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lundi, 05 avril 2021

Bernard Lugan revient sur les "décoloniaux"

Auteur de "Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance" (éditions Afrique Réelle cliquez ici), Bernard Lugan revient sur l'idéologie qui a conduit aux scandales de l'Unef, à l'injonction de se mettre à genou et à la haine de soi.

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dimanche, 04 avril 2021

Alexandra Slaby (auteur de "Histoire de l’Irlande de 1912 à nos jours") : « En 1916, les nationalistes révolutionnaires étaient encore très minoritaires »

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Source Breizh-info cliquez ici

Le 1er avril (et ce n’est pas un poisson) est sorti Histoire de l’Irlande, de 1912 à nos jours, édition réactualisée du livre d’Alexandra Slaby, édité dans la collection Texto (Tallandier).

Le lundi de Pâques 1916, une troupe d’insurgés part à l’assaut de la Grande Poste de Dublin et proclame l’Irlande indépendante. Les Britanniques mobilisent 6 000 soldats. À la fin de la semaine, l’insurrection a fait plus de 500 morts et 2 500 blessés. Du projet de Home Rule de 1912, promettant aux Irlandais une autonomie au sein du Royaume-Uni, aux négociations sur le Brexit, de sa genèse révolutionnaire jusqu’à la crise sanitaire, Alexandra Maclennan raconte la destinée singulière de la République d’Irlande. Elle revient sur la formation de son paysage politique, les origines et l’apaisement du conflit nord-irlandais, les scandales institutionnels qui ont ébranlé l’autorité de l’État et de l’Église, les mécanismes d’une prospérité aussi impressionnante que l’austérité qui s’en est suivie, pour conclure sur les toutes récentes révolutions sociétales.

Pour évoquer cet ouvrage, indispensable pour ceux qui souhaitent comprendre les évolutions de l’Irlande au XXe siècle et en ce début 21ème (et qui complètera ceux écrits, sur toute l’histoire de l’Irlande, par Pierre Joannon) nous avons interrogé Alexandra Slaby.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à l’Irlande et à son histoire ?

Alexandra Slaby  : Je suis venue à l’Irlande pendant mes études par un cours de littérature, un cours sur le roman irlandais au XXe siècle. J’étais passionnée par l’univers nouveau que je découvrais à travers la littérature : le rapport au passé, à la terre, à Dieu, à la famille, à la culture, au reste du monde. Et puis j’ai eu l’occasion d’enseigner deux ans à Trinity College Dublin au moment où j’entamais ma thèse de Doctorat sur la politique culturelle irlandaise. J’ai lu tous les débats parlementaires sur la question. J’ai interviewé des ministres et des hauts fonctionnaires. Un autre univers, une autre vie politique structurée par un clivage unique issue de son histoire nationale que j’ai voulu découvrir.

Breizh-info.com : 1912. Home Rule. Point de départ d’un siècle mouvementé pour l’Irlande. Que s’est-il passé ?

Alexandra Slaby  : En 1912, après deux échecs, le projet de loi sur le Home Rule qui proposait de donner à l’Irlande une autonomie législative locale, à savoir son propre parlement, avait été adopté, et il était prévu qu’il entre en vigueur en 1914. Mais les événements du monde en septembre 1914 en ont décidé autrement. De ce report sine die naît l’idée du soulèvement de Pâques 1916 pendant lequel des nationalistes proclament la république irlandaise devant des passants éberlués. La répression britannique de ce soulèvement va accélérer l’accession à l’indépendance de l’Irlande. 

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous que malgré les tensions, très fortes, durant la Première Guerre mondiale, l’on retrouve deux divisions, la 16e nationaliste et catholique, la 36e protestante, plongées ensemble dans la bataille de la Somme ? L’héritage de ces batailles et de ces pertes durant la Première guerre mondiale a-t-il compté, dans les conflits qui ont eu lieu après (il suffit de se promener à Belfast notamment pour se rendre compte de l’attachement mémoriel aux évènements de 1914-18) ?

Alexandra Slaby  : En 1916, les nationalistes révolutionnaires étaient encore très minoritaires. La grande majorité des Irlandais étaient des nationalistes parlementaires : ils croyaient que Westminster allait leur accorder le Home Rule après la guerre, et que l’Irlande deviendrait un Dominion comme l’Afrique du Sud en 1910, ou encore le Canada précédemment. La majorité des Irlandais plaçait ses intérêts entre les mains des Britanniques pour une autonomie, une paix et une prospérité à venir. Ils trouvaient leur compte dans l’appartenance à l’Empire qui leur fournissait un réseau. C’est ainsi qu’on peut comprendre que des Irlandais nationalistes et unionistes d’Irlande du Nord aient combattu ensemble.

A la fin de la guerre, le climat avait changé dans le sud, et les rebelles se sont transformés en héros et en martyr de la répression britannique. Ainsi, les soldats démobilisés rentrant au pays après avoir défendu les intérêts britanniques n’ont pas reçu un bon accueil. La Première guerre mondiale est tombée dans les oubliettes de l’histoire de l’Irlande indépendante. En revanche, en Irlande du Nord, elle a été l’occasion de démonstrations de loyauté à la couronne, l’occasion pour les unionistes de montrer au monde entier qu’ils sont Britanniques et non Irlandais.

Breizh-info.com : 1921. Il y a cent ans, la fin de la guerre d’indépendance Irlande et dans le même temps la création de l’Etat d’Irlande du Nord. Et pendant 35 ans… une île qui reste plutôt (je dis bien plutôt) calme…comparé aux Troubles qui éclatent à la fin des années 60. Comment expliquez vous cette période, puis ce basculement ?

Alexandra Slaby  : L’Irlande indépendante est calme. Ses dirigeants politiques ont maté les dernières expressions de républicanisme violent qui se manifestaient encore sporadiquement avant que l’Irlande ne devienne une république en 1949. Pour les Irlandais du Sud, l’Irlande du Nord est un autre pays, province britannique à majorité unioniste protestante où les nationalistes catholiques sont systématiquement sous-représentés voire discriminés dans tous les domaines de la vie. Mais à partir de 1968 lorsque des marches pour les droits civiques inspirées des marches américaines, mais cette fois-ci pour les droits civiques des nationalistes, dégénèrent en conflits armés à partir de 1968, alors ce sont trente ans de conflits, de provocations, d’attaques terroristes, qui polariser le paysage politique nord-irlandais jusqu’aux accords de paix de 1998. 

Breizh-info.com : Quels sont, selon vous, les personnages majeurs de l’histoire du XXe et du début du XXIe siècle en Irlande ?

Alexandra Slaby  : Michael Collins qui est en couverture de cette nouvelle édition de mon Histoire, Eamon de Valera, Seán Lemass, Charles Haughey, Bertie Ahern, Enda Kenny, Leo Varadkar, Eamon Martin : autant de portraits à découvrir dans les chapitres !

Breizh-info.com : Question d’ouverture : il semblerait que, paradoxalement, les tensions renaissent actuellement fortement là où des observateurs extérieurs, méconnaissants souvent la situation dans le Nord, ne l’avaient pas anticipé : le Brexit et ses conséquences, mais aussi la perspective d’une réunification de l’Irlande, semble semer le doute et la colère au sein des communautés unionistes et loyalistes d’Irlande du Nord. Pensez-vous qu’une période de Troubles puisse se redéclencher, cette fois-ci non pas à l’initiative des républicains et des nationalistes, mais des unionistes, marqués par la peur de disparaitre ?

Alexandra Slaby  : La réunification de l’Irlande est un souhait porté par le Sinn Féin seulement à l’heure actuelle. Ce qui ne manque pas effectivement d’irriter les unionistes qui ont exprimé une fois de plus avec virulence leur insécurité culturelle lors des négociations sur le Brexit. Les unionistes n’ont, pas plus qu’en 1912, le désir d’être administrés par le parlement de Dublin. Même si de l’extérieur la réunification semble être la solution à tous les problèmes, sur le terrain, cette question est loin derrière les problèmes du moment à régler qui sont avant tout ceux d’une reconstruction économique post-Brexit et post-Covid.

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samedi, 03 avril 2021

Parution du nouveau numéro (n°108) de La Lettre des Amitiés franco-espagnoles

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Le nouveau numéro de la Lettre des Amitiés franco-espagnoles, le bulletin du Cercle Franco-Hispanique, fondé le 20 novembre 1984 par Olivier Grimaldi et présidé par Hélène Grimaldi, vient de paraître.

Pour toute information :  

Cercle Franco-Hispanique, BP 17-24 - Théâtre, 08000 Charleville-Mézières

ou par courriel : cfh.grimaldi@free.fr

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vendredi, 02 avril 2021

La musique classique trop « colonialiste »

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Paul Vermeulen

Décidément, la censure racialiste s’exerçant contre les fondements de la civilisation européenne et chrétienne semble ne rien vouloir épargner. D'après The Tele­graph, le « déboulonnage » de la réalité historique de notre passé, qui concernait jusqu'à présent essentiellement des per­sonnalités, statues et noms de rues, s'étend peu à peu à tous les domaines de la vie quotidienne. Le quotidien britannique indiquait en début de semaine que l'université d'Oxford travaille ac­tuellement à réformer et moderniser ses programmes. La musique classique se­rait trop européocentrée et trop blanche. La musique classique serait « colonia­liste ». Et, par conséquent, il en irait de même de son enseignement.

La solution ? Remplacer les cours sur des compositeurs tels que Guillaume de Machaut ou Schubert par de la mu­sique africaine et/ou populaire, sans plus de précisions dans ce dernier cas. Ces préconisations sont justifiées ainsi : « A la suite des manifestations inter­nationales Black Lives Matter, le conseil de la faculté a proposé d'apporter des changements pour améliorer la diversité du programme de premier cycle. » Le but est de « décoloniser » et de remettre en question la supposée « complicité du programme actuel avec la suprématie blanche». Enseigner Mozart ou Beet­hoven serait trop lié à « la période esclavagiste » et imposerait une « hégé­monie blanche ». Ce sont les mots employés.

Ce n'est pas tout : les cours de piano et de direction d'orchestre deviendraient facultatifs. La prochaine étape risque fort d'être l'entrée en scène de cours de rap. Ces projets font l'objet d'un rapport qui insiste fortement sur le fait que l'enseignement serait « trop relié à la période coloniale », les professeurs seraient « trop blancs » et les étudiants non blancs seraient de ce fait discriminés. Une polémique du même ordre avait déjà eu lieu à Oxford en 2018 quand l'une des bibliothèques avait été baptisée du nom de Christopher Cor­rington, ancien gouverneur colonial bri­tannique. Elle a été débaptisée mais la statue de Corrington existe toujours.

Cette censure s'étend donc. Par exem­ple, et sous prétexte de « justice », elle touche aussi l'édition. Là, naissent de nouveaux métiers comme celui de « vé­rificateur » : un métier qui consiste à s'assurer qu'il y a bien des Noirs, des métis, des femmes diverses et des gays dans les romans, en nombre aussi im­portant que d'autres personnes. Cela commence en France. Aux Etats-Unis, le manuscrit est à réécrire, ou bien l'est directement, si apparaissent des « imperfections ». Cette censure donne de véritables crises de délire, à l’exemple des réunions prétendument féministes mais racisés, autrement dit réunissant des femmes selon la couleur de peau. Des réunions réservées aux femmes noires, les autres étant jugées incapables d’avoir une opinion puisque n’ayant pas « la bonne » couleur de peau. La prochaine étape ? Un vaccin contre la peau blanche.

Source : Présent 02/04/2021

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Même votre sommeil est capitaliste

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Jérôme Vidal a préfacé et traduit l’ouvrage de Roger Kirck « la Grande transformation du sommeil… ». Les recherches de l’historien américain l’ont conduit à cette conclusion : faire une nuit de type « fordiste » n’est ni universel ni naturel. Sous-entendu, le capitalisme a modifié notre sommeil. Propos recueillis par Matthieu Giroux pour l’hebdomadaire Marianne (01/04/2021)

Lire la suite ICI

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mercredi, 31 mars 2021

Le nouveau numéro d'Eléments (n°189) est sorti

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Chez votre marchand de journaux, 6,90 €.

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mardi, 30 mars 2021

Un nouveau hors-série du quotidien Présent consacré à la musique identitaire...

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Pour en savoir plus cliquez ici

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Tragique illusion

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Yves Thréard

Kafkaïen. Le mot revient souvent pour dénoncer le fonctionnement de la machine politico-administrative française face au coronavirus. Une technostructure impotente, ankylosée, impuissante que les Français ont découverte, stupéfaits. On leur répétait que leur système de santé était parmi les meilleurs au monde. Masques, dépistages, équipements de réanimation, vaccination : à chaque étape décisive, pourtant, le mammouth s’est mordu la queue. En 1974, le roman de René-Victor Pilhes L’Imprécateur racontait comment un grain de sable avait entraîné la chute de la plus grande multinationale dirigée par les têtes les mieux formées. La satire pourrait être transposée à notre époque. La vanité, l’arrogance, l’autosatisfaction sont les mêmes et, malheureusement, le résultat aussi. Le fameux modèle français était une illusion.

Confiner ou ne pas confiner? La question n’est pas là. Ce n’est pas sur ce terrain qu’un mea culpa du président de la République serait le bienvenu, mais bien davantage sur les causes de l’exercice d’équilibriste qu’il s’inflige. Dans l’inextricable chaîne de commandement de notre bureaucratie, tout ordre est susceptible de contrordre, toute décision avance à la vitesse de l’escargot, tout bon sens est corrigé par un calcul sur tableau Excel, tout retard est justifié par un flot de paroles qui fleurent bon l’imprévoyance ou le mensonge. L’affaire des masques, celle des lits de réanimation resteront gravées à jamais dans les mémoires. Et ce maquis organisationnel est soigneusement entretenu pour que les responsabilités soient cachées sous le tapis, noyées dans le mille-feuille des agences spécialisées et des réunions interministérielles.

Tous les pays, centralisés comme le nôtre ou décentralisés comme l’Allemagne, traversent la tempête cahin-caha. Maigre consolation. Le virus est certes imprévisible, mais la France, si fière de ses services publics, a apporté la preuve depuis un an que, sans réformes d’ampleur, elle risquait la faillite, financière et morale.

Source : Le Figaro 30/03/2021

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L’OTAN : protectorat contre vassalisation

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Entretien avec Alain de Benoist

Nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’Otan, organisation qui aurait dû logiquement être dissoute en même temps que le pacte de Varsovie, puisqu’elle avait été créée à seule fin de résister à l’Union soviétique, aujourd’hui disparue. Mais il n’en a rien été, puisqu’elle s’est muée en une vaste organisation de « défense globale » qui intervient désormais dans le monde entier. Quelles sont, aujourd’hui, ses priorités ?

Tout le monde le sait, ses ennemis désignés sont aujourd’hui la Fédération de Russie en premier lieu, la Chine en second. Le fait nouveau est qu’avec l’élection de Joseph (« Joe ») Robinette Biden, le parti de la guerre est de retour. Les États-Unis ont déjà recommencé à bombarder la Syrie, Poutine se fait traiter de « tueur » par Biden et de nouvelles sanctions viennent d’être adoptées contre la Chine. Parallèlement, une vaste offensive de propagande est en cours pour « cimenter la centralité du lien transatlantique », c’est-à-dire pour faire croire aux Européens que les ennemis des Américains sont nécessairement les leurs. On en revient au chantage à la protection de l’époque de la guerre froide : les Européens sont sommés de s’aligner sur les positions de Washington en échange de la protection américaine, et donc de faire allégeance au commandant suprême des forces alliées en Europe qui est, comme toujours, un général américain. En clair : protectorat contre vassalisation.

C’est aussi ce que dit la tribune publiée tout récemment dans le mensuel Capital, qui a été signée par plusieurs hauts gradés militaires. Le moins qu’on puisse dire est que ses signataires ne mâchent pas leurs mots, puisqu’ils disent que la souveraineté de la France est directement menacée par les projets de l’OTAN…

La lettre ouverte adressée à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, par les membres du Cercle de réflexion interarmées est en effet un véritable réquisitoire contre le projet « OTAN 2030 », qui définit les missions de l’Organisation pour les dix prochaines années. Ce projet est qualifié de « monument de paisible mauvaise foi », ce qui a le mérite d’être clair. Mais il faut aller plus loin si l’on veut comprendre ce qui est en jeu.

Le fait important est que la doctrine de l’OTAN n’a cessé d’évoluer, ces dernières années, vers l’intégration du combat nucléaire à toutes les étapes de la bataille. En 2008, l’OTAN avait déjà refusé de signer le Pacte européen de sécurité proposé par Moscou. En 2010, au sommet de Lisbonne, la défense anti-missiles balistiques américaine mise en place en Europe avait pris un caractère clairement dirigé contre « l’ennemi russe ». À partir de 2015, les premiers missiles antimissiles américains en packs de 24 lanceurs Mk 41, implantés tout autour de la Russie, n’ont plus été conçus comme permettant seulement des tirs défensifs, mais aussi des tirs offensifs. En 2019, les États-Unis ont déchiré le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) qui avait été signé en 1987 par Gorbatchev et Reagan. Tout récemment encore, un groupe de dix experts nommé par Stoltenberg s’est prononcé, dans son livre OTAN 2030: United for a New Era, pour le déploiement en Europe de nouveaux missiles nucléaires à moyenne portée équipés de bombes nucléaires B61-12. On en revient, ainsi, au concept de « bataille nucléaire de l’avant ». Cela signifie que le concept de frappe nucléaire tactique de théâtre est à nouveau scénarisé et que l’OTAN considère désormais l’Europe comme son futur champ de bataille, les États-Unis restant bien entendu seuls maîtres de l’engrenage vers l’option nucléaire.

En déclarant, il y a deux ans, que l’OTAN était en « état de mort cérébrale », Emmanuel Macron avait fait sensation, cette déclaration ayant été interprétée comme un appel lancé aux Européens pour qu’ils se dotent d’une défense commune qui leur soit propre. Apparemment, ça n’a pas été le cas.

Dans l’entretien auquel vous faites allusion, Macron disait aussi que « si nous acceptons que d’autres grandes puissances, y compris alliées, y compris amies, se mettent en situation de décider pour nous, notre diplomatie, notre sécurité, alors nous ne sommes plus souverains ». Le chef de l’État parlait d’or. Mais hélas ! il s’est contenté de jouer du pipeau, puisque le sursaut attendu n’a pas eu lieu. Quand, en 2009, Nicolas Sarkozy avait décidé de réintégrer la structure militaire de l’OTAN, il avait également claironné qu’il levait ainsi un obstacle à la mise en place d’une Défense européenne. C’était tout aussi illusoire. Ou tout aussi mensonger.

Plus significatif encore : après les déclarations de Donald Trump laissant planer le spectre d’un désengagement de Washington, on aurait pu penser que les Européens se seraient souciés plus sérieusement de pourvoir par eux-mêmes à leur sécurité. C’est le contraire qui s’est passé. Tous les gouvernements européens ont, au contraire, rivalisé en gestes d’allégeance dans l’espoir d’infléchir la position des États-Unis. Tous ont fait assaut de surenchère atlantiste sur des sujets comme la désignation de la Chine et de la Russie comme nouveaux ennemis communs, l’inclusion de l’espace parmi les théâtres d’opérations de l’OTAN ou l’accès des États-Unis aux programmes d’armement européens. La France elle-même s’est finalement alignée sur les positions américaines et ne fait plus entendre une voix originale sur aucun sujet. Si tel n’était pas le cas, elle commencerait par se désolidariser des sanctions contre la Russie et rétablirait ses relations diplomatiques avec la Syrie !

Une Défense européenne n’est pas près de voir le jour pour la simple raison que la majorité des États européens, à commencer par l’Allemagne, n’en veulent pas, non seulement parce qu’ils trouvent que cela coûte trop cher et qu’ils s’imaginent que les bons sentiments suffisent à régler les rapports de force, mais aussi parce qu’ils savent très bien qu’il est impossible de défendre l’Europe sans prendre la place de l’OTAN, dont c’est la chasse gardée. Comme le dit le général Vincent Desportes, « plus le parapluie américain est une chimère, plus les Européens s’y accrochent ». Alors que les États-Unis disposent d’un budget militaire de près 750 milliards de dollars (contre moins de 70 milliards pour la Russie), les budgets militaires de la plupart des pays européens sont indigents, ces mêmes pays préférant de surcroît acquérir des avions de guerre et des systèmes balistiques américains plutôt qu’européens pour complaire au complexe militaro-industriel américain.

Macron a eu grand tort de parler de « mort cérébrale » à propos de l’OTAN. L’OTAN n’est nullement en état de mort cérébrale. C’est l’Europe qui l’est, puisqu’elle refuse de se doter des moyens de la puissance. Le général Vincent Desportes le dit également sans ambages : « L’OTAN est une menace pour l’Europe », avant d’ajouter que « l’avenir de l’Europe est eurasiatique, pas euro-atlantique ». Une évidence que personne ne veut apparemment reconnaître. Le réveil sera terrible.

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.

Source : le site Boulevard Voltaire

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lundi, 29 mars 2021

Péril victimaire

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Laurence de Charette

En être, ou pas : voici pour la gauche l’heure des choix. Etre « woke », « intersectonnel » et « décolonial » ou bien du côté des « dominants », du « patriarcat » et du « privilège blanc » ? Choisissez votre camp ! En justifiant l’organisation de réunions « non mixtes », desquelles les « personnes non racisées (les Blancs) sont bannies, l’Unef avait la semaine dernière semé le trouble et la division au sein des partis parrains du syndicat étudiant. En invitant, ce week-end, les Blancs à « se taire » s’ils venaient à s’immiscer dans de telles réunions, Audrey Pulvar a jeté une bombe à fragmentation parmi les siens.

Fi des belles leçons de République d’Anne Hidalgo aux Verts! Voilà que l’une de ses proches, poussée par elle aux régionales, s’en prend au « vivre ensemble » républicain. À bas les grandes réflexions d’Olivier Faure, patron du PS, contre la légitimation du concept de race ! La candidate officielle de son parti en Île-de-France vient précisément de s’engouffrer sur ce terrain... Pour défendre l’indéfendable, les Verts et les Insoumis ont tenté une argutie : on ne parlait pas vraiment, avancent-il, de « réunions » mais plutôt de « groupes de parole » (groupes pour ceux qui souffrent, évidemment, de l’oppression des dominants de tous poils). On reconnaît là la rhétorique victimaire si volontiers convoquée pour justifier toutes sortes de dérives !

Le regain de polémiques et la multiplication de déclarations alambiquées qui ont émaillé le week-end ont au moins un mérite : celui de souligner combien les deux courants qui tra- versent aujourd’hui la gauche ne sont pas conciliables : quelles que soient les circonlocutions des uns et des autres, l’universalis- me ne peut s’accommoder des nouvelles théories racialistes et de leur pot-pourri de pseudo-discriminations nourries au miel de l’« infinie culpabilité des Blancs » (d’Iribarne)... Pourra-t-il même leur survivre? Chaque jour qui passe nous montre la force de frappe de ces luttes de rechange. Par cette mystification du réel qui les caractérise, elles font du Blanc un coupable par nature et de la laïcité une expres- sion de l’islamophobie... Est-il encore temps de contrer la course folle de ces idéologies totalitaires et mortifères qui ont déjà perverti l’université ? Il faut l’espérer. Il est urgent de s’yatteler.

Source : Le Figaro 29/03/2021

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samedi, 27 mars 2021

Ce que disent les « violences des jeunes »

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Alain Sanders

Verdun, Aulnay, Bobigny, Argenteuil, Dijon, Nîmes, Reims, Nantes, Rennes, Tours, Montargis, Blois, Lyon et ses zones de non-droit, Marseille et ses zones de non-France, déjà certains arrondissements de Paris, etc.: il n'est désormais guère de villes de France qui ne soient le théâtre - et parfois quotidiennement - de ce que les médias, qui pratiquent la langue de B(l)ois, appellent des « violences de jeunes ».

Récemment, et à propos de Blois justement, Présent titrait plus précisément sur les « violences ethniques ». C'est exactement de cela qu'il s'agit. A une écrasante majorité - et les policiers, et les médias, et les politiques le savent parfaitement, mais se taisent (par crainte d'être montrés du doigt ou par idéologie complice) - ces violences de plus en plus violentes (on tue désormais) sont le fait de « jeunes » issus de l'immigration. Et pas de l'immigration finlandaise, uruguayenne, népalaise,mais maghrébine et subsa­ harienne. Si on ne dit pas ça, on ne dit rien.

Les chaînes d'info continue, qui traitent de ces « incidents » dans les « quartiers sensibles », ne soulignent bien sûr jamais cette surreprésentation extra-européenne. Ce qui ne trompe personne : les images des reportages parlent d'elles-mêmes.

Dernièrement je regardais, sur l'une ou l'autre de ces chaînes, un reportage énamouré sur - je cite - « la brigade des daronnes » de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). A savoir un petit groupe de six ou sept femmes, d'origine maghrébine et africaine, certaines vêtues « comme là-bas, dis », patrouillant pour inviter les « jeunes » du quartier à ne pas traîner, notamment après le couvre-feu. On les verra croiser quatre ou cinq de ces « jeunes » évidemment respectueux des « daronnes » et sages comme des images... Bref, un foutage de gueule à usage de bobos cathodiques... Il n'empêche que l'animateur et ses invités vont s'extasier sur ces «daronnes» (où sont leurs maris ? Mystère...), ne trouvant pas de mots assez forts pour dire leur admiration et patin et couffin...

Naguère, on nous a fait le coup des « GrandsFrères » (et des associations gavées de subventions) qui allaient, wallah, canaliser les « minots ». Non seulement ces « Grands Frères » n'ont rien canalisé, et tout au contraire, mais certains d'entre eux ont utilisé la piétaille des plus jeunes comme choufs, mulets, exécuteurs de basse œuvre.

On interroge un responsable d'association à Garges-lès-Gonesse ? Il est d'origine maghrébine. On interroge un autre responsable d'association à Trappes ? Il est d'origine maghrébine. Un responsable d'association dans les quartiers Nord de Marseille ? Il est d'origine maghrébine. On interroge un travailleur social dans l'Essonne ? Il est d'origine maghrébine. Et celui-là impute sans hésiter les violences au virus : « Il faut comprendre, on interrompt les clips de rap qu'ils tournent d'habitude...».

Sur les plateaux des chaînes d'info continue, les présentateurs, les consultants, les consultés, les experts autoproclamés, la ribambelle de médecins (qu'on préférerait voir à leurs postes et qui squattent les plateaux, donnant péremptoirement leur avis sur tout et le reste), les Bilger, les Dassier, les Zeribi, les Béglé, les Dartigolles, les Philippe Guibert (roi des faux derches), les Barbier, les Duhamel, les Laurence Saillet (la pire de tous), les Domenach, les Douste-Blazy, les Jeudy, etc., se lamentent (« Quel drame cette jeunesse à la dérive », « Ah, c'est bien triste», « Le couvre-feu exacerbe les passions », «Mais quelle solution ? », etc.). Sans jamais nommer le  mal. Et en préconisant des trucs vieux comme Hérode (et qui ont sombré dans le ridicule), comme le déploiement de médiateurs et d'éducateurs sociaux (là, va savoir pourquoi, ils n'emploient pas le féminin: médiatrices et éducatrices)...

Ils répètent aussi à l'envi que lorsque les « jeunes » ne s'en prennent pas à la police (et à tout ce qui représente la France et ses institutions), ils tapent la misère aux populations des zones de non-droit, pourtant leurs coreligionnaires et congénères. Ce n'est pas faux. Et ça va désormais plus loin que des voitures incendiées. A Bondy (Seine-Saint-Denis), le 26 février dernier, dans la maison de quartier Nelson-Mandela (tout un programme...), Aymen, 15 ans, est tué par balles. On a arrêté Walid, 17 ans, et son frère, Mohammed, 27 ans. Ce dernier, dealer notoire, a un lourd passé judiciaire, mais si vous interrogez ses voisins, sa sœur, Fatiha, Karim, son oncle, ils vous disent qu'il était « gentil, tranquille, sans histoire»...

Vous n'en avez pas marre de ces « incidents » qui encombrent nos infos et de ces violences qui sont étrangères à notre civilisation et à nos mœurs ? Moi, si.

Source : Présent 25/03/2021

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vendredi, 26 mars 2021

Cette liberté dont on se gargarise

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Jean-Gilles Malliarakis 

Le 18 mars, le glorieux Conseil supérieur de l'audiovisuel, que le monde nous envie, communiquait à la presse et au monde à propos de la décision qu'il venait de prendre, de sanctionner la chaîne CNews.

Voici le texte de ce document qui n'a peut-être pas reçu la publicité qu'il mérite et que ses rédacteurs attendaient : 

"Au terme de la procédure engagée à la suite de propos tenus au cours de l'émission Face à l'info du 29 septembre 2020, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a prononcé ce jour une sanction d'un montant de 200 000 € à l'encontre de la chaîne CNews.

Le Conseil a considéré que la chaîne avait manqué à ses obligations, tant au regard de la loi du 30 septembre 1986 que de sa convention. Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime sur la politique d'accueil des mineurs étrangers isolés en France et sur la politique d'immigration, ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires. Par ailleurs, le Conseil a estimé que la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification, ainsi que l'a souligné le comité d'éthique du Groupe Canal + dans son avis rendu le 22 octobre 2020.

De manière générale, la loi du 30 septembre 1986, loi de liberté, affirme et protège la liberté de communication et la liberté éditoriale des médias audiovisuels. Garant de ce principe reconnu par la Constitution, le Conseil supérieur de l'audiovisuel veille scrupuleusement au respect de cette liberté consubstantielle à la démocratie. À cet égard, il est naturel que les débats qui traversent la société trouvent toute leur place dans les médias audiovisuels, y compris sous une forme polémique.

Néanmoins, la loi fixe des limites à l'exercice de cette liberté. Elle exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité. Conformément à ses missions, le Conseil ne manquera pas d'intervenir chaque fois que ces limites seront franchies."

Fermez le ban. Fin de citation…

Il s'agissait d'une émission d'Éric Zemmour, l'une des têtes de Turc de l'islamo-gauchisme, ce qui n'apparaît pas dans le texte du communiqué.

S'agit-il d'une décision de "justice", décision que, dans ce cas, on n'aurait pas le droit de commenter, et que le CSA, institution créée par Mitterrand et que Jean Ferré appelait le Contrôle socialiste sur l'audiovisuel, serait habilité à prendre ? Ou faut-il ne voir qu'une décision d'injustice ayant vocation à être effacée en appel ?

L'avenir le dira. Mais ce que l'on doit retenir c'est la volonté de frapper à la caisse, à hauteur de 200 000 euros, le prix d'une gentille maison, une chaîne dont le journaliste vedette déplaît au politiquement correct.

Un tel message parfaitement clair confirme un travail auquel s'est récemment livré votre chroniqueur pour la revue Lectures françaises, à paraître prochainement sur le thème Feue la liberté d'expression.

Peut-être faudra-t-il bientôt défiler en scandant "Nous sommes tous Zemmour", que nous approuvions ou non toutes les déclarations de l'intéressé. Sans doute faudra-t-il se battre pour abolir les lois scélérates qui permettent à des aréopages opaques de quadriller les médias et de tétaniser les journalistes.

En tout cas nous devrons de plus en plus nous méfier de la trilogie républicaine de Liberté, Égalité, Fraternité qui, comme chacun sait est aussi la devise du grand orient de France, taguée sur toutes les prisons

L'Insolent cliquez ici

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jeudi, 25 mars 2021

Manger... un sujet très politique !

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Le pays de la gastronomie n’échappe pas à la logique consumériste des industriels de l’agroalimentaire qui au nom du profit… nous empoisonnent. Certes, l’Etat et son Office central de répression des fraudes, malgré ses faibles effectifs, tente de faire son boulot. Mais on comprend mal pourquoi – ou plutôt on ne comprend que mieux - les grandes officines de l’agroalimentaire ne sont pas mieux contrôlés. Récemment encore, Lactalis a été sous le feu des projecteurs, le lait qu’il commercialise est dénué des propriétés qui font sa valeur nutritive… au nom de sa conservation et pour éliminer les pertes. Peu de domaines échappent à la fraude, du poisson à la viande en passant par les produits bio. C’est ce que dénonce cet ouvrage salvateur, Manger du faux pour de vrai (Robert Laffont ed.), d’Ingrid Kragl, directrice de l’ONG Foodwatch France. Voici un ouvrage qui devrait ravir Périco Légasse, le journaliste de Marianne ardent défenseur des terroirs et du meilleur de ce que produisent encore nos paysans. Sujet politique disions-nous ! Oui, parce que la bonne santé du peuple passe d’abord par une alimentation saine, malheureusement sacrifié sur l’autel du profit par les satrapes de l’agroalimentaire. Quand ce n’est pas avec la complicité des politiques…

Lire l’article du Parisien ICI

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mercredi, 24 mars 2021

Le nouveau numéro de Réfléchir et Agir est sorti

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En vente chez votre marchand de journaux

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mardi, 23 mars 2021

Nouvelle barbarie

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Laurence de Charette

Rixes mortelles, batailles armées, passages à tabac sanglants, professeurs attaqués… La simple chronique de l’activité policière ne laisse aujourd’hui plus de place aux discours euphémisants qui nous tiennent lieu de cache-sexe depuis tant d’années. Quoi qu’en dise le garde des Sceaux, la violence des mineurs a franchi un seuil que les professionnels décrivent avec la triste précision des témoins de terrain. Après le meurtre d’Alisha, après le lynchage du jeune Yuriy, après les nuits d’émeutes urbaines à Blois, après, après... Ils font un triple et terrible constat.

D’abord, la violence gangrène des adolescents de plus en plus jeunes, elle s’enracine dès la sortie de l’enfance et souvent avant. Rien, ensuite, ne semble à même de l’endiguer : elle a, en réalité, changé de nature. Confrontés à des agresseurs dénués de culpabilité ou d’empathie envers les victimes, dépourvus de cette ultime limite intérieure qui seule peut retenir le bras de celui qui ne s’inscrit plus dans l’ordre de la loi, les éducateurs, à court de mots, ne parlent plus de «violence », mais d’« ultraviolence ». Cette nouvelle barbarie qui s’est engouffrée dans l’effondrement de toute notion d’autorité et la faillite de nos politiques d’intégration constitue, sans nul doute, l’un des phénomènes sociaux les plus inquiétants de notre temps.

Enfin, elle fait l’objet d’une incompréhensible impunité ! Le Parlement vient d’adopter une énième réforme de la justice des mineurs, cette justice hérités d’autres temps, tellement attachée à l’excuse et si peu à la sanction, dont le laxisme est aujourd’hui largement instrumentalisé par les mineurs et les réseaux qui les utilisent. Il faudrait en espérer quelques progrès…

Car il n’est plus possible d’ignorer – sous peine de les voir s’étendre rapidement - les ravages de cette délinquance protéiforme qui fertilise le terreau de la radicalisation et déstabilise l’école, désormais soumise, comme toute la société, à ses attaques mortifères. Inutile de nous bercer d’illusions : la bataille n’est pas gagnée, tant sont nombreux et profonds les aveuglements et les renoncements qui la précèdent.

Illustration : dessin de Konk

Source : Le Figaro 23/3/2021

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lundi, 22 mars 2021

Rendez-nous nos humanités greco-romaines*

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L’Antiquité gréco-latine, son étude et son héritage, sont gravement mis en cause dans les pays occidentaux. Il est crucial pour notre avenir de les défendre, soulignent les 41 signataires,  tous professeurs d’université français et italiens, hellénistes, latinistes, historiens et philosophes. (source Le Figaro 22/3)

(*) le titre est de la rédaction

Lire la suite ICI

 

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La lutte des races a remplacé la lutte des classes

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Yves Thréard

Gauche, qu’as-tu fait de tes enfants ? Tu les voulais universalistes, ils tiennent maintenant des discours racistes. Tu les souhaitais militants de la diversité, ils revendiquent désormais le droit à l’exclusion. Tu les espérais fidèles à des valeurs d’égalité, d’égalité, ils sombrent à présent dans l’activisme identitaire. Depuis quelques années, la dérive de l’Unef, école de la contestation estudiantine et sociale, est patente. Le syndicat vient encore de se distinguer, par la voix de sa présidente, qui a déclaré organiser des réunions « non mixtes racisées ». Sa vice-présidente, elle, s’affiche partout couverte du voile islamique.

Jean Jaurès doit se retourner dans sa tombe ! Jean-Luc Mélenchon, lui, n’y voit rien à redire, au contraire. Cela n’est pas étonnant, car l’Unef est à l’image d’une partie de la gauche d’aujourd’hui, rattrapée par l’islamo-gauchisme. La lutte des races a remplacé la lutte des classes. En perte de vitesse, les trotskistes défroqués pensent avoir trouvé, avec les minorités, un nouveau prolétariat à défendre. Feu sur le mâle blanc, violeur en puissance, coupable héritiers du colonialisme, du sexisme, de l’oppression chrétienne et capitaliste. Le virus gagne les esprits de toute la sphère éducative, de certaines fédération de parents d’élèves à l’université.  Il se propage dans les instituts de sciences politiques, où s’exerce la chasse aux professeurs récalcitrants. Science Po Paris consacre même tous les ans une journée à la gloire du hidjab. La censure frappe les conférenciers mal-pensants, les spectacles non conformes aux canons de l’indigénisme et les plus grands auteurs ; Eschyle en a fait les frais à la Sorbonne.

Condamner ce glissement sectaire, mélange d’arrogance et d’ignorance, revient à passer pour un suppôt de l’extrême droite. Sans doute est-ce là l’explication du faible nombre de voix qui ont le courage de le dénoncer et de le combattre. L’État lui-même devrait ouvrir les yeux en cessant de subventionner des organisations comme l’Unef. Stop à la décadence idéologique !

Source : Le Figaro 22/03/2021

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dimanche, 21 mars 2021

La proposition choc de Bruno Mégret : « Un état d’exception pour sauver la France »

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Source Polémia cliquez ici

Bruno Mégret

Le constat que la France est en voie d’effondrement est si évident qu’il n’existe plus, aujourd’hui, que quelques utopistes pour croire que la France va de mieux en mieux. Les ravages causés par l’immigration extra-européenne à notre pays sont innombrables. On pense évidemment à l’insécurité et à l’islamisation mais de nombreuses autres problématiques en découlent.

Face à ce déclin qui semble inexorable, Bruno Mégret, ancien dirigeant du Mouvement national républicain, propose un plan d’action pour éviter la catastrophe.

Ce texte publié par Polémia comporte trois parties. Une première qui présente l’objectif de Bruno Mégre, une deuxième partie qui dévoile la proposition de texte d’une réforme constitutionnelle et, enfin, une troisième partie qui revient sur les cinq lois d’exception à mettre en place selon Bruno Mégret.

Polémia

Un état d’exception pour sauver la France

Aujourd’hui la France connaît une crise historique car, au-delà de la crise sanitaire, c’est l’existence même de la nation qui est désormais menacée. Menacée par des populations étrangères ou d’origine étrangère qui, loin de s’assimiler, cherchent à installer sur son sol leur propre civilisation théocratique. Menacée aussi par la faiblesse de l’État qui se révèle incapable de faire respecter son autorité, de protéger les Français et de défendre leur identité.

Une impuissance générale face au déclassement de la France

Notre pays est tellement affaibli que son déclassement ne peut plus être nié et que beaucoup, même dans la classe médiatique, commencent à le dénoncer haut et fort. Malheureusement, le politiquement correct est à ce point ancré dans les esprits que personne n’ose imaginer des solutions qui soient à la hauteur des menaces. Et chacun de proposer des mesures qui, pour respecter l’état de droit, ne changeraient rien à rien. Si bien que se dégage maintenant de la classe politique et médiatique un sentiment général d’impuissance qui laisse augurer le pire.

Or, des solutions existent qui permettraient, avec l’appui du peuple, de changer radicalement la donne.

Des lois d’exception qui sauveraient le pays

Il ne faut plus en effet essayer de modifier laborieusement le fatras législatif et réglementaire dans lequel nos dirigeants actuels s’enlisent. Il faut recourir au principe des lois d’exception. Des lois qui ont le grand avantage d’aller droit au but politique recherché en rendant illégales, sans même les énumérer, toutes les dispositions en vigueur qui empêchent de l’atteindre. Des lois qui, par leur simplicité et leur clarté, donnent donc au pouvoir exécutif une force qu’il a aujourd’hui perdue. Certes, ces lois, qui ignorent les interdits actuels du politiquement correct, de l’état de droit et du gouvernement des juges, ne pourraient être adoptées que pour une période limitée de dix années par exemple. Mais si au bout d’une décennie la situation de notre pays s’est considérablement améliorée, qui peut croire que les Français décideraient alors d’un retour en arrière ? Or, c’est bien ce qui se produirait car, avec ce dispositif d’exception, tout redevient possible.

Stopper toute nouvelle immigration

Ainsi l’immigration pourra-t-elle être stoppée complètement pour une durée de dix ans afin de résoudre les problèmes majeurs qu’elle a engendrés. Quand votre maison est envahie par les eaux, vous commencez par colmater la voie d’eau avant de réparer les dégâts. La première loi d’exception devra donc rendre illégales toutes les dispositions qui provoquent aujourd’hui l’arrivée de nouveaux immigrés, y compris le regroupement familial et le droit d’asile.

Limiter l’islam à la sphère privée

S’agissant de l’islam, il doit quitter l’espace public. Les musulmans, qui, bien sûr, doivent pouvoir continuer à pratiquer leur religion, devront le faire dans la sphère privée sans plus chercher à vouloir adapter notre pays à leurs coutumes. Une deuxième loi d’exception devra donc rendre illégales toute mesure et toute pratique prenant en compte les spécificités de l’islam. En revanche, la religion musulmane, comme toutes les religions, doit être respectée et ma conviction est qu’il faut mettre un terme aux blasphèmes publics.

Bruno Mégret : « La droite doit en finir avec le politiquement correct »

Neutraliser les fauteurs de troubles

Une autre loi doit permettre au gouvernement de placer dans des centres fermés les délinquants multirécidivistes, les individus radicalisés ainsi que les terroristes libérés par les tribunaux, assurant d’un coup une amélioration spectaculaire de la sécurité par la mise à l’écart de ceux qui commettent l’essentiel des délits.

Dans le même esprit, une quatrième loi d’exception devra donner tout pouvoir aux représentants de l’État pour investir les zones de non-droit et y rétablir par la force la normalité républicaine.

Une autre enfin devra lever tous les obstacles à l’expulsion effective des clandestins et des délinquants étrangers.

Faire sauter le verrou du Conseil constitutionnel

Encore faut-il pouvoir faire voter de telles lois qui aujourd’hui seraient aussitôt censurées par le Conseil constitutionnel et provoqueraient une condamnation de la France devant la Cour européenne des droits de l’homme. C’est pourquoi il faut au préalable que la France quitte cette instance européenne et réforme le Conseil constitutionnel. Pour la Cour européenne, il suffit que le gouvernement français notifie à celle-ci sa décision de retrait. Pour ce qui est du Conseil constitutionnel, la question est plus difficile car ce dernier est maintenant au centre du verrouillage politiquement correct de notre pays. Il ne se contente plus en effet de juger en fonction des articles de la Constitution, comme c’était le cas dans les premières années de la Ve République, mais il se détermine maintenant en fonction de l’interprétation qu’il fait des textes du préambule. Ce qui lui permet de censurer toutes les lois qu’il juge politiquement incorrectes.

Pour rompre avec l’impuissance engendrée par cette instance, il est donc essentiel de rendre le pouvoir au peuple. Pour cela il faut instaurer un droit de recours du président de la République sur les décisions du Conseil constitutionnel qui donnerait le dernier mot aux Français, soit par un référendum soit par un ultime vote de l’Assemblée.

Un référendum pour légitimer l’état d’exception

La réforme du Conseil constitutionnel ainsi que l’adoption des cinq lois d’exception devraient alors faire l’objet d’un référendum qui permettrait ainsi aux Français de doter le pouvoir exécutif des moyens d’exception lui permettant de sauvegarder la France.

Un état d’urgence qui trouverait sa légitimité dans l’intérêt supérieur de notre nation et de notre civilisation. Car, comme le disaient les Romains : Salus populi suprema lex. La loi suprême, c’est le salut du peuple.

Texte de la réforme du Conseil constitutionnel

Dans l’article 62 de la Constitution, la formule « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » est remplacée par le texte suivant : « Les décisions du Conseil constitutionnel concernant la constitutionnalité des lois sont susceptibles d’un recours par le président de la République. Celui-ci soumet alors la disposition incriminée à référendum ou en saisit l’Assemblée nationale qui se prononce par un vote ultime et sans appel. »

Bruno Mégret : « De Gaulle, revendiqué par tous, suivi par personne »

Texte des cinq lois d’exception

Loi d’exception n° 1 – Stopper toute nouvelle immigration

Sont abrogées pour une durée de dix années toutes les dispositions légales, réglementaires ou jurisprudentielles permettant ou facilitant l’arrivée et le maintien sur le sol national de nouveaux étrangers ressortissants d’un pays d’immigration.

La liste non exhaustive des principales dispositions visées par la présente ainsi que la liste des pays d’immigration et le traitement des cas particuliers font l’objet d’un décret du président de la République.

Loi d’exception n° 2 – Rendre effective l’expulsion des clandestins

Sont abrogées pendant une durée de dix années toutes les dispositions légales, réglementaires ou jurisprudentielles empêchant, gênant ou ralentissant l’expulsion des étrangers présents irrégulièrement sur le sol national.

La liste non exhaustive des principales dispositions visées par la présente fait l’objet d’un décret du président de la République.

Loi d’exception n° 3 – Placer l’islam hors de l’espace public

Sont abrogées pendant une durée de dix années toutes les dispositions légales, réglementaires ou jurisprudentielles et toute pratique administrative, économique, associative ou sociétale visant explicitement ou implicitement à permettre ou favoriser l’expression publique des spécificités de l’islam.

Une liste non exhaustive des principales dispositions visées par la présente fait l’objet d’un décret du président de la République.

Loi d’exception n° 4 – Rétablir la sécurité

Pendant une durée de dix années, le gouvernement pourra, par simple décision administrative, faire interner tous les délinquants multirécidivistes et tous les fauteurs de troubles connus des services de sécurité dans des centres fermés de réinsertion civique. Pour assurer le contrôle juridictionnel de ce dispositif, des tribunaux d’exception seront créés. Toutes les dispositions légales, réglementaires ou jurisprudentielles contraires au présent texte seront abrogées.

La mise en œuvre de ce dispositif fait l’objet d’un décret du président de la République. Il en va de même de la liste des personnalités composant les tribunaux d’exception.

Loi d’exception n° 5 – Reconquérir les territoires perdus

Pendant une durée de dix années, le gouvernement pourra procéder à des opérations systématiques de reconquête territoriale, conduites pour chaque territoire par un préfet coordonnateur. À l’intérieur de ces périmètres, ce dernier disposera de tous les pouvoirs qu’il jugera nécessaires pour rétablir durablement la sécurité, l’autorité de l’État et le respect des lois et coutumes de la nation.

Il pourra notamment procéder en tant que de besoin à des fouilles, des perquisitions, des expulsions de locataires, des interpellations et des relégations en centres fermés de réinsertion civique. Il pourra aussi modifier la structure de peuplement de ces territoires et donc modifier ou annuler les baux de location.

À cette fin, les dispositions légales, réglementaires ou jurisprudentielles contraires aux décisions du préfet coordonnateur seront suspendues sur le territoire concerné.

Un décret du président de la République précise les modalités de mise en œuvre de ces opérations.

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samedi, 20 mars 2021

Le Souverainisme Gallois, pas plus Identitaire que sa Version Écossaise

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Rémy Tremblay

Les récents sondages effectués dans le Pays de Galles, au nord-ouest de l’Angleterre, démontrent qu’il y aurait un engouement pour l’indépendance. Ils seraient aujourd’hui 40%, particulièrement les jeunes (cliquez ici), à s’affirmer en faveur d’un tel projet, alors que l’option souverainiste a longtemps stagné sous la barre du 10%. Le contexte y est pour beaucoup; nombreux sont les Gallois qui soulèvent de nombreux griefs face à la gestion pandémique de Boris Johnson et d’ailleurs les travaillistes gallois n’hésitent pas à utiliser cette vague séparatiste pour tenter de négocier un « fédéralisme renouvelé. »

En tant que tel, le projet de souveraineté est officiellement porté par le Plaid Cymru d’Adam Price, parti dont le programme n’est pas sans rappeler celui des socio-démocrates du Scottish National Party (SNP) ou du Parti québécois (PQ). À l’origine ce parti fondé en 1925 faisait de la défense des traditions et de l’ethnie galloises le point central de son programme, une démarche “volkish” qui le rapprocha idéologiquement d’autres mouvements anticonformistes de l’avant-guerre. Toutefois, il s’est converti dans les années 60 dans la défense d’une souveraineté civique vidée de tout substance. Le parti annonce d’entrée de jeu son adhésion au multi-culturalisme en faisant une profession de foi, qui, bien qu’historiquement pas tout à fait vraie, est sans ambiguïté : « L’idée du Pays de Galles comme une communauté de communautés, unies dans sa diversité, a toujours été au cœur de la mission du Plaid Cymru. » (LIEN).

Exactement comme c’est le cas dans cette constellation séparatiste qui comprend les Écossais, les Catalans, les Basques, les Québécois, les Bretons et tant d’autres.

Ce n’est pas nécessairement que ces peuples ont renié leurs racines ou ne tiennent pas à leur identité, mais plutôt que les élites indépendantistes rejettent toute forme de nationalisme pour adopter une approche mièvre dictée par la rectitude politique. La souveraineté peut donc avancer sans risque de se faire diaboliser. Mais le remède est parfois pire que le mal qu’on veut curer : en renonçant à définir le peuple qu’ont dit représenté, en le limitant à une expression purement géographique, on porte un projet vide. L’indépendance est un projet visant à permettre à un peuple, doté de caractéristiques qui lui sont propres, et non à un territoire, qui n’est sans le peuple qui l’habite qu’une parcelle de terre, au rang de nation souveraine.

Sans cette prise de conscience, tout rêve souverainiste reste un simple projet de bureaucrate qui espère éviter de dédoubler sa paperasse à deux administrations.

Mais il y aussi le terme souveraineté que ni le SNL, ni le PQ, ni même le Plaid ne définissent réellement. On fait l’impasse sur le « peuple » mais également sur la « souveraineté » comme telle. Car dans les faits, comme l’a fort bien souligné Pierre Hillard, ce que proposent souvent les souverainistes actuels c’est de simplement faire sauter l’administration nationale pour se placer directement sous tutelle des organismes internationaux. Sur ce point il n’a pas tout à fait tort : le SNL et le Plaid sont partisans d’une Union européenne forte et le Parti québécois n’envisage pas de se libérer de la tutelle mondialiste actuelle; il aimerait juste qu’un siège à l’OTAN, à l’ONU et au FMI soit marqué d’un fleurdelysée. La souveraineté en ce sens n’est qu’une déformation sémantique : on recherche dans les faits une gestion plus localisée du mondialisme.

Pour en revenir au Pays de Galles, il est peu probable qu’un référendum soit tenu sur la question à brève échéance. Lorsque la poussière retombera après la pandémie, la balloune indépendantiste risque de se dessouffler, à moins bien sûr que le Plaid ne redonne un moteur à sa cause en lui insufflant un sens profond.

Vox NR cliquez ici

 

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vendredi, 19 mars 2021

Le “budget genré”, étape vers le “budget racisé” ? »

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La philosophe, Bérénice Levet, analyse la portée de l’adoption par la mairie de Lyon d’un « budget genré », l’influence de la théorie du genre et la question de son lien avec le décolonialisme.

A lire ICI

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jeudi, 18 mars 2021

Troisième partie de l'entretien avec Franck Buleux sur Pierre Poujade publié sur Metainfos

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Entretien publié sur le site Metainfos cliquez ici

Propos recueillis par Michel Lhomme

Permettez-moi d’inaugurer avec vous un « troisième poujadisme », je le situerai avec l’arrivée de De Gaulle en 58, que fait alors Pierre Poujade ? Anti-gaulliste dans ses écrits et ses publications, il soutiendra pourtant toujours De Gaulle et les gaullistes me semble-t-il au second tour de chaque élection ? N’est-il alors que l’idiot utile du Général ? Que fera-t-il par exemple en 68 et après en 81 ? Deviendra-t-il pompidolien, giscardien, mitterrandien, « droitard », « gauchard » ce que j’appelle personnellement la « drauche » en somme ? En quel sens Poujade est-il vraiment de « droite » ?

Oui, comme je l’ai rappelé précédemment, à partir du 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle au suffrage universel direct face à l’opposant socialiste Mitterrand (55 % contre 45 %, ce qui est loin d’être le plébiscite attendu et souhaité par un homme qui se pensait être réélu, sans campagne, dès le premier tour…) Poujade fait partie de la majorité présidentielle… jusqu’à son décès, ou presque et c’est un tour de force car la majorité présidentielle évolue, de droite à gauche puis de gauche à droite. En effet, sa disparition en 2003 lui aura permis de soutenir Chevènement en 2002 (seule erreur de casting présidentiel depuis le second tour de 1965) mais il appela, évidemment, à « barrer la route » à Le Pen au second tour. Un peu impardonnable car, lui, Poujade, que l’on avait traité de « nazi » ne pouvait pas ne pas savoir que la méthode dite de reductio ad hitlerum ne pouvait que nuire à la personne ainsi décriée. Fallait-il que l’inimitié de Poujade envers Le Pen soit si immense ?!…

Pour être plus sérieux (car le second tour de la présidentielle de 2002 relève plus de l’hystérie collective que de la réflexion politique et de l’expression électorale libre et démocratique – certains mairies avaient même installé des pédiluves pour se « purifier » avant de voter forcément contre Le Pen), après 1965, Poujade se convertit au « gaullisme de droite », privilégiant ainsi les contacts avec le futur président (et Premier ministre) Georges Pompidou et ses proches. Au décès de ce dernier, en avril 1974, il mena une campagne active (c’est lui qui l’écrit) en faveur de Valéry Giscard d’Estaing en diffusant, auprès des travailleurs indépendants, une missive de soutien au candidat des républicains indépendants (RI). Poujade, d’ailleurs, n’hésite pas à faire passer le message post-électoral suivant : sans son action (épistolaire) auprès des commerçants et des artisans, et compte tenu du faible écart de voix entre les deux belligérants, les socialo-communistes auraient pris le pouvoir en 1974, ce qui d’ailleurs ne l’empêcha pas, déçu par les droites, de soutenir l’élection de François Mitterrand dès le premier tour de 1981 et de participer à sa réélection en 1988 (sous l’égide du slogan « branché » ou « bléca » : « Tonton, laisse pas béton » comme le demandait la pétition de soutien lancée par le chanteur Renaud à cette époque). Poujade avait d’ailleurs coutume d’indiquer qu’il choisissait toujours le vainqueur, tel un « Madame Irma » de la politique…

Ces choix électoraux lui permirent d’obtenir quelques prébendes dans différents cercles, comme le Conseil économique et social (CES, devenu le Conseil économique, social et environnemental, CESE, en 2008). Il représenta aussi les intérêts français en Roumanie où il rencontra certains de nos amis qui s’y étaient installés.

Quand datez-vous la fin du poujadisme proprement dit ? N’est-ce pas alors la fin de la défense des commerçants absorbés par les super et les hyper ? Que peut-on dire de Gérard Nicoud et quels liens idéologiques ou personnels entretenait-il avec Pierre Poujade ?

Politiquement, Poujade a un sursaut « droitiste » en 1979 lorsqu’il participe avec Philippe Malaud, ancien ministre et dirigeant du CNIP, et le maire de Nice, giscardien en passe de devenir chiraquien, lui aussi ancien ministre, Jacques Médecin, à une liste « divers droite » teintée de corporatisme aux premières élections européennes au suffrage universel direct, intitulée, Union de défense interprofessionnelle pour une France indépendante dans une Europe solidaire. La liste plafonne à 1.4 % des exprimés et n’a pas d’élu (il faut mobiliser 5 % des suffrages au minimum pour entrer au Parlement européen, selon le mode de scrutin français), devançant de peu la liste de l’Eurodroite emmenée par maître Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui obtient 1.3 % des suffrages exprimés. Il est vrai que Poujade et Tixier n’ont jamais pratiqué l’union (ou très peu lors de quelques votes au Parlement en 1956), même lorsque cela aurait pu être le cas en 1956, puisque Tixier était député non inscrit, (candidat du Rassemblement national français qu’il a fondé) élu des Basses-Pyrénées (devenues Pyrénées-Atlantiques), notamment contre une liste poujadiste.

Ensuite, Poujade fut candidat sur la liste emmenée par Gérard Nicoud lors des deuxièmes élections européennes en 1984. Le score obtenu fut piètre, seulement 0.7 % des suffrages exprimés. Peut-être permit-il à la liste communiste de devancer de quelques dixièmes de points celle de Le Pen (11.2 % contre 10.9 %) compte tenu de l’amertume de Poujade contre celui qu’il avait lancé dans le bain politique en 1956. En effet, Poujade n’hésitait jamais, lors de ces entretiens, à indiquer tout le regret qu’il avait d’avoir « créer Le Pen » (sic) en l’envoyant siéger, à 27 ans, à l’Assemblée nationale. Le mythe du créateur face à sa créature est éternel…

Poujade aida donc la CID-UNATI (Confédération intersyndicale de défense et Union nationale d’action des travailleurs indépendants) dirigée par Gérard Nicoud à s’imposer dans le paysage des commerçants de France dans les années 1970 et le début des années 1980 puis s’éloigna de toute implication publique après l’échec de la liste UTILE (Union des travailleurs indépendants pour la liberté d’entreprendre) en 1984.

Il est vrai que les grandes surfaces avait déjà pris le dessus au niveau financier et qu’il était difficile de soutenir, à partir de la décennie 1970, l’interdiction de s’installer de magasins permettant aux Français de conserver un certain pouvoir d’achat, entre deux crises pétrolières (1973 et 1979) et la poussée inexorable, à compter de cette époque, du nombre de chômeurs, qui atteint rapidement le million. L’ « ère Auchan » laisse peu de place à la défense du commerce de proximité : il y a des enjeux financiers, des constructions de zones industrielles, des dessous-de-table versés aux élus, des négociations fondées sur le besoin d’emplois à préserver dans tel ou tel bassin de vie…

Vous comprendrez facilement que mon intérêt pour Poujade nous ramène à la fois à la jacquerie populaire quasi-insurrectionnelle des Gilets Jaunes réprimée avec une violence inouïe, à la dictature sanitaire avec son confinement, la fermeture des commerces « non essentiels », la mort en cours des centres villes, la fin des artisans, comment dans l’état où se trouve actuellement le petit commerce expliquer l’oubli de Pierre Poujade en 2021 ? Peut-on considérer le poujadisme comme une forme de populisme ratée ? Comment expliquer que dans la France de 2021 aucune force politique, y compris à droite, ne prenne réellement la défense du commerce ?

Par rapport à ce que je viens d’indiquer, la défense du commerce a laissé la place à d’autres intérêts. Toutefois, nous l’avons vu, il y a des résistances, des souhaits de retourner vers une société à taille humaine. La défense du commerce manque de pugnacité, cette action devrait se caractériser, selon moi, par une volonté plus large de protection d’un paysage identitaire français. Plus que la défense du commerce, c’est la protection de nos régions qui devrait inclure cela. Sur l’affiche officielle de François Mitterrand, imaginée et conçue par le publiciste Jacques Séguéla, « l’homme à la Rolex à 50 ans » en 1981, il y avait un village et un clocher. Que sont devenus ces symboles, car ce n’était que des symboles. La droite française, surtout quand on voit ses scores dans la plupart des métropoles, serait bien inspirée de s’intégrer dans un projet régional français qui permettrait le maintien d’une certaine jeunesse (pas les « jeunes » des médias, les autres) au cœur de leurs territoires. « Vivre et travailler au pays » était un slogan de la CFDT, syndicat proche des socialistes, dans les années 1970, il serait probablement temps de le réinventer. La CFDT n’a probablement pas déposé le slogan auprès de l’INPI, s’agissant à l’époque, plus prosaïquement, de soutenir chevelus et crasseux du Larzac plutôt que l’enracinement des Français. Le poujadisme, c’est aussi cet esprit, celui du respect des territoires que reprend d’ailleurs de manière très opportuniste quand on connaît le pouvoir de nuisance qu’a exercé dans les coulisses de manière très efficace notre premier ministre actuel Jean Castex (ancien bras droit du bordelais Juppé et principal artisan du sabordement de Fillon en 2017). Bien évidemment, le respect des territoires c’est aussi leur développement, notamment avec le maintien des services publics de base mais nous ne sommes pas en train de rédiger un programme même si le slogan « La Corrèze avant le Zambèze » peut être porteur d’avenir.

Dans un entretien sur Pierre Poujade, nous ne pouvons ne pas évoquer les rapports de Pierre Poujade avec son député le plus célèbre, Jean-Marie Le Pen, pouvez-vous nous rappeler brièvement la rencontre Poujade/Le Pen, le rôle de député poujadiste exercé par Jean-Marie, et ensuite, les rapports soutien ou absence de soutien de Poujade au lepénisme ?

Dans le tome 1 de ses Mémoires, paru en 2018 chez les courageuses éditions Muller, Jean-Marie Le Pen nous fait vivre son retour au sein de la mère-patrie après l’Indochine où il a combattu comme volontaire, son envie – avec Jean-Maurice Demarquet, un autre jeune revenu d’Indochine avec une passion pour la vie de la cité et qui deviendra pharmacien – de faire de la politique. C’est le président des anciens d’Indochine, l’auteur Roger Delpey, déjà connu pour son livre Soldats de la boue qui va d’abord le présenter au gaulliste de droite, le commissaire de police Jean Dides (qui deviendra député poujadiste de l’est parisien, fief communiste) puis au leader commerçant. Poujade a besoin de candidats valables, qui savent parler au peuple d’une tribune et nous sommes déjà en décembre 1955. Le Pen, futur député du premier secteur de Paris, et Demarquet, futur député poujadiste du Finistère, participent à des rassemblements populaires et sont conquis par cet homme jeune (Poujade a 35 ans) et dynamique. Les Bretons sont conquis par l’éloquence du Midi et c’est lors du meeting de Rennes qu’ils acceptent la proposition de Poujade de candidater sous ses couleurs. La trahison des élites leur sert de « maison commune » dans l’espoir d’une contre-révolution nationale et populaire que le co-fondateur du FN n’hésite pas à comparer avec l’élection de Trump aux États-Unis en 2016.

Un an après l’élection des jeunes gens ambitieux et fougueux, les liens entre Poujade et le tribun Le Pen sont déjà irrémédiablement rompus. Le Pen se fait remarquer à l’Assemblée, ses diatribes contre Mendès lui valent le même traitement qu’à l’encontre de Poujade, la diabolisation est lancée, elle n’aura jamais de cesse. Demarquet quitte, lui aussi, l’UFF et s’opposera violemment à Le Pen en septembre 1985 dans le quotidien Le Monde, probablement faute d’avoir été retenu parmi les candidats éligibles des Bouches-du-Rhône pour les législatives de mars 1986… Il n’y aura pas de retour, Le Pen conteste la mainmise de Poujade sur l’Union et le peu de professionnalisme des cadres historiques du mouvement, leur absence de volonté politique, en quelque sorte. Poujade ne soutiendra jamais Le Pen, même lors de « l’effet Le Pen » à partir de 1984. Au contraire, il regrettera de lui avoir mis le pied à l’étrier en 1955, après ce rassemblement de Rennes, où il lui offrit la tête de liste dans un secteur parisien, celui de la rive gauche. Avec 8 % des suffrages exprimés, face notamment à l’indépendant de droite (CNIP) Édouard Frédéric-Dupont (député des « loges », c’est-à-dire des concierges du VIIe arrondissement de Paris des années 1930 aux années 1990…) et au communiste Roger Garaudy, dont la figure finira au pilori, y compris chez les siens, la proportionnelle permit l’élection de Le Pen à Paris (où il sera réélu en 1958, puis battu en 1962 par le gaulliste de gauche René Capitant avant de revenir se faire élire dans la capitale en 1986, jusqu’à la dissolution et le changement de mode de scrutin de 1988).  

Il aura manqué les ouvriers à Poujade et les boutiquiers à Le Pen (lors de la poussée du FN dans les années 1980 et au-delà). Certains regretteront cette impossibilité de réunir l’usine et la boutique, distinction toujours vivifiée par la lutte des classes, si chère au PCF avant qu’il ne devienne (électoralement parlant) moribond.

Pour terminer, j’aimerai revenir sur un point particulier, à savoir une présence très forte du poujadisme dans l’Algérie française d’avant l’indépendance ? De quelle manière ce créolisme politique a-t-il pu influencer les évènements de la guerre d’Algérie ? Pourquoi le 13 mai 58, le Général Salan crie-t-il « Vive de Gaulle » et pas « Vive Poujade » ? L’OAS était-elle poujadiste ?

À partir de 1954, Poujade a en effet, vous avez raison de le souligner, une popularité très importante en Algérie. L’UDCA algérienne naît en mai 1954 et le premier congrès national de l’Union a lieu dans la « ville blanche » en novembre de cette même année, tout un symbole ! Les renseignements généraux (RG) estiment que 80 % des commerçants algérois suivent les consignes de Poujade. L’absence d’élections législatives en 1956 casse le thermomètre et ne permet pas à l’UFF d’envoyer des députés représentant les départements algériens malgré la forte présence militante. Bien évidemment, le maintien des départements algériens dans l’Union française est l’axe principal du combat poujadiste même si Poujade reviendra sur cet aspect lors de ses autobiographies vingt ans plus tard, privilégiant l’hypothèse d’une Algérie européenne mais indépendante, à la manière de la Rhodésie de 1965 à 1979.

L’émeute populaire du 13 mai 1958, parfois qualifié de « coup d’État » ou de « putsch » contre le gouvernement général (GG) d’Alger, ce « sursaut patriotique » a été préparé sur le terrain par nombre de poujadistes. Pour mémoire, il s’agissait de s’opposer au nouveau gouvernement Pflimlin et de condamner l’exécution par le FLN, en Tunisie, de trois prisonniers français. Après le renversement in absentiadu gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l’Algérie française (Lacoste a quitté Alger pour Paris le 10 mai) un Comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires, européens et arabes, qui comprend de nombreux poujadistes.

Le 14 mai, du balcon du GG, le général Salan, nommé président du Comité, précisa la demande d’un nouveau gouvernement par un sonore « Vive De Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général De Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, le futur « père de la pilule contraceptive » en fait aussi partie.

Même si les poujadistes étaient en nombre, ce que les putschistes souhaitaient, c’était l’arrivée du « Général ». Comment pouvez-vous penser un seul instant qu’un « Général » (Salan) allait appeler un modeste papetier du Quercy ?

Je vous passe les querelles entre gaullistes et poujadistes, dont la plupart votent les pleins pouvoirs, à l’Assemblée, au Général en juin 1958. Pierre Poujade est déçu que l’on ne fasse pas appel à ses compétences et se définira rapidement, comme Le Pen, en opposant résolu puisqu’il appellera à voter « non » à la Constitution de la Cinquième République, seuls 17 % des Français (dont la plupart des communistes et certains socialistes) suivront ce refus en septembre 1958.

Quant à l’OAS, pour répondre à votre ultime questionnement, des anciens poujadistes et non des moindres comme l’ancien député de Charente-Maritime, Marcel Bouyer la rejoindra. Pour la petite histoire, ce pâtissier de Royan sera candidat, sans succès, en 1986, lors des élections législatives, pour le Front national. Engagé dans le combat pour l’Algérie maintenue dans la République, il sera réfugié dans l’Espagne franquiste en 1961, puis il revient finalement en France l’année suivante. Il est arrêté et condamné par un tribunal militaire à douze ans de prison. Il est cependant libéré en 1967, à la suite d’une remise de peine décidée par décret.

Plus globalement, le mouvement Poujade, via son journal Fraternité française va soutenir l’OAS sans y participer. Aussi, Fraternité française, sous-titré « La tribune de Pierre Poujade », affirme, à sa une, en juillet 1963 : « Parti OAS » dénonçant, une nouvelle fois, le pouvoir gaulliste et demandant aux « nationaux de ce pays » de « se taire » pour protéger les fugitifs et espérer, encore, non plus un sursaut militaire, mais une victoire politique. L’espérance sera de courte durée. Il est temps, ou presque, pour Poujade de tourner la page et de laisser la place au poujadisme, véritable mouvement d’expression populaire qui fit trembler… et tomber la IVe République.

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mercredi, 17 mars 2021

Le décolonialisme est un projet utopique global

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L’historien et politologue Pierre-André Taguieff qui a forgé le concept d’islamo-gauchime, répond ici aux critiques qui lui sont adressées. L’universitaire explique la rhétorique et les objectifs concrets du mouvement dit « décolonial ». Il vient de publier un livre sur le sujet, Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme chez l’éditeur Hermann.

A lire ICI

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La nef des fous*

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Jean-Michel Salvator

Après un an de pandémie, les réseaux sociaux sont devenus les maîtres des horloges. C’est la première crise majeure dans laquelle ce nouveau média a eu tant d’influence sur l’opinion et les gouvernants. Twitter a profité de la période grâce à Donald Trump qui a comparé le Covid à une grippe saisonnière. Les complotistes étaient aux anges.

En France, les antimasques se sont déchaînés sur Facebook jusqu’à la fin de l’été pour moquer les gestes barrière et crier à la dictature sanitaire. Il y a eu aussi les campagnes anticonfinement menées contre les «enfermistes », qui accusaient le pouvoir de vouloir mettre le pays sous cloche. Puis les antivax ont mis en garde contre l’ARN messager des vaccins Pfizer et Moderna. Ils soutenaient mordicus que cette nouvelle technique menacerait gravement notre génome et nous transformerait en OGM.

Conséquence, l’Union européenne et le gouvernement français ont multiplié les précautions dans les commandes, le calendrier et la politique vaccinale. Depuis janvier, ces mêmes réseaux sociaux tournent casaque et relaient sans discernement que l’AstraZeneca a des effets secondaires comme les thromboses, même si aucun lien de causalité n’a été établi. Et tant pis si 11 millions de Britanniques ont été vaccinés avec ce sérum-là !

Sur les réseaux sociaux, le principe de précaution (par ailleurs légitime) est brandi sans nuance, comme si le vaccin était plus dangereux que le variant. Cette pression relayée par les sites Internet et les chaînes d’info finit par influencer les élus. Les pays du Nord puis l’Allemagne et la France ont suspendu lundi l’AstraZeneca. Il n’est pas certain que cette tyrannie des réseaux sociaux facilite la prise de décision de nos gouvernants, qui s’adaptent. Jean Castex se retrouve sur Twitch et Emmanuel Macron lance un défi à deux youtubeurs, McFly et Carlito, pour faire la com des gestes barrière. Une consécration !

(*) le titre est de notre rédaction

Source : Le Parisien 17/03/2021

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mardi, 16 mars 2021

Ridicules et dégradants

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Paul Vermeulen

La France sans cinémas, c'est une si­tuation désagréable qui n'est pourtant rien à côté du spectacle ridicule, pathétique et dé­ gradant que le« cinéma français» a donné de lui-même vendredi 12 mars lors de la 46ème cé­rmonie des César. Une soirée inénarrable où ce milieu, qui confond art et militantisme sur fond de parisianisme bobo, a montré toute sa mesure culturelle et politique.

Les spectateurs pensaient sans doute avoir déjà vu le pire de l'idéologie régnant dans les milieux du « cinéma français» l'année passée, après la fracas­ sante sortie, digne d'une adolescente attardée, de l'actrice Adle Haenel contre le sacre de Polanski faisant face à des accusations de viol. Elle avait ainsi gagné a place à Hollywood. Après des mois de fermeture des cinémas, les Français pouvaient espérer entendre et voir de quoi reprendre goût pour le grand cran, avoir envie de défendre les acteurs, les actrices, les techniciens ou les intermittents, revoir enfin les salles se remplir. Comment cela pourrait-il être le cas maintenant que la cérémonie est passée?

Présentée par Marina Foïs, niveau adolescente aussi, la soirée s'est transformée en un meeting politique. La cible était, entre autres, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, à laquelle il était demandé par tous les moyens ou presque, y compris scatologiques, d'agir. Les nantis du cinéma, et plus généralement du monde de la culture, dont l'existence n'est pos­ sible, depuis des années, que par la perfusion étatique provenant des impôts de la collectivité nationale, ont multiplié les« performances» et autres sketchs tendance pétomaniaques, avec grossièretés et injures à la clé. La cérémonie des César 2021 fut celle de la honte et de la vulgarité du Paris de la« culture ». Des exemples? La« maîtresse de cérémonie» n'ar­rêtait pas de demander si« la taille, ça compte?». Il y a des cours de récréation où le niveau intellectuel est plus élevé. Sans compter l'irruption de Corinne Masiero, alias Capitaine Marleau à la télévision, nue et ensanglantée pour« soutenir» les intermittents du spectacle, pourtant bénéficiaires d'une seconde « année blanche» qui en fait des personnes en vacances prolongées.

Outre la vulgarité, le gratin du « cinéma français» s'est cru un soir de fête de l'Humanité, les slogans et diatribes fusant au sujet de l'islarno-gauchisme, de la sécurité globale ou du fait de savoir si la culture, la leur, est ou non essentielle dans un pays où une pandémie a déjà tué plus de 80 000 personnes. Mais de cela, ce gratin n'a cure : il vit dans un autre monde, celui où l'argent ruisselle. A aussi été récompensée la « diversité», surtout noire. Reste que le ridicule, lui, semble ne pas payer : l'audience de la cérémonie 2021, bien que retransmise en clair, a été l'une des pires de l'histoire des César. Le film récompensé s'appelle Adieu les cons et c'est en effet ce que le spectateur a envie de dire aux personnes qui ont occupé le petit écran vendredi dernier.

Source : Présent 16/03/2021

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lundi, 15 mars 2021

Avez-vous lu le dernier numéro de Terre & peuple magazine ?

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L’impossible assimilation

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Entretien de Nicolas Gautier avec Alain de Benoist

Le débat sur l’« intégration » des immigrés s’enlise depuis des décennies, ne serait-ce que parce qu’il n’est jamais précisé à quoi il s’agit de s’intégrer : à une nation, à une histoire, à une société, à un marché ? C’est dans ce contexte que certains préfèrent en appeler à l’« assimilation ». Il y a deux mois, le magazine Causeur consacrait tout un dossier à cette notion en titrant, en première page : « Assimilez-vous ! » Ça vous inspire quoi ?

Dans les milieux qui s’inquiètent le plus du flot migratoire, on entend en effet souvent dire que l’assimilation serait la solution miracle : les immigrés deviendraient des « Français comme les autres », et le problème serait résolu. C’est la position défendue avec talent par Causeur, mais aussi par des auteurs comme Vincent Coussedière, qui va faire paraître un Éloge de l’assimilation, ou Raphaël Doan (Le rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours). D’autres objectent que « les immigrés sont inassimilables ». D’autres, encore, refusent l’assimilation parce qu’elle implique nécessairement le métissage. Ces trois positions sont très différentes, et même contradictoires, mais elles ont en commun de considérer que l’assimilation est possible, au moins en théorie, même si certains n’en veulent pas ou considèrent que les immigrés ne jouent pas le jeu.

L’assimilation est un concept de nature universaliste, hérité de la philosophie des Lumières (le mot se trouve déjà chez Diderot). Il présuppose que les hommes sont fondamentalement tous les mêmes. Pour faire disparaître les communautés, il faut donc amener les individus qui les composent à s’en détacher. C’est en quelque sorte un marché que l’on se propose de passer avec les immigrés : devenez des individus, comportez-vous comme nous et vous serez pleinement reconnus comme des égaux, puisqu’à nos yeux l’égalité suppose la mêmeté.

Vous vous souvenez de l’apostrophe de Stanislas de Clermont-Tonnerre, en décembre 1789 : « Il faut tout accorder aux Juifs comme individus, il faut tout refuser aux Juifs comme nation ! » (Les Juifs n’ont pas cédé à ce chantage, sans quoi ils auraient dû renoncer à l’endogamie et il n’y aurait plus de communauté juive aujourd’hui.) Emmanuel Macron ne dit pas autre chose quand il affirme que la citoyenneté française reconnaît « l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout ». Raphaël Doan est très clair sur ce point : « L’assimilation est la pratique qui consiste à exiger de l’étranger qu’il devienne un semblable […] Pour assimiler, il faut pratiquer l’abstraction des origines. » Autrement dit, qu’il cesse d’être un Autre pour devenir le Même. Pour ce faire, il doit oublier ses origines et se convertir. « Émigrer, c’est changer de généalogie », dit Malika Sorel. C’est plus facile à dire qu’à faire. Car s’assimiler aux « valeurs de la République », cela ne veut rien dire. S’assimiler, c’est adopter une culture et une histoire, une sociabilité, un modèle de relations entre les sexes, des codes vestimentaires et culinaires, des modes de vie et de pensée spécifiques. Or, aujourd’hui, les immigrés sont dans leur majorité porteurs de valeurs qui contredisent à angle droit celles des populations d’accueil. Quand on leur propose de négocier leur intégration, on oublie tout simplement que les valeurs ne sont pas négociables (ce qu’une société dominée par la logique de l’intérêt a le plus grand mal à comprendre).

Et vous, l’assimilation, vous la jugez bonne ou mauvaise ?

Ni bonne ni mauvaise. J’ai plutôt tendance à la croire impossible. La raison principale est qu’on peut assimiler des individus mais qu’on ne peut pas assimiler des communautés, surtout quand celles-ci représentent 20 à 25 % de la population et que celles-ci sont concentrées – « non parce qu’on les a mis dans des ghettos, mais parce que l’être humain cultive naturellement le voisinage de ceux qui vivent comme lui » (Élisabeth Lévy) – sur des territoires qui favorisent l’émergence de contre-sociétés exclusivement basées sur l’entre-soi. C’est surtout vrai dans un pays comme la France, marquée par le jacobinisme, qui n’a cessé de lutter contre les corps intermédiaires pour ramener la vie politique et sociale à un face-à-face entre l’individu et l’État. Colbert avait déjà déployé de grands efforts pour « franciser » les Indiens d’Amérique. Ce fut évidemment un échec.

En France, l’assimilation a connu son apogée sous la IIIe République, à une époque où la colonisation battait son plein à l’initiative des républicains de gauche alors désireux de faire connaître aux « sauvages » les bienfaits du « progrès ». Mais la IIIe République a aussi été une grande éducatrice : dans les écoles, les « hussards noirs » mettaient un point d’honneur à enseigner l’histoire glorieuse du roman national. Nous n’en sommes plus là. Toutes les institutions (Églises, armée, partis et syndicats) qui facilitaient l’intégration et l’assimilation dans le passé sont en crise. L’Église, les familles, les institutions ne transmettent plus rien. L’école elle-même, où les programmes sont dominés par la repentance, n’a plus rien à transmettre, sinon la honte des crimes du passé.

L’assimilation implique qu’il y ait une volonté d’assimiler du côté du pouvoir en place et un désir d’être assimilé du côté des nouveaux arrivants. Or, il n’y a plus ni l’une ni l’autre. En décembre dernier, Emmanuel Macron l’a explicitement déclaré à L’Express : « La notion d’assimilation ne correspond plus à ce que nous voulons faire. » On voit mal, d’autre part, quelle attractivité le modèle culturel français peut encore exercer sur des nouveaux venus qui constatent que les autochtones, qu’ils méprisent souvent, quand ils ne les haïssent pas, sont les premiers à ne vouloir rien savoir de leur histoire et à battre leur coulpe pour se faire pardonner d’exister. Dans ce qu’ils voient, qu’est-ce qui peut les séduire ? Les enthousiasmer ? Les pousser à vouloir participer à l’histoire de notre pays ?

Dernière remarque : dans le modèle assimilationniste, l’assimilation est censée progresser de génération en génération, ce qui peut paraître logique. Or, on s’aperçoit qu’en France, c’est exactement le contraire. Tous les sondages le démontrent : ce sont les immigrés des dernières générations, ceux qui sont nés français et possèdent la nationalité française, qui se sentent le plus étrangers à la France, qui pensent le plus que la charia prime la loi civile et trouvent le plus inacceptable tout « outrage » à leur religion. En août dernier, interrogés sur la proposition « L’islam est-il incompatible avec les valeurs de la société française », 29 % des musulmans répondaient par l’affirmative, tandis chez les moins de 25 ans, cette proportion était de 45 %.

Un tel débat est-il propre à la France ? Aux pays occidentaux ? Ou bien la question de l’intégration par l’assimilation se retrouve-t-elle un peu partout ?

Les pays anglo-saxons, n’ayant pas été marqués par le jacobinisme, sont plus hospitaliers aux communautés. Par ailleurs, aux États-Unis, les immigrés n’ont en général aucune animosité envers le pays dans lequel ils cherchent à entrer. La grande majorité d’entre eux, à qui l’on a inculqué le respect des Pères fondateurs, veulent être américains. Le « patriotisme constitutionnel » fait le reste. En Asie, c’est encore différent. La notion d’assimilation y est inconnue, pour la simple raison que la citoyenneté se confond avec l’appartenance ethnique. Pour les deux milliards d’individus qui vivent dans le nord et le nord-est de l’Asie, en particulier dans la zone d’influence confucéenne, on naît citoyen, on ne le devient pas. C’est la raison pour laquelle la Chine et le Japon refusent de faire appel à l’immigration et ne naturalisent qu’au compte-gouttes (les très rares Européens qui ont obtenu la nationalité japonaise ou chinoise ne seront, de toute façon, jamais considérés comme des Japonais ou des Chinois).

Source : site Boulevard Voltaire

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dimanche, 14 mars 2021

Bistrots !

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Où sont-ils les Dédé, les Fabrice, les Tarik qui venaient, à la sortie du boulot, boire leur demi ou leur anisette au comptoir, discutant avec la patronne et bénéficiant des conseils PMU de Momo qui était particulièrement au courant puisqu'il avait passé la journée à analyser Paris Turf et les pages hippiques du Parisien ? Où est-il Loulou, qui « en avait marre des bougnoules » (« Je dis pas ça pour toi Tarik, toi t'es un copain, je parle en général... ») et qui trouvait « qu'un patron chinois, ça fait chier, mais au moins, ça fait voyager... » ? Où-sont elles ces ombres timides qui n'osaient pas trop parler mais écoutaient et souriaient aux rythme des divers soubresauts de la conversation ? Où sont-ils ces couples illégitimes échangeant des baisers indécents et passionnés sous l'oeil égrillard des habitués ? Où sont-ils ces apprentis écrivains griffonnant, après plusieurs minutes passées dans la contemplation du plafond, quelques mots enragés et définitifs sur leur carnet moleskine ? Où sont-elles ces demi-vielles, à la fois aguicheuses et dédaigneuses, venues s'illusionner quelques moments sur le pouvoir de leurs charmes fanées ? Où sont-ils ces joueurs de belote qui semblaient vouloir se confondre avec un décor de film en noir et blanc?  Où sont-ils ces analystes politiques, ces géopolitologues, ces spécialistes en tout se découvrant une nouvelle spécialité à chaque tournée ? Où sont-ils ces vieillards crevassés et tremblants, terrorisés à l'idée de se retrouver seuls à l'heure de la fermeture ? Ou sont-ils ces hommes mal mariés s'offrant une parenthèse avant l'enfer conjugal? Et où suis-je moi qui aimait tant ce demi-monde, pas toujours brillant mais parfois génial, à la fois accablant et chaleureux, bancal et fatigué, hilarant et tragique, glorieux et misérable, qui ressemblait tant à la vie ?

Source : amoyquechault.over-blog.com

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samedi, 13 mars 2021

Un grand entretien avec Franck Buleux sur son Cahier d'Histoire du nationalisme consacré à Pierre Poujade sur le site Méta infos

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Propos recueillis par Miche Lhomme

Dans votre cahier, vous distinguez en fait deux poujadismes, celui de 53 et celui de 56 ? Abordons si vous le voulez bien d’abord celui de 53 : qu’est-ce qui déclenche la colère de juillet 53 ?

La colère de 1953, c’est d’abord, et avant tout, la conséquence de l’abus de fiscalité pour les travailleurs indépendants, en particulier les artisans et les commerçants ainsi que les méthodes de recouvrement pour mettre en place le calcul et la perception des sommes dues, la « honte » d’être contrôlé sur place (et non seulement sur pièces) par des fonctionnaires méprisants car sous statut étatique. La victoire électorale du poujadisme naît d’abord dans les élections consulaires : chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et chambres d’agriculture. Il y a des listes de « défense des artisans et des commerçants » qui obtiennent la victoire dans ces corps de métiers à travers la France. Puis, ce sont ces élus consulaires, ancrés dans leurs métiers, parfois élus locaux, ancrés dans leurs territoires, qui vont représenter les structures poujadistes, dont la plus emblématique, mais pas l’unique, fut l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), le fer de lance de l’UFF (Union et fraternité française), qui regroupe l’ensemble des structures et qui obtiendra un groupe politique à l’Assemblée nationale entre 1956 et le retour aux affaires de De Gaulle en 1958. Le poujadisme, c’est un cri, celui de la volonté de retrouver une parole face à un État sans mesure, notamment fiscale, une faculté retrouvée de dire « basta ! » (ça suffit !) à l’État profond, un « trumpisme » avant l’heure, comme l’affirme Jean-Marie Le Pen dans ses Mémoires, nous y reviendrons. C’est aussi une ancienne tradition française de contestation du pouvoir fiscal, celle des jacqueries sous l’Ancien Régime. L’impôt doit être consenti pour être considéré comme juste, il y a un moment où ce n’est plus le cas, même si le Parlement vote l’impôt depuis 1790. Alors les gouvernants ont trouvé une parade : seuls 43 % des Français paient l’impôt sur le revenu… et 100 % paient la TVA, mais ne s’en plaignent pas car la consommation fait passer sans douleurs le coût fiscal ! L’impôt indirect est probablement la meilleure réponse à la contestation fiscale mais c’est un autre sujet.

Dans une lutte, il y a toujours un aspect politique évidemment mais en 1953, il s’agissait de faire pression sur les élus nationaux, de les « accompagner », pas de les remplacer. Le slogan « Sortez les sortants ! » va s’imposer peu à peu jusqu’aux élections législatives de janvier (le lendemain du premier janvier !) 1956. Le leitmotiv des poujadistes devient alors la convocation d’une nouvelle Assemblée constituante, comme en 1789. Pour se substituer ou continuer l’esprit révolutionnaire ? Ce débat sera peu abordé mais si de nombreux contre-révolutionnaires rejoindront, entre 1958 et 1965, Poujade comme Jean Silve de Ventavon, Emmanuel Beau de Loménie ou Jacques Ploncard d’Assac, qui offriront leurs plumes acérées à Fraternité française, le journal de Poujade.

Vous évoquez là la dissolution ratée d’Edgar Faure de décembre 1955 et le début de la campagne électorale du « Sortez les Sortants ! » avec la victoire incontestable qui surprend tout le monde de l’UDCA, comment sommes-nous ainsi passés d’un poujadisme catégoriel, professionnel à un poujadisme politique, électoral ? Pourquoi ce succès immédiat dans les urnes et qu’est-ce donc que le poujadisme politique ? Sur quoi s’oppose-t-il et que revendique-t-il ? Ou Poujade n’était-il en fin de compte qu’un arriviste, qu’un opportuniste ? Que diriez-vous du deuxième poujadisme, celui d’après 1956 ?

Le résultat des élections de janvier 1956 fut une surprise : plus de cinquante députés élus, 13 % des suffrages exprimés (en comptant les apparentements) pour les listes Poujade sur l’ensemble (ou presque) du territoire. Presque, car les poujadistes n’avaient pas de listes sur l’ensemble de l’hexagone (en Normandie rurale par exemple, il n’y avait pas de liste UFF-UDCA dans l’Orne et dans la Manche, les deux départements les plus traditionnels du « pays aux Léopards ») et l’Algérie avait été privée d’élections par le pouvoir pour cause d’émeutes potentielles, alors que le poids militant de l’UDCA, notamment grâce au cafetier d’Alger, Joseph Ortiz, y était important en termes de militantisme. Poujade, dès 1954, sent qu’il y a une France qui a besoin d’un discours, disons « de droite », un peu musclé, fondé sur la valeur du travail mais aussi teinté de nationalisme (la France perd sa présence peu à peu dans le monde, l’époque est à la décolonisation et Mendès porte ce fardeau comme s’il correspondait au « sens de l’histoire »), un discours de vérité. Le public est de plus en plus nombreux dans ses rassemblements, y compris dans la capitale où il triomphe au parc des Expositions de la porte de Versailles le 25 janvier 1955 (un an avant la percée électorale), avec une organisation incroyable de cars bondés de militants et de sympathisants venus de toute la France. Comme la nature, la politique a horreur du vide : De Gaulle, un temps revenu en 1947 avec son Rassemblement du peuple français (RPF) a quitté (provisoirement) la scène et il y a un électorat qui refuse le « combat à trois » issu de la Résistance entre communistes, socialistes de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et démocrates-chrétiens du MRP (Mouvement républicain populaire). Certes, depuis 1949, à droite, le Centre national des indépendants (CNI), devenu CNIP (avec le « p » de « paysan », issu du ralliement du Parti paysan) en 1951 vient parfois bousculer le jeu, mais avec une modération de notables issus des provinces françaises. Je pense qu’il y a aussi, dans une frange non négligeable de la population, une envie de sortir de la IVeRépublique, système où les radicaux à tendance socialiste succédaient aux socialistes à tendance radicale, sous l’œil agressif, mais raisonné (sauf lors des violences meurtrières de 1947 qui virent le départ des ministres communistes jusqu’à leur retour… en 1981) du « parti de Moscou ».

Pierre Poujade n’a rien calculé. Il s’est laissé porter par sa popularité naissance, par un certain engouement populaire. Il n’était même pas candidat en janvier 1956, laissant passer son unique chance d’être élu député. En leader national, il se pensait candidat « partout » et il ne fut élu nulle part. Cette erreur politique (que Le Pen, qui l’a donc vécu, ne fera pas en 1986 lors des législatives à la proportionnelle départementale, même mode de scrutin qu’en 1956) lui sera fatale. Son groupe, relativement important (plus de 50 élus), est divisé. Une douzaine de députés seront rapidement invalidés par l’Assemblée nationale elle-même, ainsi juge et partie, pour des raisons d’apparentements électoraux (et un cumul de suffrages) interdits entre des mouvements ayant le même leader (Poujade) et le même programme. Le groupe UFF subira par la suite des tiraillements et des défections, notamment avec le retour annoncé du général De Gaulle qui mettra fin à cette tentation populiste. Les voix (près de 3 millions) qui se sont portés sur les candidats poujadistes fonderont comme neige au soleil pour se rassembler, en 1958, derrière l’Union pour la nouvelle République (UNR). Seuls deux députés (anciens) poujadistes survivront à la curée démocratique, Le Pen réélu à Paris sous l’étiquette du CNIP et un élu picard, passé de Poujade à l’UNR. Les autres abandonneront, pour la quasi-totalité, la vie politique. Poujade sera défait dans le Maine-et-Loire et les autres sortants fidèles au mouvement poujadiste seront largement battus. La Roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole, particulièrement en politique.

Opportuniste, Poujade ?

Dès 1957, il appelle au retour de De Gaulle pour, dit-on, diriger un « grand ministère » au sein d’un gouvernement d’union nationale. Plus tard, lorsqu’il s’avèrera que son opposition au système ne lui apporte que des ennuis financiers comme judiciaires, il abandonnera cette posture politique non féconde. Sa dernière opposition au système, tout en ayant milité contre De Gaulle jusqu’en décembre 1965 (notamment via son journal d’opposition, Fraternité française), sera d’apporter son soutien à Jean Lecanuet au premier tour de la présidentielle du 5 décembre. Mais, entre les deux tours, contrairement à l’ensemble des soutiens de Lecanuet et de Tixier-Vignancour, Poujade opte clairement pour… De Gaulle. Cela faisait plus de 12 ans qu’il se battait contre un système, à la Don Quichotte contre des moulins à vent, probablement estime-t-il qu’il serait plus utile à l’intérieur ? Le 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle marque la fin de l’opposition de Poujade.

En fin de compte, Poujade n’était-il qu’un commerçant en colère, un simple tribun ou un vrai homme politique ? Etait-il d’ailleurs fasciste et antisémite comme le prétendit L’Express ou communiste ? N’y-a-il pas eu de fait un rapprochement entre les poujadistes et les communistes alors très puissants en France à la sortie de la guerre ? De quel côté le cœur des poujadistes balançaient-ils réellement ?

Sur l’option communiste, Poujade a toujours été anti-communiste et ces derniers le lui rendaient bien, de sa jeunesse maréchaliste au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot jusqu’à son rapprochement avec la droite gaulliste puis giscardienne et chiraquienne. L’hypothèse de ce rapprochement tient dans deux éléments : d’abord, le fait qu’un élu communiste de Saint-Céré vienne avertir Poujade, en 1953, de l’arrivée des « polyvalents » dans le bourg et ensuite, le peu d’attaques des communistes contre l’UDCA entre 1953 et 1955. Sur le premier point, l’élu communiste de St-Céré était un artisan forgeron et Poujade était commerçant, le monde de la boutique l’a emporté sur la question de la lutte des classes, entre deux « petits patrons ». Il ne faut pas chercher de fondement politique, le conseil municipal de Saint-Céré, dirigé par un radical, était très composite, Poujade ayant lui-même été élu comme « apparenté au mouvement gaulliste (RPF) ». Sur le second point, le PCF ne voulait pas ostraciser un potentiel électorat populaire (même s’il était composé de « patrons ») et hésitait à décrire le « projet fasciste » de Poujade, qui était, en revanche, dénoncé par les socialistes de Mollet et surtout les radicaux de Mendès-France. Toutefois, lorsque les poujadistes se transforment en réel adversaire politique, l’UDCA devient un ennemi identifié comme issu de l’extrême droite fasciste, raciste et antisémite.

La question fasciste, dix ans à peine après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est délicate à poser. Il est clair que, pour les thuriféraires de Mendès, toute critique visant le liquidateur de l’Indochine, était, par nature, à connotation antisémite. L’attaque contre la politique menée valait attaque ad hominem. L’Express, hebdomadaire fondé à cette époque par les Servan-Schreiber, pour soutenir la politique de Mendès, en rajoutait pour ostraciser Poujade, son épouse (comparée à l’Argentine Éva Perón dans le journal) et ses électeurs. Un Front républicain avait d’ailleurs été mis en place dès janvier 1956 pour interdire toute possibilité à quiconque de nommer un ministre poujadiste dans un gouvernement, qu’il soit de centre-gauche ou de centre-droit. Si le Rubicond était franchi, le responsable politique ne faisait plus partie de « l’arc républicain »… Cela ne vous rappelle pas les élections régionales de 1998 ? Jacques Chirac a dû trop étudier cette période à Sciences-Po… Quand on lit l’ensemble des biographies des députés poujadistes, dont je publie l’exégèse dans mon ouvrage, on a envie d’éclater de rire compte tenu, pour la plupart d’entre eux, de leurs états de service contre l’occupant allemand. Et puis, on se dit qu’il arrivera la même chose à Jean-Marie Le Pen avec ses députés européens en 1984 puis nationaux en 1986. Le but de L’Express, en 1956, était de déclarer « fascistes » des élus ayant obtenu des décorations liées à leur action contre l’occupant. Comme en 1984 avec Michel de Camaret, député FN à l’Assemblée européenne et compagnon de la Libération, par exemple. La violence de la campagne anti-Le Pen, dès 1984, puise sa source dans L’Express de 1956. Une différence notable : Le Pen est un vrai politique, il a su résister à l’opprobre médiatique.

Les électeurs poujadistes sont les Français du zinc (oui, dans les années 1950, les estaminets étaient ouverts et on prenait un « petit noir » au zinc…), ceux qui travaillent et qui ne veulent pas être traités de « colonialistes » chaque jour. N’oubliez pas que nous sommes en pleine période de décolonisation et que l’ethno-masochisme dont souffrent la quasi-totalité de nos élites contemporaines provient de cette période. Je rappelle aussi que nous sommes dans une période centrale, entre le retrait de De Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, à La Boisserie, sa demeure familiale, et son retour après le 13 mai 1958 et dans ce court temps, il y eut la place pour la naissance d’un mouvement populaire de droite.

Poujade aurait-il commis des erreurs politiques et lesquelles ?

L’erreur politique essentielle de Pierre Poujade est de ne pas avoir été candidat en janvier 1956, ce qui lui aurait permis de présider (et de contrôler par sa prestance et ses qualités oratoires) le groupe (comme le fit Le Pen en 1986). Ensuite, seconde erreur politique (vouloir effacer la précédente) sa candidature dans le premier secteur de Paris lors d’une élection partielle un an plus tard : il ne sentait pas cet électorat urbain de la rive gauche de la capitale qui le lui a bien rendu. Il laissait ainsi ses cadres se diviser à l’Assemblée sur l’intervention des troupes françaises à Suez, en Égypte, et le retour aux affaires des gaullistes et ses troupes militantes s’éroder. Les résultats des élections locales, cantonales et partielles, ne furent jamais favorables entre 1956 et 1958. Le Pen l’indique clairement dans la première partie de ses Mémoires, parue en 2018, l’encadrement du mouvement Poujade n’avait pas de culture politique. La faiblesse et l’absence d’homogénéité politique ont fait chavirer, rapidement et définitivement, le navire Poujade.

Plus globalement, je pense que le retour annoncé de De Gaulle que Poujade rencontre dans ses bureaux parisiens, rue de Solferino, dès la fin de 1956, a largement déstabilisé le leader commerçant. Dans l’une de ses autobiographies, parue à la fin des années 1970, lorsque Poujade évoque cette rencontre, on ressent l’impression amère (pour le lecteur) d’un élève reçu par son maître. Dans le même temps, les missi dominici gaullistes (ceux qui attendent le pouvoir) essaient de créer, à l’intérieur du mouvement poujadiste, des dissensions en faveur du retour de « l’homme du 18-Juin ».

Poujade est un commerçant. Ses thuriféraires comme ses ennemis l’ont qualifié de « petit commerçant de Saint-Céré » ou de « papetier de Saint-Céré ». Ils n’avaient pas tort. Face à De Gaulle, « le Général », il avait perdu de sa superbe exercée lors des rassemblements populaires du milieu des années 1950. La croix de Lorraine a vite remplacé, comme épinglette, le coq hardi sur fond de France éternelle sur les rebords des vestes des partisans du changement de République. Une France qui rêvait d’un militaire ne pouvait pas se contenter d’un marchand de papier.

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12:34 Publié dans Les Cahiers d'Histoire du Nationalisme, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 12 mars 2021

Immigration : à la source de l’aveuglement

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Yvan Rioufol

L’éléphant est là, dans le salon. Pourtant, il reste inconvenant de s’en étonner. Ainsi en est-il de l’immigration  de masse : elle emplit les débats par ses effets, sans être nommée ni remise en question. Les cités de la «diversité» sont en insurrection permanente ? C’est à cause du confinement, de la crise économique, des insuffisances de l’État, etc. Le système scolaire explose ? C’est à cause d’un manque de moyens, de la rigidité de la carte scolaire, d’une incompréhension de l’attente des familles, etc. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est le premier à s’interdire de remonter à la source des désastres. Ils peuvent pourtant conduire au terrorisme, ou à la barbarie. Le 27 février à Reims, un journaliste de L’Union, Christian Lantenois, a été laissé pour mort par un Algérien multirécidiviste, dans le « quartier prioritaire » de la Croix-Rouge. Que faisait ce délinquant en France ? Silence.

Les historiens auront besoin de l’expertise de psychiatres et d’hypnotiseurs, s’ils veulent un jour lever l’énigme de cet envoûtement. Ces spécialistes ne seront pas de trop pour expliquer l’hébétude des dirigeants et des médias : le nouveau peuplement tumultueux les laisse les bras ballants. Or la sacralisation du phénomène est une aberration intellectuelle, pour qui raisonne en termes de bénéfices- risques : les désordres dépassent largement les bienfaits survendus de la « société ouverte ». L’éclatement du pays n’est pas le résultat du seul individualisme né de la société de consommation. La rupture dans la cohésion sociale s’accélère sous le poids d’une contre-société importée. Bien qu’encore minoritaire, celle-ci déséquilibre déjà l’ordre social par son refus, parfois violent, de s’intégrer. Les citoyens financent leur dissolution programmée. Situation absurde.

Le « populisme », épouvantail des élites déracinées, n’est autre que le refus des gens de devenir étrangers dans leur pays. Certains territoires sont gagnés par l’ordre islamique, dans l’indifférence des puissants. Cependant, la sourde résistance populaire n’est pas suffisante pour affronter l’idéologie migratoire. Celle-ci est au cœur de l’aveuglement de tous les gouvernements. Parce qu’ils ne veulent pas suivre Marine Le Pen, ils ne font pas obstacle à cette mer qui monte. « La migration est un droit humain », a même renchéri le pape, lors de sa visite en Irak. En cinq ans, la France a accueilli deux millions d’immigrés supplémentaires. La crise sanitaire a ralenti les flux en 2020. Reste que les entrées régulières ont été de 300 000 personnes, contre plus de 400 000 en 2019. « Tout semble fait aujourd’hui pour que le caractère “exceptionnel” et étonnant de l’immigration comme phénomène social soit banalisé, naturalisé », constate Vincent Coussedière (1).

Évacuer l’éléphant du salon revient donc, préalablement, à libérer le discours officiel de l’emprise subversive des immigrationnistes. Ils ont rendu naturel un phénomène dévastateur par son ampleur. La honte de soi, la déconsidération du passé national, la fascination pour les minorités quérulentes sont autant de poisons lents. Ils ont été inoculés durant des décennies par les destructeurs de l’assimilation, vue comme un nouveau racisme. Ce sont eux et leurs héritiers qu’il s’agit d’identifier afin de combattre leurs idées fausses, avalisées par l’Union européenne et son droit à l’immigration. Ceux qui ont œuvré depuis l’après- guerre à culpabiliser la France, dans le sillage de Jean-Paul Sartre, sont les fossoyeurs de la nation et les attiseurs de possibles guerres civiles. Ils sont responsables du multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme et de l’effacement des indigènes. C’est au prix de leur dénonciation que la France retrouvera la maîtrise de ses frontières.

Monde à l’envers

L’État pusillanime s’est laissé bercer par les slogans avantageux sur l’accueil de l’Autre et son respect. Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, applique cette paresse quand, dans son opposition au RN, il fait le lien, mardi, entre le « localisme » et la xénophobie. D’autres avant lui fustigeaient « la France moisie », dans ce même mépris pour le « plouc » et sa terre familière. Quand l’ancien président, Nicolas Sarkozy, déclare dans Le Figaro : « Les civilisations disparaissent sous l’effet de la consanguinité, pas sous celui de la diversité », il oublie que le métissage peut mener au détissage : si l’entre-soi peut certes devenir asphyxiant, l’ouverture impensée peut conduire à la disparition d’un peuple.

Beaucoup de Français vivent ce moment angoissant, moqués par ceux d’en haut. Or, comme le remarque Coussedière, les gouvernements successifs,  au prétexte de respecter la neutralité en matière de religion, en sont venus à être neutres en matière de mœurs et de culture, abandonnant l’assimilation au profit d’une intégration molle, puis d’une inclusion invitant le « migrant » à exiger de son hôte qu’il se plie à ses différences! Le monde à l’envers.

Il suffit de regarder l’état de certaines universités pour se convaincre du dérèglement des esprits, contaminés par le « diversitisme ». Car la loi des séries ne s’applique pas seulement aux intifadas des cités ; les insurrections s’y multiplient à mesure que les faussaires nient le lien entre l’insécurité et l’immigration. Depuis que la réalité de l’islamo-gauchisme a été contestée par une partie du monde universitaire, elle éclate dans de nombreux secteurs. À l’Institut d’études politiques de Grenoble, deux professeurs ont été traités de « fascistes » par l’Unef locale, au prétexte qu’ils contestaient la pertinence de l’accusation en islamophobie. Désavoués par leurs collègues, ils ont été placés sous protection policière. Mardi, sur CNews chez Pascal Praud, l’un des enseignants, Klaus Kinzler, a crevé l’écran en se présentant comme « un citoyen et un guerrier », décidé à résister à la démolition de la démocratie (voir mon nouveau blog : blogrioufol.com). Qu’attend l’État pour donner l’exemple ?

Résistance

La résistance : le mot que les Français doivent s’approprier. Ils n’ont plus à suivre ceux qui les ont trahis. L’idéologie migratoire, conjuguée à la culpabilisation unilatérale, peut vite conduire au naufrage de la nation. Stefan Zweig : « Aucune vie, aucune brutalité sur terre n’a fait verser autant de sang que la lâcheté humaine. » Le temps presse.

(1)Éloge de l’assimilation, Le Rocher.

Source : Le Figaro 12/03/2021

09:53 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 11 mars 2021

Vive le nucléaire *

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Gaëtan de Capèle

Faut-il rayer le nucléaire de la carte du monde ? Les écologistes en rêvent depuis la catastrophe de Fukushima. Cet événement, né d’un tsunami et non d’une défaillance de la centrale japonaise, a marqué un tournant dans la guerre entre ati et pro-atome. Le choix radical de l’Allemagne d’y renoncer quasiment du jour au lendemain a galvanisé les procureurs verts. Chez nous, la promesse de fermer Fessenheim, arrachée à François Hollande et exécutée par Emmanuel Macron, leur donne des ailes pour exiger une sortie définitive du nucléaire.

Cette obsession idéologique résiste mal au principe de réalité. Le réchauffement climatique, s’inquiète-t-on, menace l’avenir de la planète. Justement, l’énergie nucléaire, dont les critères de sécurité ont été relevés à des niveaux sans précédent, n’émet quasiment aucun CO2, ce qui nous vaut de figurer parmi les meilleurs élèves. Célébrée pour avoir décidé de s’en passer, l’Allemagne, qui se chauffe et s’éclaire avec des centrales à charbon et au gaz, pollue désormais plus que tout autre en Europe. Où est la logique ?

La France, entend-on, ambitionne de reconquérir sa souveraineté en tous domaines. Forte d’un parc nucléaire unique, elle peut se prévaloir – privilège rare – de son indépendance énergétique. Avec lui, elle dispose d’un outil qui assure une production constante et pilotable. En réduisant sa puissance, elle prend le risque de pénuries l’hiver venu… Où se trouve donc l’intérêt national ?

L’avenir, nous dit-on, réside dans le développement des énergies renouvelables. Peut-être, et nous déployons d’ailleurs de gros efforts pour nous équiper. Mais la route sera longue avant de produire et de stocker suffisamment d’électricité pour faire tourner le pays. À ce jour, personne n’a encore résolu l’équation fondamentale de l’intermittence de ces sources d’énergie, à l’origine de coupures parfois dramatiques, comme récemment au Texas ou en Californie, où l’on paie des factures d’électricité astronomiques. Est- ce vraiment cela le modèle que l’on souhaite proposer aux Français ?

(*) le titre est de nous. Titre original : Principe de réalité

Source : Le Figaro 11/03/2021

14:18 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |