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dimanche, 02 novembre 2014

La banane, le singe et le ministre

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Franck Abed cliquez ici

A lecture de ce titre, les lecteurs pourraient penser, imaginer que nous nous retrouvons face à un remake d’un des plus grands films de l’histoire du cinéma (1). Qu’ils se détrompent, nous sommes malheureusement en Hollandie pour le pire et le pire…

Le directeur d’un hebdomadaire nationaliste et républicain (2) vient d’être condamné par le tribunal correctionnel à 10 000 euros d’amende. La raison est simple, la couverture de son édition du 13 novembre 2013 publiait une photo de Christiane Taubira, avec cette manchette: « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Nous ne nous prononcerons pas sur la ressemblance ou non du Ministre avec un animal, laissons les Français seuls juges. Nous pensons que ce n’est pas le sujet car cela représente tellement peu de choses en comparaison de la crise profonde traversée par notre pays… De plus certains de nos amis nous comparent souvent à un ours, nous n’en devenons pas malades ou tristes. De notre côté, un de nos meilleurs amis ressemble à un cheval, il n’a jamais pris la mouche à chacune de notre comparaison moqueuse mais finalement si gentille… Il est dommage de voir la justice de notre pays perdre son temps avec cette affaire, quand nous savons le nombre de jugements pour des motifs bien plus graves en attente. Que la police de la pensée unique arrête en priorité les voleurs, les violeurs, les escrocs, les dealeurs au lieu de s’en prendre à un journaliste qui exerce ses libertés d’expression…

Concrètement, l’hypocrisie colle à ce jugement. Commençons par l’avocat du MRAP qui pendant l’audience a déclaré : « Le fait d’assimiler une personne humaine à un animal, c’est une injure faite à l’humanité tout entière ». Dieu merci ! Le bon sens reviendrait-il dans les tribunaux ? En effet, nous sommes contents de lire cette phrase dans la bouche d’un avocat gauchiste et moderniste. Il serait temps enfin que les programmes scolaires de l’éducation dite nationale arrêtent d’apprendre à nos chères têtes blondes que l’homme descend du singe, car en effet « c’est une injure faite à l’humanité tout entière, d’assimiler une personne humaine à un animal ». Il a poursuivi en expliquant : « Il y a des limites, on ne peut pas tout dire, tout écrire, tout dessiner ». Le bon vieux couplet révolutionnaire de Saint-Just repris et ressorti dès que leur liberté d’expression vacille : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Le problème reste toujours le même avec eux, la liberté d’expression c’est quand cela les arrange et elle demeure à géométrie variable. Ils sont constamment dans le deux poids deux mesures. Quand Monsieur Jean-Marie Le Pen est comparé à un bull dog, les censeurs ne prennent pas sa défense, pas plus quand il est assimilé à « un nazi » par Jacques Séguéla (3). De même, lorsqu’un journal anarcho-communiste dessine le Christ, l’Eglise, le Pape dans des postures infâmantes que nous n’expliquerons pas afin de ne point heurter la sensibilité des âmes, la police de la pensée unique explique qu’il s’agit là de liberté d’expression et autres malhonnêtetés du genre. Que dire d’un spectacle où à la fin de celui-ci les gens présents dans la salle jettent de la merde sur le visage de Notre Seigneur Jésus-Christ. Blasphème ? Non pas du tout, c’est de l’art selon eux. Nous ne le comprenons point, parce que nous serions rétrogrades et les défenseurs d’un ordre ancien…

Si nos adversaires pouvaient être sérieux deux secondes, le débat intellectuel en sortirait grandi. En son temps, les républicains avaient – et tous les étudiants de France connaissent cette caricature – déjà utilisé l’arme de la dérision avec les Poires. Ce dessin montrait l’inefficacité de la politique de Louis-Philippe et son impopularité grandissante… Fallait-il condamner l’auteur de cette planche ? Bien sur que non. Quand nous voyons tous les pamphlets anti-monarchistes publiés au XVIIIème dans toute la France, nous nous demandons quel fut le ratio d’auteurs condamnés par écrits publiés… Il serait intéressant de le comparer au ratio de notre époque et nous verrions quel régime défendait plus les libertés d’expression. Beaucoup, mais pas nous, seraient surpris du résultat…

Quoiqu’il en soit, en Hollandie ou en Sarzokie, les censeurs mènent la belle vie du haut de leur tour d’ivoire. Tout ce qui dépasse, tout comme à la révolution de 1789, se trouve vite coupé en deux, écharpé par les procès et autres condamnations qui ne visent que la mort économique. Plus besoin des prisons, les amendes sont devenues leurs armes de destruction massive pour faire taire les opposants. Que nous reste-t-il pour défendre nos positions ? L’humour et l’intelligence seront toujours les meilleures armes pour combattre la tyrannie, l’ignorance et la mauvaise foi. Maintenant, nous allons pouvoir manger une banane en regardant un documentaire animalier. Peut-être que nous y verrons….

Notes

(1) Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone
(2) Minute
(3) JMLP vient de porter plainte pour ce propos : « la fille de l’autre nazi »

09:53 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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