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mardi, 06 juin 2023

Du pain, pas des flingues !

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Le billet de Patrick Parment

Etre paysan aujourd’hui, n’est plus. En effet, sous ce label traditionnel se cachait un mode de vie dans lequel on reconnaissait des comportements sociaux et culturels spécifiques. Un monde fait de légendes et de superstitions qu’on a souvent caricaturé mais dont le grand Henri Pourrat a parfaitement rendu compte dans cette somme qu’est le Trésor des contes (treize volumes chez Gallimard). Foin de ce monde, la société de consommation a laminé tout ce petit monde et fait du paysan un agriculteur. Un homme qui travaille la terre quand il n’élève pas veaux, vaches, cochons, couvées. Ce qui en revanche n’a pas changé, c’est le labeur. Qu’un tracteur ait remplacé le bœuf ou le cheval ne change rien à l’affaire. Ici, le maître, c’est le temps dans les deux sens du terme à savoir la durée et le climat. Ce qui n’a pas changé, c’est la part d’esclavage que représente cet état. Et même les 35 heures du moindre prolétaire – les fameux travailleurs du grand Georges Marchais -, ne s’appliquent pas à lui. Ici le débat syndical se résume à une Fnsea qui fait la pluie et le beau temps et qui défend de préférence les forts contre les faibles. Entendez par là la grande culture intensive contre le petit producteur local. L’un change sa Mercédes tous les ans, l’autre rame de ses crédits auprès du grand Satan qu’est le Crédit agricole. Et comme si cela ne suffisait pas nos agriculteurs et autres producteurs ne sont pas défendu par l’Etat face aux géants de la grande distribution. Ô, je sais, vous allez dire que j’exagère, que ce n’est pas bonnet blanc et blanc bonnet. Certes. Mais le taux de suicide chez eux est largement supérieur à la moyenne nationale. Et comme si cela ne suffisait, voici que le réchauffement climatique s’en mêle. Et là, il n’y a pas de remède. Ou plutôt si, il y en a un. Qu’au lieu de livrer des armes à l’Ukraine, on ferait mieux de se pencher sur la survie alimentaire des Français, car notre pays est aujourd’hui nettement plus agricole que marin – nos énarques ont détruit la pêche française. On aimerait donc que l’Etat considère le secteur agricole comme hautement stratégique, car il y va de notre survie.

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