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mercredi, 20 mars 2024

Dernier avertissement

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Philippe Gélie

Depuis le temps que les citoyens manifestent leur mécontentement de toutes les façons possibles, personne ne pourra feindre la surprise : les élections européennes du 9 juin vont probablement adresser un désaveu puissant aux institutions communautaires et au fonctionnement de Bruxelles. Une sorte de dernier avertissement avant plus amples dégâts, sous forme d’une poussée des courants de droite nationaliste, accompagnée d’un reflux des centristes et des Verts. Si les projections du vaste sondage que nous publions, réalisé par Ipsos pour Euronews dans 18 pays, se vérifient dans les urnes, seul le maintien des conservateurs modérés et des sociaux-démocrates empêchera que le pouvoir parlementaire ne bascule entre les mains des eurosceptiques. Pour cette fois. Cette lente marche des souverainistes contre une autorité supranationale jugée défaillante n’est que l’ombre portée des situations nationales. Des partis de droite radicale ou d’extrême droite sont aujourd’hui en première ou deuxième position sur l’échiquier politique dans plus de la moitié des États membres de l’UE. Leur nationalisme les empêche de s’entendre pour former une force politique cohérente au Parlement de Strasbourg, mais ils prospèrent sur un terreau commun, mis en relief par un autre sondage Ipsos fin 2023 : le rejet des élites, un sentiment de déclin national et de dislocation de la société, le refus d’une immigration incontrôlée et le souhait d’une préférence économique nationale. Toutes notions auxquelles la Commission de Bruxelles reste sourde et aveugle. Écologie punitive, politique agricole en mode décroisance, renchérissement provoqué de l’énergie, obsession régulatrice et tracasseries superflues... L’Europe, ce beau projet d’union pour la paix, est devenue un irritant pour la vie quotidienne de ses citoyens. Son échec cardinal, les frontières passoires, menace de remettre en cause des acquis appréciés comme la libre circulation. Il est tout juste temps pour un sursaut : recentrer les politiques communautaires sur les attentes des citoyens en matière de sécurité et de prospérité. Il y va de la légitimité du concept européen, à l’heure où le retour de la guerre pose de nouveaux défis qu’il vaut mieux relever à vingt-sept.

Source : le Figaro 20/3/2024

 

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