mercredi, 04 octobre 2023
Espagne : Felipe VI n’a pas eu le courage politique de ne pas désigner Pedro Sanchez
Michel Festivi
Ce 3 octobre, après un deuxième tour de consultations, le Roi a finalement donné son feu vert au révolutionnaire socialiste, séparatiste et promoteur des lois les plus extrémistes et les plus scélérates en matière sociétales et politiques.
Le monarque aurait pu décider de ne plus investir personne, et ainsi de faire retourner aux urnes le peuple, et ce d’autant qu’avec ses 121 députés, le PSOE est seulement le deuxième parti aux Cortès et que ses éventuels soutiens, l’ERC, Junts, Bildu, n’ont pas daigné se rendre au Palais Royal, comme le veut la constitution, pour ce fameux tour de table.
Désormais Sanchez va pouvoir solliciter l’investiture, lors d’un prochain vote après deux jours environ de débats.
Peut-il y parvenir ? Assurément oui. Avec l’extrême gauche Sumar (31 députés) totalement acquise, l’ERC soit la gauche catalane (7 députés), Herria Bildu (l’ancienne ETA) (6 députés), Le Parti nationaliste Basque (5 députés), Sanchez peut cumuler 170 voix.
Au premier tour, c’est la majorité absolue qui est requise (176 voix), mais au deuxième tour une majorité relative suffit. Or le bloc des droites a démontré qu’il ne peut aller au-delà des 172 voix.
En réalité tout dépendra du parti indépendantiste catalan Junts, cornaqué depuis Bruxelles par Carlos Puigdemont, où il réside pour ne pas aller en prison, qui, avec ses 7 députés est faiseur de roi. Le sort de l’Espagne dépend donc d’un parti qui veut que la Catalogne quitte l’Espagne. Et le Roi, garant de l’Unité du pays l’a accepté.
Puigdemont pour son soutien, exige officiellement une amnistie générale de tous les membres de son parti qui se sont fourvoyés en 2017 dans un référendum inconstitutionnel sur l’indépendance de la Catalogne, et qui ont été condamnés par les Tribunaux. Sanchez est d’accord et veut la faire voter au plus vite, même si beaucoup de juristes et de personnalités crient au scandale.
Junts exige aussi que le gouvernement qui sera formé, organise un référendum sur l’indépendance de la Catalogne et monnaye ses voix à cela. Sanchez ne peut pas officiellement, pour l’instant, accéder à cette demande. Puigdemont menace de ne pas le soutenir. Mais ce n’est qu’une posture.
Au final les 7 députés Junts voteront pour Sanchez, ce qui lui fera 177 voix. Pourquoi le feront-ils ? Parce qu’ils y ont tout intérêt. Repasser devant les électeurs serait très risqué. Et d’autre part, une fois l’amnistie acquise, ils feront monter la pression pour obtenir tôt ou tard cette consultation.
C’est ce que l’on appelle la politique du salami, que connaissent parfaitement tous les révolutionnaires. Grignoter petit à petit, saucissonner, couper en tranche et tout le morceau viendra. Les communistes en étaient très friands (Tchécoslovaquie, Pologne, Hongrie etc…), et l’ont appliqué avec succès.
Bientôt l’’Espagne tiraillée entre les catalans, les basques, les galiciens, les valenciens et autres régionalismes va disparaître inexorablement. C’est finalement la politique bruxelloise : supprimer les nations. Le Roi se serait grandi en refusant ce piège diabolique. Mais décidemment, il sera dit que les Bourbons en Espagne, ne sont pas à la hauteur des enjeux du pays. Déjà l’arrière-grand-père de Felipe VI, Alphonse XIII avait, en 1931, quitté subrepticement le pays, sans abdiquer, abandonnant l’Epagne aux mains des révolutionnaires. Quant à Juan Carlos, bouffi de priapisme et de prévarications, il a dû s’exiler dans un pays du Golfe. Bel exemple !
Qu’au moins cette leçon nous serve en France. Macron avec ses idioties corses devrait méditer ce qui se passe outre-Pyrénées. On commence comme ça, on accorde une large autonomie et puis tout part en quenouille, et pourquoi ensuite refuser aux uns, ce que l’on a accordé aux autres. Certes, la France n’a pas la même Histoire que l’Espagne, mais sait-on jamais.
10:37 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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