vendredi, 31 octobre 2025
Retour sur une votation inaperçue
La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol
En cette fin de mois d’octobre, la dernière lubie d’Emmanuel Macron serait de soumettre la réforme des retraites décalée, suspendue ou abrogée à un possible référendum. La démarche est étonnante pour un sujet d’une si grande complexité qu’il ferait passer la rédaction des traité de Maastricht de 1992 et constitutionnel européen de 2005 pour d’aimables facéties adolescentes. Un tel scrutin se révélerait aussitôt en plébiscite sur la personne même de l’actuel chef de l’État hexagonal. Oserait-il se suicider politiquement au point de cramer son éventuel retour élyséen en 2032 surtout si l’horrible « extrême droite » arrivait au pouvoir en 2027 ? La proposition présidentielle appartient pour l’instant à une divagation exprimée à haute voix.
La Confédération helvétique a l’habitude de convoquer ses citoyens à l’occasion de référendums – les votations –, souvent d’initiative populaire, c’est-à-dire lancées à partir d’un nombre suffisant de signatures. Les électeurs ont ainsi le droit d’annuler les décisions prises par le pouvoir législatif et mises en application, régime d’assemblée oblige, par le pouvoir exécutif.
Le 28 septembre 2025, deux votations se tenaient à l’échelle nationale. L’une d’elles concernait le sort de la loi sur l’e-ID. Il s’agit de la loi fédérale du 20 décembre 2024 sur l’identité numérique et d’autres moyens de preuves électroniques. Le gouvernement suisse – le Conseil fédéral – entend dématérialiser tous les documents officiels dont la carte d’identité dans une application conçue par les services de l’État suisse sur les fameux téléphones intelligents. Les autorités précisent volontiers que cette démarche demeure facultative. Les non-détenteurs de ces mini-ordinateurs portatifs ne seront pas affectés… pour l’instant.
Le résultat de ce vote est très serré : le oui l’emporte à 50,39% (49,61% de non). La participation s’élève à 49,55%. Si les cantons de Genève, du Tessin et de Vaud ont voté « oui », le Valais, le canton de Neuchâtel et celui du Jura s’y sont opposés nettement. On doit regretter la forte abstention pour un scrutin déterminant. Les Suisses ne perçoivent pas les risques et autres méfaits de l’intrusion de la cybernétique, d’État comme des entreprises, dans leur vie privée. Outre leur faible esprit civique pour la circonstance, les Suisses ne se rendent pas compte du détournement de la procédure. L’approbation du 28 septembre 2025 annule en effet le refus du 7 mars 2021. Ce jour-là, une votation rejetait la loi du 27 septembre 2019 sur les services d’identification électronique à 64,36% avec une participation de 51,29%. Commentateurs, politiciens et experts crurent que cette hostilité populaire résultait du climat de méfiance suscité par l’épisode covidien.
Ce rejet momentané ne signifia nullement l’émergence d’une attitude réfractaire ou contestataire. Un trimestre plus tard, le 13 juin 2021, les Suisses acceptaient à 60,20% la loi sur les bases légales des ordonnances du Conseil fédéral visant à surmonter l’épidémie de covid-19. Comment expliquer cette contradiction électorale flagrante ? Un important travail de persuasion sur l’opinion publique suisse a permis l’acceptation au final de ces choix liberticides. Sur la même lancée négative, le 26 septembre 2021, la Suisse approuvait le mariage pour tous à 64,10% !
Ces quelques exemples infirment la vision, largement défendue naguère par des Gilets jaunes naïfs, du référendum d’initiative citoyenne comme méthode radicale de résolution des problèmes politiques, sociaux et économiques. Les chantres du référendum vu en deus ex machina de la politique méconnaissent toujours le rôle et l’impact du système informationnel – médiatique sur la population. On retrouve ce phénomène dans le verdict des cours d’assises avec des jurés tirés au sort sur les listes électorales. Le manque criant de preuves tangibles (un corps jamais retrouvé) n’empêche pas la condamnation d’un accusé qui n’a jamais avoué et, au contraire, clamé son innocence.
L’emploi du référendum comme moyen de surmonter les pesanteurs institutionnelles enrobées sous le mantra surgi de la novlangue de l’« État de droit » n’est plus d’actualité. Un référendum est-il encore possible en France afin de contenir les autorité judiciaire hypertrophiée ainsi que l’ingérence des agences administratives indépendantes ? Une révision radicale de la Constitution de 1958, défigurée, pervertie et déséquilibrée, par l’article 11 ne serait-elle pas empêchée par un avis du Conseil constitutionnel ? Le gouvernement pourrait-il passer outre, quitte à engager l’épreuve de force et ouvrir les bureaux de vote malgré les menaces du dit-conseil ? À part quelques exceptions, le système médiatique, bras armé du Conseil constitutionnel, dénoncerait une soi-disant manœuvre despotique de la part du pouvoir. Le Conseil constitutionnel annulerait de facto tout résultat au préalable entaché par une abstention assez forte.
Décevons immédiatement les tenants du pouvoir populaire ! Le référendum n’est pas une panacée. Pour que la procédure référendaire soit optimale, il faut appliquer au quotidien une véritable démopédie, une instruction civique et politique permanente des citoyens. Cette exigence impliquerait en contrepartie une indispensable politisation des enjeux et des personnes. Or, avec le développement de nouveaux pouvoirs (militaire – renseignement, système médiatique, pègres, complexes techno-industriels et bio-technologiques) et la consécration de l’hyper-individualisme anomique, la tripartition institutionnelle chère à Montesquieu, s’estompe. La neutralisation du politique demeure l’événement principal de la présente phase historique de transition épochale, un interrègne confus entre une Modernité tardive, un postmodernisme wokiste et une Post-Modernité archéofuturiste.
Loin d’être une île isolée au cœur du continent européen, la Suisse démontre dès à présent par ses comportements électoraux sa pleine intégration aux rouages euro-atlantistes et globalistes du collectif occidental cosmopolite si bien qu’elle en est le vingt-huitième membre officieux de la pseudo-Union européenne. Sa neutralité devient formelle, rhétorique et illusoire. Le peuple suisse ne peut plus aller à l’encontre de cette assimilation silencieuse. Son modèle politique fondé sur le fédéralisme, la subsidiarité et le référendum s’étiole. Un mythe politique disparaît.
Salutations flibustières !
• « Vigie d’un monde en ébullition », n°172, mise en ligne le 29 octobre
01:22 Publié dans Georges Feltin-Tracol  | Lien permanent  | Commentaires (0)  |  |
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Résolution RN : hélas du vent contre l'invasion algérienne
Thomas Joly - Président du Parti de la France
Certains s’enflamment pour une résolution adoptée à une voix près, comme si le Rassemblement National venait de remporter une bataille décisive contre l’invasion migratoire algérienne. Soyons réaliste : oui, dénoncer ces accords de 1968 entre la France et l’Algérie, c’est un geste qui va dans le bon sens, un rappel que ces reliquats coloniaux et gaullistes ont ouvert les vannes d’une immigration qui nous noie depuis des décennies. Mais une résolution ? C’est du vent symbolique, du théâtre parlementaire sans aucune force contraignante. Les accords restent bel et bien en vigueur, gravés dans le marbre administratif, et le flux insoutenable d’Algériens vers la France ne va pas s’arrêter net pour autant.
On nous vend ça comme une victoire du RN mais c’est une illusion d’optique. Car qu’est-ce qui change concrètement ? Rien. Les Algériens vont continuer d’arriver par milliers, protégés par ces privilèges bilatéraux qui font de la France une terre d’asile pour tous ceux qui fuient leur pays sinistré sans jamais l’assumer. À part l’extrême-gauche, qui voit en eux des martyrs éternels, plus personne en France ne peut sentir les Algériens. Même des Algériens installés ici de longue date, souvent les premiers à râler contre leurs congénères fraîchement débarqués, ne supportent plus cette importation massive de tensions, de clientélisme et de repli communautaire.
Les Algériens sont parmi les immigrés les plus hostiles au pays d’accueil, ils ont été élevés dans la haine rabique de la France. Ils ne viennent pas pour s’intégrer mais pour coloniser à leur tour, avec des exigences qui épuisent nos ressources et nos nerfs. Il faut renvoyer un maximum d’entre eux en Algérie, stopper net ces flux privilégiés et restaurer une souveraineté migratoire impitoyable. Une résolution ? C’est un pansement sur une hémorragie. Pour agir vraiment, il faudrait une loi, une volonté politique ferme de l'exécutif et non des incantations parlementaires qui nous bercent d’illusions. Tant qu’on s’arrête au symbole, l’invasion continue et la France s’affaiblit un peu plus chaque jour. Le vrai combat est dans les actes, pas dans l'autosatisfaction et les applaudissements éphémères.
01:15 Publié dans Thomas Joly  | Lien permanent  | Commentaires (0)  |  |
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