mercredi, 16 novembre 2011
Les Indignés de la chasse aux fraudeurs...

Dernier droit en date, celui de frauder !
Comment expliquer sinon cette levée de bouclier contre l’annonce par le gouvernement d’une “chasse aux fraudeurs” ? Une telle initiative devrait pourtant faire l’unanimité, quitte à ce que certains émettent, pourquoi pas ! des réserves préventives sur ses modalités, l’interprétation qui sera faite des fraudes, les critères retenus ou encore les cibles concernées.
Mais non ! C’est le principe même de la vérification du bon usage des finances publiques qui est intolérable. Ce principe qui est l’obligation même de tout État attentif à l’équité sociale est brocardé comme une stigmatisation des plus pauvres, des plus démunis, des plus malheureux…
Pourtant, côté fraudeurs, on ne devrait pas s’inquiéter plus que de raison d’une telle annonce : une de plus du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui en a fait sa “marque de Présidence” ! Si elle est suivit d’autant d’effets que la plupart de celles émises depuis 2007, les petites combines pour se la couler douce aux frais de la société et arrondir les fins de mois, ont encore de beaux jours devant elles. Surtout en pleine période électorale…
Mais non ! L’opposition de gauche y va de son antienne sur “La Sarkozye” qui, une fois de plus, cherche à plaire aux électeurs du Front national, ce qui laisse à penser que ces derniers sont les seuls citoyens à conserver encore quelque esprit civique… Ce serait bien les seuls à les croire !
De son côté, Arnaud se Broca, Secrétaire général de la Fnath (association des accidentés de la vie), s’insurge dans une tribune publiée dans Libération : “Les malades ne sont pas des fraudeurs !”. Il ressort de son indignation de défense sonnante et trébuchante de “la santé pour des millions de citoyens” qu’il est inadmissible, dans le principe, de vérifier la réalité de leur mauvaise santé : “La chasse aux arrêts de travail – car il n’y a plus d’autres mots et il est du reste employé sans complexe aujourd’hui – est bien ouverte ; elle est même devenue une véritable obsession de l’action publiques.”
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mardi, 08 novembre 2011
Toutes “leurs” envies en triple A...
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lundi, 31 octobre 2011
Descendre du monde moderne...
La chronique de Philippe Randa
Elle a forcément le visage de l’innocence. Sa naissance est pourtant effrayante. Symboliquement, bien sûr, car la petite fille de 2,5 kilos Danica May Camacho, née dimanche deux minutes avant minuit au Jose Fabella Memorial Hospital, un hôpital public de la capitale philippine, fait à juste titre la joie de ses parents. N’a-t-on pas coutume d’assurer qu’une naissance est le plus beau des événements ?
Celle de Danica est malheureusement la plus dramatique des annonces car elle a été désignée 7 milliardième habitante sur Terre : dire que des millions de contemporains ont probablement accueilli cette nouvelle, annoncée par tous les médias, avec une parfaite indifférence… ou avec un sourire béat ! dans un cas comme dans l’autre, leur inconscience est effrayante !
D’autant que les Nations Unis ont félicité les parents de la petite Danica, lui ont offert un « petit gâteau pour l’occasion », donné une bourse pour ses études et à ses parents un pécule pour ouvrir un magasin. On est heureux pour eux et leur existence future…
Pour celle de l’Humanité, en revanche, on ne peut guère féliciter les Nations Unis de fêter ainsi une telle tragédie.
La surpopulation mondiale n’est pas un problème – un « défi » comme disent la plupart des observateurs avec une lâche pudeur – parmi d’autres, mais le drame mondial par excellence. Tous les autres “défis” – pandémies, guerres, pollutions,… – n’étant que les avatars de cette surpopulation apocalyptique.
Le simple bon sens permet de comprendre que sans les « excès de population », les maux – spécifiques ou communs, les uns étant souvent la conséquence des autres – qui frappent tous les pays du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, n’existeraient pas, seraient de nature moins dramatiques ou bien même si certains existeraient tout de même sans cela, l’ampleur de leurs conséquences seraient sans commune mesure.
« Une mise en accusation de l’insouciance humaine commence à poindre. Ainsi en est-il de la conscience du double danger sur le plan mondial et sur celui des progénitures de la fécondité humaine inconsidérée, malgré le chant des sirènes économiques ou politiques acharnées à maintenir des expédients. S’y ajoutent des fruits de notre inconséquence : souci négligé de l’état de notre sol jusqu’à des effondrements du fond marin dits tsunamis, maîtrise hypothétique des effets de l’arme atomique contre un État prêt au terrorisme et inconséquence actuelle en présence des pandémies » : ces lignes sont de Francis Verdavoine-Bourget et extraites de son ouvrage : Surpeuplement, un drame planétaire ! (1)
« Arrêtez le monde, je veux descendre », écrivait de l’homme moderne feu Louis Pauwels avec humour. (2)
Ce n’est certes pas l’envie qui manque à beaucoup, conscients d’un inéluctable déraillement du train cosmopolite, mais il ne semble pas que soient annoncées pour cela de prochaines stations, fussent-elles en rase campagne. Reste alors le dilemme de sauter de celui-ci en marche… ou de braquer le conducteur. Si quelqu’un a le mode d’emploi, qu’il soit assez avisé pour l’adresser aux Nations Unis !
Notes
(1) Éditions Dualpha, 654 pages, 45 euros, 2e édition réactualisée. (Pour le commander, écrire à Éditions Dualpha - Boite 30 - 16 bis rue d’Odessa, 75014 Paris (adresse postale uniquement) – Fax. 09 57 95 13 34 – Mél : diffusion@francephi.com. Frais de port : 5 euros.
(2) Dans un article du Figaro à propos du livre Les Experts ou l’Art de se tromper du Jules Verne à Bill Gates de François-Bernard Huyghe.
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mercredi, 26 octobre 2011
Peut-on rire de tout avec notre Belle Jeunesse ?

Soyons juste, les articles sont plutôt honnêtes, davantage en tous cas que la plupart de ceux publiés dans la Presse que j’appellerais par commodité « adulte », en témoigne le « dossier » consacré il y a quelques mois à la présidente du Front national qui faisait alors la Une avec ce titre « Et si Marine Le Pen était Présidente, à quoi ressemblerait la France ? » : une présentation objective, sans complaisance, mais sans haineuse dénonciation non plus : « scandaleusement banale » a-t-on pu lire ensuite sur Internet où beaucoup de commentaires ont fustigé l’initiative du quotidien…
Il en est ainsi du ton général de ce journal qui parvient à traiter chaque jour l’ensemble de l’actualité française et mondial avec un incontestable professionnalisme.
Remarquons également que les huit pages sont entièrement consacrées à l’information : aucune publicité n’envahit les colonnes, ce qui fait qu’il y a davantage à lire dans ces huit pages quotidiennes pour adolescent(e)s que dans n’importe quel autre quotidien « gratuit » tel 20 minutes, Métro, Direct matin (ou Soir), Paru Vendu, pour ne citer que les titres le plus connus du genre.
Toutefois, le « dessin du jour » (N°3586 du 13 octobre 2011) de Yacine, dessinateur attitré du quotidien, à l’incontestable talent et à l’humour certain, pose peut-être un problème déontologique concernant justement ce quotidien de la jeunesse.
Yacine montre – nous sommes alors entre les deux tours de la « Primaire socialiste » – François Hollande, vautré par terre en train de lécher les pieds d’Arnaud Montebourg, tandis que Martine Aubry, à genoux derrière celui-ci affirme “vénérer” le troisième candidat de la compétition… Le commentaire accompagnant le dessin indique : « Primaire socialiste : Arnaud Montebourg courtisé avant le 2e Tour Hollande-Aubry »…
Après un ancien président de la République traîné devant les tribunaux où il n’a pas comparu pour cause de prétendu gâtisme, avec un actuel locataire de l’Élysée suspecté de compromissions financières dans le financement de campagnes électorales passées, sans compter un candidat donné favori des sondages, éliminé de la course aux motifs de scandales sexuels à répétition, notre « belle jeunesse » a besoin d’avoir le cœur sacrément bien accroché ; comment pourrait-elle se passionner d’une prochaine échéance électorale où l’un des prétendants les plus sérieux à la victoire ne serait, somme toute, que cet être rampant et prêt à toutes les humiliations pour l’emporter ?
Ne faisons aucun procès d’intention à l’humoriste et selon l’honnêteté du quotidien tel que je n’ai pas manqué de le reconnaître, gageons qu’il puisse de même réserver un traitement identique à chaque candidat de la prochaine élection présidentielle. Mais un tel dessin ne me semble guère compatible avec les louables intentions des concepteurs de L’Actu.
À la question « Peut-on rire de tout ? », Pierre Desproges répondait : « Oui, mais pas avec tout le monde »… Il est sans doute plus certain encore qu’on peut rire de tout le monde, mais peut-être pas n’importe où…
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lundi, 26 septembre 2011
Une notoriété à la Pyrrhus...
La Chronique
de Philippe Randa
Le parquet de Paris a ordonné au juge chargé d’instruire la plainte pour tentative de viol en 2003 déposée par Tristane Banon, d’organiser une confrontation entre elle et Dominique Strauss-Kahn.
“Tentative” de viol : la même accusation que la femme de ménage américano-guinéenne du Sofitel qu’il aurait, elle aussi, “tenté” de forcer sexuellement. Les échecs de l’intéressé pour aboutir à ses fins finiraient par faire rire s’il n’y avait non seulement la monstruosité des faits s’ils sont avérés, mais encore les motivations éventuelles de ses victimes.
Le dégoût, plus que la pantalonnade, finira donc plus sûrement par l’emporter dans ce tourbillon médiatico-judiciaire où le mari d’Anne Sinclair est empêtré depuis six mois.
L’ancien patron du FMI apparaît aujourd’hui à l’opinion publique non seulement comme un “singe en rut” selon l’expression de Tristane Banon, mais plus grave encore, comme un “nanti” peu supportable : sa fortune – celle de sa femme, certes, mais qu’elle a mis à sa disposition, ce qui revient au même – jusque-là plus “présumée” elle aussi que réellement connue, a été révélée au grand jour. Les électeurs, principalement “de gauche”, qui envisageaient de le porter à la Fonction Suprême ont désormais bonne mine et on en arriverait finalement à les plaindre. S’il y a des victimes incontestées, avant tout ce sont eux. Et d’eux, mais d’eux seuls, il est permis de rire. Leur favori les a tel point ridiculisé que beaucoup se détourneront probablement de la politique par sa faute…
En ce qui concerne Nafissatou Diallo, ses déclarations zigzagantes et ses motivations financièrement douteuses ont conduit le procureur Vance, après une inculpation et une mise en liberté sous caution de DSK des plus féroces, a très rapidement faire machine arrière jusqu’à recommander l’abandon des charges en raison du manque de crédibilité de la plaignante qui ne permet pas de “donner du crédit à sa version des faits au-delà du doute raisonnable.”
À moins de hurler à la prétendue impunité de la communauté juive internationale ou au récurrent racisme anti-noir, ce qui s’avère peu crédible quant tout se déroule sur la place publique comme cela a été le cas, et vu les enjeux financiers en cause – les avocats de l’accusation, autant que ceux de la Défense auraient eu tout intérêt financièrement à ce que le procès ait lieu –, gageons que ce “revirement” n’a pas été pris à la légère par le procureur Vance…
En ce qui concerne Tristane Banon, ensuite, il est tout de même bien difficile d’envisager que la plainte en France puisse objectivement aboutir à une condamnation du présumé satrape… Car ce qui s’est passé dans un appartement parisien en 2003 restera sans doute connu d’eux seuls, tout autant que ce qui s’est passé dans la chambre du Sofitel entre la femme de ménage et le patron du FMI. Ce sera parole contre parole.
Que l’on sache, Tristane Banon n’a aucune preuve matérielle de son agression autre que ses propres déclarations à sa mère qui l’a dissuadée de porter plainte, ou à ses proches qui semblent, à l’époque, lui avoir conseillé la même attitude.
À moins bien sûr, d’envisager que l’un des deux ne craque dans le bureau du Juge d’instruction, ce qui est toujours possible… Après les six mois qu’il vient de passer, Dominique Strauss-Kahn pourrait s’effondrer et reconnaître les brutalités dont Tristane Banon l’accuse… Un sacré coup de théâtre en perspective, mais lors de sa prestation sur le plateau de télévision de Claire Chazal, il n’a guère donné des signes de faiblesses. Au contraire !
Ou alors c’est Tristane Banon qui craquerait nerveusement et reconnaîtrait que son action d’a d’autre but que d’accéder à une notoriété que son seul talent ne lui a pas permis d’atteindre jusqu’alors. Car qui connaissait Tristane Banon voilà six mois ? Quel spectateur de l’émission de Thierry Ardisson où elle avait exposé ses déboires se rappelait encore d’elle ?
Il est bien certain que si, malgré tout, sa plainte aboutissait et qu’elle devait “toucher” quelques compensations sonnantes et trébuchantes, elle en ferait immédiatement don à une quelconque association de défense de la condition féminine comme elle s’y est engagée.
Mais il lui resterait l’incontestable notoriété acquise depuis six mois… et au prix du coût de la minute publicitaire, cela s’avérerait finalement une affaire rondement menée.
Mais une affaire qui pourrait s’avérer toutefois lourde de frustration… Ses futurs succès de vente reposeraient alors uniquement sur le scandale et personne ne s’aviserait de songer qu’elle pourrait aussi, avoir du talent… Pourquoi pas !
Soit, en quelque sorte, une notoriété à la Pyrrhus !
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jeudi, 25 août 2011
LE COMPTE DE SINCLAIR...
Le grand retour
de Philippe Randa
La comparaison entre Dominique Strauss-Kahn, ancien patron du FMI et Edmond Dantès, personnage né sous la plume d’Alexandre Dumas(1), est non pas seulement excessive, mais parfaitement inconvenante.
Le premier n’a goûté les geôles de Rikers Island que durant quatre nuits, tandis que le second fut emprisonné dans celles du château d’If durant quatorze ans.
Grâce à l’argent de son épouse, DSK a pu attendre son procès dans une luxueuse résidence surveillée, moyennant une liberté sous caution certes fort draconienne, mais à la hauteur de la fortune de Madame… Edmond Dantes, lui, ne deviendra riche que parce qu’il se sera lié d’amitié avec son voisin de cellule.
Cette semaine, toutes les charges retenues contre Dominique Strauss-Kahn ont été levées parce que des avocats renommés, parmi les plus redoutables du barreau américain et dont les honoraires ne sont évidemment pas à la portée du premier inculpé venu, ont assuré sa défense… Le personnage de fiction d’Alexandre Dumas ne gagnera sa liberté que par une spectaculaire évasion et restera ensuite un éternel fugitif, tout comte de Monte-Cristo qu’il soit devenu.
Si Dominique Strauss-Kahn a gagné un titre dans cette “épreuve terrible et injuste”, selon ses propres affirmations, c’est bien celui, à jamais, de Compte de Sinclair… et gageons qu’aucun romancier, aussi talentueux soit-il, ne prenne en exemple l’ancien patron du FMI pour en faire un personnage de légende…
Alexandre Dumas avait écrit fort justement dans son célèbre roman : “Il n’y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d’un état à un autre, voilà tout.”
L’affaire DSK, plus d’un siècle et demi plus tard, en est la confirmation.
Note
(1) Le Comte de Monte-Cristo a été écrit avec la collaboration d’Auguste Maquet et achevé en 1844 ; il est inspiré de l’histoire de Pierre Picaud, un cordonnier de Nîmes qui, victime d’une machination politico-judiciaire sous le Premier Empire, entreprend de se venger dès sa libération grâce à un trésor caché à Milan et légué par son voisin de cellule
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lundi, 25 avril 2011
Les terroristes de l'hygiénisme...

Ces jours-ci, une nouvelle campagne est lancée contre les fumeurs… via leurs paquets de cigarettes qui seront désormais décorés “d’images chocs”, dignes des pires films d’horreur de la Hammer ou, plus simplement, du quotidien des sanatoriums : tumeurs malignes par-ci, poumons pourris par-là, dents avariées, boutons purulents, ganglions crevassés et abcès de toutes les couleurs… Nul doute que voilà une idée qui tentera sans doute le très médiatisé artiste Andrès Serrano, celui qui vient de mettre en scène un crucifix trempé dans son urine pour une exposition plus scandaleuse qu’artistique en Avignon…
Reste évidemment à savoir si cette énième campagne d’informations portera ses fruits, voire quelques fruits ou non… L’avenir le dira, mais la tâche est ardue, sachant, comme le rapportait Le Figaro en octobre dernier qu’“en 2010, près d’un adulte sur trois fume quotidiennement ou de manière occasionnelle en France. Soit environ 15 millions de personnes, âgées de 15 à 75 ans. Un nombre en hausse “pour la première fois de manière significative depuis la loi Evin” a précisé lundi l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), en rendant publics les résultats du Baromètre santé 2010. En cinq ans, le pourcentage de fumeurs quotidiens a ainsi augmenté de 2 points, pour atteindre 28,7 % de la population, tandis que les fumeurs occasionnels se maintiennent à 4,7 %.”
Ce qui tenterait à prouver que plus on harcèle les fumeurs, moins il y a de résultats…
Dans la même logique, on se demande pourquoi terroriser ainsi les seuls fumeurs…
Pourquoi ne pas obliger les propriétaires de voiture à repeindre celles-ci avec des carcasses de véhicules accidentés où apparaîtraient des visages explosés, des cadavres sanguinolents, des bras et jambes broyés, etc. ?
Pourquoi ne pas obliger les fast-foods à orner leurs vitrines de fresques explicites sur les dégâts que leurs matières grasses provoquent sur l’organisme humain ?
Pourquoi ne pas obliger les banques à afficher à l’entrée de leurs agences le nombre de ménages surendettés par les crédits à la consommation ? Le nombre de clients ruinés par les placements foireux de leurs Conseillers ?
On pourrait ainsi décliner à l’infini les obligations des uns et des autres pour une plus saine vie citoyenne…
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jeudi, 31 mars 2011
Droit d’ingérence impérialiste...
La chronique de Philippe Randa
La chute du colonel Kadhafi, exigée publiquement par l’Occident, restera une première. Il y aura un avant et un après. Avant, un pays entrait en guerre contre un autre quand il accusait celui-ci, à tort ou à raison, d’être une menace militaire pour lui-même ou pour un pays allié. Même si de tous temps, des gouvernements ont apporté des aides militaires à un camp ou à un autre lors d’une guerre civile, cela se faisait via des “légions” ou des “brigades” qui n’engageaient pas officiellement leurs pays.
Les bombardements de la France en Lybie, d’abord, la coordination par l’Otan des opérations sur le terrain ensuite, la réunion à Londres de quarante ministres des Affaires étrangères pour assurer “le pilotage politique” de l’intervention enfin, se sont faits, eux, au nom du “droit d’ingérence humanitaire” que beaucoup qualifie plus justement de “droit d’ingérence impérialiste”.
Et ce parce que l’actuel régime lybien ne s’était pas écroulé face aux mécontentements d’une partie de sa population, à l’instar de ceux de la Tunisie et de l’Égypte. La détermination du “chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste” (ouf !) à reprendre les choses en main, de façon certes musclée, aurait mis un probable coup d’arrêt aux turbulences qui secouent actuellement tous les pays arabes.
Turbulences dont les USA, son allié traditionnel la Grande-Bretagne, et compère actuel la France, espèrent tirer des profits différents : conserver hégémonie économique et politique pour les premiers au Proche et Moyen-Orient, se construire un stature d’homme d’État international pour faire oublier les déboires de sa politique intérieure pour l’actuel locataire de l’Élysée.
L’échec de la révolution d’une partie du peuple lybien était une menace directe pour de telles ambitions.
Après le traditionnel pilonnage médiatique en bonne et due forme pour asseoir dans les mentalités que Mouammar Kadhafi était à lui tout seul la réincarnation de Gengis Khan, Adolf Hitler et Saddam Hussein et que les opposants à son régime étaient tous de légitimes aspirants à la liberté démocratique, islamistes compris, il n’y avait plus qu’à attendre les premières réactions du Régime de Tripoli contre les insurgés pour décider d’une intervention militaire.
Soit une ingérence caractérisée dans les affaires strictement intérieures d’un pays qui ne menaçait en rien les pays intervenants ;
Soit une volonté désormais officielle de l’ONU de contrôler, militairement si besoin est, les affaires intérieures des pays dans le monde ;
Soit cette fameuse gouvernance mondiale qu’appellent de leurs vœux les plus avides les dirigeants des puissantes multinationales, toutes par essence apatrides.
L’Allemagne s’est abstenu d’apporter sa complicité dans l’affaire pour cause d’élections, dit-on. Après soixante années de culpabilisation massive, les Allemands actuels ne sont effectivement guère enclins à participer à quelque aventure militaire…
Plus importantes sont les attitudes de la Russie et de la Chine qui avaient la possibilité de bloquer l’intervention. Ils se sont contentés d’une abstention qui lui laissait le champ libre. Simple hypocrisie ou n’est-il pas légitime se penser qu’ils ont monnayés fort chères leurs neutralités ? Ce qu’ils ont obtenus en échange n’a pas été rendu publique ; c’est peut-être une des surprises à venir bientôt…
À moins que Russie et Chine ne soient persuadés que l’aventure lybienne pourrait peut-être bien être un nouveau bourbier militaire, après celui d’Afghanistan et d’Irak, où les forces auto-proclamés démocratiques pourraient bien à nouveau s’empêtrer.
Pour notre part, on le saura en comptabilisant le nombre de soldats français qui pourraient y perdre leur vie. Un décompte macabre qui, de toute façon, ne commencera, comme pour les deux autres pays envahis, que dans l’après-Khadafi…
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jeudi, 24 mars 2011
Matamores anti-frontistes...
La chronique de Philippe Randa
On s’attendait certes à un mauvais résultat de l’UMP, au maintient d’un score élevé du Parti socialiste et à une montée du Front national. Pour cause de danger nucléaire nippon, on prévoyait aussi un afflux de bulletins de vote pour Europe Écologie. On ignorait ce qu’allait “faire” le Parti de Gauche du très mal aimable Jean-Luc Mélenchon et tout le monde oubliait de s’interroger sur le Modem en phase accélérée de disparition électorale.
La seule chose certaine, c’était le fort taux d’abstention prévisible.
Peu ou prou, toutes ces prévisions se sont réalisées, mais avec une amplification que personne n’avait réellement envisagée.
Soit d’abord un effondrement électoral de l’UMP désormais talonné par la déferlante FN, des résultats satisfaisants pour les Écologistes et le Parti de gauche, la quasi disparition du Modem et un PS en tête, mais finalement sans triomphe excessif.
Toutefois, les résultats ne sont pas seulement les scores atteints par les candidats. Les conséquences dans le paysage politique sont bien plus intéressants. Notamment par les divisions désormais étalées sur la place publique des ténors de l’UMP sur ce qu’il convient de faire face au Front national : appeler à voter contre lui… ou laisser libre choix aux électeurs, au risque qu’ils se persuadent que la droite parlementaire est prête à sauter le pas et à conclure bientôt une alliance électorale qui lui assurerait une solide majorité. C’est ce qu’espère la majorité des électeurs de droite. C’est ce que redoutent tant les responsables d’un système qui verrouillent le débat politique depuis plus de trente années.
Quoiqu’il en soit, le Front républicain agonise. Seuls quelques ministres, dont le Premier d’entre eux, appellent encore à voter pour le Parti à la rose, voire même pour celui du Marteau et de la faucille si besoin est… Mais il est à noter qu’ils sont quasiment tous élus de circonscriptions où, par le passé, le Front national ne pesait guère. Si leurs futures réélections devaient dépendre d’un bon report des voix frontistes, gageons que ces matamores se feraient nettement plus discrets.
Mais une alliance avec un parti failli comme l’UMP est-elle encore dans l’intérêt du Front national ? Marine Le Pen a choisi de fortement axer son action dans le domaine social, occupant ainsi un créneau laissé vacant autant par la gauche que par la droite. Ce, alors que la paupérisation s’étend, non seulement dans les couches les plus populaires, mais de plus en plus, pour cause de mondialisation effrénée et de fiscalité écrasante, parmi les classes moyennes et même celles qui furent au-delà, soit une population qui se considérait à juste titre comme privilégiée dans notre société…
Ces Françaises et Français désormais fragilisés, voire apeurés par l’avenir, n’ont pas tous voté “à droite” jusqu’alors… Il est même évident que nombre d’entre eux étaient bien davantage séduits par les sirènes progressistes. Ils en avaient les moyens, alors…
Il n’est pas certain qu’un rapprochement du FN avec l’UMP les séduise tant que cela…
Et ce ne sont sans doute pas les syndicalistes qui se sont présentés dimanche dernier estampillés de la flamme tricolore qui prouveront le contraire.
Ainsi Fabien Engelmann, ancien secrétaire général du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle) qui a obtenu 23,4 % des suffrages… Et pas davantage Annie Lemahieu, privée de ses mandats syndicaux Force Ouvrière, qui affrontera dimanche prochain, forte de ses 19,19 % des voix… le candidat UMP !
À ceux qui prévoyaient l’effondrement du FN, la pilule est décidément bien amère…
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mardi, 01 mars 2011
LES NOUVELLES POLICES DE LA PENSÉE
La chronique
de Philippe Randa
La plus connue des polices française est certes celle qui a son siège place Beauvau ; le remaniement ministériel de dimanche soir y a porté à sa tête Claude Guéant, en remplacement de Brice Hortefeux. Sans doute pour illustrer une fois de plus la formule, rendue célèbre en 1963 par Luchino Visconti dans son film "Le Guépard" : "Tout change pour que rien ne change" !
Ce qui change depuis quelques années, en revanche, c’est la multiplication des autres “polices”. Beaucoup plus discutables.
La plus ancienne est cette “police de la pensée”, immortalisée par George Orwell dans son roman dystopique "1984", mais qui, désormais, est déclinée sous toutes les formes possibles et imaginables, telle que l’avait dénoncée dès avril 1990 dans les colonnes du "Figaro" l’ancienne communiste Annie Kriegel : bien que juive, elle s’inquiètait de voir la communaute juive française apparaître “comme un groupe exigeant que règne en sa faveur une véritable police de la pensée [...] une insupportable police juive de la pensée…” Une “police des spectacles” a également sévi. Les humoristes Patrick Timsit et Bruno Gaccio en ont été les premiers à en faire les frais.
Un sketch du premier sur les mongoliens (“C’est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête”) le fit poursuivre en justice. Il échappa à une condamnation en créant une association d’aide aux trisomiques... en collaboration avec la famille qui l’avait assigné !
Le second moqua les nains dans une émission de Canal + (“T’enlèves la tête et le cul d’un nain, y’a moins à manger que sur une caille”). “Sommé de faire des excuses publiques par l’Association des personnes de petites tailles et l’APF, il répondit : “Pensez-vous vraiment que j’ai des excuses à formuler eu égard à l’énormité du propos ? Je revendique et assume ce mauvais gout”” (www.handinaute.org).
Quant à leur confère Dieudonné, il fut chassé des plateaux de télévision après un sketch jugé peu soumis aux diktats de cette “insupportable police” que dénonçait Annie Krigel ; lui s’entête, depuis, à ne pas faire repentance… et à le faire savoir !
Quant à la liste de ces nouvelles polices de la pensée, qu’elles soient “hygiénistes” (haro sur les fumeurs !), “mensongèrement sécuritaires” (souriez, automobilistes, vous êtes flashés !) ou encore “bancaires” (limitation du montant des retraits en espèces de votre propre compte), elle s’allonge au fil des mois.
Dernière “police de la pensée” à la mode, celle des vacances ! Plusieurs ministres se sont retrouvés dans le collimateur : Michèle Alliot-Marie en a perdu son ministère pour avoir accompagné papa et maman en Tunisie… Le Premier Ministre Fillon s’est longuement expliqué sur sa mauvaise idée d’avoir été promener sa moitiée en Égypte à Noël dernier, tandis que le conseiller special à l’Élysée Henri Guaino faisait de même… en Libye ! À croire qu’ils l’ont fait exprès !
Le plus étonnant tout de même (quoi que !) sont que le seul reproche qui leur soit adressé est de s’être compromis avec des dictatures qui se sont toutes écroulées sitôt leur départ…
On aurait pu remarquer, tout de même que, nos ministres ne portaient donc pas la scoumoune qu’à leurs seuls compatriotes !
Et on aurait pu aussi leur faire remarquer, en passant, que lorsqu’on est Ministre en exercice d’un pays qui subit une crise économique importante et durable, la moindre des convenances serait qu’ils montrent l’exemple en “consommant français”.
Mais la convenance, comme le bon goût, ne sont pas les attributs de la Sarkozye. La chance non plus, d’ailleurs !
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lundi, 24 janvier 2011
CÉLINE, JE TE HAIS MOI NON PLUS...
La Chronique
de Philippe Randa
S’il y en a un qui doit être “le ravi des cieux” depuis une semaine, c’est Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline. Un demi-siècle après sa disparition, il fait la une des medias. Une promotion, sans doute, comme jamais il n’en avait connue de son vivant.
À croire que si l’on avait voulu “relancer” – si tant est que cela fut nécessaire – la vente de ses livres, pouvait-on espérer mieux ? Gratos, en plus, la promo !
C’est un sale coup, forcément, pour la poignée d’autres écrivains en liste cette année : Hervé Bazin, Jean Cayrol, Patrice de La Tour du Pin, Henri Troyat, Maurice Maeterlinck, Blaise Cendrars, Frantz Fanon, Michel Foucault… pour ne citer que ses contemporains dans la liste.
À tel point qu’il serait intéressant de connaître dans les prochaines semaines les ventes de ses livres… et celles des autres “nominés” de ces Célébrations nationales 2011. Gageons qu’elles resteront ignorées du grand public. Par pudeur.
En plus, ils ont bonne mine de cotôyer celui qui est appelé pas tous, unanimement, “génie littéraire”, “plus grand écrivains du XXe siècle”, “monument de la littérature” au “talentueux délire” même si les uns ajoutent “immense salaud” ou “incommensurable ordure”, tandis que d’autres débattent à n’en plus finir sur “la personnalité de Céline (…) il est vrai, pour le moins controversée. On pourrait même parler d'abominable vérité” (France soir, 21 janvier 2011).
N’en jetons plus, qui ignore encore que, publié dans la prestigieuse collection de La Pleïade de Gallimard, cet auteur est aussi celui de trois pamphlets (Bagatelles pour un massacre, L’école des cadavres, Les Beaux draps) fort peu amènes pour le peuple auto-proclamé élu ? Plus personne n’a d’excuses pour l’ignorer après cela… comme de ne pas ouvrir un de ses livres… voire de ne pas chercher désespéremment à se procurer les fameux pamphlets. Pour voir… et pour condamner, bien sûr… bien sûr… bien sûr…
“Le ravi des cieux” peut donc être reconnaissant à maître Serge Klarsfeld, grand pourfendeur professionnel de nazis et d’antisémites devant le Sanhédrin, d’avoir rappelé à l’ordre le Ministre de la Culture.
Et quand Serge Klarsfeld siffle, on s’exécute. C’est ce qu’à immédiatement fait Frédéric Mitterrand. Qui, il est vrai, n’est que Ministre de la République française, lui !
Et il n’est pas son oncle François. Lui avait rétorqué en son temps, à Jean-Pïerre Elkabach qui le harcelait sur ses mauvaises relations durant la dernière guerre mondiale et doutait de l’étendue de son philosémitisme : “Que voulez-vous que je fasse ? Que je me convertisse ?”
Sans doute, oui, mais le journaliste, toutefois, n’a pas osé le lui réclamer à une heure de grande écoute. C’est personnel, ces choses-là !
Quoiqu’il en soit, Céline sera vendu plus que jamais en 2011, ce qui est sans doute le plus important pour la littérature… mais ne sera pas célébré. La belle affaire !
Puisque le “mal” est fait, tout de même, la faute à qui ? Évidemment à Frédéric Mitterrand qui s’est peut-être “dégonflé”, mais qui avait tout de même été sacrément “gonflé” de laisser inscrire le “maudit de Meudon” dans la liste des Célébrations nationales.
D’un autre Ministre que lui – hormis André Malraux et Jack Lang – on pourrait penser qu’il aurait pu ne pas savoir de qui il s’agissait ; quoique même Nicolas Sarkozy, pourtant peu connu pour sa grande culture, ne fait pas mystère de son admiration pour l’auteur de Voyage au bout de la nuit.
Mais Frédéric Mitterrand, non ! Lui savait très bien de qui il s’agissait et ne pouvait ignorer les réactions que sa présence dans la liste allait provoquer.
Dire qu’il y en qui regrette sa présence au Ministère de la Culture, alors que c’est bien le seul qui soit efficace dans sa fonction !
PS : Je profite de la belle campagne de promotion célinienne de messsieurs Mitterrand et Klarsfeld pour vous recommander quelques livres sur ce “génie littéraire” pour beaucoup et “incommensurable ordure” à ses heures pour d’autres, publiés aux Éditions Dualpha par mes soins : Le cas Céline de Philippe Pichon et Le siècle de Céline de Marc Hanretz… Sur son éditeur : Robert Denoël, un destin de Jean Jour… Et dans le cadre de la polémique suscitée ces jours-ci, le Dictionnaire commenté de livres politiquement incorrects que j’ai commis avec Francis Bergeron… D’avance, je remercie très sincèrement l’avocat et le ministre ci-dessus nommés pour les ventes futures réalisées grâce à eux.
10:14 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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