vendredi, 20 janvier 2023
Les chrétiens d’Orient survivront-ils ?
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Le décès récent du Pape Émérite, Benoît XVI, a remis momentanément sur le devant de la scène la longue descente aux enfers des chrétiens d’Orient. C’est ainsi que sont parus plusieurs articles ou tribunes les concernant, dont celle de Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient et Vicaire général de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France. Il avait publié en 2016 un livre témoignage : Chrétiens d’Orient, résister sur notre terre, aux éditions du Cherche midi.
Il a été interrogé sur l’action de ce Pape, qu’il a côtoyé, et de ses actions en faveur des chrétiens d’Orient. Il rappelle la création par Benoît XVI, d’un synode, soit un rassemblement d’évêques en Orient. Il revient aussi sur les nombreux voyages effectués par ce Pape émérite au Moyen-Orient, en Turquie, au Liban, etc.
Dans cet entretien du 2 janvier 2023 au Figaro, Mgr Gollnisch indique : « Benoît XVI n’a pas voulu cacher la difficulté d’un islam violent ou extrémiste pour les Chrétiens d’Orient ». Belles paroles très diplomatiques en vérité, mais que dissimulent-elles ?
En réalité, cette langue de bois toute vaticane, malgré les grands mérites des Œuvres catholiques D’Orient masque une certitude incontournable, la disparation quasi systématique des chrétiens d’Orient et plus généralement de toutes les minorités religieuses, juifs, yézidis, en terre d’islam. À force de se cacher derrière leurs petits doigts, nos dignitaires ecclésiastiques deviennent inaudibles et peu combatifs face aux drames qui assaillent ces populations qui n’ont souvent d’autre choix que celui de « la valise ou le cercueil ».
Pourtant les chrétiens ont prospéré en terre aujourd’hui d’islam près de sept siècles avant l’arrivée des combattants mahométans et les juifs bien longtemps avant eux de plusieurs siècles encore. L’arrivée des tribus musulmanes a été pour ces juifs et ces chrétiens le début d’un long calvaire. Car le droit musulman opère une dichotomie sévère entre « le domaine de l’islam » (Dar al-islam) et « le domaine de l’infidélité » (Dar al-kufr).
Mais surtout le Coran édicte qu’il est la seule religion qui doit, in fine, prospérer sur terre. Ses sourates sont implacables : « C’est Lui qui a envoyé Son Prophète avec la guidance et la religion de la Vérité afin de la faire prévaloir sur toutes les autres, n’en déplaise aux Polythéistes », S 9, V 33. Je rappelle que pour le Coran, les chrétiens sont des polythéistes, car ils croient en La Trinité, chose incompréhensible en islam. Dans le Coran, ils sont aussi dénommés associateurs, car ils associent le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Quant à la liberté religieuse, elle est inconcevable en terre d’islam : « Obéissez à Allah et à son envoyé… Allah n’aime pas les mécréants » S3, V 32.
D’autres sourates sont du même acabit : « C’est Lui qui a envoyé son Prophète afin d’indiquer la direction et la religion de la Vérité et de la faire prévaloir sur toutes les autres et Dieu est un témoin suffisant » S 49, V 28. Le Coran étant une suite de récitations, ces sourates se multiplient à l’infini.
La lutte contre les autres religions est érigée en principe absolu dans le Coran, comme cette sourate qui revient sous d’autres formulations indéfiniment : « … Qui pourrait donc empêcher Allah d’anéantir le Messie, fils de Maryam ainsi que sa mère et tous ceux qui sont sur terre alors que le royaume des cieux et de la terre et de ceux qu’ils contiennent Lui appartient ? Il crée ce qu’Il veut et dieu est omnipotent » S 5, V 17. Ou encore : « Certes ceux qui ne croient pas à nos versets, nous les brûlerons bientôt dans le feu… Allah est certes puissant et sage. » S 4, V 55-56. Et aussi : « Ô vous qui avez la foi, combattez ceux d’entre les mécréants qui vous sont les plus proches et qu’ils trouvent en vous de la dureté… » S 9, V 123.
Car contrairement aux croyances fallacieuses, si le Coran invoque certains prophètes bibliques, invoque Jésus ou Marie, c’est uniquement pour les accaparer et les faire devenir musulmans obligatoirement, ni plus ni moins. Le principal exemple de cette appropriation forcée des prophètes bibliques par le Coran est Abraham : « Ô gens du livre, pourquoi vous disputez au sujet d’Abraham alors que Thora et Évangiles n’ont été révélés qu’après lui ? Avez-vous toute votre raison ? » S 3, V 65, car « Certes Abraham invoquait fréquemment Allah et il était longanime » S 9, V 114. On notera qu’Abraham arrive dans les récits bibliques plusieurs millénaires avant Mahomet mais que dans le Coran il invoque le dieu des musulmans apparu au mitan des années 600 après Jésus Christ !
De nombreux intellectuels ont alerté l’opinion internationale depuis des lustres sur cet anéantissement programmé des chrétiens d’Orient. Jean-François Colosimo en est un parfait exemple. Cet écrivain, éditeur, chroniqueur réputé a écrit un livre en 2014 au titre évocateur : Les hommes en trop, la malédiction des chrétiens d’Orient. Dans un entretien de cette même année, il dénonçait déjà l’inaction absolue des puissances européennes ou occidentales face à l’exil forcé de milliers et de milliers de chrétiens de ces territoires perdus pour eux, la Syrie, l’Irak, la Turquie etc. Il en appelait à une action vigoureuse de la communauté internationale…
J.-F. Colosimo revenait sur le fait que le christianisme était une religion orientale, qu’il s’était institué en Asie Mineure où les sept conciles œcuméniques avaient fondé les dogmes de l’Église. Que les chrétiens d’Orient ne sont donc pas des égarés en terre d’islam. Un seul exemple, la Turquie avait sur son sol en 1914 près de 40 % de chrétiens contre 1 % aujourd’hui et tout est à l’avenant dans la plupart des pays du Proche et Moyen-Orient.
Partout, dans des pays comme le Pakistan, le Bangladesh, et d’autres, les chrétiens sont martyrisés et subissent les pires avanies, les exemples sont légion. Une jalousie entre femmes autour d’un puits et une chrétienne peut être lapidée sous le fallacieux prétexte d’avoir insulté le prophète.
Une jalousie économique entre commerçants et un chrétien peut y laisser la vie, sous le sempiternel prétexte qu’il aurait profané le Coran. Les coupables ne sont que très rarement punis, et les « juges » sont soumis à des pressions telles qu’ils absolvent les criminels immanquablement.
Dans un entretien du 5 janvier 2023 au Figaro Vox, Tigrane Yégavian s’écrie : « Qui se soucie encore des Chrétiens d’Orient ? ».
Géopolitologue, spécialiste du Caucase et du Moyen-Orient, il est chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement et a écrit en 2019 un livre publié aux éditions du Rocher intitulé : Minorités d’orient les oubliés de l’Histoire.
Il regrette que ces populations chrétiennes n’intéressent que très peu les politiques, car dit-il « les chrétiens d’orient ont le malheur d’être chrétiens… ». Il se désole qu’on ne parle d’eux qu’à Noël ou lorsqu’ils subissent des attentats en Égypte ou en Irak.
Sur les causes de leurs malheurs, il rappelle que ces communautés chrétiennes « ont été totalement écrasées par le marteau islamiste et par l’enclume autoritaire en Syrie, en Égypte, en Irak. Le drame de ces pays c’est qu’il y avait une vraie classe copte éduquée, érudite, qui aurait pu jouer un rôle important dans la démocratisation du pays. Même en Irak, sous Saddam Hussein, il y avait une intelligentsia chrétienne qui aurait été tout à fait apte à prendre une part de responsabilité dans le nouvel Irak. Mais tous ces gens-là ont été sacrifiés. »
Pour ce chercheur, les sanctions occidentales, notamment américaines, vis-à-vis de ces pays, ont été un drame absolu pour ces chrétiens. Au Liban, les Maronites fuient le délitement total de l’état qui n’existe plus, avec le risque de marginaliser encore plus la population chrétienne de ce pays en voie de disparition à moyen ou long terme, ce qui changerait la nature même du Liban, laissé aux seuls tenant de l’islam, pays qui avait été conçu en 1943 par ses fondateurs comme la résultante d’une parité entre les deux religions.
Les juifs subissent le même sort. Dans son livre, Un racisme imaginaire, Pascal Bruckner confirme que la présence juive en terre d’islam n’est plus possible sinon à l’état de vestige. Si l’on ne prend que le Maroc, il était dénombré environ 250 000 juifs en 1948, le Maroc était alors sous protectorat français ou espagnol, contre 2 500 à 3 000 aujourd’hui. Cf aussi, Salomon Malka : « disparition des juifs et des chrétiens en terre d’islam : le nœud gordien » in Le Figaro Vox du 6 avril 2017.
Une autre petite communauté religieuse a failli être totalement éradiquée par les islamistes, ce sont les yazidis pratiquant un très ancien monothéisme précédent l’islam de plus de 5 000 ans. En Syrie et en Irak ils ont été exterminés et les survivants ont fui. Mais personne ne s’est véritablement intéressé à ce génocide.
Le drame au surplus, c’est que ces minorités, parfois importantes, assuraient dans ces pays soumis à l’islam conquérant, une pluralité d’idées, de pensée, au niveau des arts et de la culture, et dans bien d’autres domaines, au niveau intellectuel et élevaient l’esprit. On n’y trouvera désormais que la pensée unique totalitaire.
Quant à la France, elle a complètement abandonné son rôle de protecteur naturel des chrétiens d’Orient qu’elle assurait depuis des lustres depuis Louis IX. La fille aînée de l’Église est endormie, les Arméniens ne sont actuellement que trop conscients de cela. Tigrane Yégavian rappelle à leur propos que « l’Arménie et l’Artsakh font face à une menace existentielle », dans le Figaro Vox du 30 décembre 2022. Pour lui, le génocide de 1915 se poursuit à petit feu selon des modes opératoires différents contre ce premier état chrétien du monde (311 après Jésus Christ). Et sur l’inaction du Pape François, il est sans appel : « Le Vatican demeure insensible aux alertes au génocide lancées par l’Institut Lemkin pour la prévention des génocides. Non seulement l’absence de condamnation par le Pape concernant le génocide culturel en cours et le nettoyage ethnique en préparation restera une tache indélébile dans l’amitié séculaire qui lie la nation arménienne à l’Église catholique sœur, mais elle accélère le suicide de l’Occident chrétien. »
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samedi, 14 janvier 2023
Le 25 janvier, sortie nationale du film Vaincre ou Mourir
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mardi, 03 janvier 2023
Nancy, jeudi 5 janvier 2023 : commémoration de la bataille de Nancy
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jeudi, 29 décembre 2022
La Vendée au coeur de l'actualité. Sortie prochaine d'un documentaire de Eric Dick : C'était une fois dans l'Ouest"
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mercredi, 28 décembre 2022
Jeudi 12 janvier à La Roche-sur-Yon : une conférence sur le thème "Catholique et français"
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LE LIVRE "FRANÇOIS DE LA ROCQUE, DES TRANCHÉES AU PARTI SOCIAL FRANÇAIS" EST PARU
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vendredi, 23 décembre 2022
NOUVEAU : une biographie de François de La Rocque publiée par Synthèse nationale
François de La Rocque (1885-1946) fit, vingt-quatre ans durant, une brillante carrière militaire et prit part à plusieurs conflits de l’époque. En 1920, il quitte l’armée, décoré et gravement blessé.
Patriote et catholique, il décide de se consacrer à l’action politique et il sera à l’origine des deux principales organisations nationales de l’entre-deux-guerres, les Croix de feu (de 1931 à 1936) et le Parti social français (de 1936 à 1940). Chef politique “clivant”, il a suscité autant de vénération que de haine.
C’est pour défendre sa mémoire que Didier Lecerf a rédigé cet ouvrage.
François de La Rocque, des tranchées au Parti social français, Didier Lecerf, préface de Francis Bergeron, décembre 2022, 434 pages, 33,00 € (+ 6,00 € de port).
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dimanche, 20 novembre 2022
20 novembre 1936 : assassinat de Jose Antonio Primo de Rivera / 20 novembre 1975 : rappel à Dieu du général Franco
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vendredi, 11 novembre 2022
En ce 11 novembre 2022, n'oublions pas tous nos Anciens Combattants de la guerre 14-18
Extrait du poème Hymne aux morts de la guerre de René Villard (1875-1940) dédié aux enfants de Saint-Brieuc morts pour la France. Recueil De l'aube au crépuscule, 1939.
III
Soyez bénis, vainqueurs
Que la gloire illumine
Soyez bénis, sauveurs
Flagellés de cent coups et couronnés d'épine !
Soyez bénis, martyrs
Dont le pas était sûr en montant la colline
Où c'était à vous de mourir !
Tout était prêt pour le supplice
La lance, l'éponge et le fiel,
Vous avez, jusqu'au bout, bu la lie au calice
Et votre âme épuisée au feu du sacrifice ,
Peut maintenant monter au ciel !
IV
Gloire à vous, les élus d'une race immortelle
Qui fîtes la Patrie et plus grand et plus belle,
En mourant pour un idéal !
Gloire à vous sur les monts, gloire à vous dans les plaines
Et gloire à vous dans les cités !
Sonnez cloches d'Alsace et cloches de Lorraine,
Pour les nouveaux ressuscités
Un alleluia triomphal !
Gloire à vous, chevaliers sans peur et sans reproche,
Qui planez plus haut que ces cloches
Clamant votre nom dans l'air pur !
Gloire à vous cohortes célestes
Vrais héros des chansons de geste,
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lundi, 07 novembre 2022
"Vaincre ou mourir" : sur les écrans le 23 janvier 2023...
1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré́ chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer...
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dimanche, 23 octobre 2022
Dimanche 23 octobre 1983, Beyrouth : n'oublions jamais les 58 parachutistes français morts lors de l'attentat contre le Drakkar
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jeudi, 18 août 2022
À lire : le nouveau numéro (n°12) de la Revue d'Histoire européenne
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vendredi, 08 juillet 2022
Samedi 16 juillet, près de Mauléon (79) : 250e anniversaire de Henri de La Rochejaquelein
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mardi, 05 juillet 2022
5 juillet 1962 - 5 juillet 2022 : ne jamais oublier la barbarie FLN
10:48 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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mardi, 28 juin 2022
Scipion de Salm nous parle d'Emile Driant
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lundi, 09 mai 2022
POUR NE PAS OUBLIER DIÊN BIÊN PHU
Il faut relire les textes de Jean Raspail… Avec lui remontent en nous des bouffées d'aventure, de fidélité, de combat, d'ailleurs, et même d'espoir !
F. F.
L'adieu aux armes
Le 7 mai 1954, voilà déjà trois mois que je campais avec mon équipe sur les bords du lac Titicaca, au Pérou, à 4 000 mètres d'altitude. J'avais vingt-huit ans. C'était avant Père du tourisme de masse. Le mot « ailleurs » conservait tout son sens. Nous vivions au milieu des Indiens Aymaras, pêcheurs du lac, pauvres hères en haillons qui toussaient à fendre l'âme et s'aventuraient sur l'eau glaciale avec leurs barques de roseaux. Leur village s'appelait Chimu, un hameau d'adobe et de chaume à une quarantaine de kilomètres de Puno, le chef-lieu crotté de la province, par une piste presque impraticable à l'époque. Nous y avions installé notre camp, trois tentes en carré, le camion sur le quatrième côté et au centre, flottant dans le vent du lac au sommet d'un mât tubulaire, le drapeau français, hissé chaque matin et rentré chaque soir : j'aimais mon pays et je tenais aux formes. Les autorités de Puno nous en savaient gré.
Là-haut, nous nous sentions isolés sur une île, loin de tout. C'est pour cela que nous étions venus. Jusqu'à ces nuits de la fin d'avril et du début de mai où par la puissante radio à ondes courtes du camion, enjambant la moitié de la terre, nous nous mîmes à ne plus penser qu'à cette litanie de prénoms de femmes qu'égrenaient les bulletins d'information : Éliane, Dominique, Huguette... les points fortifiés du camp retranché de Diên Biên Phu !
Et puis, le 7 mai 1954, le silence. Isabelle expira la dernière. Et moi, dans ce coin perdu des Andes, serré avec mes compagnons autour du récepteur glacé, les larmes aux yeux...
Alors que l'aube du 8 mai se levait, il se fit sur la piste qui venait de Puno un fracas grandissant de moteurs et de ferraille. Trois vieux camions militaires hors d'âge, peinant dans les fondrières sous un nuage de poussière et de grésil... En sautèrent, comme à l'exercice, douze fantassins péruviens gantés de cuir et douze marins vêtus de blanc, en armes, car Puno, sans navires de guerre, n'en est pas moins port militaire à 4 000 mètres d'altitude.
Une fois qu'ils se furent alignés, le fusil présenté à bout de bras, descendirent à leur tour des camions, des personnages d'allure grave, la tunique constellée de décorations, surmontés d'immenses casquettes chamarrées, sabre ou poignard leur battant le côté, le gouverneur de la province, le colonel commandant la place, le capitaine de vaisseau commandant la base, le colonel de la guardia civile, tous suivis d'aides de camp, et un petit homme à visage d'Indien, cravaté de noir et tenant à la main, comme un sceptre, une longue canne à pommeau d'argent : l'alcalde de Puno. Ce fut lui qui prononça le discours, quelques mots très tristes, très amicaux, très sincères : eux, les autorités de Puno, ils souffraient pour nous, Français, ils souffraient pour la France, ils étaient venus nous le dire. Le clairon de la marine sonna aux morts, à la péruvienne, tandis que tous saluaient le drapeau qu'un de mes camarades hissait au mât. Ils avaient enfilé leurs gants blancs. Ils nous serrèrent la main, émus. Après quoi tous s'en furent, et leurs camions, sur la piste, disparurent lentement, emportant leur amitié.
En dépit des circonstances dramatiques et de l'issue de cette bataille perdue, je ne me suis jamais senti aussi fier d'être français et solidaire charnellement de mon pays que ce matin-là, de façon presque sacrée. Je n'ai jamais oublié cette scène. Je doute qu'elle soit encore concevable aujourd'hui...
Jean Raspail, Le Figaro, 6 mai 2004
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Texte republié dans l'excellente compilation, réalisée par Philippe Hemsen.
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dimanche, 08 mai 2022
Une oeuvre remarquable : sauver La Chapelle Basse Mer
23:42 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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samedi, 09 avril 2022
Samedi 7 mai : Pèlerinage 2022 des Lucs-sur-Boulogne (85)
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dimanche, 06 février 2022
6 FÉVRIER 1945 : ASSASSINAT DE ROBERT BRASILLACH
Site des Amis de Robert Brasillach cliquez là
Le numéro Hors-série de Présent
consacré à Robert Brasillach cliquez là
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vendredi, 21 janvier 2022
21 janvier...
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mercredi, 22 décembre 2021
LA RÉVOLUTION IRLANDAISE
Source Terre & peuple cliquez ici
Le récit précis et détaillé de l'avènement de la République d'Irlande, il y a un siècle, des prémices de la lutte nationaliste, en 1900, à la guerre civile achevée en 1923.
Quand exactement est née l'Irlande indépendante ? Le 11 juillet 1921, quand la trêve concédée par la Grande-Bretagne met fin à la guerre d'indépendance menée par l'Armée républicaine irlandaise (IRA) ? Le 6 décembre 1922, quand le traité anglo-irlandais, négocié de part et d'autre par Michael Collins et Arthur Griffith, face à Lloyd George et Winston Churchill, aboutit à la proclamation de l'État libre d'Irlande, réunissant les vingt-six comtés du Sud, avec Dublin pour capitale, tandis que six comtés de l'Ulster restent dans le giron britannique ? Ou le 24 mai 1923, quand la guerre civile entre le jeune gouvernement indépendant et les partisans d'une véritable souveraineté, emmenés par Éamon de Valera, prend fin après onze mois d'affrontements ?
Ce débat illustre toute la complexité d'un combat national forgé dans le premier quart du XXe siècle face à une domination britannique de nature coloniale, et que ce documentaire très riche parvient à retracer en détail sans perdre le spectateur.
23:43 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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samedi, 20 novembre 2021
20 NOVEMBRE 1936 : ASSASSINAT DE JOSE ANTONIO PRIMO DE RIVERA, 20 NOVEMBRE 1975 : DÉCÈS DU GÉNÉRAL FRANCO
Mieux connaître Jose Antonio et la Phalange cliquez là
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samedi, 23 octobre 2021
Il y a 65 ans, Budapest se levait contre la tyranie communiste...
Aujourd'hui oubliée par la plupart de nos contemporains, l'insurrection nationale hongroise d'octobre 1956, il y a 65 ans, fut un événement considérable. En effet, pour la première fois depuis la division de l'Europe conçue lors de la réunion de Yalta, en 1945, un peuple se révoltait contre le système le plus criminel de tous les temps, à savoir le communisme.
Certes, la répression fut sanglante, mais cette révolution n'en demeure pas moins héroïque et exemplaire... Le Peuple hongrois, en ce mémorable automne 1956, a redonné l'espérance à tous les peuples asservis par la barbarie communiste. Quelques décennies plus tard, en novembre 1989, le mûr de Berlin s'écroulait mettant définitivement, espérons-le, fin à l'ignominie marxiste.
Ce n'est donc pas un hasard si, aujourd'hui, la Hongrie nous montre à nouveau la voie à suivre face aux nouveaux dangers, à savoir l'immigration sauvage et l'islamisation qui en découle, qui menacent la liberté et l'identité de l'Europe...
N'oublions jamais la révolte de Budapest fin octobre 1956...
Roland Hélie
Pour information :
Pour mieux comprendre ces événements, en 2016, Synthèse nationale a publié le texte intégral en deux volumes de l'étude magistrale de l'historien britannique Davis Irwing sur l'insurrection de Budapest. Il en reste quelques exemplaires que vous pouvez vous procurer de la manière suivante :
Budapest, insurrection Tome 1 cliquez ici
Budapest, insurrection Tome 2 cliquez là
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samedi, 28 août 2021
80e anniversaire de la mort d'Honoré d'Estienne d'Orves
Didier Lecerf
Il y a quatre-vingts ans, le 29 août 1941, le capitaine de frégate Honoré d’Estienne d’Orves, 40 ans, père de cinq enfants, était fusillé au Mont-Valérien, avec deux autres membres du réseau Nemrod, Maurice Barlier et Jan Doornik.
Issu d’une famille profondément catholique, de sensibilité royaliste légitimiste, acquise aux idées, aux actions du catholicisme social ; descendant des généraux vendéens d’Autichamp et Suzannet qui combattirent jusqu’au bout pour « Dieu et le Roi » ; filleul du commandant Driant (le héros du bois des bois des Caures en février 1916 et gendre du général Boulanger), Honoré d’Estienne d’Orves peut être rattaché à la droite nationale, monarchiste, catholique et sociale.
Dans le chaos de 1940, à l’heure où « l’occupation (força) les hommes à choisir explicitement leur allégeance » (Pierre Nora), cet officier de la Royale, comme beaucoup de ses camarades, fit son choix. Les valeurs transmises par les siens, sa foi chrétienne, sa conception de l’honneur, son amour de la patrie l’amenèrent, malgré la sanglante attaque britannique contre Mers-el-Kébir, à opter pour la poursuite de la lutte, sous les couleurs françaises, dans les rangs gaullistes. Pour « la libération intégrale » du pays et le maintien de « l’intégralité de l’Empire français ».
Pour autant, il ne retira pas son respect au Maréchal Philippe Pétain et ne voua pas aux gémonies ceux qui, au même moment, firent un autre choix que le sien (parmi lesquels plusieurs de ses amis, dont Paul Fontaine, directeur du cabinet de l’amiral Darlan ou Bertrand de Saussine du Pont de Gault, mort en novembre 1940 à bord de son sous-marin, au large du Gabon, après avoir tenté de couler un aviso anglais )…
Complexité et ambiguïtés de l’époque…
« Que personne ne songe à me venger. Je ne désir que la paix dans la grandeur retrouvée de la France. Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j’espère que mon sacrifice lui servira. »
Honoré d’Estienne d’Orves, 28 août 1941.
Pour mieux connaître ce sujet, lire le Cahier d'Histoire du nationalisme n°18 consacré à Honoré d'Estienne d'Orves et à la Résistance de droite cliquez ici
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dimanche, 11 juillet 2021
70 ans de Fidélité au Maréchal Pétain
Fondée le 6 novembre 1951, trois mois après la mort du Maréchal Pétain, l'ADMP œuvre depuis 70 ans pour sa réhabilitation, la révision de son procès, le transfert de ses cendres à Douaumont auprès de ses soldats.
L'association aujourd'hui présidée par Monsieur Roger Barut, au regard des contraintes sanitaires imposées par le Gouvernement, depuis deux ans, n'a pas pu rendre hommage à cette grande figure qui, en 1940, a fait don de sa personne à la France. Les dernières commémorations ont été organisées en avril et juillet 2019 dans sa maison natale de Cauchy à la Tour, dans le Pas-de-Calais et sur sa tombe en Vendée.
C'est donc avec beaucoup d'émotion que nous serons à nouveau présents à l'île d'Yeu le 25 juillet.
Soixante-dix années ont passé depuis la disparition du Maréchal. Fidèle à son héritage, I'ADMP, association apolitique, n'a jamais baissé les bras.
Ce 70ème anniversaire sera marqué par le lancement de notre site www.marechalpetain.com, par notre présence sur Facebook, par notre nouvelle version de la revue Le Maréchal, et par des stratégies de développement destinée à permettre aux jeunes, respectueux de la figure du vainqueur de Verdun, de nous rejoindre.
Toujours fidèle, toujours présente, l'ADMP tient par ailleurs à rappeler qu'elle n'a aucun lien, ni aucune filiation avec des groupuscules souhaitant s'accaparer la mémoire du Maréchal. Le Maréchal n'appartiendra jamais à des factions, le Maréchal appartient à la France et à tous les Françaises et les Français.
Nous vous donnons rendez-vous le 25 juillet à 11h00 devant l'Hôtel des Voyageurs, 31 quai Carnot, à Port Joinville. Soyez présents, soyez fidèles.
Vive le Maréchal, Vive la France.
Et aussi, à l'appel de Jeune nation :
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vendredi, 18 juin 2021
Samedi 21 août : commémoration du massacre de Montréjeau (31) en 1799
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mardi, 06 avril 2021
L’ABBÉ YANN-VARI PERROT : POUR LA FOI ET LA BRETAGNE
Youenn Caouissin
Article paru dans le n°56 de la revue Synthèse nationale.
N’en déplaise à certains, l’abbé Yann-Vari Perrot (1877-1943) fut la plus grande personnalité du « Mouvement breton » de la première moitié du XXe siècle, et de nos jours il le reste, étant donné la pénurie d’élites authentiquement bretonnes, dans tous les domaines…
L'abbé Perrot, fils d’une fa-mille paysanne léonarde, très tôt orphelin, fut élevé par un oncle et une tante, avec leurs cinq enfants, dans l’amour de la foi et de la Bretagne, et bien évidemment, dans la langue bretonne. À l’âge de 12 ans, il entre à l’Institut des Frères des Écoles chrétiennes de Guingamp, où on lui fait comprendre qu’il ne doit plus parler breton, sinon c’est la punition. Il en est ainsi dans la plupart des écoles chrétiennes, et ce, malgré les recommandations des évêques de défendre et promouvoir la langue bretonne. Mais cette interdiction l’est plus encore dans les écoles de la République. Pour le petit léonard qui n’a jusque-là parlé que breton, c’est le choc. Très éveillé d’esprit, c’est de cette interdiction que va naître sa vocation de défendre sa langue maternelle dont il perçoit les immenses richesses. Après ses années de séminaire où sa personnalité « d’entraîneur d’hommes » est remarquée par ses supérieurs, il est ordonné en juillet 1903 en la cathédrale de Quimper. C’est aussi le temps des persécutions religieuses. Le gouvernement français aux mains des anticléricaux, des francs-maçons (dont les plus beaux spécimens sont Émile Combes ou Georges Clemenceau) rejoue la Révolution française en spoliant l’Église de ses biens, en chassant les congrégations religieuses de leurs couvents, de leurs monastères, en leur interdisant l’enseignement et toute action sociale. Parallèlement, le gouvernement mène une guerre acharnée contre la langue bretonne, aussi bien à l’école qu’à l’église. Il ne lui a pas échappé que combattre la foi et la langue en Bretagne participe d’un tout. Le jeune abbé Perrot, avec ses compatriotes qu’inquiètent ces persécutions, sont dès lors décidés à rendre « coup pour coup » à cette engeance jacobine, anti-bretonne, anti-chrétienne, qui entend détruire la Bretagne. Ce sont aussi les années qui voient, avec une nouvelle génération, naître le premier Parti nationaliste breton (PNB). Dès lors, le combat breton ne va plus se contenter d’être l’œuvre d’aimables cercles régionalistes de notables érudits, se consacrant exclusivement à l’Histoire, le culturel, l’archéologie. Désormais, il va investir le terrain politique est investi. L’abbé Perrot qui se défend de se mêler de politique, surtout en tant que prêtre, sait parfaitement que les combats pour la langue, la culture bretonne et la foi ne peuvent se soustraire à ce combat, car finalement tout est politique, car l’ennemi est politique et même idéologique.
Le Bleun-Brug, un Puy du Fou avant l’heure
En 1905, au château de Kerjean en Saint Vougay, dont il est recteur, l’abbé Perrot fonde la fête du Bleun-Brug (Fleur de Bruyère). Cet événement, pour lequel il reçoit les soutiens de l’Église, de tous les notables, dont la majorité appartient à la noblesse bretonne encore très influente, mêle, loin de tout folklore, le culturel et le spirituel. L’enjeu est d’importance, car par le festif intelligent, il s’agit de rendre aux Bretons leur fierté de… Bretons. Fierté de leur langue, de leurs traditions, de leurs costumes, de leur culture, de leur Histoire dont ils ignorent tout. Parmi les personnalités qui vont promouvoir et défendre l’œuvre naissante de l’abbé Perrot, le Comte Albert de Mun qui œuvre avec La Tour du Pin à l’application de lois sociales en conformité avec la Doctrine sociale de l’Église. Justement, le programme éminemment social catholique du Bleun-Brug le séduit au point d’en accepter la présidence d’honneur, et de le défendre jusque dans l’enceinte du Palais Bourbon. C’est ainsi que jusqu’en 1914, le Bleun-Brug va aller de succès en succès, et être un événement vraiment populaire.
Août 1914, c’est la guerre, la mobilisation générale. Un monde s’apprête à disparaître, mais personne ne le sait. Toute l’œuvre de reconquête de l’âme, de la culture bretonne qu’a suscité en 10 ans le Bleun-Brug est anéantie ; l’abbé Perrot est contraint de suspendre la publication de sa revue Feiz ha Breiz qui était « La Voix du Bleun-Brug et de la renaissance bretonne ».
L’abbé Perrot est mobilisé. La République, qui n’a de cesse de diffamer, de persécuter les prêtres, est bien aise de les mobiliser pour sa défense, et le clergé breton paiera un lourd tribut du sang dans cette boucherie européenne. Comme beaucoup de ses confrères, l’abbé Perrot remplira sans hésiter, en tant qu’infirmier-brancardier, ses devoirs et sera le compagnon d’infortune de ses compatriotes si nombreux à se faire tuer pour les « valeurs de la République ». Il va même se comporter en héros, n’hésitant pas, au risque de sa vie, à prendre la place d’un père de famille qui était envoyé en mission au cœur du front et avait toutes les chances d’y laisser sa peau. Pour ce sacrifice risqué, mais réussi, l’abbé Perrot sera cité à l’Ordre de la Nation et recevra la Croix de guerre du combattant et la Médaille militaire Interalliée de la Victoire. Plus tard, à ceux qui l’accuseront par son militantisme breton de nourrir et diffuser un « esprit anti-français », il n’hésitera pas à mettre sous le nez de ses accusateurs ses états de service au front.
Une société bretonne totalement bouleversée
En quatre années de guerre, la société bretonne a été plus bouleversée que par les quatre siècles d’union à la France. De retour du front, l’abbé Perrot ne reconnaît plus la Bretagne qu’il avait laissée quatre ans plutôt ; tout a changé : les mentalités, les habitudes, l’habillement où domine chez les hommes l’affreuse casquette prolétaire qui a remplacé l’élégant et fier chapeau breton, et chez les jeunes filles et les femmes, ce n’est guère mieux. La langue bretonne, les traditions ont partout reculé, y compris à l’église. La guerre a accéléré la francisation des Bretons. Désormais, beaucoup, fiers de leur nouveau statut de héros de guerre, ne se considèrent plus que comme français et tournent le dos à la société bretonne d’avant, incarnée par le costume ou la langue. C’est dans ce contexte d’une société blessée au cœur, où domine les veuves, les orphelins, les mutilés, que l’abbé Perrot va relancer son Bleun-Brug, sa revue Feiz ha Breiz. Il peut toujours compter sur les notables qui le soutenaient avant la guerre, mais leur influence a beaucoup diminué. La guerre a aussi porté un coup fatal à la petite noblesse bretonne, au clergé, et le combat breton s’annonce difficile. Bien que les Bretons, les prêtres, se soit montrés exemplaires au front, le gouvernement français, sans reconnaissance, va reprendre sa guerre contre tout ce qui est breton. Ce sera la célèbre insulte aux Bretons du député De Monzie : « Pour l’unité de la France, la langue bretonne doit disparaître ! », parfait résumé de l’entreprise d’acculturation menée par la France républicaine, jacobine, maçonnique.
De 1920 à 1943, malgré bien des difficultés, des oppositions de toute nature, l’œuvre du Bleun-Brug va, comme avant-guerre, aller de succès en succès, et c’est bien pour cela qu’il va être l’objet d’attaques constantes visant à entraver sa marche en avant. Si l’abbé Perrot peut compter sur le sotien de sa hiérarchie, ce soutien est néanmoins un frein car le regard que l’Église porte sur la question bretonne diffère de celui de l’abbé Perrot, non sur le fond, mais sur la forme : la vision de l’Église est culturelle, celle de l’abbé Perrot est franchement nationaliste, d’où les conflits continuels avec son évêque, Monseigneur Duparc, et plus encore avec son vicaire général, Joncour.
En 1930, pour « calmer » les ardeurs nationalistes de l’abbé Perrot, son évêque le nomme recteur de Scrignac. Cette commune rurale des Monts d’Arrée, entièrement déchristianisée, est un fief communiste, tant et si bien qu’on l’appelle « la montagne rouge » ou encore « la petite Russie bretonne ». Cette nomination en un lieu où l’Église est haïe est indiscutablement une sanction pour l’abbé Perrot, et va se révéler par la suite être lourde de conséquences.
Quoi qu’il en soit, cet exil, loin de calmer les ardeurs bretonnes de l’abbé Perrot, va au contraire décupler son zèle combatif. L’abbé va faire de son presbytère de Scrignac un « haut lieu du nationalisme breton et de la culture bretonne », où va se retrouver toute une jeunesse militante, non seulement bretonne mais aussi des autres pays celtiques. L’abbé Perrot est un prêtre rassembleur, il a en horreur les querelles stériles entre Bretons qui militent pour la même cause, la Bretagne, et tout le monde se le tient pour dit. Il est intransigeant sur deux points non négociables : la Foi et la Bretagne, sa devise-programme pour le relèvement de la Bretagne n’est-elle pas Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne).
Historien, poète, musicien, dramaturge, linguiste, bâtisseur
C’est sur plusieurs fronts qu’il va mener son combat, car pour le relèvement de la Bretagne tout se tient. Il est donc indispensable de prendre en compte tout ce qui fait l’âme de la Bretagne : son histoire, (le plus grand des défauts des Bretons étant, par la faute de la République, d’ignorer qu’ils ont aussi une histoire), sa culture (chants, musique, littérature, et bien évidemment la langue qu’on lui avait interdit de parler quand il était jeune. Ses Bleun-Brug sont l’occasion de défendre, de promouvoir tous les tous les aspects de l’identité bretonne, par la culture, le théâtre… Ces années d’entre-deux-guerres sont extrêmement riches en initiatives, grâce à des associations comme les Seiz Breur (les sept Frères) ou An Droellen (la Spirale) qui regroupent ce qu’il y a de meilleur dans l’artisanat, l’art breton. Le mot d’ordre est alors que tous ce qui se crée soit source de beauté, de sacré et puise aux racines les plus profondes de l’âme, de la culture bretonne, celte.
L’abbé Perrot est aussi un prêtre bâtisseur. À son époque, le patrimoine architectural breton, qu’il soit religieux ou profane, est dans un état très proche de la ruine, et porte toujours les stigmates du vandalisme des sans-culottes. Son rêve : effacer toutes les plaies de la Révolution en restaurant églises, chapelles, calvaires, manoirs.
C’est dans cet esprit qu’en 1935, dans les ruines de l’abbaye de Landévennec, il lance le projet de la reconstruire. Ce rêve, il n’en verra pas l’aboutissement car il ne deviendra réalité qu’en 1953, Aujourd’hui, si ce lieu de culte est ressuscité, c’est grâce à l’abbé Perrot. Malheureusement, celui-ci en a été bien mal récompensé : son intervention est totalement occultée et l’abbaye, gagnées aux lubies conciliaires, progressistes et apatrides, ne perd pas une occasion de trahir l’idéal breton qui lui a permis de renaître.
Le chef-d’œuvre de l’abbé sera la reconstruction de la chapelle Notre-Dame de Koad-Kéo en Scrignac, elle aussi ruinée par la Révolution, rebâtie dans un style néo-breton, mais en fidélité aux racines architecturales de l’esprit celte. Il avait encore bien des projets, comme repeupler toutes les niches intérieures et extérieures des églises et chapelles, des statues de saints abattues par les sans-culottes. De quoi donner du travail aux granitiers et sculpteurs durant toute leur vie, tant ces niches se comptent par milliers. Il voulait aussi ériger au sommet du Menez Home, qui domine la Baie de Douarnenez, une gigantesque statue (17 mètres de haut) de Sainte Anne. Mais, comme la Première Guerre mondiale, la Seconde va réduire à néant ces autres vingt années de luttes, et rendre irréversible la francisation, la laïcisation de la Bretagne.
Défenseur de l’école chrétienne, contre toutes les idéologies
L’abbé Perrot sait parfaitement que le combat breton se situe aussi, et d’abord, au niveau de l’enseignement. La République et ses « Hussards » le savent aussi et emploient tous les moyens pour déraciner les petits Bretons. Dans ce combat, l’abbé Perrot a le soutien de sa hiérarchie, mais est trop souvent contré par des confrères, des religieuses que séduisent les idées modernistes en embuscade. Une phrase résume sa pensée, phrase d’une grande actualité, tant pour la France que pour toutes les nations d’Europe, à l’heure où les mondialistes s’efforcent de déraciner leurs jeunesses : « Il y a des écoles où l’on enseigne à renier Dieu. Dans presque toutes on leur apprend à renier leur patrie. Est-il un crime plus grand que de dresser un peuple à ne pas croire en Dieu, à ne pas croire en la patrie ? », constat d’une grande actualité, tant pour la France que pour toutes les patries d’Europe où les mondialistes s’efforcent prioritairement de déraciner leurs jeunesses.
Dès le début de son sacerdoce, il va se faire connaître comme un farouche ennemi de toutes les idéologies anti-chrétiennes qui ont en germe le mondialisme niveleur des patries : franc-maçonnerie, laïcisme, jacobinisme, progressisme, qu’il soit laïque ou « chrétien », communisme... De ce fait, il va se faire beaucoup d’ennemis. Il dérange d’autant plus que tous les Bretons conscients de leur identité le reconnaissent comme chef et « père spirituel ». Toute l’engeance anti-chrétienne, anti-bretonne a reconnu dans le recteur de Scrignac l’homme à abattre. Chateaubriand disait : « La Révolution justifiait ses crimes par des calomnies pour faire ensuite de ses calomnies le prétexte de ses crimes ». C’est exactement à quoi vont s’employer ses ennemis. La Seconde Guerre mondiale, l’Occupation, la Résistance vont offrir autant d’occasions de passer à l’acte. Éliminer l’abbé Perrot, et du même coup décapiter le mouvement breton devient une urgence. Ce sera chose faite à la « Libération ». C’est bien parce qu’il s’opposait à toutes les forces destructrices des patries et du christianisme qu’il est assassiné en 1943. Or, de nos jours, ces forces révolutionnaires continuent de poursuivre de leur haine Yann Vari Perrot. Ainsi, en avril 2018, soixante-quinze ans après le meurtre, sa tombe ainsi que la chapelle Notre-Dame de Koat-Keo, à Scrignac, ont été profanées (croix celtique renversée et tags « antifas »). Puis, en juillet 2019, trois mois après Notre-Dame de Paris, la chapelle a été la proie d’un terrible incendie…
L’abbé Perrot va être accusé de collaboration avec l’occupant, une accusation facilitée par la présence d’une petite Kommandantur dans son presbytère. La publication dans sa revue, Feiz ha Breiz du massacre de Katyn qu’il attribue aux Soviétiques, sa dénonciation des bombardements criminels des villes bretonnes, françaises, allemandes signent en quelque sorte son arrêt de mort. Il justifie son article sur Katyn par le fait qu’il ne veut pas que les forêts bretonnes deviennent de nouveaux Katyn en cas de victoire des Rouges, Mais ce que les communistes ne pardonnent pas à l’abbé Perrot, c’est qu’il est parvenu, malgré bien des épreuves, à ramener à Dieu une grande partie des Scrignaciens, à les détourner du communisme. Il était donc urgent d’en finir avec un curé qui ne se contentait par de dire la messe et de confesser, comme ses confrères et qui avait l’outrecuidance de donner une conscience bretonne aux Bretons, à la jeunesse.
En septembre 1943, un « tribunal » se réunit à Scaër, et des juges autoproclamés décident la mort de l’abbé, « convaincu d’avoir dénoncé des patriotes aux Allemands ». Le 12 décembre 1943, jour de la Saint Corentin, l’abbé Perrot s’en va dire la messe du saint dans la chapelle Saint Corentin de Toul ar Groaz qu’il a restaurée treize ans plus tôt. Sur le chemin du retour, en compagnie de son petit enfant de chœur, son assassin, Jean Thépot, désigné pour exécuter la sentence, l’attend, révolver au poing. Il est midi. Deux coups de feu retentissent dans la campagne. L’abbé, mortellement atteint, tombe, exactement au même endroit et dans les mêmes circonstances (tout en marchant il disait son chapelet) que son prédécesseur, l’abbé Klaoda Jegou, abattu en 1797 par les sans-culottes. Il va agonir sur le bord de la route, dans son sang, la boue et le froid, durant trois heures, sans secours, sinon celui de sa servante Anna Le Douce, accourue, qui pleure et le sert dans ses bras. C’est seulement vers 15 heures que, prévenus, les Allemands viennent le chercher et l’emmener au Presbytère où il décédera à sept heures du soir.
La nouvelle de son assassinat est un choc terrible pour l’ensemble du mouvement breton, pour tous les nationalistes qui viennent de perdre leur Père. Les communistes n’ont pas frappés au hasard, mettant ainsi en place un engrenage répressif irréversible. Les obsèques de l’abbé Perrot attirent à Scrignac toute l’élite bretonne, et bien des personnalités du monde celtique ; elles sont présidées par Monseigneur Duparc, et leur solennité est digne des obsèques d’un « Prince de l’Église », d’un chef d’État, et surtout du martyr, du saint qu’il est devenu par son sang versé pour la Foi et la Bretagne. La cérémonie a lieu sous haute surveillance allemande, car les maquisards communistes ont fait savoir leur intention de tuer tous ceux qui seraient présents, l’occasion étant trop belle pour en finir avec le mouvement nationaliste breton.
Le 27 janvier 1944, en l’église Saint Germain de Rennes, le Comité Consultatif de Bretagne dont était membre l’abbé Perrot fait célébrer une messe solennelle de Requiem. Comme à Scrignac pour les obsèques, toute l’élite culturelle et politique bretonne est présente, ainsi que divers corps constitués. Monsieur Abel Bonnard, ministre de l’Éducation nationale, a tenu au nom du gouvernement à s’y faire représenter. Cet hommage réaffirme l’aura indiscutable de l’humble recteur de Scrignac.
Un sacerdoce exemplaire
Ses ennemis, certains confrères, parfois sa hiérarchie et des amis lui ont reproché de « sacrifier son ministère à ses combats bretons ». Ce reproche injuste le faisait pleurer et entrer dans une sainte colère. Il répliquait qu’il était « Soldat du Christ avant tout ». Sa de-vise Feiz ha Breiz en témoignait : la Foi d’abord, la Bretagne ensuite, mais pour lui, il n’y avait pas de problème car les deux était indissociables. La Bretagne ne pouvant être véritablement bretonne qu’en étant chrétienne, alors elle serait. L’abbé Perrot avait pour souci la jeunesse « sa plus belle couronne ». Pour lui, la défense du mariage, de la famille nombreuse, cellule sacrée du pays, garante de son avenir, était un combat d’urgence, face aux menaces des lois mortifères de la République. Il aimait la beauté, le sacré d’une belle liturgie qui élève l’âme vers Dieu et ancre l’homme dans la foi. L’abbé Perrot était un prêtre exemplaire, un monument d’humilité et de charité, calquant tout son sacerdoce sur l’exemple des saints bretons dont il était un grand spécialiste. En cela, il fut, et il reste le modèle parfait du prêtre au service de son peuple, comme le fut le prêtre polonais, le père Jerzy Popieluszko, assassiné par les communistes en octobre 1984, et pour les mêmes raisons puisqu’il disait que « son cri était celui de sa patrie ». Le cri de l’abbé Perrot fut aussi « le cri de sa patrie bretonne » menacée dans toute son identité par cette République apostate, niveleuse des petites patries. Perrot, Popieluszko, deux prêtres témoins de la barbarie communiste.
Malheureusement, les Bretons et l’Église ignorent l’abbé Perrot, perpétuent la doxa communiste, alors que les Polonais ont reconnu le Père Popieluszko comme héros, et surtout comme martyr et saint. Nous pouvons affirmer que si la Bretagne avait suivi la voie que lui montrait l’abbé Perrot, à savoir une fidélité sans failles à ses racines bretonnes, chrétiennes, elle ne serait pas aujourd’hui le clone d’une France décadente, submergée, au bord de la disparition. L’abbé Perrot disait en 1930 que « Si la France est tombée si bas, c’est parce qu’en elle, depuis la Révolution, toutes les vertus chrétiennes se sont éteintes les unes après les autres, et qu’elle risque de ne plus s’en relever ».
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mardi, 29 décembre 2020
L'Institut Iliade commémore les 2500 ans de la Bataille des Thermopyles
À l'occasion des 2500 ans de la bataille des Thermopyles, l'Institut Iliade rend hommage aux 300 Spartiates qui ont défendu, au prix de leur vie, l'Europe contre des envahisseurs venus d'ailleurs. Affiche "Thermopyles : 2500 ans" cliquez ici
Cette affiche représente l'un de ces valeureux guerriers, aux portes de notre continent, prêt à protéger coûte que coûte, son peuple et sa civilisation.
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mardi, 15 décembre 2020
La Bataille de Poitiers (732)
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vendredi, 20 novembre 2020
20 NOVEMBRE : JOSE ANTONIO PRIMO DE RIVERA ET FRANCISCO FRANCO
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