lundi, 08 décembre 2025
L’Amérique sonne le glas de l’Europe – et l’Europe ne l’entend pas

Balbino Katz
Je lis le document qu’a publié la Maison Blanche, censé présenter au monde la vision géostratégique de l’Amérique. Je m’attendais à un exercice rhétorique, à des formules convenues. Je découvre un acte de rupture.
Le fragment le plus saisissant du document américain ne tient pas seulement dans l’usage de quelques mots durs, mais dans la construction méthodique d’un réquisitoire, presque d’un acte d’accusation contre l’Europe. Jamais, depuis la rédaction du Traité de l’Atlantique Nord, Washington n’avait parlé de son «alliée» dans un ton si dénudé, sans fard, sans onction diplomatique.
L’Europe y apparaît comme un continent engagé non pas dans une simple crise passagère, mais dans un processus historique d’effacement, un glissement lent et continu vers ce que les Américains nomment sans trembler « civilizational erasure ». L’expression revient à plusieurs reprises, avec une précision clinique. Elle n’appartient ni au registre polémique ni au lexique politique habituel: elle relève de la morphologie historique, presque du diagnostic anthropologique.
Les rédacteurs du texte décrivent une Europe qui aurait perdu, morceau après morceau, ce qui constituait sa colonne vertébrale. Ils évoquent une « perte de confiance culturelle », formule qui résume en quatre mots l’épuisement moral d’un continent qui doute désormais de sa légitimité à exister. Ils parlent de « cratère démographique », image frappante, rappelant un sol crevé, affaissé, incapable de soutenir la moindre construction durable. Ils insistent sur des politiques migratoires qualifiées d’auto-destructrices, non parce qu’elles accueillent, mais parce qu’elles remplacent.
Le texte ne s’arrête pas là. Il décrit des gouvernements instables, incapables de représenter des majorités réelles, enfermés dans des coalitions fragiles, dépendants de minorités bruyantes. Il y a quelque chose d’impitoyable dans la manière dont les Américains écrivent que nombre d’États européens sont gouvernés «par des responsables qui n’ont plus le soutien de leur population», comme si la démocratie représentative, chez nous, n’était plus qu’un théâtre d’ombres.
Puis vient la phrase qui, pour l’Europe, devrait résonner comme un coup de tocsin : l’idée que plusieurs nations pourraient devenir « majoritairement non européennes », non pas dans un avenir lointain, mais « dans quelques décennies au plus tard ».
Le document ne suggère pas un risque, il annonce une transformation irréversible, presque accomplie : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans vingt ans. »
Ce n’est pas une image, c’est une prophétie.
Ce n’est pas une alerte, c’est un verdict.
Voilà ce que l’Amérique pense désormais de nous. Voilà ce qu’elle ose écrire, en pleine lumière, sans prendre soin de ménager les susceptibilités européennes. Le voile diplomatique est tombé: il ne reste plus que la nudité du jugement.
Mais le plus extraordinaire n’est pas seulement le diagnostic. C’est ce qui le suit. Car Washington ne propose pas d’aider l’Europe à se sauver d’elle-même. Elle propose d’ouvrir un siège à l’intérieur même des nations européennes, de « cultiver la résistance à leur trajectoire actuelle ». Autrement dit : soutenir, encourager, financer, accompagner toutes les forces politiques qui voudraient rompre avec l’ordre institutionnel et idéologique dominant.
Ce n’est plus un rapport stratégique. C’est une intervention doctrinale, une feuille de route pour remodeler l’Europe en profondeur, au profit des intérêts américains.
Et l’on comprend soudain que ce texte marque une rupture radicale dans l’histoire atlantique.
Les Américains ne craignent plus de dire qu’ils doutent de l’Europe. Ils doutent de ses gouvernements. Ils doutent de sa survie civilisationnelle. Ils doutent même de sa capacité à rester une alliée fiable.
Ils ne voient plus en nous un partenaire. Ils voient un champ de bataille idéologique, culturel, démographique.
Voilà la nouveauté. Voilà la bombe politique. Voilà le morceau de vérité brutale qui, d’un seul coup, éclaire tout le reste.
Il faut mesurer ce que représente une telle franchise. Depuis Woodrow Wilson, souvent guidé par l’influence moins visible mais décisive du colonel House, les États-Unis ont développé un universalisme qu’ils ont présenté comme un idéal mais qui fut avant tout un outil. La Société des Nations puis l’Organisation des Nations unies n’étaient pas natives d’une philanthropie désintéressée. Elles étaient des instruments destinés à organiser le monde autour d’un pivot: Washington.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, ruinée par un désastre dont les États-Unis avaient été à la fois les arbitres et les bénéficiaires, fut reliée à l’Amérique par deux chaînes scintillantes: le crédit et l’OTAN. Nous avons vécu avec cette alliance comme avec un mariage arrangé dont on finit par oublier qu’il fut d’abord une tutelle.
L’administration Trump ne se contente pas de rappeler cette vérité. Elle la proclame et l’assume. Et elle franchit un seuil jamais atteint: elle annonce vouloir « cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe au sein même des nations européennes ». Ce n’est pas un détail. C’est une doctrine.
En clair : les États-Unis soutiendront désormais les forces politiques européennes qui contestent l’ordre institutionnel, migratoire et idéologique dominant en Europe. Ils ne s’adresseront plus seulement aux gouvernements, mais aux peuples, aux partis, aux courants souterrains.
C’est un renversement total de posture. Une révolution géopolitique en gants de boxe.
Les Européens, que disent-ils ? Rien ou presque. Les chancelleries se raidissent, s’indignent de la forme, regrettent la brutalité, invoquent les fameuses « valeurs ». On ne conteste pas le diagnostic, on conteste le ton. Comme si l’esthétique d’un texte importait plus que son contenu.
Il y a dans ces réactions une sorte de vacuité tragique. Les dirigeants européens ne semblent pas comprendre ce qui leur est dit. Ils persistent à croire que l’Amérique demeure ce protecteur bienveillant dont il suffirait de caresser l’humeur. Ils pensent que la rupture n’est qu’un orage. Elle est tectonique.
Pourtant, depuis des décennies, des voix européennes avertissent de cette dépendance. Alain de Benoist a montré que l’atlantisme avait fonctionné comme une dissolution de la souveraineté. Guillaume Faye, avec sa verve prophétique, expliquait déjà que les États-Unis n’hésiteraient pas un jour à se délier de l’Europe si leurs intérêts l’exigeaient. Alexandre Douguine voyait dans l’Union européenne un espace intermédiaire incapable d’être sujet. Même Ernst Jünger, dans ses méditations tardives, pressentait que les nations européennes étaient sur le point de perdre le contrôle sur les grandes forces historiques.
Ce que Trump dit aujourd’hui n’est que l’écho brutal de ces diagnostics longtemps méprisés.
Et pourtant, paradoxalement, ce texte américain pourrait être pour l’Europe un électrochoc salutaire. Jamais, depuis soixante-dix ans, les Européens n’avaient reçu une telle invitation à redevenir adultes. L’Amérique ne veut plus être notre tuteur. Elle nous dit: assumez-vous. Défendez-vous. Devenez ce que vous prétendez être.
Mais nos dirigeants n’entendent rien. Ils ne parlent que de ton, jamais de fond. Ils répètent que « l’alliance est indéfectible », comme si le verbe suffisait à conjurer la réalité.
La langue est prête. Je coupe le feu, la vapeur s’élève, douce et matérielle, un souffle d’autrefois dans une cuisine bretonne. Je referme le document américain. Je reste un instant immobile, les mains tièdes de chaleur et d’inquiétude.
Ce gouvernement Trump, par son cynisme franc, nous rappelle une vérité que nous avions soigneusement ensevelie sous des couches de bons sentiments et de discours atlantistes : les États-Unis ne sont pas nos amis. Ils sont une puissance. Une grande puissance, certes, mais une puissance qui agit pour elle-même et non pour nous.
Rien n’est plus normal, d’ailleurs. Rien n’est plus sain.
Le vrai scandale n’est pas qu’ils défendent leurs intérêts. Le scandale est que l’Europe ne sache plus défendre les siens.
Source : breizh.info
09:03 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) |
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dimanche, 07 décembre 2025
Jean-Gilles Malliarakis, militant historique de la cause nationaliste, vient de nous quitter
Je viens d'apprendre avec une immense tristesse le décès, à l'âge de 81 ans, de Jean-Gilles Malliarakis.
Éditeur, militant infatigable du combat nationaliste depuis les années 1960, Jean-Gilles était un personnage incontournable et marquant pour quiconque a fréquenté la droite nationaliste ces soixante dernières années.
Il fut le fondateur en 1979 du Mouvement nationaliste révolutionnaire, qui deviendra plus tard Troisième voie, et du journal Jeune nation solidariste. Plus tard, il s'engagera dans la défense des petites entreprises françaises. Ces dernières années, il animait le site L'Insolent.
Il a, à de nombreuses reprises, participé aux activités de Synthèse nationale. Il y a trois ans, il prenait la parole lors de notre Rendez-vous Bleu Blanc Rouge de 2022. Personne n'oubliera l'orateur exceptionnel qu'il était.
Nous reviendrons très vite sur cette pénible disparition.
À Isabelle, son épouse, à sa famille, toute la rédaction de SN présente ses condoléances.
Roland Hélie
Jean-Gilles Malliarakis le 20 décembre 2019 sur TV Libertés :
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Une application étatique dans votre téléphone ? L’exemple de l’Inde
Franck Abed
L’obligation faite par le gouvernement indien d’installer l’application Sanchar Saathi sur tous les smartphones vendus dans le pays dépasse largement le simple cadre de la politique numérique. Ce choix gouvernemental soulève des enjeux profonds de contrôle et de surveillance. En effet, cet événement s’inscrit dans une dynamique ancienne, profonde, où les États redéfinissent leur rapport au pouvoir à travers les technologies qu’ils prétendent réguler. L’Inde, forte de sa démographie et de son rôle croissant dans l’économie mondiale, franchit ici un seuil symbolique : elle affirme que le territoire national ne se limite plus à ses frontières physiques, mais qu’il englobe désormais l’espace technique des appareils mobiles. En d’autres termes, chaque smartphone devient une parcelle de souveraineté, un lieu où l’État entend exercer son autorité.
Ce geste, que certains observateurs qualifieront de pragmatique, s’inscrit en réalité dans une logique géopolitique structurante. Depuis plusieurs années, les grandes puissances cherchent à reprendre la main sur les infrastructures numériques qui déterminent la vie sociale, économique et sécuritaire de leurs populations. Le précédent chinois, avec son écosystème technologique fermé, a montré la voie d’une souveraineté numérique absolue ; la Russie, contrainte par les sanctions occidentales, a accéléré la création de son propre espace technologique sous supervision étatique. L’Inde, prise entre ses ambitions de puissance mondiale et ses impératifs internes de contrôle, semble à son tour opter pour un modèle où l’État se réserve le droit d’insérer un dispositif d’observation dans l’objet le plus intime de la modernité : le téléphone portable.
Mais ce point de bascule ne peut être compris que si l’on prend la mesure du rôle central du smartphone dans la vie contemporaine. L’appareil est devenu un prolongement du sujet, un filtre par lequel tout - travail, sociabilité, mémoire, mobilité, désir - transite. À ce titre, comme l’avait anticipé Gilbert Simondon en parlant des objets techniques comme médiateurs du rapport au monde, intervenir dans la structure même d’un tel objet revient à intervenir dans la structuration de l’individu. En décidant qu’un logiciel étatique doit être présent dès l’allumage, sans que le citoyen ne dispose d’un véritable choix, l’État indien intègre sa présence dans l’architecture intime de la vie quotidienne. Il ne s’agit plus d’une surveillance directe, mais d’une présence inexorable, latente, inscrite dans la matérialité même de l’appareil.
La justification officielle, centrée sur la lutte contre les fraudes et les vols, alimentera certainement le débat. Tout État a le devoir d’assurer l’ordre et de protéger ses habitants. Cependant, comme l’a montré Hannah Arendt, le danger des démocraties modernes ne réside pas seulement dans l’arbitraire, mais dans la banalisation des mécanismes de contrôle présentés comme raisonnables, nécessaires, quasi obligatoires. Le pouvoir se déploie souvent mieux sous les traits de la rationalité que sous ceux de la contrainte brute. En affirmant que l’application est facultative, tout en l’intégrant nativement aux appareils, les autorités indiennes s’inscrivent dans cette logique du « consentement fabriqué », où la liberté est proclamée mais où les conditions de son exercice réel sont subtilement orientées.
Il faut également considérer ce geste dans un contexte où l’Inde cherche à s’émanciper de la domination technologique des entreprises américaines. Le numérique est devenu un théâtre de rivalité entre États et acteurs privés dont les intérêts ne coïncident pas toujours. Or, en imposant Sanchar Saathi, New Delhi affirme implicitement que la conception même des systèmes d’exploitation et des appareils ne peut plus relever entièrement de sociétés étrangères. L’État revendique une place dans le cœur technique du smartphone, exactement là où Apple ou Google exercent leur souveraineté logicielle. Nous assistons à une confrontation silencieuse entre deux conceptions du pouvoir : le pouvoir étatique traditionnel d’un côté, et la souveraineté algorithmique des géants privés de l’autre. Max Weber avait déjà décrit la tension entre les institutions traditionnelles et les formes nouvelles de domination ; aujourd’hui, le numérique en offre la matérialisation la plus tangible.
L’enjeu dépasse donc la seule Inde. Il touche à une question universelle : jusqu’où les États contemporains iront-ils pour intégrer leurs mécanismes de contrôle dans les objets du quotidien ? L’Europe a choisi la voie réglementaire, cherchant à encadrer les plateformes par le droit. Bonne ou mauvaise l’opinion ? L’avenir le dira très vite, même si nous disposons déjà des éléments de réponse…
Les États-Unis s’appuient sur l’alliance entre l’État et les entreprises privées, un modèle hybride où le pouvoir est fragmenté mais omniprésent. L’Inde, elle, expérimente une méthode plus directe, sans pour autant aller jusqu’à la construction d’un écosystème totalement fermé. Nous nous trouvons devant une sorte de « souveraineté à demi », caractéristique des puissances émergentes : affirmation politique forte, mais dépendance technologique persistante…
Il convient également de s’interroger sur la dimension anthropologique de ce phénomène. Comme le rappelait Heidegger, chaque époque technique contient une certaine vision de l’homme. L’obligation d’installer un logiciel étatique dans un téléphone n’est pas un simple acte administratif. Effectivement, il s’agit de l’expression d’un rapport au citoyen, d’une conception de sa place dans l’ordre collectif. L’homme y est perçu moins comme sujet autonome que comme élément d’un ensemble qu’il convient d’optimiser, de protéger, mais aussi de surveiller. La frontière entre assistance et tutelle s’efface progressivement, et l’on glisse vers un monde où la technique apparaît comme un moyen naturel de guider, d’encadrer et d’évaluer les comportements. Certains séries dystopiques ont déjà traité cet épineux sujets, je pense entre autres à Black Mirror.
Le cas indien doit donc être lu comme un symptôme d’un mouvement global : la volonté des États de reconquérir des espaces de pouvoir qu’ils avaient laissé aux géants du numérique. Pourtant, cette reconquête se fait au prix d’une intrusion accrue dans l’intimité des individus, intrusion que ceux-ci acceptent souvent avec résignation, faute d’alternative réelle. C’est peut-être là le phénomène le plus significatif : non pas que le pouvoir se renforce, mais qu’il se renforce sans rencontrer d’opposition substantielle, dans un espace social pacifié par la technique.
L’application Sanchar Saathi n’est, en définitive, qu’un signe avant-coureur. Ce qui se joue à travers elle dépasse la simple cybersécurité : il s’agit d’un redéploiement du politique dans la sphère numérique, d’une transformation silencieuse mais décisive du rapport entre l’État, l’individu et la technologie. L’Inde n’inaugure pas seulement un dispositif de contrôle ; elle inaugure une manière nouvelle de penser la souveraineté. Et ce mouvement, une fois enclenché, a toutes les chances de s’étendre, car il répond à une dynamique globale où le numérique cesse d’être un espace de liberté pour devenir, petit à petit, un espace de gouvernement…
18:07 Publié dans Franck Abed | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Zizanie en MAGA
La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol
La chronique hebdomadaire n°164 du 9 juillet 2025 s’intitulait « MAGA contre lui-même ». Elle évoquait déjà les premières fissures au sein de ce mouvement composite. Plus de cinq mois après, force est de constater que le trumpisme poursuit sa fragmentation au point que certaines fractures deviennent béantes.
Trois facteurs principaux accentuent ces profondes divergences à l’intérieur de cette galaxie : la politique étrangère, en particulier la « relation spéciale » des États-Unis d’Amérique avec l’État d’Israël, le coût de la vie courante et l’affaire Jeffrey Epstein.
Jusqu’à présent, Donald Trump est l’un des rares présidents étatsuniens à n’avoir pas ordonné l’invasion d’un autre État. Pas sûr que perdure cette exception ! Le bombardement des sites nucléaires iraniens en juin 2025 en soutien aux actes terroristes du gouvernement israélien a irrité la faction isolationniste de MAGA qui s’oppose au courant néo-conservateur belliciste renaissant. Le déploiement d’une flotte de guerre en mer des Caraïbes au large du Vénézuéla largement ruiné par les sanctions agressives de Washington, fait craindre un risque élevé d’intervention militaire et un changement extérieur des institutions bolivariennes. Le prétexte de cette possible agression reste futile : Caracas serait à la tête des narco-cartels d’Amérique du Sud.
Si Donald Trump fait couler des embarcations supposées contenir des paquets de drogue, il devrait se souvenir que, dans les années 1980, afin de financer la lutte contre les guérillas communistes et les gouvernements pro-soviétiques de Cuba et du Nicaragua, la CIA avait obtenu l’autorisation de Ronald Reagan et de son vice-président, l’ancien directeur de Langley, George Bush père, de recourir au trafic de drogue. Les agents de la CIA avaient ainsi conclu un pacte officieux avec le crime colombien. Si Trump veut bombarder des narco-États, qu’il fasse donc tirer des missiles sur Little Rock, la capitale de l’Arkansas !
L’appui inconditionnel de la Maison Blanche à Israël agace de plus en plus des ténors de MAGA tels Candace Owens ou Tucker Carlson, voire Charlie Kirk, quelques jours avant son assassinat. Ces figures très écoutées de la mouvance s’élèvent contre les persécutions des Palestiniens - dont les derniers chrétiens ! - par des colons fanatiques et/ou des soldats de Tsahal. Une césure essentielle apparaît par conséquent entre les chrétiens évangéliques sionistes et les nationalistes chrétiens qui découvrent enfin le poids écrasant des réseaux d’influence pro-israéliens dans le « marigot » de Washington. Ce n’est pas tout !
Outre un don de 25 milliards d’euros à l’Argentine du cinglé libertarien Javier Milei, la politique douanière radicale imposée par le 47e président des États-Unis alimente l’inflation. Des trumpistes apprennent que le protectionnisme n’est possible que si le pays dispose d’une auto-suffisance maximale dans tous les domaines. Ouverts au monde entier, les États-Unis dépendent néanmoins des autres continents. Seule une politique d’intervention régalienne dans l’économie lancée une décennie auparavant au moins aurait pu atténuer le choc de la hausse des prix. Par ailleurs, le shutdown (la fermeture partielle des services administratifs fédéraux pour cause de budget non adopté) de 44 jours (30 septembre – 13 novembre 2025) a durement atteint le quotidien des Étatsuniens sans oublier la réforme pernicieuse de l’assurance sanitaire fédérale (Medicare) qui frappe les plus démunis et les classes moyennes. Or, pendant cette crise politico-budgétaire, Donald Trump a célébré Halloween à Mar-a-Lago en Floride en organisant une somptueuse fiesta sur le thème de Gatsby le Magnifique en référence au roman de Francis Scott Fitzgerald. Les images et vidéos de cette fastueuse soirée ont agacé maints trumpistes convaincus qui savent que le niveau de vie reste la préoccupation n° 1 de leurs compatriotes. Les élections du 4 novembre 2025 marquent une vraie poussée démocrate (victoires de Zohran Mamdani à la mairie de New-York, d’Abigail Spanberger et de Mikie Sherrill au fonction de gouverneur en Virginie et au New Jersey par exemple). Ces succès confirment leur inquiétude pour le scrutin de mi-mandat en novembre 2026. Trump fait pourtant la sourde oreille et vire de son entourage tout rabat-joie.
La publication ou non du dossier Epstein est le dernier élément qui aiguise les tensions internes de MAGA. Il est curieux que le système médiatique s’y intéresse alors qu’il ne mentionnait cette affaire sordide qu’avec parcimonie sous Joe Biden… Rappelons aussi que ce même système a toujours qualifié de « complotiste » le « Pizzagate ». Résidant à New-York, Jeffrey Epstein rencontrait tout le gratin de la « Grosse Pomme ». Entrepreneur immobilier très couru, Donald Trump ne pouvait que le côtoyer aux réunions mondaines. Il paraît évident que les participants à ces raouts savaient (ou se doutaient) que leur hôte appréciât les très jeunes femmes au nom de la liberté sexuelle post-soixante-huitarde ! Trump en a-t-il profité ? Pour l’instant, aucune victime ne l’accuse, au contraire d’Elon Musk qui, dans un tweet ravageur, exprima sa rupture politique et personnelle avec Trump.
Quatre représentants républicains sont en pointe dans la dénonciation de ce scandale. Ils se dressent donc contre leur idole : le libertarien Thomas Massie, du Kentucky; Nancy Mace, élue de Caroline du Sud; Lauren Boebert (Colorado) et Marjorie Taylor Greene (Géorgie). Plus trumpiste que Trump lui-même, Marjorie Taylor Greene accumule contre elle tant de griefs que Trump l’accuse maintenant de traîtrise et de folie. Elle fait preuve d’un courage exceptionnel en se heurtant à la majorité MAGA. Elle s’élève contre les frappes sur l’Iran; elle apporte son soutien à la motion du sénateur indépendant – apparenté démocrate - du Vermont, Bernie Sanders, qui dénonce la famine à Gaza; elle parle de « génocide » à propos de la destruction de Gaza; elle exige la publication complète du dossier judiciaire sur Epstein. Enfin, elle prévient à plusieurs reprises depuis des mois que l’inflation et l’illisibilité de la politique économique trumpiste favorisent l’appauvrissement des classes moyennes qui risquent de basculer vers les démocrates. Les fortes vérités de Marjorie Taylor Greene lui valent la qualification d’« hérétique »…
Marjorie Taylor Greene, Lauren Boebert, Nancy Mace et Thomas Massie rejoindront-ils le parti de l’Amérique d’Elon Musk ? Peut-être pas, car ce quatuor incarne l’aile populaire de MAGA. Il semble ne pas adhérer aux « Lumières sombres » qui prévoient des PDG – rois. Or les États ne sont pas des entreprises en plus grand. Cet éclatement en devenir fondera-t-il un nouveau clivage politique intérieur étatsunien dont on trouve un pan similaire chez les démocrates avec Alexandria Ocasio-Cortez, Zohran Mamdani et Bernie Sanders, celui de la « cause du peuple » ? Cette cause trouve en tout cas une résonance soudaine avec la brusque popularité médiatique de Nick Fuentes.
Une scission brutale dans le cœur de MAGA s’opère en effet le 28 octobre 2025. Ce jour-là, Tucker Carlson invite Nick Fuentes à son émission retransmise sur Internet et vue plus de six millions de fois. Âgé de 27 ans, Nicholas Joseph Fuentes pratique une radicalité nationaliste blanche et chrétienne que Le Monde, phare hexagonale de la désinformation, du 21 novembre 2025 stigmatise sans aucune retenue. Bien qu’invité à Mar-a-Lago par Trump en novembre 2022 aux côtés de Kenye West, Nick Fuentes se disputait souvent avec Charlie Kirk. Le récent succès médiatique de Fuentes préoccupe les conservateurs, éternels guerriers en peau de lapin. On voit ainsi se coaliser contre lui Dave Robin, un ancien comédien progressiste devenu animateur libertarien, l’intellectuel post-libéral converti à l’orthodoxie et exilé à Budapest, Rod Dreher, et l’agitée du bocal MAGA, Laura Loomer, qui explique sur X que le parti républicain « a un problème nazi ». Elle se souvient qu’après l’avoir soutenu, elle a rompu quand Fuentes l’a qualifiée d’« espionne israélienne ». Ambiance…
Toutes ces dissensions internes facilitent la zizanie actuelle. Elles pourraient aussi bien se révéler destructrices, à moins qu’elles propulsent MAGA à l’hégémonie culturelle.
Salutations flibustières !
• « Vigie d’un monde en ébullition », n°177, mise en ligne le 4 décembre
18:05 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Pologne : La Cour constitutionnelle vient d’interdire le Parti communiste polonais. À quand le tour du PC « F » ?

Michel Festivi
Le 3 décembre dernier, la Cour constitutionnelle polonaise a décidé, que les objectifs et les activités du Parti communiste de Pologne, le KPP, étaient incompatibles avec la constitution et a ordonné son interdiction immédiate.
La juge Krystyna Pawlowicz a déclaré : « Il n’y a pas de place dans l’ordre juridique de la République de Pologne pour un parti qui glorifie des criminels et des régimes responsables de la mort de millions d’êtres humains, dont beaucoup de nos compatriotes ». La constitution polonaise interdit en effet, les partis dont le programme est fondé « sur des idéologies totalitaires et des convictions proches du nazisme, du fascisme et du communisme ».
Le KPP, était depuis 2002, le continuateur du Parti ouvrier unifié polonais (POUP), totalement inféodé alors à Moscou, et qui a régné sans partage, sur la Pologne jusqu’en 1991. Il faut dire que les Polonais ont très durement souffert et du nazisme et du communisme, suite au pacte Hitler/Staline du 23 août 1939, et le partage de la Pologne en deux zones, l’une allemande au sud-ouest, l’autre soviétique au nord-est. Les tueries, les déplacements de population, les pogroms, dans les deux zones furent considérables, tout cela sous la bénédiction du PC « F », qui approuva et le pacte et la politique soviétique de ces années-là, c’est-à-dire, outre le dépeçage de la Pologne, l’annexion de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord, des pays Baltes, avec tous les drames humains que cela a induit, les morts et les déportations. Les articles de L’Humanité, puis de l’Humanité clandestine en font foi.
En 2009, l’institut de la mémoire nationale, a estimé le nombre de morts en Pologne, entre 5,6 et 5,8 millions de Polonais, dont deux millions qui ont péri dans la zone soviétique. En 1970 à Gdansk, la répression communiste, contre les ouvriers des chantiers navals a fait 45 morts et 1165 blessés, sans compter les emprisonnés. Alexandra Viatteau, chercheur et historien, estime à 2 700 000 polonais, morts, victimes des communistes entre 1917 à 1953. (Cf Le déminage des archives soviétiques sur diploweb.com, mai 2001). La répression contre les opposants et l’Église perdurera jusqu’à la fin du régime communiste. On se souvient du général Jaruzelski, lunettes noires, proclamer à la TV polonaise la répression contre les ouvriers grévistes, en décembre 1981.
C’est à l’année 2020, que remonte cette procédure d’interdiction, prise sous la houlette du procureur général et ministre de la justice de l’époque, le conservateur Zbigniew Ziobro, mais ce procès n’a pu parvenir rapidement à son terme, car aucun représentant du Parquet ne venait aux audiences, comme quoi, les réticences et les résistances étaient nombreuses, malgré le fait que ce KPP, n’avait désormais qu’une audience plus que limitée, et ne pouvait mobiliser que quelques milliers de militants.
Ziobro, dans son réquisitoire mettait justement en avant que : « le KPP a des objectifs identiques à ceux d’autres partis communistes du XXème siècle », avec notamment l’introduction d’un système « calqué dur la Russie soviétique ». C’est ainsi, que le Président polonais, Karol Nawrocki a présenté une nouvelle requête le 6 novembre dernier. Il dirigeait, avant son élection comme Président, l’Institut de la mémoire nationale et fit valoir que : « le parti glorifie des régimes criminels tels que le stalinisme...l’idéologie communiste est contraire aux valeurs humaines fondamentales et aux traditions de la civilisation européenne et chrétienne. »
Cette condamnation sans appel du communisme, n’a pas empêché le premier ministre polonais, européiste forcené, Donald Tusk, de manœuvrer politiquement, pour faire désigner Président de la Diète, le parlement polonais, Wlodzimierz Czarzasty, ancien membre du POUP. Czarzasty a soutenu le régime communiste polonais qui a martyrisé son peuple, notamment pour s’en prendre aux membres de Solidarnosc. Ce coup politique a bouleversé la Pologne. L’ancien Président polonais, Bronislaw Komorowski s’est dit « horrifié et offensé », par cette nomination. Car le nouveau président de la Diète s’est aussitôt rangé au côté du pouvoir polonais acoquiné à Bruxelles. Czarzasty avait quitté le POUP, pour rejoindre un conglomérat d’anciens communistes, recasés dans l’Alliance de la gauche démocratique. Alliance objective entre les chantres de l’Europe de Bruxelles et les anciens communistes, on aura tout vu.
En France, le fringant Fabien Roussel, actuellement dirigeant du PC dit « français », interrogé par des jeunes élèves pendant la dernière campagne présidentielle de 2022, avait eu beaucoup de mal à critiquer Staline, le présentant essentiellement comme le vainqueur de la seconde guerre mondiale, et tentant maladroitement de minimiser ses crimes. Dans la même séquence, il avait adulé et Fidel Castro et Che Guevara, des tortionnaires implacables, qui ont ruiné leur île, les présentant comme des libérateurs.
D’ailleurs, sur beaucoup de sites du PC « F », on présente la Chine comme un pays non totalitaire encore. Pourtant, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a, en 2006, voté la condamnation des crimes des régimes communistes, mais le Conseil s’est refusé à faire voter une recommandation au comité des ministres, ce qui aurait permis d’inviter les 46 états membres à adopter une déclaration similaire plus contraignante, il fallait alors une majorité des 2/3 qui n’a pas été atteinte. Bien sûr les partis communistes ont refusé de voter en faveur de ce texte. Dans de nombreux pays de l’Est ou des Balkans, il existe des musées ou des mémoriaux, rappelant les crimes du communisme, comme à Budapest, à Tirana ou à Prague, pas dans les pays de l’Europe de l’Ouest. En 2019, le parlement européen a voté une résolution qui rappelle que : « les régimes communistes et nazis sont responsables de massacres, de génocides, de déportations, de perte en vie humaine et de privations de liberté... »
Comme je l’ai indiqué en épilogue de mon ouvrage sur La désinformation autour du Parti communiste « français », la très grande différence d’avec le nazisme, c’est qu’il n’y a pas eu un Nuremberg du communisme, après 1989 et la destruction du mur de Berlin, quasiment aucun procès, et les anciens communistes qui avaient du sang sur les mains, ont continué leurs activités comme si de rien était. Comme l’a souligné le philosophe Alain Besançon, « l’hypermnésie du nazisme, l’amnésie du communisme », ont été la ligne de conduite depuis 1945. Comme l’a écrit Alain de Benoist dans un opuscule remarquable, datant de 1998, « Communisme et nazisme », « En France, où un parti nazi serait immédiatement interdit, le parti communiste, naguère financé par Staline et qui resta pendant près d’un demi-siècle aux ordres de Moscou, ne se voit contester par personne sa légitimité ». Le PC « F », fut en effet financé par Moscou, de sa naissance en 1921, jusqu’en 1991, comme l’ont démontré les archives moscovites, que Victor Loupan et Pierre Lorrain ont répertorié dans un livre publié en 1994, L’argent de Moscou, l’histoire la plus secrète du PCF, publié chez Plon.
En France « l’antifascisme », « la lutte contre l’extrême-droite », ont brouillé toutes les cartes et continuent à imposer une vision totalitaire communiste de la politique et de l’histoire, c’est le « privilège rouge », comme le dénonce régulièrement Gilles William Goldnadel. Et c’est ainsi que le PC « F », et toute la gauche derrière lui, ainsi qu’une large partie des centres et des droites, continuent de répandre l’idée que le communisme, contrairement au nazisme, partait d’un bon principe. Cette stupidité à toujours cours, sur nos médias, chez beaucoup d’intellectuels. Comme l’a aussi mis en exergue Alain de Benoist : « On voit mal en effet, en quoi il serait moins grave, ou moins condamnable, de tuer ceux à qui l’on a promis le bonheur, que tuer ceux à qui l’on n’a rien promis de tel ». A bien des égards, les Polonais qui ont subi directement le joug communiste, ont bien plus de lucidité et de clairvoyance que bien des hommes politiques français, qui continuent à les soutenir, comme Xavier Bertrand, Dominique de Villepin ou encore Edouard Philippe.
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50 ans de démagogie et de laisser-faire : ils sont tous responsables du chaos actuel !

Pieter Kerstens
Ce n’est un secret pour personne : depuis des décennies, la gauche donne le la ; elle impose ses thèmes et distille ses idées par le biais de l’Éducation nationale, de l’Université, du monde de la culture, des grands médias (journaux, magazines, cinéma, télévision ou encore publicité) ; elle préside aux destinées de la majorité des collectivités territoriales (communes, départements, régions) ; elle influence ou tétanise une bonne partie du centre et de la droite dite républicaine ; mais aussi les institutions européennes : Parlement, Commission, Cour de Justice, Cour des droits de l’homme...
À terme, la France, pour recouvrer sa totale souveraineté, devra quitter l’Union européenne et mettre fin aux contraintes imposées par les bureaucrates de Bruxelles avec la bénédiction des eurobéats et des euro-profiteurs.
De fait, dans le cadre de l’UE, des bourgeois trotskistes aux bourgeois bohêmes, en passant par les bourgeois radicaux-socialistes et les bourgeois "khmers verts", ils sont nombreux à nous avoir infligé leurs doctrines fumeuses (dont nous payons désormais les conséquences). Naguère, les Pisani, les Delors, les Lamy, les DSK, ou encore, actuellement, l’incompétente Ursula von der Leyen, sans oublier les Gonzales, Spitaels, Prodi, Zapatero, Mitterrand, Schröder, Papandréou, etc. ont certifié aux Européens que l’Union serait la garante de leur développement, de leur bien-être et d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Aujourd’hui, ces mêmes Européens voient ce qu’il en est vraiment…
Les élites européistes ont convaincu une majorité des habitants des États membres d’accepter les traités de Maastricht et de Lisbonne, ainsi que l’euro comme monnaie unique. Elles leur ont vendu la mondialisation et la globalisation, ces deux utopies mortifères pour les industries et sociétés de nos pays. Elles ont ouvert les frontières. Elles ont créé les conditions qui permettent à une masse d’êtres humains et de produits (dont beaucoup à bas prix et de mauvaises qualités) d’accéder sans entraves à nos pays. Elles ont imposé les notions de "développement durable" et de "société citoyenne" fondées sur des mensonges à répétition et de vagues promesses (qui, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les reçoivent). Le résultat ? Un champ de ruines !
Notre pays est l’une des grandes victimes des errances idéologiques de ces élites déracinées, hors sol. L’organisation de l’impuissance de l’État par sa mise sous tutelle des institutions de l’UE, l’égalitarisme à tout crin, la pression fiscale excessive, la préférence donnée à la redistribution plutôt qu’à la création de richesse, le déficit budgétaire chronique, la hausse continue de la dette, la perte de compétitivité, la désindustrialisation, la crise agricole, le naufrage de l’école, la perte d’influence dans le monde, la submersion migratoire ou encore l’insécurité croissante sont les fruits empoisonnés de leurs politiques. Mais les fourriers du désastre refusent d’assumer leurs erreurs et leurs fautes ! Ni responsables ni coupables !
Après le sabordage en direct de François Bayrou et de son gouvernement, le 8 septembre, puis celui de Sébastien Lecornu, le 6 octobre, quinze heures seulement après la formation de son cabinet (un triste record), la France se retrouve encore davantage dans l’incertitude. Elle s’enfonce dans la crise, politique, institutionnelle, économique, financière. Plus que jamais, rien ne garantit la mise en œuvre des réformes structurelles profondes qui sont pourtant la seule solution pour mettre un terme au déficit des finances.
La situation est d’autant plus bloquée que cinquante ans de laxisme budgétaire ont rendu nombre de Français dépendants de l’argent public. Convertir à la rigueur un pays qui vit dans le mythe du "tout gratuit" et de "l’argent magique" est une opération osée. Et d’autant plus risquée que la classe politique, dans sa grande majorité, fait preuve, sur ce sujet, d’une irresponsabilité et d’une démagogie à toute épreuve !
La responsabilité première de la catastrophe appartient aux hérauts de la lutte des classes et aux idiots utiles qui n’ont cessé de leur faire la courte échelle. Des lustres durant, ils ont accaparé les leviers du Pouvoir. Ils nous ont infligé leur propagande. Ils nous ont soumis à leurs diktats. Ils nous ont imposé les textes liberticides qui limitent drastiquement toute critique du "politiquement correct" et qui, partant, assurent la pérennité de la "pensée conforme".
Tout leur était dû et ils se sont tout permis. Partout en Europe, du nord au sud et d’est en ouest, la corruption, la prévarication, le trafic d’influence, l’abus de pouvoir ou la dilapidation des deniers publics ont fait des ravages. Les scandales politico-financiers ont rempli les colonnes des journaux et les bancs des tribunaux !
Le règne des élites aux semelles de vents, des idéologues malfaisants, des incapables irresponsables, des profiteurs opportunistes doit cesser. Les citoyens peuvent y mettre le holà. Il leur faut seulement oser penser et agir, mais rapidement ! La crise qui vient, en effet, risque fort de vider les assiettes d’une multitude d’Européens. Or, comme le dit le dicton, « ventre affamé n’a point d’oreilles »… Les semaines et les mois à venir ont tout pour être agités !
Article paru dans le n°71 (automne 2025) de la revue Synthèse nationale (pour vous abonner, cliquez ici)
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samedi, 06 décembre 2025
Aux origines du wokisme
Source Le Salon beige cliquez là
Interview de Reynald Secher, docteur ès lettres, spécialiste de la résistance aux totalitarismes, auteur à succès entre autres de bandes dessinées d’histoire à destination notamment de la jeunesse, à retrouver sur le site Reynald Secher Éditions cliquez ici.
Qu’est-ce que le wokisme ?
Le wokisme est le dernier wagon d’un mouvement qui débute au XIIIe siècle avec le fameux débat entre la foi et la raison, puis se développe à la Renaissance, s’intellectualise au siècle des Lumières, s’épanouit avec la Révolution française et finalement est repris idéologiquement par la gauche universelle contemporaine. Dès lors, nous pouvons affirmer que le wokisme et le fils naturel du socialisme. Dans un premier temps, cette pensée conceptualise l’homme nouveau en rupture avec l’homme ancien et aboutit au nihilisme dont le wokisme est une émanation. Je fais mienne la définition du philosophe français Pierre-Henri Tavoillot qui caractérise le wokisme autour de « l’identité, du genre et de la race dont le principe central consiste à révéler et condamner les formes occultes de domination ». En définitive, il s’agit de nier la nature de l’homme et d’abord son identité.
Comment définir l’identité et comment se reproduit-elle ?
Pour comprendre cette notion d’identité, j’en donne toujours une définition simple valable pour l’homme, la nation et la civilisation. C’est savoir d’où l’on vient (la connaissance de l’histoire), qui l’on est à l’instant T (la connaissance de sa langue), et où nous voulons aller ensemble (connaissance de la philosophie). Dès lors, nous comprenons mieux l’intérêt fondamental des sciences historiques et de la philosophie et la maîtrise de la langue d’où le combat qu’a mené la gauche, en s’appuyant, entre autres, sur Antonio Gramsci, pour détruire la transmission de l’histoire, de la langue française et de la philosophie, piliers fondamentaux.
Quand ce plan a-t-il été énoncé et à quel moment s’est-il mis en place ?
Ce plan s’est mis en place à la Révolution française. Les révolutionnaires ont imposé une ère nouvelle avec un découpage calendaire nouveau (les fameuses décades et la nouvelle appellation des mois de l’année), des prénoms nouveaux (souvent d’inspiration mythologique), etc. Si ce plan est remis en question pour des raisons de circonstances, il sera repris et institutionnalisé par le fameux plan Langevin-Wallon à la fin de la Seconde guerre mondiale. Étant ici précisé que Langevin et Wallon étaient deux intellectuels communistes militants. Le principe est simple : ces grands réformateurs d’un nouveau genre veulent régénérer les Français par l’enseignement, pilier de la société. Pour réussir ce pari à plus ou moins long terme, ils mettent en place un système de recrutement du corps professoral basé non plus sur la connaissance mais l’idéologie d’où le fait que la majorité du corps professoral en France (plus de 90 %) est automatiquement de gauche. De nos jours, même des journaux reconnus comme le Monde l’affirment ou le reconnaissent. Puisque la connaissance n’est plus requise pour enseigner, l’effondrement scolaire et universitaire est général à la fois chez les enseignants et chez les élèves et/ou étudiants. En 2022, dans le classement PISA, la France affiche les résultats les plus faibles jamais enregistrés pour le pays puisqu’elle se situe en 23ème position sur les 38 pays membres de l’OCDE. C’est la raison pour laquelle des enseignements se développent de plus en plus parallèlement à l’enseignement public telles que les écoles privées hors contrat.
Comment est-ce possible ?
Citons trois moyens mis en place qui ont rendu possible l’effondrement de l’enseignement:
– Tout d’abord, au niveau du recrutement qui passe obligatoirement par le concours écrit et oral. À l’écrit, le postulant peut passer à travers le contrôle : il suffit qu’il produise une copie idéologiquement à gauche. Je connais cette méthode puisque je l’ai moi-même utilisée. À l’oral, c’est beaucoup plus difficile car le piège se referme. Vous pouvez avoir ainsi une note de 18 à l’écrit et une note de 1 à l’oral. Je connais plusieurs personnes qui ont été dans cette situation, situation qu’elles ne comprennent pas. Pire, même la tenue vestimentaire compte : je citerai encore le cas d’une connaissance qui la première fois est venue en tailleur pantalon et s’est fait recalée et la seconde fois, s’est présentée en pantalon troué avec les cheveux teints en rose et elle a eu de très bons résultats. Ceux qui affirment que l’enseignement français manque d’enseignants mentent. Le problème est dû exclusivement aux conditions de recrutement. Pire, le rebelle peut-être sanctionné par divers moyens qu’il soit enseignant ou cadre, y compris par l’exclusion arbitraire. Je citerai l’expérience vécue en 2024 par le directeur de l’établissement de l’Immaculée Conception, Christian Espeso, suspendu par la rectrice de l’académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure. Celle-ci lui reprochait, entre autres, l’utilisation du terme de « génocide » dans un cours d’histoire sur la Révolution française et l’organisation par son établissement d’une conférence faite par un intervenant (en l’occurrence votre serviteur) « défendant cette approche révisionniste de l’histoire ». Tout est dit ici en quelques mots. Cette dame oublie que je suis docteur d’État de l’université de Paris IV, gradé de la plus haute distinction universitaire qui m’a été délivrée par sept professeurs prestigieux.
– Ensuite, au niveau du contenu obligatoire des cours. Je ne peux que conseiller de parcourir les livres scolaires, lorsqu’il y en a encore, pour se faire une idée sur cet aspect des choses. Je prendrai un seul exemple, celui de la Révolution française, où le cas de la Vendée n’est même plus abordé, voire la période de la Terreur est carrément occultée, présentant ainsi la Révolution de 1789 uniquement comme la libération des peuples opprimés par l’Ancien régime. Je rappelle que le lycée se conclut par un premier examen universitaire, le baccalauréat, dont la finalité est de vérifier si l’élève rentre bien dans le cadre idéologique.
– Enfin, les méthodes utilisées pour enseigner l’histoire, le français et la philosophie s’appuient sur des méthodes dites globales ou semi-globales et non plus sur l’enseignement chronologique ce qui fait perdre tout repère à l’élève. À titre d’exemple, interrogez aujourd’hui un jeune de 16 ans sur la date du sacre de Charlemagne ou de Napoléon, il sera incapable de vous répondre car incapable de les situer chronologiquement.
Concrètement, comment cette méthode s’applique-t-elle en histoire ?
Les quatre piliers de la transmission de l’histoire sont : la chronologie, les hommes et les femmes, les événements et la cartographie. L’enseignement a brisé ces piliers pour mettre en place la méthode thématique. Par exemple, les professeurs enseignent l’évolution du statut des femmes à travers les siècles ce que les élèves ne peuvent comprendre car ils ne connaissent pas les différentes périodes de l’histoire. En outre, l’histoire est devenue une matière idéologique. Je reprends l’exemple de la Révolution française qui est totalement idéalisée car enseignée comme le passage de l’obscurantisme à la lumière, c’est-à-dire le progrès. Pour faire passer ce message, considéré comme essentiel, tout est permis : il n’y a plus aucune vérité historique, tout est mythifié, exit la grandeur de la France, les hommes exceptionnels qui ont traversé l’histoire, la créativité architecturale, scientifique, artistique, etc. L’histoire de France est devenu un roman national au sens strict du terme. Je prends encore un exemple : le mythe du soldat Bara qui n’est absolument pas mort comme un héros tué par les « méchants brigands », même l’adjudant-général Desmarres sous les ordres duquel il se trouvait n’est pas clair sur les circonstances de sa mort.
À la lecture des livres d’histoire, chacun ne peut qu’être sidéré de leur contenu et choqué de l’enseignement de telles inepties.
Dès lors, nous comprenons mieux les attaques systématiques de ces wokistes, autoproclamés leaders d’opinion, contre les musées classiques, les émissions de radio ou de télévision, les parcs à thème comme le Puy du fou, les banquets comme ceux organisés par le Canon français, les spectacles historiques, etc. C’est dans ce contexte de déformation du réel et de censure mémorielle que s’inscrivent les polémiques actuelles autour de deux spectacles qui retracent notre histoire millénaire. Le premier, La Dame de Pierre, écrit et mis en scène par un jeune de 28 ans, Corentin Stemler, retrace l’histoire du plus célèbre monument au monde, la cathédrale Notre-Dame de Paris, à travers une gigantesque fresque historique et musicale. Pour contrecarrer la tournée nationale du spectacle, la CGT Spectacle organise systématiquement des appels à la grève et des manifestations « antifascistes » afin d’empêcher sa représentation sous prétexte qu’il véhiculerait une vision « xénophobe » et « masculiniste » de l’histoire. Le second, Murmures de la Cité, créé en Auvergne au Centre National du Costume de Scène (CNCS), est un spectacle qui rend hommage à notre histoire fondatrice et que certains tentent depuis ses débuts de mystifier, d’étouffer par tous les moyens en dépit du droit et malgré les recours, tant il rétablit avec force la vérité que l’on voudrait cacher. Le fondateur, un jeune de 25 ans, Guillaume Senet, subit une véritable persécution tant au niveau personnel que professionnel puisqu’il se retrouve au chômage.
Tous les moyens sont bons pour empêcher le déroulement efficace des manifestations culturelles jugées fascistes, xénophobes etc. Je citerai encore un exemple que j’ai vécu personnellement : mon exclusion de plusieurs salons littéraires, les menaces de mort par décapitation ou cinq balles dans la tête par affichage sur la voie publique etc. Il est à souligner que les plaintes auprès des services compétents sont toutes classées sans suite, même si les coupables sont notoirement connus. Face à la volonté de promouvoir notre histoire à travers l’art du spectacle, ces mêmes wokistes assoient leur nouvelle vision historique à travers des spectacles aberrants tel que celui que nous avons pu découvrir lors de l’ouverture des Jeux olympiques en juillet 2024, étant précisé que ces spectacles sont financés par l’État et bénéficient du soutien indéfectible des médias mainstream.
Dans votre conférence, vous parlez d’un « mémoricide ». Comment ce concept s’articule-t-il aujourd’hui avec les dérives wokistes ?
Le wokisme fait œuvre de mémoricide par nature. Tout ce qui concerne l’avant est à détruire, y compris sur le terrain, d’où les attaques aux œuvres d’art, aux monuments, et en ce moment aux crèches, aux sapins de Noël, aux messes. Nous sommes à l’aube d’événements inénarrables, sauf si l’État et la justice, comme aux États Unis, y mettent un frein.
Votre thèse sur le génocide vendéen a été farouchement combattue pendant des décennies. Voyez-vous dans cette opposition un ancêtre du wokisme actuel ?
Oui, bien sûr. La négation des événements qui se sont déroulés en Vendée sous la Révolution française participe du wokisme puisqu’elle consiste à occulter volontairement des faits qui dérangent car remettant en question la vision idéalisée de la Révolution française qui se voulait indivisible et universelle.
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Trump alerte sur l’effacement civilisationnel de l’Europe : fin des migrations de masse, retour aux frontières, et priorité à l’Occident

La rédaction de Breizh-Info (cliquez ici)
La nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine, publiée vendredi par la Maison-Blanche, acte un tournant radical : pour Donald Trump, le véritable danger pour l’Occident n’est pas seulement militaire ou économique, mais civilisationnel. Et c’est l’Europe, gangrenée par l’immigration de masse, qui incarne la déchéance.
Le ton est donné dès l’introduction. « Nous mettons l’Amérique d’abord dans tout ce que nous faisons », écrit Donald Trump en préface du nouveau document de stratégie de sécurité nationale, dévoilé vendredi 6 décembre 2025.
Mais cette fois, les avertissements dépassent largement les frontières américaines. C’est l’Europe que vise frontalement la Maison-Blanche : un continent à la dérive, menacé d’un effondrement identitaire, rongé par l’immigration incontrôlée, la censure idéologique et la stérilité démographique.
« Si les tendances actuelles se poursuivent, l’Europe sera méconnaissable dans 20 ans ou moins », avertit le texte.
Immigration de masse = menace stratégique
La Maison-Blanche est claire : la fin des migrations de masse devient un objectif stratégique de premier ordre. Le document considère désormais le contrôle des frontières comme un pilier central de la sécurité nationale américaine, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la défense contre la Chine. Trump va plus loin : il parle d’« invasions » à nos frontières, et de désintégration lente des nations européennes, causée par des politiques migratoires suicidaires, imposées par des élites déconnectées.
Le texte dénonce :
- la perte des identités nationales,
- la chute des taux de natalité autochtones,
- la transformation ethnoculturelle des sociétés occidentales,
- la répression de l’opposition politique au nom de l’inclusivité,
- et la « censure de la liberté d’expression » dans les pays européens.
L’OTAN bientôt non-européenne ?
Le document va jusqu’à interroger la pérennité de l’OTAN en tant qu’alliance civilisationnelle.
« Il est plausible que, d’ici quelques décennies, les membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens. »
Une remarque lourde de sens : si les pays européens deviennent des territoires multinationaux sans identité définie, l’alliance transatlantique perd sa cohérence historique.
Trump contre l’Europe bruxelloise
Au-delà de l’immigration, le rapport fustige la bureaucratie européenne et son obsession pour la « régulation étouffante », ainsi que son incapacité à défendre ses peuples :
- Pas de contrôle aux frontières.
- Une natalité en chute libre.
- Une technocratie méprisante.
- Et des peuples qu’on muselle au nom du progressisme.
Washington appelle l’Europe à « redevenir européenne », à retrouver sa confiance civilisationnelle, et à rompre avec son modèle de société ouverte à tout, sauf à son propre héritage.
La réaction allemande n’a pas tardé. Le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a dénoncé des « leçons inutiles venues de l’extérieur » concernant la liberté d’expression ou la souveraineté.
Mais les peuples, eux, ne réagissent pas. Trop occupés à subir le réel : explosion de l’insécurité, submersion migratoire, déclin scolaire, effondrement démographique.
Et aux États-Unis, Trump capitalise sur cette fracture civilisationnelle entre dirigeants et dirigés, des deux côtés de l’Atlantique.
Faut-il voir dans cette stratégie une déclaration de guerre culturelle à l’Europe progressiste ? Peut-être. Mais surtout, il s’agit d’un appel au réveil pour ceux qui, sur notre continent, n’acceptent pas de voir l’Europe se dissoudre dans un mélange indistinct de peuples, de cultures et de religions.
Car Trump, lui, ose nommer ce que les autres taisent : le remplacement démographique, l’échec du multiculturalisme, et la faillite morale d’un continent qui refuse de se défendre.
Le débat est lancé. L’Europe saura-t-elle encore répondre ? Les Américains ont Donald Trump. Les Européens Nathalie Loiseau et Valérie Hayer. Pas franchement la même compétition.
09:54 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Une jeunesse sous l’emprise des raves-parties

Thierry DeCruzy, auteur de Démondialiser la musique
À Rennes en mars dernier, l’affaire de la rave-partie à côté du Live Club 1998 avait abouti au licenciement de celui qui gérait la sécurité des lieux. Sans procédure judiciaire contre ses dispositions professionnelles, il a subi les conséquences d’un lynchage médiatique. Les organisateurs de la rave illégale, eux, n’ont pas été inquiétés. Cet événement met en évidence un front musical et le mécanisme d’emprise sur la jeunesse européenne opéré par les raves-parties. Consommateur de la musique fournie par l’industrie musicale dès son plus jeune âge, l’auditeur ne choisit pas ce qu’il écoute, comme pour l’alimentation ou l’habillement, ses choix sont conditionnés par des techniques éprouvées depuis l’enregistrement et l’avènement des musiques mortes. Elles sont venues concurrencer les musiques vivantes, celles qui sont produites naturellement par le chanteur ou le musicien. Si l’on veut s’affranchir de cette dépendance, généralement occultée, il est indispensable d’en connaître les mécanismes.
Un détournement de techniques sonores traditionnelles
Dans les raves-parties, des murs d’enceintes diffusent à grande puissance, autour de 130 dB, une musique électronique constituée d’un montage de pistes sonores sur un rythme variant environ entre 120 et 140 BPM (battements par minute), permettant ainsi à des danseurs de tenir toute une nuit, voire davantage. Au repos, le rythme cardiaque est de 70 à 80 BPM. Les effets hypnotiques produits par les sons sont aggravés par la consommation de stupéfiants, visant à modifier l’état de conscience des danseurs afin de les faire entrer en transe et leur permettre de s’évader de la réalité. Cette recherche de la transe combinant le rythme musical et les drogues renvoie aux techniques chamaniques ancestrales, où l’on utilisait le plus souvent des instruments à percussion pour entretenir un rythme envoûtant, combiné avec l’alcool ou des champignons hallucinogènes, et provoquer ainsi le changement d’état. Avec les musiques électroniques, les techniques sont identiques, mais les effets sont amplifiés par la technologie. En effet, dans le cadre d’une cérémonie chamanique, le rituel se déroule avec des instruments musicaux naturels, dans une communauté organique et il est validé par ses autorités. Dans le cadre des raves, les sons sont générés électroniquement et amplifiés artificiellement par un DJ qui en adapte les effets en étant au contact des participants.
Reprise d’un rythme vaudou
Délibérément ou pas, la technique a déjà été utilisée par les musiciens de rock et le témoignage sur le guitariste Jimi Hendrix, auteur de la chanson Voodoo Child (enfant vaudou), en donne une illustration. Les paroles du refrain sont explicites : « Ne soyez pas en retard / Parce que je suis un enfant vaudou enfant vaudou / Seigneur sait que je suis un enfant vaudou ». Kwasi Dzidzornu alias Rocky Dijon, joueur de conga d’origine ghanéenne dont le père était prêtre vaudou, a joué aux côtés d’Hendrix. Il explique : « Une des premières choses que j’ai demandées à Jimi était d’où il tenait le rythme vaudou… Beaucoup des rythmes que Jimi jouait à la guitare étaient très souvent les mêmes rythmes que mon père jouait lors des cérémonies vaudou. La façon dont Jimi dansait au rythme de ce qu’il jouait me rappelait aussi les danses cérémonielles sur les rythmes que mon père jouait pour Oxun, le dieu du tonnerre et de la foudre. Cette cérémonie est appelée « Voodooshi ». »
La transe jusqu’à la mort
Bien évidemment, la technique ne s’enseigne pas dans des manuels, tout se fait à l’imitation. Quand un rythme et un assemblage de sons fonctionnent, ils sont repris. Les DJ ne possèdent pas de compétences particulières dans les domaines psychique, magique ou sanitaire pour encadrer ces pratiques : ils se contentent, au contact de la foule des danseurs, d’ajuster les rythmes et les fréquences pour amener le public à un état de conscience modifié, dans un contexte où les drogues sont consommées sans limite afin de faciliter la fuite hors de la réalité. Ces techniques conduisent les jeunes auditeurs à devenir dépendants de ces musiques, et à passer ainsi sous le contrôle mental de ces modernes sorciers du son. Dans ces festivités, il n’est pas rare de relever des morts, comme en juillet dernier en Lozère, en février dernier dans les Hautes-Alpes ou en mars 2024 dans le Maine-et-Loire. Cette musique minimaliste, c’est-à-dire quasiment réduite à un rythme, sans compositeur ni partition, donne l’illusion d’appartenir à une communauté sans contrainte, d’être libre, d’échapper à la réalité en accédant à d’autres états de conscience. Elle fournit un dérivatif et comble le vide existentiel d’une jeunesse insatisfaite des idéaux proposés par la société mondialisée.
Un quadrillage de l’Hexagone
Importé d’Angleterre, le phénomène des raves-parties est apparu en France au tout début des années 1990. Ponctuellement autorisées dans les grandes villes, ces musiques peuvent réunir des centaines de milliers de jeunes. À Paris, la Techno Parade rassemble environ 300 000 participants chaque année depuis 1998. Celle de Berlin dépasse le million, et a initié le concept dès 1989. Ces chiffres donnent un aperçu de l’emprise exercée par ces musiques sur la jeunesse européenne. Des Français comme David Guetta, Bob Sinclar ou Daft Punk sont des noms bien connus de ces immenses festivités musicales. Pour répondre à la demande (de transe), l’offre s’est démultipliée en investissant le monde rural. Concrètement, un regroupement est organisé autour d’un « sound system » (collectif de techniciens et d’artistes chargés de l’organisation), dans un endroit propice. Ces rassemblements étant clandestins, le lieu est tenu secret et annoncé au dernier moment sur les réseaux sociaux afin de compliquer l’intervention des autorités. Les « teufeurs » se regroupent devant des murs d’enceintes diffusant des rythmes en continu et à grande puissance.
L’installation des raves-parties dans les campagnes élargit l’emprise sur la jeunesse et dégrade durablement le monde rural. Tous les départements sont touchés avec une centaine de raves par fin de semaine durant toute l’année. Ce quadrillage de l’Hexagone fournit une offre accessible aux jeunes citadins sans repères, avec une centaine de participants jusqu’à 10 000 comme dans la plus grande rave de France dans le Lot. Ces chiffres montrent que l’ampleur du phénomène est sous-estimée. Grâce à la technique, les effets de l’envoûtement ne sont plus individuels, mais collectifs.
Revendiquer un droit à la fête libre
Plus de trente ans que ça dure. Ces rassemblements donnent la mesure des moyens mis en place pour maintenir la jeunesse sous emprise psychique. C’est illégal et médiatiquement interdit par les préfets, encadré par les gendarmes et la Croix-Rouge : « autant de monde rassemblé, c’est du jamais vu ». Les raves sont organisées pour des citadins qui tiennent des discours écolo mais qui ravagent les campagnes, méprisant les paysans et la nature. Leur illusion de liberté est entretenue par la musique qu’ils écoutent et imposent aux ruraux. Les paysans sont littéralement pris en otage. Ces ravages amplifient ceux de l’économie mondialiste qui vise à industrialiser l’agriculture française en éliminant les petits exploitants.
Le phénomène des raves a connu une augmentation après la pandémie de 2020. Il est probablement à l’origine de la récente réaction des préfectures dénoncée par des manifestations pour un soi-disant « droit à la fête libre ». Intervenant comme des relais de l’appareil d’État, les médias conformistes renforcent cette illusion. Ainsi début mai, un journaliste de Libération titrait : « Free parties : la fête libre toujours hors-la-loi ». Si la manipulation est grossière, elle permet d’invoquer la liberté pour masquer une mise sous contrôle de la jeunesse européenne, un asservissement psychique par la technologie sonore.
La com des préfets
Ainsi, les interventions des préfets relèvent plus de la communication que d’une réelle volonté d’éradiquer ces nuisances. Si des actions ont effectivement empêché des rassemblements dans l’Aveyron ou en Centre-Manche, dans le Gard, ils n’ont pas pu empêcher les dégâts. À part l’effet d’annonce, rien de changé pour les raves qui vont pouvoir tranquillement continuer à maintenir la jeunesse sous emprise. Il serait pourtant facile de régler définitivement le problème. Abrutis par les drogues et les sons, les raveurs ne sont pas en état de résister aux gendarmes. Près de Saumur où ils sont intervenus, les gendarmes ont saisi du matériel et verbalisé des infractions. En effet, le matériel de sonorisation indispensable pour ces festivités est détenu par des structures parfaitement identifiées, bien souvent des intermittents du spectacle dont le statut privilégié accorde beaucoup de disponibilités. Il serait donc très simple d’agir auprès des quelques professionnels habitués de ces rassemblements pour les empêcher de nuire. Les teufeurs se mettent où ils veulent pour étaler leurs nuisances sans trop de problèmes. Par contre, le particulier n’a pas le droit de faire sa rave chez lui. Récemment en Bretagne, la fête d’anniversaire a fait trop de bruit, l’organisateur a été verbalisé. Sans défendre celui qui nuit à son voisinage par ses festivités sonores, que ce soit dans son logement ou dans les espaces publics, on observe que l’État sait être efficace contre les nuisances sonores mais qu’il est sélectif dans la répression. Là où l’environnement sonore des campagnes était constitué de bruits naturels et humains, la ville a apporté une concentration de sons et une augmentation du volume sonore. Pour les raves-parties, une question de salubrité publique, d’écologie et de sécurité, l’État suscite une gestion cosmétique des préfets sans ordonner les mesures qui règleraient définitivement le problème.
Un front culturel abandonné
Les techniques sonores utilisées dans les raves-parties se retrouvent dans les autres styles exploités par l’industrie musicale, mais les raves offrent la particularité d’être organisées directement par le consommateur. Contrairement aux concerts et aux festivals qui imposent de lourdes organisations, leur modèle est économique et éprouvé depuis des décennies, donnant une apparence de liberté. L’État républicain condamne officiellement ces rassemblements, mais ne fait rien pour les empêcher car c’est un moyen efficace d’emprise sur la jeunesse. Véritable cancer sonore, les raves rongent la jeunesse majoritairement européenne qui y participe très sélectivement. En effet, le rap vise des publics plutôt d’origines africaines. On peut y voir comme un programme, celui d’abrutir par la techno les jeunes européens au point de les rendre incapables de se défendre et avec le rap de pousser à la violence les jeunes africains.
Cette musique électronique traduit un besoin qui se retrouve dans d’autres courants musicaux, celui de fournir un substitut à l’élimination des repères traditionnels. Ces grandes transes collectives donnent l’illusion d’appartenir à une communauté sans contraintes, assumant l’illégalité. La musique est l’indispensable catalyseur. Le mondialisme exploite un envoûtement collectif, d’autant plus efficace qu’il est inconscient et ignoré. L’objectif est transparent : par la musique, implanter des repères sociétaux dans la jeunesse, conditionnant des options politiques. Face à cette emprise, aucun argument rationnel n’a prise. Ce combat culturel oublié est vital, son occultation participant de l’échec des courants politiques dissidents depuis des décennies.
Source : Polémia, cliquez ici.
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vendredi, 05 décembre 2025
Jared Taylor et Nick Fuentes, deux Amériques qui se battent à fleurets mouchetés

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées
Il y a des soirs où la politique mondiale s’invite sur la table de la cuisine où je prépare une hampe que le boucher m’a vendue sans la parer, un régal que seuls les Argentins apprécient. À Léchiagat, j’ai remplacé depuis longtemps la radio avc les fréquences maritimes par un écran posé près de l’évier. Là où mon oncle marin écoutait autrefois les bulletins météo de l’Atlantique nord et les bavardages entre les bâteaux de pêche, je laisse défiler les monologues d’un jeune Américain à la mèche sombre qui répond à ses abonnés comme on bavarderait au comptoir d’un fast food, Nick Fuentes.
Sous le hoodie de Nick Fuentes, c’est une autre Amérique qui gesticule, celle des fils de la classe moyenne blanche qui ont remplacé les clubs de débat par les live streams, les tracts par des mèmes et les livres brochés par des flux ininterrompus de paroles. Il parle vite, plaisante, invective, lance sur un ton désinvolte des affirmations qui feraient rougir plus d’un éditorialiste parisien, tout en gardant ce sourire de garçon de chœur qui jure qu’il ne veut au fond que le bien de son pays.
Un de ses auditeurs lui a demandé l’autre soir ce qu’il pensait de Jared Taylor et de la dernière conférence de son association American Renaissance, organisée dans un parc national, quelque part dans le Tennessee, non loin de Nashville. Je m’attendais à une révérence, j’ai entendu une imitation. Fuentes a pris une voix plus grave, a grossi les traits, a caricaturé la diction posée de Taylor, a exagéré sa manière de peser les mots lorsqu’il parle de races, de QI, de séparation. Le ton restait amical, presque affectueux, pourtant la distance se marquait, celle qui sépare deux générations d’une même famille de pensée.
Car ces deux hommes appartiennent à la même galaxie idéologique, mais ils n’occupent pas la même orbite. Jared Taylor est le gentleman sudiste, formé dans les bonnes écoles, parlant un anglais lisse, presque victorien un japonais prfait et un excellent français, qui veut habiller le racialisme de la dignité du club et de la bibliothèque. Nick Fuentes est l’enfant de l’ère numérique, ironique, catholique revendiqué, plus ouvertement antisémite, qui joue avec le scandale comme d’autres jouent avec les effets sonores. Les tensions entre eux sont anciennes, nourries surtout par la "question juive". Taylor, fidèle à une ligne qu’il veut stratégique, refuse de faire des Juifs les boucs émissaires centraux de la décadence américaine. Fuentes, lui, a bâti sa réputation en transgressant précisément ce tabou.
Curieux de savoir ce qui se cachait derrière cette taquinerie, j’ai quitté la cuisine, pour ainsi dire, pour me rendre à la source. Direction le site d’American Renaissance (signalé en vain comme dangereux et à éviter par le moteur de recherches) et le texte de l’intervention prononcée par Jared Taylor à sa conférence de novembre 2025. Rien de l’exubérance vocale de Fuentes, ici. Un discours écrit, charpenté, didactique, avec ce mélange d’ironie froide et de sérieux moral que les Américains savent encore manier lorsqu’ils parlent à ce qu’ils imaginent être la conscience de leur peuple.
Taylor commence par s’en prendre à ce qu’il appelle « l’expérience américaine » et à l’« exceptionnalisme » dont les élites de Washington aiment se bercer. Il raille l’idée que les États-Unis auraient suspendu les lois de la nature humaine et découvert la formule magique d’un pays où toutes les races vivraient ensemble dans une harmonie perpétuelle. Il compare l’Amérique à la France, cette France qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, a enchaîné empires, monarchies, républiques, comme un laboratoire politique en surchauffe. L’Argentin que je suis ne peut s’empêcher de sourire, nos propres régimes ont souvent tenu moins longtemps qu’un hiver patagon.
Vient ensuite un long développement sur ce que Taylor considère comme l’échec du « projet multiculturel ». Hypocrisie des élites qui prêchent la diversité sans en subir les effets, écoles où les enfants blancs ne sont plus que des îlots linguistiques au milieu d’une marée de langues étrangères, quartiers où ceux qui chantent les vertus du vivre ensemble ne mettent jamais les pieds. Les traits sont forcés, le tableau volontiers caricatural, pourtant tout Européen ayant traversé certains quartiers de Londres, de Bruxelles ou de Seine-Saint-Denis reconnaîtra des accents familiers dans cette dénonciation du double discours.
Taylor en arrive alors à ce qu’il considère comme le tournant, l’élection de Donald Trump en novembre 2024, son retour au pouvoir après le mandat Biden. Il détaille, avec une précision presque comptable, ce qui, à ses yeux, constitue une rupture. Fermeture réelle de la frontière sud, effondrement du nombre de clandestins libérés dans le pays, diminution de la population née à l’étranger, restriction drastique du droit d’asile, mise à l’écart des organisations militantes qui dictaient depuis des décennies la politique « antiraciste » des agences fédérales, renversement, par décrets, de l’édifice DEI, ce système de préférences raciales et sexuelles que l’administration avait peu à peu étendu à tous les secteurs.
À lire cette litanie, on a l’impression que Taylor coche consciencieusement toutes les cases du programme rêvé par un électorat blanc inquiet, voire obsédé, par la démographie. Il le fait d’ailleurs sans euphorisme, en reconnaissant que ces mesures demeurent fragiles, toutes ou presque dépendantes d’ordres exécutifs que le prochain président démocrate pourra annuler d’un trait de plume. C’est ici que l’auteur bascule du constat vers la prophétie. Il imagine 2028, la probable victoire d’un nouveau candidat progressiste, la reprise de l’immigration, la criminalisation accrue de toute organisation blanche, la marginalisation accélérée de ceux qu’il appelle les « vrais Américains », c’est à dire ceux de souche européenne.
L’issue qu’il propose ne relève plus de la politique ordinaire, mais d’une sorte d’utopie sécessionniste. Taylor ne croit plus possible de « reconquérir » les États-Unis entiers. Il juge irréversible la transformation démographique du pays et ne croit pas réaliste d’expulser des millions de non Blancs, même au nom d’une antériorité historique des pionniers européens. Il envisage donc un autre scénario, que l’on pourrait résumer ainsi, sauver des morceaux d’Amérique plutôt que tout le continent, encourager la formation d’enclaves, de comtés, de villes, voire de petits États où une majorité blanche cohérente, organisée, assurerait une sorte d’autonomie de fait, une souveraineté rampante, à l’abri d’une législation fédérale hostile.
Dans une bouche européenne, ce projet évoquerait les rêveries des séparatistes de salon que moquait déjà Oswald Spengler lorsqu’il rappelait qu’aucune carte ne se trace sans sang. Taylor, lui, s’efforce de présenter cette perspective comme un processus pacifique, presque administratif, une migration intérieure de Blancs racialisés vers des zones rurales ou des petites villes conservatrices, notamment dans le Sud et le Midwest. Il parie sur la lassitude de l’État fédéral, qui selon lui ne trouverait ni les moyens ni la légitimité pour briser des enclaves qui n’auraient violé aucune loi, puisque leur simple existence reposerait sur la liberté de mouvement et d’association.
Écouté depuis une cuisine bretonne, ce projet a quelque chose d’irréel, de presque pastoral une sorte de sionisme pour Européens. On imagine ces familles blanches quittant les métropoles tentaculaires pour aller repeupler un comté du Tennessee, comme d’autres quittent la région parisienne pour s’installer dans le Kreiz Breizh, et l’on mesure à quel point la question raciale, aux États-Unis, a progressivement remplacé la question sociale. Là où nos campagnes se vident parce que les emplois disparaissent, les siennes se rempliraient, dans la vision de Taylor, parce que l’obsession identitaire prendrait le pas sur tous les autres critères de choix.
La fin de son discours prend, comme souvent chez les Anglo Saxons, un ton quasi homilétique. Il en appelle à l’honneur, mot qui sonne aujourd’hui presque archaïque dans la langue française, rappelle que les ancêtres des Américains blancs ont tenu Marathon, Tours, Vienne ou Blood River, exhorte ses auditeurs à se hausser à la hauteur de ce patrimoine héroïque. L’ennemi n’est plus ici un autre peuple, c’est la fatigue, la honte inculquée, la résignation. La fonction du chef, dit il en substance, n’est pas seulement d’avoir raison, c’est d’incarner un type humain que d’autres voudront imiter.
C’est précisément sur ce point que l’écart entre Jared Taylor et Nick Fuentes réapparaît. Taylor croit encore à la force du style, de la tenue, de l’exemplarité personnelle, comme si l’on pouvait arracher des milliardaires conservateurs ou des classes moyennes apeurées en leur montrant des hommes droits, bien mis, bien mariés, figures d’un vieux patriotisme blanc ragaillardi. Fuentes appartient à un autre monde, celui des jeunes hommes qui considèrent que la respectabilité est une faiblesse, que le costume de bonne coupe est un déguisement, et que la seule façon de se faire entendre passe par la provocation, le sarcasme, la mise en scène de soi.
Vu d’Europe, cette rivalité amicale ressemble à un débat interne d’un courant que nos médias réduisent volontiers à une caricature uniforme. Il serait tentant de choisir son camp, le gentleman ou le bateleur, le stratège calculateur ou le gladiateur numérique. Je me garderai bien de trancher. L’un et l’autre expriment, chacun à sa manière, la même angoisse, celle d’une majorité qui prend conscience qu’elle ne l’est plus, ou ne le sera bientôt plus, sur sa propre terre. L’un et l’autre donnent des réponses que notre tradition européenne hésite encore à reprendre à son compte.
De la Bretagne, où les querelles identitaires se jouent encore sur les panneaux bilingues des routes départementales, à l’Argentine de mon enfance, qui a rêvé d’être une Europe transplantée au sud de l’équateur avant de découvrir qu’elle n’était ni tout à fait l’une ni tout à fait l’autre, j’observe l’Amérique des Taylor et des Fuentes comme un avertissement plutôt que comme un modèle. On ne peut pas éternellement nier les appartenances sans provoquer un jour des réveils brutaux. On ne peut pas non plus faire de la couleur de la peau le seul principe d’ordonnancement d’un monde où, contrairement à l’Europe, la coexistance de groupes différents a été la norme..
Il me reste alors l’image initiale, cette cuisine bretonne où l’on entend, par l’intermédiaire d’un écran, les échos d’une conférence tenue dans un parc national américain. Un jeune catholique au nom de famille hérité d’un conquistador, rit en imitant un vieux patricien protestant. Un intellectuel américain explique à un parterre conquis pourquoi son pays ne sera plus jamais une patrie pour les siens. Le vent souffle dehors sur la pointe de Léchiagat, la marée monte, la vieille Europe écoute, attentive. Il lui appartient de comprendre ce qui, dans ces voix lointaines, annonce son propre avenir et ce qu’elle doit, au contraire, laisser au Nouveau Monde, comme un symptôme de ses propres ruptures.
Source : Breizh-Info, cliquez ici.
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Pourquoi les grandes puissance se font la guerre

C’est paradoxalement un professeur d’université de Chicago, John Mearsheimer, qui nous apporte l’analyse la plus pertinente du chaos qui règne dans le monde actuellement. Aujourd’hui deux conflits majeurs animent la planète, les Etats-Unis contre la Russie en Europe et ces mêmes Etats-Unis contre la Chine avec comme pierre angulaire Taïwan. Une longue histoire qui ne date pas d’aujourd’hui et dont les Etats-Unis sont la cheville ouvrière. Décryptage
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Source : Le Monde diplomatique, août 2023.
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jeudi, 04 décembre 2025
Culture et médias : la fin du monopole politiquement correct ?
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Thierry DeCruzy
Baisse générale des subventions
Les associations se lamentent sur la baisse de leurs subventions. L’Etat et ses relais n’ont plus les moyens d’entretenir leurs clientèles. Malgré des budgets considérables, les médias échouent à mobiliser la population. Un exemple, en mai dernier, TF1 parrainait la Soirée de l’engagement dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris, dorures, buffet, spectacle, personnalités « inspirantes », dont une ancienne ministre, avec Hapsatou Sy et Rokhaya Diallo, Nour… Jean-Luc Romero, président du Groupe SOS qui a fait fortune sur la nouvelle pauvreté des années Mitterrand, tenait un discours convenu sur l’accueil de l’autre, la lutte contre les discrimination et autres valeurs fortes. L’assistance ne dépassait pas les 400 personnes et au bout d’une heure aucune collecte de fonds n’avait encore été lancée, signe que ce n’était pas la priorité. Pourtant invitante, la maire de Paris ne s’était même pas déplacée. Cette débauche de moyens publics est à comparer avec les Nuits du Bien Commun organisées depuis 2017, dans 15 villes de France. A Paris, les donateurs sont réunis à l’Olympia (jauge 2000 places). Dénoncées, ces collectes de fonds sont les cibles de campagnes médiatiques largement relayées… qui n’ont jamais dissuadé les donateurs, bien au contraire. Le rapprochement est éloquent entre l’abondance de moyens d’Etat à l’Hôtel de ville de Paris et une opération sur des moyens privés.
Culture : financements privés mieux que subventions
Financé à l’origine par une de ces levées de fonds, le spectacle musical Notre-Dame de Paris a été lancé avec les bénévoles en 2023 au Palais des Congrès de Paris. Deux ans plus tard et pour répondre au succès, les bénévoles sont devenus professionnels et se produisent dans les Zenith de France, sans aucune subvention. Ces artistes formés au Puy-du-Fou montrent qu’il est possible de financer un spectacle sur des fonds privés, donnant ainsi une édifiante leçon à des professionnels de la culture qui ne vivent qu’accrochés à des subventions.
Le film Sacré-Cœur montre que le cinéma peut exister sans subvention et produire un film qui touche un public, malgré ou grâce aux attaques qui le visent : interdiction d’affichage dans les métros et les gares, interdiction de projection à Marseille condamnée par le Tribunal administratif. Les polémiques contribuent à pousser l’audience d’un film dénigré, voire ignoré des médias ordinaires. Ces crispations traduisent le désarroi de sentinelles idéologiques démunies face à la contestation de leur hégémonie.
Le phénomène est similaire pour les médias d’Etat. Régulièrement secoués par des scandales dont les responsables ne sont pas sanctionnés, inondés de subventions insuffisantes à maintenir leur train de vie, ils sont incapables de s’adapter aux évolutions de la clientèle. Il suffit d’observer comment les kiosques à journaux parisiens se sont transformés en magasins de souvenirs, reléguant la presse à un rôle d’accessoire.
Les familiers de Polémia se souviennent du Bobard d’Or décerné à l’AFP en 2025, avec un Bâillon d’Or pour l’ARCOM, « l’autorité publique indépendante garante de la liberté de communication », comme c’est indiqué sur son site.
Les chiffres officiels des audiences ne doivent pas tromper. Comptabiliser la clientèle des brasseries et des EHPAD dans lesquels sont installés des écrans peut entretenir l’illusion, mais il est des signes autrement révélateurs. Depuis la garde à vue de Delphine Ernotte en juin et l’affaire Legrand-Cohen en septembre, les médias subventionnés sont entrés dans une zone de turbulences. En plus du rapport de la Cour des comptes, les indicateurs sont inquiétants, ainsi la chute d’audience de France Inter avec 500 000 auditeurs perdus en 1 an ou sur TF1 une baisse des recettes publicitaires de 10 à 15 %, de plus France Télévisions (budget de 3 milliards d’euros par an) doit gérer pour 2026 une baisse de dotation publique actuellement annoncée à 65 millions d’euros, assortie d’un effort de 150 millions d’euros pour absorber le déficit 2025. Les salariés ont de quoi s’inquiéter. Du côté de la dissidence, Pierre-Alexandre Bouclay, président de Radio Courtoisie, révélait que 10 millions d’euros lui avaient été proposés pour racheter la radio, car son audience ne cesse de progresser, même avec ses fréquences limitées. Les chiffres n’ont rien de comparable, mais ils éclairent les tendances.
Médias : la créativité est dans la dissidence
En effet, la dissidence fait preuve de créativité dans un contexte économique particulièrement défavorable. De nouveaux titres ont lancé des formules innovantes, uniquement sur des financements privés. Bolloré et Stérin sont régulièrement dénoncés, alors que de nombreux projets s’appuient en réalité sur une multitude de petits donateurs privés qui ont montré leur résilience à les soutenir. Un exemple de ces formules, le trimestriel de 150 ou 180 pages relayé par des vidéos en ligne et des sites d’actualités. L’argent ne coule pas à flots, les moyens sont comptés, mais les journalistes sont motivés et ne ménagent pas leurs peines. Les lecteurs, et les abonnés, suivent, délaissant les formules dépassées. Question de s’adapter, les subventionnés sont à la peine.
Dans les médias on ne joue pas à armes égales, car les administrations donnent souvent l’impression de sortir de la neutralité de rigueur. Très en pointe, la Commission paritaire des agences de presse, un service dépendant du ministère de la Culture, délivre une attestation indispensable pour accéder aux tarifs postaux de presse, être distribué dans les points de vente et bénéficier de la défiscalisation des dons. Ses décisions sont opaques et pourraient relever de la sanction politique. Ainsi France-Soir avait déjà perdu sa reconnaissance comme organe de presse en septembre 2023, il la récupère en justice pour la reperdre en juillet 2024, une procédure de contestation est toujours en cours. Autre cas, suite à des plaintes de SOS Racisme et SOS Homophobie (classées sans suite), La Furia a perdu la sienne en juillet dernier, excluant le titre de nombreux points de vente. Une question écrite d’un député RN à la ministre de la Culture début novembre est en attente de réponse. Hors cadre réglementaire, ce couperet est devenu à périodicité variable, anciennement délivré pour 5 ans, il est maintenant accordé pour 1 an ou plus, c’est selon.
Si cela ne suffisait pas, les banques interviennent sournoisement en fermant arbitrairement les comptes bancaires. C’est pratique, aucune justification n’est requise. Les titres les plus exposés sont devenus performants dans ce nouvel exercice de la recherche d’une banque d’accueil, délai 1 mois maximum.
Sortie du tunnel en vue ?
Ces artifices échouent à museler les journalistes dissidents et mieux encore ne dissuadent même pas des jeunes de s’engager dans le combat périlleux pour la liberté d’expression. En 2005, l’ancien dissident soviétique Vladimir Boukovski comparait l’Union européenne à l’Union soviétique. Comme le montrent les quelques exemples présentés, les autorités françaises sont contestées dans leurs bastions historiques que sont la culture et les médias. La veille de la chute du Mur, personne ne voulait y croire. Le nouveau Mur est en train de tomber.
Source : Polémia - cliquez ici.
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Les vierges de la démocratie progressiste

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées
Le vent d’ouest s’était levé tôt ce matin, un vent saumâtre qui remontait les quais du port du Guilvinec avec un bruit d’écailles froissées. Je m’étais réfugié au bar des Brisants, à la pointe de Lechiagat, cette presqu’île où la terre hésite avant de replonger dans le vide. Derrière la vitre, l’élévateur à bateaux, immense carcasse bleue dressée vers le ciel, m’apparaissait comme un menhir d’acier, un dieu moderne dressé contre le ciel, comme si les hommes avaient voulu rivaliser avec la mer, toujours souveraine.
Je lisais, dans le calme battu par les rafales, une longue enquête publiée par Joel Kotkin et Samuel J. Abrams dans RealClearInvestiga
Je relisais certains passages comme on remonte une sonde métallique du fond de l’eau, avec inquiétude, car ce qu’ils décrivaient aux États-Unis n’a rien d’un phénomène lointain. On en devine déjà les secousses en Europe, dans nos universités saturées de discours de déconstruction et dans les métropoles où l’individualisme devient religion civique.
L’article de Kotkin et Abrams montrait comment les femmes célibataires et sans enfants votent massivement pour le Parti démocrate, à près de soixante huit pour cent selon les sondages de CNN. Cette adhésion ne relève pas seulement de la question de l’avortement ou d’un progressisme pavlovien, elle s’inscrit dans une transformation plus profonde.
Les auteurs soulignent que ces femmes sont les premières victimes d’un basculement intellectuel survenu au sein de l’université américaine. Une révolution tranquille, dont les campus ont été le laboratoire puis le tremplin. Les études de genre explosent, les facultés se féminisent, la pensée critique se transforme en un catéchisme où l’homme hétérosexuel devient figure du mal. La famille traditionnelle est implicitement présentée comme suspecte, la maternité comme une entrave, le mariage comme un archaïsme.
C’est ainsi que se fabrique un type d’individu parfaitement conforme à l’idéologie dominante, une femme disciplinée par les injonctions du féminisme universitaire. Elle ne croit plus aux hommes, ne croit plus en la complémentarité, ne croit plus au foyer, ne croit plus à la transmission, et parfois ne croit plus en la réalité biologique qui l’habite.
Elle croit en revanche au salut politique, à la mobilisation permanente, au rôle nourricier de l’État. Elle devient la consommatrice idéale des récits progressistes, celle que nourrit le désir d’appartenance, cette sève psychologique si profondément féminine dont les propagandes modernes savent tirer parti. Le féminisme y trouve ses meilleurs bataillons.
Je contemplais l’élévateur bleu, immobile dans la bourrasque, et je pensais à ces femmes en apparence si libres, mais prisonnières d’un modèle de vie où la liberté est confondue avec la solitude.
Car les chiffres que rapportent Kotkin et Abrams sont implacables.
L’Amérique compte quarante deux millions de femmes adultes vivant seules, et une femme sur six atteint la fin de sa vie féconde sans avoir connu la maternité. Le nombre de foyers sans enfants explose, tandis que les grandes métropoles deviennent des archipels d’individus isolés.
Ces femmes ont été encouragées à renoncer à tout ce qui fut longtemps une part stable de la condition féminine, non par contrainte mais par pression culturelle. L’université les a formées à penser que la maternité les diminue, que l’homme est un adversaire ou un prédateur, que la famille est un piège, et que le bonheur se trouve dans la profession, l’indépendance, la cause.
Elles l’ont cru.
Et puis le temps passe. On ne rattrape jamais ce que l’on n’a pas vécu. On se retrouve à trente cinq ans dans un studio de Manhattan, à quarante cinq ans dans un immeuble de Boston, à cinquante ans dans un quartier gentrifié de Los Angeles, avec un chat, des diplômes et un laboratoire intérieur silencieux. On se découvre mortelle. On se demande qui viendra au cimetière.
Les sociétés qui promeuvent cette trajectoire sacrifient des générations entières sur l’autel d’un progressisme abstrait. Elles transforment la psychologie féminine en une mécanique électorale.
En Europe, ce glissement est déjà visible. Les grandes villes françaises, allemandes, suédoises, sont devenues des habitats pour femmes seules, diplômées, progressistes, travaillant dans les métiers du soin, de l’administration, de la culture, toutes professions dépendantes d’un État toujours plus vaste. Elles votent pour le système qui garantit leur indépendance matérielle et leur solitude organisée.
Cette nouvelle classe féminine joue contre elle même. Elle marginalise les hommes, réduit le désir masculin à une menace, pathologise la différence des sexes, et croit servir sa liberté en détruisant les structures qui l’ont portée. C’est un phénomène que Spengler aurait sans doute lu comme un signe du Fäulnis, une décomposition lente du tissu vital des civilisations.
Pourtant, au pays de Lechiagat comme à travers l’Europe, je vois aussi autre chose. Je vois des femmes qui refusent ce destin stérile. Je vois celles que les journalistes de gauche appellent avec mépris les trad wives, les épouses traditionnelles, les femmes qui revendiquent la maternité comme une joie, la famille comme une cathédrale, l’homme comme un compagnon et non comme un ennemi.
Je vois des femmes jeunes, lucides, qui observent le naufrage démographique de l’Occident et comprennent que la liberté ne se trouve pas dans la solitude mais dans l’engagement, dans le don de soi, dans la construction patiente d’un foyer. On trouve sur Instagram un joli reflet de cette tendance dans memoires de campagne, un blog personnel d’une mère de famille que je suis régulièrement.
Je vois des militantes de droite, des Européennes, des Américaines, qui défendent la famille, la transmission, l’enracinement. Elles savent qu’elles portent en elles la possibilité d’une renaissance. Elles ne sont pas des victimes, elles sont des fondatrices.
Et au fond, une consolation demeure. Les idéologies gauchisantes ne font pas d’enfants. Elles parlent, elles manifestent, elles s’indignent, mais elles ne se reproduisent pas. Elles s’éteignent naturellement, comme une braise pauvre dont personne ne veut raviver la lumière.
Le vent frappait toujours la vitre lorsque je refermai mon ordinateur. L’élévateur bleu se dressait, stoïque, face à la mer. Il m’apparaissait comme l’image inverse de notre époque, une structure solide qui soutient les bateaux au moment où ils quittent l’eau, un bras d’acier tendu pour éviter qu’ils ne s’écrasent.
Je me disais qu’il faudrait peut être des femmes de cette trempe pour relever nos nations.
Source : Breizh-Info, cliquez ici.
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mercredi, 03 décembre 2025
L’inévitable victoire russe en Ukraine – Conférence de Sylvain Ferreira à Lille le 13 décembre 2025
La section E&R Nord-Pas-de-Calais recevra Sylvain Ferreira le samedi 13 décembre à 14 h 30 à Lille pour une conférence intitulée « L’inévitable victoire russe en Ukraine ».
Plus de trois ans après le déclenchement de l’opération militaire spéciale par le Kremlin, la victoire russe se dessine chaque jour un peu plus comme l’avaient annoncé de nombreux observateurs sérieux, mais marginalisés par la presse aux ordres. Alors que les bastions stratégiques de Pokrovsk et de Koupiansk sont tombés aux mains des Russes, combien de temps l’armée ukrainienne exsangue pourra-t-elle encore tenir, avant l’inévitable victoire du Kremlin ? Sylvain Ferreira, historien, fondateur et animateur du réseau Veille stratégique, va tenter de répondre à cette question.
La conférence débutera à 14 h 30 et sera suivie d’une séance de questions/réponses et d’une dédicace.
Entrée : 10 euros
Inscription obligatoire sur le site ladll.fr
L’adresse exacte vous sera communiquée le matin même par courriel
Présence d’une buvette et d’un stand Kontre Kulture
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Décès de notre ami Michel Vrignaud
Nous venons d’apprendre le décès de notre ami Michel Vrignaud, le 22 novembre 2025 aux Sables-d’Olonne à l’âge de 85 ans. Michel. Ce grand catholique traditionnel, usé par une longue maladie, avait dit dernièrement : « J’attends la Toussaint, ensuite je vais rejoindre notre Père à tous ! ». Le monde de la mer et de l’aventure vient de perdre ce doyen de la plongée sous-marine aux quatre coins du monde et des périples subsahariens. Grand historien et archéologue sous-marin, il avait été récompensé plusieurs fois au Festival de l’image sous-marine. Jusqu’au bout, Michel aura été sur tous les fronts pour sublimer notre France Chrétienne éternelle.
R M B
16:19 Publié dans Nous avions un camarade... | Lien permanent | Commentaires (0) |
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La Russie n'est pas notre ennemi
Un article de Bruno Mégret publié sur Polémia (cliquez ici)
Le conflit entre l’Ukraine et la Russie continue d’agiter la presse et les politiciens. Des points de vue antagonistes sont présentés, parfois de manière violente, et la Russie – qui a envahi militairement l’Ukraine, c’est indéniable – est présentée comme un ennemi absolu pour les Français et les Européens. Sur ce sujet complexe, Polémia donne la parole à toutes les voix, à toutes les visions, à tous les discours. Vous retrouverez ci-dessous un texte de Bruno Mégret. Un texte engagé qui mérite d’être lu, quel que soit son avis sur ce conflit.
Polémia
De l’opération de communication à la guerre ?
On assiste depuis quelque temps à une opération apparemment orchestrée visant à établir un antagonisme durable entre l’Union européenne et la Russie. Macron, toujours désireux de faire croire qu’il existe, en rajoute lourdement, parlant de l’ennemi russe. Il a même envoyé le chef d’État-major des armées tenir un discours des plus alarmistes aux maires de France réunis en congrès, leur annonçant qu’il fallait demander aux Français de se préparer à la guerre et donc au sacrifice de leurs enfants. Indépendamment des bénéfices que Macron espère sans doute tirer de l’atmosphère d’anxiété qu’il essaye de diffuser dans la société française, cette prise de position n’a aucun sens. La Russie n’est nullement un pays ennemi.
La Russie est un pays européen
Certes, ce n’est pas un pays politiquement correct, pas plus que la Chine, l’Inde, le Japon, ou les États-Unis de Trump, mais c’est en revanche un pays européen à part entière, par sa population, sa culture et son histoire qui se sont entrecroisés au cours des siècles écoulés avec ceux de la France. Qui peut dire que Dostoïevski, Tchékhov, Tolstoï, Tchaïkovski, Stravinsky ne font pas partie du patrimoine de notre civilisation européenne ? C’est de surcroît une puissance très complémentaire du bloc que constitue l’Union européenne. La Russie est en effet un pays très peu peuplé au regard de l’immensité de son territoire et doté en revanche de ressources considérables en matières premières et en énergies fossiles, alors que l’Europe densément habitée en est presque totalement dépourvue. Par ailleurs, la Russie est, comme l’Europe, soumise sur son flanc sud à la pression du monde musulman. L’intérêt de l’Europe était donc de nouer avec la Russie des liens étroits de coopération dans le domaine de l’économie, de la sécurité et de la culture et non de la renvoyer vers la Chine. La menace pour l’Europe, ce n’est pas la Russie mais le monde musulman. La menace ne vient pas de l’est mais du sud. Et malheur aux politiques qui se trompent d’ennemi !
L’agression russe a été voulue par le prédécesseur de Trump
Si telle avait été la vision de Macron et des Européens, la guerre en Ukraine n’aurait jamais pu avoir lieu. Il faut rappeler en effet que ce sont les Américains qui ont voulu cette guerre. Fortement investis dans le pouvoir ukrainien, ils ont multiplié les provocations à l’égard de la Russie, affirmant à maintes reprises que l’Ukraine allait entrer dans l’Otan et dans l’Union européenne et refusant dans le même temps toutes les offres de négociation avancées par les Russes, lesquels proposaient une conférence pour la paix et la sécurité en Europe. Dès lors, Poutine a estimé, comme l’avaient prévu les stratèges de l’État profond américain, qu’il devait attaquer l’Ukraine rapidement, avant qu’elle n’entre dans l’Otan. Les Américains n’ont d’ailleurs pas fait preuve d’une grande imagination : ils ont piégé Poutine comme ils avaient piégé Saddam Hussein en le poussant à envahir le Koweït pour pouvoir ensuite le discréditer et finalement l’envahir et le détruire. Dans l’affaire ukrainienne, il en va de même : il s’agissait de pousser la Russie à attaquer l’Ukraine pour discréditer le régime de Poutine et pour couper tous les liens entre la Russie et l’Union européenne, comme ils ont coupé le pipeline Northstream qui alimentait l’Allemagne en gaz russe.
La Russie avait des droits légitimes
En réalité, les Américains se sont comportés vis-à-vis de la Russie comme avec l’Irak, sans prendre en compte la nature même du peuple qu’ils veulent subjuguer. Ils n’ont pas admis que l’Ukraine n’est pas pour la Russie un pays comme un autre : c’est une partie d’elle-même puisque la Russie est, avec la Biélorussie et l’Ukraine, l’héritière de la Rus’ de Kiev, l’État slave qui s’est imposé du IXᵉ au XIIIᵉ siècle à l’est de l’Europe et dont la capitale était Kiev.
De plus, la Russie avait des motifs de se protéger des Occidentaux, le but ultime des chefs de l’État profond américain étant de faire éclater la Fédération de Russie en petits États où pourrait être installée selon eux une démocratie politiquement correcte soumise à Washington.
Enfin, si Poutine est à la tête d’un État autoritaire, ce n’est pas un État totalitaire. Il y a des élections et il y règne à bien des égards plus de liberté de pensée qu’en France. En réalité, ce mode de gouvernement est adapté au peuple russe lequel, d’ailleurs, soutient majoritairement le régime. À vrai dire, les Russes n’ont guère connu que l’imperium soviétique et l’empire des Tsars. Les quelques années de démocratie politiquement correcte ont été synonymes de désordre et de corruption.
Les Européens auraient dû se désolidariser des États-Unis
Les pays de l’Union européenne n’auraient donc jamais dû s’opposer à la Russie au motif que Poutine ne cochait pas toutes les cases de la Cour européenne des droits de l’homme. Ils auraient dû traiter avec ce grand pays pour ce qu’il est et non par rapport à nos critères prétendument moraux. C’est ce que font les hommes d’État.
Ils auraient donc dû s’opposer à la manœuvre américaine qui était d’ailleurs implicitement dirigée contre eux et, sans se soucier des États-Unis, répondre positivement à la proposition de Poutine d’une conférence sur la paix et la sécurité en Europe. Dans ce cadre, ils auraient dû considérer l’Ukraine et la Biélorussie comme deux pays de transition entre le monde russe et l’Union européenne, et accepter que l’Ukraine devienne un pays neutre n’ayant pas vocation à entrer ni dans l’Otan ni dans l’UE, ce qui n’a rien de déshonorant car tel est le statut de la Suisse et tel a été pendant longtemps le cas de l’Autriche. Une telle posture aurait émancipé l’Europe de la tutelle américaine, apaisé les Russes, évité la guerre en Ukraine et consolidé les économies européennes par une coopération fructueuse avec la Russie, notamment pour son approvisionnement en énergie fossile.
Si Macron avait été un homme d’État et non un trublion pathétique et dangereux, il aurait dû, au nom de la France, prendre l’initiative de ce basculement géostratégique. Il aurait ainsi donné à la France un rôle de leadership en Europe et aurait évité des centaines de milliers de morts et des centaines de milliards d’euros de destruction en Ukraine.
L’Union européenne et la Russie, une alliance naturelle
Le problème, c’est qu’il n’y a apparemment plus d’homme d’État en France ni en Europe. Personne dans la classe politique ne semble avoir de vision de notre avenir, personne n’ouvre de perspectives qui réconcilieraient les peuples européens avec leur histoire et leurs valeurs. Pourtant, dans le monde multipolaire qui s’annonce, l’Europe doit s’ériger en une puissance autonome avec comme alliés la Russie d’un côté et les États-Unis de l’autre.
Le monde occidental, disons le monde blanc, qui a dominé d’une façon ou d’une autre l’ensemble de la planète, doit faire face à un choc des civilisations qui n’aura sans doute rien de très amical. Aussi est-ce de l’intérêt de ces trois composantes que chacune d’elles soit forte et agissante pour faire face aux nouveaux pôles de puissance et aux civilisations qu’ils portent.
Encore faut-il, pour mettre en œuvre une telle perspective, renouer avec les règles immémoriales de la politique et donc se libérer de l’idéologie incantatoire et déconstructiviste de l’état de droit national ou international, enfermant les peuples et leurs dirigeants dans l’idéologie abêtissante et suicidaire du politiquement correct.
12:18 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Macron tente de contrôler l’information, pour tous nous contrôler !

Un communiqué de Reconquête!
Emmanuel Macron veut décider ce que vous avez le droit de croire. Il appelle ça la « labellisation des médias ». Traduction : lui choisit qui dit la vérité. Vous, vous obéissez.
Le dictateur Staline avait un mot pour ça : « Les idées sont plus dangereuses que les fusils. Nous ne laissons pas nos opposants avoir des fusils. Au nom de quoi devrions-nous les laisser avoir des idées ? »
Macron a bien appris sa leçon.
Qui seront les bénéficiaires de cette "labellisation" ?
- France 2, dont le magazine d’information Complément d’enquête vient d’être épinglé pour des informations largement tronquées ou orientées (sur le Sénat et… sur CNews) ?
- BFMTV, qui avait grossièrement accusé les Gilets Jaunes d’arracher des pavés, alors qu’ils avaient été enlevés pour des travaux de voirie ?
- France Inter, dont le journaliste Patrick Cohen a été pris en flagrant délit de vouloir influer sur les élections municipales à Paris ?
Macron n’en est pas à son coup d’essai. Déjà il avait tenté de faire passer la "loi Avia" pour contrôler les réseaux sociaux. Heureusement, la mobilisation immédiate des Français avait permis de la repousser.
Il remet le couvert ? Nous devons nous y opposer de toutes nos forces, en faisant monter la mobilisation.
Ce n’est pas au président de la République de décider quels sont les "bons" et les "mauvais" médias.
Prétendre certifier une information, c’est instaurer une vérité officielle. Un véritable Ministère de la Vérité. C’est un scandale et un grave danger pour les Français.
C’est de votre devoir de les alerter et de vous mobiliser avec tous les signataires de la pétition que nous venons de lancer, avant qu’il ne nous soit plus permis de nous exprimer.
La manœuvre de Macron, c’est tout le contraire d’une démocratie ! Les idées doivent pouvoir s’exprimer librement sans que le pouvoir en place bâillonne tout ce qui ne lui plaît pas.
NON au contrôle de l’information !
NON au Ministère de la Vérité !
Dès maintenant, signez et faites signer la pétition - Cliquez ici.
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La Charte de Munich de 1971 mise en lambeaux 50 ans après !
François Floc'h
Suite aux propos délirants d’Emmanuel Macron pour annoncer sa volonté de "labelliser" les diffuseurs d'informations, les commentaires vont bon train sur les plateaux télé et dans les salles de rédaction. Dans le camp médiatique conservateur, l'inquiétude est grande de voir la liberté éditoriale être verrouillée par l’État à travers des officines créées à cette fin.
Mais jamais, ces intervenants, journalistes ou commentateurs, ne font référence à la Charte de Munich signée en novembre 1971 qui traite de la déontologie journalistique. Cette charte semble totalement ignorée de ces professionnels (*). Et pourtant, elle énonce simplement, en termes clairs, les dix devoirs et les cinq droits des journalistes.
Pas étonnant que ce code professionnel soit mis au rencart tant il a été mis en lambeaux au fil des ans. Par les journalistes eux-mêmes, par les lois liberticides votées, la main sur le cœur, par les députés ! Mais aussi par les juges des différentes instances juridiques nationales et supranationales.
Il n'est donc pas nécessaire d'en commenter le contenu. Pour prendre conscience du saccage volontaire de cette charte, il suffit simplement d'en citer le contenu !
Les dix devoirs du journaliste
Chaque journaliste doit :
1 – Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
2 – Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
3 – Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.
4 – Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
5 – S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
6 – Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
7 – Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
8 – S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
9 – Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
10 – Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Les cinq droits de la charte
1 – Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception en vertu de motifs clairement exprimés.
2 – Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.
3 – Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience.
4 – L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journaliste.
5 – En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.
En 1971, cette charte fut signée par les syndicats de journalistes des 6 pays du Marché commun, par la Fédération internationale des journalistes, par l'Union nationale des syndicats de journalistes français.
En 2009, pour contourner cette charte, un autre projet de code déontologique fut présenté par dix "sages" cornaqués par Bruno Frappat du Monde qui n'a jamais brillé par sa neutralité journalistique.
Et aujourd'hui, c'est le grand gourou Macron qui cherche à museler la libre parole. Pour que personne ne puisse dévoiler ses turpitudes ?
(*) La Charte de Munich, j'en ai appris l'existence en 2006 lorsque j'ai porté plainte contre deux journalistes de Ouest France pour défendre la mémoire de mon père. Ils ont été relaxés ! Dans ma grande naïveté, je n'avais pris conscience de l'efficacité des guillemets pour créer de fausses citations et se dégager ainsi de toute responsabilité !
11:22 Publié dans François Floc'h | Lien permanent | Commentaires (0) |
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mardi, 02 décembre 2025
Ukraine : Drôle de drame

Dans un entretien au Figaro Magazine, avec Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique, Pierre Lellouche nous explique dans quelle galère se retrouvent les Européens face au problème ukrainien. Isabelle Lasserre se demande si on n va pas vers un nouveau Munich ?
Pierre Lellouche. - « Munich » , c’est en effet la grille de lecture adoptée par la plupart des médias occidentaux en 2022, notamment en France : Poutine est un nouveau Hitler, Zelensky, lui, est Churchill : il combat seul pour nous. Il est « la première ligne de défense » de l’Europe libre… Biden, lui, parlait à Varsovie d’une « guerre du bien contre le mal ». Pour faire bonne mesure, on assure aujourd’hui que si l’Ukraine tombe, nous serons les prochains sur la liste. Sauf que cette lecture est erronée. Elle ignore la complexité des neuf cents ans d’histoire entre ces deux peuples slaves et l’imbrication de leurs relations. Cette guerre est une guerre de sécession de l’Ukraine par rapport à la Russie, en même temps qu’une guerre civile et qu’une guerre indirecte, par procuration, entre l’Otan et la Russie. De surcroît, même s’il rêve désormais d’un nouveau congrès de Vienne qui accoucherait d’un monde postoccidental avec son allié chinois, Poutine, malgré tous ses travers, n’a rien à voir avec Hitler et son idéologie raciale.
À l’issue de tout cela, ce que je crains, ce sont deux choses : soit un accord imposé par Trump qui sera pire que ce que les Ukrainiens auraient pu obtenir lors des négociations de 2022, soit une prolongation du conflit qui pourrait à tout moment entraîner l’Europe entière dans l’engrenage d’une escalade non contrôlée. Ce n’est donc pas 1938 ou 1939, mais 1914. À savoir qu’un groupe d’États, qui ne veulent pas d’une guerre mondiale, se retrouvent entraînés, par une erreur de calcul de l’un d’eux et par la mécanique des alliances, dans un engrenage qui conduit à la guerre. Je le redis : plus cette guerre dure, plus elle porte en germe le risque d’une escalade. Les Ukrainiens, après l’échec de la contre-offensive ukrainienne de juin 2023, ne peuvent pas militairement regagner les territoires perdus. Ils manquent cruellement d’armes et surtout d’hommes.
Le nombre de déserteurs dépasse désormais celui des recrues et la population ukrainienne a fondu de 52 millions à l’indépendance en 1991 à moins de 38 millions aujourd’hui, le quart de la population de la Russie. La vérité est que nous sommes depuis des mois dans le déni de la défaite annoncée de l’Ukraine, parce que cette défaite est devenue aussi la nôtre. Et nous continuons à nous tromper, en entretenant l’illusion que nous allons gagner cette guerre ou que si nous ne la gagnons pas, nous aurons à combattre la Russie en Estonie ou en Pologne dans cinq ans ! Or, l’Ukraine ne gagnera pas, et nous perdrons avec elle, sans même être en position de médiateur avec la Russie. Il faudra pourtant bien vivre avec ce pays une fois la guerre terminée, car la Russie ne disparaîtra pas. L’Europe, et particulièrement la France, devra donc renouer un dialogue et penser la sécurité commune du continent. C’est sur cet enjeu qu’il faut travailler aujourd’hui, plutôt que de rejouer 1938. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure.
(…) Isabelle Lasserre a globalement raison dans son analyse de Trump. Il se désintéresse complètement de l’Ukraine. La seule fois où il s’y est impliqué, lors de son précédent mandat, c’était pour une affaire de basse politique intérieure, concernant le fils de Joe Biden qui était employé par une société de gaz ukrainienne. Trump avait proposé à Zelensky, qui venait d’être élu, d’échanger l’inculpation de Hunter Biden par le procureur de Kiev contre la livraison de missiles antitank Javelin. L’affaire avait fuité, entraînant une très désagréable procédure de destitution… C’est dire si Trump n’aime ni l’Ukraine ni Zelensky, et manifeste une préférence évidente pour Poutine. L’Europe ne l’intéresse pas non plus, sauf pour vendre ses armes et du gaz à la place du gaz russe. Depuis février, Trump a changé de position à de multiples reprises… Mais ce qu’il cherche avant tout, c’est un deal.
Il a essayé de convaincre Poutine de s’arrêter en acceptant dès le sommet d’Anchorage, le 15 août dernier, l’essentiel des exigences russes. Mais Zelensky, soutenu par les Européens, avait alors refusé et l’on semblait se diriger vers une cinquième année de guerre, entièrement financée cette fois par les Européens. L’élément nouveau aujourd’hui, c’est que, outre la dégradation de la situation militaire sur le terrain cet automne, Zelensky est cerné par une énorme affaire de corruption impliquant ses plus proches. On parle de détournement de 100 millions d’euros, de cuvettes de WC en or massif, de fuite en Israël de l’associé de Zelensky… Les services américains ayant probablement intercepté la totalité des échanges, Zelensky n’est plus vraiment en position de bloquer ce qui est déjà dénoncé, y compris à Paris, comme une « capitulation »… D’où l’ultimatum de huit jours, « jusqu’à Thanksgiving » imposé par Washington, dans le dos des Européens.
Que peuvent faire les Européens ? Peuvent-ils s’opposer au plan de paix de Trump ?
P. L. – À ce stade, on voit mal comment les Européens pourraient s’opposer au plan de paix américano-russe, faute de pouvoir construire une alternative crédible et pas seulement des incantations et des discours. Poursuivre la guerre, comme le souhaitent certains, nécessite des armes que les seuls Européens ne peuvent pas produire, mais aussi beaucoup d’argent. Au moins 70 milliards d’euros par an. L’Europe n’en a pas les moyens, à l’exception peut-être de l’Allemagne. Autrement dit, même si les Ukrainiens acceptent de continuer à payer la note du sang, il est douteux que nous soyons capables de financer et d’armer l’Ukraine sans les Américains. Nous avons déjà dépensé environ 175 milliards d’euros depuis le début de la guerre, et il faudra ajouter au moins 60 milliards cette année. L’Amérique partie, nous voici donc avec la note d’un conflit que nous ne contrôlons aucunement, mais dont l’issue sera extrêmement négative pour nous. Tel est le prix politique que je redoutais depuis le premier jour : celui d’un engagement sans réflexion stratégique, où l’issue est déterminée par des acteurs extérieurs comme Trump et Poutine ; nous voici coincés au milieu du gué et nous devrons payer les conséquences.
Existe-t-il un risque de poursuite de la guerre après un éventuel cessez-le-feu ?
Instruits par l’Histoire, les Ukrainiens attendent aujourd’hui de véritables garanties de sécurité. Mais ils risquent une fois encore d’être déçus… Le projet d’accord américain exclut l’entrée dans l’Otan, mais prévoirait une formule voisine du fameux article 5 de l’Alliance. Reste à savoir si cela suffira, d’autant que le projet d’accord prévoit de plafonner l’armée ukrainienne… Il faut plutôt concevoir un plan de reconstruction, similaire à celui envisagé pour Gaza, avec un système intérimaire où des puissances extérieures viendraient à être déployées comme des Casques bleus, pour garantir la stabilité le long de la ligne de front. La tâche sera difficile, car il subsistera des irrédentistes.
Source : Le figaro magazine 30/11/2025
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La menace confiscatoire
La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol
Le 23 octobre 2025 se tenait à Bruxelles un nouveau conseil regroupant les chefs d’État et de gouvernement des États-membres de l’Union prétendue européenne. Le principal débat portait sur le sort des actifs de la Banque centrale russe gelés depuis le début de la guerre avec l’Ukraine.
On estime que la Russie aurait placé en Occident avant-guerre environ trois cents milliards d’euros. Ce montant comprendrait les avoirs souverains, soit les réserves de la Banque centrale, et les fonds privés qui appartiennent aux personnalités russes soumises aux sanctions occidentales.
Les experts pensent encore que ces sommes bloquées se répartissent très inégalement entre le Luxembourg, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Belgique. Le royaume belge concentrerait la plus grande majorité des actifs souverains russes en raison de la présence à Bruxelles, son siège légal, d’Euroclear, un établissement central de dépôt des titres. Société de droit privé, Euroclear est une entreprise financière qui travaille en toute confiance avec les banques centrales, les banques et les fonds d’investissement de la planète. Ils déposent de manière dématérialisée des obligations, des produits financiers, des actions et des investissements. Son dépôt global pèserait 42 500 milliards d’euros en titres ! Euroclear détiendrait 193 milliards d’euros d’actifs russes bloqués.
Une partie du Conseil dit européen aimerait s’emparer de ces fonds. L’argent ainsi confisqué servirait de gage au prêt de réparation à l’Ukraine. Or le Premier ministre fédéral belge, le national-centriste flamand Bart De Wever, s’y oppose résolument. Il craint à juste titre que cette première historique de s’approprier les actifs d’un autre État n’entraîne de fâcheuses répercussions politiques, financières, économiques, sociales, diplomatiques et juridiques. Le dirigeant belge exige donc de ses partenaires un mécanisme solide de garantie capable de rembourser Euroclear si jamais Moscou parvenait à rapatrier en Russie ses placements. Les discussions se poursuivent. La direction d’Euroclear entend par ailleurs contester devant les tribunaux toute confiscation des avoirs russes. Elle sait qu’une telle mesure anéantirait la confiance des déposants.
Les négociations portent aussi sur un prêt de réparation gagé sur le fonds souverain de la Norvège. Bien que non-membre de l’Union pseudo-européenne, Oslo participe à l’OTAN, à l’Espace économique européen et à la zone Schengen. Grâce aux hydrocarbures en mer du Nord, le royaume scandinave disposerait grâce à ce fonds plus de 1 700 milliards d’euros ! Les eurocrates ont déjà prévu d’utiliser les intérêts de ces avoirs russes (soit plus de cinq milliards d’euros) pour aider l’Ukraine.
Les réticences du chef du gouvernement belge sont légitimes. La saisie illégale des avoirs d’État russe et leur utilisation à l’effort de guerre seraient considérées comme des actes délibérés de belligérance avec des conséquences imprévisibles. Cet acte de piraterie internationale constituerait enfin un terrible et néfaste précédent pour la population française.
La France croule sous la dette et les déficits. Au lieu de trancher, de tailler et de sabrer dans les dépenses inutiles et problématiques (subventions faramineuses aux partis politiques, aux syndicats, aux associations déviantes, etc.), les politiciens ne cachent plus leur envie de détourner ce gigantesque magot que représente l’épargne des Français. Pour le premier semestre 2025, le taux d’épargne des particuliers atteignait près de 19 %, d’où un patrimoine financier des ménages estimé à 6 430 milliards d’euros !
Le 2 avril 2024, l’inénarrable députée Verte de Paris, Sandrine Rousseau, suggérait de combattre la dette publique en contraignant les épargnants français à renflouer ce tonneau des Danaïdes. Elle n’est pas la seule à lorgner sur les économies d’une vie de labeur. L’apparentée Verte, Sophie Taillé-Polian, députée du Val-de-Marne et adhérente à Génération.s, le groupuscule de Benoît Hamon, développe une autre obsession. Outre son fantasme psychotique de fermer CNews et d’écraser le groupe médiatique Bolloré, elle envisage, début novembre, de piller l’épargne afin de financer la nationalisation de l’économie hexagonale et la réindustrialisation. « Récupérer l’épargne des Français pour qu’elle soit réinvestie dans le productif et non dans le financier, se justifie-t-elle, c’est remettre en selle notre modèle social. » Faire les poches des Français au nom du sinistre pacte républicain tout en refusant la fermeture des frontières et en acceptant tous les migrants du monde est fort audacieux.
Corrélons ces deux infâmes propositions avec d’autres qui expriment une agression discrète contre la propriété. Les services fiscaux exigent chaque année de remplir une déclaration d’occupation et de loyer. Cette déclaration est à mettre en relation avec le projet de faire payer aux propriétaires une location qu’ils devraient s’ils n’étaient pas précisément propriétaires ! Ubu travaille au fisc ! Posséder des biens immobiliers constitue un marqueur, plus ou moins fort, d’enracinement. Dans une tribune parue dans Le Monde du 19 octobre 2025, sommet de la désinformation et de la dénonciation facile, Aurore Lalucq défend le projet funeste d’euro numérique qui, selon elle, contournerait les banques. Bien sûr, on y croit ! Députée française apparentée socialiste au Parlement dit européen, Aurore Lalucq co-préside Place publique (Rigole publique serait plus juste !), un autre groupuscule, celui de Raphaël « CIA » Glucksmann. Sa prise de position en faveur d’une monnaie numérique liberticide n’est donc pas étonnante.
Les kleptocrates occidentaux se méfient des propriétaires et de toute réalisation tangible de participation dans les entreprises. Leurs lointains aïeux ont aboli les corporations qui reconnaissaient la propriété du métier et favorisé le salariat. Confisquer l’épargne privé constituerait une nouvelle étape vers l’instauration d’un hilotisme 2.0 et d’un véritable communisme de marché. Dans cette perspective anxiogène, comment réagirait alors l’opinion publique ? Assisterait-on à l’émergence de « super-Gilets jaunes » ? Comment répondraient les unités de sécurité potentiellement spoliées ? Continueraient-elles à obéir docilement à l’hyper-classe cosmopolite ou bien se rallieraient-elles aux mécontents, quitte à renverser dans la foulée le régime ? Tout demeure incertain. Espérons seulement que ni l’écureuil, ni la fourmi ne se laisseront plumer.
Salutations flibustières !
00:00 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) |
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lundi, 01 décembre 2025
Paix en Ukraine : le bras de fer de Donald Trump ? avec Caroline Galactéros
Dans cette nouvelle édition du Samedi Politique, Élise Blaise reçoit Caroline Galactéros, docteur en science politique et présidente du think tank Geopragma, pour analyser les différentes propositions de paix autour du conflit en Ukraine. Vous pouvez retrouver Caroline Galactéros sur Paix et Guerre (ICI).
Alors que Donald Trump avance un plan en 28 points pour tenter de mettre fin aux hostilités, les Européens présentent leur propre feuille de route, plus courte et jugée plus acceptable par Kiev. Ces initiatives surviennent dans un contexte militaire très difficile pour l’Ukraine, mais aussi de fortes turbulences politiques, marquées par de nouvelles révélations de corruption touchant des responsables proches de Volodymyr Zelensky.
Quelle est la portée réelle du plan américain ? Le contre-plan européen peut-il changer la donne ? Pourquoi chaque tentative de négociation semble-t-elle systématiquement se heurter à un blocage ? Et comment interpréter les dernières déclarations des dirigeants occidentaux sur l’avenir du conflit ?
Caroline Galactéros apporte son analyse sur ces enjeux diplomatiques et stratégiques, mais aussi sur les conséquences possibles de ces choix pour la sécurité européenne et l’équilibre international.
18:20 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) |
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L’immigration et la délinquance, de nouveau le déni du réel : surreprésentation des étrangers, mais toujours cette volonté de regarder ailleurs
Michel Festivi
Ce thème fut notamment l’un des angles d’attaque de l’émission Compléments d’Enquête, qui devait pulvériser Cnews, et qui s’est finalement complètement retournée, du fait des fakes news proférées par l’officine Reporters sans frontières, dont l’enquête a même été dénoncée par l’Arcom, c’est tout dire.
Le 27 novembre dernier, le ministère de l’Intérieur a publié « les chiffres clés sur l’insécurité et la délinquance en 2024 ». Le ministère rappelle d’abord, que le pourcentage des étrangers serait en France de 8% de la population.
Or, on retrouve, selon la place Beauvau, plus de 30% d’étrangers mis en cause dans des vols sans violence ou des vols dans des véhicules. Près de 20% d’étrangers mis en cause dans les tentatives d’homicides et homicides. 20% également dans le trafic de stupéfiants. 12,5% d’étrangers mis en cause dans des escroqueries, violences physiques et sexuelles. Si l’on prend uniquement l’Île-de-France, 93% des vols et 63% des agressions sexuelles sont commis par des étrangers.
Cette surreprésentation des étrangers dans les mises en cause de crimes ou de délits impacte directement la surpopulation carcérale. Les étrangers représentent 24,5% des détenus dans les prisons françaises. Mais le déni du réel continu. On l’a observé dans cette émission, Complément d’enquête. On peut le lire sous la plume du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), rattaché à Matignon et cité comme référence cardinale par France Télévisions. Lutter contre l’immigration illégale aurait deux conséquences, moins de crimes et délits, plus de place en prison.
Car pour le CEPII, certains délits comme le fait de travailler sans titre de séjour ou la soustraction à une OQTF, ne peuvent être commis que par des étrangers. Or le CEPII oublie d’indiquer que les étrangers sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes ou de délits, comme on vient de l’indiquer. Et bien sûr, suprême explication, radotée par le musée de l’immigration, la pauvreté engendre la délinquance ! Et de plus les forces de l’ordre font des contrôles au faciès et la justice serait plus sévère envers les délinquants étrangers. Quand on ne sait plus quoi dire, on invente des histoires à dormir debout visiblement. La mauvaise foi n’a plus de limites.
Même son de cloche du côté du ministère de l’Intérieur, qui refuse visiblement, de tirer les conséquences logiques des chiffres qu’il fournit lui-même. Interrogé le 30 novembre dernier sur BFMTV par Amandine Atalaya, qui lui a posé une question très simple : « Y-a-t-il un lien, oui ou non ? », le ministre Nuñez a botté en touche, en prétendant « qu’il refusait de faire ce lien ». Dont acte. Quand l’aveuglement atteint un tel point de non-retour, il n’y a plus rien à attendre.
Car le déni du réel, s’accompagne d’une propagande de la gauche sur les radios du service public. L’Institut Thomas More a soumis toutes les matinales de France Inter, France culture et France Info à l’analyse de l’intelligence artificielle pour mesurer ses orientations politiques. Cette étude « sans sélection humaine », comme le précise le directeur général de cet Institut, a passé au crible des centaines d’heures d’émission entre le 1er et 31 octobre 2025.
Ainsi, pour France Inter ont été décompté 60 chroniques de gauche, 24 neutres et 16 pour la droite. Sur France Culture, 66 pour la gauche, 28 neutres, et quasiment aucune pour la droite. Sur France Info, 24 pour la gauche, 57 neutres et 19 pour la droite. Pour tous les détails les plus complets, il faut se reporter à l’excellent article de Judith Waintraub pour le Figaro magazine du 29 novembre 2025.
Un futur gouvernement qui respecterait la volonté des Français, mille fois affirmée dans plusieurs sondages, aurait comme impératif absolue : 1°) s’attaquer à l’immigration sauvage et clandestine, 2°) réprimer fortement la délinquance 3°) assurer enfin la neutralité du service public de l’audio-visuel, sans doute par sa privatisation pure et simple.
16:11 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Bernard Lugan invité par la chaîne de la revue "Conflits"
Africaniste, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'Afrique, Bernard Lugan a vécu en Afrique du Sud au moment de la fin de l'apartheid. Pour Conflits, il revient sur son expérience et apporte une analyse claire et précise sur les drames et les espoirs de ce pays.

13:45 Publié dans TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Un dangereux récidiviste de l’omelette politique
La chronique de Philippe Randa
Si cela n’a pas fait la Une ou même les gros titres des médias, ils sont tout de même bien peu à ne pas avoir relayé la terrible information de ce week-end : l’agression de Jordan Bardella, Président du Rassemblement national et possible candidat à l’élection présidentielle, venu dédicacer son nouveau livre à Moissac dans le Tarn-et-Garonne.
Une incontestable agression physique, certes, mais tout de même… à l’œuf ! Un œuf ! Pas de quoi battre une omelette, sauf pour certains, sans doute, à se battre les flancs de rire. Gras, le rire. On amuse la galerie comme on peut.
Et on indigne les auditeurs de Cnews aussi, puisque « l’affaire » fut motif à un débat de plateau sur fond d’une déclaration du porte-parole de LFI Thomas Portes – « Je ne suis pas pour gâcher la nourriture » – après avoir appris qu’un homme avait donc écrasé un œuf sur la tête de son adversaire (ennemi ?) politique… On s’en doute, la colère était de rigueur sur la chaîne de Vincent Bolloré devant cette remarque si indigne d’un élu, jugée non pas du niveau d’une douteuse « blague de comptoir », mais d’une gravitée extrême : le LFIste abohrré regrettait-il simplement qu’il se fut agi d’un œuf et non d’un boulet de canon ? Pour tous, la réponse comprise dans la question semblait ne pas faire de doute.
L’importance médiatique donnée à cette « affaire », présentée comme quasi-d’État est bien évidemment grotesque, alors même que d’autres sujets d’actualité auraient tout de même été plus conséquents. Elle est néanmoins révélatrice désormais de faire du « buzz », sans cesse et encore et encore, avec tout et n’importe quoi.
Car la simple remarque à faire sur cette agression – outre qu’elle n’est malheureusement qu’un des « risques du métier » de toute personnalité publique – est la facilité avec laquelle « l’agresseur » a pu s’approcher suffisamment près de sa cible pour lui écraser son œuf sur le crâne. Ce, au nez et à la barbe du ou des garde(s)-du-corps présent(s).
D’autant que l’agresseur n’en était pas à son coup d’essai, puisqu’Éric Zemmour avait déjà été sa victime lors de la dernière élection présidentielle.
Enfin, ouf ! heureusement ! le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a « très fermement » condamné les malheurs du président du RN. Le service minimum, en quelque sorte.
Quant au dangereux récidiviste de l’omelette politique, il va devoir répondre de « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité. »
On se doute qu’il écopera peut-être d’une prochaine condamnation à quelques centaines (dizaines ?) d’euros et/ou d’une éventuelle peine de prison avec sursis… s’il ne devait pas tout simplement tirer son épingle de l’arène judiciaire en étant jugé par un quelconque militant du Syndicat de la magistrature (SM) qui lui « infligera » un simple rappel à la loi…
Mais il aura eu, à nouveau, bis repetia ! son « quart d’heure de gloire médiatique »… et finalement permis à la France entière d’apprendre que le samedi 29 novembre, Jordan Bardella était venu à… où ça ?… Moissac… c’est où ?… dans le Tarn-et-Garonne… pour faire quoi ? dédicacer son livre… Ah bon ! Tiens donc !
Un livre au titre péremptoire : Ce que veulent les Français !
En tout cas, sans doute pas qu’on donne autant d’importance à un « exploit guerrier » si minable !
Lire aussi Le Nouveau Présent cliquez là
12:35 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Notre catalogue de fin d'année 2025 est en route : dès maintenant, passez vos commandes pour Noël
10:20 Publié dans La vie de l'association Synthèse nationale | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Eric Zemmour : quand Libération confond critique et exorcisme
Balbino Katz
Chroniqueur des vents et des marées
Je reviens de ma marche sur les dunes de Lechiagat, les semelles alourdies par le sable humide que le vent disperse comme les cendres d’un monde qui s’éteint. Chaque fois que je redescends vers la chapelle de Saint-Fiacre, je m’arrête près de la vieille fontaine qui somnole à l’angle de la nef. J’y plonge deux doigts, non par superstition chrétienne, mais parce que ce geste puise dans quelque chose de plus ancien que l’Évangile, une manière païenne d’entrer en contact avec la terre, l’eau et leurs puissances invisibles. En Bretagne, ces gestes persistent, mêlés confusément aux rites nouveaux, comme des filaments d’un monde antérieur qui continue de respirer sous la pierre.
C’est là, assis sur le banc de granit, que j’ai lu l’article de Libération consacré à « La messe n’est pas dite » le dernier livre d’Eric Zemmour. On reconnaît d’emblée la rhétorique habituelle du journal: une sorte de mêlée militante, où les mots visent moins à comprendre qu’à excommunier. La presse française, trop souvent, demeure prisonnière d’une vision du monde gauchiste, woke, saturée de réflexes pavloviens. Elle ne lit plus le réel, elle le soumet à ses dogmes. Dans cette logique, Eric Zemmour n’est jamais un adversaire intellectuel, mais un coupable par essence.
L’article multiplie les accusations : « révisionnisme », « falsification », « haine effroyable », « bêtise et orientalisme ». Ce ne sont pas des arguments, ce sont des verdicts moraux. On y reproche à Zemmour de défendre un christianisme identitaire, comme si ce christianisme-là n’avait jamais existé, comme si la France n’avait pas été façonnée par mille ans d’une foi qui fut aussi une appartenance, un cadre, une armature. Les rédacteurs semblent ignorer que la dimension identitaire du christianisme fut longtemps la norme de l’Europe. On peut la discuter, mais on ne peut pas la nier.
Vient ensuite l’accusation d’exonération du rôle de l’Église dans la longue histoire du traitement des Juifs. L’argument est mal ajusté. Oui, il y eut au fil des siècles des discriminations, parfois lourdes, toujours injustes, mais qui relevaient d’une logique traditionnelle, compatible avec l’enseignement classique de l’Église, non d’une volonté biologique d’anéantissement. Le régime national-socialiste, lui, s’inscrivait dans un déterminisme racial étranger au monde chrétien. Il considérait l’Église, au même titre que le peuple juif, comme une ennemie à abattre. Oublier cela n’est pas un détail : cela revient à confondre deux systèmes de pensée absolument incompatibles.
Puis arrive le procès de l’analyse zemmourienne de l’islam. La charge devient hystérique. On accuse Zemmour de citer un « nazi » pour mieux attaquer l’islam, allusion à Jacques Benoist-Méchin. Procédé commode, puisqu’il permet d’éviter tout débat sérieux. Pourtant, Libération oublie de préciser que le philo-islamisme contemporain en Europe a aussi des racines troubles. L’un de ses premiers promoteurs modernes, Sigrid Hunke, fut disciple de Heidegger, membre du NSDAP, collaboratrice de l’Ahnenerbe chargée de « recherches raciales » ; et c’est elle, dans Le soleil d’Allah sur l’Occident, qui porta l’idée que l’Europe devait sa grandeur à l’islam.
Autrement dit, la généalogie du discours pro-islam en Europe n’est pas plus pure que celle de ses critiques. Que Libération ne s’en souvienne pas n’est pas innocent: cela disqualifierait leur reductio ad Hitlerum, si commode lorsqu’il s’agit seulement de disqualifier un adversaire.
Enfin, l’article reproche à Zemmour la théorie du « choc des civilisations », taxée « d’américaine » et « peu européenne ». Mais qu’est-ce que cette européanité invoquée à tout propos, sinon une abstraction sans poids, détachée du sol, des peuples, des mémoires ? L’Europe réelle, celle que j’ai retrouvée en Bretagne comme celle qui survit en Argentine, est une civilisation charnelle, non une utopie humaniste. Elle s’enracine dans des traditions, des frontières, des fidélités. Elle ne se réduit pas au lexique d’Edward Saïd, que Libération élève au rang d’oracle définitif.
En quittant Saint-Fiacre, j’ai replongé mes doigts dans l’eau glacée de la fontaine. Cette fraîcheur me ramenait à une phrase d’Ernst Niekisch, ce penseur indocile qui voyait les peuples mourir non sous la force étrangère, mais sous l’abdication intérieure, lorsque la volonté d’être se dissout dans l’indifférence. Pour Niekisch, une nation se tient debout tant qu’elle garde un axe, quelque chose de plus ferme que les slogans et les repentances, une verticalité de conscience.
En descendant le sentier, l’écho d’une autre voix me revenait, plus familière encore, celle d’Alberto Buela, ce philosophe argentin que j’ai fréquenté sur ses terres d’Atalaya. Buela, parlant depuis l’hémisphère sud, disait presque la même chose avec d’autres mots : qu’un peuple n’existe que par sa présence au monde, cette « presencia » qu’il décrivait comme un acte, non comme un héritage gelé. Il faut se tenir là, dans son histoire, dans ses formes propres, et ne pas se laisser remplacer par des abstractions sans visage.
Entre Niekisch et Buela, le dialogue est secret, mais limpide. Le premier voit l’Europe sombrer lorsqu’elle renonce à ce qui fit sa force tragique. Le second rappelle que toute communauté, qu’elle soit européenne ou américaine, se maintient si elle reste fidèle à son « mode d’être » plutôt qu’aux chimères universalistes qu’on voudrait lui imposer. Ce n’est pas un nationalisme de tambour, mais un réalisme de l’âme.
Et je me disais, en écoutant le grondement de la mer derrière les dunes, qu’il existe encore des lieux en Europe où ces deux voix peuvent se répondre. Des lieux où l’on sait que l’identité n’est pas un repli, mais une manière d’habiter le monde ; que la fidélité n’est pas un archaïsme, mais une forme de courage ; et que la France, si elle veut demeurer elle-même, devra un jour retrouver cette vérité simple que Niekisch et Buela, chacun depuis sa rive, n’ont cessé de murmurer.
Une autre résonance enfin, plus proche encore du sol que je foule, me revenait en esprit : celle d’Olier Mordrel. Lui savait, mieux que beaucoup, que les vieux peuples maritimes ne se maintiennent qu’en gardant vivante la ligne de crête entre la houle et le granit. Mordrel répétait que la Bretagne n’est pas un musée ni un folklore, mais une tension vivante entre la mémoire et l’élan, entre la mer qui disperse et la langue qui rassemble. Ce qu’il disait de la Bretagne vaut pour la France tout entière : un peuple qui cesse de dire « je suis » rejoint aussitôt ceux que la poussière recouvre. En quittant Saint-Fiacre, je pensais à cette vieille leçon: aucune civilisation ne se sauve sans s’aimer assez pour se défendre.
Source Breizh Info cliquez ici
01:58 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) |
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Savitri Devi (1905-1982), une approche brève et théologique (un livre de Franck Buleux, réédité par Ars Magna)
Cet essai biographique avait été publié d'abord aux éditions défuntes "Pardès" en 2017. Cette deuxième lecture que nous lui avons fait nous prouve que Franck Buleux (né en 1964) est un grand essayiste qui sait garnir ses sujets avec une touche sur l'inconnu. Nous savions que Hitler était végétarien mais pas que "la société théosophique reconnaissait les avatars de Vishnu, Dieu protecteur et bienveillant, à qui la tradition confère dix avatars. Parmi ceux-ci Kalki est considéré comme la dernière incarnation, celle qui viendra anéantir les démons" (op.cit. p.95). Une citation qui peut vous prouver pourquoi Devi a choisi l'hindouisme comme religion serait celle-ci : "Les animaux peuvent se réincarner en êtres humains, les humains peuvent être rétrogradés en animaux dans leur prochaine vie s'ils se sont mal comportés, et seuls les humains peuvent atteindre directement l'illumination (les animaux devant d'abord se réincarner en humains). On retrouve cette conception de progression dans les réincarnations dans l'hindouisme. Certains hindous sont végétariens, avec un profond respect pour la vache, symbole de la maternité universelle" (op.cit. page 50).
"A partir de 1932, la future Savitri Devi s'établit à Calcutta, la ville la plus importante de la partie orientale su sous-continent indien et milite dans les mouvements nationalistes hindous qui luttent à la fois contre la colonisation britannique et l'islam... Devi condamne vigoureusement l'islam comme idéologie incompatible avec l'union indienne, car purement à vocation universelle" (op.cit. p.29). Sur la page 59 Devi traite le christianisme comme "la religion des faibles". Vingt-cinq pages plus loin elle affirme que "l'hindouisme serait la religion des forts" (op.cit. p.84). Même si Devi est en opposition avec l'escroquerie judéo-chrétienne, elle avait des liens très amicaux avec le philosophe utilitariste juif Peter Singer (né en 1946) qui était également antispéciste. Buleux nous explique en bref sur la page 76 la signification de ce mot et nous trouvons qu'il a un lien fort avec la culture végétarienne et l'antispécisme. "Le spécisme est la considération morale supérieure que les humains accordent à leur propre espèce , et le traitement discriminatoire qui en découle envers les autres espèces" (op.cit. page 76).
Pour Devi "Israël espère conquérir le monde, par l'intermédiaire de l'occident converti au christianisme" (op.cit. page 82). C'est pour cette raison qu'elle s'est installé sur "le sous-continent indien dès 1932" (ibid).
Félicitations à Christian Bouchet (né en 1955) d'avoir réédité ce bel essai de Buleux par lequel nous apprenons sur la page 155 (de la bibliographie générale) qu'il fera aussi la réédition en 2026 de "L'étang aux lotus" et de "L'avertissement aux hindous".
"Savitri Devi, du swastika au sari", Franck Buleux, éditions Ars Magna, 2025, 166 pages, 18,00 € cliquez ici
01:56 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) |
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dimanche, 30 novembre 2025
Qui sème la haine récolte l’islamisme

Michel Onfray
Un récent sondage montre en chiffres et courbes la progression de l’islam en France. On y voit sans conteste, sauf cécité idéologique, que les jeunes musulmans préfèrent le voile, le Coran, la charia, l’islam au crop-top, aux Évangiles, à la République, au Code civil et au judéo-christianisme. Merci qui ? Merci le révisionnisme politique qui permet aux tenants du gauchisme culturel depuis plus d’un demi-siècle d’enseigner, de la maternelle à l’uni- versité en passant par les dites « grandes écoles », avec l’appui et le renfort du monde prétendu culturel, le cinéma, la publicité, la littérature, les prix littéraires, le cinéma, la chanson, le Franco-Suisse Souchon compris, la BD, que la France, c’est le colonialisme, la traite négrière, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, l’écocide planétaire, le réchauffement climatique, Vichy, Pétain, la Shoah. Autrement dit : les chambres à gaz et les fours crématoires.
BHL, qui ne regrette pas aujourd’hui d’avoir été maoïste dans les années 1970, estime qu’il a ainsi contribué au recul du PCF. N’écrit-il pas en effet dans L’Idéologie française (1981) que la France est « la patrie du national-socialisme » (sic) ? C’est le titre du deuxième chapitre de son livre... Qui, après cela, pourrait bien aimer la patrie du national-socialisme ?
Le drapeau de toutes les vilénies
Faut-il s’étonner que deux générations aient pris ces slogans politiques au pied de la lettre et se soient mises à haïr cette France qu’on leur présente depuis des décennies comme détestable ?
Les tenants de gauche et de droite d’une idéologie européiste postnationale, ceux que je nomme les « maastrichiens », récoltent ce qu’ils ont semé depuis qu’ils conchient le drapeau français pour lui préférer le drapeau européen, bannière d’un cosmopolitisme qui réunit – n’est-ce pas éton- nant ? – la France insoumise et le Medef dans un même combat contre les nations. Manon Aubry n’a pas embrassé sans raison, avec un air franchement réjoui, Ursula von der Leyen quand elle a été réélue à la tête de la Commission européenne le 18 juil- let 2024. In fine, LFI finit toujours au second tour par voter pour le candidat maastrichien – sous prétexte d’antifascisme, bien sûr...
Les courbes de ce sondage qui visualisent la montée de l’islam chez les jeunes en France montrent bien plutôt la montée de la haine de la France et du drapeau tricolore. Ce drapeau est devenu pour nombre de jeunes gens bien dressés à l’insoumission celui de toutes les vilénies.
D’où leur affection en retour pour le drapeau palestinien qui ramasse la haine de la France et de l’Occident tout entier.
Madame Panot peut bien ignorer pour quelle Palestine elle combat, à l’est ou à l’ouest du Jourdain, sinon pourquoi pas à l’ouest d’Israël, la Palestine lui est un prétexte : les ennemis de ses ennemis sont ses amis ; monsieur Delogu, député français, peut bien baiser le drapeau algérien en Algérie avec émotion ; madame Rima Hassan, députée européenne, peut bien affirmer que « l’Algérie est la Mecque des révolutionnaires et de la liberté » –; ce que cette jeune génération dit ainsi, c’est que la haine de la France est leur programme politique.
Ceux qui dissertent, éplorés, sur cette tempête qui se lève feraient mieux de garder leur sévérité pour ceux qui ont semé le vent depuis un demi-siècle et qui, pour certains, continuent de le semer.
Source : Journal du dimanche 30/11/2025
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La guerre de Troie n’aura pas lieu

Vladimir Poutine a envoûté les Russes. Il terrorise l’Ukraine. Il menace l’Occident. La bombe atomique ne dissuade plus le Kremlin. Donald Trump enfile une panoplie de superhéros. Le spectacle est global. Il faut inventer, surprendre, émouvoir. Clausewitz expliquait les guerres anciennes ; Star Wars éclaire les nouvelles. Pascal Praud relit la pièce de Giraudoux et trouve qu’elle est d’une belle actualité.
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Source : Journal du dimanche, 30/11/2025
08:57 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) |
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