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lundi, 05 février 2024

Revue de presse : Hommage à Jean-Pierre Stirbois

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«… La présence de cinq millions d’immigrés pèse lourdement sur la vie économique de la France. Aussi, nous exigeons l’arrêt de l’immigration et leur retour dans la mère patrie. La priorité au travail doit se faire d’abord au bénéfice des Français »

(Propos tenus par Jean-Pierre Stirbois, lors des Législatives de… 1978).

Eric de Verdelhan, Riposte laïque cliquez là

Peut-être qu’un jour Marine Le Pen sera présidente de la République ? Tout est possible !

Elle n’a « pas de problème avec l’islam », elle est favorable à l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, et elle est farouchement contre l’idée de « remigration ». Le RN ne s’interdit pas de rompre avec l’AFD allemand au Parlement européen. En voulant dédiaboliser son parti, Marine Le Pen a rejoint le système – « la bande des quatre » – que son père dénonçait autrefois.

Son parcours me rappelle celui de… François Bayrou, le crétin des Pyrénées. Il y a quelques années les grenouilles de bénitiers, les démocrates-crétins et les petits-bourgeois de province ne tarissaient pas d’éloge sur Bayrou, catholique, bien marié, père de six enfants, conservateur, etc. Il incarnait la droite telle qu’on la conçoit dans les salons mondains. Il était paré de toutes les vertus, de plus il avait commis un livre (1) sur le bon Roi Henri IV, le père de la « poule au pot », un des rares monarques qui fait l’unanimité auprès des Français. Certes le « Vert Galant » changeait plus souvent de religion que de chemise, il portait une ceinture de harengs pour éloigner les mouches, et l’une de ses nombreuses maîtresses lui déclara un jour « Ah Sire ! Il vous prend bien d’être Roi, sans cela on ne pourrait vous souffrir car vous puez comme charogne ! », mais il a laissé l’image d’un homme truculent, ripailleur, goinfre, trousseur de jupons, paillard, bref un roi bien français. Et puis un enfant baptisé – catholique – au vin de Jurançon ne pouvait pas devenir un mauvais monarque.

Au fil du temps, François Bayrou, dont l’air benêt cache une ambition démesurée et un ego susmentionné, a cheminé vers la gauche. Il a soutenu la candidature de François Hollande avant de s’allier avec Emmanuel Macron. Il a rejoint ce que j’ai appelé, dès 2017, « l’extrême centre ».

Marine Le Pen, elle, ne se réclame pas de la droite. Elle dit elle-même ne pas savoir ce qu’est la droite et racole chez les électeurs de Mélenchon. Certains – imbéciles, naïfs ou inconscients ? – trouvent qu’elle a bien mené sa barque en devenant enfin fréquentable. On nous dit que, grâce à sa dédiabolisation, elle fait dorénavant (presque) partie de « l’arc républicain ».

Si j’ai bien compris, ce fameux « arc républicain » est une sorte d’intronisation dans la secte (2) « ripoux-blicaine ». Un peu comme en franc-maçonnerie, il faut être parrainé pour en faire partie. C’est un entre-soi de la bien-pensance ; c’est elle qui définit le bien et le mal or, comme vous le savez, le mal absolu, bien pire que la vérole, c’est l’extrême droooâââte, le nationalisme, et le populisme.

Marine Le Pen, disais-je, sera peut-être au pouvoir en 2027, mais pour faire quelle politique ?
En attendant, elle ne semble avoir qu’un ennemi, « Reconquête ! » d’Éric Zemmour. Je note d’ailleurs que les médias consacrent leur une (ou leur antenne) à Jordan Bardella et évitent de parler de Marion Maréchal. On me dit que le RN a le vent en poupe pour les Européennes et que la liste conduite par Marion Maréchal fera un flop, donc qu’il faut voter RN. Ce raisonnement est stupide. Il s’agit d’un scrutin proportionnel donc il me paraît souhaitable, voire indispensable, que la liste de « Reconquête ! » obtienne un maximum d’élus, et ce pour trois raisons : la première c’est que le programme de « Reconquête ! » est le seul (pour l’instant) qui évoque sans la moindre ambiguïté le « Grand Remplacement » et la nécessaire « remigration ». La seconde est que le parti d’Éric Zemmour a subi deux échecs – à l’élection présidentielle et aux Législatives – et que je le vois mal se relever d’un nouvel échec. Si la liste de Marion Maréchal fait moins de 5 %, « Reconquête ! » ira rejoindre les partis qui font de la figuration faute d’arriver à s’entendre, comme « Les Patriotes » de Philippot, « Debout la France » de Dupont-Aignan ou « L’Union Populaire Républicaine » d’Asselineau. « La droite la plus bête du monde » aura, une fois de plus, réussi à se tirer une balle dans le pied.


La troisième raison me semble tout aussi importante : il faut redonner un poids politique – donc un mandat – à Marion Maréchal qui incarne la génération montante du nationalisme, ou si vous préférez, du souverainisme et du conservatisme.

N’ayant « pas d’ennemis à droite », je n’ai rien contre Jordan Bardella mais j’ai parfois un peu de mal à savoir où il se situe vraiment. Marion Maréchal, elle, s’affiche clairement à droite et ne fait aucune démagogie pour racoler des gens dont la sensibilité est incompatible avec nos valeurs. N.B : Depuis le début de la révolte paysanne, je note avec une certaine satisfaction qu’aucun des leaders des partis dits « nationaux » n’a dérapé : ils sont tous sur la même ligne de défense de nos agriculteurs, contre les oukases et diktats de Bruxelles, et contre les suicidaires traités de libre-échange. Je crains cependant que le mouvement paysan ne soit rapidement gangrené par l’extrême gauche, comme ce fut hélas le cas pour les « Gilets jaunes ». Quand j’apprends, par exemple, que des mouvements écolos veulent se joindre aux agriculteurs, je crains le pire !

En guise de conclusion, je voudrais rendre hommage à un leader de droite oublié, né un 30 janvier, il s’appelait Jean-Pierre Stirbois. Lui rendre hommage évoque chez moi un vieux souvenir. Le premier week-end de novembre 1988, j’étais allé passer une qualification pour le FFP (3) à Persan-Beaumont dans le Val d’Oise. J’étais accompagné par le président de mon para-club, qui était aussi un ami intime. Le 4 novembre au soir, nous logions chez un camarade de mon président, ancien para militaire, qui habitait à Senlis. Nous avons dîné, fort tard, dans un bon restaurant de la ville, puis nous avons trouvé un bar pour finir la soirée après une journée aussi bien remplie que nos estomacs.

Nous sirotions notre Xe whisky quand un freluquet est rentré dans le bar en rigolant. Il s’est assis à une table, où étaient déjà attablés deux de ses copains, et a crié à la cantonade : « Putain, Le Pen il avait déjà un œil de verre, il vient de perdre son bras droit : Stirbois s’est tué en bagnole, bon débarras !». Notre camarade para s’est levé calmement, il a attrapé le gringalet par le col et lui a dit en le secouant comme un prunier : « Si tu rigoles encore, je t’en colle une ! ».

Les trois lopes n’ont pas moufté et ont quitté le bar la queue basse. Nous, nous avons levé nos verres et chanté « J’avais un camarade »… mais parlons de Jean-Pierre Stirbois.

Né le 30 janvier 1945 à Paris, il était issu d’une famille modeste. Diplômé en marketing, il sera d’abord représentant en vins, avant de prendre avec sa femme, en 1975, la direction d’une petite imprimerie qu’il va développer. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il sera marqué par la perte de l’Algérie française. Il participe en 1965 à la campagne présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour, au sein des Comités TV (4). Formé idéologiquement par Henry Coston, il milite au « Mouvement Jeune Révolution », puis dans le « Mouvement Solidariste » créé en 1971.

En 1977, il rejoint le Front National de Jean-Marie Le Pen (dont il devient secrétaire général en 1981). Après avoir obtenu près de 10 % des voix dans un des cantons de la ville de Dreux aux Cantonales de 1982, il confirme son implantation aux Municipales l’année suivante. Il crée la surprise en obtenant 16,7 % des voix au premier tour. La presse parle alors de « tonnerre de Dreux ».

Entre les deux tours, il fusionne sa liste avec celle du RPR de Jean Hieaux, qui remporte la mairie et dont il devient l’adjoint. Il est l’artisan de la première alliance entre la droite et le FN. Ce score et cette alliance sont la première victoire électorale d’importance pour le Front National.
En 1984, Jean-Pierre Stirbois est élu député européen, sur la liste de Jean-Marie Le Pen.
En 1986, le scrutin proportionnel lui permet d’entrer à l’Assemblée nationale en tant que député des Hauts-de-Seine. Pendant huit ans, Stirbois a mis en place toute l’organisation du Front National, malgré de vives tensions avec son rival Bruno Mégret, quand ce dernier a commencé à avoir beaucoup d’influence sur Jean-Marie Le Pen. Rivalité hélas très classique en politique entre le militant de terrain et le technocrate, or les deux étaient complémentaires.

Il était le mari de Marie-France Stirbois, elle aussi députée européenne du Front National.
Jean-Pierre Stirbois s’est tué en voiture, dans la nuit du 4 au 5 novembre 1988 près de Pontchartrain, alors qu’il rentrait d’une réunion publique à Dreux.
Lors de ses obsèques, le 9 novembre, Jean-Marie Le Pen devait déclarer :
« Son Panthéon est dans le cœur du peuple français, et c’est pour cela qu’il est immortel ».
Peu de temps avant sa mort, Jean-Pierre Stirbois avait écrit un livre dont le titre peu sembler mal choisi : « L’avenir nous appartient ». Lui est mort jeune, trop jeune.

Jean-Pierre Stirbois ne buvait pas, ne se droguait pas et roulait prudemment. Sa voiture, une Volkswagen Golf GTI, sortait de révision et il s’est tué dans une ligne droite. Ceci a suffi pour que certains pensent à un attentat… et se voient aussitôt traités de… complotistes. Oui, déjà !
Personnellement, je n’ai pas d’avis sur la question… quoique…
Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976, un attentat à la bombe détruisait intégralement l’appartement de Jean-Marie Le Pen, faisant six blessés. Cet attentat n’a jamais été revendiqué et on ne semble pas avoir fait beaucoup d’efforts pour retrouver le (ou les) coupable(s).

Le samedi 18 mars 1978, à 8 h 40 précises, François Duprat, secrétaire général du Front National, mourrait dans l’explosion de sa voiture – une Citroën GS – piégée sur la nationale 182, près de Caudebec-en-Caux. Cet attentat n’a jamais été revendiqué et on cherche encore les coupables.
Depuis les nombreux attentats soi-disant imputables à l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie, je sais que notre République « barbouzarde » est capable de coups tordus.

 

(1) « Henri IV, le Roi libre », de François Bayrou ; Flammarion ; 1994. C’est un pavé assez indigeste !
(2) Secte parce que terriblement sectaire : elle voit des fachos partout.
(3) FFP : Fédération Française de Parachutisme.
(4)  Comités qui comptaient dans leurs rangs Jean-Marie Le Pen et Roger Holeindre.
(5) « Tonnerre de Dreux, l’avenir nous appartient », éditions National-Hebdo, 1988.

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10:51 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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