dimanche, 16 janvier 2011
Présidence du FN : qu'en penser ?
Par Robert Spieler
Délégué général de la
Nouvelle Droite Populaire
C'est avec intérêt ou curiosité que le camp national et identitaire a suivi l'élection du successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du Front national.
L'élection de Marine Le Pen, avec les deux tiers des suffrages était évidemment une certitude, et le résultat obtenu par Bruno Gollnisch sanctionne un échec programmé.
Bruno Gollnisch est un homme éminemment sympathique, cultivé, intelligent et courageux. Courageux vis à vis de l'adversaire extérieur, mais incroyablement timoré face à Jean-Marie Le Pen, auquel il n'osa jamais s'opposer. Jean-Marie Le Pen l'humiliait, et l'humiliait encore. Il se taisait. Ses plus fidèles soutiens au sein du Mouvement quittèrent un à un le FN, ou en furent exclus. Il ne leva pas le petit doigt pour défendre son amie Marie-France Stirbois et pas davantage ses amis Jacques Bompard, Bernard Antony ou Carl Lang. Il se retrouva seul, ou presque. Ses fidèles, qui dirigeaient des fédérations du FN furent éliminés les uns après les autres. Il ne protesta pas. Marine Le Pen, à l'instar de son père, pensait que les immigrés étaient des branches de l' « arbre France ». Il se tut. Tout le monde savait que la campagne interne était déséquilibrée et déloyale. Gollnisch ne disposait pas des fichiers d'adhérents, son adversaire, si. Lors de la grande réunion de Villepreux, organisée par les partisans de Gollnisch, Le Pen exigea que la flamme du FN fût retirée des invitations. Il obtempéra sans protester, alors qu'il était tout de même le vice-président du Parti. Ses partisans, qui adhéraient au FN dans l'intention de le soutenir, furent interdits de voter. Silence. Lors de la récente présentation des voeux du FN à la presse, tenue en présence de Jean-Marie Le Pen et de sa fille, il affirma que l'élection se déroulait de façon loyale alors que chacun savait qu'il n'en était rien... et déclara par ailleurs qu'il respecterait les résultats du scrutin. Roger Holeindre, quant à lui, vient de claquer la porte. Un de plus...
Il s'agissait d'une guerre. L'une le savait, l'autre ne voulait pas le reconnaître. Bruno Gollnisch méritait-il vraiment de l'emporter ?
Beaucoup ont prétendu que les médias et Sarkozy avaient décidé de soutenir Marine Le Pen, considérant qu'elle serait moins dangereuse pour le Système que Bruno Gollnisch. A vrai dire, je ne partage pas complètement cette analyse. Les médias ne s'intéressent guère au fond, mais essentiellement à la forme, en quoi Marine Le Pen supplante son adversaire, et donc « fait vendre ». Quant à Sarkozy, son intérêt n'est absolument pas d'avoir comme adversaire une candidate créditée de sondages flatteurs à l'élection présidentielle et qui pourrait le placer largement derrière le candidat socialiste, ce qui constituerait un lourd handicap pour le second tour. Il n'en demeure pas moins que Marine Le Pen cherche à intégrer le Système et que le Front national ne peut plus être considéré, à partir d'aujourd'hui, comme un mouvement nationaliste et identitaire, mais comme l'équivalent du mouvement que Gianfranco Fini avait créé en Italie, trahissant son idéal, trahissant la mémoire de Giorgio Almirante. Cela avait valu à Fini d'entrer au gouvernement avant d'être mis sur la touche par Berlusconi. Il se traîne aujourd'hui à 3% dans les sondages.
L'avenir du FN et du mouvement nationaliste.
Le FN ne disposera plus d'élus régionaux prochainement. Et quasiment d'aucun candidat présent au second tour des élections cantonales. La faute à un énième tripatouillage des modes de scrutin. Ce mouvement, qui aurait pu être le fanal de la résistance, a été incapable, par la volonté de Le Pen, de constituer une véritable école de cadres disposant d'une structure idéologique solide, et d'un enracinement local, gage de pérennité. Or, sans cadres formés, totalement habités par les enjeux du combat, insensibles au découragement, il est impossible de résister aux épreuves qui s'annoncent et aux tentations de rallier totalement le Système. Après tout, pourquoi ceux qui sont tentés par la collaboration ne le feraient-ils qu'à moitié ?
L'avenir du mouvement nationaliste ne passe plus par le Front national, mais par le rassemblement de toutes les forces de la résistance nationale et européenne, après une nécessaire clarification comportementale et idéologique. Au travail.
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15:38 Publié dans Combat nationaliste et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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