mardi, 15 juillet 2025
Légion d’honneur, crû 2025 : de l’indifférence à la plaisanterie en passant par le mauvais goût
La chronique de Philippe Randa
A-t-on déjà vécu des périodes de folie comparable à la nôtre ? Les paris sont ouverts…
Ainsi des dernières personnalités distinguées dans la promotion de la Légion d’honneur du 14 Juillet selon le décret publié la veille au Journal Officiel.
Qu’on aime ou pas les noms qui vont suivre n’a pas d’importance. Seul compte, en l’occurence, le pourquoi de leur… leur « quoi » ? Leur qualification ? Leur nomination ? leur… distinction, donc ! Mais c’est justement là que le bât blesse : pourquoi avoir récompensé les 589 personnes du « crû 2025 » ? Parce que, n’est-ce pas !, ils sont sensés s’être investies dans « l’intérêt général »…
Motif qui peut toujours se discuter pour une Mona Ozouf, qualifiée pour la circonstance de spécialiste de la Révolution française, de l’école de la République et de la laïcité… ou encore pour Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel au passé d’alpiniste.
Mais lorsqu’il s’agit de Gisèle Pelicot, la femme dont le nom est le plus mis en avant, son élévation au grade de chevalier devient plus délicat. Elle le doit au terrible martyr de plus de neuf années durant lesquelles son mari l’a droguée pour la livrer, durant son sommeil – et pas même par quelque intérêt financier, mais par simple fantasme – aux bons plaisirs de plus de cinquante tarés de son acabit.
Suggérer en l’occurence pour cette malheureuse d’« investissement dans l’intérêt général », ainsi que Napoléon Bonaparte le concevait lorsqu’il créa en 1802 ce qui allait devenir la plus élevée des distinctions nationales françaises, relève au mieux d’une plaisanterie d’un mauvais goût certain, au pire d’une insulte dont on pourrait croire qu’elle se serait bien passée.
On justifie néanmoins cette distinction parce qu’elle refusa le huis clos lors du procès de ses viols, ce qui permit des semaines durant de dégoûter à juste titre l’immense majorité des Français, voire au-delà de nos frontières, et de rassassier gratuitement un public heureusement plus restreint, fantasmant sur de telles dépravations sexuelles.
Fantasmes qui étaient jusqu’alors aussi judicieusement que très salutairement cantonnés aux seuls rayons d’une certaine littérature ou de films de cinéma spécialisés, tous deux étiquetés X et contraints (en principe) de prévenir le public qu’il lui fallait être « averti » pour les découvrir.
Qui peut penser un instant que l’étalage en place public des dépravations des monstres qui violèrent, pour certains à répétition, Gisèle Pelicot, réfrènent un tant soit peu tous ceux qui sont, tout comme eux, capables de passer à l’acte ?
Et qui n’imagine pas que cet étalage obscène puisse au contraire avoir, hélas ! suscité des vocations ?
Enfin, on jugera d’un haussement d’épaules désabusé l’attribution de la légion « d’honneur » aux copains, coquins et complices de l’actuel Présidence, les anciens ministres Éric Dupond-Moretti, Stanislas Guerini, Stéphane Le Foll et Olivier Véran (élevés au rang de chevalier) ou encore Bruno Le Maire et l’ex-secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler (élevés, eux, à celui d’officier) : au moins, nous aura-t-on épargné que ces tristes sires le soient à « l’ordre national du mérite » ! Un reste de pudeur, peut-être…
Et on ne commentera guère la remise de cette médaille à l’humoriste Sophia Aram, au rockeur Jean-Louis Aubert ou à la comédienne Léa Drucker, aux écrivains Émilie Frèche, Marc Levy et à l’académicien Andreï Makine… ou encore aux chanteuses Catherine Lara et Sylvie Vartan pour lesquel(le)s la notion « d’intérêt général » reste quelque peu plus surprenante, mais finalement moins inappropriée que pour les noms précités.
18:25 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Vous avez dit budget !
Le billet de Patrick Parment
La nécessité de voter un Budget gérant les dépenses de l’Etat a pour objet premier, dans le contexte où nous sommes, de continuer de faire tourner la machine étatique mais aussi tous les acteurs économiques du pays. Ce Budget c’est une sorte de poumon économique de la nation. D’ordinaire, le gouvernement, fort d’une majorité à l’Assemblée nationale n’a aucun mal à le faire adopter. Tel n’est pas le cas aujourd’hui. Car de majorité, ce gouvernement n’en a pas. Dès lors, la signification de ce budget devient éminemment politique. François Bayrou annonce vouloir réaliser 40 milliards d’économie, avant qu’Emmanuel Macron ne lui balance dans les gencives l’augmentation du budget des armées. Autant dire qu’on nage dans la guignolade.
Primo, Macron en agitant le chiffon rouge d’un conflit européen en raison d’une putative agressivité de la Russie, tente par là même de reprendre la main dans le champ de la politique intérieure où il est totalement démonétisé. Car, mis à part l’Ukraine, Poutine ne menace pas les Européens. Grossir le budget des armées ? Pourquoi pas. Mais alors qu’elles sont les priorités, outre le fait que cela permettrait de grossir les carnets de commandes des entreprises française d’armement. Et dans ce domaine, on n’est pas trop manchot. Mais cela mérite une plus ample réflexion impliquant également les Etats membres de l’Union européenne. Et dans ce domaine, c’est plutôt la cacophonie.
Deuxio. Ce Budget est très politique. Bayrou va taper dans toutes les caisses et donc susciter du mécontentement. Chaque parti membre de l’Assemblée nationale a largement de quoi se plaindre. Et de menacer d’une motion de censure, amenant Bayrou à démissionner. Ce qui n’engendrerait pas de nouvelles élections législatives, mais sèmerait de nouveau un chaos institutionnel. Pas de Budget, pas d’action de l’Etat et donc immobilisme assuré. Avec un bout, faute d’issue, de nouvelles élections législatives. Mais aucun parti politique, hormis les Insoumis – quoique – et le Rassemblement national n’y sont favorables. Car, à en croire les récents sondages, la majorité reviendrait au Rassemblement national, avec un Macron obligé de nommer un Jordan Bardella à Matignon, faute de Marine Le Pen qui n’en veut pas. Donc, panique dans le Landernau !
Au final, sans jouer les Madame Soleil, François Bayrou peut présenter le budget qu’il veut. Il passera par nécessité et tout porte à croire qu’il va pouvoir continuer d’amuser la galerie à Matignon jusqu’à la prochaine présidentielle de 2027. Sauf qu’en politiquer, rien n’est jamais écrit d’avance.
10:18 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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« L’islamo-gauchisme n’existe pas » et l’hypocrisie schizophrénique de Mme Borne
Michel Festivi
Dans un pays normal, le ministre des universités qui a proféré de telles inepties sur l’inexistence selon lui, de l’islamo-gauchisme, aurait dû être immédiatement et sur le champ relevé de ses fonctions, dans un pays normal... mais voilà, nous somme en France, pays gouverné par des schizophrènes de la politique.
Jean-Michel Blanquer, l’ancien ministre de l’Éducation dite nationale, celle qui octroie le bac à quasiment 100% des candidats, a réagi en soulignant « dire que l’islamo-gauchisme n’existe pas, c’est un peu comme dire que la Terre n’est pas ronde ». Mais la plus justement en colère, c’est l’anthropologue et chercheuse au CNRS, l’impeccable Florence Bergeaud-Blackler, qui subit dans sa vie, la violence de l’islamo-gauchisme justement, pour l’avoir dénoncé, après l’avoir étudié de très près.
Car elle donne des conférences tant en France comme à l’étranger, sauf dans les universités, où elle est totalement blacklistée par les tenants de cette idéologie mortifère et vampiriste. L’université de Lille l’a interdite de conférence, mais cela, celui qui fait fonction de ministre de l'Enseignement supérieur ne le voit pas et l’ignore.
Le secrétaire général de LR, Othman Nasrou a démenti ce ministricule : « nier la présence de l’islamo-gauchisme dans les universités, c’est jouer le jeu de l’entrisme à un moment où nous devons être intraitable avec ce fléau ».
Laurent Wauquiez s’est fendu d’une missive au Premier ministre en lui demandant « de clarifier la position du gouvernement », silence radio pour l’instant, qu’attendre d’autre de cet incompétent notoire ? Au demeurant, qu’il le veuille ou pas, Bruno Retailleau participe aussi à cette misérable politique, en étant au gouvernement, du fait justement de la solidarité gouvernementale. J’espère que les Français sauront s’en souvenir, le moment venu.
Mais la plus grande hypocrisie politique est venue de Madame Borne. « Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l’université », a-t-elle affirmé assez mollement sur Radio J, et en faisant le service minimum. Même si elle a mis en cause LFI dans cette prégnance de l’islamo-gauchisme, elle doit se montrer extrêmement prudente. Elle ne prendra strictement aucune mesure pour enrayer cette pieuvre, et elle se contentera de pieuses paroles, qu’elle démentira sans doute dans une autre déclaration.
N'oublions pas que Madame Borne a été élue, en juillet 2024, grâce aux voix de LFI. Dans la 6e circonscription du Calvados, elle avait obtenu au premier tour 28,93% des voix, loin derrière le candidat RN, arrivé en tête avec 36,26%. La candidate LFI-NFP, arrivée troisième avec 23,16% pouvait se maintenir. Or elle a suivi les consignes de Gabriel Attal et de Olivier Faure indiquant en parlant de Madame Borne : « nous allons la sauver » et elle s’est retirée. C’est effectivement ce qui s’est produit, au second tour, le candidat RN ne recueillait que 43,56% et était battu, à cause des voix LFI dont a bénéficié Madame Borne. LFI l’a donc sauvée.
Madame Borne a beau déclarer : « ça fait partie des combats que mènent LFI, notamment pour faire rentrer ces idéologies au sein de l’université et ils ne s’en cachent pas », par son élection même, elle a participé à cette idéologie. Et de plus qu’entreprend-elle pour la contrer ? Rien comme à son habitude. Cela s’appelle de la schizophrénie politique, de l’hypocrisie absolue.
00:49 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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NOUVELLE-CALÉDONIE : RIEN N’EST JOUÉ !
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Si les autorités françaises – Manuel Valls en Tête -, croyaient avoir enterré le problème calédonien en signant le 12 juillet dernier un accord révolutionnaire, proposant la création d’un « État calédonien au sein de la République française », elles en seront pour leurs frais.
Déjà, des voix d’opposants s’élèvent sur le caillou, telles celles, contradictoires, de Philippe Blaise, Premier vice-président de la province du sud – Nouméa et ses environs, au sens large du terme -, et d’une certaine Mélanie Atapo, présidente de « l’Union des syndicats des travailleurs Kanaks et des exploités » (sic !). Certains leaders des indépendantistes du FLNKS parlent, aussi, de « trahison », et désavouent leurs représentants à Paris, qui ont signé l’accord avec des « loyalistes », tout aussi critiqués par leur camp.
« Un long fleuve qui ne sera pas tranquille » !
D’abord, qu’est-ce qu’un « État » ? Sa définition juridique est, à peu près, la suivante : « personne morale de droit public détentrice de la souveraineté »…
Première difficulté, comment organiser un État différent de l’État français, tout en l’intégrant au sein de la République ? Quel casse-tête pour un étudiant en droit et, même, pour un professeur agrégé de droit constitutionnel !
Question connexe, « qui portera le pantalon », en l’occurrence, qui aura le dernier mot en matière financière et de, justement, souveraineté, ce concept recouvrant les pouvoirs régaliens : justice, police, défense et diplomatie ? On parle même d’une « nationalité calédonienne ». Les Caldoches et les Kanaks auront-ils, dans ce cas, un passeport différent de celui de la République française ? Beaucoup de questions sans réponses, on évolue en plein brouillard.
Il est prévu sur place un référendum en février 2026 – ce ne sera jamais que le cinquième, tous les précédents ayant accouché d’un « non » à l’indépendance -, et, selon les résultats, la convocation du Parlement en congrès, pour modifier la constitution et acter la création de cette nouvelle fameuse entité politique, différente de la France, mais tout en y étant. Comprenne qui pourra !
« État associé » ?
Certes, il y a des exemples d’États associés, les îles Cook et Niue avec la Nouvelle Zélande - des confettis dans l’océan Pacifique très faiblement peuplés -, et Porto-Rico avec les Etats-Unis, pour les plus connus. Mais il ne faut pas se leurrer, la création d’un « État » ne peut déboucher, à terme, que sur l’indépendance. Si Porto-Rico n’a pas encore choisi cette voie, c’est qu’une majorité de ses habitants aspire à devenir citoyens américains de plein droit, ce que refuse, pour l’heure Washington, pour des raisons économiques, démographiques et migratoires. L’île des Caraïbes est entre deux chaises, situation parfaitement inconfortable. Est-ce ce que nous voulons pour la Nouvelle-Calédonie encore française ?
Un dangereux précédent
D’autre part, accorder ce statut à la Nouvelle-Calédonie, serait ouvrir la boite de Pandore. Quels arguments pourrions-nous opposer au gouvernement de la Polynésie française pour refuser ce statut, ou aux îles des Antilles, pire, aux autonomistes corses ? Ce serait la porte ouverte à des revendications sécessionnistes qui ne manqueraient pas de fleurir ici ou là, même dans l’hexagone. Ayons toujours présent à l’esprit que les termites du séparatisme islamique, régional ou ethno-linguistique, sont toujours à la manœuvre.
La seule solution raisonnable - nous l’avons déjà dit ici -, serait une partition du « Caillou ». La province du nord et celle des îles formant une Kanaky indépendante, liée par des accords de coopération avec la France, et la transformation de la province du sud, en un département d’outre-mer. On ne peut que s’indigner et combattre cette nouvelle reculade du pouvoir macronien, qui n’en n’est pas à une trahison près de la France !
00:42 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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