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Débordé par les évènements, incapable de faire face aux circonstances, totalement incompétent dans sa gestion de la crise, infoutu depuis un an que dure la crise de renforcer les capacités hospitalières et d'entamer un redressement de la dérive létale dans laquelle les gouvernements successifs de droite comme de gauche ont laissé, ces trente dernières années, s'enfoncer le système médical et pharmaceutique français, l'Exécutif ordonne un nouveau serrage de vis. Un serrage de vis, complexe dans sa compréhension, inepte dans son principe et hasardeux dans son application, dont vont, une fois de plus, souffrir plusieurs millions de nos compatriotes sommés, quant à eux, de serrer les dents, et des dizaines de milliers de petites entreprises, tous considérés par le pouvoir comme de simples variables d'ajustement.
Condensé de toutes les tares accumulées d'un régime désormais crépusculaire, ce gouvernement doit savoir que les Français ne lui pardonneront ni de les avoir, durant des mois, enfermés derrière les barbelés sanitaires et privés de leurs libertés non seulement fondamentales mais élémentaires, ni les conséquences économiques de ses carences, ni de les avoir humiliés en tant que peuple aux yeux du monde entier.
En 2022, pour cette raison et pour toute les autres — incapacité à maintenir l'ordre et assurer la sécurité, submersion migratoire, effondrement démographique, dégradation morale, iniquité sociale, dislocation nationale, effacement de la France dans le monde, il faudra, d'une manière ou d'une autre, et "quoi qu'il en coûte" pour reprendre une expression chère à Macron, les virer.
Entretien publié sur le site Metainfos cliquez ici
Propos recueillis par Michel Lhomme
Permettez-moi d’inaugurer avec vous un « troisième poujadisme », je le situerai avec l’arrivée de De Gaulle en 58, que fait alors Pierre Poujade ? Anti-gaulliste dans ses écrits et ses publications, il soutiendra pourtant toujours De Gaulle et les gaullistes me semble-t-il au second tour de chaque élection ? N’est-il alors que l’idiot utile du Général ? Que fera-t-il par exemple en 68 et après en 81 ? Deviendra-t-il pompidolien, giscardien, mitterrandien, « droitard », « gauchard » ce que j’appelle personnellement la « drauche » en somme ? En quel sens Poujade est-il vraiment de « droite » ?
Oui, comme je l’ai rappelé précédemment, à partir du 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle au suffrage universel direct face à l’opposant socialiste Mitterrand (55 % contre 45 %, ce qui est loin d’être le plébiscite attendu et souhaité par un homme qui se pensait être réélu, sans campagne, dès le premier tour…) Poujade fait partie de la majorité présidentielle… jusqu’à son décès, ou presque et c’est un tour de force car la majorité présidentielle évolue, de droite à gauche puis de gauche à droite. En effet, sa disparition en 2003 lui aura permis de soutenir Chevènement en 2002 (seule erreur de casting présidentiel depuis le second tour de 1965) mais il appela, évidemment, à « barrer la route » à Le Pen au second tour. Un peu impardonnable car, lui, Poujade, que l’on avait traité de « nazi » ne pouvait pas ne pas savoir que la méthode dite de reductio ad hitlerum ne pouvait que nuire à la personne ainsi décriée. Fallait-il que l’inimitié de Poujade envers Le Pen soit si immense ?!…
Pour être plus sérieux (car le second tour de la présidentielle de 2002 relève plus de l’hystérie collective que de la réflexion politique et de l’expression électorale libre et démocratique – certains mairies avaient même installé des pédiluves pour se « purifier » avant de voter forcément contre Le Pen), après 1965, Poujade se convertit au « gaullisme de droite », privilégiant ainsi les contacts avec le futur président (et Premier ministre) Georges Pompidou et ses proches. Au décès de ce dernier, en avril 1974, il mena une campagne active (c’est lui qui l’écrit) en faveur de Valéry Giscard d’Estaing en diffusant, auprès des travailleurs indépendants, une missive de soutien au candidat des républicains indépendants (RI). Poujade, d’ailleurs, n’hésite pas à faire passer le message post-électoral suivant : sans son action (épistolaire) auprès des commerçants et des artisans, et compte tenu du faible écart de voix entre les deux belligérants, les socialo-communistes auraient pris le pouvoir en 1974, ce qui d’ailleurs ne l’empêcha pas, déçu par les droites, de soutenir l’élection de François Mitterrand dès le premier tour de 1981 et de participer à sa réélection en 1988 (sous l’égide du slogan « branché » ou « bléca » : « Tonton, laisse pas béton » comme le demandait la pétition de soutien lancée par le chanteur Renaud à cette époque). Poujade avait d’ailleurs coutume d’indiquer qu’il choisissait toujours le vainqueur, tel un « Madame Irma » de la politique…
Ces choix électoraux lui permirent d’obtenir quelques prébendes dans différents cercles, comme le Conseil économique et social (CES, devenu le Conseil économique, social et environnemental, CESE, en 2008). Il représenta aussi les intérêts français en Roumanie où il rencontra certains de nos amis qui s’y étaient installés.
Quand datez-vous la fin du poujadisme proprement dit ? N’est-ce pas alors la fin de la défense des commerçants absorbés par les super et les hyper ? Que peut-on dire de Gérard Nicoud et quels liens idéologiques ou personnels entretenait-il avec Pierre Poujade ?
Politiquement, Poujade a un sursaut « droitiste » en 1979 lorsqu’il participe avec Philippe Malaud, ancien ministre et dirigeant du CNIP, et le maire de Nice, giscardien en passe de devenir chiraquien, lui aussi ancien ministre, Jacques Médecin, à une liste « divers droite » teintée de corporatisme aux premières élections européennes au suffrage universel direct, intitulée, Union de défense interprofessionnelle pour une France indépendante dans une Europe solidaire. La liste plafonne à 1.4 % des exprimés et n’a pas d’élu (il faut mobiliser 5 % des suffrages au minimum pour entrer au Parlement européen, selon le mode de scrutin français), devançant de peu la liste de l’Eurodroite emmenée par maître Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui obtient 1.3 % des suffrages exprimés. Il est vrai que Poujade et Tixier n’ont jamais pratiqué l’union (ou très peu lors de quelques votes au Parlement en 1956), même lorsque cela aurait pu être le cas en 1956, puisque Tixier était député non inscrit, (candidat du Rassemblement national français qu’il a fondé) élu des Basses-Pyrénées (devenues Pyrénées-Atlantiques), notamment contre une liste poujadiste.
Ensuite, Poujade fut candidat sur la liste emmenée par Gérard Nicoud lors des deuxièmes élections européennes en 1984. Le score obtenu fut piètre, seulement 0.7 % des suffrages exprimés. Peut-être permit-il à la liste communiste de devancer de quelques dixièmes de points celle de Le Pen (11.2 % contre 10.9 %) compte tenu de l’amertume de Poujade contre celui qu’il avait lancé dans le bain politique en 1956. En effet, Poujade n’hésitait jamais, lors de ces entretiens, à indiquer tout le regret qu’il avait d’avoir « créer Le Pen » (sic) en l’envoyant siéger, à 27 ans, à l’Assemblée nationale. Le mythe du créateur face à sa créature est éternel…
Poujade aida donc la CID-UNATI (Confédération intersyndicale de défense et Union nationale d’action des travailleurs indépendants) dirigée par Gérard Nicoud à s’imposer dans le paysage des commerçants de France dans les années 1970 et le début des années 1980 puis s’éloigna de toute implication publique après l’échec de la liste UTILE (Union des travailleurs indépendants pour la liberté d’entreprendre) en 1984.
Il est vrai que les grandes surfaces avait déjà pris le dessus au niveau financier et qu’il était difficile de soutenir, à partir de la décennie 1970, l’interdiction de s’installer de magasins permettant aux Français de conserver un certain pouvoir d’achat, entre deux crises pétrolières (1973 et 1979) et la poussée inexorable, à compter de cette époque, du nombre de chômeurs, qui atteint rapidement le million. L’ « ère Auchan » laisse peu de place à la défense du commerce de proximité : il y a des enjeux financiers, des constructions de zones industrielles, des dessous-de-table versés aux élus, des négociations fondées sur le besoin d’emplois à préserver dans tel ou tel bassin de vie…
Vous comprendrez facilement que mon intérêt pour Poujade nous ramène à la fois à la jacquerie populaire quasi-insurrectionnelle des Gilets Jaunes réprimée avec une violence inouïe, à la dictature sanitaire avec son confinement, la fermeture des commerces « non essentiels », la mort en cours des centres villes, la fin des artisans, comment dans l’état où se trouve actuellement le petit commerce expliquer l’oubli de Pierre Poujade en 2021 ? Peut-on considérer le poujadisme comme une forme de populisme ratée ? Comment expliquer que dans la France de 2021 aucune force politique, y compris à droite, ne prenne réellement la défense du commerce ?
Par rapport à ce que je viens d’indiquer, la défense du commerce a laissé la place à d’autres intérêts. Toutefois, nous l’avons vu, il y a des résistances, des souhaits de retourner vers une société à taille humaine. La défense du commerce manque de pugnacité, cette action devrait se caractériser, selon moi, par une volonté plus large de protection d’un paysage identitaire français. Plus que la défense du commerce, c’est la protection de nos régions qui devrait inclure cela. Sur l’affiche officielle de François Mitterrand, imaginée et conçue par le publiciste Jacques Séguéla, « l’homme à la Rolex à 50 ans » en 1981, il y avait un village et un clocher. Que sont devenus ces symboles, car ce n’était que des symboles. La droite française, surtout quand on voit ses scores dans la plupart des métropoles, serait bien inspirée de s’intégrer dans un projet régional français qui permettrait le maintien d’une certaine jeunesse (pas les « jeunes » des médias, les autres) au cœur de leurs territoires. « Vivre et travailler au pays » était un slogan de la CFDT, syndicat proche des socialistes, dans les années 1970, il serait probablement temps de le réinventer. La CFDT n’a probablement pas déposé le slogan auprès de l’INPI, s’agissant à l’époque, plus prosaïquement, de soutenir chevelus et crasseux du Larzac plutôt que l’enracinement des Français. Le poujadisme, c’est aussi cet esprit, celui du respect des territoires que reprend d’ailleurs de manière très opportuniste quand on connaît le pouvoir de nuisance qu’a exercé dans les coulisses de manière très efficace notre premier ministre actuel Jean Castex (ancien bras droit du bordelais Juppé et principal artisan du sabordement de Fillon en 2017). Bien évidemment, le respect des territoires c’est aussi leur développement, notamment avec le maintien des services publics de base mais nous ne sommes pas en train de rédiger un programme même si le slogan « La Corrèze avant le Zambèze » peut être porteur d’avenir.
Dans un entretien sur Pierre Poujade, nous ne pouvons ne pas évoquer les rapports de Pierre Poujade avec son député le plus célèbre, Jean-Marie Le Pen, pouvez-vous nous rappeler brièvement la rencontre Poujade/Le Pen, le rôle de député poujadiste exercé par Jean-Marie, et ensuite, les rapports soutien ou absence de soutien de Poujade au lepénisme ?
Dans le tome 1 de ses Mémoires, paru en 2018 chez les courageuses éditions Muller, Jean-Marie Le Pen nous fait vivre son retour au sein de la mère-patrie après l’Indochine où il a combattu comme volontaire, son envie – avec Jean-Maurice Demarquet, un autre jeune revenu d’Indochine avec une passion pour la vie de la cité et qui deviendra pharmacien – de faire de la politique. C’est le président des anciens d’Indochine, l’auteur Roger Delpey, déjà connu pour son livre Soldats de la boue qui va d’abord le présenter au gaulliste de droite, le commissaire de police Jean Dides (qui deviendra député poujadiste de l’est parisien, fief communiste) puis au leader commerçant. Poujade a besoin de candidats valables, qui savent parler au peuple d’une tribune et nous sommes déjà en décembre 1955. Le Pen, futur député du premier secteur de Paris, et Demarquet, futur député poujadiste du Finistère, participent à des rassemblements populaires et sont conquis par cet homme jeune (Poujade a 35 ans) et dynamique. Les Bretons sont conquis par l’éloquence du Midi et c’est lors du meeting de Rennes qu’ils acceptent la proposition de Poujade de candidater sous ses couleurs. La trahison des élites leur sert de « maison commune » dans l’espoir d’une contre-révolution nationale et populaire que le co-fondateur du FN n’hésite pas à comparer avec l’élection de Trump aux États-Unis en 2016.
Un an après l’élection des jeunes gens ambitieux et fougueux, les liens entre Poujade et le tribun Le Pen sont déjà irrémédiablement rompus. Le Pen se fait remarquer à l’Assemblée, ses diatribes contre Mendès lui valent le même traitement qu’à l’encontre de Poujade, la diabolisation est lancée, elle n’aura jamais de cesse. Demarquet quitte, lui aussi, l’UFF et s’opposera violemment à Le Pen en septembre 1985 dans le quotidien Le Monde, probablement faute d’avoir été retenu parmi les candidats éligibles des Bouches-du-Rhône pour les législatives de mars 1986… Il n’y aura pas de retour, Le Pen conteste la mainmise de Poujade sur l’Union et le peu de professionnalisme des cadres historiques du mouvement, leur absence de volonté politique, en quelque sorte. Poujade ne soutiendra jamais Le Pen, même lors de « l’effet Le Pen » à partir de 1984. Au contraire, il regrettera de lui avoir mis le pied à l’étrier en 1955, après ce rassemblement de Rennes, où il lui offrit la tête de liste dans un secteur parisien, celui de la rive gauche. Avec 8 % des suffrages exprimés, face notamment à l’indépendant de droite (CNIP) Édouard Frédéric-Dupont (député des « loges », c’est-à-dire des concierges du VIIe arrondissement de Paris des années 1930 aux années 1990…) et au communiste Roger Garaudy, dont la figure finira au pilori, y compris chez les siens, la proportionnelle permit l’élection de Le Pen à Paris (où il sera réélu en 1958, puis battu en 1962 par le gaulliste de gauche René Capitant avant de revenir se faire élire dans la capitale en 1986, jusqu’à la dissolution et le changement de mode de scrutin de 1988).
Il aura manqué les ouvriers à Poujade et les boutiquiers à Le Pen (lors de la poussée du FN dans les années 1980 et au-delà). Certains regretteront cette impossibilité de réunir l’usine et la boutique, distinction toujours vivifiée par la lutte des classes, si chère au PCF avant qu’il ne devienne (électoralement parlant) moribond.
Pour terminer, j’aimerai revenir sur un point particulier, à savoir une présence très forte du poujadisme dans l’Algérie française d’avant l’indépendance ? De quelle manière ce créolisme politique a-t-il pu influencer les évènements de la guerre d’Algérie ? Pourquoi le 13 mai 58, le Général Salan crie-t-il « Vive de Gaulle » et pas « Vive Poujade » ? L’OAS était-elle poujadiste ?
À partir de 1954, Poujade a en effet, vous avez raison de le souligner, une popularité très importante en Algérie. L’UDCA algérienne naît en mai 1954 et le premier congrès national de l’Union a lieu dans la « ville blanche » en novembre de cette même année, tout un symbole ! Les renseignements généraux (RG) estiment que 80 % des commerçants algérois suivent les consignes de Poujade. L’absence d’élections législatives en 1956 casse le thermomètre et ne permet pas à l’UFF d’envoyer des députés représentant les départements algériens malgré la forte présence militante. Bien évidemment, le maintien des départements algériens dans l’Union française est l’axe principal du combat poujadiste même si Poujade reviendra sur cet aspect lors de ses autobiographies vingt ans plus tard, privilégiant l’hypothèse d’une Algérie européenne mais indépendante, à la manière de la Rhodésie de 1965 à 1979.
L’émeute populaire du 13 mai 1958, parfois qualifié de « coup d’État » ou de « putsch » contre le gouvernement général (GG) d’Alger, ce « sursaut patriotique » a été préparé sur le terrain par nombre de poujadistes. Pour mémoire, il s’agissait de s’opposer au nouveau gouvernement Pflimlin et de condamner l’exécution par le FLN, en Tunisie, de trois prisonniers français. Après le renversement in absentiadu gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l’Algérie française (Lacoste a quitté Alger pour Paris le 10 mai) un Comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires, européens et arabes, qui comprend de nombreux poujadistes.
Le 14 mai, du balcon du GG, le général Salan, nommé président du Comité, précisa la demande d’un nouveau gouvernement par un sonore « Vive De Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général De Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, le futur « père de la pilule contraceptive » en fait aussi partie.
Même si les poujadistes étaient en nombre, ce que les putschistes souhaitaient, c’était l’arrivée du « Général ». Comment pouvez-vous penser un seul instant qu’un « Général » (Salan) allait appeler un modeste papetier du Quercy ?
Je vous passe les querelles entre gaullistes et poujadistes, dont la plupart votent les pleins pouvoirs, à l’Assemblée, au Général en juin 1958. Pierre Poujade est déçu que l’on ne fasse pas appel à ses compétences et se définira rapidement, comme Le Pen, en opposant résolu puisqu’il appellera à voter « non » à la Constitution de la Cinquième République, seuls 17 % des Français (dont la plupart des communistes et certains socialistes) suivront ce refus en septembre 1958.
Quant à l’OAS, pour répondre à votre ultime questionnement, des anciens poujadistes et non des moindres comme l’ancien député de Charente-Maritime, Marcel Bouyer la rejoindra. Pour la petite histoire, ce pâtissier de Royan sera candidat, sans succès, en 1986, lors des élections législatives, pour le Front national. Engagé dans le combat pour l’Algérie maintenue dans la République, il sera réfugié dans l’Espagne franquiste en 1961, puis il revient finalement en France l’année suivante. Il est arrêté et condamné par un tribunal militaire à douze ans de prison. Il est cependant libéré en 1967, à la suite d’une remise de peine décidée par décret.
Plus globalement, le mouvement Poujade, via son journal Fraternité française va soutenir l’OAS sans y participer. Aussi, Fraternité française, sous-titré « La tribune de Pierre Poujade », affirme, à sa une, en juillet 1963 : « Parti OAS » dénonçant, une nouvelle fois, le pouvoir gaulliste et demandant aux « nationaux de ce pays » de « se taire » pour protéger les fugitifs et espérer, encore, non plus un sursaut militaire, mais une victoire politique. L’espérance sera de courte durée. Il est temps, ou presque, pour Poujade de tourner la page et de laisser la place au poujadisme, véritable mouvement d’expression populaire qui fit trembler… et tomber la IVe République.
Nationalistes et nationaux ne peuvent qu'être partagés. Notre tentation de louer les vertus d'une insurrection aussi anti-prussienne qu'anti-bourgeoise est grande. Notre rejet de la carmaniole post-imperiale ne l'est pas moins.
D'un côté, le peuple résistant, la foi patriotique, le refus de l'étranger, la volonté sociale, le colonel Louis Rossel (en médaillon ci-dessus). De l'autre l'anti-chistianisme acharné, les incendies, les exactions, la chienlit révolutionnaire des internationalistes, l'ignoble Louise Michel, les redoutables blanquistes...
D'un côté le mur des Fédérés et l'ombre sanglante de la bourgeoise thieriste, de l'autre le chaos, la canaille rouge et les prémices de l'utopie communiste.
Vu le rythme auquel se déroulent les fusillades et les émeutes aux quatre coins du pays, ce ne sont pas les CRS qu’il faut déployer, mais plutôt les gardes-mobiles ou les parachutistes !
Il y a maintenant plus de 30 ans que le « politiquement correct », le laxisme, la culture de l’excuse ou encore l’angélisme ont occulté les causes de l’insécurité et toléré les criminels dans plus de 600 zones de non-droit.
Un lecteur assidu de la rubrique « faits divers » a pu constater que la plupart des délits et des crimes sont perpétrés par des Mohammed, des Souleymane, des Abdallah ou des Fayçal depuis fort longtemps.
Les rôles des tribunaux confirme lui aussi ce constat, établi année après année, et les condamnés d’origine immigrée peuplent en grande majorité les cellules de nos prisons.
Et que fait le gouvernement ? Englués par les dogmes, aveuglés par les utopies et obnubilés par les chimères de l’intégration, ces princes qui nous gouvernent nient les faits et braquent le projecteur dans une direction diamétralement opposée à la réalité en bernant la population, malade d’intoxications multiples. Ce sont quand même quatre énarques qui, en 1972, ont créé le Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés (GISTI). Ce réel lobby pro-immigration soutiendra toutes les dérives et la désinformation qui impliqueront des faits criminels.
Que l’on se souvienne de l’attentat de la rue Copernic en 1980 : c’était soi-disant l’œuvre de nazis, de la FANE, de l’extrême-droite. Mais bien plus tard en réalité, il s’agissait de terroristes palestiniens.
Que l’on se rappelle aussi l’attentat de la rue des Rosiers : ici encore, les pourriticards et les médias ont désigné les prétendus nazis et l’extrême-droite comme coupables ! Mais l’enquête aboutira aux palestiniens du FATAH.
Et le devoir de mémoire nous parle encore de l’affaire de Carpentras en 1990 : tous les partis et les syndicats ont organisé le lynchage du FN et de J-M LE PEN, lors d’un immense défilé derrière François Mitterrand, le président de la République. Après instruction du dossier, les coupables n’avaient aucun lien avec l’extrême-droite ou le FN !
Au mois de mars 2012, après la tuerie de Toulouse, la manipulation a atteint un point culminant en désignant immédiatement à la vindicte populaire un assassin qui ne pouvait être autrement que « blanc, nationaliste et nazi » !
Mais toute la mafia politico-médiatique dut étouffer sa haine envers les franchouillards en constatant que le coupable - Mohammed MEHRA - décrit comme « calme », « respectueux », « gentil garçon » et « amateur de foot », était un délinquant multirécidiviste pas si « normal » en réalité et titulaire d’un casier judiciaire lourd de condamnations.
Après les meurtres de Toulouse, on a connu de multiples assassinats et attentats commis par des mahométans contre des centaines de victimes innocentes.
Depuis quelques mois, des ministres français, des élus, les médias, la secte des socialauds-écolos-bobos-marxistes piaillent en apprenant, jour après jour, un déferlement de rixes entre bandes rivales ou des violences suite à des calomnies véhiculées par Internet. Et si à ces faits on y ajoute les nombreuses attaques quotidiennes contre la gendarmerie et la police, les incendies divers, les bris de mobilier urbain, les pillages de magasins, les fusillades et les émeutes, comme à Bron, à Blois ou à Rennes, on pourrait penser à la guérilla urbaine.
Alors bien sûr, les gens honnêtes et les travailleurs peuvent légitimement se demander « comment » le Pouvoir peut encore tolérer de tels faits, « pourquoi » le gouvernement n’agit pas avec plus d’efficacité, « qui » au sein de la Justice fait preuve d’autant de complaisance et « quand » finalement va-t-on rétablir l’Ordre et la Loi ?
Car la famille Bidochon, elle, se trouve confrontée chaque jour aux maux qui gangrènent notre société : une immigration-invasion, un chômage structurel, un tsunami de drogues, des impôts à la hausse, une insécurité généralisée et une impunité accordée à la crapule, à la racaille et à la chienlit. Plus de 6.000 récidivistes, tous condamnés au moins 15 fois, courent en liberté dans nos rues et nos campagnes : est-ce normal ?
Systématiquement, on nous sert les arguments de la misère et de la pauvreté, d’un milieu familial défavorable, d’un environnement social inapproprié et autres excuses farfelues.
NON, la misère ne génère pas le crime, car dans les départements les plus pauvres de France comme le Cantal, la Creuse, la Lozère ou la Corrèze, il y a proportionnellement beaucoup moins de faits délictueux qu’à Marseille, Lyon, Reims, Beauvais, Corbeil, Roubaix ou Champigny, selon les analyses que criminologue Xavier Raufer a déjà publié de longue date.
NON, en Seine-Saint-Denis, dans les Bouches du Rhône ou le Val de Marne, l’explosion des violences n’est pas la conséquence de la pauvreté, mais des erreurs de diagnostic et d’une lâcheté affirmée par peur de contrarier une communauté étrangère.
Hormis les déclarations matamoresques des ministres de l’Intérieur comme Charles Pasqua ou Nicolas Sarközy, les gouvernements successifs n’ont rien fait pour restaurer l’ordre public dans les Zones de Sécurité Prioritaires définies précisément en 2013.
Michel Rocard en 1990 avait dit « Je pense que nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde, que la France doit rester ce qu’elle est, une terre d’asile politique…mais pas plus. »
Fin 2020, un million de clandestins se trouvaient toujours dans l’Hexagone !
Et entre 1995 et 2020, ce sont 3,45 millions d’immigrés qui ont été naturalisés.
Et c’est là tout le problème, sans cesse nié par la haute administration qui refuse l’évidence : rapatrier dans le pays de leurs aïeux tous les hors-la-loi et les indésirables islamistes qui crachent sur nos us et coutumes, ainsi que les délinquants et les criminels multirécidivistes après déchéance de la nationalité française. Il faut en finir avec les dogmes droits de l’hommiste et l’idéologie égalitariste et indigéniste n’en déplaise aux Eurocrates de Bruxelles.
Dans les banlieues et les quartiers, ils sont forts parce que tu es à genoux !
Doit-on nous-mêmes organiser des milices d’auto-défense afin de protéger nos familles et nos biens, face à la défaillance de l’Etat ? Pour déjouer les attentats l’Etat Français a mis en place le plan Vigipirate, actuellement Sentinelle, et pourquoi pas en urgence un plan « Vigicrapules »…
Les récentes bousculades et piétinements dans les magasins Lidl prouvent, contre toute évidence, la pugnacité de nos concitoyens dès lors qu’il s’agit de lutter pour de nobles causes. En l’occurrence, pour bénéficier de prix particulièrement bas sur un robot de cuisine, le Monsieur Cuisine Connect que la chaîne de supermarchés Lidl avait décidé de déstocker avant une possible interdiction de vente imposée par voie judiciaire au motif d’une contrefaçon présumée au détriment d’un robot aux fonctions identiques de la société Vorwerk mais vendu près de quatre fois plus cher.
Bousculades donc dans un certain nombre de magasins et même, dans celui de Vendin-le-Viel, près de Lens dans le Pas-de-Calais, piétinement par des ménagères en furie d’une cliente qui dut être évacuée et transférée par les pompiers aux urgences. L’enseigne de hard-discount préférée des Français, nous dit-on, mais coutumière de ces débordements, tire son succès croissant d’une politique offensive de prix particulièrement bas l’ayant propulsée au troisième rang de la distribution en France.
Le président de Lidl première fortune d’Allemagne
Avec Kaufland, l’enseigne Lidl appartient au groupe allemand de hard-discount Schwarz dont le président Dieter Schwarz, l’homme le plus riche d’Allemagne, a doublé sa fortune en sept ans, passant de 21 milliards d’euros en 2014 à près de 42 en 2020. C’est la démonstration, s’il en manquait encore une, que rien n’est plus lucratif finalement que de vendre des produits très peu chers à d’innombrables cohortes de pauvres. L’envers du décor, dévoilé en partie dans une émission Cash investigation en 2019, révèle des méthodes managériales intolérables, des pressions excessives sur le personnel, des conditions de travail déplorables, un dialogue social au point mort et des modalités inadmissibles de licenciement.
Scandales et pensée unique
Sans parler des scandales à répétition comme une infection de la viande par la redoutable bactérie E.coli, signature incontestable de l’abattage halal ou l’affaire révélée en 2019 du micro caché dans le robot de cuisine Monsieur Cuisine Connect ou encore les publicités sexistes du meilleur goût comme celle pour des beignets dont le slogan suggestif « un trou c’est un trou » fit scandale. En 2017, des consommateurs attentifs avaient remarqué sur les emballages d’une gamme de produits grecs la disparition de la croix chrétienne surmontant les dômes de la célèbre église Anastasis sur l’île de Santorin. Cette retouche stalinienne de photo répondait, selon la direction, à une volonté de respecter la diversité. De mauvais esprits pourraient rétorquer qu’aucune censure n’affecte pour autant la représentation des minarets sur le conditionnement des produits halal de l’enseigne.
Question diversité, Dieter Schwarz, semble d’ailleurs nettement moins frileux dès lors qu’il s’agit de définir les objectifs du fonds d’investissement Zukunftsfonds Heilbronn (ZFHN) qu’il préside. Dont, notamment, celui d’investir dans les entreprises technologiques israéliennes et d’aider les startups de l’État hébreu pour lequel il semble avoir les yeux de Chimène. « J’ai appris l’écosystème des startups à Tel-Aviv pour la numérisation et la robotique » confie ce magnat de la distribution, précisant quand même «Nous voulons consolider une entreprise en Israël, l’amener au marché européen mais nous voulons que le cœur de l’entreprise soit ici, en Israël ». Nous voici rassuré.
L’historien et politologue Pierre-André Taguieff qui a forgé le concept d’islamo-gauchime, répond ici aux critiques qui lui sont adressées. L’universitaire explique la rhétorique et les objectifs concrets du mouvement dit « décolonial ». Il vient de publier un livre sur le sujet, Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme chez l’éditeur Hermann.
Après un an de pandémie, les réseaux sociaux sont devenus les maîtres des horloges. C’est la première crise majeure dans laquelle ce nouveau média a eu tant d’influence sur l’opinion et les gouvernants. Twitter a profité de la période grâce à Donald Trump qui a comparé le Covid à une grippe saisonnière. Les complotistes étaient aux anges.
En France, les antimasques se sont déchaînés sur Facebook jusqu’à la fin de l’été pour moquer les gestes barrière et crier à la dictature sanitaire. Il y a eu aussi les campagnes anticonfinement menées contre les «enfermistes », qui accusaient le pouvoir de vouloir mettre le pays sous cloche. Puis les antivax ont mis en garde contre l’ARN messager des vaccins Pfizer et Moderna. Ils soutenaient mordicus que cette nouvelle technique menacerait gravement notre génome et nous transformerait en OGM.
Conséquence, l’Union européenne et le gouvernement français ont multiplié les précautions dans les commandes, le calendrier et la politique vaccinale. Depuis janvier, ces mêmes réseaux sociaux tournent casaque et relaient sans discernement que l’AstraZeneca a des effets secondaires comme les thromboses, même si aucun lien de causalité n’a été établi. Et tant pis si 11 millions de Britanniques ont été vaccinés avec ce sérum-là !
Sur les réseaux sociaux, le principe de précaution (par ailleurs légitime) est brandi sans nuance, comme si le vaccin était plus dangereux que le variant. Cette pression relayée par les sites Internet et les chaînes d’info finit par influencer les élus. Les pays du Nord puis l’Allemagne et la France ont suspendu lundi l’AstraZeneca. Il n’est pas certain que cette tyrannie des réseaux sociaux facilite la prise de décision de nos gouvernants, qui s’adaptent. Jean Castex se retrouve sur Twitch et Emmanuel Macron lance un défi à deux youtubeurs, McFly et Carlito, pour faire la com des gestes barrière. Une consécration !
Le gouvernement mondial est sur de bons rails. Depuis le XVIIIème siècle, nous sommes entrés dans une ère interdisant le libre arbitre au profit de puissances financières qui se sont emparées du pouvoir et de la technologie. Aujourd'hui, la machine s'emballe. L'Etat profond, outil de l'oligarchie, a installé une dictature sanitaire dont le port du masque est le symbole de sa toute-puissance... le Grand Test de la soumission avant le Grand Reset, sorte de nouveau contrat social et environnemental permettant l'avènement d'un gouvernement mondial d'essence totalitaire. Pour empêcher un tel plan, Valérie Bugault, ancienne avocate fiscaliste reconvertie dans la géopolitique juridique et économique, propose de réformer le droit, moyen essentiel qui véhicule une culture, une conception du monde et de la vie en commun. Réformer notre droit, soumis au droit anglo-saxon utilisé comme arme de destruction des peuples. Valérie Bugault est l'invitée de "Politique &Eco".
Le «vaccin» à ARN messager contre la Covid-19… Pour ou contre ? Doit-on forcer les Français à se vacciner ? Voici les questions que l’enquête Tous Vaccinés ? pose à des spécialistes dans leur domaine, donnant la parole de manière équitable aux « pour » et aux « contre », afin que chaque internaute puisse se forger un avis éclairé.
Malika Sorel-Sutter, essayiste et ancien membre du Haut Conseil à l’Intégration (auteur de « Décomposition française » (Fayard)) était l'invitée de Valérie Expert sur Sud Radio.
Depuis la fin du XIXe siècle, la science n’a cessé de démontrer sa capacité à déchiffrer les mystères de la nature et de donner à l’homme les moyens d’agir sur elle, afin, bien souvent, d’en corriger les excès. On pense à Pasteur et son vaccin contre la rage, la découverte de la pénicilline en passant par le nucléaire et la conquête de l’espace. La science est cette nouvelle religion qui, à l’image des dieux antiques, nous livre une autre explication du monde.
Cependant la science a aussi permis à l’homme une meilleure compréhension et une meilleure maîtrise de son corps en soignant de nombreuses maladies et en éradiquant de nombreux fléaux comme la variole, la tuberculose, etc. On en est même arrivé à parler d’anthropocène, c’est-à-dire à ce point où l’homme dicte sa propre loi à la nature. Il n’en reste pas moins, malgré tous ces beaux « progrès » que la nature nous réserve ses zones d’ombre et se montre, au final, toujours la plus forte. Notamment face à ces diables de virus qu’il s’agisse, en l’espèce, du sida, de la grippe et aujourd’hui du covid-19 et ses variants.
A cela une raison simple, la nature réagit toujours aux défis que lui lance l’homme à chaque fois qu’il modifie son environnement. Or, la bonne écologie n’est rien d’autre que d’établir un juste équilibre entre l’homme et son environnement. A partir du moment où celui-ci modifie, sans en mesurer les conséquences, ses écosystèmes « naturels » dirons-nous, la nature apporte une réponse qui n’a que peu à voir avec la morale. Une analyse des grandes pandémies auxquelles a dû faire face l’humanité en apporte la preuve. La peste par exemple, liée en grande partie aux conditions d’hygiène dans lesquelles vivaient nos concitoyens et transmise par les rats. On pense également à Céline et à sa thèse de médecine sur le médecin autrichien Ignace Semmelweis. Les exemples sont nombreux.
Et aujourd’hui, nous voici confrontés à une nouvelle pandémie, baptisée covid-19, qui a la particularité de toucher la terre entière à l’image de cette mondialisation qui régit désormais les rapports des hommes entre eux, tout à la fois économiques mais aussi touristiques. Et à l’image du transport aérien, les virus voyagent eux aussi. N’a-t-on pas soupçonné, à tort ou à raison, les Chinois d’être à l’origine de cette pandémie ? Et pour cause, la Chine d’aujourd’hui est certainement le pays qui a le plus modifié, transformé, maltraité son environnement au point qu’une pollution sévère règne sur nombre de ses grandes métropoles, Pékin en tête. On ne connaît pas encore les effets produits par la destruction des grandes forêts primaires comme l’Amazonie et tant d’autres en Afrique comme en Asie, où l’on voit des espèces animales, voire végétales, disparaître.
Toujours est-il que face à cette pandémie du covid, on paraît bien démuni. En peu de temps, on a vu surgir des vaccins dont au final on ne connaît pas vraiment l’efficacité. C’est peu dire que l’on « pédale dans la semoule ». Mais surtout, l’homme a fait preuve de son incapacité à mettre en œuvre une stratégie commune susceptible d’endiguer la progression du virus. En France, par exemple, nos gouvernants ont dit tout et le contraire de tout. De confinement en couvre-feu, nous sommes désorientés et cela ne sera pas sans conséquence quand nous sortirons la tête de l’eau. Entre réchauffement climatique et une mondialisation dont nous ne cessons de mesurer les effets pervers, l’homme de ce XXIe siècle est incontestablement confronté à des processus qui mettent en jeu sa propre survie. La première des nuisances, ne serait-elle pas cette mondialisation qui non contente d’épuiser la terre, nie profondément ce que l’homme a mis des siècles à ériger : son identité et sa culture.
Article de Synthèse nationale libre de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.
La France sans cinémas, c'est une situation désagréable qui n'est pourtant rien à côté du spectacle ridicule, pathétique et dé gradant que le« cinéma français» a donné de lui-même vendredi 12 mars lors de la 46ème cérémonie des César. Une soirée inénarrable où ce milieu, qui confond art et militantisme sur fond de parisianisme bobo, a montré toute sa mesure culturelle et politique.
Les spectateurs pensaient sans doute avoir déjà vu le pire de l'idéologie régnant dans les milieux du « cinéma français» l'année passée, après la fracas sante sortie, digne d'une adolescente attardée, de l'actrice Adèle Haenel contre le sacre de Polanski faisant face à des accusations de viol. Elle avait ainsi gagné a place à Hollywood. Après des mois de fermeture des cinémas, les Français pouvaient espérer entendre et voir de quoi reprendre goût pour le grand écran, avoir envie de défendre les acteurs, les actrices, les techniciens ou les intermittents, revoir enfin les salles se remplir. Comment cela pourrait-il être le cas maintenant que la cérémonie est passée?
Présentée par Marina Foïs, niveau adolescente aussi, la soirée s'est transformée en un meeting politique. La cible était, entre autres, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, à laquelle il était demandé par tous les moyens ou presque, y compris scatologiques, d'agir. Les nantis du cinéma, et plus généralement du monde de la culture, dont l'existence n'est pos sible, depuis des années, que par la perfusion étatique provenant des impôts de la collectivité nationale, ont multiplié les« performances» et autres sketchs tendance pétomaniaques, avec grossièretés et injures à la clé. La cérémonie des César 2021 fut celle de la honte et de la vulgarité du Paris de la« culture ». Des exemples? La« maîtresse de cérémonie» n'arrêtait pas de demander si« la taille, ça compte?». Il y a des cours de récréation où le niveau intellectuel est plus élevé. Sans compter l'irruption de Corinne Masiero, alias Capitaine Marleau à la télévision, nue et ensanglantée pour« soutenir» les intermittents du spectacle, pourtant bénéficiaires d'une seconde « année blanche» qui en fait des personnes en vacances prolongées.
Outre la vulgarité, le gratin du « cinéma français» s'est cru un soir de fête de l'Humanité, les slogans et diatribes fusant au sujet de l'islarno-gauchisme, de la sécurité globale ou du fait de savoir si la culture, la leur, est ou non essentielle dans un pays où une pandémie a déjà tué plus de 80 000 personnes. Mais de cela, ce gratin n'a cure : il vit dans un autre monde, celui où l'argent ruisselle. A aussi été récompensée la « diversité», surtout noire. Reste que le ridicule, lui, semble ne pas payer : l'audience de la cérémonie 2021, bien que retransmise en clair, a été l'une des pires de l'histoire des César. Le film récompensé s'appelle Adieu les cons et c'est en effet ce que le spectateur a envie de dire aux personnes qui ont occupé le petit écran vendredi dernier.
Depuis quelques jours, le site EuroLibertés était hors service. Voilà pourquoi : Le site EuroLibertés est hébergé chez Ovh dont les locaux ont été partiellement ravagés par un incendie qui s’est déclaré dans la nuit du 9 mars : quatre de ses douze salles serveurs ont été détruites.
Cela a mis hors service des milliers de sites internet ; celui d’EuroLibertés vient d’être réactivé (ainsi que son adresse courriel).
Nous sommes désolés de cette interruption et reprenons immédiatement la parution de nouveaux articles de réinformation.
Entretien de Nicolas Gautier avec Alain de Benoist
Le débat sur l’« intégration » des immigrés s’enlise depuis des décennies, ne serait-ce que parce qu’il n’est jamais précisé à quoi il s’agit de s’intégrer : à une nation, à une histoire, à une société, à un marché ? C’est dans ce contexte que certains préfèrent en appeler à l’« assimilation ». Il y a deux mois, le magazine Causeur consacrait tout un dossier à cette notion en titrant, en première page : « Assimilez-vous ! » Ça vous inspire quoi ?
Dans les milieux qui s’inquiètent le plus du flot migratoire, on entend en effet souvent dire que l’assimilation serait la solution miracle : les immigrés deviendraient des « Français comme les autres », et le problème serait résolu. C’est la position défendue avec talent par Causeur, mais aussi par des auteurs comme Vincent Coussedière, qui va faire paraître un Éloge de l’assimilation, ou Raphaël Doan (Le rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours). D’autres objectent que « les immigrés sont inassimilables ». D’autres, encore, refusent l’assimilation parce qu’elle implique nécessairement le métissage. Ces trois positions sont très différentes, et même contradictoires, mais elles ont en commun de considérer que l’assimilation est possible, au moins en théorie, même si certains n’en veulent pas ou considèrent que les immigrés ne jouent pas le jeu.
L’assimilation est un concept de nature universaliste, hérité de la philosophie des Lumières (le mot se trouve déjà chez Diderot). Il présuppose que les hommes sont fondamentalement tous les mêmes. Pour faire disparaître les communautés, il faut donc amener les individus qui les composent à s’en détacher. C’est en quelque sorte un marché que l’on se propose de passer avec les immigrés : devenez des individus, comportez-vous comme nous et vous serez pleinement reconnus comme des égaux, puisqu’à nos yeux l’égalité suppose la mêmeté.
Vous vous souvenez de l’apostrophe de Stanislas de Clermont-Tonnerre, en décembre 1789 : « Il faut tout accorder aux Juifs comme individus, il faut tout refuser aux Juifs comme nation ! » (Les Juifs n’ont pas cédé à ce chantage, sans quoi ils auraient dû renoncer à l’endogamie et il n’y aurait plus de communauté juive aujourd’hui.) Emmanuel Macron ne dit pas autre chose quand il affirme que la citoyenneté française reconnaît « l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout ». Raphaël Doan est très clair sur ce point : « L’assimilation est la pratique qui consiste à exiger de l’étranger qu’il devienne un semblable […] Pour assimiler, il faut pratiquer l’abstraction des origines. » Autrement dit, qu’il cesse d’être un Autre pour devenir le Même. Pour ce faire, il doit oublier ses origines et se convertir. « Émigrer, c’est changer de généalogie », dit Malika Sorel. C’est plus facile à dire qu’à faire. Car s’assimiler aux « valeurs de la République », cela ne veut rien dire. S’assimiler, c’est adopter une culture et une histoire, une sociabilité, un modèle de relations entre les sexes, des codes vestimentaires et culinaires, des modes de vie et de pensée spécifiques. Or, aujourd’hui, les immigrés sont dans leur majorité porteurs de valeurs qui contredisent à angle droit celles des populations d’accueil. Quand on leur propose de négocier leur intégration, on oublie tout simplement que les valeurs ne sont pas négociables (ce qu’une société dominée par la logique de l’intérêt a le plus grand mal à comprendre).
Et vous, l’assimilation, vous la jugez bonne ou mauvaise ?
Ni bonne ni mauvaise. J’ai plutôt tendance à la croire impossible. La raison principale est qu’on peut assimiler des individus mais qu’on ne peut pas assimiler des communautés, surtout quand celles-ci représentent 20 à 25 % de la population et que celles-ci sont concentrées – « non parce qu’on les a mis dans des ghettos, mais parce que l’être humain cultive naturellement le voisinage de ceux qui vivent comme lui » (Élisabeth Lévy) – sur des territoires qui favorisent l’émergence de contre-sociétés exclusivement basées sur l’entre-soi. C’est surtout vrai dans un pays comme la France, marquée par le jacobinisme, qui n’a cessé de lutter contre les corps intermédiaires pour ramener la vie politique et sociale à un face-à-face entre l’individu et l’État. Colbert avait déjà déployé de grands efforts pour « franciser » les Indiens d’Amérique. Ce fut évidemment un échec.
En France, l’assimilation a connu son apogée sous la IIIe République, à une époque où la colonisation battait son plein à l’initiative des républicains de gauche alors désireux de faire connaître aux « sauvages » les bienfaits du « progrès ». Mais la IIIe République a aussi été une grande éducatrice : dans les écoles, les « hussards noirs » mettaient un point d’honneur à enseigner l’histoire glorieuse du roman national. Nous n’en sommes plus là. Toutes les institutions (Églises, armée, partis et syndicats) qui facilitaient l’intégration et l’assimilation dans le passé sont en crise. L’Église, les familles, les institutions ne transmettent plus rien. L’école elle-même, où les programmes sont dominés par la repentance, n’a plus rien à transmettre, sinon la honte des crimes du passé.
L’assimilation implique qu’il y ait une volonté d’assimiler du côté du pouvoir en place et un désir d’être assimilé du côté des nouveaux arrivants. Or, il n’y a plus ni l’une ni l’autre. En décembre dernier, Emmanuel Macron l’a explicitement déclaré à L’Express : « La notion d’assimilation ne correspond plus à ce que nous voulons faire. » On voit mal, d’autre part, quelle attractivité le modèle culturel français peut encore exercer sur des nouveaux venus qui constatent que les autochtones, qu’ils méprisent souvent, quand ils ne les haïssent pas, sont les premiers à ne vouloir rien savoir de leur histoire et à battre leur coulpe pour se faire pardonner d’exister. Dans ce qu’ils voient, qu’est-ce qui peut les séduire ? Les enthousiasmer ? Les pousser à vouloir participer à l’histoire de notre pays ?
Dernière remarque : dans le modèle assimilationniste, l’assimilation est censée progresser de génération en génération, ce qui peut paraître logique. Or, on s’aperçoit qu’en France, c’est exactement le contraire. Tous les sondages le démontrent : ce sont les immigrés des dernières générations, ceux qui sont nés français et possèdent la nationalité française, qui se sentent le plus étrangers à la France, qui pensent le plus que la charia prime la loi civile et trouvent le plus inacceptable tout « outrage » à leur religion. En août dernier, interrogés sur la proposition « L’islam est-il incompatible avec les valeurs de la société française », 29 % des musulmans répondaient par l’affirmative, tandis chez les moins de 25 ans, cette proportion était de 45 %.
Un tel débat est-il propre à la France ? Aux pays occidentaux ? Ou bien la question de l’intégration par l’assimilation se retrouve-t-elle un peu partout ?
Les pays anglo-saxons, n’ayant pas été marqués par le jacobinisme, sont plus hospitaliers aux communautés. Par ailleurs, aux États-Unis, les immigrés n’ont en général aucune animosité envers le pays dans lequel ils cherchent à entrer. La grande majorité d’entre eux, à qui l’on a inculqué le respect des Pères fondateurs, veulent être américains. Le « patriotisme constitutionnel » fait le reste. En Asie, c’est encore différent. La notion d’assimilation y est inconnue, pour la simple raison que la citoyenneté se confond avec l’appartenance ethnique. Pour les deux milliards d’individus qui vivent dans le nord et le nord-est de l’Asie, en particulier dans la zone d’influence confucéenne, on naît citoyen, on ne le devient pas. C’est la raison pour laquelle la Chine et le Japon refusent de faire appel à l’immigration et ne naturalisent qu’au compte-gouttes (les très rares Européens qui ont obtenu la nationalité japonaise ou chinoise ne seront, de toute façon, jamais considérés comme des Japonais ou des Chinois).
Le monde universitaire ne supporte pas la contradiction. À peine sa ministresse de tutelle dénonce-t-elle l’emprise de l’islamo-gauchisme dans les facultés qu’une pétition parrainée par la sociologue Dominique Méda et l’économiste Thomas Piketty recueille six cents signatures de chochottes bardées de diplômes et de titres grandiloquents. Ce texte publié dans Le Monde du 20 février dernier dénonce les propos de Frédérique Vidal. Celle-ci provoque par ailleurs une vive controverse au sein même de la Macronie entre son courant progressiste – libertaire et sa faction libérale – autoritaire.
La ministresse de l’Enseignement supérieur a demandé au CNRS d’enquêter sur l’influence de ce qui s’appelait dans les années 1970 – 1980 l’« islamo-progressisme » et dans les décennies 1990 – 2000 l’« islaméricanisme ». On observe maintenant l’arrivée à maturité d’un croisement surprenant de l’islam politique, de l’idéologie égalitaire et des tares conceptuelles venues d’outre-Atlantique (multiculturalisme, politiquement correct, féminisme, gendérisme, intersectionnalisme, écriture inclusive, études post-coloniales ou décoloniales, etc.). Les pétitionnaires s’élèvent contre ce qu’ils estiment être un inacceptable empiètement de leurs « libertés universitaires ». Véritable Titanic de la recherche française, le CNRS a rendu son travail vingt–quatre heures après sa saisie. Cette rapiditéconfirme l’inquiétude des soutiens d’une autre pétition elle aussi publiée dans Le Monde du 24 février. Les signataires tels que Pierre-André Taguieff, Jacques Julliard, Pierre Manent ou Gilles Kepel réclamaient que l’enquête diligentée revînt au Haut-Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur. Le CNRS répond en effet que l’islamo-gauchisme n’est pas une réalitéscientifique pertinente. La théorie du genre, l’appropriation culturelle et le privilège blanc sont-ils scientifiquement prouvés ? Le croire serait une preuve manifeste de grande naïveté.
Tout ce cirque médiatique risible prouve le délabrement avancé des universités. Cela fait longtemps déjà que l’enseignement supérieur n’est plus un espace de liberté intellectuelle. Il y a plus de vingt ans, en novembre 2000, une commission Théodule de luxe révoquait de sa fonction de chargé de recherche du CNRS Serge Thion (1942 – 2017). Ce sociologue dissident spécialiste de l’Asie du Sud-Est, proche de Dieudonné et de Kémi Séba, soutenait dans les années 1970 les Khmers rouges. Il contestait ouvertement depuis les années 1980 certains événements marquants du XXe siècle dont les exactions pol-potistes commises au Cambodge.
Le 15 novembre 2001, le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Jack Lang, créait une « Commission sur le racisme et le négationnisme à l’Université Jean-Moulin Lyon – III ». Présidée par Henry Rousso, elle se composait d’Annette Becker, de Philippe Burin, de Florent Brayard et de Pierre-André Taguieff. Les successeurs chiraquiens de Lang, Luc Ferry et François Fillon, encouragèrent son enquête. Elle rendit son rapport final, le 5 octobre 2004, soit trois ans plus tard.
Dans ce document, ses membres reconnaissaient volontiers que « son champ d’investigation touche à la question de la liberté d’expression des universitaires – la “ liberté académique ” qui s’exerce dans le cadre de leur métier, à celle de l’autonomie réelle des universités, au mode d’évaluation des travaux scientifiques ou d’attribution des diplômes, ou encore aux procédures du recrutement (p. 9) ». Il s’agissait en réalité d’évaluer la présence d’une fantasmatique « extrême droite » au sein de Lyon – III. Président de cette université de 1979 à 1987, Jacques Goudet, converti à l’Orthodoxie, était connu pour être un ardent gaulliste, militant à l’UNI et au SAC.
À Lyon – III officiaient des esprits libres : Bruno Gollnisch, Bernard Lugan, Pierre Vial, Jean Haudry, Jean-Paul Allard, Jacques Marlaud, Bernard Notin. L’Institut d’études indo-européennes était particulièrement visée tant ses apports novateurs démontaient la doxa officielle. En page 231 du rapport, ses auteurs se permettent de mettre entre guillemets le mot « civilisation » quand ils l’associent aux Indo-Européens ! Un bien bel exemple de négationniste valorisé. À l’époque, aucune voix autorisée ne s’éleva contre cette honteuse ingérence.
Rongée par les vagues successives de gauchisme et les modes incessantes déferlant des côtes Est et Ouest des États-Unis, l’université hexagonale pâtit de sa massification. Trop d’étudiants s’inscrivent dans des impasses professionnelles. Il serait temps que le baccalauréat devienne un véritable concours d’entrée en première année d’études supérieures. Il serait aussi approprié que les jeunes majeurs que sont les étudiants puissent noter chaque semestre leurs enseignants. L’université devrait enfin s’ouvrir à une plus grande diversité des opinions et des expressions. Ces trois mesures de bon sens redonneraient en une génération un lustre nouveau à des universités aujourd’hui sinistrées.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°205, mise en ligne sur TVLibertés, le 9 mars 2021.
La flambée récente du Bitcoin, actif spéculatif sans valeur intrinsèque, au-dessus de 60.000 dollars, qui évolue en fonction de l’offre et de la demande, relève de la bulle. Un CAC 40 à 6.000 points, parce que les taux d’intérêt sont ridicules, au lieu d’être normalement à 8 % et 10 % pour une France et une Italie en faillite, avec des Bourses au tapis, relève de la bulle. Il n’y a qu’aux États-Unis où le « Commandeur » taux d’intérêt rappelle sa présence, avec un taux à 10 ans sur les obligations d’État américaines à 1,6177 %, soit son plus haut niveau depuis février 2020. Les indices des Bourses américaines sont préoccupés par l’inflation qui pourrait arriver plus vite que prévu. Les marchés volent de record en record car il n’y a plus de limites, avec l’endettement sans fin des États (les 1.900 milliards de dollars du plan Biden) ainsi qu’avec les soutiens non conventionnels de la Fed et de la BCE, mais le Système évolue d’une façon irréversible vers l’inflation, la perte de confiance dans les monnaies et l’explosion à terme.
La Bourse de Paris s’est envolée de 60 % en un an et a retrouvé ses sommets de février 2020 car les États et les banques centrales ont déployé un arsenal de moyens immenses en un temps record. Les boursiers espèrent également que les campagnes de vaccination vont mettre fin à la crise sanitaire, ce qui a attiré en France 400.000 nouveaux petits porteurs d’actions, en 2020 ; de plus, les boursiers n’ont pas le choix car ils n’ont pas le droit de manquer la hausse (TINA : « there is no alternative »).
Les cygnes noirs ont disparu ; il ne reste plus que des cygnes blancs dans les rêves boursiers. Pourtant, la faillite de la société d’affacturage Greensill, à Londres, fait penser à la crise des subprimes et les cours de Bourse des actions Pfizer et AstraZeneca ont diminué car des doutes sont permis, avec des problèmes de coagulation du sang après vaccination, des taux de mortalité qui ne baissent pas et davantage de personnes jeunes touchées par le virus. Selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, il faut se préparer à un scénario pessimiste selon lequel il faudra renouveler les vaccins tous les six mois.
La peur de la dette est de retour et certains pensent déjà à la fable de La Cigale et la Fourmi. La France vit à crédit ; elle connaît un déficit public permanent depuis 40 ans, de même que pour ses balances commerciales et des paiements. Aux États-Unis, une simple augmentation de 1 % du taux d’intérêt augmenterait la dette de 10.000 milliards de dollars d’ici 2030 ; en France, ce serait une augmentation annuelle de la charge de la dette de 28,9 milliards d’euros.
Aux États-Unis, où la dette publique a explosé, la Fed ne souhaite donc pas voir les taux obligataires augmenter. Les taux d’intérêt réels doivent rester négatifs. Quant à la BCE, afin d’empêcher la hausse des taux pour rassurer les investisseurs, elle a annoncé une accélération des achats d’actifs du programme PEEP d’un montant global de 1.850 milliards d’euros, en plus des achats d’actifs de 20 milliards d’euros par mois.
Le groupe d’assurances ING s’attend à une inflation de 2,9 % aux États-Unis, en 2021, tandis que l’économiste Jeff Gundlach estime qu’elle pourrait monter à 4 %. Si la planche à billets et le robinet des dépenses publiques ne sont pas contrôlés, l’inflation et l’augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie sont probables, d’autant plus que l’inflation est l’arme préférée des politiciens peu courageux dans nos démocraties. Il est plus facile de spolier les épargnants que d’augmenter les impôts ou de diminuer les dépenses. Selon l’ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers, « il y a une réelle possibilité que, durant le courant de l’année 2021, nous soyons confrontés au problème de l’émergence de l’inflation, le plus grave auquel nous ayons été confrontés au cours des 40 dernières années ».
La théorie monétaire moderne conduit, à long terme, à l’hyperinflation irréversible, à la perte de confiance dans la monnaie, style 3.000 % d’inflation annuelle au Venezuela avec des billets de 1 million de bolivars, et à l’explosion du Système.
Le tribunal administratif de Cologne vient de suspendre la mise sous surveillance de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), désormais un des principaux partis politiques d’outre-Rhin.
Ce mouvement populiste fit irruption sur la scène politique allemande en 2013, ratant de peu son entrée au Bundestag (4,7 % des suffrages avec plus de 2 millions de suffrages), mais y envoyant quatre ans plus tard 93 élus avec plus de 12,6 % des votes.
Fort également de 11 députés au Parlement européen et de 243 députés régionaux, il est également arrivé en deuxième position à l’automne 2019 dans deux länder de l’Est avec 27,5 % en Saxe et 22,5 % dans le Brandebourg.
Mais cette légitimité électorale n’est pas suffisante pour le gouvernement allemand dont l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) avait décidé de le placer sous étroit contrôle : « L’entrée dans cette catégorie signifie que les responsables locaux et nationaux du parti d’extrême droite – à l’exception des parlementaires et les candidats aux élections – peuvent être mis sur écoute, que leur correspondance peut être interceptée et que ses activités peuvent être espionnées par des informateurs rémunérés par le BfV », nous explique Le Monde.
Patatras ! Le tribunal administratif de Cologne a jugé que cette décision n’était pas acceptable ayant « fait l’objet de fuites prématurées dans la presse », le BfV n’ayant pas pris de précautions suffisantes pour sauvegarder la confidentialité de cette mesure qui nuit de fait gravement à l’égalité des chances dont doivent bénéficier tous les partis politiques.
Le député européen et co-président de l’AfD Jörg Meuthen s’est bien évidemment réjoui de cette décision en se gaussant au passage d’un « service secret qui ne sait pas garder un secret. »
La droite dite extrême étant considéré par certains puissants comme le mal absolu, tous les coups, et surtout les plus mauvais, sont bons pour lutter contre son influence. Ainsi de la dissolution du mouvement Génération identitaire en France en conseil des ministres avec des motifs qui doivent faire se retourner dans leurs fauteuils ou leurs tombes tous les juristes un peu pointilleux.
Mais ce qui est vrai en deça du Rhin ne l’est pas en delà… la preuve par l’AfD !
Où sont-ils les Dédé, les Fabrice, les Tarik qui venaient, à la sortie du boulot, boire leur demi ou leur anisette au comptoir, discutant avec la patronne et bénéficiant des conseils PMU de Momo qui était particulièrement au courant puisqu'il avait passé la journée à analyser Paris Turf et les pages hippiques du Parisien ? Où est-il Loulou, qui « en avait marre des bougnoules » (« Je dis pas ça pour toi Tarik, toi t'es un copain, je parle en général... ») et qui trouvait « qu'un patron chinois, ça fait chier, mais au moins, ça fait voyager... » ? Où-sont elles ces ombres timides qui n'osaient pas trop parler mais écoutaient et souriaient aux rythme des divers soubresauts de la conversation ? Où sont-ils ces couples illégitimes échangeant des baisers indécents et passionnés sous l'oeil égrillard des habitués ? Où sont-ils ces apprentis écrivains griffonnant, après plusieurs minutes passées dans la contemplation du plafond, quelques mots enragés et définitifs sur leur carnet moleskine ? Où sont-elles ces demi-vielles, à la fois aguicheuses et dédaigneuses, venues s'illusionner quelques moments sur le pouvoir de leurs charmes fanées ? Où sont-ils ces joueurs de belote qui semblaient vouloir se confondre avec un décor de film en noir et blanc? Où sont-ils ces analystes politiques, ces géopolitologues, ces spécialistes en tout se découvrant une nouvelle spécialité à chaque tournée ? Où sont-ils ces vieillards crevassés et tremblants, terrorisés à l'idée de se retrouver seuls à l'heure de la fermeture ? Ou sont-ils ces hommes mal mariés s'offrant une parenthèse avant l'enfer conjugal? Et où suis-je moi qui aimait tant ce demi-monde, pas toujours brillant mais parfois génial, à la fois accablant et chaleureux, bancal et fatigué, hilarant et tragique, glorieux et misérable, qui ressemblait tant à la vie ?
Entre-soi, guévarisme mondain, frelatage culturel, rebelles friqués, donneurs de leçons universelles sur écran formaté, indignations et revendications convenues, tunnels de déclarations bien-pensantes ou larmoyantes à effet ipéca garanti, sketchs sédatifs...
Depuis quarante-cinq ans la cérémonie des César nous bassine avec des films sans spectateurs, des metteurs en scène sans talent et des acteurs sans étoffe.
Marquée par la fausse provocation - dérisoire tant la nudité est devenue banale - du déshabillage sinistre d'une histrionne gauchiste, féministe et donc nécessairement moche, l'édition 2021 de ce pensum se déroulait - situation sanitaire oblige - sans public, c'est à dire sans les représentants de la caste ciné-médiatique en celluloïd. Le public, le vrai, a, quant à lui, depuis longtemps fuit cette mascarade camphrée.
Dans votre cahier, vous distinguez en fait deux poujadismes, celui de 53 et celui de 56 ? Abordons si vous le voulez bien d’abord celui de 53 : qu’est-ce qui déclenche la colère de juillet 53 ?
La colère de 1953, c’est d’abord, et avant tout, la conséquence de l’abus de fiscalité pour les travailleurs indépendants, en particulier les artisans et les commerçants ainsi que les méthodes de recouvrement pour mettre en place le calcul et la perception des sommes dues, la « honte » d’être contrôlé sur place (et non seulement sur pièces) par des fonctionnaires méprisants car sous statut étatique. La victoire électorale du poujadisme naît d’abord dans les élections consulaires : chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et chambres d’agriculture. Il y a des listes de « défense des artisans et des commerçants » qui obtiennent la victoire dans ces corps de métiers à travers la France. Puis, ce sont ces élus consulaires, ancrés dans leurs métiers, parfois élus locaux, ancrés dans leurs territoires, qui vont représenter les structures poujadistes, dont la plus emblématique, mais pas l’unique, fut l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), le fer de lance de l’UFF (Union et fraternité française), qui regroupe l’ensemble des structures et qui obtiendra un groupe politique à l’Assemblée nationale entre 1956 et le retour aux affaires de De Gaulle en 1958. Le poujadisme, c’est un cri, celui de la volonté de retrouver une parole face à un État sans mesure, notamment fiscale, une faculté retrouvée de dire « basta ! » (ça suffit !) à l’État profond, un « trumpisme » avant l’heure, comme l’affirme Jean-Marie Le Pen dans ses Mémoires, nous y reviendrons. C’est aussi une ancienne tradition française de contestation du pouvoir fiscal, celle des jacqueries sous l’Ancien Régime. L’impôt doit être consenti pour être considéré comme juste, il y a un moment où ce n’est plus le cas, même si le Parlement vote l’impôt depuis 1790. Alors les gouvernants ont trouvé une parade : seuls 43 % des Français paient l’impôt sur le revenu… et 100 % paient la TVA, mais ne s’en plaignent pas car la consommation fait passer sans douleurs le coût fiscal ! L’impôt indirect est probablement la meilleure réponse à la contestation fiscale mais c’est un autre sujet.
Dans une lutte, il y a toujours un aspect politique évidemment mais en 1953, il s’agissait de faire pression sur les élus nationaux, de les « accompagner », pas de les remplacer. Le slogan « Sortez les sortants ! » va s’imposer peu à peu jusqu’aux élections législatives de janvier (le lendemain du premier janvier !) 1956. Le leitmotiv des poujadistes devient alors la convocation d’une nouvelle Assemblée constituante, comme en 1789. Pour se substituer ou continuer l’esprit révolutionnaire ? Ce débat sera peu abordé mais si de nombreux contre-révolutionnaires rejoindront, entre 1958 et 1965, Poujade comme Jean Silve de Ventavon, Emmanuel Beau de Loménie ou Jacques Ploncard d’Assac, qui offriront leurs plumes acérées à Fraternité française, le journal de Poujade.
Vous évoquez là la dissolution ratée d’Edgar Faure de décembre 1955 et le début de la campagne électorale du « Sortez les Sortants ! » avec la victoire incontestable qui surprend tout le monde de l’UDCA, comment sommes-nous ainsi passés d’un poujadisme catégoriel, professionnel à un poujadisme politique, électoral ? Pourquoi ce succès immédiat dans les urnes et qu’est-ce donc que le poujadisme politique ? Sur quoi s’oppose-t-il et que revendique-t-il ? Ou Poujade n’était-il en fin de compte qu’un arriviste, qu’un opportuniste ? Que diriez-vous du deuxième poujadisme, celui d’après 1956 ?
Le résultat des élections de janvier 1956 fut une surprise : plus de cinquante députés élus, 13 % des suffrages exprimés (en comptant les apparentements) pour les listes Poujade sur l’ensemble (ou presque) du territoire. Presque, car les poujadistes n’avaient pas de listes sur l’ensemble de l’hexagone (en Normandie rurale par exemple, il n’y avait pas de liste UFF-UDCA dans l’Orne et dans la Manche, les deux départements les plus traditionnels du « pays aux Léopards ») et l’Algérie avait été privée d’élections par le pouvoir pour cause d’émeutes potentielles, alors que le poids militant de l’UDCA, notamment grâce au cafetier d’Alger, Joseph Ortiz, y était important en termes de militantisme. Poujade, dès 1954, sent qu’il y a une France qui a besoin d’un discours, disons « de droite », un peu musclé, fondé sur la valeur du travail mais aussi teinté de nationalisme (la France perd sa présence peu à peu dans le monde, l’époque est à la décolonisation et Mendès porte ce fardeau comme s’il correspondait au « sens de l’histoire »), un discours de vérité. Le public est de plus en plus nombreux dans ses rassemblements, y compris dans la capitale où il triomphe au parc des Expositions de la porte de Versailles le 25 janvier 1955 (un an avant la percée électorale), avec une organisation incroyable de cars bondés de militants et de sympathisants venus de toute la France. Comme la nature, la politique a horreur du vide : De Gaulle, un temps revenu en 1947 avec son Rassemblement du peuple français (RPF) a quitté (provisoirement) la scène et il y a un électorat qui refuse le « combat à trois » issu de la Résistance entre communistes, socialistes de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et démocrates-chrétiens du MRP (Mouvement républicain populaire). Certes, depuis 1949, à droite, le Centre national des indépendants (CNI), devenu CNIP (avec le « p » de « paysan », issu du ralliement du Parti paysan) en 1951 vient parfois bousculer le jeu, mais avec une modération de notables issus des provinces françaises. Je pense qu’il y a aussi, dans une frange non négligeable de la population, une envie de sortir de la IVeRépublique, système où les radicaux à tendance socialiste succédaient aux socialistes à tendance radicale, sous l’œil agressif, mais raisonné (sauf lors des violences meurtrières de 1947 qui virent le départ des ministres communistes jusqu’à leur retour… en 1981) du « parti de Moscou ».
Pierre Poujade n’a rien calculé. Il s’est laissé porter par sa popularité naissance, par un certain engouement populaire. Il n’était même pas candidat en janvier 1956, laissant passer son unique chance d’être élu député. En leader national, il se pensait candidat « partout » et il ne fut élu nulle part. Cette erreur politique (que Le Pen, qui l’a donc vécu, ne fera pas en 1986 lors des législatives à la proportionnelle départementale, même mode de scrutin qu’en 1956) lui sera fatale. Son groupe, relativement important (plus de 50 élus), est divisé. Une douzaine de députés seront rapidement invalidés par l’Assemblée nationale elle-même, ainsi juge et partie, pour des raisons d’apparentements électoraux (et un cumul de suffrages) interdits entre des mouvements ayant le même leader (Poujade) et le même programme. Le groupe UFF subira par la suite des tiraillements et des défections, notamment avec le retour annoncé du général De Gaulle qui mettra fin à cette tentation populiste. Les voix (près de 3 millions) qui se sont portés sur les candidats poujadistes fonderont comme neige au soleil pour se rassembler, en 1958, derrière l’Union pour la nouvelle République (UNR). Seuls deux députés (anciens) poujadistes survivront à la curée démocratique, Le Pen réélu à Paris sous l’étiquette du CNIP et un élu picard, passé de Poujade à l’UNR. Les autres abandonneront, pour la quasi-totalité, la vie politique. Poujade sera défait dans le Maine-et-Loire et les autres sortants fidèles au mouvement poujadiste seront largement battus. La Roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole, particulièrement en politique.
Opportuniste, Poujade ?
Dès 1957, il appelle au retour de De Gaulle pour, dit-on, diriger un « grand ministère » au sein d’un gouvernement d’union nationale. Plus tard, lorsqu’il s’avèrera que son opposition au système ne lui apporte que des ennuis financiers comme judiciaires, il abandonnera cette posture politique non féconde. Sa dernière opposition au système, tout en ayant milité contre De Gaulle jusqu’en décembre 1965 (notamment via son journal d’opposition, Fraternité française), sera d’apporter son soutien à Jean Lecanuet au premier tour de la présidentielle du 5 décembre. Mais, entre les deux tours, contrairement à l’ensemble des soutiens de Lecanuet et de Tixier-Vignancour, Poujade opte clairement pour… De Gaulle. Cela faisait plus de 12 ans qu’il se battait contre un système, à la Don Quichotte contre des moulins à vent, probablement estime-t-il qu’il serait plus utile à l’intérieur ? Le 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle marque la fin de l’opposition de Poujade.
En fin de compte, Poujade n’était-il qu’un commerçant en colère, un simple tribun ou un vrai homme politique ? Etait-il d’ailleurs fasciste et antisémite comme le prétendit L’Express ou communiste ? N’y-a-il pas eu de fait un rapprochement entre les poujadistes et les communistes alors très puissants en France à la sortie de la guerre ? De quel côté le cœur des poujadistes balançaient-ils réellement ?
Sur l’option communiste, Poujade a toujours été anti-communiste et ces derniers le lui rendaient bien, de sa jeunesse maréchaliste au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot jusqu’à son rapprochement avec la droite gaulliste puis giscardienne et chiraquienne. L’hypothèse de ce rapprochement tient dans deux éléments : d’abord, le fait qu’un élu communiste de Saint-Céré vienne avertir Poujade, en 1953, de l’arrivée des « polyvalents » dans le bourg et ensuite, le peu d’attaques des communistes contre l’UDCA entre 1953 et 1955. Sur le premier point, l’élu communiste de St-Céré était un artisan forgeron et Poujade était commerçant, le monde de la boutique l’a emporté sur la question de la lutte des classes, entre deux « petits patrons ». Il ne faut pas chercher de fondement politique, le conseil municipal de Saint-Céré, dirigé par un radical, était très composite, Poujade ayant lui-même été élu comme « apparenté au mouvement gaulliste (RPF) ». Sur le second point, le PCF ne voulait pas ostraciser un potentiel électorat populaire (même s’il était composé de « patrons ») et hésitait à décrire le « projet fasciste » de Poujade, qui était, en revanche, dénoncé par les socialistes de Mollet et surtout les radicaux de Mendès-France. Toutefois, lorsque les poujadistes se transforment en réel adversaire politique, l’UDCA devient un ennemi identifié comme issu de l’extrême droite fasciste, raciste et antisémite.
La question fasciste, dix ans à peine après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est délicate à poser. Il est clair que, pour les thuriféraires de Mendès, toute critique visant le liquidateur de l’Indochine, était, par nature, à connotation antisémite. L’attaque contre la politique menée valait attaque ad hominem. L’Express, hebdomadaire fondé à cette époque par les Servan-Schreiber, pour soutenir la politique de Mendès, en rajoutait pour ostraciser Poujade, son épouse (comparée à l’Argentine Éva Perón dans le journal) et ses électeurs. Un Front républicain avait d’ailleurs été mis en place dès janvier 1956 pour interdire toute possibilité à quiconque de nommer un ministre poujadiste dans un gouvernement, qu’il soit de centre-gauche ou de centre-droit. Si le Rubicond était franchi, le responsable politique ne faisait plus partie de « l’arc républicain »… Cela ne vous rappelle pas les élections régionales de 1998 ? Jacques Chirac a dû trop étudier cette période à Sciences-Po… Quand on lit l’ensemble des biographies des députés poujadistes, dont je publie l’exégèse dans mon ouvrage, on a envie d’éclater de rire compte tenu, pour la plupart d’entre eux, de leurs états de service contre l’occupant allemand. Et puis, on se dit qu’il arrivera la même chose à Jean-Marie Le Pen avec ses députés européens en 1984 puis nationaux en 1986. Le but de L’Express, en 1956, était de déclarer « fascistes » des élus ayant obtenu des décorations liées à leur action contre l’occupant. Comme en 1984 avec Michel de Camaret, député FN à l’Assemblée européenne et compagnon de la Libération, par exemple. La violence de la campagne anti-Le Pen, dès 1984, puise sa source dans L’Express de 1956. Une différence notable : Le Pen est un vrai politique, il a su résister à l’opprobre médiatique.
Les électeurs poujadistes sont les Français du zinc (oui, dans les années 1950, les estaminets étaient ouverts et on prenait un « petit noir » au zinc…), ceux qui travaillent et qui ne veulent pas être traités de « colonialistes » chaque jour. N’oubliez pas que nous sommes en pleine période de décolonisation et que l’ethno-masochisme dont souffrent la quasi-totalité de nos élites contemporaines provient de cette période. Je rappelle aussi que nous sommes dans une période centrale, entre le retrait de De Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, à La Boisserie, sa demeure familiale, et son retour après le 13 mai 1958 et dans ce court temps, il y eut la place pour la naissance d’un mouvement populaire de droite.
Poujade aurait-il commis des erreurs politiques et lesquelles ?
L’erreur politique essentielle de Pierre Poujade est de ne pas avoir été candidat en janvier 1956, ce qui lui aurait permis de présider (et de contrôler par sa prestance et ses qualités oratoires) le groupe (comme le fit Le Pen en 1986). Ensuite, seconde erreur politique (vouloir effacer la précédente) sa candidature dans le premier secteur de Paris lors d’une élection partielle un an plus tard : il ne sentait pas cet électorat urbain de la rive gauche de la capitale qui le lui a bien rendu. Il laissait ainsi ses cadres se diviser à l’Assemblée sur l’intervention des troupes françaises à Suez, en Égypte, et le retour aux affaires des gaullistes et ses troupes militantes s’éroder. Les résultats des élections locales, cantonales et partielles, ne furent jamais favorables entre 1956 et 1958. Le Pen l’indique clairement dans la première partie de ses Mémoires, parue en 2018, l’encadrement du mouvement Poujade n’avait pas de culture politique. La faiblesse et l’absence d’homogénéité politique ont fait chavirer, rapidement et définitivement, le navire Poujade.
Plus globalement, je pense que le retour annoncé de De Gaulle que Poujade rencontre dans ses bureaux parisiens, rue de Solferino, dès la fin de 1956, a largement déstabilisé le leader commerçant. Dans l’une de ses autobiographies, parue à la fin des années 1970, lorsque Poujade évoque cette rencontre, on ressent l’impression amère (pour le lecteur) d’un élève reçu par son maître. Dans le même temps, les missi dominici gaullistes (ceux qui attendent le pouvoir) essaient de créer, à l’intérieur du mouvement poujadiste, des dissensions en faveur du retour de « l’homme du 18-Juin ».
Poujade est un commerçant. Ses thuriféraires comme ses ennemis l’ont qualifié de « petit commerçant de Saint-Céré » ou de « papetier de Saint-Céré ». Ils n’avaient pas tort. Face à De Gaulle, « le Général », il avait perdu de sa superbe exercée lors des rassemblements populaires du milieu des années 1950. La croix de Lorraine a vite remplacé, comme épinglette, le coq hardi sur fond de France éternelle sur les rebords des vestes des partisans du changement de République. Une France qui rêvait d’un militaire ne pouvait pas se contenter d’un marchand de papier.
Le 12 mars 1947, le président américain, Harry S. Truman, présentait devant le Congrès des États-Unis, sa "doctrine" visant officiellement à l'endiguement du communisme.
Louable projet en apparence que celui de contenir l'abominable menace de la dictature rouge et la montée en puissance, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des partis communistes au ordres de Moscou.
Mais le véritable objectif de ce vaste plan de soutien économique, militaire et "moral" aux démocraties avait un autre objectif : le contrôle absolu de l'Europe par les Etats-Unis et son asservissement par Washington dans la continuité de la politique wilsonnienne menée depuis 1918, et de la vision iréno-hégémonique de Roosevelt.
En s'abandonnant ainsi au bon-vouloir de l'Amérique, l'Europe occidentale échangeait un internationalisme pour un autre et se condamnait à n'être qu'un appendice continental d'une puissance étrangère, dépendance politique et sociétale au même titre - en plus riante - qu'elle l'aurait été sous main-mise du bloc soviétique.
Au moment où Joe Biden et sa nouvelle administration rompent avec l'isolationnisme - au demeurant très relatif - de Donald Trump et renouent, sous couvert de multilatéralisme, avec une politique interventionniste de relance internationale de la puissance américaine, il n'est pas inutile de se souvenir de ce que furent les vrais ressorts de la Guerre froide.
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Jean-Christophe Lagarde a été placé jeudi en garde-à-vue (sans jeu de mot) et une enquête préliminaire à été ouverte par le Parquet pour détention illégale d'armes. Dépressif, ivre, Il aurait, selon Europe 1, tenté de se suicider avec l'une d'entre elles.
Lagarde fut longtemps maire de Drancy où il pratiqua ardemment avec ses vassaux départementaux l'islamophilie municipale et le clientélisme allogène à grands coups de subventions et de privilèges ciblés.
Député et Président des démocrates indépendants (UDI), formation parlementaire à vocation auto-réalisatrice et à usage échangiste dans la plus misérable tradition des groupes "charnière" du régime obscur des partis et des arcanes, il est un parangon de la lâcheté centriste, de l'opportunisme des marais et du conformisme républicain dans sa version la plus puante. Usant, comme à son habitude, en mode "je fais monter le peu d'enchères que me permettent les limites de mon espace politique", du chantage électoral, il avait, il y a deux semaines, annoncé son intention de se présenter à la Présidentielle, ce qui, on s'en doute, avait eu autant d'effet sur l'opinion publique et dans le Landerneau politique, qu'un gravillon tombant dans l'océan.
On nous opposera peut être qu'un homme qui aime les armes ne peut pas être tout à fait mauvais.
Lagarde, si ! Et en plus, apparemment, il est totalement givré.
L’éléphant est là, dans le salon. Pourtant, il reste inconvenant de s’en étonner. Ainsi en est-il de l’immigration de masse : elle emplit les débats par ses effets, sans être nommée ni remise en question. Les cités de la «diversité» sont en insurrection permanente ? C’est à cause du confinement, de la crise économique, des insuffisances de l’État, etc. Le système scolaire explose ? C’est à cause d’un manque de moyens, de la rigidité de la carte scolaire, d’une incompréhension de l’attente des familles, etc. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est le premier à s’interdire de remonter à la source des désastres. Ils peuvent pourtant conduire au terrorisme, ou à la barbarie. Le 27 février à Reims, un journaliste de L’Union, Christian Lantenois, a été laissé pour mort par un Algérien multirécidiviste, dans le « quartier prioritaire » de la Croix-Rouge. Que faisait ce délinquant en France ? Silence.
Les historiens auront besoin de l’expertise de psychiatres et d’hypnotiseurs, s’ils veulent un jour lever l’énigme de cet envoûtement. Ces spécialistes ne seront pas de trop pour expliquer l’hébétude des dirigeants et des médias : le nouveau peuplement tumultueux les laisse les bras ballants. Or la sacralisation du phénomène est une aberration intellectuelle, pour qui raisonne en termes de bénéfices- risques : les désordres dépassent largement les bienfaits survendus de la « société ouverte ». L’éclatement du pays n’est pas le résultat du seul individualisme né de la société de consommation. La rupture dans la cohésion sociale s’accélère sous le poids d’une contre-société importée. Bien qu’encore minoritaire, celle-ci déséquilibre déjà l’ordre social par son refus, parfois violent, de s’intégrer. Les citoyens financent leur dissolution programmée. Situation absurde.
Le « populisme », épouvantail des élites déracinées, n’est autre que le refus des gens de devenir étrangers dans leur pays. Certains territoires sont gagnés par l’ordre islamique, dans l’indifférence des puissants. Cependant, la sourde résistance populaire n’est pas suffisante pour affronter l’idéologie migratoire. Celle-ci est au cœur de l’aveuglement de tous les gouvernements. Parce qu’ils ne veulent pas suivre Marine Le Pen, ils ne font pas obstacle à cette mer qui monte. « La migration est un droit humain », a même renchéri le pape, lors de sa visite en Irak. En cinq ans, la France a accueilli deux millions d’immigrés supplémentaires. La crise sanitaire a ralenti les flux en 2020. Reste que les entrées régulières ont été de 300 000 personnes, contre plus de 400 000 en 2019. « Tout semble fait aujourd’hui pour que le caractère “exceptionnel” et étonnant de l’immigration comme phénomène social soit banalisé, naturalisé », constate Vincent Coussedière (1).
Évacuer l’éléphant du salon revient donc, préalablement, à libérer le discours officiel de l’emprise subversive des immigrationnistes. Ils ont rendu naturel un phénomène dévastateur par son ampleur. La honte de soi, la déconsidération du passé national, la fascination pour les minorités quérulentes sont autant de poisons lents. Ils ont été inoculés durant des décennies par les destructeurs de l’assimilation, vue comme un nouveau racisme. Ce sont eux et leurs héritiers qu’il s’agit d’identifier afin de combattre leurs idées fausses, avalisées par l’Union européenne et son droit à l’immigration. Ceux qui ont œuvré depuis l’après- guerre à culpabiliser la France, dans le sillage de Jean-Paul Sartre, sont les fossoyeurs de la nation et les attiseurs de possibles guerres civiles. Ils sont responsables du multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme et de l’effacement des indigènes. C’est au prix de leur dénonciation que la France retrouvera la maîtrise de ses frontières.
Monde à l’envers
L’État pusillanime s’est laissé bercer par les slogans avantageux sur l’accueil de l’Autre et son respect. Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, applique cette paresse quand, dans son opposition au RN, il fait le lien, mardi, entre le « localisme » et la xénophobie. D’autres avant lui fustigeaient « la France moisie », dans ce même mépris pour le « plouc » et sa terre familière. Quand l’ancien président, Nicolas Sarkozy, déclare dans Le Figaro : « Les civilisations disparaissent sous l’effet de la consanguinité, pas sous celui de la diversité », il oublie que le métissage peut mener au détissage : si l’entre-soi peut certes devenir asphyxiant, l’ouverture impensée peut conduire à la disparition d’un peuple.
Beaucoup de Français vivent ce moment angoissant, moqués par ceux d’en haut. Or, comme le remarque Coussedière, les gouvernements successifs, au prétexte de respecter la neutralité en matière de religion, en sont venus à être neutres en matière de mœurs et de culture, abandonnant l’assimilation au profit d’une intégration molle, puis d’une inclusion invitant le « migrant » à exiger de son hôte qu’il se plie à ses différences! Le monde à l’envers.
Il suffit de regarder l’état de certaines universités pour se convaincre du dérèglement des esprits, contaminés par le « diversitisme ». Car la loi des séries ne s’applique pas seulement aux intifadas des cités ; les insurrections s’y multiplient à mesure que les faussaires nient le lien entre l’insécurité et l’immigration. Depuis que la réalité de l’islamo-gauchisme a été contestée par une partie du monde universitaire, elle éclate dans de nombreux secteurs. À l’Institut d’études politiques de Grenoble, deux professeurs ont été traités de « fascistes » par l’Unef locale, au prétexte qu’ils contestaient la pertinence de l’accusation en islamophobie. Désavoués par leurs collègues, ils ont été placés sous protection policière. Mardi, sur CNews chez Pascal Praud, l’un des enseignants, Klaus Kinzler, a crevé l’écran en se présentant comme « un citoyen et un guerrier », décidé à résister à la démolition de la démocratie (voir mon nouveau blog : blogrioufol.com). Qu’attend l’État pour donner l’exemple ?
Résistance
La résistance : le mot que les Français doivent s’approprier. Ils n’ont plus à suivre ceux qui les ont trahis. L’idéologie migratoire, conjuguée à la culpabilisation unilatérale, peut vite conduire au naufrage de la nation. Stefan Zweig : « Aucune vie, aucune brutalité sur terre n’a fait verser autant de sang que la lâcheté humaine. » Le temps presse.