jeudi, 02 juillet 2020
Valse verte à Versailles
par Natacha Polony
L’unique leçon à tirer de ce scrutin est que la fracture territoriale qui dessine à présent la lutte des classes en France est plus profonde que jamais. L’illusion d’optique d’un sursaut à gauche masque difficilement le désenchantement des territoires abandonnés (…) Restent des citoyens excédés, qui ont prouvé, une fois encore, qu’ils ne concevaient pas le moindre enthousiasme pour le RN. Utiliser un gourdin pour cogner sur le système ne signifie pas qu’on soit « gourdiniste », comme l’écrivait Philippe Muray.
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Alignez vous ! par Régis Debray
Un texte de Régis Debray ne laisse jamais indifférent. Cet homme de gauche qui ne se reconnaît plus dans la mouvance socialiste actuelle poursuit en solitaire sa réflexion sur le monde qui nous entoure et plus singulièrement à travers ses médias quels qu’ils soient, de la religion aux idéologies. Depuis quelques années, ce rare et réel intellectuel de gauche – espèce en voie de complète disparition pour notre plus grand bonheur – nous livre ses réflexions via de courts textes qui ont pour qualité d’en dire long et de nourrir notre réflexion. Voici donc « Alignez-vous ! » sur l’américanisation du monde. A l’image d’Athènes et de Rome hier, ou de la France du XVIIe siècle, celle-là même de Louis XIV, la puissance dominante impose en général sa vision du monde aux « barbares » qu’elle soumet. Une domination en général culturelle avant d’être économique. Avec l’Amérique, c’est l’inverse. Cette domination économique sous-tend une soupe culturelle tout à fait indigeste. Etat des lieux.
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mercredi, 01 juillet 2020
DINGUERIES
Pierre Vial
L’évêque de Cantorbery Justin Welby, leader de l’Eglise d’Angleterre en tant que primat, a déclaré, dans l’émission Today de BBC Radio 4, que l’Eglise anglicane et « d’autres institutions religieuses du monde entier » (donc l’Eglise catholique romaine) devraient « bien sûr » reconsidérer les représentations de Jésus en homme blanc. Il a vu, dit-il, au cours de ses voyages « un Jésus noir ou un Jésus chinois ou un Jésus du Moyen Orient qui est le plus juste ». Et puis, au sujet des représentations de Jésus ou d’autres personnages historiques, le prélat a indiqué qu’il y aura « des discussions pour savoir si elles ont toutes besoin de rester ». Des déclarations qui rappellent la vieille hostilité au culte des images de ceux (les iconoclastes) qui s’inspirent des interdits véhiculés par le judaïsme et l’islam (mais aussi le calvinisme).
Autre dinguerie : le groupe L’Oréal a annoncé dans un communiqué qu’il retirait de son discours publicitaire les mots « blanc/blanchissant/clair » au sujet de ses produits destinés à des soins de peau. Coca-Cola et Pepsico déclarent de leur côté vouloir s’engager dans une croisade « antiraciste ».
Nous voulons apporter notre contribution à ce valeureux combat et nous proposons donc d’interdire le jeu de dames, puisque s’y opposent des pions blancs et des pions noirs. Ou alors, peut-être, décider que seuls les pions noirs ont le droit de gagner ?
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Merkel, présidente de la section Europe de l'Empire.
L'avis de Jean-François Touzé
À compter de ce mercredi 1er juillet, l'Allemagne prend, pour six mois, la tête de l'Union européenne.
Nul doute que la chancelière Merkel assurera cette présidence avec la volonté ferme et pleine de servir la conception qui est la sienne de l'intérêt allemand.
Non pas de l'Allemagne identitaire qu'elle a mis en péril en 2015 en ouvrant les digues à la déferlante migratoire. Non pas de l'Allemagne historique et nationale qu'elle a déshonorée en se soumettant — et en soumettant l'Europe toute entière — aux diktats turcs et au chantage du sultan Erdogan. Non pas de l'Allemagne nation centrale d'une possible et nécessaire Europe de l'indépendance et de la puissance, mais l'Allemagne américaine.
Depuis des décennies, tous les chanceliers fédéraux se sont servis de l'Europe, de ses institutions et de sa monnaie pour affirmer et renforcer le rôle de l'Allemagne dans la construction planétariste de la nation globale au service exclusif de la finance et de la techno-structure.
Berlin capitale de l'Europe pour six mois ? Non ! Berlin, capitale européenne de l'empire mondialiste.
Et comme toujours, la France de Macron s'efforcera d'en être une supplétive zélée.
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Les rats resteront dans Paris
La chronique de Philippe Randa cliquez là
Hidalgo réélue ! Qui l’aurait cru il y a seulement un an au vu d’un bilan économique et sanitaire désastreux : Paris surendettée, envahie de rats, aux trottoirs parsemés de SDF, bruyante et embouteillée comme jamais, malgré une persécution permanente des automobilistes… On se disait alors que même les « bobos », cœur de l’électorat socialo-écologistes, n’allaient plus le supporter… et reporteraient automatiquement, forcément, leurs bulletins de vote sur le ou la candidate d’opposition, d’où la certitude affichée alors pour la République en Marche de conquérir sans vraiment de difficultés la Capitale de la France.
Mais une bataille n’est jamais jouée d’avance, encore moins et surtout quand elle semble trop simple ; et c’est même sans doute ce qui aura été fatal, dans un premier temps, au parti présidentiel : la rivalité des deux ridicules – l’excentrique Cédric Villani et le facétieux Benjamin Griveaux – puis le remplacement en catastrophe de ce dernier par la misérable Ministre de la Santé Agnès Buzyn, fuyant le navire gouvernemental en pleines prémices de pandémie pour la « mascarade » municipale (selon ses propres termes) ; ce ne fut plus la victoire, mais le sort de LAREM, qui était alors joué. Comme quoi, il y a tout de même une justice !
Restait alors en lice contre la Maire sortante une Rachida Dati plus combative que jamais, sans rivalité ni grand soutien non plus de son camp : une campagne exemplaire, oui mais ! hélas plombée par un passé de ministre de Nicolas Sarkozy, véritable tunique de Nessus que nombre de « dégoûtés » d’Hidalgo n’ont pu ni oublier, ni pardonner…
Est-ce qu’une alliance Buzyn-Dati (et Villani ?) aurait provoqué une dynamique de rassemblement suffisante pour l’emporter, même de justesse ? On ne réécrit jamais l’histoire, à la différence des chansons, peut-être :
Les hommes avaient perdu le goût
De vivre, et se foutaient de tout
Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
Pour eux c’était qu’du cinéma
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait l’paysage… d’alors
Les rats, aaah-aaah ! aaah-aaah !
Les rats avaient envahi Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Les rats resteront dans Paris.
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Énergie électrique : peut-on continuer longtemps à dire des âneries ?
Loïk Le Floch-Prigent Contrepoints
Quand va-t-on arrêter de prendre 65 millions de Français pour des enfants attardés à qui on peut asséner n’importe quoi ? Les masques ne vous ont-ils pas suffi ?
Le 11 juin la ministre de l’Écologie et de l’énergie accompagnée du président de RTE responsable du réseau électrique national ont voulu rassurer les Français : ils sont vigilants, s’il fait froid cet hiver, il n’y aura pas de black-out !
Après que les Français, désormais masqués, se souviennent des propos rassurants du début de la pandémie sur le fait que, certes nous n’avions pas de masques, mais qu’ils étaient inutiles et peut-être même nuisibles, cet avertissement du type « dormez bien mes petits », a des saveurs d’avertissement !
Il est vrai que l’ensemble du discours qui suit montre bien l’étendue du problème. Le PPE, dont les décrets sont sortis en avril, est déjà dépassé et c’est grâce aux centrales à gaz, et aux centrales à charbon qui ne ferment qu’en 2022, que nous allons nous en sortir cet hiver 2020/2021 !
UNE ÉNERGIE ESSENTIELLE À LA POPULATION
C’est effectivement au Parlement et dans les ministères que se décide une politique très technique, celle de la fourniture d’une énergie essentielle pour la population française, l’électricité. Il y a donc eu un plan, la Programmation pluriannuelle pour l’énergie (PPE) et un examen permanent de la politique de production qui marginalise la Société nationale (EDF) qui doit se plier aux vœux de la nation et des technocrates qui lui sont associés.
La population doit donc être rassurée, elle vivra bien un black-out, pas forcément en 2021, mais peut-être en 2022. Tout est organisé en ce sens puisque jour après jour ceux qui ont eu en charge de sécuriser une énergie abondante et bon marché sont écartés des décisions, ils doivent s’adapter aux diktats des idéologues et des bureaucrates.
La production électrique est assurée pour plus de 70 % par les centrales nucléaires, pour 11 % par les centrales hydrauliques, le reste par le charbon, le gaz, le solaire et l’éolien.
Deux décisions ont été prises :
(1) fermer la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020, la première tranche le 21 avril, la deuxième le 30 juin, privant le pays de 6 à 7 TWH, soit plus de 2 % de la consommation nationale ;
(2) passer au plus vite à seulement 50 % la production des centrales nucléaires et donc d’en fermer encore d’autres parfaitement utilisables et amorties.
Ces décisions n’ont aucune justification, ni technique, ni économique, ni climatique. Il s’agit de politique politicienne destinée à plaire à un électorat anti-nucléaire. Elles sont d’un coût prohibitif pour un pays qui sort difficilement d’un séisme coronavirus lui ayant fait perdre au moins 4 années de croissance.
On aurait pu souhaiter que quelqu’un, quelque part, demande de surseoir à ces deux décisions dont la stupidité n’a d’égale que la charge pour le contribuable, mais les responsables viennent de nous dire que nous allons dans le mur, mais ne vous inquiétez pas, on s’en occupe.
QU’IMPORTE LES RISQUES DE PÉNURIE
Qu’importe si la décision de fermeture de Fessenheim a entraîné la mise en service d’une centrale au charbon de 600 MW dès le mois d’avril pour veiller à l’approvisionnement électrique de la région aux trois pays qu’elle desservait, qu’importent les 9 millions de tonnes de CO2 émises, qu’importent les 2000 emplois, qu’importent les risques de pénurie… ou de black out.
Nous avons encore les centrales à charbon, nous avons un programme d’effacement (industriels prêts à arrêter leur production), procédure non gratuite pour le contribuable, (faut-il vraiment encourager les usines à cesser de produire alors qu’elles viennent de subir trois mois de difficultés liées au coronavirus ) ; et puis les Français n’ont pas de thermostats, le gouvernement – donc le contribuable – va leur donner 150 euros par nouveau thermostat installé destiné à faire des économies d’énergie. Bien sûr il a été remarqué que nous vivions en électricité interconnectée et que nos voisins allaient nous fournir une énergie (gratuite ?) dès que nous en aurions besoin !
Quand va-t-on arrêter de prendre 65 millions de Français pour des enfants attardés à qui on peut asséner n’importe quoi ? Les masques ne vous ont-ils pas suffi ?
La réalité c’est que nous avons l’une des électricités les plus décarbonées du monde, de l’ordre de 85 % avec le nucléaire et l’hydraulique, et qu’il est de notre intérêt de les conserver.
Pour passer l’hiver 2020/2021, compte tenu de la fermeture de Fessenheim et du retard pris dans le programme de maintenance du au confinement et donc à l’arrêt des travaux, la production d’électricité nucléaire doit être réexaminée pour éviter le black-out.
Heureusement il nous reste des centrales à charbon – celle de Cordemais en Loire-Atlantique sauve chaque année la Bretagne depuis dix ans – des centrales à gaz qui ont fonctionné à plein régime toute l’année 2019. Il se trouve – et les responsables se gardent bien de le dire – que l’hiver correspond à une période souvent sans vent et sans soleil ! C’est donc le mix électrique associé au nucléaire qui nous permet chaque hiver de nous donner lumière et chauffage.
Les beaux discours sur les énergies nouvelles sont intéressants en mai, où l’on arrive alors à dire : « tel jour nous avons eu 10 % de solaire, tel autre 30 % d’éolien ». Ce n’est pas inexact, mais à cause de l’intermittence et de la non prévisibilité, cela correspond à des surcoûts qui ont déjà augmenté de 25 % la facture d’électricité de chaque Français et a réduit la compétitivité industrielle des gros consommateurs.
Il faut poursuivre les expérimentions du solaire et de l’éolien, mais maintenant que nous disposons des chiffres, il faut se concentrer sur les circuits courts, c’est-à-dire l’utilisation de l’électricité fournie au plus près de la production.
LE BLACK OUT QUI S’ANNONCE
Nous avons tous les éléments pour remettre le dossier électrique sur les bons rails, nous savons que nous allons à plus ou moins brève échéance connaitre un black-out un hiver prochain, il a été annoncé. Qu’attendons-nous pour revenir sur un programme suicidaire ?
En hiver froid nous ne pouvons pas compter sur les fermes éoliennes ou solaires pour nous en sortir. Mettre fin à la production de charbon et une partie du nucléaire conduit à nous précipiter sur des centrales à gaz ; est-ce que nous le voulons, comme le font les Italiens ?
Mais continuer à sortir des âneries en mélangeant la base et le pic, en prenant des jours de soleil et de vent pour crier victoire et en déroulant des programmes d’investissements d’éoliennes en mer comme au Cap Fréhel en Bretagne avec un prix de l’électricité quatre fois plus élevé que celui du nucléaire et en faisant payer le raccordement au contribuable touche à l’odieux. On a le droit de penser et de réfléchir dans notre pays, le droit aussi d’éviter une faillite collective.
11:52 Publié dans Revue de presse, Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
La convention citoyenne et ses 146 bêtises
Par Benoît Busonier
Il convient de rappeler ce qu’est la Convention citoyenne pour le climat. Cette instance est sortie du néant, qu’elle n’aurait pas dû quitter, en octobre 2019, par la volonté d’Emmanuel Macron. Le principe est le suivant : après le « grand débat national » qui a suivi la crise des Gilets jaunes et le recueil de leurs cahiers de doléances, le président a cru discerner que la demande populaire la plus urgente était celle d’une assemblée citoyenne... au sujet du changement climatique. C’est ainsi qu’a été noyée dans la communication la revendi- cation originelle, celle d’une fiscalité moins écrasante pour ceux qui travaillent et dont les services publics se dégradent ou disparaissent.
Trois cent mille numéros de téléphone ont été générés par l’institut Harris, missionné pour rassembler un panel le plus représentatif. Par un hasard curieux, Da- niel Cohn-Bendit faisait d’ailleurs partie des citoyens appelés. Prière de ne pas ricaner dans les rangs. Théoriquement, l’assemblée des cent cinquante est représentative de la société française, en ceci qu’elle rassemble un nombre exact d’urbains, de ruraux, de jeunes, de plus âgés, des deux sexes, de conditions sociales variées, etc. Selon les supports de communication, « pour garantir l’impartialité du tirage au sort, le processus a fait l’objet d’un contrôle d’huissier, sous la supervision des Garants et du Comité de gouvernance de la Convention citoyenne ». Arrêtez de ricaner, vous dis-je, on vous voit.
Ces cent cinquante semi-volontaires ont travaillé des mois durant pour sortir une série de propositions condensées en quatre cents pages, lesquelles prouvent indeniablement que le tirage au sort des représentants, cher à Chouard, arrive premier au classement des Jeux olympiques de la plus grosse bêtise à ne surtout jamais faire. Un budget de quatre millions d’euros a été alloué au Conseil économique, social et environnemental pour organiser cette convention. Pour l’encadrer, parce que manifestement il y a des limites à ne pas dépasser, Thierry Pech a été nommé coprésident : il est directeur général de Terra Nova dans le civil, c’est-à-dire qu’il a rédigé la stratégie du PS version François Hollande, avec le succès que l’on connaît de ce quinquennat. Pour quels résultats ? Ces cent cinquante novices ont inventé la dictature.
Tout ce que le PS n’a pas pu faire avec la politique à l’ancienne, Emmanuel Macron va pouvoir le faire grâce à cette convention manipulée de A à Z par les « experts » qui étaient là pour « documenter » les participants. Pleins de bonne volonté, ils ont proposé des mesures touchant directement la Constitution ; autrement dit, si le président tient parole, il devra saisir le Parlement ou passer par voie référendaire. Parmi les réjouissances, placer la préservation de l’environnement dans le préambule de la Constitution, au-dessus des libertés publiques les plus élémentaires. Créer un « crime d’écocide », dangereusement vague. Taxer à 4 % les dividendes des entreprises gagnant plus de dix millions d’euros, une excellente idée pour créer des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires. Réduire la vitesse sur autoroute à 110 km/h, une excellente idée pour rendre la vie toujours plus impossible à tous ceux qui n’ont pas le bon goût de vivre en ville. Entrer dans les appartements des particuliers pour les « inciter » à rénover... L’utilisation du terme « inciter » est d’ailleurs éloquente ; elle signifie ceci : laissez-vous convaincre par le projet de bonheur que nous vous proposons, et, si vous n’êtes pas d’ac cord, on vous obligera à être convaincu, et si vous n’êtes pas encore volontaire, on vous contraindra à notre bonheur, coûte que coûte.
Au-delà de l’aspect idéologique, ces mesures sont d’un coût absolument pharaonique, et ressemblent à ces Jeux olympiques qui ont fait exploser la Grèce en beauté en 2004. Mais, au fond, la France est dans un tel état économique et social, elle est un tel baril de poudre socio-économique, que cette étincelle n’est pas pire qu’une autre ; au moins on aura essayé de penser aux autres.
Source : Présent 1er /07/2020
09:46 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |