant de submerger nos vieilles nations. L’agence européenne FRONTEX– plutôt « SPONTEX » tant elle absorbe les naufragés au lieu de les refouler – joue les bons Samaritains tout comme la marine italienne.

Certes,  on ne laisse pas  des gens périr dans les flots, c’est la loi de la mer. Mais, avec un  total de 105 000 tonnes, y compris ses sous-marins, la marine militaire  italienne qui  est l’une des plus belles flottes de la Méditerranée, pourrait faire mieux et plus.  Elle aligne porte-avions et  porte hélicoptères, 2 croiseurs lance-missiles, 4 destroyers, 14 frégates, 8 corvettes, 13 patrouilleurs, 12 chasseurs de mines, 3 transports d’assaut, 29 barges de débarquement sans compter une infinie ribambelle de navires auxiliaires. Face aux côtes libyennes, organisé avec ses alliés de l’OTAN – il faut bien que ça serve à quelque chose – un blocus dissuaderait forcément les passeurs et leurs « clients » candidats au départ, quitte à tirer des coups de semonce à munitions réelles. Sinon, à quoi servent tous ces millions d’Euros dépensés pour la construction, l’entretien et l’armement de tous ces belles unités ?

Le renversement de Kadhafi est intervenu trop tard, c’est au lendemain des attentats contre le Boeing de la Pan Am foudroyé en Ecosse et le DC-10 d’UTA  qui s’est écrasé dans le désert du Ténéré, respectivement en 1988 et 1989, qu’il fallait liquider le « fou » de Tripoli. Il est trop tard pour pleurer sur le lait renversé. Il faut agir. L’Australie, démocratie occidentale s’il en est, n’hésite pas dans le cadre de l’opération « frontières souveraines » à refouler en mer tous les demandeurs d’asile. Et à interner à …Nauru et au…Cambodge, moyennent finances, tous les récalcitrants ! Tous les pays du sud disposent de marines respectables – France, Italie, Espagne, Portugal – et de forces spéciales aguerries. L’heure est venue de « chatouiller » sur place les néo-barbaresques de Tripolitaine et de Cyrénaïque, elle n’est plus à l’angélisme.

Ce qu’un pays parfaitement civilisé comme l’Australie fait, l’Europe peut le faire. A condition que cet angélisme cesse d’empoisonner l’esprit de nos décideurs et qu’ils aient le courage de braver la désinformation qui ne manquerait pas d’intoxiquer les opinions publiques respectives. Les capacités militaires sont là. Il manque, encore, la volonté de stopper par la force tous ces néo « boat people », n’en déplaise aux pleureuses des réseaux sans frontières et autres citoyens du monde.

Article publié dans le quotidien

Présent du 26 février 2015 cliquez ici

15:45 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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