Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 19 octobre 2011

Marine Le Pen prône l’ultra-libéralisme pour les banques...

crise_29_triple_a_marine_lepen_banque_dexia1_399p3y3629kwgsk8okwocsocw_brydu4hw7fso0k00sowcc8ko4_th.jpgSource Media Libre cliquez ici

Derrière le discours à connotation très sociale de Marine Le Pen, principalement articulé autour du concept de protectionnisme éclairé de Maurice Allais, se cache un logiciel très libéral. Davantage sans doute sur le fond que celui du Front National de son père, qu’avait fait sensiblement évoluer Jean-Claude Martinez, même si la forme semble indiquer le contraire. On l’avait déjà constaté lors de la présidentielle de 2007, où elle avait imposé l’abandon du logiciel martinezien. Celui-ci préconisait en effet la supression de l’impôt sur les revenus du travail, lequel frappe principalement les classes moyennes, pénalise l’activité économique, nécessite une administration fiscale pléthorique et épargne les très hauts revenus, autrement dit, en clair, les revenus du capital. En revanche il s’opposait à la baisse de l’impôt sur les sociétés, préconisé par la nouvelle présidente à l’initiative de son conseiller Philippe Péninque. L’argumentation de ce dernier est que le taux réel de l’impôt sur les grandes sociétés est de 9 % environ -le grand tabou de Bercy, soigneusement protégé par les médias- et que les taux actuel ne touchent que les petites et moyennes entreprises. Ce qui est une argumentation strictement libérale : puisque les salariés chinois sont payés un bol de riz, il nous faut nous aligner. La position alternative, préconisée par Martinez, est évidemment la prise de contrôle, au moins partielle, du capital de ces grands groupes, afin de leur imposer une fiscalité comparable aux TPE et PME. En plus d’une politique conforme aux intérêts stratégiques de la France.

Derrière les grandes déclamations de Marine Le Pen contre la finance internationale et sa juste condamnation du racket bancaire et la loi de 73, on retrouve ce logiciel dans la prise de position de la candidate à l’endroit de nôtre système bancaire.

Marine Le Pen était hier dans le quartier de la Défense pour dénoncer justement le soutien apporté aux banques en difficulté avec l’argent des Français, et le concept de « bad bank», une « structure de défaisance » que la France et la Belgique pourraient mettre en place pour sauver la banque Dexia.

« Je le dis très clairement a affirmé la candidate de l’opposition nationale, les banques d’affaires doivent se débrouiller avec leur actif pourri. Ce n’est pas aux contribuables de venir sans cesse payer pour elles, sans aucunes contreparties. » La présidente du FN a fustigé la notion même de « bad bank, une idée exécrable parce qu’elle confirme l’idée que ces banques avides d’argent ne prennent jamais de risques : il y aura toujours l’Etat et le contribuable derrière eux en cas de pépin !».

Or les activités bancaires n’étant pas aujourd’hui compartimentées -ce sur quoi il faudra bien sûr revenir- cette position revient à accepter de voir les banques de détail françaises – ce sont les mêmes- s’effondrer, avec pour conséquence la ruine de milliers de petits porteurs, de petites entreprises, sans parler de licenciements en masse dans un des derniers secteurs protégés en France : le secteur bancaire.

Une position réellement nationale serait donc d’accepter de sauver les banques en cas de crise mais avec pour contrepartie la réquisition du capital. Réquisition qui pourrait même être partiellement exigée en cas de garanties d’Etat. Voilà qui éviterait les conséquences désastreuses de l’effondrement du système bancaire français tel que Marine Le Pen semble prête à l’accepter, et qui permettrait à l’Etat de retrouver sa place d’acteur stratégique et moralisateur des activités bancaires, au service de l’économie réellle.

Illustration de la révolution économico-culturelle en cours, la décision de la Hongrie, – soigneusement occultée par les « grands médias » français appartenant aux groupes financiers- via le parlement hongrois, d’ adopter le mois dernier une loi qui « permet désormais aux Hongrois ayant souscrit des crédits en francs suisses, euros ou yens, via des produits financiers complexes de banques étrangères, d’ effectuer leur remboursement en forints, la monnaie nationale ! Les ménages pourront donc rembourser à un taux de change fixe préférentiel (…). Les endettés pourraient avoir accès à des crédits en forints pour financer leurs transactions, ce qui reviendra à reconvertir ces crédits dans la monnaie hongroise. Ce sont donc les établissements de crédits qui devront éponger la différence. »

Il est rapporté que « depuis sa nomination, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a décidé de « mettre fin à l’ère des banquiers afin de protéger les gens dupés par une pratique qui leur fait porter tous les risques et toutes les pertes . Comme l’indique le journal Minute, depuis mai 2010, le gouvernement Orban a imposé une taxe exceptionnelle aux banques et aux multinationales étrangères. Le gouvernement hongrois a même réussi a rapatrié 11 milliards d’euros accumulés dans les fonds de pensions étrangers vers les caisses de l’Etat. »

« L’UE a prévenu que ce projet de loi pourrait être illégal, déséquilibrer le marché du crédit et freiner la faible croissance économique de la Hongrie. » Dans les faits est-il encore expliqué, « l’UE et les banques n’ont qu’une peur : que les peuples européens prennent conscience que de simples mesures sont en capacité de changer les choses. Avec cette question : qui doit gouverner la destinée d’un Etat, les banques ou le peuple ? Les Hongrois ont choisi de prendre leur destin en mains. »

17:35 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.