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mercredi, 14 novembre 2012

Revue de presse : Quand les nationalistes rêvent à la révolution...

Julien Licourt

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Dimanche 11 novembre se tenait à Paris la 6e journée de Synthèse nationale, avec pour thème «Face à la crise : une autre Europe».

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La revue Synthèse nationale organisait à Paris, le 11 novembre, pour la sixième année consécutive, sa journée «nationale et identitaire». De nombreux groupes ou personnalités de l’extrême droite, parfois amis, parfois antagonistes, s’y réunissent autour d’une question, pour y exprimer leur point de vue, lors de tables rondes. Cette année, les travaux des participants répondaient au thème «Face à la crise : une autre Europe». Mais au-delà de cet exercice imposé, les résultats de la présidentielle et des législatives tenaient dans cette réunion une résonance particulière. Les nationalistes s’y sont cassé les dents: parmi les organisations politiques présentes, trois d’entre elles, le Parti de la France (PdF), la Nouvelle droite populaire (NDP) et le Mouvement national républicain (MNR), ont tenté de présenter un candidat commun à la présidence, Carl Lang. Ce dernier a échoué à réunir les 500 signatures lui permettant de concourir. Si des candidats ont été présentés aux législatives, ceux-ci n’ont guère obtenu de résultats significatifs. Alors, avant de pouvoir intervenir sur l’Europe, plusieurs intervenants se sont posés la même question que Lénine: «Que faire ?» Comment faire pour arriver au pouvoir ?

«L’illusion électorale»

Ainsi, l’un d’entre eux, Jérôme Bourbon, du journal Rivarol (qui avait soutenu Bruno Gollnisch pendant la campagne interne du FN, resté depuis farouchement anti-mariniste), a mis en garde contre «les solutions qui n’en sont pas». L’éditorialiste a repoussé «les illusions électorales», tout comme «l’illusion de croire à un soulèvement militaire». «Que faire?», une question reprise par un autre éditorialiste, cette fois du journal Militant, André Gandillon, qui préconise «l’action politique, mais une action éminemment révolutionnaire». «Une action révolutionnaire passe par l’existence d’une minorité inaccessible au découragement, explique-t-il, par l’existence de cadres formés, de gens qui s’embarrasseront pas de principes, face à des gens qui n’en ont pas. Lorsqu’en face de vous vous avez le mal, vous avez de la vermine, vous ne chercher pas à savoir si vous allez faire du mal à la vermine, vous ne vous occupez que d’une seule chose: l’éliminer. Dans l’histoire, il a été prouvé, tôt ou tard, que les évènements allaient à la rencontre de ceux qui avaient la volonté d’agir, et je dirait comme Mussolini: “Là où il y a une volonté, là il y a le chemin”.» (1) Cette «minorité inaccessible au changement» a également été évoquée par Bernard Bres du MNR, qui préconise la formation d’une «aristocratie secrète amenée à devenir publique». «Cette mission, qui était autrefois celle des aristocrates de sang, exige une sorte de mystique, qui, comme dans l’Église, exercerait une surveillance sur les hommes de pouvoir. Cette classe dirigeante se fonderait sur une forte conscience identitaire et l’acceptation volontaire de devoir élever, une sorte de phalange, osons le mot.»

«La révolution»

De son côté, l’organisateur de la réunion, Roland Hélie, directeur de la Synthèse nationale et membre de la NDP, pense que «bien sûr les élections c’est important, bien sûr il faut participer là ou l’on peut. Mais dans l’état actuel des choses [...] nous savons fort bien que nous n’avons pas les espérances de résultats suffisants pour arriver au pouvoir. Si l’on veut arriver au pouvoir, il faut autre chose que les élections. Il faudrait [...] quelque chose que s’appellerait, peut-être, une révolution.» «Bien souvent des gens nous disent, qu’il serait peut-être temps d’organiser quelque chose, de passer à l’action. Mais avant de passer à l’action, il faut commencer à être présents partout [...] Nous savons tous que nous devons aller aux devants de nos concitoyens, de nos compatriotes, nous devons aller leur expliquer la nécessité du combat que nous menons.» Une vision qui n’est pas si éloignée que cela que celle du leader de Troisième voie (mouvement nationaliste révolutionnaire), Serge Ayoub, qui estime que avoir affaire à «une question d’éducation». «Notre vrai problème, c’est de prendre le pouvoir, parce qu’on pourra rééduquer les gens, on pourra leur réapprendre, on pourra leur faire fermer la télé, peut-être leur mettre un autre télévision, et, à partir de là, apprendre autrement, être autre chose que simplement “vouloir avoir”. [...] Il faut savoir comment on peut prendre le pouvoir. Le FN a décidé depuis 25 ans de passer par les urnes. C’est courageux de se taper la tête contre le mur pendant 25 ans d’affiler. Mais c’est perdu d’avance. Il ne nous reste plus [qu’une solution], pour sauver notre peuple, notre pays, notre civilisation: c’est la révolution.» (2)

Un mouvement dont les prémices serait déjà en cours selon Pierre Vial, membre de la NDP et patron de l’association politico-culturelle Terre et peuple. Ce dernier place son espoir dans les peuples nationalistes européens (Ecosse, Pays-Basque, Catalogne). Mais plus encore dans le mécontentement induit par l’actuelle crise économique et financière «qui suscite des révoltes populaires dans des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal». M. Vial se réjouit d’y voir les militants locaux de son association être «en première ligne dans les luttes sociales très dures qui sont en train de se développer là-bas. C’est ce qu’il faut faire, ajout-il. Il y a des moments où les mots, c’est bien, mais les actes, c’est mieux. Ces révoltes vont logiquement se durcir, elle vont prendre de l’ampleur et s’étendre à d’autres pays menacés par le même fléau, car lorsque les gens ont le dos au mur, il arrive un moment où il n’y a plus d’autre solution que de se battre. D’où des prises de consciences identitaires qui peuvent devenir des jalons de l’Europe des peuples.»

Julien Licourt

(1) Un peu plus mesuré, André Gandillon évoque «une révolution des âmes et des cœurs» dans l’ouvrage Face à la crise : une autre Europe ! 30 points de vue iconoclastes (Les Bouquins de Synthèse nationale, Paris, novembre 2012).

(2) Hugo Lesimple, numéro 2 de Troisième voie, évoque également la révolution dans l’introduction de La Doctrine su solidarisme (Serge Ayoub, Editions du Pont d’Arcole, Paris, Octobre 2012) : «Faire la révolution pour la préservation et la survie de ce que nous sommes. Nous sommes des révolutionnaires, mais des révolutionnaires conservateurs.»

18:40 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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