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samedi, 12 octobre 2024

Budget, la quadrature du cercle : redresser les comptes sans casser la croissance

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Didier Lecerf

Hier, jeudi 10 octobre, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a rendu son avis relatif aux projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2025.

De la synthèse de ce document de 38 pages, consultable en ligne cliquez ici  il ressort que cette institution budgétaire indépendante (mise en place à la suite du traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire) sonne l’alarme et adresse une sérieuse mise en garde au nouveau gouvernement : « La soutenabilité à moyen terme des finances publiques appelle à une vigilance accrue et des efforts immédiats et soutenus dans la durée. La France doit impérativement respecter la trajectoire du plan budgétaire et structurel à moyen terme, pour garder le contrôle de ses finances publiques, maîtriser son endettement, tout en finançant les investissements prioritaires et en veillant à ne pas trop affecter son potentiel de croissance ».

Plus précisément :

La prudence et le réalisme sont de mise. Compte tenu des « dérapages majeurs des finances publiques» des deux dernières années (avec, en 2024, un déficit budgétaire représentant 6,2% du PIB -180 milliards- au lieu des 4,4% -128 milliards- initialement prévus), le HCFP enjoint Barnier, Armand, Saint-Martin et consorts de rompre avec l’optimisme déraisonnable de leurs prédécesseurs pour « retenir des hypothèses prudentes, notamment en matière de prévision des recettes ou de ralentissement des dépenses des collectivités locales ». 

Devant l’urgence, le gouvernement cède à la "facilité" : des hausses d’impôts plutôt que des baisses des dépenses. Le HCFP estime que l’ « ajustement budgétaire massif» prévu par le gouvernement pour l’année à venir, afin de ramener le déficit des finances publiques à 5% du PIB (au lieu des 6,2% de 2024, soit une baisse de 1,2 point), se traduira en réalité par « un effort structurel de 1,4 point » (42 milliards) « compte tenu de l’impact négatif à hauteur de 0,2 point d’une croissance spontanée des prélèvements obligatoires (…) ». Cet effort, qu’il estime à 42 milliards (au lieu des 60 milliards annoncés par le gouvernement) résultera à 70% de hausses des prélèvements obligatoires (soit 30 milliards -au lieu des 20 milliards annoncés par le gouvernement-) et à 30% de baisses des dépenses (soit 12 milliards -au lieu des 40 milliards annoncés par le gouvernement-).

Le scénario macroéconomique retenu par le gouvernement pour 2025 manque de réalisme. Le HCFP estime qu’il « est dans l’ensemble fragile». Son avis précise à ce sujet : « La prévision de croissance pour 2025 (1,1 %) apparaît en premier lieu un peu élevée compte tenu de l’orientation restrictive du scénario de finances publiques associé. Pour compenser cet impact restrictif, la prévision de croissance pour 2025 retient des hypothèses favorables sur le commerce mondial, l’investissement des entreprises et la baisse du taux d’épargne des ménages, qui correspondraient à une nette accélération de l’activité sans ajustement budgétaire ».

07:00 Publié dans Didier Lecerf | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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