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mercredi, 15 juillet 2020

Au lendemain du 14 juillet

6a00d8341c715453ef00e54ff296798833-150wi.jpgJean-Gilles Malliarakis

L'Insolent cliquez ici

Beaucoup de Français ont été doublement déçus en ce 14 juillet macronien.

Certains, de moins en moins nombreux sans doute, confondent encore l'État, l'État-Providence l'appellent-ils en rêve, et le Père Noël. Englués dans cette illusion si destructrice, ils croyaient peut-être en la promesse présidentielle d'une réinvention. Elle leur avait été annoncée le 13 avril. Le discours prononcé par le chef de cet État, à 3 mois de distance, les a une fois de plus dégrisés.

Mais pour d'autres, depuis le passage du général Boulanger au ministère de la guerre en 1880, il s'agit toujours d'un de ces jours fériés dont il convient d'oublier la symbolique. Longtemps militaire, elle donnait l'occasion au bon peuple de voir défiler ce qui reste des forces de défense d'un pays par ailleurs en déliquescence. "Fiers et contents, chantait-on à l'époque du général Revanche, nous allions à Longchamp le cœur à l'aise... car nous allions fêter, voir et complimenter l'armée française".

Cette année, tout fout le camp dans cette dérisoire république : par crainte d'une deuxième vague du virus, on dut se contenter de scruter la remarquable Patrouille de France et d'applaudir à l'infirmerie.

Comment ne pas partager, dès lors, le dégoût exprimé dans le Figaro ce 15 juillet par Vincent Trémolet de Villers sous le titre "Macron dans l'impasse médiatique : le plus frappant, le plus désolant aussi, ce sont les mots qui n'ont pas été prononcés. Quelques heures plus tôt, des gendarmes avaient défilé place de la Concorde, des soldats et des soignants avaient déplié un drapeau français. Trois couleurs qui disent la noblesse du service de l'État. Il y a quelques jours, Mélanie Lemée, gendarme de 25 ans, est morte pour avoir voulu, simplement, faire respecter la loi. Philippe Monguillot, chauffeur de bus, a perdu la vie pour avoir exercé l'autorité la plus infime: celle qui consiste à demander un ticket, le port d'un masque.

Ni les journalistes ni le président n'ont songé à évoquer, hier, ces drames, symboles alarmants d'une violence qui partout s'installe, précipités tragiques de nos renoncements. Dans la surréalité médiatique, pas une minute pour cette réalité criante. La seule évocation de l'ordre public a concerné le délit de faciès. Comment s'étonner alors que la défiance redouble, que l'abstention galope?"

Et que dire de ces pompiers sur les quels la racaille tire des coups de feu lorsqu'ils interviennent pour lutter contre une incendie comme ce soir-même de 14 juillet à Étampes ? Banal désormais n'est-ce pas ?

Cette mauvaise fête nationale fut instituée jadis sous prétexte de commémorer l'unité des Français de la Fête de la Fédération de 1790. Mais pour le monde entier, elle renvoie à la décapitation du malheureux Bernard-René Jourdan de Launay gouverneur de la Bastille.

Votre chroniqueur ne se lamentera donc pas de la fin de cette identification du pays à cette funeste Révolution qui le déconstruit avec tant d'efficacité depuis plus de deux siècles.

Je ne puis ici mieux faire à cet égard qu'inviter mes amis lecteurs à retrouver ci-dessous les liens de deux articles tirés des archives de L'Insolent :

17 juillet 2008  cliquez là 

22 octobre 2019 cliquez ici 

Je persiste et je signe.

19:02 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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