Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 19 décembre 2014

Grand Languedoc : sous la bannière de la croix occitane

occitanr.jpgRéaction commune de Richard Roudier * et d'André Troise ** :

La loi sur la réforme territoriale a été définitivement adoptée par les députés dans la nuit du 19 au 20 novembre 2014. Désormais, sur le plan du principe, elle s’impose à tous. Malheureusement cet accouchement n’aura pas été sans douleur car cette réforme nous a été imposée sans consultation, ni concertation, sans tenir compte de certaines réalités géographiques ou culturelles et sans prendre l’avis ni des élus locaux, ni des acteurs de la société civile, ni de la population. On sait par exemple que certains élus de la petite Camargue auraient préféré un rattachement de leurs cantons situés à trois heures de voiture de Toulouse à la région Provence ; de nombreux lozériens auraient choisi, si on leur en avait laissé la possibilité, d’intégrer une grande région occitane “Massif Central” englobant le Limousin et l’Auvergne appuyée sur une économie de Montagne ; on notera également le peu de cas  que l’on a fait de nos cousins catalans à qui l’on se devra de demander l’avis…

On se demande bien pourquoi le couple Hollande-Valls s’est embarqué dans cette galère alors que personne ne le lui demandait. La situation économique et sociale de la France doit être bien exécrable pour que l’exécutif déclenche un tel rideau de fumée. Quoi qu’il en soit, s’ils ont eu envie de se tirer une balle dans le pied, c’est leur problème et, pour notre part, nous n’avons qu’à nous réjouir doublement, puisque ce sont nos ennemis qui créent, sur nos terres, une région identitaire reprenant des critères culturels, historiques et linguistiques. Le point primordial de cette  affaire est bien là : la réunification des deux régions, celle dite de Midi-Pyrénées et celle du Bas-Languedoc, deux entités qui furent malencontreusement séparées au moment de la “Terreur” (1793) et qui ont toujours été pendant des siècles, historiquement, culturellement et linguistiquement languedociennes, le tout constituant une réelle et belle charpente identitaire. Nous sommes en train d’assister au processus de construction sociale d’une « identité », sur des ensembles anciennement constitués, notamment autour de la langue régionale ou de l’histoire. C’est l’émergence d’une véritable région identitaire pouvant rivaliser avec ses homologues européennes.

La promotion de grandes régions à l’échelle européenne est, au 21° siècle, pour la France, une nécessité absolue sur le plan fonctionnel quand on connait la taille des autres régions d’Europe, que ce soit la Flandre, l’Ecosse, la Lombardie, le Piémont, la Bavière ou la Catalogne… et c’est paradoxalement toujours celles-ci que l’on nous présente comme le modèle de réussite à l’étranger, car ce sont les régions les plus industrieuses d’Europe, justement parce qu’elles sont identitaires. En matière de compétition internationale, ces régions jouent désormais un rôle de premier plan. De nouvelles approches économiques partent du constat que c’est au niveau régional qu’apparaissent, pour l’essentiel, les connaissances nouvelles, ainsi que les produits et les procédés novateurs. De grandes régions dans notre pays ne peuvent que renforcer la grandeur de la France. On oublie de signaler que c’est parce qu’elles sont probablement le contraire de la “région fonctionnelle” qu’elles sont dotées d’un supplément d’âme peu mesurable en termes de statistiques, mais qui doit être bien réel et notre nouvelle grande région, d’une superficie de 72 700 km2, regroupant treize anciens départements, forte de 5,6 millions d’habitants avec un territoire plus grand que la Bavière ou la Catalogne s’inscrit désormais dans cette compétition.

L’histoire retiendra, qu’en tant qu’identitaires nous avons été les premiers à nous battre avec acharnement pour la création d’une Région Grand Languedoc. Pour renforcer cette nouvelle entité et afin d’éviter toute guerre picrocholine entre Toulouse et Montpellier, nous avons proposé, sous la bannière de la croix occitane, la création d’une capitale administrative avec son parlement régional à Narbonne, capitale quasiment équidistante des deux pôles économiques de Montpellier et de Toulouse, Narbonne qui était déjà sous Rome, capitale de tout le Midi alors que Paris n’était qu’un tas de planches. Cette réforme aura mis, une fois de plus, en exergue les travers du personnel politique régional qui défilait il y a quelques mois à peine derrière le cacique Vézinhet pour défendre ses prébendes. En s’accrochant à leur petite « région-rente » nos politiciens de comice agricole n’auront cherché qu’à préserver leurs intérêts douillettement pourvus. Véritables adeptes du copinage et du favoritisme, ils sont à eux seuls une démonstration anthropologique de l’état réel de notre démocratie locale. D’ailleurs, les conseils généraux, dont nous réclamons la suppression, sont depuis longtemps reconnus par nos concitoyens comme étant le siège de la gabegie, de la corruption et du clientélisme.

Pourtant cette réforme était indispensable et revenait comme le serpent de mer depuis des années. Elle était souhaitée par une majorité de nos concitoyens très abasourdis devant l’empilement du mille-feuille qu’il fallait impérativement réduire pour une meilleure gestion des territoires et d’autre part pour limiter les dépenses de fonctionnement. Ce monument qu’est le “Languedoc nouveau” ne peut pas se diriger et se gérer de la même manière que nos anciennes régions microscopiques. C’est totalement incompatible en raison de l’étendue du territoire, de l’importance de la population, de la quantité des productions de la mer, de la terre et du sous-sol, des énergies renouvelables (éoliennes, solaires et hydroliennes), du Produit Intérieur Brut, de la balance du commerce extérieur, de l’export…

La question de fond est tranchée, n’ayons pas peur de faire appel au peuple pour la mise en musique de la partition à l’exemple de cette récente votation d’un village pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. A nous de transformer l’essai en passant de deux entités pleines d’atouts et d’espérances en une grande région dynamique et prospère. L’avenir est à portée de mains. Nous avons décidé d’avoir raison.

* Président de la Ligue du Midi

** Ancien Conseiller régional

Source Réseau Identités cliquez ici

10:39 Publié dans Combat nationaliste et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.