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mercredi, 02 février 2022

LEGISLATIVES PORTUGAISES du 30 janvier 2022 : victoire du Parti socialiste et progression de Chega qui devient la troisième force politique.

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Robert Neboit

L'Assemblée de la République, le parlement monocaméral du Portugal, se compose de 230 députés élus pour 4 ans à la proportionnelle. Ce système permet une représentation de presque tous les courants d’opinions et les députés peuvent se constituer en groupe parlementaire à partir de deux sièges.

Le Premier ministre actuel, le socialiste Antonio Costa, gouvernait avec une majorité relative en s’appuyant au cas par cas avec deux petites formations de la gauche radicale. Il avait été obligé de convoquer des élections législatives anticipées lorsque ses alliés d’extrême gauche eurent décidé de ne pas voter le projet de loi de finances 2022.

Le pari était risquée mais, finalement, il a tourné en sa faveur puisque le Parti socialiste obtient de justesse la majorité absolue et pourra ainsi gouverner sans dépendre de ses encombrants "alliés". Ceux-ci reculent fortement, le CDU (communistes et écologistes) perd la moitié de ses députés, et le Bloc de gauche, plus radical encore, passe de 19 à 5 députés.

L’autre nouveauté de cette élection est l’ancrage du parti populiste Chega sur la scène politique en tant que troisième force politique après le Parti socialiste et le Parti social-démocrate.

Apparu en 2019 avec l’élection de son dirigeant André Venture comme premier député populiste, il confirme sa progression lors de l’élection présidentielle de 2021 en arrivant en troisième position avec 11,93 %. Ces législatives sont un nouveau succès puisqu’il passe de 1 à 6 députés.

Le combat de Chega ne sera pas aisé dans un pays imprégné d’idéologie de gauche depuis la révolution des œillets de 1974. Son adversaire principal, plus encore que le Parti socialiste, sera le Parti social-démocrate avec lequel son dirigeant André Venture avait rompu en 2019. Un parallèle peut d’ailleurs être fait avec l’apparition de Vox en Espagne, qui était le produit d’une scission de Parti populaire. André Ventura comme Santiago Abascal ont en commun la jeunesse, le talent politique et une idéologie que l’on pourrait qualifier de national conservatrice et face à eux une droite classique qui ne se différencie guère des socialistes.

Le Parti social-démocrate portugais se retrouve dans une impasse, il stagne électoralement et avec 28 % de l’électorat ne peut espérer être une alternative au pouvoir socialiste. Seule une coalition avec Chega pourrait à terme changer la donne. Il n’en est pas question pour le moment, le combat pour la première place dans l’opposition aux socialistes ne fait que commencer.

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