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mardi, 09 décembre 2025

Béziers : la Justice autorise la crèche de Noël dans la mairie

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Le tribunal administratif de Montpellier a tranché : la crèche installée par Robert Ménard dans la cour de l’Hôtel de Ville de Béziers restera en place.
 
Saisi en urgence par David Garcia, ancien candidat insoumis, et l’avocate Sophie Mazas, le juge a estimé que cette installation ne portait pas d’atteinte grave et immédiate aux libertés fondamentales et que l’urgence n’était pas démontrée.
 
La mairie de Béziers s’est félicitée de cette décision, évoquant « le bon sens » et affirmant avoir reçu des milliers de messages de soutien.
 
À l’inverse, la LDH dénonce une entorse au principe de neutralité des bâtiments publics.
 
Chaque année, la crèche municipale ravive le débat entre tradition et laïcité à Béziers. Ce n’est pas une première : la justice avait déjà annulé en 2023 un arrêté voulant pérenniser l’installation, et David Garcia contestait déjà la crèche en 2014.
 
Source La Dépêche

Philippe de Villiers était lundi soir sur CNews

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Samedi 13 décembre, à 15 h, à Strasbourg : rassemblement pour la libération des militants de SOS Donbass

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Sur l'affaire des militants emprisonnés : cliquez ici

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Notre catalogue de fin d'année 2025 est arrivé : dès maintenant, passez vos commandes pour Noël

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Pour consulter ce catalogue 2025 : cliquez ici

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Synthèse nationale, c'est d'abord un site et une revue fondés en 2006 par Roland Hélie. Notre entreprise militante a donc 19 ans, et en novembre 2026, elle fêtera ses 20 ans ! Se situant résolument dans le camp nationaliste et identitaire, site et revue livrent tout au long de l'année des analyses non-conformistes sur l’actualité et les questions de fond qui concernent notre pays et notre continent.

Synthèse nationale, c'est aussi une maison d’éditions créée en 2012 dont le catalogue compte près de 150 titres parmi lesquels ceux de la fameuse collection Les Cahiers d’Histoire du nationalisme. cliquez ici

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Bordeaux, jeudi 11 décembre : conférence de Me Thierry Bouclier sur Robert Brasillach

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Lundi 5 janvier 2026 : Nancy commémorera son Histoire

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Les prochains rendez-vous avec Eric Zemmour

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Les prochains rendez-vous cliquez ici

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Marchés de Noël sous surveillance militaire : le bilan tragique d’une décennie de renoncements

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Thomas Joly - Président du Parti de la France

Si les autorités s’affolent à l’approche des marchés de Noël, c’est parce que, depuis dix ans, rien n’a été véritablement réglé. Après le Bataclan, on nous avait promis un sursaut. Dix ans plus tard, les mêmes failles béantes demeurent : frontières grandes ouvertes, politique migratoire délirante, incapacité à expulser les individus radicalisés repérés depuis des années.

Ce n’est pas de la fatalité, c’est de l’inconséquence politique. Nos gouvernants refusent encore de regarder en face la progression de réseaux islamiques hostiles à la France, alors même que leurs attaques ont ensanglanté notre pays.

Et nous en sommes là : à bétonner nos marchés de Noël, à y déployer des militaires comme en zone de guerre, simplement pour espérer éviter une nouvelle attaque. On transforme la France en forteresse provisoire parce qu’on n’a jamais eu le courage d’en protéger durablement les portes et de désigner ceux qui veulent nous soumettre.

Le vrai scandale, le vrai échec, c’est cette normalisation de l’impuissance.

12:41 Publié dans Thomas Joly | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

lundi, 08 décembre 2025

Samedi 13 décembre : solstice de la bannière Touraine-Anjou-Poitou de Terre & peuple

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23:27 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

La France Insoumise et ses liens éhontés avec l’islamisme le plus radical, et des mouvements terroristes 

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Michel Festivi 

Jean Luc Mélenchon a réussi son coup, devant la commission d’enquête parlementaire, en dupant les députés, pour nier l’accointance entre son parti, LFI, avec les islamistes. Devant des élus qui visiblement n’avaient pas travaillé leurs dossiers, il lui a été facile de les berner d’illusions et de sarcasmes.

Néanmoins, personne ne peut être dupe de la stratégie du parti mélenchoniste, s’approprier l’ensemble voire la quasi-totalité de ces voix-là. Des journalistes ont publié, ces derniers temps, plusieurs ouvrages dénonçant les liaisons plus que dangereuses avec les pires théocratistes islamistes qui soient. Exemple, le livre de Omar Youssef Souleimane, Les complices du mal, rapportant une complicité toxique entre LFI et les islamistes. D’ailleurs, LFI avait tenté une procédure judiciaire, pour envisager une interdiction du livre, ou la suppression de certains passages. Elle avait demandé en justice, la primeur de le lire avant sa publication, ce qui lui avait été justement refusé. Un militant du Nord de la France, Cédric Brun, a démissionné, à cause également de cette emprise islamiste massive qu’il a dûment constaté sur le terrain, et il l’a dénoncé à plusieurs reprises.

Au terme d’une enquête de deux ans, deux journalistes de gauche, une de Libération, l’autre du Monde, ont publié en mai dernier chez Flammarion, La Meute, qui passe au crible ce « parti-secte », qui traque ses oppositions internes avec âpreté, dans le cadre d’un système totalement « opaque », une machine dévouée au chef, une sorte de leader Maximo, dans la stricte observance du trotskisme de toujours, c’est-à-dire le plus totalitaire qui soit. Ces journalistes posent la question de l’antisémitisme de LFI. D’ailleurs, depuis la sortie du livre, Charlotte Belaïch de Libération fait l’objet d’un déferlement antisémite, sur les réseaux sociaux.

Mais, pire encore, tout dernièrement, Olivier Vial, directeur du CERU, sur Europe 1, a révélé les liens existants entre LFI et un apôtre du palestinisme le plus extrémiste, Andreas Malm, très proche du mouvement classé terroriste, le FPLP. Malm, qui a totalement légitimé les massacres du 7 octobre 2023, s’est vu confier par les chefs de LFI, la formation des cadres et militants de ce parti. On peut prendre connaissance de cette interview sur Youtube.

Olivier Vial explique que Malm se passait les vidéos des massacres du 7 octobre « comme une drogue, qui lui donne de l’enthousiasme et de l’espoir », dans le cadre d’une conférence en date du 7 décembre 2023. Trois mois plus tard, Malm était désigné par Jean Luc Mélenchon, comme formateur de ses cadres, à l’Institut de la Boétie. Cet institut a été crée en 2019 par un conseiller d’État, Bernard Pignerol. Affilié à LFI, ce think tank est co-présidé par Jean Luc Mélenchon et Clémence Guetté.

Dans un ouvrage, Andréas Malm, avouera avoir commencé à militer au FPLP, organisation classée terroriste, notamment par l’Union européenne, donc par la France. Pour lui, « les massacres des civils du 7 octobre étaient inévitables, et que les marxistes sincères devraient être solidaires de cette lutte armée ». C’est donc ce personnage plus que sulfureux, que Jean-Luc Mélenchon et Clémence Guetté, ont choisi, en toute connaissance de cause, pour former leurs militants les plus aguerris. On ne s’étonnera pas ensuite de ces proximités, voire complicités.

De plus, Olivier Vial, sur le site Observatoire des radicalités, a publié, le 5 décembre 2025, un article intitulé « Andreas Malm : du FPLP à LFI, itinéraire d’un prophète de la violence ». Cet universitaire suédois, justifie la violence politique et même la promeut dans le cadre de la lutte contre la société dite capitaliste. Vial révèle aussi, dans ce texte, que des documents déclassifiés du Hamas, révèleraient que l’ONG Oxfam, dirigée par Cécile Duflot et ayant compté Manon Aubry comme ancienne porte-parole, aurait mené des projets financés par l’Union européenne servant les intérêts militaires du Hamas à Gaza, ce que conteste bien sûr Oxfam. Olivier Vial, explique cela très en détails dans cet article, très documenté. Marion Maréchal a saisi l’Office européen de lutte antifraude et le Parquet national antiterroriste. Est-ce que de l’argent public européen aurait servi à financer, même indirectement, une organisation classée comme terroriste ? C’est toute la question, que les enquêteurs devront établir, si cette plainte est suivie d’effet.

En tout cas dès le début des années 2000, Andréas Malm s’engageait au côté du FPLP, c’est pourquoi sans doute, il a été l’invité vedette de LFI. Il militait dans les années 1990 comme trotskiste au sein de la IVème internationale. Il s’installera ensuite en Palestine. Il établira toute une théorie de la violence écologiste, il affirmera notamment « Il faut intégrer le sabotage dans le répertoire d’action du mouvement climat... ». Il dit aspirer à « un communisme de guerre écologique », il a avoué, ne connaître en français que les mots suivants « tout le monde déteste la police », propos qu’il a appris à son fils de 4 ans. La relève marxiste-léniniste est assurée !

S’agissant des massacres programmés du 7 octobre 2023, il a notamment écrit : « Clairement, un massacre de personnes en train de danser, ce qui est hautement déplorable, mais pas incompréhensible. » Et c’est cette même personne qui est chargée de la formation politique chez LFI. Malm a aussi justifié le Hamas « Le Hamas n’est certes pas un modèle absolu en matière de pratiques démocratiques. Mais les choses sont relatives…alors, il nous faut conclure que Gaza, sous l’autorité du Hamas est l’incarnation la plus complète qu’on puisse trouver entre Beyrouth et Tunis d’une telle démocratie... ». Un tout autre parti aurait fait, le tiers du quart de cela, qu’une procédure de dissolution aurait déjà été engagée. Mais toujours ce fameux « privilège rouge », et cette peur de nos autorités devant l’extrême gauche.  Il est vrai que de Gabriel Attal, à Xavier Bertrand et Edouard Philippe, on a appelé à voter pour le NFP en cas de duel avec le RN, dans le pire des cas, où à s’abstenir, ce qui revient de toute façon à donner une prime aux plus extrémistes.

Visiblement, ces messieurs les députés n’avaient pas, ou mal préparé leur affaire.

18:13 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Au lendemain des disparitions de Jean-Gilles Malliarakis et de Lajos Marton, hommages et témoignages se multiplient

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Gabriele Adinolfi, No Reporter, cliquez ici

Je l’ai connu il y a quarante-cinq ans, lorsque, avec quatre autres camarades, nous nous sommes établis à Paris pour échapper à la répression politique en Italie.

Nous n’avions alors que très peu de contacts internationaux. C’est grâce à Gilbert, qui avait longtemps vécu en Italie, que, quelques mois auparavant, nous avions rencontré Jacques, Philippe et Olivier : de très jeunes militants du MNR (sans aucun rapport avec le sigle repris plus tard par Mégret). Il était le chef de ce mouvement qui devait ensuite devenir Troisième Voie.

Certains de ses militants nous accueillirent et nous apportèrent leur aide. Je le rencontrai d’abord à la Librairie Française, puis dans un bureau politique situé près de la station de métro Liège, qui, à l’époque, n’ouvrait qu’à des horaires réduits. Derrière son bureau, par sa manière de recevoir et par sa posture, il rappelait vaguement Mussolini au « Covo » de la via Cernobbio, à Milan. Du reste, Jean-Gilles Malliarakis a toujours profondément admiré Mussolini.

L’entente ne fut pas immédiatement totale, car, de tempérament réservé, il n’entrait pas d’emblée en familiarité. Pourtant, il n’hésita pas à financer trois numéros de Terza Posizione que nous imprimâmes à Paris et diffusâmes ensuite en Italie.

Nos orientations politiques, abstraction faite des spécificités de nos cadres nationaux respectifs, étaient très proches : pour l’Europe, hors des deux blocs, dans une Troisième Voie (ou Position).
Chaque matin, il enregistrait un bref bulletin politique sur le répondeur de la librairie – et du mouvement – qui se concluait invariablement par ces mots : « L’Europe sortira de sa tombe ! »

Puis je quittai Paris. En 1987 ou 1988, il lança l’une des premières tentatives de coordination politique européenne : le Groupe du 12 Mars, qui, m’a-t-il expliqué récemment, ne doit pas son nom à une référence historique, mais simplement à la date de sa première réunion. J’y participai.

Par affinités idéologiques et humaines, je suis resté très lié à plusieurs membres deTroisième Voie (parfois déjà militants à l’époque du MNR, comme Daniel Gazzola).

J’avais perdu Jean-Gilles de vue, avant de le retrouver lorsqu’il animait une émission sur Radio Courtoisie ; c’était, je crois, autour de 2008.Je n’ai pourtant jamais cessé de suivre son parcours : toujours passionné, entier, s’y consacrant corps et âme.

Il menait des combats économico-sociaux et syndicaux, poursuivant avec ténacité une ligne corporative. Il se consacrait aussi à l’étude et à l’écriture d’ouvrages d’histoire, destinés à préserver une idée, à protéger notre société non seulement d’elle-même, mais aussi de ses ennemis extérieurs.

Je dois reconnaître qu’il avait vu plus loin que moi. Dès 2008, alors que je croyais encore à la bonne foi des Russes, il soutenait qu’ils œuvraient contre nous. Il me fallut au moins sept années supplémentaires pour comprendre qu’il avait raison.

Autre sujet pour lequel les sots l’auront injustement tourné en dérision ou regardé avec condescendance : son alerte constante et minutieusement documentée sur le danger communiste. Celui-ci n’a nullement disparu : il s’est simplement transformé et a même conquis des esprits et des consciences parmi les « nationalistes ».

Je ne sais pas s’il a pu achever son livre sur la Chine, qu’il considérait comme un danger encore plus grand ; mais, en militant cohérent, entier et passionné qu’il a toujours été, il m’a confié il y a un an qu’il espérait voir l’Europe conclure un accord avec les Chinois afin de ne pas se soumettre aux chantages américains.

Ces dernières années, nous nous voyions régulièrement. Il venait souvent prendre la parole — ou simplement écouter — aux dîners organisés par les Amis de Daniel Gazzola, que nous avons créés après sa disparition soudaine en 2019.

Intelligent, cultivé, courageux tant physiquement que moralement, tenace et plein d’ironie, cet Européen au E plus que majuscule, à la fois grec et français, amoureux de l’Italie (il lisait parfaitement et parlait fort honorablement la langue de Dante, jusqu’à réciter des discours du Duce), esprit méditerranéen mais sobre, était d’une compagnie extrêmement agréable.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par les Russes, nous avions pris l’habitude de boire, à la santé de nos détracteurs, un Coca-Cola. Vous vous souvenez tous, je suppose, du délire qui s’est déclenché alors, lorsque beaucoup crurent à la propagande — d’ailleurs éphémère — du Kremlin prétendant livrer guerre au « Grand Satan américain ».

Ce n’était pas le cas, cela ne pouvait pas l’être : la réalité était tout autre. Évidemment, quiconque ne se rangeait pas du côté des Russes était supposément payé par la CIA… donc nous aussi.

Le temps est un honnête homme, et il se moque de ceux qui perdent le nord. Aujourd’hui — exactement comme nous l’avions dit dès le départ — les Russes sont ouvertement aux côtés des Américains. Peut-être que la Coca-Cola, s’ils avaient le sens de l’ironie, les autres devraient commencer à la boire. Parmi eux, soit dit en passant, j’aimerais en connaître un seul, un seul, qui ait été, comme moi, l’objet de calomnies diffamatoires de la part d’agents américains. Mais ce serait trop demander.
Nous en riions de bon cœur. La stupidité et la calomnie vont toujours de pair, et, au fond, en être la cible est presque un signe positif ; s’en offusquer, c’est manquer d’esprit.

Nous nous appelions souvent. Il me demandait toujours des nouvelles de « Giorgia», passionnément admiratif de l’action menée depuis trois ans par la Première ministre italienne. Abonné à plusieurs journaux italiens, fin connaisseur de l’Italie et du néofascisme italien — il s’est toujours enorgueilli de son combat pour la libération de Giorgio Freda, « l’éditeur emprisonné » —, à la différence du public nationaliste français, ignorant de ce qui se passe en Italie et de l’œuvre de cette grande femme, il savait de quoi il parlait. Et cela aussi — savoir de quoi l’on parle — est devenu une qualité rare, qui n’a jamais fait défaut à Jean-Gilles.

Notre dernier appel, long de 12 minutes et 31 secondes (Big Brother dans le smartphone…), remonte à six jours avant son intervention cardiaque, qui pourtant ne semblait pas présenter de complications particulières.

« Le thème de Sparte — auquel est consacré notre “colloque à table” de lundi prochain à Paris — m’est particulièrement cher. Je voudrais intervenir, si je ne suis pas mort. »
Cela devait être une plaisanterie pour dédramatiser. Et pourtant…

À présent, Jean-Gilles est lui aussi parti monter la garde auprès des luzeros, auprès des lumières célestes ; et c’est de là-haut — ou du fond de nous-mêmes — qu’il continuera de nous bénir de cette pointe d’ironie avec laquelle il a toujours embelli et allégé sa ténacité, sa philosophie, son intelligence et son savoir, toujours au service d’une cause commune, mais sans promiscuité, avec à la fois la distance et l’engagement de celui qui cherche la fusion et non la confusion.

Ce grand Grec, ce Français, cet Européen, ce camarade et cet ami ne nous manquera pas : il ne peut pas nous manquer, car il reste présent.

Pour visionner l'émission Synthèse du 29 décembre 2021 sur TV Libertés avec Jean-Gilles Malliarakis et Gabriele Adinolfi cliquez ici

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NOUS AVIONS DEUX CAMARADES

Françoise Monestier Le Nouveau Présent cliquez ici

• Jean-Gilles Malliarakis

Signe du ciel, « Mallia » — orthodoxe de rite grec convaincu — nous a quittés le jour de la Saint-Ambroise de Milan, honoré comme saint par l’église orthodoxe comme par l’église catholique, patron des apiculteurs et fin connaisseur de la littérature patristique grecque.

Cet infatigable militant de la cause nationale a toujours défendu avec passion les causes qui nous sont chères et a toujours considéré le communisme comme le pire des systèmes. En effet, il connaissait le bolchevisme sur le bout du doigt, comme le prouvent les nombreux ouvrages qu’il consacra au sujet, qu’il s’agisse des liens entre islam et communisme largement traités dans La Terreur Rouge ou des liens entre Moscou et Berlin qu’il évoque dans Le Pacte Hitler- Staline (1). Cet orateur né savait mobiliser les foules et remplissait l’amphi de Sciences Po quand la rue Saint-Guillaume n’était pas un ramassis de militants radicaux gagnés à la cause de l’islam. Jean-Gilles était surtout un homme cultivé qui aimait les livres au point d’avoir racheté la Librairie d’Henry Coston, rue de l’Abbé Grégoire et d’avoir fait de cette petite boutique un véritable bastion où se retrouvaient tous les militants parisiens, jeunes et vieux, roycos, nationalistes révolutionnaires, cathos tradis ou adorateurs de Thor.

Je l’avais connu en 1968, lors du retour d’exil du capitaine de Légion Pierre Sergent, amnistié par un certain de Gaulle. La rencontre avait eu lieu dans une forêt aux environs de Paris. Nous étions une soixantaine de militants – très peu de militantes—  à attendre l’ancien patron de l’OMJ. Jean-Gilles faisait partie de ceux-là. Je n’ai pas oublié sa fougue, son enthousiasme, la justesse de ses analyses et son talent pour mobiliser des jeunes et créer des mouvements dont nombre d’aficionados ont encore la nostalgie. J’appréciais surtout sa défense et illustration du régime des Colonels, ses liens avec la Grèce et sa parfaite connaissance de cette civilisation dont nous sommes issus. Orateur de talent, il avait choisi, à une certaine époque, de causer dans le poste, plus particulièrement à Radio-Courtoisie. Ces dernières années, il défendait une certaine forme de libéralisme économique sur son site L’Insolent qui regorgeait également de chroniques politiques dans lesquelles il menait la vie dure aux wokistes et aux responsables de toutes les dérives actuelles de notre monde à la dérive.

La veille de l’enterrement de Jean-Marie Le Pen en janvier dernier, nous nous étions réunis à une petite quinzaine pour rendre hommage au fondateur du Front national au cours d’un dîner empreint de nostalgie. Sans le savoir, c’était la dernière fois que je voyais Jean-Gilles.

• Lajos Marton

Ce même 7 décembre s’est éteint un autre et émérite combattant antibolchevique, Lajos (Louis) Marton qui, né en 1931 et officier d’aviation, avait participé en 1956 à l’insurrection de Budapest, ce qui le contraignit à fuir la Hongrie (où il devait être condamné à mort par contumace en 1959) pour rejoindre la France où il continua à mener le combat contre le soviétisme. Sa participation à l’OAS et notamment à l’attentat du Petit-Clamart dirigé contre De Gaulle en août 1962 à l’instigation du colonel Bastien-Thiry devaient lui valoir une seconde condamnation à mort par contumace. Ayant épousé une Française, et parlant parfaitement notre langue, Lajos Marton fut toutefois naturalisé en 1978. Il devait ensuite écrire deux livres, Il faut tuer de Gaulle en 2002 puis Ma vie pour la patrie en 2011,tous deux traduits en hongrois.

A Dieu, camarades !

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Lajos Marton, le Hongrois qui voulait tuer de Gaulle, a rejoint les oies sauvages

Nicolas de Lamberterie

Ce dimanche 7 décembre 2025, Lajos Marton (1931-2025), un acteur et un témoin des grandes déchirures du XXe siècle, s’est éteint.

Lajos Marton voit le jour en 1931 dans une famille pauvre de la petite paysannerie de l’Ouest de la Hongrie, et étudie au lycée grâce à une bourse destinée aux familles modestes. Il devient officier de l’armée hongroise, et bien qu’il ne soit pas membre du Parti Communiste, il intègre par erreur l’État-major de l’Armée de l’Air (qui voulait recruter Lajos Márton ; une fois leur bévue constatée, ses officiers supérieurs n’ont pas osé corriger l’erreur, de peur de représailles). Farouchement anti-communiste, il transmet à l’ambassade américaine en 1955 et en 1956, prenant des risques inconscients, des documents confidentiels sur les installations militaires en Hongrie.

Qualifiant cette question d’énigme de sa vie, Lajos Marton n’a jamais su pourquoi il n’a pas été arrêté, alors qu’il a su par la suite que toutes les entrées à l’ambassade américaine étaient strictement surveillées par les services communistes hongrois. L’une des hypothèses est que les services voulaient identifier un réseau, et ne pouvaient pas imaginer qu’il agissait en loup solitaire.

Il a naturellement pris part à l’insurrection anti-soviétique de l’automne 1956. Il s’est battu de ses propres mains contre les soldats soviétiques, même s’il n’avait aucun plaisir à raconter (même en privé) certains épisodes sanglants auxquels il a pu participer. Durant ces journées folles, il occupe des responsabilités à l’aéroport de Budapest, et intervient pour permettre au photographe français Jean-Pierre Pedrazzini, blessé, d’être évacué.

Condamné à mort, il fuit pour Paris, car le siège de l’OTAN s’y trouve. Il pense reprendre du service auprès des forces de l’OTAN pour poursuivre sa croisade contre le communisme et pour la libération de la Hongrie. Mais il constate assez rapidement que ses services n’intéressent pas les Occidentaux. Il gardera jusqu’à la fin de sa vie une rancœur d’avoir été un soldat abandonné et trahi. A l’inverse, il n’a pas gardé de rancœur contre les Russes, depuis qu’ils ont cessé d’occuper son pays.

Rapidement, c’est une vie d’exilé qui attend Lajos Marton. Mais la France d’alors est en pleine ébullition en raison de la situation algérienne. Naturellement entré en contact avec des militaires français, Lajos Marton participe à l’Opération Résurrection en 1958 qui voit le retour du Général de Gaulle aux commandes du pays. Et il se voit embarqué dans l’OAS, et dans l’opération Charlotte Corday, qui a pour objectif d’assassiner le chef de l’État en 1962.

Dans ce commando d’une douzaine de personnes, commandé par Jean Bastien-Thiry, Lajos Marton retrouve deux autres hongrois, eux aussi réfugiés de 1956 : Gyula Sári et László Varga. Gyula Sári avait fui la Hongrie en 1951, combattu en Indochine dans la Légion (d’où il reviendra avec quelques morceaux de métal dans la jambe), et était retourné en Hongrie en octobre 1956 pour combattre les Soviétiques. Quant à László Varga, il avait participé lui aussi, à l’âge de 14 ans, aux combats de Budapest 1956.

Les Hongrois du Petit-Clamart : Gyula Sári, Lajos Marton, László Varga.

Le commando que l’on pourrait presque qualifier de franco-hongrois organisera le célèbre attentat de Petit-Clamart, dont Charles de Gaulle n’échappe que d’extrême justesse. Les participants sont rapidement identifiés et arrêtés. Bastien-Thiry, leur chef, est fusillé. Lajos Marton, qui a été condamné à mort par contumace, parvient à se cacher pendant plus d’une année, et n’est arrêté qu’en septembre 1963.

Il a droit à un nouveau procès, durant lequel – au grand dam de son avocat affolé par de tels propos – il déclare n’avoir aucun regret, à l’exception d’avoir échoué à accomplir sa mission. Il est condamné à 20 ans de prison. Moins de 5 ans plus tard, il est amnistié comme la plupart des anciens de l’OAS.

Âgé de presque 40 ans, Marton se lance alors dans une vie enfin normale : il trouve un emploi, se marie, et aura trois enfants. Il obtient la citoyenneté française à la fin des années 1970.

Seule exception à sa vie une bonne fois pour toute rangée : en 1983, il accepte une mission de la DGSE pour intervenir au Tchad, pour aider le gouvernement tchadien contre une insurrection pilotée par le colonel Kadhafi.

En 2002, Lajos Marton publie une première fois ses Mémoires, éditées par les Éditions du Rocher. Il révèle pour la première fois la participation d’un haut-fonctionnaire dans la préparation de l’attentat du Petit-Clamart, Jacques Cantelaube, qui avait demandé aux conjurés de faire connaître son action après sa mort.

Voilà ce que l’on peut dire de l’homme « public » qu’était Lajos Marton.

J’ai connu Lajos Marton en 2006-2007. J’avais 20 ans, il en avait 75. Lui était un homme d’âge avancé, un Hongrois vivant en France. Moi un jeune homme français avec un pied en Hongrie. Il était doté d’une mémoire d’éléphant et d’un enthousiasme généreux déconcertants.

Aussi curieux que cela puisse paraître, je n’éprouvais pas d’intérêt prononcé (autre qu’historique) pour les causes dans lesquelles il s’est engagé. Les combats auxquels Lajos Marton a participé appartiennent au passé, et c’est à l’Histoire de les juger.

Ce qui m’impressionnait en revanche, c’était le courage (presque insensé) dont ce fils de petit paysan avait fait preuve toute sa vie. Ainsi que la façon dont il avait traversé les épreuves de l’existence. Il n’a notamment jamais revu sa mère, décédée dans les années 1970, car il ne pouvait pas retourner en Hongrie. Il n’a jamais renié un seul de ses engagements. Sorti de prison presque quarantenaire et sans le sou, il était parvenu malgré tout à construire une vie familiale et professionnelle honorable.

Des lettres envoyées depuis la France par Lajos Marton à sa mère restée en Hongrie. La plupart ont été interceptées par les services communistes, et n’ont pas été transmises au destinataire. Lajos Marton les a récupérées lors de l’ouverture des archives communistes.

C’est sans doute cette vertu qui m’a laissé la plus profonde impression. C’est ce qui m’a motivé à participer à l’édition de ses Mémoires en Hongrie. Cette publication, en 2011, a donné lieu à une tournée mémorable dont nous chérissions tous deux le souvenir. 26 conférences en 21 jours dans quatre pays, 5000km, le tout en pleine été dans une vieille Lancia non-climatisée : nous y avions tous deux laissé 5 kilos ! Lajos avait alors 80 ans, et il était pourtant frais comme un jeune homme.

Maintenant, « Oncle Lajos », comme les Hongrois l’appelaient, appartient à l’Histoire. La mort qu’il a trompée tant de fois l’a finalement rattrapé, à l’âge avancé de 94 ans. Ses écrits demeurent. Ils évoquent des faits historiques déchirants, et laissent apparaître une valeur intemporelle : celle du courage des hommes indomptés.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

Lajos Marton était un ami de longue date. Synthèse nationale adresse ses plus sincères condoléances à sa famille.

SN

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Eric Zemmour était dimanche soir sur BFM TV

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Vous êtes lecteur de Synthèse nationale : pour aider notre action, contribuez à notre souscription patriotique 2025

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Synthèse nationale, c'est d'abord un site et une revue fondés en 2006 par Roland Hélie. Notre entreprise militante a donc 19 ans, et en novembre 2026, elle fêtera ses 20 ans ! Se situant résolument dans le camp nationaliste et identitaire, site et revue livrent tout au long de l'année des analyses non-conformistes sur l’actualité et les questions de fond qui concernent notre pays et notre continent.

Synthèse nationale, c'est aussi une maison d’éditions créée en 2012 dont le catalogue compte près de 150 titres parmi lesquels ceux de la fameuse collection Les Cahiers d’Histoire du nationalisme. cliquez ici

Enfin, Synthèse nationale, ce sont des campagnes militantes, des conférences et des colloques thématiques à travers la France ainsi que des partenariats en Europe. 

En contribuant à la souscription patriotique 2025 de Synthèse nationale, non seulement, vous recevrez une revue résolument engagée mais, en plus, vous nous aiderez à développer notre combat pour l’indispensable redressement de notre Nation et notre Civilisation…

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L’AfD continue de dominer les sondages en Allemagne

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La rédaction du Nouveau Présent (cliquez ici)

Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) continue de dominer le classement des formations politiques allemandes. C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage réalisé par l’institut sociologique INSA réalisé pour le quotidien Bild.

L’AfD est prêt à recevoir les voix de 26% des personnes interrogées. Par rapport à la semaine dernière, le parti a perdu 1%. La cote de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et chrétien-social (CSU), qui occupe la deuxième place, reste inchangée à 25%.

Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) est soutenu par 15% des participants à l’étude (sans changement). La cote du parti La Gauche (Die Linke) a augmenté de 1%, atteignant 11%, et dépasse désormais celle des Verts, qui obtiendraient 10% des voix en cas d’élections législatives dimanche prochain. Les autres partis ne pourraient pas franchir la barre des 5% nécessaire pour entrer au Bundestag.

Le sondage a été réalisé du 1er au 5 décembre, auprès de 1.206 personnes.

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L’Amérique sonne le glas de l’Europe – et l’Europe ne l’entend pas

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Balbino Katz

Je lis le document qu’a publié la Maison Blanche, censé présenter au monde la vision géostratégique de l’Amérique. Je m’attendais à un exercice rhétorique, à des formules convenues. Je découvre un acte de rupture.

Le fragment le plus saisissant du document américain ne tient pas seulement dans l’usage de quelques mots durs, mais dans la construction méthodique d’un réquisitoire, presque d’un acte d’accusation contre l’Europe. Jamais, depuis la rédaction du Traité de l’Atlantique Nord, Washington n’avait parlé de son «alliée» dans un ton si dénudé, sans fard, sans onction diplomatique.

L’Europe y apparaît comme un continent engagé non pas dans une simple crise passagère, mais dans un processus historique d’effacement, un glissement lent et continu vers ce que les Américains nomment sans trembler « civilizational erasure ». L’expression revient à plusieurs reprises, avec une précision clinique. Elle n’appartient ni au registre polémique ni au lexique politique habituel: elle relève de la morphologie historique, presque du diagnostic anthropologique.

Les rédacteurs du texte décrivent une Europe qui aurait perdu, morceau après morceau, ce qui constituait sa colonne vertébrale. Ils évoquent une « perte de confiance culturelle », formule qui résume en quatre mots l’épuisement moral d’un continent qui doute désormais de sa légitimité à exister. Ils parlent de « cratère démographique », image frappante, rappelant un sol crevé, affaissé, incapable de soutenir la moindre construction durable. Ils insistent sur des politiques migratoires qualifiées d’auto-destructrices, non parce qu’elles accueillent, mais parce qu’elles remplacent.

Le texte ne s’arrête pas là. Il décrit des gouvernements instables, incapables de représenter des majorités réelles, enfermés dans des coalitions fragiles, dépendants de minorités bruyantes. Il y a quelque chose d’impitoyable dans la manière dont les Américains écrivent que nombre d’États européens sont gouvernés «par des responsables qui n’ont plus le soutien de leur population», comme si la démocratie représentative, chez nous, n’était plus qu’un théâtre d’ombres.

Puis vient la phrase qui, pour l’Europe, devrait résonner comme un coup de tocsin : l’idée que plusieurs nations pourraient devenir « majoritairement non européennes », non pas dans un avenir lointain, mais « dans quelques décennies au plus tard ».

Le document ne suggère pas un risque, il annonce une transformation irréversible, presque accomplie : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans vingt ans. »

Ce n’est pas une image, c’est une prophétie.
Ce n’est pas une alerte, c’est un verdict.

Voilà ce que l’Amérique pense désormais de nous. Voilà ce qu’elle ose écrire, en pleine lumière, sans prendre soin de ménager les susceptibilités européennes. Le voile diplomatique est tombé: il ne reste plus que la nudité du jugement.

Mais le plus extraordinaire n’est pas seulement le diagnostic. C’est ce qui le suit. Car Washington ne propose pas d’aider l’Europe à se sauver d’elle-même. Elle propose d’ouvrir un siège à l’intérieur même des nations européennes, de « cultiver la résistance à leur trajectoire actuelle ». Autrement dit : soutenir, encourager, financer, accompagner toutes les forces politiques qui voudraient rompre avec l’ordre institutionnel et idéologique dominant.

Ce n’est plus un rapport stratégique. C’est une intervention doctrinale, une feuille de route pour remodeler l’Europe en profondeur, au profit des intérêts américains.

Et l’on comprend soudain que ce texte marque une rupture radicale dans l’histoire atlantique.

Les Américains ne craignent plus de dire qu’ils doutent de l’Europe. Ils doutent de ses gouvernements. Ils doutent de sa survie civilisationnelle. Ils doutent même de sa capacité à rester une alliée fiable.

Ils ne voient plus en nous un partenaire. Ils voient un champ de bataille idéologique, culturel, démographique.

Voilà la nouveauté. Voilà la bombe politique. Voilà le morceau de vérité brutale qui, d’un seul coup, éclaire tout le reste.

Il faut mesurer ce que représente une telle franchise. Depuis Woodrow Wilson, souvent guidé par l’influence moins visible mais décisive du colonel House, les États-Unis ont développé un universalisme qu’ils ont présenté comme un idéal mais qui fut avant tout un outil. La Société des Nations puis l’Organisation des Nations unies n’étaient pas natives d’une philanthropie désintéressée. Elles étaient des instruments destinés à organiser le monde autour d’un pivot: Washington.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, ruinée par un désastre dont les États-Unis avaient été à la fois les arbitres et les bénéficiaires, fut reliée à l’Amérique par deux chaînes scintillantes: le crédit et l’OTAN. Nous avons vécu avec cette alliance comme avec un mariage arrangé dont on finit par oublier qu’il fut d’abord une tutelle.

L’administration Trump ne se contente pas de rappeler cette vérité. Elle la proclame et l’assume. Et elle franchit un seuil jamais atteint: elle annonce vouloir « cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe au sein même des nations européennes ». Ce n’est pas un détail. C’est une doctrine.

En clair : les États-Unis soutiendront désormais les forces politiques européennes qui contestent l’ordre institutionnel, migratoire et idéologique dominant en Europe. Ils ne s’adresseront plus seulement aux gouvernements, mais aux peuples, aux partis, aux courants souterrains.

C’est un renversement total de posture. Une révolution géopolitique en gants de boxe.

Les Européens, que disent-ils ? Rien ou presque. Les chancelleries se raidissent, s’indignent de la forme, regrettent la brutalité, invoquent les fameuses « valeurs ». On ne conteste pas le diagnostic, on conteste le ton. Comme si l’esthétique d’un texte importait plus que son contenu.

Il y a dans ces réactions une sorte de vacuité tragique. Les dirigeants européens ne semblent pas comprendre ce qui leur est dit. Ils persistent à croire que l’Amérique demeure ce protecteur bienveillant dont il suffirait de caresser l’humeur. Ils pensent que la rupture n’est qu’un orage. Elle est tectonique.

Pourtant, depuis des décennies, des voix européennes avertissent de cette dépendance. Alain de Benoist a montré que l’atlantisme avait fonctionné comme une dissolution de la souveraineté. Guillaume Faye, avec sa verve prophétique, expliquait déjà que les États-Unis n’hésiteraient pas un jour à se délier de l’Europe si leurs intérêts l’exigeaient. Alexandre Douguine voyait dans l’Union européenne un espace intermédiaire incapable d’être sujet. Même Ernst Jünger, dans ses méditations tardives, pressentait que les nations européennes étaient sur le point de perdre le contrôle sur les grandes forces historiques.

Ce que Trump dit aujourd’hui n’est que l’écho brutal de ces diagnostics longtemps méprisés.

Et pourtant, paradoxalement, ce texte américain pourrait être pour l’Europe un électrochoc salutaire. Jamais, depuis soixante-dix ans, les Européens n’avaient reçu une telle invitation à redevenir adultes. L’Amérique ne veut plus être notre tuteur. Elle nous dit: assumez-vous. Défendez-vous. Devenez ce que vous prétendez être.

Mais nos dirigeants n’entendent rien. Ils ne parlent que de ton, jamais de fond. Ils répètent que « l’alliance est indéfectible », comme si le verbe suffisait à conjurer la réalité.

La langue est prête. Je coupe le feu, la vapeur s’élève, douce et matérielle, un souffle d’autrefois dans une cuisine bretonne. Je referme le document américain. Je reste un instant immobile, les mains tièdes de chaleur et d’inquiétude.

Ce gouvernement Trump, par son cynisme franc, nous rappelle une vérité que nous avions soigneusement ensevelie sous des couches de bons sentiments et de discours atlantistes : les États-Unis ne sont pas nos amis. Ils sont une puissance. Une grande puissance, certes, mais une puissance qui agit pour elle-même et non pour nous.

Rien n’est plus normal, d’ailleurs. Rien n’est plus sain.

Le vrai scandale n’est pas qu’ils défendent leurs intérêts. Le scandale est que l’Europe ne sache plus défendre les siens.

Source :  breizh.info

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dimanche, 07 décembre 2025

Jean-Gilles Malliarakis, militant historique de la cause nationaliste, vient de nous quitter

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Je viens d'apprendre avec une immense tristesse le décès, à l'âge de 81 ans, de Jean-Gilles Malliarakis.

Éditeur, militant infatigable du combat nationaliste depuis les années 1960, Jean-Gilles était un personnage incontournable et marquant pour quiconque a fréquenté la droite nationaliste ces soixante dernières années. 

Il fut le fondateur en 1979 du Mouvement nationaliste révolutionnaire, qui deviendra plus tard Troisième voie, et du journal Jeune nation solidariste. Plus tard, il s'engagera dans la défense des petites entreprises françaises. Ces dernières années, il animait le site L'Insolent.

Il a, à de nombreuses reprises, participé aux activités de Synthèse nationale. Il y a trois ans, il prenait la parole lors de notre Rendez-vous Bleu Blanc Rouge de 2022. Personne n'oubliera l'orateur exceptionnel qu'il était.

Nous reviendrons très vite sur cette pénible disparition.

À Isabelle, son épouse, à sa famille, toute la rédaction de SN présente ses condoléances.

Roland Hélie

Jean-Gilles Malliarakis le 20  décembre 2019 sur TV Libertés :

 

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Une application étatique dans votre téléphone ? L’exemple de l’Inde

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Franck Abed

L’obligation faite par le gouvernement indien d’installer l’application Sanchar Saathi sur tous les smartphones vendus dans le pays dépasse largement le simple cadre de la politique numérique. Ce choix gouvernemental soulève des enjeux profonds de contrôle et de surveillance. En effet, cet événement s’inscrit dans une dynamique ancienne, profonde, où les États redéfinissent leur rapport au pouvoir à travers les technologies qu’ils prétendent réguler. L’Inde, forte de sa démographie et de son rôle croissant dans l’économie mondiale, franchit ici un seuil symbolique : elle affirme que le territoire national ne se limite plus à ses frontières physiques, mais qu’il englobe désormais l’espace technique des appareils mobiles. En d’autres termes, chaque smartphone devient une parcelle de souveraineté, un lieu où l’État entend exercer son autorité.

Ce geste, que certains observateurs qualifieront de pragmatique, s’inscrit en réalité dans une logique géopolitique structurante. Depuis plusieurs années, les grandes puissances cherchent à reprendre la main sur les infrastructures numériques qui déterminent la vie sociale, économique et sécuritaire de leurs populations. Le précédent chinois, avec son écosystème technologique fermé, a montré la voie d’une souveraineté numérique absolue ; la Russie, contrainte par les sanctions occidentales, a accéléré la création de son propre espace technologique sous supervision étatique. L’Inde, prise entre ses ambitions de puissance mondiale et ses impératifs internes de contrôle, semble à son tour opter pour un modèle où l’État se réserve le droit d’insérer un dispositif d’observation dans l’objet le plus intime de la modernité : le téléphone portable.

Mais ce point de bascule ne peut être compris que si l’on prend la mesure du rôle central du smartphone dans la vie contemporaine. L’appareil est devenu un prolongement du sujet, un filtre par lequel tout - travail, sociabilité, mémoire, mobilité, désir - transite. À ce titre, comme l’avait anticipé Gilbert Simondon en parlant des objets techniques comme médiateurs du rapport au monde, intervenir dans la structure même d’un tel objet revient à intervenir dans la structuration de l’individu. En décidant qu’un logiciel étatique doit être présent dès l’allumage, sans que le citoyen ne dispose d’un véritable choix, l’État indien intègre sa présence dans l’architecture intime de la vie quotidienne. Il ne s’agit plus d’une surveillance directe, mais d’une présence inexorable, latente, inscrite dans la matérialité même de l’appareil.

La justification officielle, centrée sur la lutte contre les fraudes et les vols, alimentera certainement le débat. Tout État a le devoir d’assurer l’ordre et de protéger ses habitants. Cependant, comme l’a montré Hannah Arendt, le danger des démocraties modernes ne réside pas seulement dans l’arbitraire, mais dans la banalisation des mécanismes de contrôle présentés comme raisonnables, nécessaires, quasi obligatoires. Le pouvoir se déploie souvent mieux sous les traits de la rationalité que sous ceux de la contrainte brute. En affirmant que l’application est facultative, tout en l’intégrant nativement aux appareils, les autorités indiennes s’inscrivent dans cette logique du « consentement fabriqué », où la liberté est proclamée mais où les conditions de son exercice réel sont subtilement orientées.

Il faut également considérer ce geste dans un contexte où l’Inde cherche à s’émanciper de la domination technologique des entreprises américaines. Le numérique est devenu un théâtre de rivalité entre États et acteurs privés dont les intérêts ne coïncident pas toujours. Or, en imposant Sanchar Saathi, New Delhi affirme implicitement que la conception même des systèmes d’exploitation et des appareils ne peut plus relever entièrement de sociétés étrangères. L’État revendique une place dans le cœur technique du smartphone, exactement là où Apple ou Google exercent leur souveraineté logicielle. Nous assistons à une confrontation silencieuse entre deux conceptions du pouvoir : le pouvoir étatique traditionnel d’un côté, et la souveraineté algorithmique des géants privés de l’autre. Max Weber avait déjà décrit la tension entre les institutions traditionnelles et les formes nouvelles de domination ; aujourd’hui, le numérique en offre la matérialisation la plus tangible.

L’enjeu dépasse donc la seule Inde. Il touche à une question universelle : jusqu’où les États contemporains iront-ils pour intégrer leurs mécanismes de contrôle dans les objets du quotidien ? L’Europe a choisi la voie réglementaire, cherchant à encadrer les plateformes par le droit. Bonne ou mauvaise l’opinion ? L’avenir le dira très vite, même si nous disposons déjà des éléments de réponse…

Les États-Unis s’appuient sur l’alliance entre l’État et les entreprises privées, un modèle hybride où le pouvoir est fragmenté mais omniprésent. L’Inde, elle, expérimente une méthode plus directe, sans pour autant aller jusqu’à la construction d’un écosystème totalement fermé. Nous nous trouvons devant une sorte de « souveraineté à demi », caractéristique des puissances émergentes : affirmation politique forte, mais dépendance technologique persistante…

Il convient également de s’interroger sur la dimension anthropologique de ce phénomène. Comme le rappelait Heidegger, chaque époque technique contient une certaine vision de l’homme. L’obligation d’installer un logiciel étatique dans un téléphone n’est pas un simple acte administratif. Effectivement, il s’agit de l’expression d’un rapport au citoyen, d’une conception de sa place dans l’ordre collectif. L’homme y est perçu moins comme sujet autonome que comme élément d’un ensemble qu’il convient d’optimiser, de protéger, mais aussi de surveiller. La frontière entre assistance et tutelle s’efface progressivement, et l’on glisse vers un monde où la technique apparaît comme un moyen naturel de guider, d’encadrer et d’évaluer les comportements. Certains séries dystopiques ont déjà traité cet épineux sujets, je pense entre autres à Black Mirror.

Le cas indien doit donc être lu comme un symptôme d’un mouvement global : la volonté des États de reconquérir des espaces de pouvoir qu’ils avaient laissé aux géants du numérique. Pourtant, cette reconquête se fait au prix d’une intrusion accrue dans l’intimité des individus, intrusion que ceux-ci acceptent souvent avec résignation, faute d’alternative réelle. C’est peut-être là le phénomène le plus significatif : non pas que le pouvoir se renforce, mais qu’il se renforce sans rencontrer d’opposition substantielle, dans un espace social pacifié par la technique.

L’application Sanchar Saathi n’est, en définitive, qu’un signe avant-coureur. Ce qui se joue à travers elle dépasse la simple cybersécurité : il s’agit d’un redéploiement du politique dans la sphère numérique, d’une transformation silencieuse mais décisive du rapport entre l’État, l’individu et la technologie. L’Inde n’inaugure pas seulement un dispositif de contrôle ; elle inaugure une manière nouvelle de penser la souveraineté. Et ce mouvement, une fois enclenché, a toutes les chances de s’étendre, car il répond à une dynamique globale où le numérique cesse d’être un espace de liberté pour devenir, petit à petit, un espace de gouvernement…

18:07 Publié dans Franck Abed | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Zizanie en MAGA

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La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol

La chronique hebdomadaire n°164 du 9 juillet 2025 s’intitulait « MAGA contre lui-même ». Elle évoquait déjà les premières fissures au sein de ce mouvement composite. Plus de cinq mois après, force est de constater que le trumpisme poursuit sa fragmentation au point que certaines fractures deviennent béantes.

Trois facteurs principaux accentuent ces profondes divergences à l’intérieur de cette galaxie : la politique étrangère, en particulier la « relation spéciale » des États-Unis d’Amérique avec l’État d’Israël, le coût de la vie courante et l’affaire Jeffrey Epstein.

Jusqu’à présent, Donald Trump est l’un des rares présidents étatsuniens à n’avoir pas ordonné l’invasion d’un autre État. Pas sûr que perdure cette exception ! Le bombardement des sites nucléaires iraniens en juin 2025 en soutien aux actes terroristes du gouvernement israélien a irrité la faction isolationniste de MAGA qui s’oppose au courant néo-conservateur belliciste renaissant. Le déploiement d’une flotte de guerre en mer des Caraïbes au large du Vénézuéla largement ruiné par les sanctions agressives de Washington, fait craindre un risque élevé d’intervention militaire et un changement extérieur des institutions bolivariennes. Le prétexte de cette possible agression reste futile : Caracas serait à la tête des narco-cartels d’Amérique du Sud.

Si Donald Trump fait couler des embarcations supposées contenir des paquets de drogue, il devrait se souvenir que, dans les années 1980, afin de financer la lutte contre les guérillas communistes et les gouvernements pro-soviétiques de Cuba et du Nicaragua, la CIA avait obtenu l’autorisation de Ronald Reagan et de son vice-président, l’ancien directeur de Langley, George Bush père, de recourir au trafic de drogue. Les agents de la CIA avaient ainsi conclu un pacte officieux avec le crime colombien. Si Trump veut bombarder des narco-États, qu’il fasse donc tirer des missiles sur Little Rock, la capitale de l’Arkansas !

L’appui inconditionnel de la Maison Blanche à Israël agace de plus en plus des ténors de MAGA tels Candace Owens ou Tucker Carlson, voire Charlie Kirk, quelques jours avant son assassinat. Ces figures très écoutées de la mouvance s’élèvent contre les persécutions des Palestiniens - dont les derniers chrétiens ! - par des colons fanatiques et/ou des soldats de Tsahal. Une césure essentielle apparaît par conséquent entre les chrétiens évangéliques sionistes et les nationalistes chrétiens qui découvrent enfin le poids écrasant des réseaux d’influence pro-israéliens dans le « marigot » de Washington. Ce n’est pas tout !

Outre un don de 25 milliards d’euros à l’Argentine du cinglé libertarien Javier Milei, la politique douanière radicale imposée par le 47e président des États-Unis alimente l’inflation. Des trumpistes apprennent que le protectionnisme n’est possible que si le pays dispose d’une auto-suffisance maximale dans tous les domaines. Ouverts au monde entier, les États-Unis dépendent néanmoins des autres continents. Seule une politique d’intervention régalienne dans l’économie lancée une décennie auparavant au moins aurait pu atténuer le choc de la hausse des prix. Par ailleurs, le shutdown (la fermeture partielle des services administratifs fédéraux pour cause de budget non adopté) de 44 jours (30 septembre – 13 novembre 2025) a durement atteint le quotidien des Étatsuniens sans oublier la réforme pernicieuse de l’assurance sanitaire fédérale (Medicare) qui frappe les plus démunis et les classes moyennes. Or, pendant cette crise politico-budgétaire, Donald Trump a célébré Halloween à Mar-a-Lago en Floride en organisant une somptueuse fiesta sur le thème de Gatsby le Magnifique en référence au roman de Francis Scott Fitzgerald. Les images et vidéos de cette fastueuse soirée ont agacé maints trumpistes convaincus qui savent que le niveau de vie reste la préoccupation n° 1 de leurs compatriotes. Les élections du 4 novembre 2025 marquent une vraie poussée démocrate (victoires de Zohran Mamdani à la mairie de New-York, d’Abigail Spanberger et de Mikie Sherrill au fonction de gouverneur en Virginie et au New Jersey par exemple). Ces succès confirment leur inquiétude pour le scrutin de mi-mandat en novembre 2026. Trump fait pourtant la sourde oreille et vire de son entourage tout rabat-joie.

La publication ou non du dossier Epstein est le dernier élément qui aiguise les tensions internes de MAGA. Il est curieux que le système médiatique s’y intéresse alors qu’il ne mentionnait cette affaire sordide qu’avec parcimonie sous Joe Biden… Rappelons aussi que ce même système a toujours qualifié de « complotiste » le « Pizzagate ». Résidant à New-York, Jeffrey Epstein rencontrait tout le gratin de la « Grosse Pomme ». Entrepreneur immobilier très couru, Donald Trump ne pouvait que le côtoyer aux réunions mondaines. Il paraît évident que les participants à ces raouts savaient (ou se doutaient) que leur hôte appréciât les très jeunes femmes au nom de la liberté sexuelle post-soixante-huitarde ! Trump en a-t-il profité ? Pour l’instant, aucune victime ne l’accuse, au contraire d’Elon Musk qui, dans un tweet ravageur, exprima sa rupture politique et personnelle avec Trump.

Quatre représentants républicains sont en pointe dans la dénonciation de ce scandale. Ils se dressent donc contre leur idole : le libertarien Thomas Massie, du Kentucky; Nancy Mace, élue de Caroline du Sud; Lauren Boebert (Colorado) et Marjorie Taylor Greene (Géorgie). Plus trumpiste que Trump lui-même, Marjorie Taylor Greene accumule contre elle tant de griefs que Trump l’accuse maintenant de traîtrise et de folie. Elle fait preuve d’un courage exceptionnel en se heurtant à la majorité MAGA. Elle s’élève contre les frappes sur l’Iran; elle apporte son soutien à la motion du sénateur indépendant – apparenté démocrate - du Vermont, Bernie Sanders, qui dénonce la famine à Gaza; elle parle de « génocide » à propos de la destruction de Gaza; elle exige la publication complète du dossier judiciaire sur Epstein. Enfin, elle prévient à plusieurs reprises depuis des mois que l’inflation et l’illisibilité de la politique économique trumpiste favorisent l’appauvrissement des classes moyennes qui risquent de basculer vers les démocrates. Les fortes vérités de Marjorie Taylor Greene lui valent la qualification d’« hérétique »…

Marjorie Taylor Greene, Lauren Boebert, Nancy Mace et Thomas Massie rejoindront-ils le parti de l’Amérique d’Elon Musk ? Peut-être pas, car ce quatuor incarne l’aile populaire de MAGA. Il semble ne pas adhérer aux « Lumières sombres » qui prévoient des PDG – rois. Or les États ne sont pas des entreprises en plus grand. Cet éclatement en devenir fondera-t-il un nouveau clivage politique intérieur étatsunien dont on trouve un pan similaire chez les démocrates avec Alexandria Ocasio-Cortez, Zohran Mamdani et Bernie Sanders, celui de la « cause du peuple » ? Cette cause trouve en tout cas une résonance soudaine avec la brusque popularité médiatique de Nick Fuentes.

Une scission brutale dans le cœur de MAGA s’opère en effet le 28 octobre 2025. Ce jour-là, Tucker Carlson invite Nick Fuentes à son émission retransmise sur Internet et vue plus de six millions de fois. Âgé de 27 ans, Nicholas Joseph Fuentes pratique une radicalité nationaliste blanche et chrétienne que Le Monde, phare hexagonale de la désinformation, du 21 novembre 2025 stigmatise sans aucune retenue. Bien qu’invité à Mar-a-Lago par Trump en novembre 2022 aux côtés de Kenye West, Nick Fuentes se disputait souvent avec Charlie Kirk. Le récent succès médiatique de Fuentes préoccupe les conservateurs, éternels guerriers en peau de lapin. On voit ainsi se coaliser contre lui Dave Robin, un ancien comédien progressiste devenu animateur libertarien, l’intellectuel post-libéral converti à l’orthodoxie et exilé à Budapest, Rod Dreher, et l’agitée du bocal MAGA, Laura Loomer, qui explique sur X que le parti républicain « a un problème nazi ». Elle se souvient qu’après l’avoir soutenu, elle a rompu quand Fuentes l’a qualifiée d’« espionne      israélienne ». Ambiance…

Toutes ces dissensions internes facilitent la zizanie actuelle. Elles pourraient aussi bien se révéler destructrices, à moins qu’elles propulsent MAGA à l’hégémonie culturelle.       

Salutations flibustières !

• « Vigie d’un monde en ébullition », n°177, mise en ligne le 4 décembre

18:05 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Pologne : La Cour constitutionnelle vient d’interdire le Parti communiste polonais. À quand le tour du PC « F » ?

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Michel Festivi 

Le 3 décembre dernier, la Cour constitutionnelle polonaise a décidé, que les objectifs et les activités du Parti communiste de Pologne, le KPP, étaient incompatibles avec la constitution et a ordonné son interdiction immédiate.

La juge Krystyna Pawlowicz a déclaré : « Il n’y a pas de place dans l’ordre juridique de la République de Pologne pour un parti qui glorifie des criminels et des régimes responsables de la mort de millions d’êtres humains, dont beaucoup de nos compatriotes ». La constitution polonaise interdit en effet, les partis dont le programme est fondé « sur des idéologies totalitaires et des convictions proches du nazisme, du fascisme et du communisme ».

Le KPP, était depuis 2002, le continuateur du Parti ouvrier unifié polonais (POUP), totalement inféodé alors à Moscou, et qui a régné sans partage, sur la Pologne jusqu’en 1991. Il faut dire que les Polonais ont très durement souffert et du nazisme et du communisme, suite au pacte Hitler/Staline du 23 août 1939, et le partage de la Pologne en deux zones, l’une allemande au sud-ouest, l’autre soviétique au nord-est. Les tueries, les déplacements de population, les pogroms, dans les deux zones furent considérables, tout cela sous la bénédiction du PC « F », qui approuva et le pacte et la politique soviétique de ces années-là, c’est-à-dire, outre le dépeçage de la Pologne, l’annexion de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord, des pays Baltes, avec tous les drames humains que cela a induit, les morts et les déportations. Les articles de L’Humanité, puis de l’Humanité clandestine en font foi.

En 2009, l’institut de la mémoire nationale, a estimé le nombre de morts en Pologne, entre 5,6 et 5,8 millions de Polonais, dont deux millions qui ont péri dans la zone soviétique. En 1970 à Gdansk, la répression communiste, contre les ouvriers des chantiers navals a fait 45 morts et 1165 blessés, sans compter les emprisonnés. Alexandra Viatteau, chercheur et historien, estime à 2 700 000 polonais, morts, victimes des communistes entre 1917 à 1953. (Cf Le déminage des archives soviétiques sur diploweb.com, mai 2001). La répression contre les opposants et l’Église perdurera jusqu’à la fin du régime communiste. On se souvient du général Jaruzelski, lunettes noires, proclamer à la TV polonaise la répression contre les ouvriers grévistes, en décembre 1981. 

C’est à l’année 2020, que remonte cette procédure d’interdiction, prise sous la houlette du procureur général et ministre de la justice de l’époque, le conservateur Zbigniew Ziobro, mais ce procès n’a pu parvenir rapidement à son terme, car aucun représentant du Parquet ne venait aux audiences, comme quoi, les réticences et les résistances étaient nombreuses, malgré le fait que ce KPP, n’avait désormais qu’une audience plus que limitée, et ne pouvait mobiliser que quelques milliers de militants.

Ziobro, dans son réquisitoire mettait justement en avant que : « le KPP a des objectifs identiques à ceux d’autres partis communistes du XXème siècle », avec notamment l’introduction d’un système « calqué dur la Russie soviétique ». C’est ainsi, que le Président polonais, Karol Nawrocki a présenté une nouvelle requête le 6 novembre dernier. Il dirigeait, avant son élection comme Président, l’Institut de la mémoire nationale et fit valoir que : « le parti glorifie des régimes criminels tels que le stalinisme...l’idéologie communiste est contraire aux valeurs humaines fondamentales et aux traditions de la civilisation européenne et chrétienne. »

Cette condamnation sans appel du communisme, n’a pas empêché le premier ministre polonais, européiste forcené, Donald Tusk, de manœuvrer politiquement, pour faire désigner Président de la Diète, le parlement polonais, Wlodzimierz Czarzasty, ancien membre du POUP. Czarzasty a soutenu le régime communiste polonais qui a martyrisé son peuple, notamment pour s’en prendre aux membres de Solidarnosc. Ce coup politique a bouleversé la Pologne. L’ancien Président polonais, Bronislaw Komorowski s’est dit « horrifié et offensé », par cette nomination. Car le nouveau président de la Diète s’est aussitôt rangé au côté du pouvoir polonais acoquiné à Bruxelles. Czarzasty avait quitté le POUP, pour rejoindre un conglomérat d’anciens communistes, recasés dans l’Alliance de la gauche démocratique. Alliance objective entre les chantres de l’Europe de Bruxelles et les anciens communistes, on aura tout vu.  

En France, le fringant Fabien Roussel, actuellement dirigeant du PC dit « français », interrogé par des jeunes élèves pendant la dernière campagne présidentielle de 2022, avait eu beaucoup de mal à critiquer Staline, le présentant essentiellement comme le vainqueur de la seconde guerre mondiale, et tentant maladroitement de minimiser ses crimes. Dans la même séquence, il avait adulé et Fidel Castro et Che Guevara, des tortionnaires implacables, qui ont ruiné leur île, les présentant comme des libérateurs.

D’ailleurs, sur beaucoup de sites du PC « F », on présente la Chine comme un pays non totalitaire encore. Pourtant, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a, en 2006, voté la condamnation des crimes des régimes communistes, mais le Conseil s’est refusé à faire voter une recommandation au comité des ministres, ce qui aurait permis d’inviter les 46 états membres à adopter une déclaration similaire plus contraignante, il fallait alors une majorité des 2/3 qui n’a pas été atteinte. Bien sûr les partis communistes ont refusé de voter en faveur de ce texte. Dans de nombreux pays de l’Est ou des Balkans, il existe des musées ou des mémoriaux, rappelant les crimes du communisme, comme à Budapest, à Tirana ou à Prague, pas dans les pays de l’Europe de l’Ouest.  En 2019, le parlement européen a voté une résolution qui rappelle que : « les régimes communistes et nazis sont responsables de massacres, de génocides, de déportations, de perte en vie humaine et de privations de liberté... »

Comme je l’ai indiqué en épilogue de mon ouvrage sur La désinformation autour du Parti communiste « français », la très grande différence d’avec le nazisme, c’est qu’il n’y a pas eu un Nuremberg du communisme, après 1989 et la destruction du mur de Berlin, quasiment aucun procès, et les anciens communistes qui avaient du sang sur les mains, ont continué leurs activités comme si de rien était. Comme l’a souligné le philosophe Alain Besançon, « l’hypermnésie du nazisme, l’amnésie du communisme », ont été la ligne de conduite depuis 1945. Comme l’a écrit Alain de Benoist dans un opuscule remarquable, datant de 1998, « Communisme et nazisme », « En France, où un parti nazi serait immédiatement interdit, le parti communiste, naguère financé par Staline et qui resta pendant près d’un demi-siècle aux ordres de Moscou, ne se voit contester par personne sa légitimité ». Le PC « F », fut en effet financé par Moscou, de sa naissance en 1921, jusqu’en 1991, comme l’ont démontré les archives moscovites, que Victor Loupan et Pierre Lorrain ont répertorié dans un livre publié en 1994, L’argent de Moscou, l’histoire la plus secrète du PCF, publié chez Plon.

En France « l’antifascisme », « la lutte contre l’extrême-droite », ont brouillé toutes les cartes et continuent à imposer une vision totalitaire communiste de la politique et de l’histoire, c’est le « privilège rouge », comme le dénonce régulièrement Gilles William Goldnadel. Et c’est ainsi que le PC « F », et toute la gauche derrière lui, ainsi qu’une large partie des centres et des droites, continuent de répandre l’idée que le communisme, contrairement au nazisme, partait d’un bon principe. Cette stupidité à toujours cours, sur nos médias, chez beaucoup d’intellectuels. Comme l’a aussi mis en exergue Alain de Benoist : « On voit mal en effet, en quoi il serait moins grave, ou moins condamnable, de tuer ceux à qui l’on a promis le bonheur, que tuer ceux à qui l’on n’a rien promis de tel ». A bien des égards, les Polonais qui ont subi directement le joug communiste, ont bien plus de lucidité et de clairvoyance que bien des hommes politiques français, qui continuent à les soutenir, comme Xavier Bertrand, Dominique de Villepin ou encore Edouard Philippe.  

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50 ans de démagogie et de laisser-faire : ils sont tous responsables du chaos actuel !

Le Chaos, ou l'origine du monde | BnF Essentiels

Pieter Kerstens

Ce n’est un secret pour personne : depuis des décennies, la gauche donne le la ; elle impose ses thèmes et distille ses idées par le biais de l’Éducation nationale, de l’Université, du monde de la culture, des grands médias (journaux, magazines, cinéma, télévision ou encore publicité) ; elle préside aux destinées de la majorité des collectivités territoriales (communes, départements, régions) ; elle influence ou tétanise une bonne partie du centre et de la droite dite républicaine ; mais aussi les institutions européennes : Parlement, Commission, Cour de Justice, Cour des droits de l’homme...

À terme, la France, pour recouvrer sa totale souveraineté, devra quitter l’Union européenne et mettre fin aux contraintes imposées par les bureaucrates de Bruxelles avec la bénédiction des eurobéats et des euro-profiteurs.

De fait, dans le cadre de l’UE, des bourgeois trotskistes aux bourgeois bohêmes, en passant par les bourgeois radicaux-socialistes et les bourgeois "khmers verts", ils sont nombreux à nous avoir infligé leurs doctrines fumeuses (dont nous payons désormais les conséquences). Naguère, les Pisani, les Delors, les Lamy, les DSK, ou encore, actuellement, l’incompétente Ursula von der Leyen, sans oublier les Gonzales, Spitaels, Prodi, Zapatero, Mitterrand, Schröder, Papandréou, etc. ont certifié aux Européens que l’Union serait la garante de leur développement, de leur bien-être et d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Aujourd’hui, ces mêmes Européens voient ce qu’il en est vraiment…

Les élites européistes ont convaincu une majorité des habitants des États membres d’accepter les traités de Maastricht et de Lisbonne, ainsi que l’euro comme monnaie unique. Elles leur ont vendu la mondialisation et la globalisation, ces deux utopies mortifères pour les industries et sociétés de nos pays. Elles ont ouvert les frontières. Elles ont créé les conditions qui permettent à une masse d’êtres humains et de produits (dont beaucoup à bas prix et de mauvaises qualités) d’accéder sans entraves à nos pays. Elles ont imposé les notions de "développement durable" et de "société citoyenne" fondées sur des mensonges à répétition et de vagues promesses (qui, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les reçoivent). Le résultat ? Un champ de ruines !

Notre pays est l’une des grandes victimes des errances idéologiques de ces élites déracinées, hors sol. L’organisation de l’impuissance de l’État par sa mise sous tutelle des institutions de l’UE, l’égalitarisme à tout crin, la pression fiscale excessive, la préférence donnée à la redistribution plutôt qu’à la création de richesse, le déficit budgétaire chronique, la hausse continue de la dette, la perte de compétitivité, la désindustrialisation, la crise agricole, le naufrage de l’école, la perte d’influence dans le monde, la submersion migratoire ou encore l’insécurité croissante sont les fruits empoisonnés de leurs politiques. Mais les fourriers du désastre refusent d’assumer leurs erreurs et leurs fautes ! Ni responsables ni coupables !

Après le sabordage en direct de François Bayrou et de son gouvernement, le 8 septembre, puis celui de Sébastien Lecornu, le 6 octobre, quinze heures seulement après la formation de son cabinet (un triste record), la France se retrouve encore davantage dans l’incertitude. Elle s’enfonce dans la crise, politique, institutionnelle, économique, financière. Plus que jamais, rien ne garantit la mise en œuvre des réformes structurelles profondes qui sont pourtant la seule solution pour mettre un terme au déficit des finances.

La situation est d’autant plus bloquée que cinquante ans de laxisme budgétaire ont rendu nombre de Français dépendants de l’argent public. Convertir à la rigueur un pays qui vit dans le mythe du "tout gratuit" et de "l’argent magique" est une opération osée. Et d’autant plus risquée que la classe politique, dans sa grande majorité, fait preuve, sur ce sujet, d’une irresponsabilité et d’une démagogie à toute épreuve !

La responsabilité première de la catastrophe appartient aux hérauts de la lutte des classes et aux idiots utiles qui n’ont cessé de leur faire la courte échelle. Des lustres durant, ils ont accaparé les leviers du Pouvoir. Ils nous ont infligé leur propagande. Ils nous ont soumis à leurs diktats. Ils nous ont imposé les textes liberticides qui limitent drastiquement toute critique du "politiquement correct" et qui, partant, assurent la pérennité de la "pensée conforme".

Tout leur était dû et ils se sont tout permis. Partout en Europe, du nord au sud et d’est en ouest, la corruption, la prévarication, le trafic d’influence, l’abus de pouvoir ou la dilapidation des deniers publics ont fait des ravages. Les scandales politico-financiers ont rempli les colonnes des journaux et les bancs des tribunaux !

Le règne des élites aux semelles de vents, des idéologues malfaisants, des incapables irresponsables, des profiteurs opportunistes doit cesser. Les citoyens peuvent y mettre le holà. Il leur faut seulement oser penser et agir, mais rapidement ! La crise qui vient, en effet, risque fort de vider les assiettes d’une multitude d’Européens. Or, comme le dit le dicton, « ventre affamé n’a point d’oreilles »… Les semaines et les mois à venir ont tout pour être agités !

Article paru dans le n°71 (automne 2025) de la revue Synthèse nationale (pour vous abonner, cliquez ici)

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samedi, 06 décembre 2025

Aux origines du wokisme

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Source Le Salon beige cliquez là

Interview de Reynald Secher, docteur ès lettres, spécialiste de la résistance aux totalitarismes, auteur à succès entre autres de bandes dessinées d’histoire à destination notamment de la jeunesse, à retrouver sur le site Reynald Secher Éditions cliquez ici.

Qu’est-ce que le wokisme ?

Le wokisme est le dernier wagon d’un mouvement qui débute au XIIIe siècle avec le fameux débat entre la foi et la raison, puis se développe à la Renaissance, s’intellectualise au siècle des Lumières, s’épanouit avec la Révolution française et finalement est repris  idéologiquement par la gauche universelle contemporaine. Dès lors, nous pouvons affirmer que le wokisme et le fils naturel du socialisme. Dans un premier temps, cette pensée conceptualise l’homme nouveau en rupture avec l’homme ancien et aboutit au nihilisme dont le wokisme est une émanation. Je fais mienne la définition du philosophe français Pierre-Henri Tavoillot qui caractérise le wokisme autour de « l’identité, du genre et de la race dont le principe central consiste à révéler et condamner les formes occultes de domination ». En définitive, il s’agit de nier la nature de l’homme et d’abord son identité.

Comment définir l’identité et comment se reproduit-elle ?

Pour comprendre cette notion d’identité, j’en donne toujours une définition simple valable pour l’homme, la nation et la civilisation. C’est savoir d’où l’on vient (la connaissance de l’histoire), qui l’on est à l’instant T (la connaissance de sa langue), et où nous voulons aller ensemble (connaissance de la philosophie). Dès lors, nous comprenons mieux l’intérêt fondamental des sciences historiques et de la philosophie et la maîtrise de la langue d’où le combat qu’a mené la gauche, en s’appuyant, entre autres, sur Antonio Gramsci, pour détruire la transmission de l’histoire, de la langue française et de la philosophie, piliers fondamentaux.

Quand ce plan a-t-il été énoncé et à quel moment s’est-il mis en place ?

Ce plan s’est mis en place à la Révolution française. Les révolutionnaires ont imposé une ère nouvelle avec un découpage calendaire nouveau (les fameuses décades et la nouvelle appellation des mois de l’année), des prénoms nouveaux (souvent d’inspiration mythologique), etc. Si ce plan est remis en question pour des raisons de circonstances, il sera repris et institutionnalisé par le fameux plan Langevin-Wallon à la fin de la Seconde guerre mondiale. Étant ici précisé que Langevin et Wallon étaient deux intellectuels communistes militants. Le principe est simple : ces grands réformateurs d’un nouveau genre veulent régénérer les Français par l’enseignement, pilier de la société. Pour réussir ce pari à plus ou moins long terme, ils mettent en place un système de recrutement du corps professoral basé non plus sur la connaissance mais l’idéologie d’où le fait que la majorité du corps professoral en France (plus de 90 %) est automatiquement de gauche. De nos jours, même des journaux reconnus comme le Monde l’affirment ou le reconnaissent. Puisque la connaissance n’est plus requise pour enseigner, l’effondrement scolaire et universitaire est général à la fois chez les enseignants et chez les élèves et/ou étudiants. En 2022, dans le classement PISA, la France affiche les résultats les plus faibles jamais enregistrés pour le pays puisqu’elle se situe en 23ème position sur les 38 pays membres de l’OCDE. C’est la raison pour laquelle des enseignements se développent de plus en plus parallèlement à l’enseignement public telles que les écoles privées hors contrat.

Comment est-ce possible ?

Citons trois moyens mis en place qui ont rendu possible l’effondrement de l’enseignement:

– Tout d’abord, au niveau du recrutement qui passe obligatoirement par le concours écrit et oral. À l’écrit, le postulant peut passer à travers le contrôle : il suffit qu’il produise une copie idéologiquement à gauche. Je connais cette méthode puisque je l’ai moi-même utilisée. À l’oral, c’est beaucoup plus difficile car le piège se referme. Vous pouvez avoir ainsi une note de 18 à l’écrit et une note de 1 à l’oral. Je connais plusieurs personnes qui ont été dans cette situation, situation qu’elles ne comprennent pas. Pire, même la tenue vestimentaire compte : je citerai encore le cas d’une connaissance qui la première fois est venue en tailleur pantalon et s’est fait recalée et la seconde fois, s’est présentée en pantalon troué avec les cheveux teints en rose et elle a eu de très bons résultats. Ceux qui affirment que l’enseignement français manque d’enseignants mentent. Le problème est dû exclusivement aux conditions de recrutement. Pire, le rebelle peut-être sanctionné par divers moyens qu’il soit enseignant ou cadre, y compris par l’exclusion arbitraire. Je citerai l’expérience vécue en 2024 par le directeur de l’établissement de l’Immaculée Conception, Christian Espeso, suspendu par la rectrice de l’académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure. Celle-ci lui reprochait, entre autres, l’utilisation du terme de « génocide » dans un cours d’histoire sur la Révolution française et l’organisation par son établissement d’une conférence faite par un intervenant (en l’occurrence votre serviteur) « défendant cette approche révisionniste de l’histoire ». Tout est dit ici en quelques mots.  Cette dame oublie que je suis docteur d’État de l’université de Paris IV, gradé de la plus haute distinction universitaire qui m’a été délivrée par sept professeurs prestigieux.

– Ensuite, au niveau du contenu obligatoire des cours. Je ne peux que conseiller de parcourir les livres scolaires, lorsqu’il y en a encore, pour se faire une idée sur cet aspect des choses. Je prendrai un seul exemple, celui de la Révolution française, où le cas de la Vendée n’est même plus abordé, voire la période de la Terreur est carrément occultée, présentant ainsi la Révolution de 1789 uniquement comme la libération des peuples opprimés par l’Ancien régime. Je rappelle que le lycée se conclut par un premier examen universitaire, le baccalauréat, dont la finalité est de vérifier si l’élève rentre bien dans le cadre idéologique.

– Enfin, les méthodes utilisées pour enseigner l’histoire, le français et la philosophie s’appuient sur des méthodes dites globales ou semi-globales et non plus sur l’enseignement chronologique ce qui fait perdre tout repère à l’élève. À titre d’exemple, interrogez aujourd’hui un jeune de 16 ans sur la date du sacre de Charlemagne ou de Napoléon, il sera incapable de vous répondre car incapable de les situer chronologiquement.

Concrètement, comment cette méthode s’applique-t-elle en histoire ?

Les quatre piliers de la transmission de l’histoire sont : la chronologie, les hommes et les femmes, les événements et la cartographie. L’enseignement a brisé ces piliers pour mettre en place la méthode thématique. Par exemple, les professeurs enseignent l’évolution du statut des femmes à travers les siècles ce que les élèves ne peuvent comprendre car ils ne connaissent pas les différentes périodes de l’histoire. En outre,  l’histoire est devenue une matière idéologique. Je reprends l’exemple de la Révolution française qui est totalement idéalisée car enseignée comme le passage de l’obscurantisme à la lumière, c’est-à-dire le progrès. Pour faire passer ce message, considéré comme essentiel, tout est permis : il n’y a plus aucune vérité historique, tout est mythifié, exit la grandeur de la France, les hommes exceptionnels qui ont traversé l’histoire, la créativité architecturale, scientifique, artistique, etc. L’histoire de France est devenu un roman national au sens strict du terme. Je prends encore un exemple : le mythe du soldat Bara qui n’est absolument pas mort comme un héros tué par les « méchants brigands », même l’adjudant-général Desmarres sous les ordres duquel il se trouvait n’est pas clair sur les circonstances de sa mort.

À la lecture des livres d’histoire, chacun ne peut qu’être sidéré de leur contenu et choqué de l’enseignement de telles inepties.

Dès lors, nous comprenons mieux les attaques systématiques de ces wokistes, autoproclamés leaders d’opinion, contre les musées classiques, les émissions de radio ou de télévision, les parcs à thème comme le Puy du fou, les banquets comme ceux organisés par le Canon français, les spectacles historiques, etc. C’est dans ce contexte de déformation du réel et de censure mémorielle que s’inscrivent les polémiques actuelles autour de deux spectacles qui retracent notre histoire millénaire. Le premier, La Dame de Pierre, écrit et mis en scène par un jeune de 28 ans, Corentin Stemler, retrace l’histoire du plus célèbre monument au monde, la cathédrale Notre-Dame de Paris, à travers une gigantesque fresque historique et musicale. Pour contrecarrer la tournée nationale du spectacle, la CGT Spectacle organise systématiquement des appels à la grève et des manifestations « antifascistes » afin d’empêcher sa représentation sous prétexte qu’il véhiculerait une vision « xénophobe » et « masculiniste » de l’histoire. Le second, Murmures de la Cité, créé en Auvergne au Centre National du Costume de Scène (CNCS), est un spectacle qui rend hommage à notre histoire fondatrice et que certains tentent depuis ses débuts de mystifier, d’étouffer par tous les moyens en dépit du droit et malgré les recours, tant il rétablit avec force la vérité que l’on voudrait cacher. Le fondateur, un jeune de 25 ans, Guillaume Senet, subit une véritable persécution tant au niveau personnel que professionnel puisqu’il se retrouve au chômage.

Tous les moyens sont bons pour empêcher le déroulement efficace des manifestations culturelles jugées fascistes, xénophobes etc. Je citerai encore un exemple que j’ai vécu personnellement : mon exclusion de plusieurs salons littéraires, les menaces de mort par décapitation ou cinq balles dans la tête par affichage sur la voie publique etc. Il est à souligner que les plaintes auprès des services compétents sont toutes classées sans suite, même si les coupables sont notoirement connus. Face à la volonté de promouvoir notre histoire à travers l’art du spectacle, ces mêmes wokistes assoient leur nouvelle vision historique à travers des spectacles aberrants tel que celui que nous avons pu découvrir lors de l’ouverture des Jeux olympiques en juillet 2024, étant précisé que ces spectacles sont financés par l’État et bénéficient du soutien indéfectible des médias mainstream.

Dans votre conférence, vous parlez d’un « mémoricide ». Comment ce concept s’articule-t-il aujourd’hui avec les dérives wokistes ?

Le wokisme fait œuvre de mémoricide par nature. Tout ce qui concerne l’avant est à détruire, y compris sur le terrain, d’où les attaques aux œuvres d’art, aux monuments, et en ce moment aux crèches, aux sapins de Noël, aux messes. Nous sommes à l’aube d’événements inénarrables, sauf si l’État et la justice, comme aux États Unis, y mettent un frein.

Votre thèse sur le génocide vendéen a été farouchement combattue pendant des décennies. Voyez-vous dans cette opposition un ancêtre du wokisme actuel ?

Oui, bien sûr. La négation des événements qui se sont déroulés en Vendée sous la Révolution française participe du wokisme puisqu’elle consiste à occulter volontairement des faits qui dérangent car remettant en question la vision idéalisée de la Révolution française qui se voulait indivisible et universelle.

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Le journal du chaos

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Trump alerte sur l’effacement civilisationnel de l’Europe : fin des migrations de masse, retour aux frontières, et priorité à l’Occident

Europe, immigration… Ce que dit la nouvelle stratégie de défense nationale  de Donald Trump – L'Express

La rédaction de Breizh-Info (cliquez ici)

La nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine, publiée vendredi par la Maison-Blanche, acte un tournant radical : pour Donald Trump, le véritable danger pour l’Occident n’est pas seulement militaire ou économique, mais civilisationnel. Et c’est l’Europe, gangrenée par l’immigration de masse, qui incarne la déchéance.

Le ton est donné dès l’introduction. « Nous mettons l’Amérique d’abord dans tout ce que nous faisons », écrit Donald Trump en préface du nouveau document de stratégie de sécurité nationale, dévoilé vendredi 6 décembre 2025.

Mais cette fois, les avertissements dépassent largement les frontières américaines. C’est l’Europe que vise frontalement la Maison-Blanche : un continent à la dérive, menacé d’un effondrement identitaire, rongé par l’immigration incontrôlée, la censure idéologique et la stérilité démographique.

« Si les tendances actuelles se poursuivent, l’Europe sera méconnaissable dans 20 ans ou moins », avertit le texte.

Immigration de masse = menace stratégique

La Maison-Blanche est claire : la fin des migrations de masse devient un objectif stratégique de premier ordre. Le document considère désormais le contrôle des frontières comme un pilier central de la sécurité nationale américaine, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la défense contre la Chine. Trump va plus loin : il parle d’« invasions » à nos frontières, et de désintégration lente des nations européennes, causée par des politiques migratoires suicidaires, imposées par des élites déconnectées.

Le texte dénonce :

  • la perte des identités nationales,
  • la chute des taux de natalité autochtones,
  • la transformation ethnoculturelle des sociétés occidentales,
  • la répression de l’opposition politique au nom de l’inclusivité,
  • et la « censure de la liberté d’expression » dans les pays européens.

L’OTAN bientôt non-européenne ?

Le document va jusqu’à interroger la pérennité de l’OTAN en tant qu’alliance civilisationnelle.

« Il est plausible que, d’ici quelques décennies, les membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens. »

Une remarque lourde de sens : si les pays européens deviennent des territoires multinationaux sans identité définie, l’alliance transatlantique perd sa cohérence historique.

Trump contre l’Europe bruxelloise

Au-delà de l’immigration, le rapport fustige la bureaucratie européenne et son obsession pour la « régulation étouffante », ainsi que son incapacité à défendre ses peuples :

  • Pas de contrôle aux frontières.
  • Une natalité en chute libre.
  • Une technocratie méprisante.
  • Et des peuples qu’on muselle au nom du progressisme.

Washington appelle l’Europe à « redevenir européenne », à retrouver sa confiance civilisationnelle, et à rompre avec son modèle de société ouverte à tout, sauf à son propre héritage.

La réaction allemande n’a pas tardé. Le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a dénoncé des « leçons inutiles venues de l’extérieur » concernant la liberté d’expression ou la souveraineté.

Mais les peuples, eux, ne réagissent pas. Trop occupés à subir le réel : explosion de l’insécurité, submersion migratoire, déclin scolaire, effondrement démographique.

Et aux États-Unis, Trump capitalise sur cette fracture civilisationnelle entre dirigeants et dirigés, des deux côtés de l’Atlantique.

Faut-il voir dans cette stratégie une déclaration de guerre culturelle à l’Europe progressiste ? Peut-être. Mais surtout, il s’agit d’un appel au réveil pour ceux qui, sur notre continent, n’acceptent pas de voir l’Europe se dissoudre dans un mélange indistinct de peuples, de cultures et de religions.

Car Trump, lui, ose nommer ce que les autres taisent : le remplacement démographique, l’échec du multiculturalisme, et la faillite morale d’un continent qui refuse de se défendre.

Le débat est lancé. L’Europe saura-t-elle encore répondre ? Les Américains ont Donald Trump. Les Européens Nathalie Loiseau et Valérie Hayer. Pas franchement la même compétition.

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Une jeunesse sous l’emprise des raves-parties

MDR / CHAMPION DU MONDE de la rave party BTS BIRTHDAY

Thierry DeCruzy, auteur de Démondialiser la musique

À Rennes en mars dernier, l’affaire de la rave-partie à côté du Live Club 1998 avait abouti au licenciement de celui qui gérait la sécurité des lieux. Sans procédure judiciaire contre ses dispositions professionnelles, il a subi les conséquences d’un lynchage médiatique. Les organisateurs de la rave illégale, eux, n’ont pas été inquiétés. Cet événement met en évidence un front musical et le mécanisme d’emprise sur la jeunesse européenne opéré par les raves-parties. Consommateur de la musique fournie par l’industrie musicale dès son plus jeune âge, l’auditeur ne choisit pas ce qu’il écoute, comme pour l’alimentation ou l’habillement, ses choix sont conditionnés par des techniques éprouvées depuis l’enregistrement et l’avènement des musiques mortes. Elles sont venues concurrencer les musiques vivantes, celles qui sont produites naturellement par le chanteur ou le musicien. Si l’on veut s’affranchir de cette dépendance, généralement occultée, il est indispensable d’en connaître les mécanismes.

Un détournement de techniques sonores traditionnelles

Dans les raves-parties, des murs d’enceintes diffusent à grande puissance, autour de 130 dB, une musique électronique constituée d’un montage de pistes sonores sur un rythme variant environ entre 120 et 140 BPM (battements par minute), permettant ainsi à des danseurs de tenir toute une nuit, voire davantage. Au repos, le rythme cardiaque est de 70 à 80 BPM. Les effets hypnotiques produits par les sons sont aggravés par la consommation de stupéfiants, visant à modifier l’état de conscience des danseurs afin de les faire entrer en transe et leur permettre de s’évader de la réalité. Cette recherche de la transe combinant le rythme musical et les drogues renvoie aux techniques chamaniques ancestrales, où l’on utilisait le plus souvent des instruments à percussion pour entretenir un rythme envoûtant, combiné avec l’alcool ou des champignons hallucinogènes, et provoquer ainsi le changement d’état. Avec les musiques électroniques, les techniques sont identiques, mais les effets sont amplifiés par la technologie. En effet, dans le cadre d’une cérémonie chamanique, le rituel se déroule avec des instruments musicaux naturels, dans une communauté organique et il est validé par ses autorités. Dans le cadre des raves, les sons sont générés électroniquement et amplifiés artificiellement par un DJ qui en adapte les effets en étant au contact des participants.

Reprise d’un rythme vaudou

Délibérément ou pas, la technique a déjà été utilisée par les musiciens de rock et le témoignage sur le guitariste Jimi Hendrix, auteur de la chanson Voodoo Child (enfant vaudou), en donne une illustration. Les paroles du refrain sont explicites : « Ne soyez pas en retard / Parce que je suis un enfant vaudou enfant vaudou / Seigneur sait que je suis un enfant vaudou ». Kwasi Dzidzornu alias Rocky Dijon, joueur de conga d’origine ghanéenne dont le père était prêtre vaudou, a joué aux côtés d’Hendrix. Il explique : « Une des premières choses que j’ai demandées à Jimi était d’où il tenait le rythme vaudou… Beaucoup des rythmes que Jimi jouait à la guitare étaient très souvent les mêmes rythmes que mon père jouait lors des cérémonies vaudou. La façon dont Jimi dansait au rythme de ce qu’il jouait me rappelait aussi les danses cérémonielles sur les rythmes que mon père jouait pour Oxun, le dieu du tonnerre et de la foudre. Cette cérémonie est appelée « Voodooshi ». »

La transe jusqu’à la mort

Bien évidemment, la technique ne s’enseigne pas dans des manuels, tout se fait à l’imitation. Quand un rythme et un assemblage de sons fonctionnent, ils sont repris. Les DJ ne possèdent pas de compétences particulières dans les domaines psychique, magique ou sanitaire pour encadrer ces pratiques : ils se contentent, au contact de la foule des danseurs, d’ajuster les rythmes et les fréquences pour amener le public à un état de conscience modifié, dans un contexte où les drogues sont consommées sans limite afin de faciliter la fuite hors de la réalité. Ces techniques conduisent les jeunes auditeurs à devenir dépendants de ces musiques, et à passer ainsi sous le contrôle mental de ces modernes sorciers du son. Dans ces festivités, il n’est pas rare de relever des morts, comme en juillet dernier en Lozère, en février dernier dans les Hautes-Alpes ou en mars 2024 dans le Maine-et-Loire. Cette musique minimaliste, c’est-à-dire quasiment réduite à un rythme, sans compositeur ni partition, donne l’illusion d’appartenir à une communauté sans contrainte, d’être libre, d’échapper à la réalité en accédant à d’autres états de conscience. Elle fournit un dérivatif et comble le vide existentiel d’une jeunesse insatisfaite des idéaux proposés par la société mondialisée.

Un quadrillage de l’Hexagone

Importé d’Angleterre, le phénomène des raves-parties est apparu en France au tout début des années 1990. Ponctuellement autorisées dans les grandes villes, ces musiques peuvent réunir des centaines de milliers de jeunes. À Paris, la Techno Parade rassemble environ 300 000 participants chaque année depuis 1998. Celle de Berlin dépasse le million, et a initié le concept dès 1989. Ces chiffres donnent un aperçu de l’emprise exercée par ces musiques sur la jeunesse européenne. Des Français comme David Guetta, Bob Sinclar ou Daft Punk sont des noms bien connus de ces immenses festivités musicales. Pour répondre à la demande (de transe), l’offre s’est démultipliée en investissant le monde rural. Concrètement, un regroupement est organisé autour d’un « sound system » (collectif de techniciens et d’artistes chargés de l’organisation), dans un endroit propice. Ces rassemblements étant clandestins, le lieu est tenu secret et annoncé au dernier moment sur les réseaux sociaux afin de compliquer l’intervention des autorités. Les « teufeurs » se regroupent devant des murs d’enceintes diffusant des rythmes en continu et à grande puissance.
L’installation des raves-parties dans les campagnes élargit l’emprise sur la jeunesse et dégrade durablement le monde rural. Tous les départements sont touchés avec une centaine de raves par fin de semaine durant toute l’année. Ce quadrillage de l’Hexagone fournit une offre accessible aux jeunes citadins sans repères, avec une centaine de participants jusqu’à 10 000 comme dans la plus grande rave de France dans le Lot. Ces chiffres montrent que l’ampleur du phénomène est sous-estimée. Grâce à la technique, les effets de l’envoûtement ne sont plus individuels, mais collectifs.

Revendiquer un droit à la fête libre

Plus de trente ans que ça dure. Ces rassemblements donnent la mesure des moyens mis en place pour maintenir la jeunesse sous emprise psychique. C’est illégal et médiatiquement interdit par les préfets, encadré par les gendarmes et la Croix-Rouge : « autant de monde rassemblé, c’est du jamais vu ». Les raves sont organisées pour des citadins qui tiennent des discours écolo mais qui ravagent les campagnes, méprisant les paysans et la nature. Leur illusion de liberté est entretenue par la musique qu’ils écoutent et imposent aux ruraux. Les paysans sont littéralement pris en otage. Ces ravages amplifient ceux de l’économie mondialiste qui vise à industrialiser l’agriculture française en éliminant les petits exploitants.
Le phénomène des raves a connu une augmentation après la pandémie de 2020. Il est probablement à l’origine de la récente réaction des préfectures dénoncée par des manifestations pour un soi-disant « droit à la fête libre ». Intervenant comme des relais de l’appareil d’État, les médias conformistes renforcent cette illusion. Ainsi début mai, un journaliste de Libération titrait : « Free parties : la fête libre toujours hors-la-loi ». Si la manipulation est grossière, elle permet d’invoquer la liberté pour masquer une mise sous contrôle de la jeunesse européenne, un asservissement psychique par la technologie sonore.

La com des préfets

Ainsi, les interventions des préfets relèvent plus de la communication que d’une réelle volonté d’éradiquer ces nuisances. Si des actions ont effectivement empêché des rassemblements dans l’Aveyron ou en Centre-Manche, dans le Gard, ils n’ont pas pu empêcher les dégâts. À part l’effet d’annonce, rien de changé pour les raves qui vont pouvoir tranquillement continuer à maintenir la jeunesse sous emprise. Il serait pourtant facile de régler définitivement le problème. Abrutis par les drogues et les sons, les raveurs ne sont pas en état de résister aux gendarmes. Près de Saumur où ils sont intervenus, les gendarmes ont saisi du matériel et verbalisé des infractions. En effet, le matériel de sonorisation indispensable pour ces festivités est détenu par des structures parfaitement identifiées, bien souvent des intermittents du spectacle dont le statut privilégié accorde beaucoup de disponibilités. Il serait donc très simple d’agir auprès des quelques professionnels habitués de ces rassemblements pour les empêcher de nuire. Les teufeurs se mettent où ils veulent pour étaler leurs nuisances sans trop de problèmes. Par contre, le particulier n’a pas le droit de faire sa rave chez lui. Récemment en Bretagne, la fête d’anniversaire a fait trop de bruit, l’organisateur a été verbalisé. Sans défendre celui qui nuit à son voisinage par ses festivités sonores, que ce soit dans son logement ou dans les espaces publics, on observe que l’État sait être efficace contre les nuisances sonores mais qu’il est sélectif dans la répression. Là où l’environnement sonore des campagnes était constitué de bruits naturels et humains, la ville a apporté une concentration de sons et une augmentation du volume sonore. Pour les raves-parties, une question de salubrité publique, d’écologie et de sécurité, l’État suscite une gestion cosmétique des préfets sans ordonner les mesures qui règleraient définitivement le problème.

Un front culturel abandonné

Les techniques sonores utilisées dans les raves-parties se retrouvent dans les autres styles exploités par l’industrie musicale, mais les raves offrent la particularité d’être organisées directement par le consommateur. Contrairement aux concerts et aux festivals qui imposent de lourdes organisations, leur modèle est économique et éprouvé depuis des décennies, donnant une apparence de liberté. L’État républicain condamne officiellement ces rassemblements, mais ne fait rien pour les empêcher car c’est un moyen efficace d’emprise sur la jeunesse. Véritable cancer sonore, les raves rongent la jeunesse majoritairement européenne qui y participe très sélectivement. En effet, le rap vise des publics plutôt d’origines africaines. On peut y voir comme un programme, celui d’abrutir par la techno les jeunes européens au point de les rendre incapables de se défendre et avec le rap de pousser à la violence les jeunes africains.

Cette musique électronique traduit un besoin qui se retrouve dans d’autres courants musicaux, celui de fournir un substitut à l’élimination des repères traditionnels. Ces grandes transes collectives donnent l’illusion d’appartenir à une communauté sans contraintes, assumant l’illégalité. La musique est l’indispensable catalyseur. Le mondialisme exploite un envoûtement collectif, d’autant plus efficace qu’il est inconscient et ignoré. L’objectif est transparent : par la musique, implanter des repères sociétaux dans la jeunesse, conditionnant des options politiques. Face à cette emprise, aucun argument rationnel n’a prise. Ce combat culturel oublié est vital, son occultation participant de l’échec des courants politiques dissidents depuis des décennies.

Source : Polémia, cliquez ici.

 

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vendredi, 05 décembre 2025

Jared Taylor et Nick Fuentes, deux Amériques qui se battent à fleurets mouchetés

America First" The Case Against Twitter feat. Jared Taylor (Épisode  télévisé 2018) - IMDb

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Il y a des soirs où la politique mondiale s’invite sur la table de la cuisine où je prépare une hampe que le boucher m’a vendue sans la parer, un régal que seuls les Argentins apprécient. À Léchiagat, j’ai remplacé depuis longtemps la radio avc les fréquences maritimes par un écran posé près de l’évier. Là où mon oncle marin écoutait autrefois les bulletins météo de l’Atlantique nord et les bavardages entre les bâteaux de pêche, je laisse défiler les monologues d’un jeune Américain à la mèche sombre qui répond à ses abonnés comme on bavarderait au comptoir d’un fast food, Nick Fuentes.

Sous le hoodie de Nick Fuentes, c’est une autre Amérique qui gesticule, celle des fils de la classe moyenne blanche qui ont remplacé les clubs de débat par les live streams, les tracts par des mèmes et les livres brochés par des flux ininterrompus de paroles. Il parle vite, plaisante, invective, lance sur un ton désinvolte des affirmations qui feraient rougir plus d’un éditorialiste parisien, tout en gardant ce sourire de garçon de chœur qui jure qu’il ne veut au fond que le bien de son pays.

Un de ses auditeurs lui a demandé l’autre soir ce qu’il pensait de Jared Taylor et de la dernière conférence de son association American Renaissance, organisée dans un parc national, quelque part dans le Tennessee, non loin de Nashville. Je m’attendais à une révérence, j’ai entendu une imitation. Fuentes a pris une voix plus grave, a grossi les traits, a caricaturé la diction posée de Taylor, a exagéré sa manière de peser les mots lorsqu’il parle de races, de QI, de séparation. Le ton restait amical, presque affectueux, pourtant la distance se marquait, celle qui sépare deux générations d’une même famille de pensée.

Car ces deux hommes appartiennent à la même galaxie idéologique, mais ils n’occupent pas la même orbite. Jared Taylor est le gentleman sudiste, formé dans les bonnes écoles, parlant un anglais lisse, presque victorien un japonais prfait et un excellent français, qui veut habiller le racialisme de la dignité du club et de la bibliothèque. Nick Fuentes est l’enfant de l’ère numérique, ironique, catholique revendiqué, plus ouvertement antisémite, qui joue avec le scandale comme d’autres jouent avec les effets sonores. Les tensions entre eux sont anciennes, nourries surtout par la "question juive". Taylor, fidèle à une ligne qu’il veut stratégique, refuse de faire des Juifs les boucs émissaires centraux de la décadence américaine. Fuentes, lui, a bâti sa réputation en transgressant précisément ce tabou.

Curieux de savoir ce qui se cachait derrière cette taquinerie, j’ai quitté la cuisine, pour ainsi dire, pour me rendre à la source. Direction le site d’American Renaissance (signalé en vain comme dangereux et à éviter par le moteur de recherches) et le texte de l’intervention prononcée par Jared Taylor à sa conférence de novembre 2025. Rien de l’exubérance vocale de Fuentes, ici. Un discours écrit, charpenté, didactique, avec ce mélange d’ironie froide et de sérieux moral que les Américains savent encore manier lorsqu’ils parlent à ce qu’ils imaginent être la conscience de leur peuple.

Taylor commence par s’en prendre à ce qu’il appelle « l’expérience américaine » et à l’« exceptionnalisme » dont les élites de Washington aiment se bercer. Il raille l’idée que les États-Unis auraient suspendu les lois de la nature humaine et découvert la formule magique d’un pays où toutes les races vivraient ensemble dans une harmonie perpétuelle. Il compare l’Amérique à la France, cette France qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, a enchaîné empires, monarchies, républiques, comme un laboratoire politique en surchauffe. L’Argentin que je suis ne peut s’empêcher de sourire, nos propres régimes ont souvent tenu moins longtemps qu’un hiver patagon.

Vient ensuite un long développement sur ce que Taylor considère comme l’échec du « projet multiculturel ». Hypocrisie des élites qui prêchent la diversité sans en subir les effets, écoles où les enfants blancs ne sont plus que des îlots linguistiques au milieu d’une marée de langues étrangères, quartiers où ceux qui chantent les vertus du vivre ensemble ne mettent jamais les pieds. Les traits sont forcés, le tableau volontiers caricatural, pourtant tout Européen ayant traversé certains quartiers de Londres, de Bruxelles ou de Seine-Saint-Denis reconnaîtra des accents familiers dans cette dénonciation du double discours.

Taylor en arrive alors à ce qu’il considère comme le tournant, l’élection de Donald Trump en novembre 2024, son retour au pouvoir après le mandat Biden. Il détaille, avec une précision presque comptable, ce qui, à ses yeux, constitue une rupture. Fermeture réelle de la frontière sud, effondrement du nombre de clandestins libérés dans le pays, diminution de la population née à l’étranger, restriction drastique du droit d’asile, mise à l’écart des organisations militantes qui dictaient depuis des décennies la politique « antiraciste » des agences fédérales, renversement, par décrets, de l’édifice DEI, ce système de préférences raciales et sexuelles que l’administration avait peu à peu étendu à tous les secteurs.

À lire cette litanie, on a l’impression que Taylor coche consciencieusement toutes les cases du programme rêvé par un électorat blanc inquiet, voire obsédé, par la démographie. Il le fait d’ailleurs sans euphorisme, en reconnaissant que ces mesures demeurent fragiles, toutes ou presque dépendantes d’ordres exécutifs que le prochain président démocrate pourra annuler d’un trait de plume. C’est ici que l’auteur bascule du constat vers la prophétie. Il imagine 2028, la probable victoire d’un nouveau candidat progressiste, la reprise de l’immigration, la criminalisation accrue de toute organisation blanche, la marginalisation accélérée de ceux qu’il appelle les « vrais Américains », c’est à dire ceux de souche européenne.

L’issue qu’il propose ne relève plus de la politique ordinaire, mais d’une sorte d’utopie sécessionniste. Taylor ne croit plus possible de « reconquérir » les États-Unis entiers. Il juge irréversible la transformation démographique du pays et ne croit pas réaliste d’expulser des millions de non Blancs, même au nom d’une antériorité historique des pionniers européens. Il envisage donc un autre scénario, que l’on pourrait résumer ainsi, sauver des morceaux d’Amérique plutôt que tout le continent, encourager la formation d’enclaves, de comtés, de villes, voire de petits États où une majorité blanche cohérente, organisée, assurerait une sorte d’autonomie de fait, une souveraineté rampante, à l’abri d’une législation fédérale hostile.

Dans une bouche européenne, ce projet évoquerait les rêveries des séparatistes de salon que moquait déjà Oswald Spengler lorsqu’il rappelait qu’aucune carte ne se trace sans sang. Taylor, lui, s’efforce de présenter cette perspective comme un processus pacifique, presque administratif, une migration intérieure de Blancs racialisés vers des zones rurales ou des petites villes conservatrices, notamment dans le Sud et le Midwest. Il parie sur la lassitude de l’État fédéral, qui selon lui ne trouverait ni les moyens ni la légitimité pour briser des enclaves qui n’auraient violé aucune loi, puisque leur simple existence reposerait sur la liberté de mouvement et d’association.

Écouté depuis une cuisine bretonne, ce projet a quelque chose d’irréel, de presque pastoral une sorte de sionisme pour Européens. On imagine ces familles blanches quittant les métropoles tentaculaires pour aller repeupler un comté du Tennessee, comme d’autres quittent la région parisienne pour s’installer dans le Kreiz Breizh, et l’on mesure à quel point la question raciale, aux États-Unis, a progressivement remplacé la question sociale. Là où nos campagnes se vident parce que les emplois disparaissent, les siennes se rempliraient, dans la vision de Taylor, parce que l’obsession identitaire prendrait le pas sur tous les autres critères de choix.

La fin de son discours prend, comme souvent chez les Anglo Saxons, un ton quasi homilétique. Il en appelle à l’honneur, mot qui sonne aujourd’hui presque archaïque dans la langue française, rappelle que les ancêtres des Américains blancs ont tenu Marathon, Tours, Vienne ou Blood River, exhorte ses auditeurs à se hausser à la hauteur de ce patrimoine héroïque. L’ennemi n’est plus ici un autre peuple, c’est la fatigue, la honte inculquée, la résignation. La fonction du chef, dit il en substance, n’est pas seulement d’avoir raison, c’est d’incarner un type humain que d’autres voudront imiter.

C’est précisément sur ce point que l’écart entre Jared Taylor et Nick Fuentes réapparaît. Taylor croit encore à la force du style, de la tenue, de l’exemplarité personnelle, comme si l’on pouvait arracher des milliardaires conservateurs ou des classes moyennes apeurées en leur montrant des hommes droits, bien mis, bien mariés, figures d’un vieux patriotisme blanc ragaillardi. Fuentes appartient à un autre monde, celui des jeunes hommes qui considèrent que la respectabilité est une faiblesse, que le costume de bonne coupe est un déguisement, et que la seule façon de se faire entendre passe par la provocation, le sarcasme, la mise en scène de soi.

Vu d’Europe, cette rivalité amicale ressemble à un débat interne d’un courant que nos médias réduisent volontiers à une caricature uniforme. Il serait tentant de choisir son camp, le gentleman ou le bateleur, le stratège calculateur ou le gladiateur numérique. Je me garderai bien de trancher. L’un et l’autre expriment, chacun à sa manière, la même angoisse, celle d’une majorité qui prend conscience qu’elle ne l’est plus, ou ne le sera bientôt plus, sur sa propre terre. L’un et l’autre donnent des réponses que notre tradition européenne hésite encore à reprendre à son compte.

De la Bretagne, où les querelles identitaires se jouent encore sur les panneaux bilingues des routes départementales, à l’Argentine de mon enfance, qui a rêvé d’être une Europe transplantée au sud de l’équateur avant de découvrir qu’elle n’était ni tout à fait l’une ni tout à fait l’autre, j’observe l’Amérique des Taylor et des Fuentes comme un avertissement plutôt que comme un modèle. On ne peut pas éternellement nier les appartenances sans provoquer un jour des réveils brutaux. On ne peut pas non plus faire de la couleur de la peau le seul principe d’ordonnancement d’un monde où, contrairement à l’Europe, la coexistance de groupes différents a été la norme..

Il me reste alors l’image initiale, cette cuisine bretonne où l’on entend, par l’intermédiaire d’un écran, les échos d’une conférence tenue dans un parc national américain. Un jeune catholique au nom de famille hérité d’un conquistador, rit en imitant un vieux patricien protestant. Un intellectuel américain explique à un parterre conquis pourquoi son pays ne sera plus jamais une patrie pour les siens. Le vent souffle dehors sur la pointe de Léchiagat, la marée monte, la vieille Europe écoute, attentive. Il lui appartient de comprendre ce qui, dans ces voix lointaines, annonce son propre avenir et ce qu’elle doit, au contraire, laisser au Nouveau Monde, comme un symptôme de ses propres ruptures.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

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Pourquoi les grandes puissance se font la guerre

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C’est paradoxalement un professeur d’université de Chicago, John Mearsheimer, qui nous apporte l’analyse la plus pertinente du chaos qui règne dans le monde actuellement. Aujourd’hui deux conflits majeurs animent la planète, les Etats-Unis contre la Russie en Europe et ces mêmes Etats-Unis contre la Chine avec comme pierre angulaire Taïwan. Une longue histoire qui ne date pas d’aujourd’hui et dont les Etats-Unis sont la cheville ouvrière. Décryptage

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Source : Le Monde diplomatique, août 2023.

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jeudi, 04 décembre 2025

Culture et médias : la fin du monopole politiquement correct ?

Cette nouvelle tyrannie qui se nomme «politiquement correct»!

Thierry DeCruzy

Baisse générale des subventions

Les associations se lamentent sur la baisse de leurs subventions. L’Etat et ses relais n’ont plus les moyens d’entretenir leurs clientèles. Malgré des budgets considérables, les médias échouent à mobiliser la population. Un exemple, en mai dernier, TF1 parrainait la Soirée de l’engagement dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris, dorures, buffet, spectacle, personnalités « inspirantes », dont une ancienne ministre, avec Hapsatou Sy et Rokhaya Diallo, Nour… Jean-Luc Romero, président du Groupe SOS qui a fait fortune sur la nouvelle pauvreté des années Mitterrand, tenait un discours convenu sur l’accueil de l’autre, la lutte contre les discrimination et autres valeurs fortes. L’assistance ne dépassait pas les 400 personnes et au bout d’une heure aucune collecte de fonds n’avait encore été lancée, signe que ce n’était pas la priorité. Pourtant invitante, la maire de Paris ne s’était même pas déplacée. Cette débauche de moyens publics est à comparer avec les Nuits du Bien Commun organisées depuis 2017, dans 15 villes de France. A Paris, les donateurs sont réunis à l’Olympia (jauge 2000 places). Dénoncées, ces collectes de fonds sont les cibles de campagnes médiatiques largement relayées… qui n’ont jamais dissuadé les donateurs, bien au contraire. Le rapprochement est éloquent entre l’abondance de moyens d’Etat à l’Hôtel de ville de Paris et une opération sur des moyens privés.

Culture : financements privés mieux que subventions

Financé à l’origine par une de ces levées de fonds, le spectacle musical Notre-Dame de Paris a été lancé avec les bénévoles en 2023 au Palais des Congrès de Paris. Deux ans plus tard et pour répondre au succès, les bénévoles sont devenus professionnels et se produisent dans les Zenith de France, sans aucune subvention. Ces artistes formés au Puy-du-Fou montrent qu’il est possible de financer un spectacle sur des fonds privés, donnant ainsi une édifiante leçon à des professionnels de la culture qui ne vivent qu’accrochés à des subventions.

Le film Sacré-Cœur montre que le cinéma peut exister sans subvention et produire un film qui touche un public, malgré ou grâce aux attaques qui le visent : interdiction d’affichage dans les métros et les gares, interdiction de projection à Marseille condamnée par le Tribunal administratif. Les polémiques contribuent à pousser l’audience d’un film dénigré, voire ignoré des médias ordinaires. Ces crispations traduisent le désarroi de sentinelles idéologiques démunies face à la contestation de leur hégémonie.

Le phénomène est similaire pour les médias d’Etat. Régulièrement secoués par des scandales dont les responsables ne sont pas sanctionnés, inondés de subventions insuffisantes à maintenir leur train de vie, ils sont incapables de s’adapter aux évolutions de la clientèle. Il suffit d’observer comment les kiosques à journaux parisiens se sont transformés en magasins de souvenirs, reléguant la presse à un rôle d’accessoire.

Les familiers de Polémia se souviennent du Bobard d’Or décerné à l’AFP en 2025, avec un Bâillon d’Or pour l’ARCOM, « l’autorité publique indépendante garante de la liberté de communication », comme c’est indiqué sur son site.

Les chiffres officiels des audiences ne doivent pas tromper. Comptabiliser la clientèle des brasseries et des EHPAD dans lesquels sont installés des écrans peut entretenir l’illusion, mais il est des signes autrement révélateurs. Depuis la garde à vue de Delphine Ernotte en juin et l’affaire Legrand-Cohen en septembre, les médias subventionnés sont entrés dans une zone de turbulences. En plus du rapport de la Cour des comptes, les indicateurs sont inquiétants, ainsi la chute d’audience de France Inter avec 500 000 auditeurs perdus en 1 an ou sur TF1 une baisse des recettes publicitaires de 10 à 15 %, de plus France Télévisions (budget de 3 milliards d’euros par an) doit gérer pour 2026 une baisse de dotation publique actuellement annoncée à 65 millions d’euros, assortie d’un effort de 150 millions d’euros pour absorber le déficit 2025. Les salariés ont de quoi s’inquiéter. Du côté de la dissidence, Pierre-Alexandre Bouclay, président de Radio Courtoisie, révélait que 10 millions d’euros lui avaient été proposés pour racheter la radio, car son audience ne cesse de progresser, même avec ses fréquences limitées. Les chiffres n’ont rien de comparable, mais ils éclairent les tendances.

Médias : la créativité est dans la dissidence

En effet, la dissidence fait preuve de créativité dans un contexte économique particulièrement défavorable. De nouveaux titres ont lancé des formules innovantes, uniquement sur des financements privés. Bolloré et Stérin sont régulièrement dénoncés, alors que de nombreux projets s’appuient en réalité sur une multitude de petits donateurs privés qui ont montré leur résilience à les soutenir. Un exemple de ces formules, le trimestriel de 150 ou 180 pages relayé par des vidéos en ligne et des sites d’actualités. L’argent ne coule pas à flots, les moyens sont comptés, mais les journalistes sont motivés et ne ménagent pas leurs peines. Les lecteurs, et les abonnés, suivent, délaissant les formules dépassées. Question de s’adapter, les subventionnés sont à la peine.

Dans les médias on ne joue pas à armes égales, car les administrations donnent souvent l’impression de sortir de la neutralité de rigueur. Très en pointe, la Commission paritaire des agences de presse, un service dépendant du ministère de la Culture, délivre une attestation indispensable pour accéder aux tarifs postaux de presse, être distribué dans les points de vente et bénéficier de la défiscalisation des dons. Ses décisions sont opaques et pourraient relever de la sanction politique. Ainsi France-Soir avait déjà perdu sa reconnaissance comme organe de presse en septembre 2023, il la récupère en justice pour la reperdre en juillet 2024, une procédure de contestation est toujours en cours. Autre cas, suite à des plaintes de SOS Racisme et SOS Homophobie (classées sans suite), La Furia a perdu la sienne en juillet dernier, excluant le titre de nombreux points de vente. Une question écrite d’un député RN à la ministre de la Culture début novembre est en attente de réponse. Hors cadre réglementaire, ce couperet est devenu à périodicité variable, anciennement délivré pour 5 ans, il est maintenant accordé pour 1 an ou plus, c’est selon.

Si cela ne suffisait pas, les banques interviennent sournoisement en fermant arbitrairement les comptes bancaires. C’est pratique, aucune justification n’est requise. Les titres les plus exposés sont devenus performants dans ce nouvel exercice de la recherche d’une banque d’accueil, délai 1 mois maximum.

Sortie du tunnel en vue ?

Ces artifices échouent à museler les journalistes dissidents et mieux encore ne dissuadent même pas des jeunes de s’engager dans le combat périlleux pour la liberté d’expression. En 2005, l’ancien dissident soviétique Vladimir Boukovski comparait l’Union européenne à l’Union soviétique. Comme le montrent les quelques exemples présentés, les autorités françaises sont contestées dans leurs bastions historiques que sont la culture et les médias. La veille de la chute du Mur, personne ne voulait y croire. Le nouveau Mur est en train de tomber.

Source : Polémia - cliquez ici.

 

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Les vierges de la démocratie progressiste

Comment ne plus voir peur de la solitude ? - Marie Claire

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Le vent d’ouest s’était levé tôt ce matin, un vent saumâtre qui remontait les quais du port du Guilvinec avec un bruit d’écailles froissées. Je m’étais réfugié au bar des Brisants, à la pointe de Lechiagat, cette presqu’île où la terre hésite avant de replonger dans le vide. Derrière la vitre, l’élévateur à bateaux, immense carcasse bleue dressée vers le ciel, m’apparaissait comme un menhir d’acier, un dieu moderne dressé contre le ciel, comme si les hommes avaient voulu rivaliser avec la mer, toujours souveraine.

Je lisais, dans le calme battu par les rafales, une longue enquête publiée par Joel Kotkin et Samuel J. Abrams dans RealClearInvestigations. Une analyse fouillée, presque clinique, sur l’ascension politique d’un groupe que les deux auteurs appellent les Single Woke Females, ces femmes célibataires, diplômées, urbaines, sans enfants, qui forment désormais l’un des piliers électoraux de la gauche américaine.

Je relisais certains passages comme on remonte une sonde métallique du fond de l’eau, avec inquiétude, car ce qu’ils décrivaient aux États-Unis n’a rien d’un phénomène lointain. On en devine déjà les secousses en Europe, dans nos universités saturées de discours de déconstruction et dans les métropoles où l’individualisme devient religion civique.

L’article de Kotkin et Abrams montrait comment les femmes célibataires et sans enfants votent massivement pour le Parti démocrate, à près de soixante huit pour cent selon les sondages de CNN. Cette adhésion ne relève pas seulement de la question de l’avortement ou d’un progressisme pavlovien, elle s’inscrit dans une transformation plus profonde.

Les auteurs soulignent que ces femmes sont les premières victimes d’un basculement intellectuel survenu au sein de l’université américaine. Une révolution tranquille, dont les campus ont été le laboratoire puis le tremplin. Les études de genre explosent, les facultés se féminisent, la pensée critique se transforme en un catéchisme où l’homme hétérosexuel devient figure du mal. La famille traditionnelle est implicitement présentée comme suspecte, la maternité comme une entrave, le mariage comme un archaïsme.

C’est ainsi que se fabrique un type d’individu parfaitement conforme à l’idéologie dominante, une femme disciplinée par les injonctions du féminisme universitaire. Elle ne croit plus aux hommes, ne croit plus en la complémentarité, ne croit plus au foyer, ne croit plus à la transmission, et parfois ne croit plus en la réalité biologique qui l’habite.

Elle croit en revanche au salut politique, à la mobilisation permanente, au rôle nourricier de l’État. Elle devient la consommatrice idéale des récits progressistes, celle que nourrit le désir d’appartenance, cette sève psychologique si profondément féminine dont les propagandes modernes savent tirer parti. Le féminisme y trouve ses meilleurs bataillons.

Je contemplais l’élévateur bleu, immobile dans la bourrasque, et je pensais à ces femmes en apparence si libres, mais prisonnières d’un modèle de vie où la liberté est confondue avec la solitude.

Car les chiffres que rapportent Kotkin et Abrams sont implacables.

L’Amérique compte quarante deux millions de femmes adultes vivant seules, et une femme sur six atteint la fin de sa vie féconde sans avoir connu la maternité. Le nombre de foyers sans enfants explose, tandis que les grandes métropoles deviennent des archipels d’individus isolés.

Ces femmes ont été encouragées à renoncer à tout ce qui fut longtemps une part stable de la condition féminine, non par contrainte mais par pression culturelle. L’université les a formées à penser que la maternité les diminue, que l’homme est un adversaire ou un prédateur, que la famille est un piège, et que le bonheur se trouve dans la profession, l’indépendance, la cause.

Elles l’ont cru.

Et puis le temps passe. On ne rattrape jamais ce que l’on n’a pas vécu. On se retrouve à trente cinq ans dans un studio de Manhattan, à quarante cinq ans dans un immeuble de Boston, à cinquante ans dans un quartier gentrifié de Los Angeles, avec un chat, des diplômes et un laboratoire intérieur silencieux. On se découvre mortelle. On se demande qui viendra au cimetière.

Les sociétés qui promeuvent cette trajectoire sacrifient des générations entières sur l’autel d’un progressisme abstrait. Elles transforment la psychologie féminine en une mécanique électorale.

En Europe, ce glissement est déjà visible. Les grandes villes françaises, allemandes, suédoises, sont devenues des habitats pour femmes seules, diplômées, progressistes, travaillant dans les métiers du soin, de l’administration, de la culture, toutes professions dépendantes d’un État toujours plus vaste. Elles votent pour le système qui garantit leur indépendance matérielle et leur solitude organisée.

Cette nouvelle classe féminine joue contre elle même. Elle marginalise les hommes, réduit le désir masculin à une menace, pathologise la différence des sexes, et croit servir sa liberté en détruisant les structures qui l’ont portée. C’est un phénomène que Spengler aurait sans doute lu comme un signe du Fäulnis, une décomposition lente du tissu vital des civilisations.

Pourtant, au pays de Lechiagat comme à travers l’Europe, je vois aussi autre chose. Je vois des femmes qui refusent ce destin stérile. Je vois celles que les journalistes de gauche appellent avec mépris les trad wives, les épouses traditionnelles, les femmes qui revendiquent la maternité comme une joie, la famille comme une cathédrale, l’homme comme un compagnon et non comme un ennemi.

Je vois des femmes jeunes, lucides, qui observent le naufrage démographique de l’Occident et comprennent que la liberté ne se trouve pas dans la solitude mais dans l’engagement, dans le don de soi, dans la construction patiente d’un foyer. On trouve sur Instagram un joli reflet de cette tendance dans memoires de campagne, un blog personnel d’une mère de famille que je suis régulièrement.

Je vois des militantes de droite, des Européennes, des Américaines, qui défendent la famille, la transmission, l’enracinement. Elles savent qu’elles portent en elles la possibilité d’une renaissance. Elles ne sont pas des victimes, elles sont des fondatrices.

Et au fond, une consolation demeure. Les idéologies gauchisantes ne font pas d’enfants. Elles parlent, elles manifestent, elles s’indignent, mais elles ne se reproduisent pas. Elles s’éteignent naturellement, comme une braise pauvre dont personne ne veut raviver la lumière.

Le vent frappait toujours la vitre lorsque je refermai mon ordinateur. L’élévateur bleu se dressait, stoïque, face à la mer. Il m’apparaissait comme l’image inverse de notre époque, une structure solide qui soutient les bateaux au moment où ils quittent l’eau, un bras d’acier tendu pour éviter qu’ils ne s’écrasent.

Je me disais qu’il faudrait peut être des femmes de cette trempe pour relever nos nations.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

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