samedi, 26 octobre 2024
Quand Guénolé guignolise (chassez le naturel, il revient au galop)
Maurice Bernard
Aux lieux réputés dangereux – eaux infestées d’icebergs, sables mouvants, champs de mines… - il semble qu’il faille ajouter dorénavant les plateaux de télévision. Leur fréquentation paraît, en effet, faire perdre à certain tout sens commun. À se demander si la chaleur des projecteurs ne leur grillerait pas les neurones (si tant est, bien sûr, qu’ils en aient été pourvus auparavant).
Il y a deux jours, chez Cyril Hanouna, le politologue d’extrême gauche - en rupture de LFI - Thomas Guénolé s’est déclaré favorable à ce que, le cas échéant, « on rase le Sacré-Cœur », avant de s’emporter contre « cette merde meringuée géante, (…) détestable du point de vue architectural, (qui a été construite) pour expier les "crimes" des Communards ». Le lendemain, c’est l’assemblée catholique tout entière qui a fait les frais de la fureur vengeresse de l’iconoclaste. « Je déteste l’Église pour le fait d’avoir couvert les pédophiles », s’est-il ainsi écrié, tout en nuance... Rien de bien nouveau sous le soleil rouge de la gauche française, me direz-vous ; un classique, un "must" en quelque sorte, incontournable pour cet élevage de bouffeurs de curés...
En se comportant de la sorte, l’auteur du Manuel de résistance à l’extrême droite, au premier abord, peut donner l’impression qu’il a vu fondre, sous les sunligts, autre chose que ses ailes Il peut sembler avoir pété un câble, coulé une durite et rejoint ainsi les innombrables victimes de la mise en lumière par l’étrange lucarne. Mais il ne s’agit là que de l’apparence, de l’écume des choses. La vérité est ailleurs. « Je parle, je dis des contre-vérités, des énormités, je fais le buzz, donc j’existe » est la réalité de la télé d’aujourd’hui. Comme tant d’autres, Thomas Guénolé le sait et y sacrifie. « Je suis là, regardez-moi, ne m’oubliez pas » est la supplique universelle qui monte des plateaux : Thomas Guénolé la reprend à son tour, et à peu de risques, puisque le ridicule ne tue plus personne dans ce pays. Surtout à gauche. Depuis longtemps…
Sur notre écran, on entend donc, et on voit, n’importe qui dire n’importe quoi. La tirade de Guénolé sur la basilique de Montmartre en est un bel exemple. En bon homme de gauche, il viole l’histoire. Mais à la différence d’Alexandre Dumas, il ne lui fait pas d’enfant. Son but en effet n’est pas de créer. Il est de distordre pour discréditer et déconstruire. Dans une pièce satirique des années 1970, Blanche Neige voyait des nains partout. Guénolé, lui, c’est du "fascisme". Tout ce qui n’appartient pas au champ de ses affections en relève. Napoléon III, le Sacré-Cœur, l’Église catholique, les zouaves pontificaux, Gallifet, Adolphe Thiers, les "ligues" des années 1930, Laval ou Pétain, tout ça, c’est du pareil au même. Dans le même sac ! De purs produits de jésuitières, des ennemis du peuple, des saigneurs, des monstruosités !
Manifestement, peu lui importe la vérité historique, la nuance, la complexité. Peu lui chaut que la première version du vœu d’édifier le Sacré-Cœur ait été rédigée par Alexandre Legentil en décembre 1870, soit trois mois avant le début de la Commune (le 18 mars 1871). Et que le second texte, signé Legentil et Hubert Rohault de Fleury (le beau-frère du premier) date du mois de janvier.
Que le vœu en question ait été en fait une réaction à la responsabilité de la France de Napoléon III dans l’annexion des États pontificaux puis de Rome par la jeune monarchie italienne, ainsi qu’à la défaite française de 1870 face à la Prusse, perçue comme une punition divine, ça n’est pas sa préoccupation première. De même, que le texte définitif, arrêté en janvier 1872, évoque seulement les « malheurs qui désolent la France » sans jamais nommer la Commune, il s’en fiche. L’important, ce n’est pas ce qui a été mais ce qu’il croit savoir car au final, seul compte la vision et le dogme définis par la gauche.
Pour en finir avec la "guénolade" visant le Sacré-Cœur, une dernière observation. En présentant la basilique-phare du 18e arrondissement comme une prétendue revanche réactionnaire haineuse sur la "malheureuse" Commune de Paris écrasée dans le sang, Thomas Guénolé manque de respect aux Milites Christi (soldats du Christ), catholiques d’essence monarchique, anciens zouaves pontificaux, qui en 1870-1871, se sont mis à la disposition de la toute nouvelle République pour défendre la patrie, sous le signe du Sacré-Cœur. L’église de Montmartre, en effet, est aussi, en quelque sorte, un hommage à leur sacrifice, à leurs souffrances. Deux de leurs chefs d’ailleurs, le général Gaston de Saunis et le colonel Athanase de Charette (tenant la bannière blanche frappée du Sacré-Cœur et de l’inscription : « Cœur de Jésus, sauvez la France »), héros de la Légion des Volontaires de l’Ouest, figurent sur la grande mosaïque qui orne le chœur.
Il est bien dommage que Guénolé, aveuglé par ses certitudes, n’ait pas la sagesse d’un Adolphe Crémieux, figure du gouvernement de Défense nationale, avec Léon Gambetta, après la chute de l’Empire. Prenant la défense de Cathelineau, dont le projet de corps franc se heurtait à la réticences des préfets républicains d’Angers et de Nantes, l’avocat et homme politique, le 28 septembre 1870, recadra ces derniers en ces termes : « Il ne s’agit en ce moment que de faire la guerre aux Prussiens, laissons toutes nos opinions se réunir pour libérer notre sol sous le drapeau de la France (…). Ne nous fâchons pas de ce que des Français catholiques invoquent la Sainte Vierge pendant que des Français libéraux invoquent la sainte liberté ». Le même Crémieux, début octobre, accepta également le maintien de l’uniforme des zouaves pontificaux amenés d’Italie par Charette. Mais Guénolé n’est pas Crémieux. Si le ministre de la Justice du gouvernement de Défense nationale voulait rassembler, le politologue engagé, lui, ne sait que souffler sur les braises de la discorde…
La morale à tirer de cette histoire est que certains plateaux de télévision agissent comme un révélateur. Ils font sortir du bois la bête qui s’y cache. Alors, derrière l’intello propret à barbiche et lunettes, derrière le petit marquis satisfait et sûr de lui, apparaît le propagandiste, le revanchard, le boutefeu, le nihiliste, le déconstructeur, le conchieur ; bref, le révolutionnaire, le communiste, l’anarchiste. Encore et toujours, le même programme niveleur et les mêmes pulsions destructrices : « Du passé, faisons table rase ». Au nom, bien sûr de l’humanité, de la liberté, de l’égalité. Chassez le naturel, il revient au galop : foutez-moi en l’air ces statues, ces croix, ces clochetons ! Coupez ces têtes qui dépassent ! Rééduquez ces cerveaux malades qui invoquent le Christ, la tradition, la patrie ! Cassez ces crânes qui demeurent obstinément fermés aux "idées de progrès" ! Battez, battez, il en sortira bien quelque chose !
En fait, dès que l’occasion se présente, c’est plus fort qu’eux : ils disent tout haut ce qu’ils pensent vraiment. Bientôt, leurs détestations prennent le dessus. Alors, ça parle fort, ça bombe le torse, ça pérore, ça affirme. C’est catégorique et péremptoire ! Le fiel, voire la haine, suinte, le poing se tend, le visage se crispe. Un cran au-dessus, ce sont les insultes, les appels au meurtre… Dès lors, il y a de la dénonciation, du "règlement de compte", de la tonte dans l’air… Grosso modo, l’idée est toujours la même : nous sommes les défenseurs, les vengeurs des "victimes" de la "réaction", du "conservatisme" ; tous ceux que nous dénonçons, que nous combattons sont des "bourreaux", des "exploiteurs", des "fascistes", des "salauds". Le camp du bien contre le camp du mal ! Et à la clé : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! », pas de place pour eux dans le paradis rouge !
Depuis 235 ans, c’est leur credo, leur marotte, et quand ils sont hégémoniques, leur pratique, totalitaire. Ou plutôt celle des brutes qui se salissent les mains à la place de tous les intellos souffreteux qui, habituellement, mènent la danse. Antoine de Rivarol l’avait bien vu : « S’il est vrai que les conjurations soient quelquefois tracées par des gens d’esprit, elles sont toujours exécutées par des bêtes féroces ». Robespierre, Saint-Just, Lénine ou Trotski n’ont jamais tué personne de leurs mains. Une armée de tueurs à leur service, saoulés de mots d’ordre, s’en est chargée… Pour le seul XXe siècle, cent millions de morts, au nom du communisme, en attestent !
Il paraît que Fidel, le Lider Maximo, a déclaré un jour : « Comme la bicyclette, la révolution tombe dès qu’on arrête de pédaler ». En bon fils de Marx, Thomas Guénolé pédale donc… Mais dans la semoule !
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dimanche, 20 octobre 2024
La manipulation de l’histoire, une arme de choix pour l’extrême gauche marxiste et libertaire
Maurice Bernard
Il y a deux jours, l’ami Michel Festivi consacrait le dernier article qu’il a publié sur notre blog aux réactions hypocrites de l’extrême gauche communiste et trotskiste, après l’annonce d’une campagne d’affichage publicitaire pour le livre de Jordan Bardella, dans une centaine de gares SNCF (soit 3,3% seulement des quelque 3 000 que compte le réseau ferré !).
À cette occasion, il a souligné une nouvelle fois qu’« il faut reconnaître aux gauches une qualité "essentielle" : elles en remettent toujours une couche au niveau du combat sociétal et des idées et ne lâchent jamais l’affaire ».
Peu de temps après la publication de cet article, une courte vidéo de l’"insoumis" Thomas Portes, sur les réseaux sociaux, est venue apporter au propos de Michel Festivi une éclatante confirmation.
Le camarade-député Portes est un apparatchik au parcours balisé. Fils d’un employé SNCF cégétiste, il a intégré à son tour l’entreprise publique, a adhéré au Parti communiste, en est devenu un permanent, puis a rejoint La France insoumise. Par conséquent, s’il ne connaît pas forcément sur le bout des doigts les classiques de la pensée marxiste-léniniste, en bon "mutin de Panurge", il les met en pratique avec zèle.
C’est ainsi que, conformément à la 11e des 21 conditions de Lénine, il appartient sans états d’âme à un groupe parlementaire « subordonné » de fait « à la direction du Parti », dont « les éléments peu sûrs » (Corbière, Garrido, Autain, Ruffin…) ont été « éloignés », et dont les membres restants « (soumettent) toute (leur) activité aux intérêts d’une propagande et d’une agitation réellement révolutionnaires ».
Or, on le sait, lesdites « propagande et agitation révolutionnaires », dans le domaine historique, consistent tout particulièrement à préserver le roman communiste concernant l’attitude du Parti avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Et par opposition, à noircir du même coup les prises de position, les engagements - réels ou supposés – de ses adversaires d’alors - et de leurs successeurs -, désignés comme "fascistes". Il s’agit en effet de maintenir vivante, à tout prix, la légende dorée, orthodoxe, écrite par le clergé de la secte coco et défendue jalousement par ses ouailles de combat (dont Portes fait partie). Une légende sur laquelle repose largement l’influence de l’extrême gauche dans la France d’après 1945.
C’est ainsi qu’en novembre 1956, à l’Assemblée nationale, en plein débat sur la Hongrie, alors en cours de "normalisation" à coups de kalachnikov et de canons par les troupes du Pacte de Varsovie (20 000 morts au bas mot) (1), Jean-Louis Tixier-Vignancour (2) fut accueilli par les prédécesseurs de Portes (dont le journal, trois ans plus tôt, titrait : « Deuil pour tous les peuples qui expriment, dans le recueillement, leur immense amour pour LE GRAND STALINE ») aux cris de : « Collabo ! Traître ! Vichyste ! Dénonciateur ! Assassin de Péri ! Déchet de civilisation ! Canaille ! Menteur ! Valet hitlérien ! Le fascisme ne passera pas ! Vous sabliez le champagne avec les Allemands quand vous faisiez assassiner les patriotes ! etc. »
Et c’est ainsi, toujours, que soixante-huit ans plus tard, Thomas Portes, tout naturellement, comme par réflexe (conditionné), a déclaré sur Twitter, le 18 octobre dernier, avec des trémolos indignés dans la voix : « (…) Jamais l’extrême droite et Jordan Bardella ne seront les bienvenus dans les gares françaises. Les cheminotes et les cheminots se sont construits dans la Résistance, se battant contre le fascisme. Plus de 7 500 cheminots (et les "cheminotes" alors ? NDLR) sont morts sous les bombes des nazis. L’ancien secrétaire général de la Fédération des cheminots, Pierre Semard, a été fusillé en 1942. Et en 1944, les cheminots ont lancé la grève insurrectionnelle au moment où les fondateurs du Rassemblement national collaboraient avec l’Allemagne nazie. Jamais nous n’accepterons les affiches de l’extrême droite et de Jordan Bardella dans les gares françaises ».
Avec cette envolée, le député "insoumis" démontre qu’il connaît son petit catéchisme rouge, à défaut de respecter la vérité historique. Son contenu, en effet, appelle quelques remarques et rectifications.
D’abord, la France, parce qu’écrasée en 1940, était alors militairement occupée (en partie jusqu’en novembre 1942, en totalité après cette date). La SNCF et la grande majorité de ses quelque 500 000 employés, qui ont bien dû continuer de travailler, n’ont eu d’autre choix que d’obéir aux ordres de l’occupant (participant ainsi, de fait, à son effort de guerre et… de déportation).
Ensuite, dans l’ouvrage de Cécile Hochard, Les cheminots dans la Résistance, paru en 2011 (La Vie du Rail), il est dit que « 1 106 » sont « morts en déportation ou disparus » que « 502 » ont été « fusillés » et que « 39 » sont « décédés de causes diverses après leur arrestation ». Quant au site de la SNCF, il nous apprend, sans plus de précisions, qu’en tout, « 10 000 cheminotes et cheminots sont morts au combat (à commencer par ceux de mai-juin 1940, NDLR), sous les bombardements (en particulier anglo-américains, NDLR), fusillés ou en déportation »…
Enfin, Pierre Semard, l’ancien secrétaire général des fédérations CGT et CGTU du rail (et membre du comité central du Parti communiste), a été arrêté sous la IIIe République finissante, le 20 octobre 1939, - et condamné à trois ans de détention - pour infraction au décret-loi du 26 septembre précédent prononçant la dissolution des organisations communistes (en réaction à la signature du Pacte germano-soviétique). C’est donc en tant que membre d’un parti considéré comme "allié" de fait de l’Allemagne (jusqu’en juin 1941) qu’il se trouvait en prison, et en tant qu’otage qu’il a été fusillé par l'occupant à Évreux, le 7 mars 1942 (comme vingt-cinq autres personnes le même jour), à la suite de deux séries d’attentats, et non en qualité de résistant.
Finalement, cette histoire me remet en mémoire une vieille blague. À son père député qui vient de le gronder : « À ton âge, j’aurais eu honte de mentir de la sorte », un enfant demande effrontément : « Et à quel âge as-tu cessé d’avoir honte ? » Manifestement, cela fait quelques années que Thomas Portes a fini d’avoir honte…
(1) Sur l'insurrection nationale hongroise de 1956 cliquez ici et cliquez là
(2) Sur Jean-Louis Tixier-Vignacour cliquez là
18:11 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
jeudi, 17 octobre 2024
Délire d’extrême gauche : à lire, sur le site Paris-Luttes.Info, un texte hystérique intitulé : « Trans Ultra Violence - Retour sur l’action du 5 octobre contre Stern et Moutot, et mise au point sur l’usage de la violence » .
Pour lire ce texte, cliquez ici.
Maurice Bernard
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de rappeler le contexte : il y a douze jours, à Paris, les deux autrices du livre Transmania, Marguerite Stern et Dora Moutot, étaient conviées à une séance de dédicaces de leur ouvrage. Une soixantaine de nervis d’extrême gauche (qui se présentent comme des activistes trans) ont alors décidé d’opérer ce qu’ils considèrent comme une "action d’autodéfense". Mais pour une fois, la police les a interceptés avant leur descente et les a placés en garde à vue…
Louis-Marie de Narbonne-Lara (1755-1813), ministre de la guerre de Louis XVI, puis confident de Napoléon 1er, dit un jour de ce dernier (« parlant, selon Maurice Maloux, auteur de L’esprit à travers l’histoire - Albin Michel, 1977 -, de l’éloignement que [l’empereur] marquait pour les choses de la féminité ») : « Quand on a ses facultés dans la tête, on ne peut pas les avoir en même temps dans la culotte ».
Après la lecture - assomante - de l’interminable bouffée délirante, qui plus est écrite avec un pied gauche, sur le site mentionné dans le titre, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est cette citation du comte de Narbonne, mais avec les compléments circonstanciels inversés : « Quand on a ses facultés dans la culotte, on ne peut les avoir dans la tête »…
L’auteur anonyme de la diarrhée verbale susnommée se revendique comme membre d’une curiosité : le courant « anarchiste et autonome trans »…
Contrairement à ce qu’il pense et écrit, le "facho" de base se fout, comme de son premier bâton à touiller la colle, de sa "transidentité". Qu’il se sente femme alors qu’il est né garçon (ou l’inverse), c’est son affaire, c’est son problème, rien à cirer. Qu’il libère son endorphine en faisant du sport, qu’il prenne une douche froide ou des médocs, mais qu’il se calme ! Et surtout, qu’il ne vienne pas gueuler à nos oreilles ses états d’âme et de genre.
Qu’il soit anarchiste-autonome, là encore, ça le regarde. Nul n’est parfait, et les gauchos moins que quiconque. Certes, cet éructant scribouillard trans aurait pu s’ouvrir aux félicités du nationalisme identitaire (et apprendre au passage à maîtriser à peu près notre langue). Au lieu de cela, il a préféré sombrer dans la haine logorrhéique "antifa" rouge-noire et massacrer l’orthographe. C’est triste, pour lui et pour le français, mais c’est son choix…
En revanche, ce qui nous intéresse au premier chef, ce qui nous interpelle grave, comme disent les cuistres d’aujourd’hui, c’est le contenu de sa longue vomissure-défouloir - pas très inclusive pour les ennemis à abattre qu’elle désigne - ; et ce qu’il nous dit de son émetteur et de ces petits (petites ?) camarades…
Mais, le mieux étant que vous jugiez par vous-mêmes, voici, pour votre édification, quelques extraits (bruts de décoffrage), parmi les plus "signifiants", glanés dans l’éructation mise en ligne par l’histrion vibrionnant, en pleine crise :
« (…) En effet, certaines personnes sont venues équipées de matraques télescopiques, de fumigènes, de mortiers d’artifice, de pétards, d’œufs de peinture ou d’un opinel (qu’il traînait au fond d’un sac ou qu’il fut destiné à un faf, on ne le saura jamais...). Évidemment, tout le monde s’était masquée ou cagoulée ».
« (…) Appel à l’insurrection il y avait, et il y aura toujours. Peu importe les dissociations, l’absence supposée de dégradation ou de violence n’est pas justifiée par une absence de désir (…), mais bien par l’interception précoce par les keufs. Que les bisounours se tiennent sages si iels le veulent, certaines d’entre nous auraient coulé la péniche et tous ses fafs avec si nous en avions eu l’occasion. (…) Certaines d’entre nous avaient bien la volonté d’en découdre ».
« Nous ne nous opposons pas aux transphobes et aux fascistes dans le joyeux monde du débat des idées, ni pour s’imposer dans l’espace médiatique : nous nous opposons physiquement et violemment à leur existence toute entière, comme eux s’opposent aux notres. Il n’y aura pas de réconciliation possible avec les fascistes, et il faudra bien un jour en découdre. Il faudra bien que la peur s’installe durablement dans leur camp et dans leurs têtes pour que leurs idées mortifères disparaissent à tout jamais. Cela ne pourra se faire que par la force et la violence, et donc par l’éclatage des têtes en question. Dans cette optique, une matraque télescopique semble être un pas dans la bonne direction ».
« Nous sommes violentes et dangereuses car ce monde est violent et dangereux. Nous sommes violentes et dangereuses car nous vivons la violence de la transphobie, du sexisme, de l’hétérosexualité et du capitalisme au plus profond de nos chairs. Nous sommes violentes et dangereuses car c’est le seul langage que les classes dominantes puissent comprendre. Nous sommes violentes et dangereuses car il est nécessaire et impératif de l’être. Nous sommes violentes et dangereuses car nous pensons que c’est la seule stratégie révolutionnaire valable. Nous sommes violentes et dangereuses car nous désirons nous venger. Nous sommes violentes et dangereuses car nous le désirons au plus profond de nos êtres. Nous sommes violentes et dangereuses car nous aimons ça. Nous sommes violentes et dangereuses car nous aimons et désirons les sensations et sentiments que l’usage de la violence fait surgir de nous ».
« Nous sommes de celles qui ont formé un black bloc le 6 mai dernier devant Assas, pour perturber la conférence de Stern et Moutot et en découdre avec leurs copains fachos. Nous sommes de celles qui ont crâmé le compteur électrique et fracassé les vitres de l’école de Marion Le Pen, contre la venue de Stern et Moutot en conférence le 19 septembre, et qui n’auraient pas hésité à en découdre avec leurs copains fachos. Nous sommes de celles qui sommes venues pour en découdre à « l’arme blanche », aux « explosifs » et aussi sans rien dans les poches, ce 5 octobre à la péniche où se rassemblaient Stern, Moutot et leurs copains fachos. Elles désirent notre mort, et nous désirons la leur ».
« Il n’existe qu’un seul moyen de mettre fin à la violence transphobe exercée par les flics dans chacune des interactions que nous avons avec eux : la violence, insurrectionnelle et trans. S’il nous paraît évident qu’un bon faf est un faf mort, et s’il nous paraît tout aussi évident qu’un bon flic est un flic mort, alors il n’y a qu’une seule conclusion qui s’offre à nous. Nous le répétons : nous ne voulons voir des fachos qu’en train de courir, apeurés de ce que nous leur ferons si nous les rattrapons ; nous ne voulons voir des flics qu’en train de courir, apeurés de ce qu’il leur arrivera si tel molotov ou tel mortier les atteint ou s’ils se retrouvent coincé au milieu du bloc. C’est en tant que trans que nous désirons cette violence. C’est en tant que trans que nous nous masquons, et jamais nous ne nous sentons autant affirmées dans nos expériences de meufs trans que sous la cagoule ».
« Crèvent les flics, les transphobes et les fachos. Pour une insurrection totale contre le genre et l’État. Soyons dangereuses ! Feu à toutes les prisons ! Que crèvent les juges et les matons ».
Aux dernières nouvelles, Marguerite Stern et Dora Moutot ont porté plainte contre le site qui héberge cette logorrhée pathologique. Espérons que la justice saura pour une fois bien mesurer la gravité de cette dernière et sévir en conséquence (l’espoir fait vivre, on se sait jamais). Ne serait-ce que pour éviter à l’auteur des lignes citées ci-dessus de passer à l’acte un jour ou l’autre, de commettre ainsi l’irréparable et d’avoir à subir en prison les marques d’affection de ses codétenus, en toute intersectionnalité…
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dimanche, 13 octobre 2024
Retour sur la motion de censure de mardi dernier, 8 octobre
Maurice Bernard
Le texte a été déposé par les représentants à l’Assemblée des quatre principales formations du (défunt ?) Nouveau Front populaire (NFP), soit Boris Vallaud (PS), Mathilde Panot (LFI), Cyrielle Chatelain (EELV), André Chassaigne (PC), et 188 des 193 députés que totalisent leurs quatre groupes.
Lors du vote, il a rassemblé 197 députés : les 72 LFI, les 66 socialistes et apparentés, les 38 écologistes, 16 des 17 communistes, 4 LIOT sur 22 et 1 non-inscrit ; preuve que le NFP n’est pas si mort que ça…
N’ont pas voté la motion : les 125 RN, les 95 macronistes, les 47 LR "canal historique", les 36 MoDem, les 33 partisans d’Édouard Philippe, 18 des 22 LIOT, 1 des 17 communistes, les 16 ciottistes et 8 non-inscrits sur 9, soit un total de 379 députés.
À l’arrivée, il se confirme ainsi que l’Assemblée est, de fait, divisée en trois grands groupes :
- le RN et ses alliés de l’UDR (141 députés)
- les "soutiens" (plus ou moins solides) de l’actuel gouvernement (237 députés)
- LFI et ses "obligés" du reste de la gauche -PS, PC, EELV- (197 députés)
Compte tenu de ce rapport des "forces" en présence dans l’hémicycle, il est, comme nous l’avons déjà écrit sur ce blog, impossible d’espérer du gouvernement Barnier une politique véritablement différente, audacieuse (si tant est qu’il en ait le désir). Ses maîtres mots ne peuvent être que "compromis" et "consensus". Le gouvernement se trouve sur une étroite ligne de crête avec, en embuscade, le RN, la gauche et… les marchés. Pour l’heure, être, durer et rassurer ces derniers, dans l’urgence, sont manifestement ses priorités… Pour tout le reste, il semble bien qu’il nous faudra -encore- attendre…
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samedi, 12 octobre 2024
Pour Emmanuel Macron, ça commence à sentir le goudron et les plumes…
Maurice Bernard
Hier matin, vendredi 10 octobre, à l’Heure des pros, le journaliste Gauthier Le Bret révèle, à propos du dérapage budgétaire (180 milliards de déficit cette année, au lieu des 128 milliards initialement annoncés) que le littérateur Bruno Le Maire, accessoirement ancien ministre des Finances, « contacté par le service public », a répondu au journaliste, par un texto : « La vérité finira par éclater. Je ne peux pas parler maintenant mais la vérité finira par éclater »…
Réaction à chaud, sur le plateau, du socialiste André Vallini, ancien secrétaire du gouvernement Valls : « (…) On se rend compte aujourd’hui que les services de Bercy avaient alerté les ministres, et donc le président, du dérapage qui se profilait, du dérapage qui se confirmait, et pendant des mois et des mois, les ministres ont ignoré les notes qu’on leur faisait passer, l’Élysée a refusé de voir la réalité en face… Le rapporteur général du budget au Sénat, Husson, et le président de la commission des finances, tous les deux, ont dit : "on nous cache des choses". Bercy a dit : "Non, non, on ne peut pas vous en parler" et Le Maire et d’autres ont dit : "Il faut un projet de loi de finances rectificative au printemps parce que ça dérape", avant les européennes, et l’Élysée a dit : "Non, parce qu’il y a les européennes qui arrivent". Donc pendant six mois, on a dissimulé la réalité aux parlementaires. C’est très grave, ce qui s’est passé. (…) il y a peut-être une saisine de la Cour de justice de la République qui est dans l’air ».
On le voit, ça commence à sentir à plein nez la fin de règne (même s’il y en a encore, en principe, pour un peu plus de deux ans), le coup de pied de l’âne, le règlement de comptes… Pour le shérif Macron, c’est déjà O.K. Corral. Le goudron et les plumes ne sont plus très loin… « Vae victis » (Malheur aux vaincus) !
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mercredi, 09 octobre 2024
Le déficit dérape, la macronie patauge (mais avec assurance)...
Maurice Bernard
Au début du mois d’avril dernier, le ministère des Finances du sémillant et prolifique auteur Bruno Le Maire (reconverti depuis dans l’enseignement, à Lausanne) réévaluait le déficit budgétaire prévu pour 2024 de 4,4% du PIB à 5,1%. Au même moment, l’analyste financier Marc Touati, lui, l’estimait plutôt à 6%... Six mois plus tard, nous savons qui avait raison : une nouvelle fois, les services de Bercy ont péché par excès d’optimisme : au lieu des 5,1% annoncés, on s’oriente plutôt vers 6,2%, selon les déclarations du nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Au moment de la réévaluation du printemps dernier, la députée socialiste Valérie Rabault précisait, sur France Info : « Quand on a 0,7 point de PIB de déficit en plus, on est autour de 18 milliards de plus ». Avec 1,8 point, on doit donc en être à environ 46 milliards supplémentaires, pour un total de l’ordre de 180 milliards… Un beau dérapage qui vient s’ajouter à la longue liste des précédents…
Sur LCI, hier au soir, Darius Rochebin recevait la députée macroniste de Paris Olivia Grégoire.
Question du premier : « Vous avez été aux affaires, vous avez été à Bercy, au cœur de cet immense Bercy qui représente tellement de spécialistes, d’inspecteurs des finances. Comment une erreur de prévision de 100 milliards est-elle possible ? Geoffroy Roux de Bézieux disait : "De mémoire d’observateur économique, ça n’est jamais arrivé qu’on passe en quelques mois de 4,7 à 6% et peut-être davantage" ».
Réponse de la seconde, en gros : ça s’est fait à l’insu de notre plein grès, c’est pas de notre faute, c’est même, pour partie, une conséquence de la réussite de notre brillante politique : « (…) On a déjà une structure (…) de la croissance en France qui a bougé. Ça n’explique pas les 100 milliards de sous-évaluation de Bercy, mais ce qu’il y a d’intéressant, c’est que ça fait sept ans qu’on se bat pour réindustrialiser ce pays, ça fait sept ans qu’on s’est battu en matière d’attractivité et effectivement, nous sommes devenus plus une nation de producteurs et un peu moins une nation de consommateurs - lié aussi à l’inflation et à la poussée inflationniste -. En un mot : moins de recettes de TVA ». Avant d’ajouter : « De grâce, (…) prenons un peu de recul. Le moment est grave, il n’est pas dramatique. Rappelez-vous : (…) sous le gouvernement de monsieur Fillon, à combien était le déficit ? À 7,9% (…), et aujourd’hui, on est encore en train de se parler et la France continue son chemin (…) ».
7,9% (en fait, 7,1%) en 2010, certes. Mais la dette de la France représentait alors 1591,2 milliards d'euros, soit deux fois moins qu'aujourd'hui...
Le numéro d'équilibriste de Madame Grégoire, hier soir, a été d'un tel niveau qu'on ne peut plus parler d’artisanat, mais plutôt de grand art. Chapeau, l’artiste ! Tout bien réfléchi, c’est décidé : si la réincarnation existe, je veux revenir macroniste. Car, comme pourrait s’écrier le Jack Lang de Laurent Gerra, cette assurance inoxydable, ce contentement de soi à toute épreuve, cette capacité infinie à réécrire l’histoire, à travestir les faits et à retourner une situation en faveur de son camp, « c’est chié, non ».
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vendredi, 04 octobre 2024
Rapide retour sur la déclaration de politique générale de Michel Barnier – La recherche du compromis : pour agir ou pour durer ?
Maurice Bernard
Pour tout nouveau Premier ministre, la déclaration de politique générale est un exercice obligé. Michel Barnier s’y est donc livré, mardi dernier, 1er octobre. Mais dans le contexte politique particulier qui est le sien, inédit depuis le début de la Ve République : un pays, une assemblée morcelés, profondément divisés, et un gouvernement sans majorité, sans mandat ni véritable légitimité.
Dans ces conditions, il n’y a pas grand chose à attendre et aucune illusion à se faire. Comme nous l’avons déjà écrit sur ce blog, Michel Barnier, « de fait, se trouve dans une situation impossible ». Maintenant que sa galère est à l’eau, « il va lui falloir tenir fermement à la fois le fouet et la barre afin de maintenir la discipline au sein de la chiourme gouvernementale et d’éviter les nombreux écueils qui ne vont pas manquer de jalonner sa route. Il va devoir louvoyer, composer, ruser, avec un objectif premier : durer. Ses maîtres mots ne peuvent donc être que "consensus" et "compromis", et les mesures mises en œuvre que l’expression du plus petit dénominateur commun. Par conséquent, rien de particulier à espérer. Malgré tout, il va être intéressant de voir quel mouvement il va impulser » à son équipe et dans quelle direction il va la mener. À notre niveau, il ne nous reste donc qu’à attendre et voir ce qui va advenir ; si tant est qu’à l’arrivée, il advienne quelque chose !
Pour le moment, nous ne disposons que des pistes qu’il a bien voulu nous indiquer durant l’heure et demie qu’a duré son intervention (véritable numéro d’équilibriste, « sur une ligne de crête », avec, en embuscade, LFI-NFP d’un côté - toujours aussi enclin à "bordéliser" l’hémicycle - et RN de l’autre) : l’allègement du fardeau « colossal » de la dette par la réduction des dépenses, une plus grande efficacité de la dépense publique, une participation demandée aux grandes entreprises, aux Français les plus fortunés (l'impôt, toujours l'impôt), et une lutte résolue, dans la durée, contre la fraude fiscale et sociale ; la limitation au strict minimum des nouvelles normes, la lutte contre les cas de surtransposition des normes européennes, une meilleure utilisation de l’intelligence, de l’expertise au sein des services de l’État, plutôt que d’avoir recours à des cabinets de conseil privés (certains, au passage, en ont pris pour leur grade), etc.
À terme, nous verrons bien de quelles mesures concrètes accouchera cette énumération d’intentions…
Quoi qu’il en soit, Michel Barnier sait qu’il est sur un siège éjectable. Son gouvernement ne durera que le temps que voudront bien lui accorder les députés. Manifestement, il a parfaitement intégré cette donnée et en tire un certain détachement, une certaine liberté… Alors, qui sait : nous ne sommes pas à l’abri de certaines bonnes surprises, de sa part, de celle de Bruno Retailleau ou de quelques autres… Wait and see… De toute façon, deux hommes que la gauche radicale a déjà "extrême droitisés" ne peuvent pas nous laisser totalement insensibles...
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mercredi, 25 septembre 2024
Ô temps ! suspends ton vol
Maurice Bernard
Raphaël Arnault, porte-parole de la "Jeune Garde antifasciste", député LFI du Vaucluse, est une machine à remonter le temps, un automate à recycler les vieux slogans. Par la magie de son verbe, nous voici replongés dans les années 1920, au temps de la guerre du Rif, dans les années 1930, aux heures du premier front populaire ou encore à la fin des années 1950, à l’époque de la guerre d’Algérie…
Pépé Raphaël est vieux comme Hérode. Il est une sorte de Mathusalem rouge. Il est né en 1900. Il est fait de ces lampes "audion" qui amplifient le signal des postes à galène. Depuis 124 ans, il est de tous les combats révolutionnaires, "émancipateurs", "anticolonialistes", "antifascistes". Aussi sa mémoire de vieux bolchevique se brouille-t-elle. Les souvenirs, les images, les combats s’y entrechoquent, s’y mélangent. Pépé Raphaël est gâteux. Sous la faible lueur d’une lampe à acétylène, il tremblote, il radote : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous », « c’est la lutte finale, groupons-nous et demain, l’Internationale sera le genre humain », « prenez garde ! Prenez garde ! Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés et les curés. V’là la jeune garde ! V’là la jeune garde, qui descend sur le pavé », « Ho Ho Ho Chi Minh ! Che Che Guevara ! », « pas de facho dans nos quartiers ! Pas de quartier pour les fachos ! », « soutien à la lutte du peuple kanak »… Abd el Krim, Ben Bella, Christian Tein, même combat ! Vive la Kanaky socialiste indépendante ! L’armée, la police tuent ! « Et ils sauront que nos balles sont pour nos propres généraux »…
Depuis plus de cent ans, Raphaël Arnault et ses camarades nous servent la même soupe à la grimace marxiste-léniniste. Elle est rance, imbuvable, indigeste. Elle pue la tyrannie, la rééducation, le goulag et la mort. Elle est à gerber. Malheureusement, l’agueusie est suffisamment répandue parmi nos semblables pour que nombre d’entre eux, tous gogos, tous charlots, la prennent encore pour un breuvage miraculeux et s’en délectent… Jusqu’à la lie.
Raphaël Arnault et ses camarades sont vieux, très vieux, mais ils ont encore un avenir… Raison pour laquelle nous ne pouvons relâcher nos efforts. Sans faiblir, pied à pied, nous devons contribuer à dénoncer, combattre leurs idées, à montrer leur ridicule, leur nocivité, leur perversité. Nous devons participer à leur ringardisation et préparer leur future chute dans les tréfonds des poubelles de l’histoire. Bien profond ! Raphaël et consorts, « No Pasaran ! »
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lundi, 23 septembre 2024
Sortir la France de l’impasse : le combat continue !
Maurice Bernard
Il faut le dire et le répéter : profondément divisée, la France est redevenue ingouvernable, et pour l’heure, nous nous trouvons dans une impasse.
La grande manipulation du front républicain du début du mois de juillet - dont l’efficacité a été accentuée par certaines faiblesses et erreurs du RN (qui, cependant, ne sont pas toutes de sa faute) -, n’a fait qu’aggraver la crise politique. Aucune des trois "forces" présentes à l’Assemblée nationale ne dispose, en effet, de la majorité absolue (289 députés) requise pour pouvoir vraiment diriger le pays. Le RN et ses alliés de l’UDR comptent 142 députés : il leur en manque 147. Les macronistes, le centre droit - MoDem, Horizons, LR canal historique – et LIOT en ont 235 : il leur en manque 54. Quant à la gauche ex-NFP, elle en totalise 193 : il lui en manque 96 !
Dans ces conditions, le gouvernement Barnier, issu du "bloc" macroniste-centriste (235 députés) ne peut qu’expédier les affaires courantes et essayer de mener une politique (laquelle ?) sans grande ambition, par la recherche permanente du compromis et du consensus, c’est-à-dire, en fait, par la pratique du grand écart. Dès lors, il a plus de risques de se casser la figure que de chances de réussir…
Difficile, cependant, de s’en réjouir car chaque jour qui passe voit persister et s’accentuer les difficultés, les menaces, les drames qui frappent depuis trop longtemps notre pays. Son déclassement, sa déchéance se poursuivent. Pour les nationalistes, les nationaux que nous sommes, c’est insupportable, c’est inacceptable !
Certes, ce gouvernement (qui voit cohabiter dix-neuf macronistes, dix LR, cinq centristes - trois MoDem, deux Horizons - et un ex-socialiste) n’a rien, ou pas grand-chose, qui soit de nature à nous donner un début de commencement d’espoir. Comment, en effet, ceux-là même qui, avec leurs partis, ont joué un rôle plus ou moins actif dans la décrépitude actuelle de la France pourraient-ils arrêter sa chute et amorcer son redressement ?
Toutefois, d’une part, mieux vaut encore ce Cabinet qu’un autre dominé par la gauche inféodée à LFI ; et d’autre part, son échec total serait d’abord et avant tout celui de la France et des Français…
Pour l’heure, nous ne pouvons donc que lui souhaiter - sans illusion aucune - d'obtenir la réussite possiblement envisageable, en atteignant les objectifs à sa portée ; et surtout, que poursuivre le combat des idées que nous menons, à Synthèse nationale, depuis déjà dix-huit années : réfléchir, écrire, parler, œuvrer, pour desserrer l’emprise intellectuelle de la gauche et faire progresser notre famille politique, notre courant de pensée. Le combat continue !
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vendredi, 20 septembre 2024
Alléluia ! la France a un gouvernement !
Maurice Bernard
Hosanna ! Gloire à l’Éternel au plus haut des cieux ! Nous voici sortis des ténèbres où nous a précipités l’idole Jupiter avec sa dissolution-réflexe du 9 juin dernier. Barnier, oint par le maître de l’Olympe, nous donne enfin un gouvernement (mais toujours pas les noms de ses membres) ! Depuis Matignon, sa grâce se répand sur nos fronts. Les nuages se dissipent, le soleil luit de nouveau, la France n’a plus peur, elle reprend son souffle…
Plus sérieusement, Henri Guaino rappelait, il y a quatre jours, mardi 17 septembre, sur le plateau de CNews, dans l’émission de Laurence Ferrari : « Aucun gouvernement, dans les circonstances actuelles, ne pansera toutes les plaies françaises. Ce qu’il nous faut, c’est un gouvernement capable d’assurer une mission essentielle qui est la continuité de l’État ». Le "nouveau" Cabinet, en effet, faute de majorité, de mandat et de véritable légitimité, ne peut qu’expédier les affaires courantes… Et batailler pour assurer sa propre continuité, ce qui n’est pas gagné d’avance puisque, comme nous l’avons déjà écrit, 242 députés au maximum, à ce jour, sont susceptibles, potentiellement, de le soutenir : 97 macronistes, 47 LR canal historique, 36 MoDem, 33 amis d’Édouard Philippe, 22 LIOT et 7 non-inscrits, soit 47 de moins que le nombre requis pour disposer de la majorité absolue (289 députés) !
Il n’y a donc pas de miracle à attendre de la fine équipe que s’apprêtent à nous octroyer nos bons maîtres. D’autant qu’elle est adoubée par l’homme qui, ces sept dernières années, a fracturé, affaibli, endetté davantage encore le pays (et qui vient d’être désavoué par ce dernier à trois reprises). D’autant qu’elle n’est pas si "nouvelle" que ça : sur 16 ministres de plein exercice, on nous annonce sept macronistes, trois LR, deux MoDem, un Horizons et un UDI… D’autant que Michel Barnier, son chef de file, ancien ministre, ancien commissaire européen, n’est pas vraiment, lui aussi, un homme nouveau. D’autant, également, que le RN, premier parti à l’Assemblée nationale (126 députés représentant un peu plus de 10 millions d’électeurs) est soigneusement tenu à l’écart, méprisé, dénoncé, ostracisé. D’autant, enfin, que la gauche, qui se voyait déjà aux affaires (avec un total de 193 députés, soit 96 de moins que la majorité absolue !), reste en embuscade, avec un pouvoir de nuisance certain et la ferme intention d’imposer son récit d’« un gouvernement de la Manif pour tous », otage de Le Pen et Bardella, en voie d’« extrême droitisation »…
En novembre 2021, au moment de la primaire des Républicains, « la question la plus grande » pour Michel Barnier, alors candidat à la candidature pour la présidentielle de 2022, était « celle du grand déclassement qui menace notre pays dans tous les domaines ». Gageons qu’aujourd’hui, c’est plutôt celle de savoir comment surnager dans le marigot où, déjà, les caïmans du MoDem mordent ceux de LR (selon Le Figaro, « 80% des députés MoDem refusent de participer en raison de la nomination annoncée de Bruno Retailleau à l'Intérieur, et de la présence un temps évoquée de Laurence Garnier »).
Décidément, la vieille plaisanterie a tout bon : il n’y a aucune différence entre un gouvernement et un bikini car face aux deux, chacun se demande par quel miracle il peut tenir et n’a qu’une idée, le voir tomber…
Pour l'heure, la dégringolade se poursuit et les temps qui viennent promettent d’être agités. "La France est un pays à la ramasse", nous dit Boualem Sansal. Malheureusement, il a raison, et la situation n'est pas prête de s'arranger... Quand donc les électeurs vont-ils enfin se décider à dégager pour de bon les fossoyeurs qui, depuis cinquante ans, creusent sa tombe ?
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jeudi, 19 septembre 2024
Une pétaudière ingouvernable appelée France
Maurice Bernard
Résultat de la dissolution coup de tête de la Chambre et de la pantalonnade "antifasciste" de l’entre-deux-tours des législatives, la France se révèle aujourd’hui encore plus ingouvernable qu’il y a trois mois… Merci qui ? Merci Macron !
Désormais, dans l’hémicycle, pas moins de dix groupes parlementaires (auxquels s’ajoutent les sept députés non-inscrits – dont Sacha Houlié et Aurélien Pradié) se regardent en chiens de faïence et fourbissent leurs armes, avec la ferme intention de tirer, pour eux-mêmes, le meilleur profit de la situation. Le régime des partis fait son grand retour. Le funambule élyséen essaie de sauver les apparences. La déliquescence de la Ve République se poursuit…
À l’heure où Michel Barnier n’a toujours pas annoncé la composition de son gouvernement et où il semble découvrir, si l’on en croit ses propos, « que la situation budgétaire du pays est très grave », il n’est pas sans intérêt de rappeler le nouvel état des forces en présence à l’Assemblée nationale - dans l’ordre décroissant -. Des "forces" issues du grand capharnaüm des récentes élections, et toutes très loin de la majorité absolue nécessaire (en particulier LFI) pour pouvoir gouverner le pays avec un minimum de sérénité…
- RN (Marine Le Pen), 126 députés.
- Ensemble pour la République (Gabriel Attal), 97 députés.
- LFI-NFP (Mathilde Panot), 72 députés.
- Socialistes et apparentés (Boris Vallaud), 66 députés.
- Droite républicaine (Laurent Wauquiez), 47 députés.
- Écologiste et social (Cyrielle Chatelain), 38 députés.
- Les Démocrates – MoDem - (Marc Fesneau), 36 députés.
- Horizons et Indépendants (Laurent Marcangeli) – Édouard Philippe -, 33 députés.
- LIOT – Libertés, Indépendants, Outre-Mer et territoires – (Stéphane Lenormand), 22 députés.
- Gauche démocrate et républicaine (André Chassaigne) – Parti communiste -, 17 députés.
- UDR (Éric Ciotti), 16 députés.
Ainsi, l’addition des macronistes, des Républicains canal historique, du MoDem, des amis d’Édouard Philippe, de LIOT et des non-inscrits se monte à 242 députés, soit 47 de moins que la majorité absolue… C’est dire que la longévité de Michel Barnier à Matignon, pour cette cohabitation d’un genre inédit avec le président de la République, dépendra – n’en déplaise à la gauche (et s'il ne jette pas l'éponge avant) - autant des Socialistes et apparentés (66 députés) que du RN et de ses alliés UDR (142 députés)…
Dans ces conditions, le gouvernement du pays promet d’être "sportif", et on ne peut que souhaiter bon courage au nouveau Premier ministre et surtout à la France. Car à la fin, quand les politiques se laissent aller à leurs penchants naturels, esprit de parti, vision à court terme, querelles picrocholines et ambitions personnelles, c’est toujours elle qui trinque !
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lundi, 29 juillet 2024
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, encore…
Maurice Bernard
Pour commencer, une remarque : après Éric Zemmour, Marion Maréchal, Stéphane Ravier, Philippe de Villiers ou encore Michel Onfray (et bien d’autres), Jean-Luc Mélenchon lui-même a émis quelques critiques au sujet du spectacle "particulier", de guerre civile, qui nous a été présenté vendredi (et sur lequel l’essentiel a été dit)… En revanche, deux grands absents : du côté de Marine Le Pen et Jordan Bardella, rien. Motus et bouche cousue. Silence radio. Circulez, y’a rien à entendre… Pourtant on a connu ces deux-là plus réactifs. Notamment quand il s’est agi de demander la dissolution des « groupes d’ultra droite », dont le GUD, ou de voter en faveur de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution (sur 88 députés du RN, 46 pour, dont Marine Le Pen) - alors que celui-ci n’est en rien menacé dans notre pays -…
C’est sûr, Marine et Jordan sont l’espoir des "nationalistes"… Comme disent les jeunes : mdr (mort de rire).
Pour finir, un nouveau - et fort juste - commentaire sur cette cérémonie qui, censée rassembler, a divisé encore un peu plus une France déjà profondément fracturée : celui de Jean-Christophe Buisson, du Figaro Magazine, ce matin, sur Europe 1, pour qui la cérémonie d’ouverture des JO de Paris « est allée au-delà du cahier des charges purement festif qui lui était assigné » :
« On a compris après coup que ses organisateurs poursuivaient un double objectif : épater le monde et envoyer un message politique aux Français. Épater le monde grâce à un savoir-faire unique, une créativité hors pair, des artistes exceptionnels ; de ce point de vue-là, la réussite fut complète et saluée par tous. Quant à l’autre objectif, il faut bien avoué qu’il n’a pas vraiment fait l’unanimité ; sans doute parce que Thomas Jolly, son directeur artistique, l’historien Patrick Boucheron, les autres membres du comité chargés d’écrire et de mettre en scène cette cérémonie sont allés bien au-delà de la consigne donnée par Emmanuel Macron. On a deviné quelle était cette consigne grâce à un tweet élyséen envoyé durant la soirée où était publié un extrait du moment où Aya Nakamura chante et danse avec la Garde républicaine, avec ce commentaire du président : "En même temps". Manifestement, Emmanuel Macron souhaitait faire rappeler vendredi soir à ses concitoyens – surtout ceux qui ont voté un peu trop à droite ces dernières semaines – que la France, c’est en même temps la modernité et la tradition, la jeunesse et l’expérience, les hommes et les femmes, les noirs et les blancs, les institutions et la rue… Or, le reste de la cérémonie n’avait rien de "en même temps" rassembleur et fédérateur, et les messages envoyés durant trois heures se sont avérés tout sauf consensuels : le passé n’existe pas, seuls importent le présent et, surtout, l’avenir, l’identité française est une vue de l’esprit, l’heure est à la mondialisation heureuse, au métissage, au mélange des genres ; ce qui a eu lieu avant la Révolution française ne compte pas, etc., etc. Voilà pourquoi ont été présentés un tableau faisant apparaître la reine Marie-Antoinette décapitée, une parodie de la Cène, moment sacré du christianisme dont l’histoire se confond pendant des siècles avec celle de la France, où figuraient des drag queens, ou encore une mise en majesté de Louise-Michèle, figure de proue de la Commune dont l’un des actes majeurs fut de mettre le feu à la moitié de Paris en 1871. Bref, une apologie de la violence et une exaltation du progrès social et sociétal tous azimuts, avec un immense paradoxe : tout cela était montré dans des lieux magnifiques, bâtis par ceux-là mêmes dont on effaçait ou on niait justement l’existence. Et oui, sans l’Église catholique, les rois de France, Napoléon 1er ou Napoléon III, pas de Notre-Dame de Paris, pas de Conciergerie, pas de musée du Louvre, pas de Grand Palais, pas de gare d’Orsay, pas de Tuileries, donc pas de cérémonie des JO en plein cœur de Paris en 2024. (…) On ne peut pas se gargariser des valeurs de paix et de fraternité que véhicule l’olympisme et glorifier une scène où une femme a été condamnée à mort et guillotinée, surtout si on prétend aussi rendre justice aux femmes trop longtemps invisibilisées, comme Olympe de Gouges qui, entre parenthèses, a été guillotinée par les mêmes qui ont exécuté Marie-Antoinette… On est là au-delà de la faute de goût. De même, on ne peut pas chanter les valeurs de tolérance et de respect de tous les peuples et de toutes les religions, et tourner en dérision le dernier repas du Christ avant sa mort. D’ailleurs, depuis hier, Thomas Jolly tente d’éteindre l’incendie qu’il a allumé en assurant qu’il ne pensait pas du tout faire de la peine à qui que ce soit avec ces tableaux. Mais bien sûr que si ! À la vérité, il ne pensait faire de la peine qu’aux électeurs des droites et réjouir ceux des gauches. Il voulait choquer le bourgeois, enthousiasmer le peuple, énerver les "fachos" et rassurer les "gauchos". Pas de chance, les critiques sont venues autant des élus RN, Reconquête ou LR, de Michel Onfray, Philippe de Villiers, Alain Finkielkraut et l’épiscopat français que des milieux populaires, du rappeur Rohff ou de Jean-Luc Mélenchon (…). Avoir réussi à mettre d’accord le leader de la France insoumise et la députée européenne Marion Maréchal, ce "en même temps"-là, Emmanuel Macron ne l’avait pas vu venir ».
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samedi, 27 juillet 2024
Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques : l’appel du 26 juillet, la "branchitude" parle à l’ "humanitude"
Maurice Bernard
Depuis une semaine, France Télévisions s’employait à nous tenir en haleine. Sa bande-annonce de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 nous avertissait : « Vous n’avez encore rien vu ». Un documentaire en deux parties distillait à un public rendu forcément impatient les « premiers secrets » du spectacle total concocté par le directeur artistique, le jeune metteur en scène Thomas Jolly (1), et son équipe.
Seulement voilà : on ne peut attendre de créateurs que ce qu’ils ont à offrir… Et ce qu’avaient à offrir Joly et ses camarades, c’est justement ce pourquoi ils avaient été choisis : « une cérémonie généreuse, ouverte, tolérante, inclusive », qui ne parle pas seulement de fraternité, d’égalité mais aussi de « sororité », d’universalité, de mélange, qui montre toutes les couleurs, tous les corps, toutes les identités, et délivre l’image d’une France « plurielle et complexe »… Leurs commanditaires attendaient d’eux, au-delà de l’expression de leur talent, de leur savoir-faire (qui sont réels), d’abord et surtout, une narration, un discours, un manifeste, c’est-à-dire, pour aller à l’essentiel, de la propagande. De ce point de vue, ils n’ont pas été déçus.
Thomas Joly et consorts sont comme tout le monde : le produit de leur milieu, de leur famille, de leur histoire. Les joies et les peines, les victoires et les défaites, les plaisirs et les souffrances, les gratifications et les humiliations de la vie les ont façonnés. Leurs blessures les ont conduits à vouloir dire certaines choses, à prendre certaines revanches. Si on leur donne l’occasion, les moyens (et quels moyens : plus de 120 millions d'euros tout de même !) de le faire, ils le font…
Ainsi, pendant les quatre heures qu’a duré la retransmission de ce véritable "appel du 26 juillet", la "branchitude" germanopratine et maraisienne s’est adressé à l’"humanitude" postmoderne déconstruite. Ainsi, les maîtres d’œuvre de l’ouverture du grand raout olympique de ce 26 juillet nous ont délivré la vision de la France et du monde du cénacle branché, décalé, disruptif, très parisien rive gauche auquel ils appartiennent. Pour partie, ils ont mis en scène leurs désirs, leurs obsessions, leurs fantasmes : révolution politique et sociétale, trouple, partouze hétéro ou LGBTQIA, et plus si affinité… Dans le prolongement de l’entreprise de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, ils nous ont donné à voir une image non pas du pays millénaire, charnel, réel, dans sa globalité (contrairement à ce qui était avancé), mais du pays tel qu’ils voudraient qu’il soit. Pendant ces quatre heures, ils ont asséné leur idée, leur réalité de Paris et de la France, celle qu’ils avaient envie de montrer. Avec une volonté évidente de provoquer la partie de la population qu’ils ne comprennent, qu’ils ne supportent pas : le "souchien franchouillard", le "conservateur", le "réac", le "catho", le "péquenaud", le "facho"… Bref, tous ces "bâtards", ces "fils de p…" que leurs frères en idéologie dénonçaient il y a peu, et aux faces desquels ils ont pris plaisir à cracher sous le crachin par l’intermédiaire de certains tableaux…. D’ailleurs Libé ne s’y est pas trompé qui titrait, dès 23 heures : « L’extrême droite déteste la cérémonie d’ouverture, un bon point pour les JO ».
Pourtant, n'en déplaise au journal des "gauchos", des "hipsters" et des "bobos", bien que, selon leurs critères, vieux "facho" irrécupérable, je ne pense pas que tout est à rejeter, en bloc, dans le spectacle qui nous a été "offert"... avec "notre" argent. C’est mon modeste avis et je le partage. Si la cérémonie recelait en effet une bonne part de provocation, de mauvais goût, de bizarreries, de kitch assumés, voire revendiqués (en particulier la séquence "gore" de la Conciergerie - motivée cependant par la prestation des métalleux de Gojira - et la Cène version "drag queens"), il comportait aussi une certaine dose de créativité, d’inventivité, d’originalité, de drôlerie, voire de magie, de poésie, de beauté, ainsi que quelques moments indéniablement saisissants ou émouvants… Manifestement, Thomas Joly et son équipe sont de bons professionnels du spectacle… Dommage qu’ils se sentent obligés d’être aussi des hérauts du progressisme déconstructeur, et que leur militantisme vienne quelque peu gâcher ce qui aurait dû n’être qu’une grande fête véritablement fraternelle réunissant TOUS les Français. Même nous !
À l’arrivée, une fois les projecteurs éteints, Daphné Bürki, Philippe Katerine recouchés et retournés, sous médoc, dans les bras de Morphée, comment tout cela va-t-il être accueilli, en France (surtout la profonde) et dans le monde (notamment musulman) ? Seuls les jours qui viennent et l’avenir un peu plus lointain nous le diront. Espérons seulement que, sur un malentendu à la Jean-Claude Dusse, la France en tire avantage (même si nous ne voyons pas trop comment)…
(1) Le leur, pas le nôtre...
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mercredi, 12 juin 2024
Le péché originel de Marine Le Pen
« Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique »
Charles Péguy
Maurice Bernard
En engageant son parti dans la voie de la "dédiabolisation", de la "respectabilisation" à tout prix ; en virant ou en poussant vers la porte de sortie tant de responsables, de militants sincères et dévoués, sans égards pour leur travail, leurs sacrifices ; en les remplaçant parfois par des contempteurs de son propre père, Marine Le Pen a, de fait, apporté de l’eau au moulin de la gauche et de la droite libérale-libertaire. Tel est son péché originel.
Sa démarche, en effet, est venue en quelque sorte justifier a posteriori le discours de ses adversaires. Elle lui a donné du crédit : s’il fallait dédiaboliser le FN, c’est donc qu’il n’était pas blanc-bleu, qu’il avait bien quelque chose à se reprocher, qu’il avait à voir, in fine, avec le diable, la bête immonde, le mal absolu…
Ce faisant, elle s’est mise en situation d’avoir à reprendre à son compte et à intégrer tous les éléments de langage utilisés contre Jean-Marie Le Pen et son mouvement pendant trois décennies.
Elle s’est condamnée à avoir à répondre favorablement aux sollicitations pressantes des thuriféraires de la pensée conforme concernant les "origines sulfureuses" du FN, le "racisme" et l’"antisémitisme" de son chef (et par extension de ses cadres, de ses militants, voire de ses électeurs - que Bernard Tapie, rappelons-le, n’hésita pas, en son temps, à traiter de « salauds »).
Elle s’est condamnée à diaboliser à son tour l’"extrême droite", à laisser insulter la mémoire de certains des fondateurs de son parti (voire à l’insulter elle-même – telle celle de François Brigneau -), à déceler des "nazis", des "fascistes" dans les autres formations de la droite nationale (à commencer par celle – Reconquête! – qui ose venir marcher sur "ses" plates-bandes), à réclamer des dissolutions…
Quand on met le doigt dans l’engrenage, on doit s’attendre à voir son corpus politique y passer tout entier… Sans pour autant – on le voit bien actuellement, une fois de plus – s’affranchir définitivement des accusations, des attaques de la gauche et de l’extrême gauche pour lesquelles, de toute façon, le RN a été, est et restera un parti "fasciste", "raciste", clairement à l’écart de l’"arc républicain"…
Que de petites lâchetés, de renoncements, de reniements pour voir, à la fin, se reconstituer le front "républicain" ou "populaire" ! Pour que 2024 se donne des airs de 2002 ! Tout ça pour ça ! Quel gâchis ! C’est pathétique, c’est consternant, c’est à hurler !
Pour clore ce billet d’humeur, voici, pour mémoire, quatre petits rappels… À l’attention tout particulièrement de ceux qui, dans nos rangs, anciens admirateurs ou supporters de Jean-Marie Le Pen, ont aujourd’hui les yeux de Chimène pour sa fille et ses nouveaux amis :
- En juin 2014, lors d’un dîner chez Gilbert Collard, l’UMP Sébastien Chenu (ex du Parti républicain, ex-chef de cabinet adjoint de Christine Lagarde au Commerce extérieur et proche de Roselyne Bachelot) rencontre pour la première fois Marine Le Pen à laquelle il déclare d’emblée : « Je n’aurai pas dîné avec votre père, Jean-Marie Le Pen» (Valeurs Actuelles n°4233, janvier 2018)…
- En février 2022, dans les colonnes du Figaro, Marine Le Pen déclare : « Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis (bel amalgame, NDLR). Tout cela ne fait pas une posture présidentielle ». À noter que franceinfo voit alors, dans l’utilisation de ces mots "catholiques traditionalistes", "païens" ou "nazi" des « allusions aux soutiens encombrants » d’Éric Zemmour, « tel Jean-Yves Le Gallou (…) ou même le Parti de la France »…
- En décembre de la même année, par courrier, Marine Le Pen, renvoyant dos à dos l’ultra gauche et l’ultra droite, demande au Premier ministre Élisabeth Borne « d’entreprendre les procédures nécessaires pour enfin dissoudre (les) associations groupusculaires » qui « bafouent les valeurs de la République et de la France ». Le Monde (le 20 décembre 2022) précise à cette occasion : « (…) Le courrier s’inscrit dans un contexte de regain des manifestations de groupuscules identitaires, à travers des actions symboliques ou violentes ». Avant de citer Jean-Philippe Tanguy, le député RN de la Somme, cosignataire du texte : « Il y a aujourd’hui un recrutement plus important des groupes d’extrême droite, il faut être vigilant et crier au loup ».
- Enfin, le 2 mai dernier, Jordan Bardella, pressé par Valérie Hayer qui lui demande de reconnaître que Jean-Marie Le Pen a été « le déshonneur» de son parti, rappelle – sans même essayer de prendre en compte le contexte - que celui-ci « a été condamné pour antisémitisme », et que sa sortie de 1988 sur le "détail" « était éminemment antisémite » (ce qui a toujours été démenti par l’intéressé, mais aussi par maints de ses déclarations et un certain nombre de ses amitiés politiques).
Comment Marine Le Pen pourrait-elle prétendre au rassemblement des Français quand elle s’emploie avec constance à rejeter et vouer aux gémonies ceux qui, a priori, sont les mieux disposés à son égard ? La réponse à cette question est sans doute à rechercher du côté des lacunes manifestes de sa formation politique de base…
17:58 Publié dans Législatives 2024, Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
samedi, 18 mai 2024
Marine Le Pen aux indépendantistes canaques : « Je vous ai compris ! »
Maurice Bernard
Jeudi dernier, 16 mai, la présidente du RN, à la demande du Monde, a réagi aux "événements" de Nouvelle-Calédonie. Sa position, qualifiée par le quotidien du soir d’ « aggiornamento de la doctrine de son parti » et de « révolution », apparaît comme une parfaite illustration de la banalisation en cours de ce qui était encore, il y a six ans, le Front national.
En effet, après s’être définie comme « plus respectueuse » et « moins dogmatique » que feu le FN, et avoir qualifiée la vision que ce dernier avait du problème calédonien de « beaucoup plus raide » et de « radicale » (les anciens apprécieront), Marine Le Pen se prononce pour un « accord global, institutionnel et économique » prévoyant, ni plus ni moins, un quatrième référendum sur l’indépendance du Caillou, « dans quarante ans », afin de ne pas priver « les indépendantistes de l’élément qui structure leur raison d’être, leur engagement politique »…
On le voit : Marine est effectivement plus compréhensive, plus ouverte que ne l’était son père aux états d’âme des épurateurs ethniques de la Kanakie révolutionnaire… Une quatrième consultation ? Et pourquoi pas une cinquième, une sixième, et ainsi de suite… Jusqu’à l’obtention de l’indépendance revendiquée avec, pendant qu’on y est, à la clé, pour les Caldoches, la valise ou le cercueil… De Gaulle, sors de ce corps !
Je laisse le mot de la fin à Roger Holeindre qui, en 2011, a claqué la porte du FN en déclarant : « Marine Le Pen n’incarne en rien les valeurs que je défends depuis toujours ». Dans un article du Choc du Mois d’octobre 1988, ce vieux combattant de la cause nationale faisait remarquer avec justesse : « Les derniers accords (de Matignon sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, NDLR) reportent à dix ans la solution du problème. Mais pourquoi dans dix ans, avec les mêmes méthodes et les mêmes moyens, la partie de la jeunesse mélanésienne pro-indépendantiste serait-elle devenue pro-française ? ». Avant de rappeler : « (…) M. Chirac, à l’époque ministre de Giscard, avait déclaré à des envoyés de Nouméa anxieux déjà pour l’avenir : "Il n’y a pas de cas connu d’autonomie qui n’ait conduit à l’indépendance" ».
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jeudi, 13 janvier 2022
Bascule en vue
Maurice Bernard
En mai 2017, Anne-Laure Debaecker, de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, interroge Christophe Guilluy dont le dernier livre Le crépuscule de la France d’en haut vient d’être publié (VA n°4198 du 11 au 17 mai 2017). Cet entretien, paru quatre jours après l’élection d’Emmanuel Macron, commence par une mise en garde prémonitoire du géographe à l’intention du nouveau président :
« Si le candidat d’En marche ! ne prend pas en charge les réalités populaires et les aspirations que dévoile cette élection, sa victoire sera une victoire à la Pyrrhus. La dynamique populiste est enclenchée et ne cessera de monter si on ne traite pas toutes les questions économiques, sociales et culturelles qui sont en jeu. La présidentielle de 2017 et la victoire d’Emmanuel Macron n’offrent qu’un sursis à ce monde d’en haut, mais, si le nouveau chef de l’État n’apporte aucune réponse aux catégories populaires, à cette France d’en bas qui se sent exclue de la mondialisation, il est probable que la bascule s’opère alors en 2022 avec le parti le plus à même de représenter cette dynamique-là. Le modèle actuel n’est pas socialement durable. Si la France d’en haut ne parvient toujours pas à être exemplaire et à parler à celle d’en bas, ses jours sont comptés ».
Nous voici en 2022. Le sursis évoqué par Guilluy est sur le point de prendre fin. Or, durant le quinquennat écoulé, la France de l’Olympe macronien n’est parvenue ni à être vraiment exemplaire ni à parler à celle d’en bas, et aucune des grandes questions économiques, sociales et culturelles en jeu n’a été traitée…
Désormais, Éric Zemmour et son parti Reconquête (80 000 adhérents en un mois) apparaissent de plus en plus comme les seuls à même de représenter cette dynamique populiste dont parle Guilluy. Que les citoyens exaspérés par la situation actuelle de la France et inquiets pour son avenir prennent leurs responsabilités et réagissent, et la bascule pourra s’opérer en avril prochain ! Français, aux urnes !
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mercredi, 05 janvier 2022
YouTube, un bon indicateur du phénomène Zemmour
Maurice Bernard
Les sondages ne sont pas les seuls outils à notre disposition pour évaluer les rapports de force entre les candidats à un instant T. Le nombre de vues de leurs différentes interventions sur YouTube, par exemple, peut aussi être considéré comme un indicateur intéressant… Or, là aussi, Éric Zemmour s’impose comme le seul véritable phénomène politique de cette nouvelle campagne présidentielle… Ainsi, à ce jour, ses vœux aux Français totalisent plus de 433 000 vues quand ceux d’Emmanuel Macron n’en comptent que 156 300, ceux de Marine Le Pen 27 400 ou ceux de Valérie Pécresse 12 500… En fait, la moindre vidéo d’Éric Zemmour fait au minimum 200 000 vues en quelques heures et 600 000 en une dizaine de jours. Quelques exemples : son interview à Livre noir, 631 000 vues en 13 jours ; sa prestation à Elysée 2022, 790 000 en 17 jours ; celle sur C8, à Face à Baba, 4 359 000 en 19 jours… Manifestement, l’intérêt est là, il se passe quelque chose… A nous tous d’amplifier ce mouvement et, surtout, de faire en sorte qu’il se traduise, en avril prochain, par une vague déferlante de bulletins de vote à son nom !
Zemmour président !
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lundi, 03 janvier 2022
Passe vaccinal, la colère monte
Maurice Bernard
Le 30 décembre dernier, sur le site Boulevard Voltaire, le journaliste Marc Baudriller consacrait un article à la pétition contre le passe vaccinal lancée douze jours plus tôt par Rodolphe Bacquet, un citoyen lambda parfaitement inconnu, sur la plate-forme Les lignes bougent.org. Le texte réunissait alors 976 000 signatures. Aujourd’hui, quatre jours plus tard, il en totalise 1 184 445, soit une moyenne de 74 000 par jour depuis son lancement, le 18 décembre… Si ce rythme se maintient – et on ne voit pas comment il pourrait en être autrement tant est grande la colère d’une partie des Français -, le million cinq cent mille devrait être atteint dans un peu moins de cinq jours.
Etant donné l’état de décomposition avancée de notre « démocratie éclairée », il est fort probable que cette pétition n’ait, à la fin, pas plus d’effet que celle de la Manif pour tous en 2013 (694 428 signatures contre le mariage pour tous rejetées avec dédain par le Conseil social, économique et environnemental). Mais l’important n’est pas là. Il est dans l’instantané d’une exaspération française certaine que nous donne à voir l’événement. Une exaspération qui gronde et enfle peu à peu, et dont l’exutoire pourrait fort bien être la présidentielle d’avril prochain, occasion unique de sortir les sortants. À bon entendeur macronien, salut !
Zemmour président !
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