samedi, 26 janvier 2013
Florence par-ci, Cassez par-là… Caramba ! Vivement que cela cesse !
de Philippe Randa
Ce fut le show médiatique de la semaine. Il fallait bien en trouver un de remplacement, puisque les journalistes sont interdits de fouinage au Mali où nos soldats sont engagés, aux côtés des comiques-troupiers de l’armée nationale, contre les djihadistes, heureux bénéficiaires des armes récupérés dans les entrepôts de feu le colonel Khadafi ou directement reçues de notre pays pour leurs convenances personnelles.
Ce fut donc du « Florence » par-ci, du « Cassez » par là, elle-même en « live » ou par papa et maman interposés, ou encore par son avocat ou par l’actuel ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius en attentant qu’entrent en scène – ce qui ne fut pas long – Madame Trierweiler et son président de compagnon…
De leurs côtés, quelques ténors de l’opposition UMP essayèrent tant bien que mal de rappeler que Nicolas Sarkozy s’était engagé, lui aussi, en son temps, pour la Française… Mademoiselle Cassez ne manqua pas de le rappeler sitôt sa libération confirmée.
Quoi qu’on puisse lui reprocher, on lui reconnaîtra qu’elle n’est pas une ingrate… et qu’elle ne lésine pas ses remerciements, passionnés, émus et répétitifs, larges sourires et yeux brillants de gourmandise, à l’intention de tous ceux qui ont été à ses côtés durant toutes ces années.
Dont acte.
Dont acte également que le matraquage médiatique pour convaincre l’opinion française de son innocence a été de force 8, ce qui sur l’échelle de Beaufort indique « Ouragan ou bombe météorologique » dont les « effets à terre » sont des « dégâts très importants de l’ordre de la catastrophe naturelle. »
Catastrophe naturelle, n’exagérons pas ; tout juste une bouffonne indécence politico-médiatique. Une de plus !
Que Florence Cassez ait été victime d’une mascarade judiciaire sur fond de manipulation politique, policière ou maffieuse, voire des trois, on peut le concevoir si on se fit à ses déclarations, aux aveux récusés de certains témoins l’ayant accusée, aux intérêts électoraux de quelques dirigeants locaux voulant ainsi prouver leur détermination dans la lutte contre la criminalité – et plus particulièrement contre celle liée aux enlèvements de personnes, véritable fléau national – aux présomptions de corruption touchant autant la police que la justice ou la classe politique et, in fine, aux responsabilités de certains protagonistes à commencer par le frère de Florence Cassez, à la tête d’une entreprise d’équipement médical au Mexique, associé à « un certain Eduardo Margolis, un Mexicain d’origine judéo-libanaise, représentant de nombreuses sociétés israéliennes au Mexique dont des entreprises d’armement et d’équipement pour les forces militaires et policières. Il est également propriétaire de sociétés de protection et de surveillance à Mexico. »(1)
Ne faisons pas abstraction de tout cela… mais pas non plus que mademoiselle Cassez a été la maîtresse avouée d’Israel Vallarta Cisneros, kidnappeur en chef de la bande des « Zodiaque » (« Los Zodiaco »)… Un brave gars qui a reconnu après son arrestation dix enlèvements et un meurtre ; elle vivait toujours en sa compagnie ou tout au moins à sa proximité lors de son arrestation.
Aventure sentimentale et plus pour cause d’affinité certaine qui ne fut pas sans importance puisque fifille présenta son exotique et atypique amant à ses parents lors d’une de leur visite au Mexique.
Alors, de deux choses l’une : soit l’incontestablement séduisante Florence peut postuler à un premier prix de « gourdasserie » pour ne pas avoir deviné, des mois durant, à quelles activités se livrait son chevalier-baisant, soit elle était au mieux complice passive, au pire complice tout court.
La Justice mexicaine a tranché en abandonnant toutes charges contre elle et en la laissant rentrer en France immédiatement. Sans doute davantage pour en finir avec un dossier sali par ceux qui l’avaient instruit que pour véritablement blanchir l’intéressée. Rien ne les empêchait d’énoncer clairement son innocence dans leur verdict… ou de réclamer un nouveau procès. Ils ne l’ont pas fait.
Dont acte également. Cela aurait sans doute rajouté de la polémique à la polémique, ce dont plus personne ne semble vouloir désormais.
Mais de là à accueillir Florence Cassez comme une héroïne, une star oscarisée digne d’une méga-production hollywoodienne, à la faire accompagner par le ministre des Affaires Étrangères en exercice et à la recevoir à l’Élysée… au nom de quoi, tout de même ?
Florence Cassez, que l’on sache, n’est pas allé au Mexique pour servir les intérêts supérieurs de la Nation… Ses déboires ne sont pas dûs à la France… Son seul fait d’armes aura été de s’envoyer en l’air avec un criminel et de la plus méprisable catégorie encore. En parfaite idiote ou en femelle machiavélique. Au choix.
Le chroniqueur Nicolas Gauthier, ancien directeur de Flash infos magazine, a justement remarqué : « Florence Cassez : ce n’est pas Jeanne d’Arc non plus ! »(3)
C’est le moins qu’on puisse observer, alors que l’Élysée et le quai d’Orsay actuel et en l’occurrence, « cela a été Grands Guignol’s parade. »
Ne serait-ce que pour la mémoire des victimes de la bande des « Zodiaque », voire pour les deux milliers de soldats engagés aux mêmes heures contre les « Fous d’Allah », ce n’était peut-être guère approprié !
Pour le moins…
Enfin, les pires choses, comme les meilleures, ont une fin…
Caramba ! Ne plus entendre parler de Florence Cassez sous peu – un show médiatique en chasse un autre – ne sera pas le moindre de nos soulagements.
Notes
(1) http://fr.wikipedia.org… Citons également le site Francetvinfo cliquez là : « Le business tourne bien mais il a un associé douteux dans sa boîte vendant des produits parapharmaceutiques : Eduardo Margolis. “On le dit à la fois proche du pouvoir et lié aux cartels de la drogue”, dit-elle. L’homme s’est diversifié dans un tas de branches différentes, mais notamment dans la sécurité. Les deux associés finissent par se séparer et ça ne se passe pas bien. Dans un entretien au site internet destiné aux Français de l’étranger Le Petit Journal, Sébastien Cassez affirme avoir “reçu des menaces de mort et de kidnapping sur nos enfants, par téléphone”. »
(2) Boulevard Voltaire cliquez là, 24 janvier 2013.
NDLR SN : lire aussi sur ce sujet le site de Franck Abed cliquez ici
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jeudi, 24 janvier 2013
Changement : ceux pour qui « ça l’fait » et ceux pour qui « ça l’fait toujours pas »...
La chronique
de Philippe Randa
Tout change pour que rien ne change ? Le changement annoncé maintenant et impatiemment attendu par ceux qui y ont crû – si, si, des électeurs hollandistes y ont sincèrement crû, nous assure-t-on– semble être de mise. Dans l’enseignement, en tout cas. La preuve par la grève de ce jour à Paris à l’appel des syndicats d’enseignants s’insurgeant contre les nouveaux rythmes scolaires, avec entre autre, le retour en classe le mercredi matin. Le rajout d’une demi-journée hebdomadaire permettant de passer à 180 jours de classe par an contre 144 actuellement.
Ceux qui votaient « à gauche » en espérant moins de grèves en sont pour leurs bulletins de vote. On ne peut vraiment plus se fier à rien, ni à personne !
Une fois de plus, on ne comprend pas bien de quoi il est question, étant entendu que « dans l’intérêt de l’enfant, tout le monde s’accorde sur la nécessité de revenir à la semaine de 4,5 jours dans le primaire. Les journées d’école sont trop chargées, l’année trop courte, ce qui ne favorise pas les apprentissages »(1)…
Alors quoi ? Alors « des résistances apparaissent en raison d’intérêts divergents (enseignants, parents, élus, patronat…) »… Soit, mais quels « intérêts divergents » ?
« Nous sommes favorables à une remise en question du rythme de la semaine, voire de l’année, à condition qu’il y ait une vraie concertation sur le sujet. Pour nous, l’urgence est dans la refonte des programmes et la manière dont on enseigne. Alors seulement découlera la question du rythme », martèle Pauline Laby-Le Clercq, enseignante en primaire et responsable de la section parisienne de l’Unsa, syndicat plutôt réformiste qui lui-même appelle à la grève.
Soit, en – mauvais, mais plus compréhensible – français dans le texte : « Faut qu’on cause ! »… Beaucoup et sans se presser, soit le mot d’ordre bien connu de l’enseignant post-soixante-huitard type : « Pas trop vite le matin, lentement l’après-midi et jamais pendant les pauses café… »
« Comme une majorité de Français, nous avons voté pour ce gouvernement, reconnaît Jérôme Lambert, Secrétaire départementale de Paris du Snuipp-FSU. Aujourd’hui, nous sommes déçus. Si la Refondation de l’école comporte des avancées, elle est un miroir aux alouettes, car ad minima. Contrairement aux promesses faites, elle ne permettra pas de passer de la massification de l’enseignement à sa démocratisation. »
Ah ! l’enjeu est « démocratique », et là ! Évidemment, si la démocratie est en jeu, il y a péril en la demeure, on s’en doute ! On conçoit mieux l’urgence de la grève d’aujourd’hui…
Le Snuipp-FSU propose pour sa part de prendre « une année de débat public », rien de moins… car il y a des urgences qui impose de prendre son temps… et généralement, pour le syndicaliste français qui se respecte, à exiger plutôt celles-ci sur le temps de travail… afin de « … recréer et donner des moyens aux Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), baisser les effectifs afin de permettre un travail en petits groupes, former les enseignants… »(2)… et toutes ces sortes de choses en attendant l’été et les sacro-saints mois de juillet et août que nul enseignant qui se respecte ne saurait, évidemment, sacrifier, démocratie en péril ou pas !
Ces enseignants, à l’évidence, n’en veulent pas du « changement maintenant » promis par François Hollande. Et pour plus tard, gageons que ce sera sans doute encore trop tôt…
Reste aux parents concernés par l’éternel problème de savoir ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leur progéniture durant cette journée de « sauvetage de la démocratie »… Pour eux, pas de changement.
Notes
(1) Cliquez ici, KJ avec Hélène Chauwin.
(2) www.lavie.fr.
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dimanche, 13 janvier 2013
Mariage, Manif et « Affaire » pour tous !
La chronique de
Philippe Randa
Décidément, on n’est jamais à l’abri d’une surprise en politique. Bonne ou mauvaise, c’est selon… Qui eût crû que le projet de loi autorisant le mariage entre homosexuels provoquerait autant de divisions dans l’opinion ?
On se croirait revenu à l’époque de « L’Affaire », soit entre 1894 à 1906, une douzaine d’année qui bouleversèrent la société française… Alors en cause, Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française condamné pour haute trahison dont l’innocence est désormais sinon admise par tous, du moins jugée obligatoire pour tous sous peine de subir les foudres du politiquement correct.
Gageons que le barouf du passage autorisé devant monsieur le maire de « deux messieurs ou de deux madames » ne durent pas autant. L’époque a changé et, audimat oblige, il faut toujours du nouveau pour capter l’attention du citoyen et engranger les recettes publicitaires.
Le « mariage pour tous » sera donc sinon digéré par tous, du moins quasiment oublié par le plus grand nombre d’ici l’été, voire même le printemps, sans doute.
Mais pour l’heure, il chauffe l’opinion qui a en a bien besoin en ce week-end où la température a brusquement chuté et rappelé que nous sommes tout de même en hiver.
Oui, c’est étonnant comment un tel projet de loi, censé ne concerner qu’à peine 6 % d’environ 6 % de la population(1) si l’on se fie aux chiffres des couples homosexuels actuellement « pacsés »(2) a pris une telle ampleur.
Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, dit l’adage populaire… Quoique le cœur, en l’occurrence…
Quoiqu’il en soit, remarquons tout de même que si, pour certains, c’est l’heure de la gloire médiatique, pour d’autres, c’est le taux d’emmerdements maximums qu’ils n’avaient pas vu venir.
Il y a d’abord ceux que « l’Affaire » du mariage pour tous a projeté sur les devants de la scène…
Frigide Bardot, jusqu’alors connue des seuls lecteurs des facétieuses publications du groupe Jalons et apprécié pour cela à juste titre, se retrouve figure de proue du mouvement, du moins dans la rue… Nouvelle Jeanne d’Arc moderne dont l’incontestable dynamisme déjanté entraîne derrière son étendard une foule aussi impressionnante que fort disparate d’homosexuels, de musulmans… et de catholiques, religion dont elle se revendique elle-même, mais de stricte obédience vaticane.
Les catholiques plus méfiants à l’égard de l’actuel successeur de Pierre et de ses derniers prédécesseurs, se regroupent, eux, au sein de l’association Civitas… dont on n’a jamais tant parlé qu’à cette occasion et pour cause : il faut un épouvantail aux médias qui ne se gênent pas pour les accuser de tous les maux possibles et fantasmés, notamment d’avoir l’outrecuidance de ne pas se laisser insulter et perturber par les hystériques en petites culottes du mouvement Femen.
Assistera-t-on d’ailleurs, en ce dimanche très froid de janvier, à un lâcher de Femen ? Cela prouverait alors que ces dames n’auraient pas froid aux nichons…
Mais à part Jeanne Frigide, Civitas et les Femen, il est clair que « l’Affaire » embarrasse plutôt tout le monde…
En premier lieu l’actuel gouvernement qui doit être obsédé par le précédent de 1984 et la mobilisation du projet de loi Savary qui avaient vu 1 million trois cent milles Français battre le pavé et faire reculer François Mitterrand qui, échaudé, retira le projet de loi.
Certes, le gouvernement Ayrault est revenu sur la quasi-totalité des promesses du candidat Hollande à la présidence de la République… Reste ce projet de loi dont il semblerait que tout le monde ne se foute pas… Si même ça, il n’était pas capable de le faire passer, il courait certainement le risque de rester pour la postérité un authentique gouvernement de… enfin, de gens comme ça, quoi ! Même et surtout aux yeux de leurs électeurs ! La honte !
Mais l’opposition UMP n’en tire pas pour autant avantage. Au contraire !… Déjà divisée par un combat de sous-cheffaillons et des élections internes où le ridicule l’a disputé au grotesque, il apparaît que même sur ce sujet de société, une fracture existe…
Tout comme au Front national où sa présidente n’a pas vu plus loin que le simple bon sens en déclarant que « l’Affaire » était « … devenue une grossière tentative de récupération politicienne et d’enfumage sociétal de la part de l’UMP et du PS », affirmant que cette manœuvre était avant tout « destinée à détourner l’attention des Français des questions urgentes ».
C’était oublier qu’il y a des évidences dont tout le monde se moque et qui semblent même dangereuses à énoncer lorsque la passion l’emporte.
Il semblerait donc que la majorité de la classe politique souhaite ardemment que l’on passe à autre chose… et rapidement.
Reste à savoir ce qu’une majorité de Français en pense désormais… On en aura sans doute un petit aperçu ce dimanche soir avec la comptabilisation des manifestants.
Sinon, il y a quoi à la télé ce soir ?
Notes
(1) « Une certaine littérature pro-homosexuelle affirme qu’entre 3 et 10 % de la population sont gays, alors que les statistiques les plus récentes et les plus fiables aux États-Unis aujourd’hui atteignent à peine le chiffre inférieur du pourcentage précédent. Pendant ce temps, les derniers chiffres les plus fiables en Grande-Bretagne montrent que seulement 1 % des hommes et moins d’une femme sur 200 ont eu une expérience homosexuelle quelconque, alors que seulement 0,4 % des hommes et 0,1 % des femmes revendiquent être exclusivement homosexuels dans leur pratique », Wellings, K. et al Sexual Behaviour in Britain, p.183.
(2) Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009. Tout ça pour ça ! (Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011)
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samedi, 05 janvier 2013
Affront fait au pays des devoirs du contribuable...
La chronique de
Philippe Randa
Le 21 décembre dernier, on a échappé à la fin du Monde. On n’avait malheureusement pas échappé à toutes les « catastrophes ». Ne venait-on pas de prendre celle de l’annonce du départ de Gérard Depardieu de la France en pleine figure ? Bon, mais c’était alors simplement outre-quiévrain. Une simple histoire belge, en quelques sortes. Généralement, elles sont ou se veulent drôles ; celle-ci était simplement grinçante dans un pays où l’on ne plaisante guère, plus qu’ailleurs et pour cause ! avec la fiscalité.
D’autant que le « cas Depardieu » n’était qu’un de plus : périodiquement, un « riche », voire surtout très riche, décide d’aller poser ses valises en un lieu plus propice à sauvegarder ses économies gagnés à la sueur de son front ou pas d’ailleurs. Il le fait généralement en catimini, même si peu échappe à la sévère vigilance des médias qui n’aiment rien moins que de les livrer aussitôt en pâture à l’opprobre citoyenne.
On assiste alors à des déclarations paniquées des intéressés, jurant que ce n’est pas pour des raisons fiscales qu’ils désertent – ou tentent de déserter – notre cher hexagone, mais pour la beauté des paysages et la douceur des climats du nouveau pays de leur choix. Certains rebroussent chemin, honteux qu’on ait pu les soupçonner de quelque ladrerie de leur part. Les autres font le « gros dos » en attendant que l’orage médiatique se tasse et se font oublier, ce qui s’avère assez rapide généralement.
Mais avec Gérard Depardieu, point de repentance, point de honte, point de retour (du moins immédiat) après le coup de sifflet des sourcilleux gardes-chiourme du politiquement correct : s’il part, c’est pour ne pas se faire plumer. Il le dit haut et fort et quand un Premier ministre sort de sa torpeur habituelle en le traitant de « minable », l’acteur enfile son costume d’Obélix pour le catapulter illico, d’un énorme coup de sa panse éléphantesque, dans les airs.
Le « minable » s’est rebiffé, tel que l’a si bien écrit Dominique Jamet dans sa chronique hebdomadaire du site Boulevard Voltaire.(1)
La suite est encore plus « hénaurme » ! Le président russe Wladimir Poutine a signé un décret lui accordant la nationalité russe et l’acteur l’a remercié dans une lettre ouverte en déclarant son amour pour la Russie, son admiration pour la démocratie au pays des Ivans et pour son président exemplaire.
La France, pays auto-proclamé des Droits de l’Homme, n’en revient pas d’autant d’insolence.
Le gouvernement français n’en finit plus, lui, de lécher toutes les gouttes du calice jusqu’à la lie. Il a l’habitude, notez : l’année passée, il avait déjà dû ingurgiter la fin des hauts fourneaux de Florange. En moins d’une année de règne, il frôle la cuite sévère. Messieurs Hollande et Ayrault ont dû fêter Noël à l’Alka-selzer.
Mais avaler la pilule et surtout la faire passer ensuite aux électeurs, nos politiciens en ont l’habitude. C’est même là où ils excellent le plus.
Plus rude est l’affront pour les tenants du politiquement correct qui ont l’habitude, eux, d’être crains et obéis au doigt et à l’œil, le petit doigt sur la couture, à la moindre sommation de repentance de leur part…
D’autant que l’opinion publique ne semble pas vraiment condamner l’acteur. Au contraire… La France d’en bas, celle qui est non seulement aussi majoritaire que trop silencieuse, qui se « lève tôt » et crache sans cesse au bassinet des dépenses publiques et de l’assistanat généralisé, ne se montre guère vindicative contre la star du 7e Art.
Il y a ceux qui lui pardonnent tout parce que c’est un artiste qui les fait rêver et qu’il faut accepter, comme l’écrit encore Dominique Jamet que « le mérite, ou le talent d’un homme, le prestige ou le rayonnement appellent des ménagements particuliers », ceux qui espèrent qu’après ce « couac » fiscal, les socialistes cessent, au moins momentanément, leurs folles augmentations d’impôts, ceux qui suivent encore le bon sens populaire et se disent qu’en tout état de cause, il vaudrait mieux retenir pour leur propre confort un richissime Gérard Depardieu que laisser entrer en France des dizaines de milliers d’Affamés du Tiers-Monde supplémentaires chaque année… et il y a les 2,8 millions de personnes au chômage(2) qui, de toute façon, ne voient pas ce que le départ de Gérard Depardieu va changer à leur sort…
Mais « l’affaire Depardieu » semble désormais ouvrir une nouvelle boîte de pandore, au-delà des basses considérations fiscales, puisque Brigitte Bardot menace à son tour de demander la nationalité russe à Wladimir Poutine dans l’espoir de sauver deux éléphantes du cirque Pinder risquant d’être euthanasiées.
Et Brigitte Bardot, qu’on l’apprécie ou non, n’est pas n’importe qui : icône par excellence du cinéma français, star mondiale, égérie et muse des plus grands artistes de l’époque, emblème de l’émancipation des femmes et de la liberté sexuelle, grande prêtresse mondiale de la défense des animaux… elle fut aussi la représentation de la « Marianne » qui orna un temps les Mairies françaises… et c’est elle aussi qui fit reconnaître à Charles De Gaulle, en 1968, qu’elle rapportait autant de devises que Renault à la France.
Non, ce n’est pas rien et surtout quand elle déclare à propos du président russe : « Je lui trouve beaucoup d’humanité. À chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me l’accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents successifs. »
La France, il est vrai, est davantage connue pour faire plus pour la protection des clandestins que pour la cause animale…
Brigitte Bardot fait du chantage, certes, incontestablement… et pourquoi pas !
Le changement, c’est pour quand, au fait ?
Notes
(1) www.bvoltaire.fr.
(2) http://www.insee.fr « Pour la France métropolitaine, avec 2,8 millions de personnes au chômage, le taux de chômage s’élève à 9,9 %. Il est en hausse de 0,1 point par rapport au deuxième trimestre 2012 révisé, après une progression de 0,2 point par rapport au trimestre précédent.
Plus généralement en France métropolitaine, 3,6 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu’elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler et qu’elles recherchent ou non un emploi… »
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samedi, 29 décembre 2012
Examen de conscience en terrasse...
La chronique
de Philippe Randa
En cette période de Noël, parler de curé n’est certes pas incongru. C’était, pour certains en tous cas, dans l’air du temps ces jours derniers et cela le restera pour beaucoup jusqu’à la nouvelle année. Mais en parler d’un point de vue mystique n’est guère intéressant pour l’hyper-classe journalistique pour qui il n’y a guère que deux catégories « d’ensoutanés » qui vaillent leur intérêt : ceux qui veulent se marier ou marier les homosexuels ou encore qui ouvrent leurs églises à des expositions avant-gardistes, de préférence lorsque sont mis en scène Jésus, Marie et le Saint-Esprit dans des postures et des situations au ras des latrines… Et il y a les autres, les descendants de Torquemada, qui n’ont toujours rien compris au sens de l’histoire en général et à celui de la religion en particulier…
Ces « curetons-là », c’est Vade retro Satanas… Du pilori médiatique au lâcher de Femen, tout est bon pour vilipender leurs vilaines manières d’un autre temps révolu et d’autres mœurs obscurantistes.
Dernière mise en examen en date du tribunal politique et médiatique, celle du curé Don Piero Corsi, curé de San Terenzo dans le nord-ouest de l’Italie. Il faut dire que cette vilaine bête en soutane n’a pas fait dans la dentelle catholique en placardant sur la porte de son église un manifeste des plus virulents à l’encontre de certaines dames « dont les tenues légères provoquaient des pulsions criminelles » : « … par leur habillement succinct (ou qui) s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un saint examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »
De quoi s’attirer illico les foudres de toute la bien-pensance politiquement correcte, celle qui sévit au-delà des Alpes, mais également en-deça, puisque la bobine du serial-goujat rital et son hérétique déclaration sont l’une et l’autre reproduites dans nombre de médias français en cette période de trêve des confiseurs.
Les autorités morales françaises n’ont semble-t-il pas encore réagi, contrairement à leurs homologues transalpines qui, de « l’ex-ministre féministe Mara Carfagna qui a jugé le tract “fou et dommageable pour l’Église » à la parlementaire Roberta Pinotti qui, selon le journal italien Corriere della Sera « aurait demandé aux autorités de dénoncer ou sanctionner le curé » en passant par l’association italienne de défense des femmes, dont la présidente Telefono n’a pas hésité a appeler Rosa – faut c’qui faut ! – le président du Conseil italien, Mario Monti, et jusqu’au pape Benoît XVI himself ! pour dénoncer l’infâme en soutane : « Ce document nuit à la dignité des femmes et incite à la violence ! » Rien de moins !
Mais pire que tout (pour le curé !), sur Facebook « plusieurs groupes demandant l’excommunication de Don Piero Corsi ont été créés ces dernières heures, alors qu’un seul appelle à le soutenir. »(1)
Il est toujours étonnant qu’en une époque où le mot « liberté » est martelé à tout bout de champs comme un inestimable progrès de l’évolution citoyenne, que les régimes politiques désignés comme dictatoriaux sont inlassablement dénoncés pour museler l’expression de leurs opposants, voire pour embastiller ceux-ci si affinités, la moindre déclaration, fusse-t-elle émise au fin fond de la péninsule italienne, provoque de tels cris d’orfraie.
Car ce curé-là, finalement, n’a émis qu’une opinion. Discutable comme toutes les opinions. Il n’a pas mis toutes les femmes dans le même sac d’opprobre, seulement celles dont l’habillement serait « succinct » et celles qui « s’éloigneraient de la vie vertueuse et de la famille »… Et alors ?
Alors, on peut penser que ce curé exagère et que les chiffres de la criminalité envers les femmes particulièrement élevés en Italie(2) ont d’autres causes… et qu’il serait bien dommage pour nos mâles regards que les dames s’accoutrent à l’avenir de tenue fort peu seyante et cachent leurs jolis minois sous de vilains fichus(3)… Voire même, horresco referens ! que nos dames et damoiselles déambulent à l’avenir déguisées en Belphégor, tel le fantasme revendiqué des fous d’Allah…
Que deviendraient alors les terrasses de nos brasseries en été, si l’on ne pouvait plus s’y installer confortablement pour admirer moultes silhouettes prometteuses, popotins espiègles, poitrines triomphantes, sourires complices et toutes ces sortes de choses qui nous font supporter, finalement pas trop mal, un monde de brutes ?
Chacun son examen de conscience, mon père, et même si le mien n’est pas celui que vous espérez, sachez au moins que je fais mienne, encore et toujours, cette si belle déclaration : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » que l’on prête à tord ou à raison à François-Marie Arouet, dit Voltaire.
Notes
(1) Rapporté par Gary Assouline dans Le Figaro, 27 décembre 2012.
(2) « La presse italienne a décompté l’assassinat d’au moins 118 femmes au cours de l’année 2012 », rappelle Gary Assoulin.
(3) Fichu : foulard peu seyant.
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mardi, 18 décembre 2012
N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen...
La chronique de Philippe Randa
La cause est entendue : si la mère d’Adam Lanza n’avait pas possédé d’armes à feu, le massacre dans cette école du Connecticut dont le monde entier, horrifié, a découvert l’existence pour l’occasion, n’aurait jamais eu lieu. Ah bon !
Sans cette gorgone faite génitrice, Adam Lanza aurait été un jeune garçon comme les autres qui n’aurait jamais eu envie de zigouiller qui que ce soit. Rah bon !
Quel dommage fils si malheureux ait eu la très mauvaise idée de la trucider en premier… Si au moins elle avait survécue, elle aurait pu être clouée au pilori de l’infamie citoyenne… Faute de mère indigne, les tenants de l’interdiction de posséder des armes à feu en sont réduits à diaboliser des mentalités, un système, des traditions… On sent bien qu’ils enragent de ne pas tenir dans leurs serres médiatiques une victime expiatoire qu’ils pourraient charger de tous les péchés mortifères.
Rien ne vaut un Néron, un Napoléon, un Hitler en chair et en os… Même en jupon, ça fait l’affaire à merveille. Au diable le féminisme !
Alors, depuis la tragédie, ce ne sont qu’images de familles éplorées, suivies d’appels à interdire toute détention d’armes, de témoignages de témoins rescapés, suivi d’appels à abolir la loi autorisant l’achat d’armes, de photos de l’école envahie de policiers et même de militaires (bien que le tueur ait mis fin à ses jours, sans doute des fois qu’il la rejoue mort-vivant), de rappels dénonciatoires que les États-Unis autorisent les ventes d’armes, de la venue sur place du président Barack Obama, de condamnations obsessionnelles de la libre circulation des armes à feu, etc. etc. en boucle et toujours… La machine médiatique à formater les cerveaux est lancée à fond, brocardant méthodiquement des millions de tueurs en liberté, tous prêts à massacrer toute concentration humaine sans défense et de préférence enfantine…
Ces millions de tueurs sont les propriétaires d’armes à feu. Eux et eux seuls. Pas un commentaire, jamais, pour soumettre la possibilité, éventuellement, que les responsables d’une tuerie comme celle de cette école élémentaire de Sandy Hook soient d’abord ceux qui côtoyaient de près ou de loin Adam Lanza et qui ne se sont pas inquiétés plus que ça de ce garçon « (qu’)on remarquait parce qu’il ne parlait à personne et (qui) donnait l’impression d’avoir des difficultés à se connecter avec le monde extérieur. »(1)
Si sa mère porte une responsabilité dans le drame, c’est à l’évidence par une évidente inattention au comportement de son enfant… Qu’elle ait tenté de lui faire partager sa passion du tir n’a pas fait de lui un dingue, il l’était ! Et s’il n’y avait pas eu d’armes à feu chez lui, à sa portée, nul doute qu’il en aurait trouvé… ou trouvé d’autres moyens – ils sont innombrables ! – pour mener son sanglant rodéo dont on ne sait toujours pas, de la vengeance ou de l’acte existentiel, quelle en a été la véritable motivation.
Que l’on sache, la vente d’armes à feu n’est pas librement autorisée au royaume de Norvège… Cela n’a guère semblé gêner le sieur Anders Behring Breivik de faire un carton d’été assez spectaculaire sur l’île d’Utøya, en juillet 2011, à l’occasion d’un camp de la ligue des jeunes du Parti travailliste : 77 morts et 151 blessés…
La vente d’armes n’est pas non plus librement autorisée en France… mais 17 assassinats ont endeuillés la seule Île de Beauté en 2012 (l’année n’est pas terminée), ni ces quatre ou cinq dernières années, où une quinzaine de meurtres par an y ont été commis.(2)
En 2011, 20 règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône (29 victimes dont 16 morts), dont 15 à Marseille (23 victimes dont 13 morts)… Quant à La Kalachnikov « (elle) a quitté les terres de guérilla pour coloniser nos banlieues “sensibles”. Elle est devenue l’arme à posséder pour contrôler l’économie souterraine. Marseille n’est pas en reste, en témoigne le nombre de réglements de comptes avec ce type d’arme. »(3)
Mais bien sûr, il s’agit là de criminalité, diront les obsédés du désarmement citoyen ; pas d’acte terroriste sur fond de folie meurtrière… Dommage pour eux que le franco-algérien Mohammed Merah se soit illustré dans le genre : sept victimes dont trois enfants et six blessés…
De l’île d’Utøya à Toulouse jusqu’à Sandy Hook, quelles que soient les facilitées pour cela, les tarés trouvent toujours à acquérir ce dont ils ont besoin pour accomplir leurs pulsions meurtrières. Ils n’ont jamais besoin d’une maman apprentie armurière pour cela. De parents moins autistes, de proches plus attentifs, de médecins plus professionnels, de professeurs des écoles plus responsables, si !
De médias moins manipulateurs aussi.
Notes
(1) Selon les déclarations de la chauffeuse du bus scolaire qui a conduit l’intéressé au collège pendant plusieurs années, Libération, 16 décembre 2012.
(2) « La violence nationaliste (est) en effet peu meurtrière, si on enlève certains épisodes de règlements de compte entre nationalistes. La nouveauté, c’est qu’on tue beaucoup plus. Il y a une sorte d’habitude, de “routinisation” des homicides, particulièrement en Corse-du-Sud et dans la ville d’Ajaccio » , explique Xavier Crettiez, professeur de sciences politiques, Le Figaro, 17 novembre 2012.
(3) « Meurtres à Marseille : la cité phocéenne est-elle devenue le nouveau Chicago ? », l'Express.fr cliquez ici, 4 septembre 2012.
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mercredi, 12 décembre 2012
Clap d’exil fiscal...
La chronique de Philippe Randa
La France, ses vins, ses fromages, ses fraudeurs fiscaux et ses exilés célèbres… La semaine dernière, c’était le ministre à la rose Jérôme Cahuzac qui devait répondre d’un éventuel compte en banque suisse… Ces derniers jours, c’est le comédien Gérard Depardieu qui est cloué au pilori médiatique pour s’être installé à moins d’un kilomètre de la frontière, mais outre-Quiévrain où l’Impôt sur la fortune est inconnu.
L’acteur a rejoint les 27 % de Français déjà inscrits à Estaimpuis, « entité belge la plus française de Belgique », selon les dires de son bourgmestre Daniel Senesael qui vante pour l’occasion « (l’)entité, (le) caractère rural, champêtre et bucolique » de l’endroit. Et sa « motivation fiscale aussi », reconnaît-il.(1) On s’en doute.
Dans la classe politique française, c’est, depuis la nouvelle connue, à qui vitupèrera le plus fort contre ce « mauvais contribuable » : de Marine Le Pen, présidente du Front national à Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, en passant par Jean-François Copé, président de l’UMP, Bertrand Delanoë, maire PS de Paris ou Chantal Jouanno, vice-présidente de l’UDI… tous mettent la star du 7e Art plus bas que terre.
Il n’en tient pourtant qu’aux partisans de la construction européenne d’uniformiser la fiscalité de tous les pays membres de l’Union européenne. Cela réglerait une fois pour toute le problème… Trop simple, sans doute !
Du coup, Yann Galut, député socialiste du Cher, jugeant que l’occasion est bien belle pour se faire connaître au-delà de sa circonscription, va proposer dans les prochains jours, à la représentation nationale : « (d’) adopter une loi, à l’image de ce qui se fait pour les ressortissants américains, soumettant à l’impôt les exilés fiscaux. »
Pourquoi pas !
Mais n’écoutant que son indignation de « patriote économique », le député à la rose propose dans la foulée de déchoir l’acteur de sa nationalité française, si nécessaire.
Un député qui, très probablement, s’étouffe d’indignation de « patriote droit-de-l’hommiste » quand il en entend d’autres préconiser de faire de même aux délinquants français d’origine étrangère.
Mettre dans le même sac d’opprobre un « salaud de riche » comme Gérard Depardieu avec une « chance pour la France », quelque peu négligeante des lois de la République, n’est évidemment pas concevable.
Comme quoi le patriotisme peut se concevoir à deux vitesses.
Note
(1) propos rapportés par le site RTL.be.
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samedi, 08 décembre 2012
Présumé mauvais contribuable...
La chronique de Philippe Randa
Parlerait-on tant de la Suisse s’il n’y avait pas son gruyère moins troué qu’ailleurs, ses chocolats réputés fins, très fins, se mangeant sans faim et ses banques aux secrets si facilement objets de tous les fantasmes ?
Aux uns et aux autres d’y goûter les plaisirs que leur permettent leurs moyens. Nul doute que ceux du ministre socialiste Jérôme Cahuzac lui auraient permis de goûter aux premiers par gourmandise et au dernier par une prudente gestion d’une partie de ses revenus, mise ainsi à l’abri de la voracité du fisc français. Comme actuel ministre délégué au Budget, il est désormais bien placé pour le vérifier.
La supposée découverte de ses petits arrangements bancaires défraie depuis quelques jours le landernau politique : l’ex-député a-t-il oui ou non détenu un compte aux pays des Helvètes, comme le premier fraudeur fiscal venu ?
Le site Mediapart l’affirme haut l’internet et fort d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu du plein gré de ce présumé mauvais contribuable ; l’intéressé nie plus vigoureusement qu’une pucelle dont on remettrait la vertu en question et pour défendre son honneur, dépose une plainte pour diffamation.
Fin du premier acte médiatique. Un second se jouera très probablement dans un semestre ou deux, soit de toute façon l’année prochaine désormais et ne retiendra l’attention que quelques secondes aux Journaux Télévisés ou par quelques articulets dans la presse écrite. Très probablement, une amende va être infligée au « site d’information et d’opinion à l’accès au contenu disponible uniquement via internet, proposé par le biais d’un abonnement payant », tel que se définit Mediapart.
Une amende de quelques milliers d’euros pour marquer le coup et faire vivre (faut bien !) les avocats des deux parties, prélevée sur un chiffre d’affaire de quelque 5 millions d’euros environ pour 2012.(1)
Au prix de la promotion publicitaire par la quasi-totalité des médias nationaux et une bonne partie d’internationaux, il est certain que l’opération a bien plus rapporté à Mediapart que les intérêts éventuels du bas de laine supposé que monsieur Cahuzac aurait pu soustraire à l’avidité de Bercy.
Évidemment, il y a l’autre éventualité, celle que la preuve de l’existence du compte en banque soit finalement apportée. Non seulement monsieur Cahuzac serait reconnu mauvais contribuable, mais également menteur patenté, qui plus est dans l’enceinte du parlement français. Il ne s’en relèverait sans doute pas.
Mais gageons qu’il s’agit là d’une hypothèse peu envisageable. Pour que l’actuel ministre délégué au Budget ait assuré devant les représentants élus de la Nation qu’il n’avait pas possédé de compte à son nom, c’est sans doute vrai ; à moins qu’il ne soit fou, mais les hommes politiques, même socialistes, le sont rarement. Si, si, on vous assure !
Mais la question qui n’a pas été posé, semble-t-il, mais qui est pourtant évidente dans ce genre d’affaire, c’est que si l’intéressé n’a peut-être jamais détenu de compte à son nom, est-ce qu’un de ses parents proches – père, mère, fils, filles, épouse, frère ou sœur, neveu ou nièce, ex-épouse, beaux-parents, grands-parents, etc. – n’en aurait pas possédé un par hasard ? Pour lequel, par exemple, l’ex-élu socialiste du Lot-et-Garonne, attentif, aimant et attentionné, aurait pu avoir tenu la conversation qu’on lui prête ? Et dans laquelle, sa langue ayant fourché – ça arrive à tout le monde ! – il aurait parlé de « son » compte ?
Le chansonnier Jacques Mailhot a définit le secret bancaire comme un jeu de piste mis au point par les banquiers suisses pour distraire les douaniers français quand ils ont le stress.
Mais aujourd’hui, mondialisation oblige, ce fameux compte bancaire non déclaré à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève et clôturé en 2010, aurait été transféré à Singapour.
C’est loin, Singapour ! Aussi loin que le Japon où l’ancien président de la République Jacques Chirac aurait, lui aussi, détenu un compte. C’est en tout cas ce qui s’était dit et redit du temps de son règne à l’Élysée. Avec les conséquences qu’on a vu… De quoi rassurer monsieur Cahuzac.
Note
(1) « Le chiffre d’affaires de Médiapart dépassera en 2011 la barre des 5 millions d’euros, en hausse de 66 % sur un an. Le résultat net atteindra 500 000 euros. Mediapart compte aujourd’hui 58 000 abonnés individuels nets actifs et payants, selon différentes formules d’abonnements mensuelles ou annuelles. Ces abonnés génèrent 95 % du chiffre d’affaires, le reste venant de la revente de contenus. (…) Nous visons en 2012, avec prudence, une progression identique à 2011 » (« Comment Mediapart est devenu rentable » interview d’Edwy Plenel à www.challenges.fr).
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jeudi, 29 novembre 2012
Le facétieux, la brute et le truand...
La chronique de Philippe Randa
Mêmes les pires opposants de l’UMP, mêmes ses ennemis les plus déclarés – de la gauche extrême à la droite très radicale en passant pas le centre tout mou ou trop alcoolisé –, mêmes les voyant(e)s les plus renommé(e)s – de la très médiatique Élisabeth Tessier au plus exotique Voyant Médium Africain de grande compétence, M. Mamadou Kisétousurtou lui-même présentement – n’avaient prévu de tels ubuesques développements à la crise de ce parti.
Qui pourrait encore douter que lorsque Jupiter veut perdre certains, il met le paquet pour les rendre raides dingues ?
Implosera, implosera pas, les paris sont ouverts quant à l’avenir de l’UMP. Elle en prend certes le chemin depuis dix jours, mais pourquoi les miracles n’existeraient-ils pas – on en parle tant ! – et l’adage populaire le sait bien qu’il y a aussi un Bon Dieu pour la canaille, fut-elle gaullo-giscardo-chiraquo-sarkozyste.
À défaut de gloser sur l’avenir de la peut-être provisoire principale formation d’opposition et des responsabilités des uns et des autres dans la tempête qui l’emporte actuellement, s’imposent toutefois quelques remarques subsidiaires…
Tout d’abord sur l’honnêteté du vote… Jean-François Copé et ses partisans sont accusés par François Fillon et les siens d’avoir faussé les résultats : bourrés les urnes, multipliés les fausses procurations, empêchés les vérifications, soutenus l’insoutenable, opérés tels de grands voyous, ainsi que le rival malheureux du député-Maire de Meaux n’a pas manqué, si brutalement, de le faire remarquer : Les copéistes ne seraient rien d’autres que des maffieux.
Le hic est que si rien ne prouve que le vote a été parfaitement régulier, rien ne prouve non plus qu’il ne l’ait pas été et que s’il y a eut des irrégularités, qu’elles aient été à sens unique, voire même qu’elles puissent inverser le résultat final… Oui, mais…
Mais dans l’opinion publique, fortement influencée comme d’habitude par la quasi-totalité des médias, il est désormais entendu que cette « élection pour tous » comme il en est des mariages du même nom, a fait de Jean-François Copé le roi de la tromperie et de François Fillon la reine des cocues.
Certes, les têtes de fourbe de service du premier et de chien battu chronique du second pourraient légitimer une telle conviction… dans l’esprit de ceux qui se laisseraient aller au grave délit de discriminations physiques et loin de nous une telle pensée, n’est-ce pas ? Enfin, pas si loin…
Autre argument largement évoqué par ceux qui hurlent à la fraude : il existe une preuve irréfutable de la victoire de François Fillon, soit l’unanimité des sondages d’avant les élections accordant une confortable avance des intentions des votes en faveur de l’ancien Premier ministre. À les entendre, le vote en lui-même était d’ailleurs superflu et cela aurait évité les déboires actuels de ce parti… La vérité dans les sondages comme d’autres la trouvent dans le vin, en quelque sorte.
Faisons remarquer aux partisans d’une telle procédure simplifiée de désignation des vainqueurs qu’il n’est toutefois guère certain qu’au prix où les Instituts professionnels de la chose facturent leurs prestations, les candidats eussent faits de notoires économies… ni que la fiabilité des résultats proclamés n’aient été tout à fait exempt de légitime suspicion.
Enfin, ne boudons pas notre plaisir : si quelques commentateurs ont tout de même rappelés comment les leaders de l’UMP s’étaient finement gaussés des socialistes, à l’époque du congrès de Reims et de la désignation suspecte de leur secrétaire général, quasiment aucun n’a fait la comparaison avec le congrès de Tours du Front national, voilà deux ans… Marine Le Pen y avait alors été élue présidente face à un Bruno Gollnisch qui l’avait félicité en reconnaissant – en interne comme en externe – que l’élection avait été honnête.
Concluons donc avec la proposition publiée cette semaine par ce facétieux bon samaritain, ex-plus jeune doyen de France à l’Université Jean Moulin – Lyon 3 :
« Communiqué de Bruno Gollnisch, député européen, ancien candidat à la Présidence du Front National.
Bien qu’ayant récemment quitté l’enseignement, je suis disponible pour des leçons particulières, par exemple à l’attention de M. Fillon ? ou de M. Copé ?
Leçons dont le thème pourrait être : “Comment perdre une campagne interne avec élégance et sans nuire à l’unité de sa formation politique”.
Discrétion assurée-Honoraires modestes. »
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mardi, 27 novembre 2012
Femen en Folies...
La chronique de Philippe Randa
Il est difficile aujourd’hui de ne pas avoir entendu parler des Femen… Ces « drôles de dames », dont le mouvement est né en Ukraine, se sont répandues un peu partout « à l’international » au point qu’elles squattent désormais nombre de plateaux de télévisions, tandis que la quasi-totalité des médias a parlé de leurs faits d’armes.
Désormais, surtout, de leurs « voies de faits » !
Au début, on souriait de ces walkyries contemporaines qui apparaissent les tétons à l’air. Toutes sont jeunes et plutôt bien balancées. Aucun « thon », aucun « boudin », aucun « tas » : toutes semblent sorties d’un casting de Marc Dorcel.(1)
Étonnant, non ? Les moches n’auraient-elles pas droit d’appartenance à ce nouveau sacro-saint mouvement médiatique ? Aucun journaliste n’a semble-t-il jugé opportun de s’interroger sur la question ; mais si les journalistes en place avaient l’habitude des questions dérangeantes, cela se saurait.
Oui, elles sont sexy, ces « fichues drôlesses » aux nichons complaisamment exhibées, mais attention ! contrairement à celles qui font de même dans les rues chaudes de certains quartiers, elles ne sont pas de petite vertu, mais de grandes revendications.
Et de revendications tous azimuts : promotion de la démocratie, de la liberté de la presse, des droits des femmes, de la protection de l’environnement… et lutte contre la corruption, la prostitution, le tourisme sexuel, les agences matrimoniales internationales, le sexisme, la pornographie, la violence conjugale, le racisme, la pauvreté… Manque l’exigence du soleil après la pluie, du rebouchage du trou dans la couche d’ozone et des numéros gagnants à l’Euromillion, mais il n’est pas dit que cela ne soit pas réclamé plus tard.
Reconnaissons qu’à leurs premières apparitions, tout homme normalement mâle appréciait de mater leur plastique avenante. Pour se rincer l’œil, c’est tout de même mieux que les moustachus de la CGT… ou, dans le registre femelles en fureur, des chiennes de garde habituelles du MLF.
Mais plus ça va, plus leurs actions tournent vinaigre… Par exemple, dimanche en huit, lorsqu’elles attaquèrent la manifestation de protestation contre le mariage homosexuel, organisée par l’association catholique CIVITAS (2) « en portant un voile de religieuse sur la tête, les seins nus, certaines en porte-jarretelles, avec des expressions injurieuses écrites sur la poitrine (“fuck Go”, “fuck Church”, “Saint-esprit étroit”, “Marie marions-nous”, “occupe-toi de ton cul”) »… et en aspergeant les manifestants de gaz fumigènes.
Bloquées par le service d’ordre qui les repoussa avec quelques taloches et coup de pieds aux derrières, elles n’ont de cesse, depuis, de couiner leur indignation sur les plateaux de télévision, tandis que la quasi-totalité des médias martèle que ce furent elles les agressées, les bastonnées et les victimes d’insultes…(3)
C’est ce qu’est venu confirmer samedi soir, dans l’émission « Salut les Terriens » (4) de Thierry Ardisson la militante du FEMEN Nathalie Vignes. Tous les invités du plateau, comme il le devait, compatirent à tant de malheurs. Aucun kamikaze n’était présent pour contredire la version de cette nouvelle Jeanne d’Arc contemporaine !
Mais ce qui aurait pu n’être qu’une complaisance de plus envers le politiquement correct ne s’arrêta pas là. Aidé par une très professionnelle mise en scène de Thierry Ardisson, Nathalie Vignes se lança dans le récit du viol dont elle fut victime lorsqu’elle avait treize ans… Viol odieux de la collégienne qu’elle était encore et qu’elle relata avec moults détails, de son « pipi à la culotte » pendant l’agression, à la morsure quelle infligea à son bourreau, lui arrachant une partie de la joue et le faisant saigner abondement, puis comment elle le coursa à travers la pièce, puis dans la rue…
À défaut d’exhiber pour l’occasion sa poitrine, la dame ne fut pas avare de détails scabreux ou héroïques… avec un rare talent de conteuse ! Et pour cause… In extremis avant un changement de sujet, elle rappela précipitamment les dates et lieux de ses prochains spectacles, ce que Thierry Ardisson, quelque peu pressé par son programme, était prêt à oublier de faire.
Le téléspectateur attentif appris ainsi en quelques minutes qu’on pouvait avoir été violée dans son enfance, défendre de grandes causes et être également comédienne professionnelle, sourcilleuse quant à la promotion de ses spectacles… Rien d’incompatible, bien sûr !
Le téléspectateur plus distrait pourra, lui, se rappeler que les catholiques ont dans leur service d’ordre des nervis abominablement violents, susceptibles de violer de pauvres filles, de préférence quand elles reviennent de l’école.
Un bon scénario pour Marc Dorcel, ça !
Notes
(1) Producteur de films pour donner des idées sur la bagatelle à ceux qui en manqueraient.
(3) Un communiqué de CIVITAS indique que « Contrairement à ce que prétendent certains médias et politiques, aucun membre de l’organisation de CIVITAS ne s’est rendu coupable de la moindre violence envers ces FEMEN. Les policiers ont informé les responsables de CIVITAS que seuls avaient été interpellés quatre individus sans rapport avec CIVITAS et que rien ne pouvait être reproché à CIVITAS. à l’inverse, le service d’ordre de CIVITAS a été exemplaire puisqu’il a pu bloquer les FEMEN sans user de violence pour les empêcher d’avancer plus avant dans la manifestation et continuer à agresser les participants et à s’exhiber notamment devant des enfants. Les FEMEN font malheureusement peu de cas de l’innocence des nombreux enfants qui ont été violentés et qui ont été très choqués par leur attaque, leurs tenues et leurs slogans. Aucune violence ni provocation n’est acceptable et c’est pourquoi CIVITAS annonce que son avocat, Maître Jérôme Triomphe, est en train de porter plainte auprès du procureur de la république contre les membres parfaitement identifiables des FEMEN, qui se sont rendus coupables d’exhibitions sexuelles notamment à la vue d’enfants (article 222-32 du code pénal), diffusion de message à caractère violent ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine et susceptibles d’être vus par des mineurs (article 227-24 du code pénal), violences en réunion et avec armes (article 222-13 du code pénal) y compris contre des enfants, entrave concertée à la liberté de manifestation par menaces, violences et voies de fait (article 431-1 du code pénal) ainsi que pour injures envers CIVITAS et les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique ainsi que les messages écrits sur leur poitrine et les aérosols utilisés le démontrent aisément (article 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881). »
(4) 24 novembre 2012.
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mardi, 13 novembre 2012
Manif pour tous, mais importance discutable...
La chronique
de Philippe Randa
Samedi prochain, 17 novembre, une « Manif pour Tous »(1) entend tenir le bitume un peu partout en France, en réaction au projet de loi socialiste du « Mariage pour Tous », soit pour les homosexuels revendiqués comme tel !
Intéressant, ça, une manif qui n’est pas organisé par les professionnels du bitume estampillés de gauche. On s’interrogerait d’ailleurs pour savoir s’il y a des professionnels de la manif de droite ? Fort peu. Depuis la IIe Guerre mondiale, la culture du défilé populaire a été un quasi-monopole des auto-proclamés damnés de la Terre, hormis ceux de quelques catégories professionnelles présumés davantage de droite que de gauche, telle médecins ou paysans, de mouvements confidentiels d’une droite dite extrême et du traditionnel hommage à Jeanne d’Arc, organisé chaque année à Paris par le Front national.
Rien de comparable, en tout cas, avec les innombrables manifestations du « peuple de gauche » aux revendications tellement permanentes qu’on a pris l’habitude de les entendre sans les écouter.
Cette manifestation est organisée par un collectif d’association dont les porte-paroles, tels qu’ils se présentent sur leur site(2), « ratissent » large : Laurence Tcheng de « La Gauche pour le Mariage Républicain », Xavier Bongibault de « Plus Gay sans mariage » et Frigide Barjot de « Pour l’Humanié Durable »… Et parmi les soutiens, Camel Bechikh, président de « Fils et Filles de France », association revendiquant le patriotisme musulman, et Lionel Lumbroso, président de l’association juive David & Eugena.
Si ça, ce n’est pas du rassemblement œcuménique, on veut bien être crucifié, lapidé ou égorgé, à défaut d’être… sauf si affinités, bien sûr !
Enfin, bon ! la « Manif pour Tous » entend battre en brèche toutes les barrières politiques ou religieuses et le prouve. C’est son côté extrême. Extrêmement sympathique, reconnaissons-le.
Sur la finalité de cette manifestation, on peut être plus réservé.
Certains font du mariage homosexuel – et de la possibilité qui sera donnée au couple ainsi officialisé d’adopter des enfants – le scandale majeur de ce début de siècle. L’horreur suprême. Et même une monstruosité quasi-criminelle, telle que le déclare le chanteur Hervé Vilard : « Je trouve ça épouvantable. Je vous le dis très sincèrement. Je pense qu’un enfant doit avoir un père et une mère. Je trouve ça insupportable. On est mal barrés. [...] Je trouve ça sordide. »(3)
D’autres encore voient dans ce projet de loi l’exemple même de la décadence des mœurs contemporaines, voire de la faillite de notre civilisation, si ce n’est de la fin programmée de l’humanité telle que l’ancien député Christian Vaneste s’en était ému dans une déclaration qui lui avait valu sa brocardisation médiatique, suivi, in fine, de son éviction de l’UMP.
Ces considérations aussi disproportionnées que parfaitement démentes ne font, évidemment, que répondre à l’hystérie financièrement ou médiatiquement intéressée des associations et politiciens instigateurs de ce projet de loi.
Renvoyons les uns et les autres dos à dos dans leurs contradictions.
Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009.(4) Tout ça pour ça !
Quant à l’adoption possible par les couples homosexuels, il s’agit là encore d’une énorme tromperie dont ils seront victimes et eux seuls : d’une part la « demande » étant déjà extrêmement plus importante que « l’offre », la priorité sera à l’évidence toujours donnée aux couples hétérosexuels dans les pays où des enfants sont proposés à l’adoption ; pays où les « mœurs particulières » sont généralement assez peu appréciées, quand elles sont tolérées… De plus, beaucoup des pays où l’on pouvait adopter des enfants ont tendance à restreindre – si ce n’est à interdire désormais – l’adoption internationale de leurs ressortissants.
Et puis, que l’on sache, il n’a jamais été interdit à un homosexuel d’entreprendre une démarche d’adoption ; si celle-ci aboutit – et ça arrive – il est seulement parent unique ; sa compagne ou son compagnon, s’il y en a un(e), n’a pas de droits sur l’enfant… comme souvent les beaux-pères ou les belles-mères dans les très nombreuses familles recomposées.
On n’a jamais entendu non plus qu’un parent biologique ait été déchu de ses droits parentaux après qu’il ait découvert ou déclaré son homosexualité…
Des homosexuel(le)s élevant des enfants, cela existe donc déjà ; ce ne sera pas une nouveauté. Là encore, tout ça pour ça, la belle affaire !
Quoique l’on pense du mariage homosexuel, qu’on le considère ou non comme une magistrale connerie – on en est certes plus à une près ! – force est tout de même de constater qu’il ne concerne qu’une minorité de la population et qu’il ne changera strictement rien à la vie de la grande majorité des citoyens… alors que la multiplication des radars sur les routes est un racket qui concerne des millions d’automobilistes, l’interdiction de fumer dans les lieux publics des millions de concitoyens, la réintégration de la France dans l’OTAN et donc la soumission de notre armée aux guerres impérialistes de l’Amérique avec les risques de représailles sur notre sol des populations agressées, l’ensemble des Français, la « solidarité » financière dans les dettes de pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (pour ne citer qu’eux) tous les contribuables, etc. etc.
Tous sujets pour lesquels personne à gauche ou à droite n’a jugé bon de tellement descendre dans la rue.
Les manifestants de samedi prochain entendent « dire non à un bouleversement majeur et dangereux… », « Parce qu’il y a urgence… », « Parce qu’il faut exiger le débat… », « Parce qu’il y a urgence pour la famille… », « Parce que nous avons une responsabilité historique… », « Pour que les citoyens se mobilisent… »(5)
Oui, pourquoi pas ! S’ils estiment que c’est là une priorité plus importante que d’autres…
Pendant ce temps, certes :
« Rien ne se vend, mais tout s’achète
L’honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s’arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L’Europe répète l’Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d’inanition
Et l’inanition des nations
Ça va… »(6)
Notes
(1) Samedi 17 novembre 2012 : Partout en France. À Paris : 14h30, place Denfert-Rochereau.
(2) www.lamanifpourtous.fr.
(3) Déclaration faite dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC… Le célèbre auteur de Capri c’est fini en 1965 a révélé son homosexualité en 1967.
(4) Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011.
(5) www.lamanifpourtous.fr/pourquoi-se-mobiliser/
(6) Le diable (Ça va), chanson de Jacques Brel.
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mardi, 06 novembre 2012
Quand le bât du racisme blesse…
Chronique de
Philippe Randa
Que serait le Monde sans les sondages ? Bien peu de choses… Il faut bien le reconnaître, chaque jour, on surfe, on tweet, on tchat… et on sonde ! Sur n’importe qui et n’importe quoi… L’avis de tout un chacun est primordial et chacun se doit d’avoir un avis sur tout : sur la météo comme sur le football, sur l’économie de notre pays comme sur le dernier spectacle de Céline Dion, sur la fortune de Liliane Bettencourt ou les dangers du nucléaire iranien, sur le retour éventuel en politique de Nicolas Sarkozy ou sur l’exploitation des gaz de schiste…
Et bien sûr, pourquoi pas et évidemment, sur l’élection américaine ! C’est aujourd’hui que cela se passe. Chez les Américains, le dimanche est consacré à la prière… Alors, leur bulletin de vote, c’est un mardi qu’ils le glissent dans l’urne. Aujourd’hui, justement… Mais il n’y a bien qu’aux États-Unis d’Amérique qu’on se déplacera… ou pas ! En France, on a déjà voté. Et le résultat est non seulement connu, mais martelé depuis des semaines : 78 % des Français souhaitent la victoire d’Obama, 5 % seulement de Romney et 17 % ne se prononcent pas.
Ces 17 % n’ont sans doute pas bien compris la question.
Ou bien, ils n’aiment pas jouer. Ce sont des sortes d’introvertis politiques…
Le plus étonnant est que tous les commentateurs admettent le verdict de ce sondage (et de quelques autres similaires, pluralité du traitement unique de l’information oblige) sans sourcilier. Si les sondages le disent, cela se doit d’être vrai.
À peine si quelques-uns cherchent à savoir pourquoi nos compatriotes seraient si massivement séduits par le président sortant de la Maison-Blanche… Et quand c’est le cas, qu’ils posent timidement la question aux sondés, comme si cela n’allait pas de soi, la réponse obtenue – il n’y en a qu’une ! – a tout de même de quoi rendre perplexe.
Sur leurs programmes politiques respectifs, aucun avis exprimé, si l’on excepte les lieux communs et autres arguments de comptoir de bistrot : Obama veut la paix, Romney la guerre ; Obama « fait » la sécu, Romney veut davantage de privilèges pour les riches, etc.
Non, tous les fans d’Obama le sont pour une unique raison. Et c’est là où le bat blesse.
Dans un pays où l’on n’a de cesse de répéter que les races, ça n’existe pas, il est assez déroutant d’entendre que les Français préféreraient Obama avant tout parce qu’il est… noir !
Mieux que noir, même : afro-américain, le top du top du surhomme nouveau. Comme le beaujolais du même nom.
Quand certains parlent de racisme anti-blanc, peut-être que… non ? Non, bien sûr !
Mitt Romney, son rival républicain, est donc trop blanc, lui. Et de droite, voire pire, ce qui est bien évidemment rédhibitoire… Même chez les électeurs français de droite, il ne passe pas : 81 % d’entre eux préfèrent Obama. Et les électeurs FN ? Ils sont pour Obama à 70 % ! 70 % seulement, aurait-on envie de sourire…
Donc, les jeux sont faits… en tout cas en France, patrie auto-proclamée des droits de l’homme sondé.
Aux États-Unis, tous les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude. On se demande bien pourquoi.
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mardi, 30 octobre 2012
Le monopole du bitume...
La chronique
de Philippe Randa
S’il y en a un qui a retenu la leçon, c’est bien Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP et candidat à la présidence de ce parti. Quelle leçon ? Celle qu’a érigé en modèle de conquête élyséenne Nicolas Sarkozy, le premier président de ce parti, justement.
À défaut d’avoir brillé durant son quinquennat à la tête de notre pays, celui-ci était passé maître dans l’art de la communication, soit, pour parler comme les « djeuns » –et comme les moins « djeuns » d’ailleurs – de la manière de « faire du buzz ». Et pas seulement sur Internet.
La déclaration-menace de JFC de faire descendre dans la rue « les Françaises et les Français qui s’indignent et qui s’inquiètent pour l’avenir de notre pays et des enfants de France » a fait mouche : toute la gauche s’est immédiatement étranglée d’indignation… et son rival François Fillon en est resté muet de stupéfaction !
La droite dans la rue ! En voilà une idée ! Une idée saugrenue pour certains, jugée peu convenable par les plus bourgeois dans les rangs UMP… et carrément odieuse par la gauche qui voit là un véritable hold-up sur ses traditions.
Car pour la gauche et ses ténors, elle seule est habilitée à occuper les rues pour brailler… Voilà maintenant plus de six décennies qu’elle s’est appropriée le monopole du bitume et c’est au moment où elle contrôle la totalité des institutions politiques, qu’elle a réalisé le Grand Chelem des victoires électorales, qu’un malapris lui dispute son terrain de revendications habituels.
Ceux qui ont quelques connaissances historiques savent qu’avant la dernière guerre mondiale, la rue était loin d’appartenir à la gauche… De l’Action française aux Croix-de-Feu, puis au Parti social français du colonel de La Roque, en passant par de multiples autres formations plus ou moins importantes, mais plus nationales que socialistes, c’était à celui qui tiendrait le pavé le plus haut… Et le 6 février 1934, il s’en est fallu d’un pont que les députés faillis soient « pendus à la lanterne »… D’un pont et d’un chef !
Mais ce n’est sans doute pas à cette époque-là que songe Jean-François Copé. Ses connaissances historiques de la France ne vont pas s’y loin. Lui se contente de songer au défilé de 1984 contre le projet de loi Savary, à Versailles, où un million de personnes avaient manifesté pour la défense de l’école libre. Le projet de loi visant à la création d’un grand service public de l’éducation, projeté par Alain Savary, alors ministre de l’Éducation nationale, fut alors retiré par François Mitterrand. La rue avait fait reculer le Pouvoir. 30 ans après, la gauche en fait encore des cauchemars.
On imagine donc la terreur des caciques à la rose sous le nez desquels le responsable de l’UMP agite le spectre de manifestations possibles pour contrecarrer les projets de lois accordant le droit de vote aux immigrés ou le mariage des couples homosexuels et leurs droits à l’adoption d’enfants.
Il est facile de brandir des sondages affirmant qu’une majorité de plus en plus grande de Français est favorable à ces deux mesures… Mais sans doute serait-il plus difficile d’ignorer des centaines de milliers de Françaises et de Français qui battraient le pavé pour affirmer leur opposition à de tels obsessions spécifiques d’une France d’en haut sortie de l’ENA ou des rangs trotskystes…
Imaginons une manifestation contre le droit de vote des immigrés au premier rang de laquelle défileraient les ex-salariés d’Hermès-Métal, de Carrefour, de Viveo, de PSA, de Cofinoga, de la sidérurgie lorraine, etc., etc.
Et une autre contre le mariage et l’adoption accordés aux couples homosexuels dans laquelle se côtoyeraient catholiques, musulmans et juifs, tous unis, pour un jour et une cause, tous choqués pareillement en leur âme et conscience face à une réforme qui bouleversera la structure familiale, fera disparaître les notions de père et mère du Code civil et engagera l’avenir de milliers d’enfants…
En mai 68, c’était sous les pavés, la plage… et désormais, sur le bitume, si c’était le peuple ? Chiche !
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mercredi, 17 octobre 2012
Fume, c’est du Peillon...
La chronique de Philippe Randa
François Hollande et Jean-Marc d’Ayrault ont-ils à craindre l’opposition avec un ministre comme Vincent Peillon ? Pas vraiment !
Sacré Peillon ! Prôner la dépénalisation du cannabis alors qu’une élue écologiste adjointe au maire socialiste du XIIIe arrondissement de Paris est mise en examen pour blanchiment d’argent de la drogue, il fallait oser ! Mais un ministre socialiste, ça ose tout… et c’est même à cela qu’on les reconnait, disent leurs détracteurs.
Ah ! La gaffe ! La boulette ! Le loupé ! On pourrait même qualifier ça de bavure gouvernementale, rien de moins !… Et pourquoi pas de sabotage pendant qu’on y est, hein ?
D’un ou une élu(e) d’EELV (Europe-Écologie Les Verts), cela n’aurait pas surpris, c’est dans leur programme, pour certains dans leurs gênes, et pour la plupart dans leurs cervelles… Mais d’un Ministre de l’Éducation nationale, tout de même, ça interpelle !
Depuis sa déclaration intempestive, Vincent Peillon s’est bien sûr fait remonter les bretelles par son patron de Matignon qui a sèchement rappelé que « lorsqu’ils (les ministres) sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d’autre. »
On peut tout de même se demander si l’ancien porte-parole de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007, est vraiment un âne de compétition… ou s’il n’a pas sciemment provoqué le scandale. Soit sur ordre, soit par ambition personnelle.
Sur ordre de l’Élysée et/ou de Matignon, accusé(s) de mollesse, d’immobilisme et d’incompétence et dont l’image s’effondre si rapidement dans l’Opinion publique depuis six mois… La fermeté avec laquelle François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont réagi peut leur laisser espérer récupérer quelques sympathies perdues. Il n’y a pas de petits profits… Mission réussie ? Peut-être, même si le gain restera éphémère, probablement.
Ou alors Vincent Peillon n’aura commis cette déclaration hallucinogène que par simple ambition personnelle. Pour exister tout simplement. Reprendre à son collègue Manuels Valls quelques centimètres carrés d’espace médiatique et occuper trois/quatre jours durant la une des médias. But atteint ? Oui, à l’évidence, même si gain éphémère, là aussi…
Les « coups médiatiques » semblent désormais les seules obsessions des professionnels de la politique… Et on assiste, chaque fois un peu plus ébahi, à une course effrénée de celle ou de celui qui fera la déclaration la plus insolite, la plus imprévue, la plus iconoclaste ou la plus scandaleuse pour attirer sur soi le feu des projecteurs, occuper le devant de la scène, faire le « buz » sur internet…
Derrière le pétard hallucinogène, la pétarade médiatique ? Fume, c’est du Peillon…
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jeudi, 11 octobre 2012
Dangerosité extrême d’une douzaine de mal rasés...
La chronique de Philippe Randa
Les dangereux djihadistes français ne se contentent pas seulement de chiper les pains au chocolat des chères têtes blondes ou non de l’hexagone. La preuve, cette semaine, par le démantèlement d’une redoutable cellule islamiste en Seine-et-Marne.
Le changement, ça devait être maintenant, selon le slogan de campagne électorale du candidat François Hollande. Force est de constater qu’au niveau de la mise en scène médiatico-policière, la Hollandie ne se différencie guère de la Sarkozie.
« Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d’une dangerosité extrême », a martelé le procureur de la République de Paris, François Molins. Dont acte. On allait donc en apprendre des vertes et des pas mûres sur les projets des barbus fous du 77…
Ce matin, une partie des interpellés a déjà été relâchée, tandis que les gardes à vue d’une douzaine d’autres sont prolongées. Fort bien. Et fort utile, probablement, pour confirmer la « dangerosité extrême » de la bande… si bien organisée qu’elle est désormais sous les verrous – ouf ! on respire ! – après être passée à l’acte.
L’acte ? Au fait, oui, les dangereux extrémistes sont bel et bien déjà passés à l’acte, puisque toute cette opération de mise hors d’état de nuire a été déclenchée après un attentat à la grenade contre une épicerie juive le 19 septembre à Sarcelles (Val-d’Oise)… qui a fait un blessé.
Tout commentaire ironique sur la « dangerosité » de la cellule islamiste serait parfaitement déplacé après un tel exploit, on en conviendra, d’autant, apprend-on, qu’« à ce stade (de l’enquête), si deux des organisateurs présumés de l’attentat de Sarcelles semblent sous les verrous, il n’est pas établi que les deux auteurs eux-mêmes – ceux qui ont lancé la grenade défensive de fabrication yougoslave dans l’épicerie – aient été arrêtés et se trouvent aux mains de la justice » (source Reuters).
Certes, « un treizième suspect, chef de file présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, a été tué samedi par les policiers venus l’arrêter dans un appartement de Strasbourg et sur lesquels il avait vidé le barillet d’un revolver 357 Magnum »…
Et puis ? Et puis, c’est tout… Enfin presque, puisqu’on a retrouvé chez quatre des gardés-à-vue outre des testaments et les adresses de deux ou trois lieux symboliques juifs que l’on peut se procurer dans le premier annuaire venu… Effrayant, n’est-ce pas ?
De plus, toujours à ce stade des opérations, « ont été découverts, outre un fusil à pompe et une arme de poing, des sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre, du salpêtre, des récipients type Cocotte-Minute et des ampoules de phare » a indiqué encore François Molins pour justifier la prolongation des gardes à vue.
Que ces jeunes gens ne soient pas des gendres idéaux, des démocrates modèles, des propagandistes de paix et d’amour, on veut bien le croire. Qu’ils se situent franchement entre « racailles de banlieue » et « illuminés d’Allah », on peut sans doute le dire… Qu’ils soient d’une « dangerosité extrême » pour la sécurité intérieure, on a déjà plus de peine à le croire. Du moins pas plus dangereux que n’importe quelle bande de délinquants. Islamistes ou non.
Nul doute désormais que la plupart, sinon la douzaine entière, de ces apprentis Fous d’Allah ne passent quelques mois sous les verrous pour association de malfaiteurs, c’est plus que certains, sauf si quelques vices de procédure ne l’empêchaient… ou si un juge quelque peu inconscient considérait que leur dossier était davantage rempli de présomptions que de preuves à charge.
Toute ce brouhaha savamment orchestré autour du démantèlement d’une « dangereuse cellule islamiste » –dont le plus grand exploit aura été le jet d’une grenade défensive dans une épicerie, laissant malencontreusement pour son auteur, Jérémie Sydney, ses empreintes ADN sur un fragment – aura été utile à la propagande gouvernementale, c’est le principal.
Il fut une époque où, chaque année, les médias en manque cruel d’actualitées palpitantes, découvraient un réseau de nostalgiques nazis prêts à ressuciter le IIIe Reich ou, pour les plus audacieux, à fonder le IVe…
L’épouvantail nazi étant un peu passé de mode, on l’admettra, l’épouvantail djihadiste est certes plus crédible… et les gouvernements, de droite comme de gauche, ont magnifiquement appris la recette.
Pendant qu’on distraie le citoyen avec « la dangerosité extrême » d’une douzaine de racailles mal rasés, on ne parle pas de « la faillite extrême » de notre économie.
Pourquoi pas !
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jeudi, 04 octobre 2012
Quand ça fait mal au tabou...
La chronique
de Philippe Randa
S’il y quelqu’un qui a mis les pieds dans le tabou, cette semaine, c’est bien monsieur Afflelou. Alain Afflelou, opticien de profession et « fou » assumé, comme le martèle ses spots publicitaires. En tout cas, un professionnel qui n’hésite pas à s’attaquer à un tabou ô combien ! quasi-religieux : la sacro-sainte sécurité sociale à la française. Cette prestation de droit citoyen pour l’immense majorité des Français, et même de droit divin pour certains.
Une déesse, en tout cas, dont il ne fait jamais bon pointer les vices… Car la sécurité sociale est à l’image, en France, d’un 11e Commandement : tu ne paieras pas tes médicaments et tu en consommeras plus, toujours plus et ce ne sera jamais assez… Qui paiera ? L’État, bien sûr… et tant pis si l’État, c’est le citoyen, comme des esprits chagrins n’hésitent pas, avec insolence, à le faire remarquer.
Alors quand Alain Afflelou affirme que « Mal voir, ce n’est pas une maladie » et que le système de la Sécurité sociale incite avant tout à consommer et surtout à surconsommer plus cher que nécessaire, ça fait incontestablement mal au tabou.
« À partir du moment où on vous dit que vous avez droit à 300 euros pour acheter une paire de lunettes, vous achetez une paire de lunettes à 300 euros, constate-t-il, comme tout le monde fait ça, les mutuelles, les assurances augmentent ! »
Et comme si cela ne suffisait pas, il n’hésite pas à décocher un autre argument qui fait tout aussi mal : « La France est, avec je crois la Grèce, le dernier pays d’Europe et du monde occidental à rembourser les lunettes. »(1)
Comparer les Français et les Grecs, en ces temps de faillite hellénique et de crise économique persistante, quel manque de tact, n’est-ce pas ?
De son côté, Étienne Caniard, président de la Mutualité française, rétorque que : « C’est exactement l’inverse ! Ce sont les opticiens qui disent : “Combien vous rembourse votre mutuelle ?” et qui vont au maximum. »(2)
L’opticien et le président de la Mutualité française sont-ils en contradiction ? On ne voit pas en quoi… Ils ne font que souligner, l’un et l’autre, les dérapages d’un système dont tout le monde use et abuse… sans même le réaliser et sans même s’apercevoir qu’au final, c’est immanquablement le cochon de contribuables qui finit par assumer ses propres excès tout autant que ceux de son voisin !
On ne peut donc que saluer la « folle » déclaration d’Alain Afflelou, qu’elle soit simplement motivée par de simples considérations d’intérêts publicitaires ou par un sincère écœurement d’un système devenu dément…
Il est fou, Afflelou ? Pas davantage que la gabegie sociale, en tout cas…
Notes
(1) Entretien avec l’AFP.
(2) Cité par Libération, 3 octobre 2012.
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vendredi, 28 septembre 2012
Par-delà le Copé-coller, le Bien est fait
La chronique de Philippe Randa
Il est toujours surprenant de constater les contradictions de la République française. Elle s’honore en effet à tout bout de champ d’être le pays autoproclamé des droits-de-l’homme, droits en question que le monde entier est sensé nous envier. Pourtant, on y dénonce quasiment chaque jour un tabou dont il conviendrait de ne pas parler, de ne surtout pas parler, au risque d’être brocardé comme un dangereux extrémiste…
Dernier en date, celui du « racisme anti-blanc » agité par Jean-François Copé, candidat à la direction de l’UMP, le premier parti d’opposition, celui-là même de l’ancien président Sarkozy…
Si le Front national ironise en constatant que le candidat Copé a mis quelques décennies à découvrir ce que lui-même dénonce depuis toujours, la quasi totalité de la classe politique hurle au « racolage électoral » auquel il se livrerait avec une rare inconscience. Ou un rare cynisme. L’un empêche-t-il l’autre, d’ailleurs ?
Ne doutons pas que le candidat Copé n’ait osé mettre les pieds dans le plat du politiquement correct qu’en raison de basses intentions politiciennes : en retard dans les sondages sur le si sémillant François Fillon, son rival à la présidence de l’UMP, il se devait de faire du « buzz », comme l’on dit désormais – soit du « raffût » comme on disait avant – pour se faire remarquer et ainsi espérer rattraper son retard.
Gageons que sitôt élu s’il parvient à ses fins, le président Copé n’aura de cesse de faire oublier une telle déclaration qui n’aura plus son utilité, copiant ainsi à la perfection les effets d’annonce sans lendemain de son maître-prédécesseur à la tête de l’UMP… et accessoirement à celle de la République française, dont c’est bien évidemment là l’obsession copéïenne, et pas seulement en se rasant le matin.
Au-delà de ses tristes ébats de politicaillerie, reste le tabou en lui-même… qui n’en est plus un, puisqu’exposé désormais en place publique. La dénonciation ou la négation de son existence revient à légitimer sa réalité, qui peut encore affirmer le contraire ?
Sans doute, le Copé-coller – tel que Marine Le Pen a ironisé sur les propos de l’intéressé qui reprend son vocabulaire – va-t-il faire prendre conscience à nombre de Français, comme dans le fameux Conte d’Andersen Les Habits neufs de l’empereur, que les « Blancs », c’est-à-dire dans le langage commun les « Français d’origine européenne » ne sont pas les seuls « racistes », mais que des Français (ou en voie l’être) d’origine africaine, maghrébine ou asiatique pourraient nourrir des sentiments peu droits-de-l’hommesque envers les « sous-chiens », comme les définit si élégamment Houria Bouteldja, militante politique franco-algérienne et porte-parole du parti des Indigènes de la République (PIR).
La classe politique peut donc quasi-unanimement aboyer contre l’un de ses éminents représentants en mal de notoriété, par-delà le « Copé-collé », le Bien est fait…
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jeudi, 07 juin 2012
Quand l’herbe à neuneu fait planer la politique...
Philippe Randa
Que la dépénalisation du cannabis soit la grande préoccupation des Français ces temps-ci, on a du mal à le croire. C’est pourtant le « scandale politique » de ces deux derniers jours, depuis que Cécile Duflot a plaidé mardi pour une telle réforme.
Si on ne voit pas très bien le rapport avec ses toutes nouvelles fonctions de Ministre du logement, on lui reconnaîtra toutefois une remarquable persistance sur un sujet qu’elle et les siens, membres et partisans d’Europe Écologie-Les Verts dont elle est la secrétaire nationale, défendent depuis toujours. Une obsession, chez ces gens-là, tout aussi forte que la sortie du nucléaire. Après la génération passée du « Peace and love », c’est la génération future du « gros pull en laine et défonce pour tous ». Rien que du bonheur !
Évidemment, sa déclaration a mis en émoi le landernau médiatique et politique. Avec une majorité de réprobation, même de la part de certains qui sont ou seraient en accord avec elle. Mais ce n’était pas le moment et c’est sans la moindre honte qu’ils l’assurent tous haut et fort.
C’est que nous sommes en période électorale, à trois jours du premier tour d’élections législatives. Cela pose, on s’en doute, un problème certain à tous ceux qui concourent dans les circonscriptions françaises au nom d’une future majorité présidentielle. Car, évidemment, L’UMP s’est immédiatement empressée de rebondir sur la déclaration de la Ministre écologiste pour fustiger le laxisme présumée de la gauche sur la question.
Alors, les ténors socialistes tentent tant bien que mal d’éteindre l’incendie allumée par leur alliée… De François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon qu’on dit très influent à l’Élysée – « Disons que ce n’est pas le moment, elle l’a fait à titre de secrétaire nationale » – à Claude Bartolone, député et président socialiste du conseil général de Seine-Saint-Denis qui a qualifié sur France Info - d’« erreur de jeunesse gouvernementale » ses déclarations, en passant par le chef du gouvernement qui a déclaré le jour même : « Le gouvernement n’a rien dit sur ce sujet. »
Courage, fuyons.
Quoi que l’on pense du sujet, on se doute que la question de la légalisation de « l’herbe à neuneu » tombe d’autant plus mal en ces temps où, après avoir chassé les fumeurs de tabac de l’intérieur de tous les lieux publics, on menace de les interdire de terrasse de café ou de restaurant, voire même, pour les plus enragés des talibans de l’hygiénisme, de prohiber totalement en ville leur abominable habitude tabagique.
Il serait donc pour le moins fort de tabac – sans jeu de mot – qu’on permette alors aux zombis de la défonce de s’ébattre sans vergogne sous leur nez.
À moins encore que ce ne soit une idée, pas plus sotte qu’une autre, finalement, pour remplir les caisses de l’État… Gageons que les fumeurs de cannabis, encouragés par la légalisation du cannabis, n’hésitent guère à se rouler un pétard en place publique… Nul doute que la répression policière ne s’abatte sur eux avec la même hargne que sur les fumeurs de tabac… Rappelons que la consommation de stupéfiants est déjà tout autant réprimée que l’ivresse chez les automobilistes.
Si le prix de la barette devait chuter avec sa légalisation, nul doute que sa consommation, elle, ne devienne rapidement un luxe hors de prix.
Bienvenu alors, à tous les neuneus, chez les cochons de payeurs !
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mercredi, 23 mai 2012
Ces éternels artistes prêts à culturer…
La chronique de Philippe Randa
publiée dans le n°27 de la revue
Synthèse nationale cliquez ici
« Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite » : en voilà un beau slogan. Incontestablement, ça fait bien ! Bravo à Roland Hélie, directeur de la revue Synthèse nationale de l’avoir trouvé. Et même de l’avoir mis en titre du dernier numéro de son édition papier(1). On ne parle pas assez de la culture, surtout en cette période électorale… D’ailleurs, même le candidat-président Nicolas Sarkozy s’en était plaint lors d’un récent passage sur Canal Plus. C’est dire !
Oui, vraiment, c’est un beau slogan, mais au risque de chagriner ce cher Roland Hélie (*), comme tous les slogans, il ne veut strictement rien dire. Car un slogan, c’est le premier qui le trouve qui gagne… le droit à une simple reconnaissance spirituelle.
Ce qui n’est pas rien, certes, mais ne fait guère avancer le débat.
Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite, c’est un peu comme le slogan de l’association Égalité et Réconciliation préconisant « l’union de la gauche du travail et de la droite des valeurs » : ça sonne bien, ça sonne même haut et fort, ça fait son petit effet, mais c’est tout.
Car si l’on prend ces deux slogans à la lettre, cela signifierait qu’il n’y aurait pas de « prêt à penser » à droite, ni de culture à gauche… Tout comme la gauche n’aurait pas de valeurs, tandis que la droite serait étrangère au monde du travail.
Reconnaissons donc aux auteurs de slogans une indubitable maîtrise de la langue française, ce qui n’est pas donné à tout le monde, remercions-les de leurs bons mots, et remarquons plutôt que les différents domaines de la culture, puisque tel est le sujet du (trop) court dossier de Synthèse nationale, ont été indifféremment d’un bord politique ou d’un autre au gré des époques… ou de certaines personnalités fortes qui n’hésitèrent pas à utiliser leurs dons naturels, leurs talents ou leur notoriété pour servir des causes qu’elles jugeaient nobles, voire éventuellement leur propres causes, pour ne pas dire leurs seuls intérêts.
Les exemples abondent d’impostures politico-culturelles, tel le célèbre tableau de Picasso sur les bombardements de la ville de Guernica durant la guerre civile espagnole… « L’opportunisme n’épargne pas plus les artistes que le vulgaire. On sait que Pablo Picasso peignait une scène tauromachique lorsqu’il apprit le bombardement du centre ville de Guernica par 7 avions de la Légion Condor ; il changea le titre de son tableau et, depuis, les critiques d’art ont trouvé des dizaines de justifications symboliques, métaphysiques et psychanalytiques à la présence d’un taureau dans cette composition », nous apprend ainsi l’historien Bernard Plouvier.(2)
On imagine cette supercherie dénonçant à jamais la barbarie anglaise après le bombardement de Dresde en 1945 si le IIIe Reich avait gagné la guerre ? Impossible ? Laissons encore Bernard Plouvier nous apprendre qu’« un peintre allemand a toutefois battu le cubiste dans la supercherie : F. Radziwill, nazi à l’époque, peint en 1934 une toile qu’il intitule Révolution, glorifiant les héros du Parti assassinés par les Rouges durant la période de lutte pour le pouvoir. En 1947, il la rebaptise Démons et cette toile devient garante de son anti-nazisme de toujours ! »
Ah ! les braves gens !
Doit-on alors chercher à tout prix à savoir si une œuvre ou un artiste est « de gauche » ou « de droite », tel l’exercice auquel se sont livrés Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier. Dans leur livre Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ?, « ils sont allés interroger les stars de la culture populaire pour dénicher leur penchant politique. Dans cette plongée inédite, la relecture de nos héros est permanente ! Il en est de même pour les grands événements populaires (Roland Garros, le Tour de France) et les marques les plus connues. »(3)
C’est véritablement une obsession actuelle particulièrement insupportable que de vouloir à tout prix qu’un artiste soit forcément « de droite » ou « de gauche » et surtout de le faire savoir haut et fort… Des années durant, les sévères gardes-chiourmes du politiquement correct se sont ainsi acharnés à prouver que l’art, sous quelque forme qu’il soit, ne pouvait, forcément, qu’être le monopole d’artistes « de gauche » et l’évidence était telle qu’en conséquence leur devoir était de dénoncer ceux qui ne le reconnaîtraient pas… CQFD !
Ainsi, cette émission de télévision des années 80/90 du siècle dernier dont j’ai oublié le nom où était invité Frédéric Dard, l’auteur des célèbres aventures du Commissaire San-Antonio… Le journaliste l’interrogea brusquement sur ce que lui inspiraient les bons résultats électoraux du Front national et de son leader Jean-Marie Le Pen… À l’évidence, le romancier n’avait guère envie d’émettre quelques commentaires que ce soit, dans un sens ou dans un autre et le dit… Le journaliste ne s’en laissa pas compter et insista. Lourdement. Insista encore et encore jusqu’à temps que Frédéric Dard marmonne que « oui, bien sûr, cela rappellait des heures sombres de l’Histoire… »
Le journaliste, satisfait, accepta seulement ensuite de passer à un autre sujet.
Ainsi donc, ce jour-là, Frédéric Dard rejoignit, à l’évidence sans envie particulière, le troupeau des anti-fascistes de plateaux, sous le sévère contrôle d’un brigadiste de la police de la pensée.
Au-delà de ces exemples « historiques » prouvant que vouloir politiser la culture à tout prix est généralement une imposture et rien d’autre, rappelons également que vouloir imposer les termes de « gauche » ou de « droite » à la culture est d’autant plus délicat depuis ces premières années du XXIe siècle…
La très grande majorité des artistes se produisaient à la Fête de l’Huma pour la seule raison de cachets fort alléchants durant le dernier quart du XXe siècle… De même, dans la même période, les candidat(e)s socialistes ou communistes n’aimaient rien tant que plastronner avec des comités de soutien à rallonge où figurait un nombre impressionnant de chanteurs et de comédiens… Si François Mitterrand se fit effectivement élire et ré-élire à la Présidence de la République, les saltimbanques ne furent pas d’un très grand secours pour les candidats Jospin (en 1995 et en 2002) et Royal (en 2007)… De même pour interdire à Jean-Marie Le Pen d’accéder au second tour de l’élection en avril 2002 : lui, pourtant, ne bénéficiait pas d’un nombre significatif d’artistes pour le soutenir (euphémisme !) ; ni même pour empêcher Nicolas Sarkozy de l’emporter en 2007 !
En 2012, alors que le candidat-président sortant Sarkozy n’était plus en peine de comédiens ou de chanteurs renommés pour vanter ses immenses qualités, ceux-ci ne lui ont pas non plus permis de se faire réélire.
« Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite » ? Non, décidément, non ! Pas plus qu’hier qu’aujourd’hui et encore moins que demain… En revanche, que nombre d’artistes soient « prêts à culturer » sans vergogne là où la gamelle des subventions sera la plus remplie, soit celle vers laquelle le vent de l’histoire les pousse, oui, c’est une évidence rarement démentie…
(*) NDLR : chacun appréciera au passage la liberté d’expression accordée aux collaborateurs de la revue Synthèse nationale, et, comme chacun sait, il en faut plus que cela pour me chagriner... surtout de la part de mon viel Ami Philippe Randa. RH
Notes
(1) Cette chronique de Philippe Randa a été une contribution au dossier de la revue Synthèse nationale, publiée début mai 2012 sous la rubrique « droit à la dissidence ». Voir également le site lié à cette revue cliquez là.
(2) Hitler, Une biographie médicale et politique (tome 3 : Les Triomphes des années de paix), Éditions Dualpha, 2008.
(3) Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ? Éditions de l’Opportun, 2012.
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mardi, 08 mai 2012
Les procureurs de comptoirs...
La Chronique de Philippe Randa
Ainsi donc, c’est la fin du Monde. En tout cas du Monde de la Droite parlementaire à l’Élysée. Mais pour certains, c’est la même chose… Ainsi a-t-on vu, entendu ou reçu via internet ces derniers jours un nombre impressionnant d’appels à « faire barrage à Hollande », émanant tout aussi bien de personnes appelant à voter coûte que coûte pour Nicolas Sarkozy, menaçant, méprisant et insultant ceux qui choisiraient l’abstention ou le vote blanc, telle la première Marine Le Pen venue… et vouant aux gémonies ceux qui voteraient « contre » Nicolas Sarkozy, que ce soit par vengeance ou par tactique, l’une et l’autre tout aussi politique… que de personnes affublant le nouveau président, non pas de tous les noms d’oiseaux de la création, mais (entre autre) d’une célèbre pâtisserie, oubliant que tous les gourmands de 7 à 77 ans l’apprécient à juste titre et que ce n’était sans doute pas le meilleur moyen de faire barrage aux hordes mélenchono-hollandaises qui prirent d’un assaut somme toute fort mesuré les urnes de cette élection présidentielle. Il est connu que ce n’est jamais en période électorale que l’adage « il faut raison garder » est le plus appliqué, la preuve en est une fois encore.
Exit donc Nicolas Sarkozy qui n’aura pas réussi le pari d’être réélu… Le résultat 51,62 % pour son rival et 48,38 % pour lui est toutefois nettement plus serré qu’on ne l’avait prévu. À tel point qu’on peut légitimement penser que bien des choses, ces derniers mois, auraient pû inverser un tel résultat.
En ce jour où tous les commentateurs s’interrogent sur l’avenir de la France durant le quinquennat à venir, nul ne semble tout de même rappeler quelques « incidences » qui ont probablement été déterminantes dans le résultat final de ce scrutin.
Tout d’abord, l’élimination de Dominique Strauss-Kahn pour causes de dérives ancillaires contrariées… Le Parti socialiste, à l’époque, le voulait pour porter ses couleurs. Il n’est pas certain que cela aurait été le meilleur choix, au-delà des révélations ou non de ses frasques sexuelles.
Nicolas Sarkozy aurait peut-être affronté plus aisément un tel Grand manitou de la Finance internationale qui aurait été un « adversaire de connaissance » davantage à sa portée.
Un François Hollande au « charisme d’oursin », bien plus « normal » que lui – à tel point que l’élu de Corrèze n’avait pas manqué de s’en vanter –, labourant les sillons électoraux de la France avec la tranquille persévérance d’un cheval de labour, s’est avéré être bien plus dangereux. On l’a vu durant le débat d’entre-deux-tours : nombreux furent ceux qui s’attendaient à une mise à mort rapide et sans bavure, un effondrement annoncé de l’insignifiant socialiste… et qui en restèrent frustrés : les attaques du candidat sortant n’entamèrent en rien l’impassible posture du successeur de François Mitterrand en qui un nombre encore plus grand de spectateurs reconnurent une « force tranquille » dont ils gardaient la nostalgie.
Mais ce ne fut pas la seule incidence… Car il y a des « accidents politiques » comme il y a des « accidents industriels ». Telle s’avéra être la candidature d’Eva Joly. N’importe quel autre candidat(e) présenté(e) par le courant écologiste aurait pu faire sans trop de mal et au pire d’une campagne qui aurait été considérée comme un échec, 3 à 4 % de plus que les 2 qu’a péniblement réunis l’ex-talibane franco-norvégienne de nos tribunaux.
Ce qui aurait empêché François Hollande d’être en tête au Premier tour et l’aurait ainsi privé d’un avantage psychologique certain auprès des indécis dont beaucoup n’aiment rien tant que d’être certains de voter pour le vainqueur final afin de s’en glorifier auprès de leurs proches les jours suivants.
Et un score écologiste plus élevé n’aurait pas été non plus sans conséquence sur ceux de Jean-Luc Mélenchon et de François Bayrou. Le premier n’aurait alors sans doute pas franchi la barre des 10 %, le second aurait reculé plus dangereusement encore en direction de celle des 5 %, si tant est que la place de l’un et de l’autre n’en eut pas été inversée.
On ne refait évidemment pas l’Histoire et celle de cette élection présidentielle est désormais écrite. Considérer qu’elle aurait pu être somme toute bien différente n’a qu’une utilité : rappeler à tous les « procureurs de comptoirs » qu’il est souvent vain de chercher à passer leur colère, à calmer leur aigreur, à déverser leur bile ou à donner de furieuses leçons à « deux balles » en désignant tel bouc émissaire ou tel autre.
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vendredi, 27 avril 2012
Oser Sarkozy ou Hollande...
de Philippe Randa
L’entre-deux tours de l’élection présidentielle française de 2012 a au moins un point commun avec le premier : aucun sujet d’importance n’est évoqué, seulement celui dont tout un chacun mesurera la pertinence, à savoir conclure ou non pour l’UMP à l’avenir des alliances avec le Front national… Toute la gauche se mobilise comme à l’accoutumé pour hisser haut le vieil épouvantail du fascisme à combattre dont elle s’auto-persuade du retour depuis un demi-siècle… et les ténors de la droite parlementaire, unanime à rejeter la moindre entente avec les dirigeants frontistes, de confirmer, un peu façon méthode Coué, qu’ils ne feront jamais (ô grand jamais !) d’alliance avec ce parti tant honni de la bien-pensance citoyenne… tout en se demandant bien comment récupérer à leur avantage les électeurs de celui-ci, toujours aussi nombreux… Comme disait Jean Cocteau : « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où aller trop loin. »
Le plus hilarant, parce qu’il faut bien rire de tout et puisque c’est le propre de l’homme, est d’entendre les uns comme les autres se retrancher derrière leur haute conception de la « moralité » pour refuser toute légitimité républicaine à Marine Le Pen tout autant qu’aux autres dirigeants de son mouvement…
Une conception tout de même bien particulière pour une classe politique qui, pour une partie d’entre elle, s’apprêtait voilà un an à présenter sans la moindre vergogne Dominique Strauss-Kahn à la Fonction Suprême, ce qui aurait, on le sait maintenant, transformé le Palais de l’Élysée en Palais des mille et une nuits très chaudes… et pour l’autre partie d’entre elle, de compter parmi ses dirigeants et notamment le prétendant à sa propre succession présidentielle, des gens compromis dans des scandales financiers à répétition, pour les uns celui de la fortune Bettencourt, pour d’autres l’argent sale des ventes d’armes et son aboutissement sanglant dans l’attentat de Karachi qui coûta la vie à onze de nos compatriotes, le 8 mai 2002… On en passe pour les uns comme pour les autres sur tant et tant d’autres compromissions, prévarications, mensonges, captations, abus de biens publics et autres crapuleries qui éclaboussent toute la classe politique française aux Affaires depuis plus de quarante ans…
Que cette classe politique-là se targue d’être le parangon de la légitimité républicaine, de l’honnêteté citoyenne et la défenderesse de nos si chères libertés – si chères, d’ailleurs, qu’elles en deviennent de plus en plus hors de prix ! – est décidément cocasse.
Toutefois, et contrairement aux pronostics des instituts de sondage, les Français se sont assez massivement déplacés pour aller voter… et pour qualifier justement les deux prétendants de cette classe politique. Une fois de plus ! Alors, pourquoi attendre que tout change pour que rien ne change ?
Les supporters de messieurs Hollande ou Sarkozy qui, sincèrement, s’enthousiasment ou se désespérent à l’idée que l’un ou l’autre l’emporte dans une dizaine de jours, sont touchants. Oui, réellement ! Leurs certitudes les portent avec une telle audace que c’est à elle, paraît-il, qu’on ne manque jamais de les reconnaître…
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jeudi, 12 avril 2012
Mélenchon, boute-en-train de la politique...
La chronique
de Philippe Randa
Constater que cette campagne présidentielle est la plus ennuyeuse de toutes celles qu’ont eu à subir les Français n’est guère une révélation…
Quel que soit son résultat final, Jean-Luc Mélenchon en aura été le candidat qui a percé et grimpé, grimpé, grimpé inexorablement. Dans les sondages tout au moins. Comme avant lui Jean-Pierre Chevènement (2002) ou François Bayrou (2007)… ou encore Marine Le Pen au début de cette campagne-ci, lorsque certains sondeurs l’avait catapultée – peu de temps, certes – en tête au Premier tour…
Qu’importe si, une fois de plus, le score final n’est pas celui annoncé… Les sondages sont passés maîtres pour faire oublier leurs mauvaises prédictions par de nouvelles, toujours plus surprenantes… Parfois même, réelles.
On peut toutefois s’interroger sur l’empathie dont Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la part des medias…
Certains y décèlent une manipulation de la droite parlementaire, favorisant l’émergence d’une force politique dont les surenchères permanentes diviseraient durablement l’électorat de gauche, empêchant ainsi le Parti socialiste de revenir « aux Affaires », dans le même temps qu’elle concurrencerait, par son populisme, celui du Front national. Pourquoi pas !
Une autre explication est peut-être plus bassement mercantile : celui de medias devant susciter coûte que coûte, quotidiennement, un intérêt pour une campagne électorale dont les protagonistes assurent depuis des mois un spectacle affligeant.
De l’effondrement électoral annoncé de la candidate écologiste Eva Joly, à la brusque montée et au recul tout aussi brutal de François Bayrou aux figurants que sont Nathalie Artaud, Philippe Poutou, ou Nicolas Dupont-Aignan en passant par l’OVNI Jacques Cheminade, les journalistes n’ont effectivement rien de palpitant à se mettre sous les touches de leur clavier d’ordinateur…
Et pas davantage avec les deux candidats en tête des sondages, soit Nicolas Sarkozy, Président sortant, et François Hollande, vainqueur de la primaire socialiste qui peinent l’un comme l’autre à se singulariser… Le premier a lâché que son rival était « nul » – redoutable perspicacité ! – et le second rabâche qu’il doit « être président à la place du Président ». Pourquoi ? Parce que !
Cela explique sans doute l’embellie médiatique du candidat du Front de gauche dont les déclarations tonitruantes, ses appels au lynchage des riches, à une quasi-dictature annoncée en cas de victoire ou ses insultes à répétition contre les journalistes, sont chaque fois rapportés avec gourmandise par ceux-là même qu’il fustige.
Mélenchon, boute-en-train de la campagne électorale ? Incontestablement.
Toutefois, rappelons que ce terme de haras signifie, selon la définition qu’en donne le Dictionnaire de français Littré : « Cheval entier placé au voisinage des femelles à l’effet de les mettre en chaleur et de les disposer à l’accouplement. »
Malheureusement, on ne sent pas vraiment que ça vienne tant que ça !
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lundi, 19 mars 2012
Inégalité républicaine et malhonnêteté médiatique...
La chronique
de Philippe Randa
La campagne pour l’élection présidentielle française 2012 est terminée. Enfin, la première des deux campagnes. Celle que doit remporter tel ou telle candidat(e) pour avoir le droit de concourir. Pour certain(e)s, ce n’est qu’une formalité. Pour d’autres, c’est une épreuve que la plupart ne remportent pas… ou s’épuisent à réussir.
Cette première campagne appelle deux remarques.
La première, étonnante, est de voir qui, au final, a réuni les 500 parrainages d’élus… et qui ne les a pas réunis.
Que Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly aient déposés les leurs – et même bien davantage pour certains, comme s’il s’agissait d’impressionner les adversaires, un peu à la manière des boxeurs qui font jouer leur musculature avantageuse au moment de la pesée en décochant des regards haineux et en laissant fuser, parfois, quelques insultes ou menaces bien sonnées – n’est guère surprenant.
Que Marine Le Pen ait peiné à le faire est une habitude pour son mouvement. Qu’elle ait bluffé un peu, beaucoup ou pas du tout, voire que les partis institutionnels l’aient aidée in fine pour éviter l’aberration électorale qu’aurait représenté son élimination, peu importe. La quasi-totalité de la classe politique admet désormais que cette procédure nuit gravellent à la crédibilité de la démocratie française.
Mais que la candidate d’un mouvement dont le représentant obtient depuis plus d’un quart de siècle des scores de 14 à 18 %, qui se qualifia même pour le second tour en 2002 et dont les sondages l’ait donnée et la donne toujours susceptible d’arriver première, deuxième ou troisième cette année, soit susceptible d’être empêché de concourir, ne fut pas, cette année, le plus stupéfiant.
C’est bien plus encore l’échec de Dominique Galouzeau de Villepin à se présenter aux suffrages des électeurs.
Qu’un ancien Première ministre de la France dont les déclarations publiques n’ont jamais été des plus sulfureuses, dont la réputation ne souffre guère de « casseroles » – si ce n’est une inculpation dans l’affaire Clearstreampour laquelle la Justice a reconnu son innocence – soit empêché de concourir « faute des parrainages requis » et qu’il en ait appelé jusqu’à la dernière seconde à un « miracle républicain », laisse songeur.
Car soit l’ex-protégé de Jacques Chirac est un farfelu et on frissonne à l’idée que celui-ci ait pu occuper les fonctions qui ont été siennes à Matignon, soit il a considéré que les parrainages ne seraient pour lui qu’une formalité et son échec prouve qu’il s’agit bel et vient d’un parcours d’obstacles destiné à éliminer des rivaux politiques… ou à les contraindre à rentrer dans le rang, tel le centriste Hervé Morin ou la chrétienne Christine Boutin…
Mais cette première campagne présidentielle désormais close appelle à une deuxième remarque qu’étrangement, ou plutôt « à l’évidence », aucun média ne se fait l’écho : que valent les sondages quasi-quotidiens dont les Français ont été abreuvés depuis des mois concernant une élection où l’on ne connaissait même pas les noms de tous les candidats ?
Car la présence ou l’absence d’une Marine Le Pen – un temps envisagé, tout de même – celle de l’écologiste Corinne Lepage à laquelle aurait manqué 40 signatures et bien évidemment celle de Dominique de Villepin, changeaient la finalité des scores de la plupart des autres candidats… tout comme la présence ou l’absence d’un Carl Lang, ancien numéro 2 du Front national, qui affirme n’avoir manqué que d’une cinquantaine de parrainages pour disputer l’épreuve… et de Jean-Marc Governatori, dont beaucoup ont appris par le plus grand des hasards l’existence (entre autre à la lecture du quotidien Le Monde du 16 mars dernier), les velléïtés de candidature au nom d’une Alliance écologiste indépendante (si, si, ça doit exister !) et qui aurait obtenu, lui, 433 signatures…
À nouveau, deux hypothèses, soit ces candidats mentent sur le nombre de signatures en leur possession et il serait utile que le Conseil constitutionnel les oblige à prouver leur honnêteté en leur réclamant la preuve de celles-ci… soit la plupart d’entre eux disent la vérité et ont donc une crédibilité suffisante pour que plus de quatre centaines d’élus de la République leur apporte leur caution – à défaut de leur soutien – à se présenter à l’élection présidentielle.
Force est donc de constater que ni la démocratie française, ni les médias français, ne sortent véritablement grandis de l’affaire.
Mais si l’égalité républicaine et l’honnêteté médiatique étaient véritablement des préoccupations majeures de la vie politique française, cela se saurait. Évidemment.
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lundi, 05 mars 2012
Tsar russe vs démocrates franco-yankees...
La chronique
de Philippe Randa
Décidément, les Russes sont terribles. Depuis l’Ivan du même nom, on le savait… Et encore davantage depuis que notre Napoléon Ier d’empereur s’aventura bien imprudemment dans les neiges de Moscou : ses habitants brûlèrent la ville pour l’obliger à faire demi-tour, ce qu’il fit en grandes difficultés, au point d’y briser définitivement la toute puissance de sa Grande Armée…
Et puis, quelques décennies plus tard, ce fut les emprunts russes (2,25 milliard de francs couverts pour moitié par la France) que les bolcheviques, sitôt installés à la tête de ce qu’ils rebaptisèrent Union soviétique, s’empressèrent de ne pas payer. Il furent nombreux, alors, nos compatriotes à y laisser leurs économies…
Et puis, ce furent plus de six décennies à craindre un déferlement de l’Armée Rouge jusqu’à Brest… Dans l’entre-deux guerres et durant « la dernière », ce fut même une ligne de fracture dans l’opinion : il y a les « fascistes » qui décidèrent d’une croisade contre le bolchevisme pour parer à ce danger… et les « démocrates » qui s’allièrent avec le « petit père des peuples », ce brave Joseph Djougachvili, dit Staline qui n’avait guère le sens de l’humour, dit-on, mais celui de la répression sanglante, de l’exécution massive et de la déportation sibérienne, voire même de l’anti-judaïté à ses heures, même si certains réussissent toujours, de nos jours, à le faire oublier…
Enfin ! Finit la crainte d’une guerre avec ces satanés Russes ! Encore que…
À lire et à entendre les commentaires sur la réélection (plus de 60 % des suffrages) de Vladimir Poutine, ce week-end, à la présidence de la Fédération de Russie – tel que se nomme désormais le pays de Nicolas Gogol, de Fiodor Dostoïevski ou encore de Léon Tolstoï pour ne citer que quelques-uns parmi les plus célèbres personnages qui peuvent encore avoir la chance d’être connus, sinon reconnus, de nos compatriotes – l’imminence d’une nouvelle apocalypse totalitaire n’échappe pas aux fins observateurs de la vie politique internationale.
Rien de nouveau à l’Est, pourtant : depuis son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine est la cible quasi-permanente des médias occidentaux qui n’ont de cesse de dénoncer les dangers qu’il ferait courir non seulement aux braves démocrates de son pays, mais à tous ceux au-delà des frontières de celui-ci.
Et de dénoncer en premier lieu son obstination à rester au pouvoir… Président élu et réélu, rappelons qu’il laissa ainsi la place à son premier ministre Dimitri Medvedev qui le nomma aussitôt à sa place avant d’appeler à voter pour que Poutine soit à nouveau réélu cette année à la Présidence. Soit un parfait jeu de chaises musicales.
Et alors ? En quoi l’exemple russe diffère-t-il tant que cela de ce qui se déroule dans notre pays depuis que la Sainte Mère Démocratie y règne ?
Pour ne citer que des exemples récents, Charles De Gaulle fit tout pour revenir à la tête de la France à la fin des années 50 du siècle dernier sans que cette volonté ne choque qui que ce soit, pas même ses ennemis politiques… Contrairement à un Philippe Pétain, tant honni par les démocrates contemporains, qu’une chambre des députés aux abois alla chercher pour sortir notre pays du gouffre où il avait sombré. Quoi qu’on puisse penser ensuite de l’action de l’État français sous sa direction maréchalienne, il est toujours bon de le rappeler.
Plus tard, Valéry Giscard d’Estaing tenta un deuxième septennat, sans succès certes, contrairement à François Mitterrand… Et Jacques Chirac fut élu deux fois de suite également… Comme le veut actuellement notre président sortant Nicolas Sarkozy… Et s’il ne vint jamais à aucun d’eux l’idée de se représenter une troisième – et pourquoi pas quatrième ? – fois à la fonction suprême, ce ne fut, soyons-en certain, qu’en raison de l’âge de leurs artères bien davantage que de la maîtrise de leur ambition personnelle.
Quant aux présidents américains, il est de tradition qu’ils tentent tous de se représenter ; seule leur constitution les empêchent de briguer d’autres mandats futurs…
Vladimir Poutine n’aura soixante ans qu’en octobre prochain et c’est un sportif accompli qui ne s’en cache pas : à quoi tient l’humilité démocratique, tout de même !
Quant à estimer les menaces qu’un néo-tsar comme lui puisse faire peser sur la planète, on ne saurait trop le redouter à l’aune de ses interventions militaires… soit d’avoir réussit à mettre fin à une sanglante guerre civile en Tchétchénie et d’être venu en aide aux Ossètes envahis par l’armée géorgienne. En près de douze année de pouvoir quasi-absolu, on peut difficilement y déceler les prémisses de la Troisième Guerre mondiale…
En tout cas, de façon moins évidentes que, dans le même temps, l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Irak par les États-Unis d’Amérique et leurs alliés… et même récemment l’intervention militaire française qui renversa le régime du colonel Khadafi avec lequel nous n’étions même pas en guerre pour offrir ainsi l’État libyen à de chaleureux « démocrates » islamistes.
De là à avoir certaines vilaines pensées à se sentir moins en danger de guerre avec un « Tsar » tel que Vladimir Poutine qu’avec des présidents médiatiquement proclamés démocrates, il n’y a pas loin.
PS : On lira avec intérêt et quelque étonnement la tribune de Nicolas Bonnal publiée cette semaine sur Francephi.com cliquez ici : « Hitler, “Le Point” et le général De Gaulle »
21:00 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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jeudi, 23 février 2012
American way of Internet
La Chronique
de Philippe Randa
Il est difficile aujourd’hui d’échapper à Internet, tous les moins de 80 ans le reconnaîtront… Et encore ! Qui ne connaît pas quelques nonagénaires surfant sur la toile ? À leur rythme ? Même pas ! Au même rythme que les millions d’autres internautes… Tout comme on trouvera bien, de-ci, de-là quelques réfractaires sexa ou septuagénaires pour rester étrangers à ce mode de communication. Souvent par posture. Mais il faut de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ?
Pour le faire, sans doute, mais pas pour le gouverner, selon les États-Unis d’Amérique très sourcilleux sur la question.
Car les organismes contrôlant la gestion du réseau internet sont actuellement basés chez l’Oncle Sam…
« (La) gouvernance est aujourd’hui l’affaire de plusieurs organisations à but non lucratif, essentiellement américaines, mais indépendantes des États-Unis comme l’Icann, l’IETF ou l’Internet Society. Ces instances régulent notamment les noms de domaine, les adresses IP et déterminent les évolutions techniques du réseau », apprend-on à la lecture du Figaro.(1)
Cette indépendance, toutefois, laisse sceptique bien des pays qui, parlant davantage de « gouvernance à domination américaine », entendent remettre en cause cette dernière en proposant que les Nations unies récupèrent la gestion du réseau Internet : « La Russie, la Chine, l’Ouzbékistan et le Tajikistan ont déposé, en septembre dernier, une résolution à l’Assemblée générale de l’ONU afin d’instaurer un "code de conduite (cliquez là)” en matière d’échange d’informations dans le monde. Ils estiment que “l’autorité politique pour les problèmes publics liés à Internet est le droit souverain des États” », lit-on encore dans Le Figaro qui rapporte également les inquiétudes de Vladimir Poutine : « Si nous parlons de la démocratisation des relations internationales, je pense qu’il est essentiel qu’il y ait un contrôle mondial sur les échanges d’informations. C’est certainement une priorité dans l’agenda international. »
Depuis, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud ont appalé (cliquez ici), eux aussi, en septembre dernier, à la création d’un organisme mondial pour contrôler Internet.
Les USA ne l’entendent évidemment pas ainsi, arguant de la menace d’une remise en cause de la « neutralité » de la Toile.
Pour Robert McDowell, membre de la Commission fédérale des communications (FCC), « toute tentative d’étendre les pouvoirs intergouvernementaux à Internet devrait être rejetée (…) le transfert de compétences à l’ONU risque de porter atteinte à la liberté d’Internet (…) le fonctionnement actuel “sans entraves”, né d’un consensus multipartite, a accompagné les révoltes des peuples contre des régimes dictatoriaux. »(2)
Qu’en termes choisis les choses sont dites… ou avouées, c’est-à-dire qu’Internet a joué un rôle d’importance dans les révolutions arabes de l’an passé, ce que tout à chacun a pu remarquer, mais le terme de “liberté d’Internet” est semble-t-il des plus mal choisi, puisque celle-ci est exclusivement entre les mains de la Première Puissance militaire mondiale… Imagine-t-on un instant qu’un pouvoir, quel qu’il soit, américain ou autre, hésite à utiliser un tel monopole pour servir ses intérêts et les siens seuls, du moins prioritairement ?
Car ces fameuses « révoltes des peuples » – en Égypte, Tunisie et Lybie l’année dernière et en Syrie actuellement – ne se sont produites que contre des « régimes dictatoriaux » hostiles aux États-Unis d’Amérique.(3)
On attend encore d’identiques « révoltes des peuples » contre les régimes « hautement démocratiques » dont Washington a initié les systèmes de défense : soit aux Émirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et encore au Bahreïn où un chantier, qui prévoit le doublement de la taille d’une base navale, a commencé en 2010(4)… Sans parler de l’Arabie saoudite, monarchie islamique de type absolue contrôlée par la famille Saoud dont les États-Unis sont très officiellement le protecteur armé de cette dynastie.
La révolte risque de s’y faire attendre…
Notes
(1) Le Figaro.fr (cliquez là), 23 février 2012.
(2) Tribune publiée mardi sur le site du Wall Street Journal.
(3) À l’exception peut-être du cas égyptien, mais rien n’est parfait en ce bas monde, pas même les révolutions populaires.
(4) Des révoltes ont bien eu lieu au Bahreïn et semble-t-il en Arabie Saoudite, mais étrangement on en a très peu, voire pas du tout, parlée… surtout après que les forces armées locales aient « tiré dans le tas »…
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mercredi, 21 décembre 2011
Recherche circonscription accueillante inlassablement...
La chronique
de Philippe Randa
À chaque consultation électorale, son lot de drames. À l’UMP, Les deux ténors de la Sarkozie Rachida Dati et François Fillon montrent les crocs pour décrocher l’investiture d’une circonscription parisienne estimée « imperdable » pour un candidat estampillé « pas à gauche » : on juge ainsi à sa juste valeur la témérité des intéressés à se jeter dans l’arène électorale…
Au Parti socialiste, l'inénarable Jack Lang a bien du souci… Rappelons qu’ancien Maire de Blois onze années durant, mais également député du Loir-et-Cher à trois reprises, il a été ensuite se faire élire dans le Pas-de-Calais en 2002… En homme de fidélité à son auguste personne davantage qu’à ses chers électeurs – Comme dirait John Bright : « C’est un self-made man et il adore son créateur » – il est désormais à la recherche d’une troisième circonscription d’accueil. Il a en effet refusé de se soumettre au vote des militants à Boulogne-sur-Mer, par étourderie ou jugeant sans doute qu’il n’avait pas à s’abaisser à une telle formalité…
À moins qu’il n’ait estimé celle-ci trop dangereuse : le militant socialiste, la sale bête, est parfois imprévisible.
L’ancien « Ministre à vie de la culture », tel que le brocarde l’humoriste Laurent Gerra, n’a donc pas été automatiquement ré-investi par le PS pour les prochains législatives. Une autre candidate locale lui a été préféré. Mais qu’à cela ne tienne, le Parti à la rose cherche à lui trouver un autre point de chute. Un de plus. Envisagé un temps dans la Somme, les socialistes locaux n’ont semble-t-il pas manifesté un enthousiasme excessif… L’intéressé assure depuis avec son légendaire aplomb que deux autres circonscriptions lui ont fait savoir qu’elles n’attendaient que lui…
C’était sans compter sans un facétieux élu Europe Écologie-Les Verts qui n’a pu s’empêcher de publier une petite annonce dans la rubrique « messages personnels » du quotidien Libération : « URGENT ! JH, 72 ans, tjs fringant, noctambule festif tous les 21 juin, recherche activement circonscription accueillante et tolérante. Dispose parachute si besoin. »
Et le malheureux septuagénaire au brunshing toujours impeccable d’être depuis lors la risée des médias et d’une grande partie de la classe politique.
Les parachutages d’un Fillon ou d’un Lang illustrent aujourd’hui, comme naguère ceux de Philippe Seguin,
Philippe Douste-Blazy, Élisabeth Guigou, Lionel Jospin, Alain Juppé(1) – on en passe et des dizaines et des dizaines d’autres – la conception quelque peu particulière qu’ont les honorables représentants du peuple français de la représentation parlementaire.
Ils sont toujours prêts à faire don de leur personne, sinon à la France, du moins plus sûrement à ce « Job » électoral si sonnant et trébuchant, pour lequel bien peu aspirent à prendre leur retraite… de leur vivant, en tout cas !
Note
(1) Philippe Seguin : élu Maire d’Épinal quinze ans durant avant de se porter candidat à la mairie de Paris, Philippe Douste-Blazy : Maire de Lourdes pendant onze ans, deux fois député de des Hautes-Pyrénées avant d’être élu maire de Toulouse et Député de la Haute-Garonne, Élisabeth Guigou : députée du Vaucluse en 1997, puis de Seine-Saint-Denis depuis 2002, Lionel Jospin : député de Paris, puis de Haute-Garonne, Alain Juppé : adjoint au Maire et député de Paris avant d’être maire de Bordeaux et député de Gironde, etc.
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mercredi, 14 décembre 2011
Parachutes dorés pour chèvre et bourricot politiques...
La chronique
de Philippe Randa
Qui aurait imaginé que le si bourgeois VIIe arrondissement de Paris deviendrait un jour le théâtre d’un crêpage de chignon politique entre ténors de droite, et plus précisément de la Sarkozie ? Cette circonscription parisienne n’était en effet jusqu’alors connue par tous que pour son calme si ennuyeux de la droite parlementaire. Jusqu’à l’âge de 92 ans, Édouard Frédéric-Dupont y mena “la plus longue carrière de conseiller de Paris de l’histoire récente de la capitale” : député (avec de rares interruptions) de 1936 à 1993, il en fut le premier Maire d’arrondissement en 1983, puis réélu sans difficulté jusqu’en 1995, ayant porté les couleurs d’une dizaine de partis politiques dont celles du Front National lors de l’éphémère scrutin à la proportionnel en 1986, ce qui ne l’empêcha pas de se représenter à la demande personnelle de Jacques Chirac sous celles du RPR ensuite.
C’est dire, selon la rumeur parisienne, si, fort de cet exemple, un candidat n’a guère de difficultés pour y être élu, pourvu qu’il ne soit pas de cette gauche tant honnie des électeurs locaux.
N’importe quelle beurette également, si tant est qu’elle soit adoubée de nos jours par l’UMP. Tel fut le cas de Rachida Dati, propulsée Garde des Sceaux en 2007 pour symboliser la volonté du nouveau Président de montrer aux Français la réalité de l’intégration par la droite républicaine, puis dégagée du gouvernement ensuite.
Les meilleures choses ont toutefois une fin, en politique locale comme ailleurs, et la circonscription n’est désormais plus ce long fleuve tranquille pour la droite parisienne : le fameux siège de député de Frédéric-Dupont aux prochaines élections législatives de 2012 est non seulement convoité par “la chèvre de monsieur Sarkozy”, mais aussi par le “bourricot” de celui-ci : François Fillon n’ayant guère d’espoir de conserver sa sinécure de Matignon, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, c’est la Mairie de Paris que l’actuelle Premier Ministre a, à l’évidence, en ligne de mire, au-delà de ce simple mandat de député…
Rachida Dati n’entendant pas faire fi de sa propre ambition au profit de celle de l’ancien de la Sarthe, a déclenché depuis plusieurs mois un feu nourri de protestations auquel répond nombre de caciques de l’UMP, à défaut de François Fillon lui-même dont la morgue naturelle n’entend pas s’abaisser si vulgairement.
Dame Dati en appelle désormais à ses origines et à l’antienne de la représentativité des minorités en publiant dans Le Monde, une “lettre ouverte” à son rival(1) : “Vous allez casser ce que Nicolas Sarkozy a fait de mieux, de plus symbolique au cours de son quinquennat, montrer que la réussite de l’intégration, c’est de pouvoir convaincre notre électorat le plus traditionnel qu’il peut être représenté par quelqu’un qui n’a ni les mêmes origines sociales ni les mêmes origines culturelles. Le courage chez Nicolas Sarkozy c’est quand “Rachida” a succédé à Edouard Frédéric-Dupont. Cela, la gauche ne l’a fait nulle part. Cela devrait être la fierté de la droite républicaine”. Rien de moins…
Ce à quoi les partisans de François Fillon rétorque qu’elle n’est “qu’une petite fille gâtée par la politique”, à l’instar d’Alain Juppé qui déclarait auparavant à son propos : “On lui apporte sur un plateau le poste de garde des Sceaux, l’un des plus beaux de la République. On lui donne ensuite le mandat de maire du VIIe, puis celui de députée européenne pour compenser son départ du gouvernement. Et la seule chose qu’elle trouve à faire, c’est cracher encore dans la soupe. Ces bisbilles parisiennes sont mortelles.”(2)
L’Affaire, que d’aucun pourrait trouver pitoyable si ce n’était la notoriété des intéressés, prend alors dans les propos échangés de part et d’autres, une tout autre tournure… Elle devient, par leur âpreté pour s’emparer de ce mandat, désormais au vu et au su de tous, significative du vrai visage du personnel politique : l’une en vient à brandir ses origines pour seules justifications de son action politique, les autres à reconnaître cyniquement – et fort inconsciemment – que la plupart des mandats électoraux ne sont finalement que des “parachutes dorés”… Ô combien dorés !
Il serait temps qu’après les avoir si tardivement dénoncés pour les dirigeants d’entreprise, on les dénonce désormais en politique. Ils sont tout aussi scandaleux et sûrement guère moins sonnants et trébuchants.
Notes
(1) Le Monde, 12 décembre 2011.
(2) Le Jdd. Fr, 13 novembre 2011
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lundi, 05 décembre 2011
Razisme, vous z’avez dit razisme…
de Philippe Randa
Tout arrive… enfin ! Même la condamnation du racisme anti-blanc ! Qui plus, anti-nordique ! La totale ! Reconnaissons-le volontiers, on croyait que cela n’arriverait jamais. Comme quoi, impossible n’est pas (seulement) français, il est donc également franco-norvégien !
Les récents écrits de Patrick Besson, écrivain prolifique et chroniqueur fameux, enflamment depuis parution dans l’hebdomadaire Le Point (1) tout le landernau des bonnes consciences anti-racistes !
Pensez ! Il n’a pas hésité à ridiculiser Dame Joly, talibane en retraite de la magistrature française et désormais candidate tout aussi talibane de l’écologie politique à la prochaine élection présidentielle.
Le ton de la chronique est donné dès les premières lignes de la (supposée) déclaration de l’intéressée, venant d’être élue à la présidence de la République française, après l’hécatombe mortelle autant qu’accidentelle de ses rivaux : “Zalut la Vranze !”…
La suite est du même ton, soit une déclaration de haine écologiste où chaque mot est écrit “avé l’assent” si particulier de la “femme politique franco-norvégienne” (définition de l’encyclopédie en ligne wikipedia).
Soit l’équivalent par l’écrit des imitations verbales de l’humoriste Laurent Gerra sur RTL lorsqu’il s’en prend à la dame… Mais les moqueries de l’imitateur n’ont pas soulevé jusqu’à présent les mêmes polémiques que celle du journaliste. Elles sont pourtant du même tonneau et d’ailleurs ceux qui vilipendent Patrick Besson ne s’y trompent pas, puisqu’outre les accusations de racisme, ils le crucifient avec mépris de l’accusation de “beauferie”, tel Noël Mamère, interrogé par l’AFP, qui “trouve choquant et insultant les propos de Patrick Besson à l’égard d’Eva Joly (…) Besson a franchi les limites (…) Cette chronique, c’est du racisme ordinaire, c’est de la beauferie, tout simplement.”
Laurent Gerra est pour sa part régulièrement affublé de cette “tunique de Nessus citoyenne”, ce qui ne semble pas le contrarier plus que cela… La beauferie étant de nos jours l’opposée de la “boboferie”, chacun est encore libre – mais pour combien de temps ? – de choisir son camp…
Peut-être aussi que la campagne actuelle de la candidate Europe-Écologie-Les Verts oscillant avec une belle persistance entre le ridicule et le grotesque, ses cris d’orfraies et ceux de ses partisans, sont un moyen comme un autre de faire parler d’elle “autrement”. La victimisation, il n’y a que cela de vrai !
Pauvre petite Dame offensée par le rappel incessant de ses origines. Après le Premier Ministre François Fillon qui doutait en juillet dernier de ses connaissances de l’histoire de France, voilà son “phrasé” brocardé dans un des hebdomadaires les plus lus de notre pays.
Patrick Besson mérite le pilori, c’est certain ! Mais pas les foudres de la justice comme un “présumé facho” ordinaire… Doit-il à son passé d’ancien militant communiste, tendance “petit père des peuples”, l’assurance, dixit Dame Joly, de ne pas être poursuivi devant les tribunaux ? L’intéressée a en effet exclu d’engager des poursuites, estimant “que le débat doit avoir lieu sur la place publique, pas devant les tribunaux”. Comme quoi, même une ancienne magistrate peut être amené à quelques clémences et parfois même à quelque bon sens…
Quoiqu’il en soit, en plantant sa plume dans le pré-carré des auto-proclamés antiracistes obsessionnels, Patrick Besson aura réussi ce tour de force – oui, c’en est un ! – de les obliger à dénoncer – enfin ! – “l’autre” racisme, l’oublié habituel des grandes consciences citoyennes. Celui dont Eva Joly elle-même se plaint : “Au final, ce billet est symptomatique de l’état de la France (assurant) ressentir ce que vivent des millions de Français.”
Ou alors, Eva Joly aussi, tente désormais de récupérer des électeurs tentés par le Front National… tout comme un vulgaire candidat UMP ! Dans une élection, chaque voix compte, n’est-ce pas… et il n’y a pas de profits !
Note
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12:18 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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mercredi, 30 novembre 2011
Faits sanglants de société...
22:34 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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mardi, 22 novembre 2011
De présumé réinsérable à présumé récidiviste...

Comme d’habitude, ces derniers jours, les journalistes ont traqué les proches de la jeune fille pour filmer leurs douleurs, enregistrer leurs colères et accroître ainsi leur audimat, tandis que l’Opinion publique s’est à juste titre indignée une fois de plus d’un tel drame et que police, justice et corps médical se rejetaient les uns sur les autres la responsabilité de celui-ci…
Le Ministre de l’Intérieur en a profité pour déclarer à nouveau “qu’on allait voir ce qu’on allait voir”, c’est-à-dire que les beaux jours des criminels allaient être comptés ; et éternellement recomptés, d’ailleurs.
On appréciera tout particulièrement la formule “doit être”, lourde de quelques légitimes suspicions… On aurait préféré “va l’être”, avec éventuellement effet rétroactif pour les acteurs de crimes sexuels déjà connus, mais bon !
Toutefois, le calvaire de la jeune Agnès qui n’aura connu que treize ans de vie pour avoir été scolarisée au mauvais collège au mauvais moment, diffère quelque peu par une information rarement entendue par le passé. Elle concerne le monde médical et plus précisément les psychiatres, ces intervenants souvent pris à parti par l’Opinion publique pour n’avoir su détecter à temps la dangerosité des “clients” (ils n’aiment pas ce mot, ils préfèrent “patients”) livrés à leur sagacité.
L’explication est enfin donnée, il était temps ! C’est que “La récidive n’est pas leur priorité”… Et comme on a pu le lire dans Le Figaro (21 novembre 2011) : “Les psychiatres chargés du suivi des délinquants sexuels, même dans un cadre judiciaire, se situent principalement du point de vue de leur patient – un patient particulier car il a été contraint par le juge à se soigner. La réduction du risque de récidive est l’objectif de soins fixé par un psychiatre sur trois seulement. Un quart des médecins n’attribuent même aucun objectif au traitement en cours. “Dans de trop nombreux cas, explique Alexandre Baratta (psychiatre au centre hospitalier de Sarreguemines en Moselle), le médecin se contente de recevoir le délinquant sexuel qui lui-même vient pour que lui soit délivrée une attestation de suivi qu’il devra remettre à la justice”. Les délinquants sexuels font en effet souvent l’objet d’une “injonction de soin” de la part du juge, par exemple à la sortie de prison. Dans ce cas, pour préserver le secret médical, un médecin “coordonnateur” est désigné, chargé de veiller pour le compte de la justice à ce que le traitement ait lieu. Mais le médecin traitant reste le seul maître. Or, selon ces travaux, les psychothérapies classiques, seules, ne sont pas efficaces contre la récidive”.
Nul ne peut donc assurer que ce Mathieu – “très froid et sans émotion”, tel que Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Clermont-Ferrand, l’a qualifié, mais qui, jugé “réinsérable” par la Justice, n’avait été que placé sous contrôle judiciaire pour un précédent viol (sans meurtre) en août 2010 – ne sera pas dans le futur jugé à nouveau “réinsérable”, soit libre de défrayer à nouveau la chronique judiciaire quelques mois après sa libération. Ainsi en va-t-il de notre présumé Justice…
On notera que seules les victimes sont rarement déclarées présumées, elles !
15:14 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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