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dimanche, 27 avril 2014

La route de l’Élysée passe-t-elle par la place Saint-Pierre ?

Philippe Randa 7.jpgLa chronique de Philippe Randa

Manuel Valls au Vatican ! Au Parti socialiste, personne n’y trouve rien à redire. N’y trouve PLUS RIEN à redire, plus exactement, car en 2011, la présence de François Fillon, alors Premier ministre, à la béatification de Jean-Paul II, avait été l’occasion d’un communiqué lapidaire : « Cette décision rompt avec une tradition diplomatique établie et respectée par tous ses prédécesseurs qui veut que notre pays ne se fasse représenter à ce type de manifestation que lorsqu’elle concerne un Français. Venant de Nicolas Sarkozy, qui aurait même songé à s’y rendre personnellement, cette décision ne surprend pas, mais elle reste particulièrement choquante. »

Les socialistes, en obsessionnels donneurs de leçon de morale, avaient même rappelé que « la République indivisible, laïque, démocratique et sociale assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de religion respecte toutes les croyances… »

Mais si les promesses n’engagent que ceux qui y croient, les convictions politiques, elles, sont à géométries variables, on le sait bien.

Ce déplacement personnel de Manuel Valls n’est toutefois pas désintéressé, on s’en doute. À défaut de « signal », les catholiques français y verront-ils un « geste », pour apaiser leurs relations avec l’ex-ministre de l’Intérieur dont les CRS n’avaient pas hésité à faire usage de gaz contre des familles entières lors des manifestations contre le Mariage pour Tous ?… Une violence inappropriée qui avait choqué bien-au delà des seuls participants. Béatrice Bourges, Porte-parole du mouvement Printemps français, qualifie depuis le donneur d’ordre d’« idéologue qui n’a pas été à l’écoute d’une partie de la population, un homme qui n’est pas digne des fonctions qu’il occupe. »

Mais au-delà d’un simple calcul électoral, c’est plus probablement pour acquérir une stature internationale qu’il tient à être vu à cette cérémonie, présidée par le pape François, retransmise dans le monde entier et qui rassemblera plus d’un million de pèlerins dans la capitale italienne.

Une manière également d’atténuer son image désastreuse dans une autre partie de la communauté française, après ses déclarations sur l’antenne strasbourgeoise de Radio Judaïca le 17 juin 2011 : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ! Quand même ! »

« Ces derniers mots figurent désormais parmi les premières occurrences à apparaître lorsqu’une recherche Google sur Manuel Valls est effectuée », indique le blog http://rso17.unblog.fr.

Enfin, s’il n’acquiert pas une stature internationale avec son voyage à Rome, Manuel Valls ramènera peut-être dans ses valises un peu d’eau bénite pour parer les révélations d’un brûlot qui n’est pas encore paru… mais qui fait déjà beaucoup parler.

Le Vrai visage de Manuel Valls, livre du journaliste Emmanuel Ratier (à paraître prochainement aux éditions Facta 4 Rue de Clichy 75009 Paris) intéresse déjà nombre d’observateurs politiques, notamment Nicolas Lebourg qui l’annonce dans un encadré significatif du dernier numéro de l’hebdomadaire VSD : « Annoncé comme truffé de “révélations explosives” sur la famille, le parcours et les réseaux du Premier ministre, l’ouvrage aurait été imprimé à l’étranger par crainte d’une saisie ».

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vendredi, 25 avril 2014

Anne Frank, son martyre et ses produits dérivés : la concurrence est rude !

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La chronique de Philippe Randa

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Peut-on tirer profit de tout ? Comme pour le rire, le débat est vieux comme le monde et les avis divergent. La concurrence aussi !

Ainsi du spectacle – « scandaleux » pour les uns, « porte d’entrée plus authentique » pour d’autres – qui se prépare actuellement à Amsterdam autour d’Anne Franck, icône de la persécution des juifs s’il en est, « symbole d’héroïsme et spectre obsédant des dangers de la discrimination »… Des historiens ont remis en question l’authenticité de son fameux Journal, mais personne, encore, n’avait osé toucher à l’image de cette jeune fille de 16 ans, déportée et disparue avec toute sa famille durant la Deuxième Guerre mondiale (son père fut le seul survivant).

Objet de la polémique : le projet de la société de production Imagine Nation, une entreprise hollandaise de divertissement, d’ouvrir un immense théâtre dans la capitale des Pays-Bas. Un seul spectacle y sera joué, la pièce Anne, retraçant la vie, les épreuves et la mort de l’auteur du plus célèbre des journaux intimes.

L’un des deux créateurs, Kees Abrahams, défend son projet avec une verve et des arguments dignes des meilleurs marchands de tapis du monde : « C’est important que les gens se sentent chez eux, qu’ils passent un bon moment […] Nous avons donc fait construire un grand restaurant, en forme de salon, avec 150 places » ; quant au traiteur, Dennis Borrel, il est, d’après lui, « follement créatif », alors, n’est-ce pas, hein ?

Et puis, surtout, l’endroit sera abondamment pourvu… de toilettes « pour que les spectateurs n’aient pas à faire la queue comme du bétail pour se soulager » ; pour preuve, « [il y aura] 16 cabines de toilettes pour les femmes – trois fois plus que ce qui est requis […] Je pense que c’est crucial », s’enorgueillit l’attentionné maître des lieux.

Pourquoi pas, aussi, des « chambres tout confort, avec eau à tous les étages » ? Non, tout de même pas. Pas pour le moment, en tout cas…

Il faut dire que 1.100 places seront possibles par représentation avec des fauteuils coûtant entre 35 et 70 euros.

Le second créateur de la pièce, Robin de Levita, est, lui, un habitué des spectacles musicaux de Broadway, ayant travaillé précédemment sur les superproductions Chicago et Les Misérables… Heureusement que ce n’était pas pour Singing in the Rain : on imagine ce qu’aurait pu être alors son interprétation très personnelle de la fin d’Anne Frank…

On comprend alors que la nature commerciale de l’entreprise irrite au plus haut point la Maison Anne Frank : « Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils quand je vois un dispositif où sont prévus des verres de vin, des boîtes de snacks, un dîner avec vue, puis une virée nocturne, s’insurge Ronald Leopold, son directeur […] Si ça ne tenait qu’à moi, les choses ne se seraient jamais déroulées de la sorte. »

Indignation justifiée… ou concurrence irritante ? L’édition française du site timesofisrael rappelle toutefois que « le musée a été accusé il y a une vingtaine d’années de tirer profit de l’image d’Anne, en faisant vendre des ballons et des T-shirts lors d’expositions itinérantes ».

On sait, depuis Brel, que dans le port d’Amsterdam, « Ça sent la morue/Jusque dans le cœur des frites »… Certains pourront surtout penser que désormais « Ça sent le hareng/Jusque dans le devoir de mémoire »…

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jeudi, 24 avril 2014

La réforme territoriale de « Moi Président » n’est pas encore pour demain

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La chronique de Philippe Randa

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Combien étaient-ils ? À nouveau – et cela devient une habitude en France –, impossible d’être certain du nombre, même à la louche. Entre 5.000 et 15.000 selon l’estimation la plus répandue, à défaut d’être la plus précise. Il y avait des bonnets rouges, mais pas seulement. Des chapeaux ronds aussi et des drapeaux. Surtout des drapeaux… C’était le week-end dernier à Nantes. Un « moment historique », assurent les participants.

« L’appel à manifester a été lancé par les collectifs nantais Bretagne réunie et 44 = Breizh, rejoints par le mouvement des bonnets rouges, connu pour son combat contre l’écotaxe, mais qui compte aussi parmi ses revendications la réunification de la Bretagne historique, à cinq départements. “On a donné le coup de pied nécessaire dans la fourmilière pour arriver à ce qu’enfin les questions essentielles pour le peuple breton soient envisagées”, s’est réjoui Christian Troadec, figure de proue des bonnets rouges et maire DVG de Carhaix (Finistère) », a-t-on lu dans Le Figaro. Deux slogans ont été scandés avec conviction : « Bretagne réunifiée, on va y arriver ! » et « Naoned e Breizh » (Nantes en Bretagne).

Ils vont y arriver, sans doute, et pas qu’eux – toutes les régions françaises sont concernées par les projets de réforme territoriale annoncés par François Hollande lors de sa 3e conférence de presse, en janvier dernier –, mais quand ?

Certes, « Moi Président » s’inspire du rapport du Comité pour la réforme des collectivités locales, présidé par Édouard Balladur, et commandé par Nicolas Sarkozy en 2009. Le gain des économies espérées était alors de l’ordre de 600 millions d’euros. Un bon début pour les 50 milliards que doit trouver, coûte que coûte, Manuel Valls.

Mais alors, qu’est-ce qui coince ?

D’abord, l’évidence même ; qui dit moins de régions, dit moins d’élus : d’où le combat désespéré de certains « menacés » d’aller faire don de leur personne sur un marché de l’emploi déjà très encombré.

« La volonté politique est généralement faible de la part des présidents de région, estime Patrick Le Lidec, chargé de recherche au CNRS et spécialiste de la décentralisation. Est-ce que vous avez envie de voir votre poste disparaître ? En cas de fusion, vous avez une chance sur deux de ne plus être le boss. » Empêcher ou tout au moins retarder l’inévitable échéance est devenu leur obsession. Des élus locaux de tous bords ont ainsi créé des collectifs pour mobiliser les citoyens ; et cinq ans après le rapport Balladur, il ne s’est encore rien passé !

Considérant le faible poids des régions, certains ironisent aussi sur le peu de gain budgétaire : pour Claude Gewerc, président socialiste de la région Picardie, « les régions ne pèsent que 2 % de la dépense publique. Où sont les marges de manœuvre économique ? Si c’est là que François Hollande veut faire des économies, il s’est trompé. »

Ensuite, pour chaque région réunie ou agrandie, se pose inévitablement la question de la ville qui en sera la capitale. Pour la Bretagne, Rennes ou Nantes ? Pour la Normandie, Caen ou Rouen ? « Si une ville perd son statut de chef-lieu, les commerçants vont protester parce qu’ils vont perdre des clients, le territoire devient moins attractif », remarque encore Patrick Le Lidec.

Entre médiocres calculs personnels et susceptibilités mal placées, la réforme annoncée par tous les gouvernements, de droite comme de gauche, n’est peut-être pas encore pour demain.

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dimanche, 20 avril 2014

République irréprochable : dis, la droite, pourquoi tu te tais ?

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La chronique de Philippe Randa

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Les copains et les coquins sont dans le collimateur… Du parachutage doré à l’IGAS de l’ex-première édile de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Dominique Voynet, à la démission obligée du conseiller de la présidence Aquilino Morelle en passant par la nomination d’Harlem Désir – ancien de SOS Racisme rebaptisé « SOS Pôle emploi » –, on s’habitue peu à peu à un scandale hebdomadaire dans la République irréprochable de « Moi Président ».

Acculée, la gauche monte au créneau, depuis Jean-Christophe Cambadélis, tout nouveau premier secrétaire du PS – « Si ce qui est dit est vérifié, je ne vois pas comment il [Aquilino Morelle] peut rester » – jusqu’à la nouvelle cheftaine d’EELV Emmanuelle Cosse, dont on ne sait plus très bien si son mouvement est encore ou non dans la majorité – « Quand je vois cette affaire, je me demande si on a appris de l’affaire Cahuzac » – en passant par le locataire de l’Élysée lui-même qui assure qu’« Aquilino Morelle a pris la seule décision qui s’imposait, la seule décision qui convenait »…

Et puis, il y a le Front national pour qui « l’affaire Aquilino Morelle témoigne de la profonde arnaque socialiste sur la République qui, enfin, devait devenir exemplaire »…

Et c’est tout ! À droite, « c’est silence radio ou presque », comme le souligne le site huffingtonpost.fr. Pourquoi la droite est-elle tétanisée ? Pourquoi, par son silence, laisser ainsi le champ libre au seul Front national pour fustiger le pouvoir en place, au risque d’accréditer dans l’opinion publique la certitude que les copains et les coquins pullulent bien au-delà de l’actuelle majorité parlementaire… Soit jusqu’à l’UMP elle-même !

À l’exception du député de la Marne Benoist Apparu, qui a fait savoir que « la démission du conseiller de François Hollande était une évidence quand on passe son temps à donner des leçons aux uns et autres », on ne peut guère se satisfaire de l’absence de réaction de la principale force d’opposition parlementaire avec l’argument donné par son vice-président Brice Hortefeux : « Ne pas faire de publicité à Mediapart », site sur lequel est paru le premier article dénonçant le « conflit d’intérêts » du conseiller de François Hollande… Ce qui, entre parenthèses, dément les accusations de l’inénarrable Nadine Morano, qui accusait le média dirigé par Edwy Plenel de rouler pour la majorité actuelle (un tweet du 18 mars dernier).

Mais ceci explique finalement peut-être cela : si l’UMP ne la « ramène » pas trop sur l’affaire Aquilino Morelle, c’est peut-être pour éviter un effet boomerang : de « l’affaire Bettencourt », encore fraîche dans les mémoires, au financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par Kadhafi en 2007 et aux extraits des écoutes judiciaires de l’ex-Président diffusés justement par Mediapart, la gauche n’attendait peut-être que cela : renvoyer la droite à ses propres ennuis judiciaires en rappelant notamment que l’ancien ministre Éric Woerth avait, lui, refusé de démissionner malgré les lourdes accusations pesant sur lui…

Au fait, qu’est devenu Éric Woerth ? Mis en examen pour trafic d’influence passif et recel de financement illicite de parti politique en février 2012, il a été réélu maire de Chantilly le mois dernier. Avec 74,6 % des voix ! Comme quoi…

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vendredi, 18 avril 2014

« Moi Président » et son irréprochable République de copains et de coquins…

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La chronique de Philippe Randa

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L’affaire a été rondement menée. À peine Dominique Voynet a-t-elle rendu son mandat municipal à Montreuil (93) qu’elle vient d’être embauchée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), nommée en Conseil des ministres « sur proposition du ministre des Affaires sociales et de la Santé et du ministre du Travail », comme l’a précisé l’Élysée.

Une nomination qui reste en travers de l’œsophage du président PS de l’Assemblée nationale et ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, qui la brocarde sévèrement sur son blog : « Triste itinéraire d’une enfant gâtée de la République. Élue ou parachutée tour à tour dans le Jura, au Parlement européen, en Seine-Saint-Denis, puis défaite par les électeurs ou auto-démissionnée par certitude de l’être, madame Voynet, si prompte à critiquer la violence du “système”, restera certainement silencieuse quant à la manière dont elle vient d’en profiter goulûment. »

On sait les relations en général tendues entre socialistes et écologistes, mais entre Claude Bartolone et Dominique en Voynet en particulier, c’est de l’amour vache… et même vache folle !

D’autant que le « parrain » de la Seine-Saint-Denis, comme l’a surnommé l’intéressée en son temps, ajoute : « Au mieux, cette nomination apparaît comme le “golden parachute” d’une élue en mal d’électeurs. Au pire, elle procède d’un accord politique lui ayant permis de s’exfiltrer de Montreuil après avoir laissé cette ville en ruine et la gauche divisée comme jamais. »

Bon, ces deux-là ne nous feront pas un petit, on l’aura compris…

Pour se consoler, l’ancienne cheftaine des écologistes va pouvoir faire don de sa personne à l’IGAS sans craindre particulièrement les fins de mois difficiles ; même pour un ancien ministre, « la fourchette de rémunération d’un inspecteur général des affaires sociales est de 85.000 à 100.000 euros net annuels », indique l’IGAS. On survivrait à moins.

Et tant pis pour les quelques envieux qui rappellent fort désobligeamment ce qu’elle avait publié en automne dernier sur son blog – décidément, les blogs s’avèrent dangereux en politique ! –, pour justifier qu’elle ne briguerait pas un nouveau mandat municipal : « Je refuse de partir en campagne en promettant logements et jobs “à la mairie” à tour de bras ; de garantir à toute personne rencontrée dans la rue que sa demande, même injustifiée, sera traitée “en priorité” [...] ; de promettre à chaque dirigeant d’association évoquant sans pudeur l’imminence des élections une augmentation de sa subvention annuelle. »

Quant à « Moi Président », décidément, personne ne lui reconnaît enfin d’avoir prouvé en moins d’une semaine qu’il luttait avec efficacité contre le chômage, plaie de la France s’il en est depuis des décennies (pas que d’elle, d’ailleurs !) : après Harlem Désir, discriminé pour incompétence dans son ancien « job » (premier secrétaire du Parti socialiste) et sauvé in extremis par un secrétariat d’État, voilà une autre citoyenne qui aura échappé à Pôle emploi.

Comme quoi, si Dominique Voynet était sincèrement « dégoûtée par la politique », comme elle l’a clamé haut et fort en fin d’année dernière, la politique ne semble nullement dégoûtée d’elle !

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jeudi, 17 avril 2014

Et maintenant, le sous-SMIC !

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Il y a des sujets aussi polémiques que récurrents… Ainsi du tabou de la Sécurité sociale, de l’abrogation des 35 heures ou encore du salaire minimum interprofessionnel de croissance, plus connu sous ses initiales de SMIC.

Après Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui demandait plus de « flexibilité » pour le travail et le retour des « petits boulots », payés en dessous du SMIC, c’est Pierre Gattaz, patron du MEDEF, qui revient à la charge avec l’instauration à titre « temporaire » d’un salaire « transitoire » inférieur à celui-ci.

On sait d’expérience ce que promet l’adjectif « temporaire », soit en général « pour longtemps » ; et « transitoire » rime fâcheusement, en l’occurrence, avec « suppositoire ».

Évidemment, les réactions ont fusé. Indignées, en général… L’occasion fournie est trop belle, pour beaucoup, de la jouer « sociale », une fois n’est pas coutume ! Et l’ancienne patronne des patrons Laurence Parisot – qui a dû céder plus qu’à contre-cœur la place à Pierre Gattaz – ne s’en est pas privée, dénonçant la « logique esclavagiste » d’une telle proposition. Rien de moins.

Sans aller jusqu’à un tel extrémisme de vocabulaire, reconnaissons néanmoins que la justification de son successeur pour illustrer sa proposition est quelque peu (euphémisme !)… maladroite : un « sous-SMIC » permettrait, selon lui, aux jeunes d’entrer sur le marché du travail. D’entrer, peut-être ; de les motiver, c’est beaucoup moins certain…

Jeune, donc taillable, corvéable et exploitable pour des rémunérations au rabais : moins de mille euros pour subvenir aux besoins de première nécessité. Pour le superflu, monsieur Gattaz n’a pas indiqué d’âge minimum…

Alors, sachant qu’après quarante ans, le chômage menace tout autant, sinon davantage, après le sous-SMIC à l’intention des jeunes, pourquoi pas un sous-SMIC à celle des pas encore assez vieux ? Monsieur Gattaz n’en a pas parlé. Ça viendra, patientons…

Au-delà de l’ironie et des indignations de circonstance, il est un fait que le montant actuel du SMIC (1 445,38 euros brut au 1er janvier 2014) ne permet guère une vie très confortable d’une part (quoique cela dépende des régions), tout en étant trop élevé pour nombre de chefs d’entreprise d’autre part.

D’abord, parler de « sous-SMIC », n’est-ce pas déjà une imposture ? Peut-il exister, en français correct, un « moins minimum » ? Pas davantage qu’un « plus pire », me semble-t-il. Ensuite, la question n’est-elle pas plutôt : « Un SMIC moins élevé inciterait-il davantage à l’embauche ? »

C’est loin d’être certain si l’on s’en réfère à la méfiance à l’encontre du pacte de responsabilité proposé par François Hollande lors de ses vœux aux Français, « fondé sur le principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d’embauches et plus de dialogue social ».

Quatre mois plus tard, la plupart des chefs d’entreprise ne sont toujours pas disposés à « jouer le jeu », trop souvent échaudés par le passé par des promesses gouvernementales non tenues.

Baisser les charges ou baisser le salaire minimum, c’est quand même kif-kif bourricot, contrairement à tout ce qu’on voudra bien nous affirmer. Si le pacte de responsabilité ne convainc pas, le SMIC en solde ne le fera pas non plus.

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mardi, 15 avril 2014

Libé : un enfumage sans modération de l’Élysée ?

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La chronique de Philippe Randa

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Les plus méchants diront que le quotidien Libération est tellement aux abois qu’il en est réduit à ce titre de une dont on ne sait si elle est plus affligeante que provocatrice, plus stupide que pitoyable : « Droguez-vous avec modération »…

Ils en sont là ! Pour faire parler un « coup » ? Pour vendre une poignée d’exemplaires de plus ? Si au moins le journal annonçait dans la foulée son dépôt de bilan, les responsables – on ne sait plus très bien s’il y a vraiment un directeur ou si c’est un soviet de salariés qui entend dicter ses conditions au baron de Rothschild – pourraient ainsi finir en « beauté », mais non, il ne semble pas que le journal fondé par Jean-Paul Sartre et porté durant la Mitterrandie par Serge July en soit là… même si presque !

Alors ? Pourquoi cette une vantant la libéralisation de la drogue ? Pour rabâcher, encore et toujours, que la « prohibition [ayant échoué], la consommation de masse, addictive, est en pleine croissance », comme François Sergent, directeur adjoint de la rédaction (Ah si ! Il y a une « direction » à Libé !), l’affirme, ajoutant pour tenter tout de même de justifier l’injustifiable que le « climat répressif qui tourne autour des drogues […] empêche tout débat, toute discussion, toute information auprès des usagers [...]. Notamment des plus jeunes et des plus vulnérables… »

Bien évidemment, les réactions ne se sont pas fait attendre, à commencer par celle de Serge Lebigot, président de l’association des « Parents contre la drogue », qui rappelle dans Le Figaro : « Qu’il soit donné acte à notre association, apolitique, d’avoir alerté, tant M. Valls, alors ministre de l’Intérieur, que Mme Touraine, alors ministre de la Santé, sur la folie et l’incohérence de s’acharner à vouloir ouvrir une salle de shoot à Paris, avant sa généralisation en France. Nous n’avons, hélas, pas été écoutés. »

Et de tacler la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDCA, ex-Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie [MILDT]) qui, selon lui, « place sur le même pied d’égalité la dépendance au crack et à l’héroïne et celle aux jeux vidéo, pourquoi pas à l’addiction au café, [cela] en dit long de son nouvel état d’esprit ».

De même, Thomas Sotto, dans sa revue de presse sur Europe 1, fustige la provocation du quotidien passé de la gauche ultra à la gauche faillie, via la gauche caviar : « C’est à se demander ce qu’ils ont pris à Libé  ; [à] aucun moment ils [les journalistes de Libération] ne donnent la parole à un médecin ou un toxicologue qui pourrait mettre cela en perspective. »

À moins que… à moins que le locataire de l’Élysée n’ait simplement dealé avec le quotidien au bord du naufrage pour qu’il relance ce vieux débat polémique ? Les sondages annoncent, en effet, une nouvelle déconfiture du Parti socialiste aux élections européennes, le nouveau gouvernement – copie conforme du précédent – n’incitant pas les électeurs à épargner le parti au poing à la rose, désormais dirigé par Jean-Christophe Cambadélis…

Une façon comme une autre de détourner les esprits de la situation économique, comme l’année dernière la loi sur le mariage pour tous !… Bis repetita desperant ?

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lundi, 07 avril 2014

Anelka surenchérit : même pas peur !

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La chronique de Philippe Randa

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Le footballeur Nicolas Anelka vient de shooter fort avec ses explications au quotidien Metronews sur sa désormais célèbre « quenelle », faite en témoignage d’amitié pour son ami Dieudonné… C’était en décembre dernier, après un doublé sur le terrain de West Ham, au vu et au su de tous. Suspendu pour 5 matchs, condamné à 80.000 livres d’amende, finalement renvoyé de son club de West Bromwich Albion, beaucoup le croyaient mort professionnellement… et repentant… T’as qu’à croire !

Non seulement il intéresserait le club brésilien Atlético Mineiro pour la Copa Libertadores (équivalent de la Ligue des champions en Amérique du Sud), mais loin de battre sa coulpe, il persiste, signe et surenchérit dans son soutien à Dieudonné : « C’était un ami, c’est devenu un frère aujourd’hui ! C’est un humoriste, pas un politicien. Il demeure pour moi le meilleur de France. Ils sont nombreux à le penser, mais de peur de perdre le boulot ou autre, ils n’osent pas le dire… », ridiculisant ouvertement au passage le matamore Manuel Valls : « Il n’est pas très méchant ! Je pense plutôt qu’il a été sous l’influence de sa femme sur cette affaire de quenelle. J’espère qu’il mettra autant d’énergie à redresser le pays qu’il en a mis à combattre Dieudonné. »

S’il garde de l’incompréhension pour son club anglais « de [son] côté depuis le début de cette affaire, [et qui] fait [ensuite] marche arrière et entame une enquête à son tour », il n’a que mépris pour Valérie Fourneyron, ministre des Sports, qui avait déclaré que son geste était « une provocation écœurante » qui l’avait « insupportée » : « Je ne connaissais pas cette dame, qui n’est d’ailleurs plus ministre. Ce sont toujours les plus incompétents qui ouvrent leur bouche ! Mais pour en revenir à elle, si moi je l’ai insupportée avec ma magnifique quenelle, de voir une ministre des Sports ne pas savoir que la Coupe du monde a lieu en 2014 et non en 2016 et de confondre Cristiano Ronaldo avec Ronaldo El Fenomeno devant l’intéressé, ça, c’est vraiment insupportable… au moins, le président de la République l’aura bien compris ! »

Quant aux accusations à son encontre : « C’est bien beau de dire que je suis antisémite et raciste […] À un moment, il faut arrêter d’être parano et de croire qu’on est tous en guerre ! Les personnes qui ont fait ces gros titres ne connaissent pas ma vie […] Qui décide que la quenelle est antisémite et raciste, à part l’inventeur de ce geste ? Ce n’est pas à la LICRA de décider, mais à celui qui l’a inventée ! […] Si ça continue, les gens qui décident que la quenelle est raciste vont bientôt nous interdire de manger de l’ananas (allusion à Shoananas, chanson satirique de Dieudonné). »

Et si c’était ça, le changement annoncé ? Pas celui prévu par François Hollande, mais un changement plus important encore : « s’ils » ne faisaient plus peur ? Si les rappels à l’ordre de la « médiacratie », les injonctions ou les indignations de nos ligues de vertu que sont LICRA et CRIF n’avaient désormais pas plus d’importance qu’un… coup de pied dans un ballon de football ?

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mardi, 01 avril 2014

Au nord, une hécatombe à gauche et un maillage réussi pour le FN...

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La chronique de Philippe Randa

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Après Hénin-Beaumont la semaine dernière, fief de gauche depuis quasiment un siècle (et sans discontinuer depuis 1945) passé sous direction frontiste, c’est Hayange en Moselle qui a été conquise par l’ancien militant de la CGT Fabien Engelmann, tandis que Florian Philippot, arrivé en tête au 1er tour, cède pour sa part l’élection au maire socialiste sortant : sans doute le vice-président du Front national a-t-il souffert de l’extrême médiatisation de sa candidature, tout comme dans le sud celle du député Gilbert Collard qui, lui non plus, n’accède pas à la mairie de Saint-Gilles qu’il convoitait.

Le mouvement de Marine Le Pen se consolera dans la moitié nord de la France par son implantation désormais indiscutable sur l’ensemble des départements, ce maillage réussi du pays qui était un des enjeux annoncés par l’ancienne candidate à la présidence de la République.

Outre le Nord où ses candidats portent hauts les scores frontistes (18,20 % pour Philippe Eymery alors que le maire historique Michel Delebarre cède sa mairie avec à peine 26,27 % à son ancien adjoint Patrice Vergriete, qui obtient 55,53 %) ou à Lille (18,22 % pour le frontiste Eric Dillies, derrière l’UMP-UDI Jean-René Lecerf (29,72 %) et le maire PS Martine Aubry à 52 %)…

On notera également la victoire du FN à Villers-Cotterêts en Picardie… Pour le reste, cette moitié nord de la France, c’est une litanie de villes qui basculent de gauche à droite : Laval, Nevers, Caen, Belfort, Tours, Tourcoing, La Roche-sur-Yon, Bar-le-Duc, Quimper… ou qui y restent, comme Bourges, Calais et… Paris !

Au fait, quel souvenir laissera la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet ? Rien ! Sa nouvelle coupe de cheveux pour l’occasion, peut-être… et encore ! Quand on pense aux scores des listes Chirac, puis de celles de Jean Tiberi après lui, la droite doit amèrement regretter d’avoir voulu éliminer ce dernier en tentant d’imposer le gaulliste de gauche Philippe Séguin… Elle ne s’est donc toujours pas relevée de cette division des siens dans la capitale.

Certes, de nombreuses villes restent à gauche dans la moitié nord de la France : Metz, Rennes, Brest, Lens, Le Mans, Boulogne-sur-Mer et – ô surprise ! – deux villes passent même de droite à gauche : Douai et… Verdun ! On aura tout vu ! Mais n’avait-on pas déjà vu la semaine dernière Niort, bastion socialiste s’il en était, passer à droite ?

Certes, Martine Aubry est réélue. Mais de justesse avec 52 % des suffrages (contre 66,56 % en 2008) et elle risque bien de perdre la présidence de la communauté urbaine de Lille : Roubaix, une des villes importantes de l’agglomération lilloise, étant passée à droite.

La gauche se consolera sans doute, en plus de Paris, de la victoire à Strasbourg de Roland Ries qui conserve son siège au détriment de l’UMP Fabienne Keller ; outre le candidat du Front national qui s’était maintenu, on ne pourra négliger l’impact durant la semaine passée de l’appel lancé par l’ancien député Robert Spieler aux électeurs : « Ne votez à aucun prix pour Fabienne Keller qui hait les nationalistes et soutient le mariage homosexuel ! »

Il semblerait par ailleurs que Villeneuve-Saint-Georges (dans le Val-de-Marne) reste aux mains du Parti communiste de… 30 voix ! Il s’en est donc fallu d’un rien que l’entente électorale « pragmatique » Divers droite/Front national ne gagne son pari… si tant est qu’il soit perdu, puisqu’un recours est d’ores et déjà annoncé.

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mardi, 25 mars 2014

Faute de front républicain, le front du chantage ?

images.jpgLa Chronique de Philippe Randa

Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon, monte au créneau contre le candidat frontiste Philippe Lottiaux, arrivé en tête du scrutin dimanche soir.

« Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable », a-t-il déclaré au quotidien Libération.

Fort bien, la menace est d’importance veut-il faire croire…

Donc, si « l’inimaginable » devait avoir lieu, il envisage ni plus ni moins que sa démission… ou la délocalisation du festival dans une autre ville.

Rappelons tout de même qu’en 1995, contrairement à la tradition, le maire Jacques Bompard (alors FN) n’avait pas été élu à la tête de l’association qui organise le festival des Chorégies d’Orange ; nullement impressionné, il avait fait savoir que la municipalité supprimait sa subvention annuelle, ce qui allait être autant d’économisé pour les contribuables orangeois.

A ce que l’on sache, les Chorégies d’Orange existent toujours… et Jacques Bompart vient d’obtenir ce dimanche la confiance des électeurs pour la 4e fois !

Piteux Py !

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jeudi, 20 mars 2014

Vie privée à crédit…

Philippe Randa 7.jpgPhilippe Randa

Billet publié dans Présent du 19 mars 2014

Alors que le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France n’a jamais été aussi élevé, le Conseil constitutionnel a censuré la création d’un fichier national des crédits à la consommation aux particuliers, pourtant principale source d’endettement des ménages.

Ce, au nom du respect de la vie privée : des milliers d’employés de crédit auraient ainsi pu savoir à quelle hauteur chacun de nous était endetté.

Et alors ? Des milliers de secrétaires n’ont-elles pas accès à nos dossiers médicaux ? Des milliers d’assistantes sociales à nos dossiers familiaux ? Des milliers d’employés de sécurités à nos va-et-vient grâce aux caméras de surveillance ? Des milliers d’employés des Hôtels des Impôts à nos déclarations fiscales ? Des milliers d’employés de banque à nos dépenses par carte ou chèque ?

La vie privée du citoyen semble moins sacrée que celle du consommateur !

NDLR : Vous pouvez désormais trouver régulièrement dans le quotidien Présent (cliquez ici) les billets de Philippe Randa.

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mardi, 18 mars 2014

Marc Blondel est mort : l’étrange malédiction trotskiste lambertiste

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La chronique de Philippe Randa

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Marc Blondel n’est plus. On ne parlait plus trop de l’ancien dirigeant du syndicat Force ouvrière depuis qu’il en avait quitté la direction, il y a tout juste dix ans, le 7 février 2004. Une fois seulement pour un procès d’emploi fictif. Condamné avec dispense de peine : pas de quoi fouetter un syndicaliste.

Sa mort le remet au premier plan de l’actualité, entre référendum en Crimée et pic de pollution en région parisienne…

« Capable de tenir l’estrade comme le pavé, capable de négocier comme de refuser, capable de provoquer comme de désarmer ses interlocuteurs, Marc Blondel était un personnage avec sa force d’entraînement. Il incarne plusieurs décennies de notre histoire sociale et restera comme un militant de la première à la dernière heure » : dixit le ministre du Travail Michel Sapin, digne fils spirituel du maire de Champignac pour l’occasion.

Il est certain, en tout cas, qu’avec Marc Blondel disparaît une « grande gueule » du syndicalisme. La dernière, semble-t-il. L’époque exige qu’on soit désormais aussi propre sur soi que pondéré dans les propos et terne dans l’élocution, bref incolore, inodore et sans saveur comme un Premier ministre de quinquennat.

Au-delà de son image médiatique, que restera-t-il de l’action de cette figure du syndicalisme ? Pas grand-chose, sinon qu’à coups de provocations et de polémiques, il aura réussi à concurrencer la CGT dans la surenchère et à pointer du doigt les compromissions de la CFDT, notamment avec son célèbre et tantinet misogyne tacle à l’égard de Nicole Notat, sa secrétaire générale en 1995 : « Mon boulot n’est pas de coucher avec les Premiers ministres. »

Rappelons pour le plaisir qu’il se sera opposé à la loi sur les 35 heures de sa pourtant très amie Martine Aubry, assurant que celle-ci allait entraîner une baisse du pouvoir d’achat des salariés : indubitable, mais bien vaine clairvoyance…

Le plus marquant des années Blondel à la tête de FO reste sûrement son accession à la tête de ce syndicat contre le dauphin désigné de son prédécesseur André Bergeron… Pour son biographe Christophe Bourseiller – auteur de Cet étrange monsieur Blondel : enquête sur le syndicat Force ouvrière (Éditions Bartillat) –, il s’agissait surtout d’une indéniable victoire des « trotskistes lambertistes », groupuscule d’extrême gauche dirigé par Pierre Boussel (candidat à l’élection présidentielle de 1988). Si cela était, cette mouvance – bien peu performante dans les urnes – aurait donc tout de même compté deux personnalités d’importance dans ses rangs, puisqu’il semble que Lionel Jospin, ancien Premier ministre, « en fut » lui aussi !

Ce dernier quittera la vie politique au soir de son éviction du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002 au profit de Jean-Marie Le Pen, qualifié à la surprise générale face à Jacques Chirac (Marc Blondel en aura désemparé plus d’un, s’affichant avec l’ancien président dans des déjeuners en tête-à-tête, mais refusant, au nom de l’indépendance syndicale, à appeler à voter pour lui à cette occasion).

Aujourd’hui, Marc Blondel quitte la vie à quelques jours d’une élection municipale qui pourrait bien porter, à l’hôtel de ville d’une commune des corons où il passa son enfance, un candidat à la flamme tricolore. Une commune qui se nommait alors Hénin-Liétard et désormais… Hénin-Beaumont. Étrange malédiction trotskiste lambertiste s’il en est…

 

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mercredi, 12 mars 2014

En Charente, une photo trop Bleu Blanc Rouge pour la Préfecture

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Quand on pense que les médias nationaux ne s’émeuvent que de petits scandales d’écoutes téléphoniques d’ancien président, alors qu’il y a des menaces autrement plus terribles sur notre sacro-sainte démocratie… On à peine à le croire. Et pourtant !

Sans la vigilance du personnel de la préfecture de la Charente, une liste a bien failli entacher le prochain scrutin municipal de Brie. La liste « Vivre ensemble à Brie », menée par Michel Buisson, a ému la commission de propagande : sur la photo rassemblant les colistiers du candidat, des dames vêtues de bleu, blanc et/ou rouge se tenaient… trop près l’une de l’autre !

« Il y en a une qui aime le bleu. L’autre le blanc et la troisième, le rouge. Sacrilège ! La commission de propagande qui s’est réunie vendredi au tribunal d’Angoulême pour examiner les professions de foi des différents candidats aux municipales n’a pas aimé la tenue vestimentaire des trois colistières de Michel Buisson sur la photo de famille à Brie », rapporte le quotidien La Charente-Libre qui rappelle « que c’est écrit en toutes lettres dans le code électoral, article R27 : “Les affiches et circulaires ayant un but ou un caractère électoral qui comprennent une combinaison des trois couleurs bleu, blanc et rouge, à l’exception de la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique, sont interdites”. »

L’ennui est qu’à bien regarder les dames incriminées, la couleur de leurs vêtures, autant que l’impression d’ensemble, certains esprits chagrins pourraient trouver qu’il faut être sacrément tordu pour y reconnaître, même de façon subliminale, les couleurs de notre drapeau national et encore plus imaginer une attention maligne des candidates et de leur tête de liste.

Agacé mais obéissant, Michel Buisson a donc obtempéré : « La commission m’a préconisé de refaire la photo. Je suis droit dans mes bottes, j’ai appliqué la consigne. Je ne veux pas risquer de voir demain une potentielle élection annulée. Mais je trouve ça complètement tiré par les cheveux. À aucun moment, nous n’avions remarqué cette proximité de couleurs même pas dans l’ordre. »

A-t-il dû refaire faire la photo – qui ne songerait au sketch de Bigard « La photo de mariage » – en redemandant à tous ses colistiers de revenir prendre la pose ? Non, le progrès qui a nom photoshop (un logiciel de retouche) a permis de modifier les couleurs : un pull bleu ciel est devenu violet pisseux (la propriétaire appréciera !), un foulard est passé de rouge vif à orange terne et une écharpe rouge bordeaux à rose vilain… La démocratie est sauve !

Mais l’affaire ne s’arrête pas là… Ayant « fuitée » sur les réseaux sociaux comme le premier des scandales d’État venu et les fonctionnaires de la Préfecture s’étant vu brocardés comme on s’imagine, « Elle (la Préfecture) m’a appelé longuement, explique le candidat à la Marie de Brie, presque pour me reprocher d’avoir appliqué ce qu’elle ne disait être en fait qu’une simple préconisation. »

Et Michel Buisson, forcément, de s’interroger : « Mais qu’arrivera-t-il demain si je suis élu maire et que je n’applique pas ses recommandations ? À ce moment-là, à quoi ça sert de demander des modifications si elles n’ont en réalité aucun sens ? (…) La prochaine fois, on posera nus et on en profitera pour éditer un calendrier ! »

Il est des Maires qui découvrent l’enfer administratif de la fonction à peine élu… Lui aura été mis au parfum avant même le scrutin !

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jeudi, 06 mars 2014

Buissongate : « Allô, Sarkoland ? Pourquoi tu tousses ? »

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La chronique de Philippe Randa

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Sacré Patrick Buisson ! Ancien conseiller de l’Élysée, il aurait enregistré toutes ses rencontres avec Nicolas Sarkozy… et avec beaucoup d’autres. Son avocat, Gilles-William Goldnadel, explique qu’« en tant qu’intervenant essentiel de ces réunions [il] ne pouvait prendre des notes écrites et utilisait ces enregistrements pour préparer la réunion suivante [et que ceux-ci] étaient détruits au fur et à mesure, sauf manifestement quelques-uns qui lui ont été dérobés et dont il est fait présentement un usage extravagant et pervers. »

Diabolisée à outrance depuis des mois par la gauche, l’ex-éminence grise de l’Élysée est désormais détestée par les « ex » du quinquennat passé… Enregistrés à leur insu, tous cherchent à se souvenir à quelles vacheries, à quels commentaires politiquement incorrects ou à quelles blagues vaseuses ils ont eu l’imprudence de se laisser aller… et peut-être encore plus, de quels jugements cruels ils pourraient avoir été eux-mêmes gratifiés… et par qui !

Après la gauche haineuse, la droite terrorisée…

Oui mais… Patrick Buisson est-il seulement ce personnage indélicat – il n’aurait pas prévenu qu’il enregistrait – tenté d’archiver des discussions pour écrire ses futurs mémoires ? Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand, au dictaphone près, a eu le même comportement : garder des notes n’est pas nouveau… Nicolas Sarkozy pouvait-il ne pas s’en douter ? Et si oui, n’aurait-il pas laissé faire… pour assurer son propre avenir ? De tels enregistrements peuvent s’avérer fort utiles pour neutraliser l’ambition de proches risquant de contrarier la sienne…

Les premiers enregistrements rendus publics par Le Canard enchaîné et le site Atlantico ne se révèlent guère croustillants, sinon que l’ancien président, outre son cynisme politicien, est aussi élégant dans l’intimité qu’en public lorsqu’il parle des « connards de chiens ».

Le plus grave n’est-il pas que ces enregistrements soient parvenus à certains médias ? Très sûrement par des fuites policières ou judiciaires de pièces sous scellés, suite à des perquisitions chez Patrick Buisson, ainsi que l’a rappelé l’actuel député UMP Henri Guaino.

Nicolas Sarkozy pourrait désormais apparaître comme à la fois victime de l’indélicatesse manifeste d’un ancien conseiller présenté depuis des mois comme un épouvantail politique… et d’un gouvernement aux abois, prêt à toutes les infractions pour l’atteindre.

Quant à cette « ligne Buisson » dite d’extrême droite, quelle influence a-t-elle eu durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Ayant impressionné le prétendant Sarkozy en lui annonçant à l’avance que les Français voteraient « non » au référendum sur la Constitution européenne en 2005, celui-ci suivit en effet les savants conseils de Patrick Buisson pour sa campagne présidentielle de 2007 : s’emparer du programme du Front national et même promettre davantage aux électeurs. Bonne pioche ! C’est lui – et donc Buisson ! – qui fit réellement reculer pour la première fois le Front national et son leader historique.

Mais ensuite ? Cinq ans durant, jamais le président élu ne suivit ses promesses électorales, bien au contraire… et en 2012, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qu’il choisit comme porte-parole.

À défaut de mentor idéologique, et malgré ses qualités certaines, Patrick Buisson se sera contenté de soigner la paranoïa sondagière de l’ancien président par des prestations de service fort coûteuses… Force est de constater que la « soirée du Fouquet’s » contamina plus sûrement l’ancien maurassien que sa ligne idéologique n’influença en quelques manière que ce soit la nature « bling-bling » du mari de Carla Bruni…

13:40 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 28 février 2014

A Vénissieux, les « ex » du FN se rappellent au mauvais souvenir de Marine

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La Chronique de Philippe Randa

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À chaque échéance électorale, ses grandes ambitions… et ses petits règlements de comptes. C’est la loi du genre humain, les médias en raffolent et guère de partis politiques ne s’y laissent piéger.

À Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, deux anciens élus du Front national (Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac), décrétés persona non grata par la direction de ce parti pour des déclarations ou des passés militants par trop radicaux, voire trop nostalgiques, ont décidé d’y déposer une liste en vue des prochaines élections municipales.

Marine Le Pen les a aussitôt qualifiés de « parasites » et a réclamé au préfet du Rhône de ne pas valider cette liste. En cause, son nom : « Vénissieux fait Front ».

« Il est clair que la dénomination de cette liste constitue un acte de parasitisme du nom “Front national”, parasitisme autant juridique que politique », a-t-elle écrit au préfet du Rhône, Jean-François Carenco, ajoutant qu’« il est tout aussi clair que le Front national n’a rien de commun avec les parasites qui animent cette liste », et lui demandant « pour cette raison de [lui] refuser le matériel électoral ».

Rien de moins.

Les intéressés, évidemment, démentent toute intention maligne et Yvan Benedetti, ancien président de L’Œuvre française – mouvement dissous l’année dernière par Manuel Valls –, réplique : « Notre liste ne s’appelle pas le “Front national”, que je sache. Elle reprend le nom du groupe que je préside au conseil municipal de Vénissieux depuis six ans, et cela n’a jamais posé de problème », tandis qu’Alexandre Gabriac – pour sa part ex-dirigeant des Jeunesses nationalistes, autre mouvement également dissous par le ministre de l’Intérieur à la même époque que L’Œuvre française – martèle : « Cela ne m’étonne pas de sa part. Marine Le Pen a toujours cherché à monopoliser la parole de la droite nationale. C’est vraiment une manœuvre ridicule. »
Ambiance, donc !

S’il est évident que la confusion aura forcément lieu chez nombre d’électeurs, d’autant que le responsable du Front national Christophe Boudot ne semble pas – ou plus, faute de pouvoir désormais réunir suffisamment de candidats, les deux « ex » du FN ayant récupéré « les trois quarts de sa liste » de 2008 – en mesure de monter lui-même une liste, est-il vraiment licite pour Marine Le Pen d’employer le terme de « parasitisme » envers des concurrents politiques, soit un argument dans l’esprit comparable à celui de l’UMP qui rabâche sans cesse que « voter FN, c’est faire gagner la gauche » ? Quant aux termes utilisés, il est difficile d’exiger le monopole de certains mots ou plus encore de certaines expressions : « faire front » n’est pas une marque déposée.

La présidente du Front national, qu’elle obtienne gain de cause ou non dans sa demande au préfet, aurait sans doute eu davantage intérêt à ne pas porter la polémique sur la place publique… Outre la « publicité » ainsi faite aux « dissidents » tant honnis, ses déclarations auront mis en lumière l’incapacité de son mouvement à monter cette année une liste dans une ville où il était pourtant implanté (deux élus en 2008)…

Au contraire d’un duo de « vils extrémistes » qui n’en espérait sûrement pas tant !

13:03 Publié dans La chronique de Philippe Randa, Municipales 2014 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 27 février 2014

Et si la théorie du genre se résumait à un simple recyclage militant ?

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La chronique de Philippe Randa

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La théorie du genre exacerbe les passions, mais tous ceux auxquels on reproche de vouloir la propager n’ont de cesse de jurer qu’on se méprend sur leurs intentions, qu’ils ne sont en rien manipulés pour préparer les enfants à devenir des jouets sexuels, qu’il n’a jamais été question de « masculiniser » les filles et pas davantage de « féminiser » les garçons… Alors, quoi ?

Sa définition sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia fait simplement référence à des études du genre dans le cadre d’autres études faites sur les inégalités sociales avec études – encore ! – de la possibilité que les préférences sexuelles seraient définies non par la nature, mais par des contraintes idéologiques, religieuses et bla-bla-bla, bla-bla-bla…

Mais pas un mot sur le fait que cette théorie qui voudrait que l’être humain soit par nature indifféremment femme ou homme et que les différences ne proviennent que de contraintes sociales – soit les notions de « sexe intérieur » et de « bipolarité » des êtres humains – date de l’année 1903 et a été émise par Otto Weininger, jeune homosexuel juif qui haïssait autant sa mère que sa judaïté et trouva toutes les réponses à ses soucis en se suicidant avant l’âge de 25 ans ! (Le Devoir d’insurrection, Bernard Plouvier, L’Æncre, 2013).

Avec un tel concepteur de la théorie, on comprend les familles qui rechignent à laisser leurs enfants découvrir l’intérêt de cette funeste plaisanterie.

En revanche, une telle théorie fumeuse est pain bénit pour le recyclage de militants ; elle apporte un nouveau souffle à une vieille antienne des mouvements féministes : la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes… et n’est finalement prétexte qu’à la poursuite d’activités d’une poignée de furies mal-aimées et d’éternels obsédés de la cause homosexuelle, subsistant principalement par la générosité des subventions publiques. Et leurs élucubrations sont ainsi relayées par des journalistes en mal de copies et de pseudo-philosophes en mal de débats et plus encore de notoriété médiatique… Tout ce petit monde y trouve son compte, tout autant d’ailleurs que les opposants à l’actuel gouvernement dont les rangs grossissent ainsi sans difficulté.

Car le plus effarant, dans tout ce délire, c’est bien l’ampleur du boycott partiel de l’école pour s’opposer au programme « ABCD de l’égalité » en test dans 10 académies !

Il ne s’agissait sûrement pas de rumeurs d’apprentissage de la « théorie du genre » sur des jeunes de 3 à 15 ans, comme s’en est défendu le ministre Peillon ; le programme « ABCD de l’égalité » est bel et bien un « test » pour la mise en place d’un programme de propagande politique. Gageons toutefois qu’il aura sans doute – et plus encore désormais – autant de concrétisation que le programme d’éducation sexuelle à l’école, tant promis dans les années 70 et dont tout lycéen ou collégien de cette époque attend encore la première minute… (Au moins aurons-nous eu à cette occasion une notion de ce qu’est la frustration… et appris ce qu’il faut attendre de certains annonces gouvernementales.)

« Le crime, c’est horrible ! Oui, mais ça fait vivre tant de gens… », entend-on dans La Poison de Sacha Guitry.

« La théorie du genre, c’est débile ! Oui, mais ça permet de recycler tant de militants… », constate-t-on dans la France de François Hollande.

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mercredi, 19 février 2014

En Suisse, l’armée protège… mais « aux heures de bureau » seulement !

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La chronique de Philippe Randa

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On savait la Suisse d’un naturel à ne pas trop s’angoisser, du moins « tant qu’il n’y a pas l’feu au lac », comme on dit là-bas… Alors, pensez si la nonchalante Helvétie ne va pas se faire plus de souci que nécessaire pour un simple détournement d’avion dans son ciel. Car l’heure, c’est l’heure et au pays des montres de précision autant que de prestige, les pirates de l’air sont priés de « mettre le cheni » (mettre le bazar)… aux heures de bureau car l’armée n’y est jamais « opérationnelle avant 8 h du matin »… Gag !

La preuve par ce Boeing 767-300 d’Ethiopian Airlines à destination de Rome, détourné dans la nuit de lundi à mardi au-dessus du Soudan… Bien qu’alertés dès 4 h 30 du matin, les militaires suisses n’ont pas bougé, s’en remettant à leurs voisins plus… matinaux ! Une fois l’avion détourné arrivé dans l’espace aérien italien, ce sont donc d’abord deux Eurofighter de l’armée transalpine qui ont pris « l’affaire en vol » avant que deux Mirage 2000 de l’armée française ne l’escortent ensuite jusqu’à l’aéroport de Genève où il s’est posé à 6 h 02…

« En 2014, l’armée de l’air suisse n’intervient que durant les heures de bureau », a ainsi expliqué sans crainte du ridicule au journal 20 Minutes Laurent Savary, porte-parole des forces aériennes suisses, ajoutant pour la Tribune de Genève que « les forces aériennes suisses sont disponibles entre 8h et 12h et de 13h30 à 17h. »

Déclaration à mettre en parallèle avec l’ambition déclarée d’Ueli Maurer lorsqu’il prit, en 2008, la direction du Département fédéral de la défense : « Faire de l’armée suisse la meilleure du monde. »

Les réalités budgétaires, hélas, sont malheureusement trop impitoyables : « Vous avez un budget et vous êtes obligés de faire des choix en fonction de vos priorités », reconnaît Jürg Nussbaum, porte-parole de l’armée suisse.

Un choix qui tombe à un moment délicat des relations de la Suisse avec les autres pays européens après les résultats de la récente votation limitant à l’avenir l’immigration en Suisse… Nul doute que les populistes de l’UDC vont prendre prétexte de leur armée ridiculisée pour réclamer qu’on la dote de moyens supplémentaires, tandis que les pro-européens vont dénoncer le risque d’un isolement continental de leur patrie…

« Ces divergences vont réapparaître en mai. Les Suisses voteront en effet sur l’achat de nouveaux avions de chasse Gripen. Décidé par le gouvernement et le Parlement, le financement doit encore être approuvé par le peuple. Mais selon un sondage diffusé lundi, 53 % des Suisses s’opposent à une telle dépense », rapporte déjà Alexandre Boudet dans le Huffington Post.

Et le pirate de l’air, dans tout cela ? Arrêté dès sa descente (par un hublot) de l’avion, il ne s’avère être finalement qu’un énième demandeur d’asile politique… Un natif d’Éthiopie qui avait profité que le commandant de bord soit allé aux toilettes pour s’enfermer dans le cockpit. C’est fichant ! Comme on dit aussi au pays du gruyère (sans trous, le gruyère).

Conseillons, en attendant, à nos amis helvètes d’autoriser désormais leurs pilotes à ne se soulager qu’en dehors des « heures de cockpit »…

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lundi, 17 février 2014

Renaud Lavillenie, un extraterrestre ? Simplement un champion… et c’est plus rare !

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La Chronique de Philippe Randa

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Un exploit reste toujours un exploit. Et celui du perchiste français Renaud Lavillenie qui a passé 6,16 m (nouveau record du monde) à Donetsk (Ukraine), sur les terres de l’ancien recordman Sergueï Bubka, restera de fait dans les mémoires sportives. L’ancien record était vieux de 21 ans… Combien de temps le restera le sien ? Des mois ? Des années ?

Les records sont faits pour être battus, notre champion le sait très bien lui-même. Au journaliste du quotidien L’Équipe, Nicolas Herbelot, qui lui demande : « Ces 6,16 m, n’est-ce pas votre plus beau saut ? », il a cette réponse mesurée : « Peut-être pas le plus beau, mais le meilleur. Beau, on s’en fout un peu. C’est le saut rêvé puisqu’on passe au-dessus de la barre, que cette barre est belle et qu’elle reste en haut quand on redescend. Un record olympique aux Jeux à Londres (5,97 m), c’était déjà bien ; un record du monde aux Championnats du monde, c’est encore mieux. Mais la médaille d’or reste la plus précieuse. Derrière, il y a la Marseillaise… Et puis on la garde, alors que le record, on le perd un jour… »

On appréciera, au passage, qu’un tel athlète soit sensible à notre hymne national et le fasse savoir… Il faut dire qu’il n’y a désormais plus guère que dans le domaine sportif où le patriotisme a encore sinon droit de cité, tout au moins droit d’être cité.

Et saluons également la réaction du champion détrôné Sergueï Bubka, légende de la perche mondiale et présent au meeting Pole Vault Stars. Il a été parmi les premiers à féliciter le Français : « Une nouvelle ère dans ce sport est arrivée. Aujourd’hui, le vainqueur est un champion olympique, une personne qui a déjà obtenu de nombreux succès. Nous nous attendions à cet événement et nous sommes ravis que cela se soit passé précisément ici, à Donetsk […] J’ai beaucoup de sympathie pour ce gars. Je suis sûr que ce n’est pas le dernier sommet qu’il atteint et que d’autres succès brillants l’attendent. »

Cela étant dit, et sans retirer une once d’admiration à ce grand athlète des plus sympathiques, constatons aussi que nombre de commentaires du monde politique et journalistique n’ont pas la même élégante pondération.

Depuis sa prestation connue, le langage des journalistes connaît une inflation de superlatifs assez grotesque… Pourquoi le qualifier « d’extraterrestre » ? Ne peuvent-ils imaginer qu’un simple terrien, à force d’entraînement, de volonté et de travail (il a amélioré à deux reprises son record depuis le début de l’année) soit ainsi capable d’un tel exploit ? Comme d’autres avant lui et, à l’évidence, après lui ? Et s’ils étaient, eux, des extraterrestres de l’information ?

Plutôt que d’imaginer ainsi quelque « anormalité terrestre », ne serait-il pas plus valorisant pour notre héros de reconnaître qu’un terrien, certes issu d’une famille de perchistes – mais si cela suffisait, ça se saurait – puisse presque tout gagner dans sa discipline et se hisser aux premières places majeures (à l’exception des Championnats du monde), parce que, comme il l’assure, « à aucun moment je n’ai douté. Je me suis dit “donne tout ce que t’as” »…

Renaud Lavillenie, un extraterrestre ? Simplement un champion… et c’est plus rare !

 

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mardi, 11 février 2014

Avec les écolos, le bonheur est dans le gouvernement !

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Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Avec nos amis les Verts, on est rarement déçu ! Chacune de leurs interventions est l’occasion de s’en payer une bonne tranche. De consternation dans les projets annoncés, de pitié dans les alliances électorales… et de « poilade » dans les déclarations.

La dernière en date vaut son pesant de cacahuètes (on les leur lancera sous condition qu’elles proviennent de commerce équitable, bien sûr)…

Depuis samedi, Europe Écologie Les Verts (EELV) est désormais pour une « participation combative » au gouvernement… Alors qu’on s’attendait à les voir abandonner le radeau de la méduse par indigestion de couleuvres – on ne les compte plus, de la reculade sur l’écotaxe à celle de la loi sur la famille en passant par les déclarations prêtées à Arnaud Montebourg, sur une technique expérimentale « propre » d’extraction des hydrocarbures de schiste –, ils ont bel et bien clamé leur volonté, ce samedi, « d’imprimer leur marque sur l’action du gouvernement »

Sans blague ?

« Quand on est de gauche et qu’on voit ce qui se passe à l’extrême droite, qu’on voit la droite et les messages qu’elle apporte, qu’on voit ce qui se passe dans la rue et qu’on voit qu’il n’y a pas d’offre alternative avec le Front de gauche [...], je ne vois pas quel serait l’intérêt pour les écologistes de rajouter une crise politique, voire politicienne », a renchéri de son côté Jean-Vincent Placé, patron des sénateurs EELV.

Mais attention, si pour François de Rugy (coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale) non plus « la participation de ministres écologistes au gouvernement ne se pose pas », un communiqué d’EELV a bien précisé qu’« en raison des orientations économiques choisies par le gouvernement, le soutien d’EELV au pacte de responsabilité n’est pas acquis ».

« Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est que nous ayons une participation combative à ce gouvernement. Nous devons être combattants dans ce que nous voulons », a tonitrué Emmanuelle Cosse devant le Conseil fédéral du parti.

Pauvre femme… On achève bien les chevaux, d’accord, alors que les écolos, eux, n’ont besoin de personne ; ils s’auto-flagellent à longueur de déclarations. Des kamikazes masochistes qui n’en finissent plus de se donner corps et âme aux socialistes avec des soupirs de bêtes à l’hallali plutôt qu’en rut. Évidemment, Maîtresse Cosse doit quand même faire avec sa base. Certains militants, moins masos, rechignent de plus en plus, semble-t-il, à subir à répétition les derniers outrages infligés par le Daft Punk élyséen et son teneur de chandelle de Matignon.

La responsable EELV a donc appelé ses militants à être « extrêmement soudés » pour qu’arrive à terme la loi sur la transition énergétique (le texte devrait être présenté en Conseil des ministres en juin-juillet) et pour laquelle EELV se montrera « totalement intransigeant […] parce que c’est une opportunité que nous n’aurons qu’une seule fois. Soit nous réussissons cette année, soit il n’y aura pas de transition énergétique dans le quinquennat […] Il faut mettre la barre très haut. » Comme Gérard (Eddy Mitchell) avec Nicole (Sabine Azéma) dans Le Bonheur est dans le pré ?

Cette année, la tendance à EELV sera donc « cuir et martinet » plutôt que « chaînes et colliers » ? L’une n’empêche pas l’autre…

 

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lundi, 03 février 2014

Pays réel contre théorie du genre : Vincent Peillon divorce des Français

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La chronique de Rhilippe Panda

 

Le sondage BVA pour Le Parisien publié dimanche nous apprend que six Français sur dix considèrent Vincent Peillon comme un mauvais ministre de l’Éducation nationale : « Une majorité de 54 % estime qu’il est “plutôt moins bon” que ses prédécesseurs de la présidence Sarkozy, contre 41 % qui le jugent “plutôt meilleur”. Auprès de ceux qui disent le connaître, Vincent Peillon a l’image d’un “intello” (pour 65 %), “ayant des convictions profondes” (61 %), mais “orgueilleux” (54 %) et “jouant trop perso” (50 %). »

 

Mais lequel de ses prédécesseurs, de gauche comme de droite, a-t-il été véritablement populaire ?… Depuis Georges Pompidou jusqu’à Nicolas Sarkozy, au mieux certains se firent oublier pour ne pas avoir à affronter la rue ; les autres subirent grèves et manifestations… Pourquoi en serait-il différemment sous François Hollande ?

 

Vincent Peillon est-il vraiment plus mauvais que les autres ? Sans doute, mais peut-être aussi parce qu’il s’efforce de mettre en musique le slogan du changement, c’est maintenant…

 

Déjà, ses velléités d’en terminer avec la semaine de quatre jours dans l’enseignement primaire avaient grandement perturbé les habitudes acquises du « Mammouth » (son prédécesseur Claude Allègre dénonçait ainsi les effectifs pléthoriques de l’Éducation nationale qu’il avait voulu, sans succès, « dégraisser »), mais la mise en place de son « ABCD de l’égalité », déclenchant la polémique sur la « théorie du genre », est sans doute le faux pas de trop ! On l’a vu avec le succès inattendu de la « Journée de retrait », instituée par Farida Belghoul.

 

Tout parent, de quelque nature politique ou confession religieuse qu’il soit, considère que l’école doit être un endroit dédié avant tout à acquérir les connaissances qui permettent à un enfant de s’armer le mieux possible pour affronter l’âge adulte. Vouloir imposer d’y découvrir les mystères de la bagatelle – et surtout les plus transgressifs – dès la maternelle en aura naturellement fait tousser plus d’un à une époque où, des parents aux professeurs en passant par les élèves, tous s’accordent unanimement à dénoncer le délabrement de l’Éducation nationale, l’effondrement du niveau scolaire (des professeurs tout autant que des élèves, les premiers n’étant que les anciens élèves des décennies post-soixante-huitardes) et des conditions d’enseignements (insécurité, insolence, violences, etc.)…

 

Pour preuve, les cours particuliers qui explosent littéralement depuis dix ans : 28 % des parents d’élèves ont eu recours au soutien scolaire hors école pour leurs enfants et 80 % seraient prêts à y recourir en cas de besoin, selon un sondage CSA.

 

« Acadomia, Anacours, Complétude, Cours Legendre ou KeepSchool… Leur taux de croissance a de quoi faire des envieux : + 15 % en moyenne chaque année. Acadomia, le leader du marché, a multiplié par 10 son chiffre d’affaires depuis sa création, en 1999. En 2007, les six principaux organismes ont facturé plus de quatre millions d’heures de cours », à en croire le site journaldunet.com.

 

Bien davantage que la religion catholique que Vincent Peillon dénonçait en octobre 2008 en déclarant qu’avec elle, « on ne pourrait jamais construire un pays de liberté », il découvre à ses dépens, en février 2014, l’opposition entre pays réel et pays légal, distinction faite dès l’entre-deux-guerres par Charles Maurras.

 

Plutôt que la théorie du genre, il lui aurait été assurément plus utile d’étudier ce théoricien-là… quoiqu’il n’est jamais trop tard.

 

Publiée sur Boulevard Voltaire

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dimanche, 02 février 2014

102 ans au compteur et record battu ! Bob le magnifique, c’est lui !

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique

de Philippe Randa

Il y a des champions qui ne peuvent laisser indifférent ! Parce que c’est gratuit ! Parce que c’est unique ! Parce qu’ils le valent bien !

Qu’est-ce que Robert Marchand aura gagné avec ses coups de pédale ? Rien, sinon de battre son propre record, soit 26,952 km en soixante minutes : 2,692 km de mieux que l’année dernière en Suisse.

Ses rivaux – ceux qui ont atteint comme lui plus d’un siècle d’existence et pourraient venir le défier – ne sont pas légion, on s’en doute…

Bob, 102 ans au compteur, est donc bel et bien obligé de se surpasser lui-même à l’âge vénérable où d’autres sucrent les fraises, du moins s’ils en sont encore capables (pas beaucoup) ou quand ils sont toujours de ce monde (encore moins !).

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18:15 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 22 janvier 2014

Michaël Blanc libéré : mon dealer, mon héros…

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La chronique de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Lundi dernier, le Français Michaël Blanc, après quatorze ans de prison en Indonésie, a été libéré : ce qui n’aurait dû être qu’un non-événement, au vu des faits connus, a été l’occasion d’un énième battage médiatique. Aussi indécent que les précédents, celui dont bénéficia notamment Florence Cassez, autre condamnée à l’étranger…

L’Indonésie, pas plus que le Mexique, n’est à l’abri d’une erreur judiciaire, mais en est-ce une ? Peut-être… ou peut-être pas : tout repose sur la parole de l’intéressé, rappelons-le… Au lendemain de Noël 1999, ce jeune Français est arrêté à l’aéroport de Bali. Il transporte deux bouteilles de plongée que lui a confiées un ami. Elles contiennent 3,8 kg de haschich : il l’ignorait. Et aucun « ami » ne viendra jamais confirmer sa bonne foi… On a peine à le croire !

L’Indonésie a-t-elle voulu faire de Michaël Blanc un exemple en le condamnant lourdement comme le rabâche son comité de soutien ? Mais toute condamnation, légère ou lourde, quel qu’en soit le motif, se veut avant tout exemplaire…

Même si on juge en France que sa première condamnation à la détention à perpétuité (la peine de mort avait été requise) fut excessive selon nos standards judiciaires, reconnaissons à cette justice indonésienne d’avoir accepté en décembre 2008 de commuer celle-ci en vingt ans de prison… et cinq ans plus tard, d’accepter sa libération conditionnelle en Indonésie jusqu’à la fin de sa peine le 21 juillet 2017, plus une année de probation alors que la « loi indonésienne interdit l’octroi d’un titre de séjour à un étranger repris de justice. De ce fait, les étrangers théoriquement libérables après avoir effectué les deux tiers de leur peine n’étaient pas relâchés, à la différence des Indonésiens. » (lemonde.fr)

On attendrait de ses proches qu’ils reconnaissent désormais que la justice indonésienne, en la circonstance, a été elle aussi exemplaire puisqu’elle a tenu compte de sa bonne conduite en prison… et du dévouement de sa mère, venue s’installer en Indonésie pour le soutenir, qui s’est également consacrée toutes ces années à d’autres prisonniers…

Finalement, une banale affaire de « contrevenants à la loi » qui se termine plutôt bien… Rappelons tout de même qu’en Indonésie, c’est la peine de mort qui est appliquée pour « trafic de drogue, en réaction aux plus de deux millions d’Indonésiens considérés comme dépendants », selon des statistiques de la police et d’ONG.

Les prisons du monde entier sont remplies d’innocents. On peut le penser, en tout cas ; on peut aussi estimer que le monde entier regorge de canailles en liberté, c’est selon… Le bon sens populaire assure qu’on a les héros que l’on mérite ; la réalité veut souvent qu’on ait seulement ceux qu’on peut… Notre époque est-elle si pauvre en action d’éclats pour ne se contenter que de figures médiatisées au nom seul de la compassion et faisant abstraction de tout autre critère de jugement ?

Au moins échappera-t-on pour l’heure au retour de « l’enfant prodigue » sur le sol national avec, à sa descente d’avion, ministres, Président, ex-concubine ou nouvelle favorite…

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dimanche, 19 janvier 2014

Copé et Bayrou : pacs électoral pour quelques haricots !

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La chronique

de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

François Bayrou soutenu par l’UMP ! On aura tout vu, quoiqu’en politique on ait l’habitude… Donné en tête du premier tour des élections municipales de Pau, peut-être vainqueur au second, le parti de Jean-François Copé vient donc de donner son « feu vert » à une alliance locale avec le traître François Bayrou ! Celui qui mettait plus bas que terre, en son temps, le président Nicolas Sarkozy. Celui qui appela à voter pour son rival François Hollande. Celui-là même qui fit illusion en 2007 avec 19 % au premier tour des suffrages à l’élection présidentielle et qui s’effondra à 9 % cinq ans plus tard, tout en dirigeant un Modem qui se vautre à toutes les élections avec une régularité de métronome.

Pourquoi ce feu vert ? Pourquoi sauver le soldat Bayrou ? Car malgré des sondages dont on sait trop bien ce qu’ils valent à quelques mois de chaque échéance électorale, pourquoi ne pas noyer définitivement l’infâme en se présentant contre lui au premier tour, puis en appelant – au mieux – à l’abstention au deuxième tour ? Au pire, même si le Béarnais devait l’emporter, l’honneur eût été sauf…

Oui, mais voilà, l’honneur, il n’y en a décidément guère plus à l’UMP qu’au Modem. Le calcul politicien est une valeur autrement plus considérée, à défaut d’y être considérable.

Si Jean-François Copé préfère remettre en selle un François Bayrou plutôt que de participer à son hallali, il y a tout lieu de croire que c’est pour trois raisons…
• Une raison immédiate : si Pau tombe, le PS perd symboliquement une grande ville, alors qu’on le donne possible vainqueur de Marseille et gardant Lyon et Paris, sans parler d’autres grandes villes…
• Une raison à moyen terme : quel sera le score du Front national ? On prédit qu’il va « casser la baraque » ; sans doute moins que beaucoup ne l’espèrent et plus que beaucoup ne le craignent… L’UMP doit donc apparaître comme le rempart incontournable, à droite et au centre, à la progression du mouvement de Marine Le Pen. Et qui dit rempart, dit rassemblement. Même avec le nain politique qu’est le Modem.
• Une raison, enfin, à long terme : Jean-François Copé n’a sûrement pas renoncé à ses ambitions présidentielles… Celles-ci pâtissent toujours dans l’opinion publique de l’image désastreuse du crêpage de chignon avec François Fillon… Si, au soir du premier tour, Copé apparaît comme l’homme qui a su et pu rassembler la droite parlementaire et les forces du Centre, il aura coupé l’herbe sous le pied de son rival et du « candidat naturel » Nicolas Sarkozy et reviendrait dans la course présidentielle.

Si Paris a bien valu une messe, voici fort longtemps, l’Elysée ne vaudrait-il pas alors un « feu vert » ?

Dominique Jamet a fustigé sur ce site les coco-traîtres qui « acceptent de passer sous les fourches caudines des grands frères socialistes et de trahir (leurs) idéaux pour quelques lentilles de plus »…

A Pau, Jean-François Copé a simplement passé commande pour quelques haricots…

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lundi, 13 janvier 2014

Manuel Valls piégé ? Après l’offensive anti-Dieudonné, l’offensive anti-Valls ?

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique

de Philippe Randa

Les commentaires sur « l’affaire Dieudonné » se font autour de quelques arguments rabâchés de part et d’autre, mais personne, semble-t-il, n’envisage qu’elle ne serait peut-être qu’un simple prétexte : Et si Manuel Valls, obsédé qu’il est par ses ambitions personnelles – Matignon au plus tôt, l’Élysée dans trois ans – n’avait pas vu le coup venir ? S’il était tombé dans un piège ?

Piège nullement tendu par le sulfureux humoriste, mais par une (grande) partie de son propre camp qui supporte de moins en moins sa morgue et ses ambitions ?

Depuis deux ans, on ne cesse de s’interroger sur la popularité de Manuel Valls dans l’Opinion publique, tandis que celles du Premier ministre ou du Président se sont effondrées et peinent à ne pas être englouties… Ne suppute-t-on pas à tout bout de champs qu’il pourrait bientôt remplacer Jean-Marc Ayrault à la tête du gouvernement ? Ce, alors même qu’il est loin de faire l’unanimité au PS qui regorge d’ambitieux, d’hier et d’aujourd’hui… sans parler de la détestation qu’il inspire aux dirigeants d’Europe-Écologie-Les Verts après quelques tirades – sans suite ! – sur les Roms.

Et ses désaccords et sa rivalité avec le ministre de la Justice à propos notamment de la réforme pénale… oubliés ? En août dernier encore, BFMTV n’annonçait-il pas : « Entre Taubira et Valls, la guerre est déclarée » ? Aujourd’hui, ce serait l’union sacrée autour de Manuel Valls ? Qui peut le croire ?

Contre Dieudonné, justement, n’est-ce pas Christiane Taubira qui aurait dû être à l’offensive ? Elle s’est montrée, c’est le moins qu’on puisse dire, étrangement en retrait…

Oublie-t-on, toujours, que le crédo de Dieudonné M’Bala M’Bala a longtemps été le sien : la discrimination envers leur communauté respective – les Noirs – ce, avant que l'anti-sionisme ne devienne obsessionnel chez l’ex-partenaire d’Elie Semoun ?

En laissant Manuel Valls orchestrer seul l’offensive anti-Dieudonné, son propre camp, étrangement observateur, semble espérer autre chose que la mise au pilori médiatique du saltimbanque, loin de faire l’unanimité dans l’Opinion publique.

D’autant que des voix se sont élevées de part et d’autre pour s’étonner de l’impunité dont ont bénéficié jusqu’à présent les Femen de la part du Ministère de l’Intérieur et que Léonarda et sa tribu menacent de repointer sous peu leurs vilains museaux en France…

Pierre Joxe, prédécesseur de Valls place Beauvau et Jack Lang, ancien Ministre de la culture, ont ouvertement critiqué sa stratégie – maladroite pour l’un ; nocive, pour l’autre – tandis que Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) estime que  « le juge n'a pas fait prévaloir la liberté d'expression sur l'interdit et c'est une décision qui est lourde de périls. »

Dieudonné vient d’annoncer publiquement qu’« il n'y a plus d'affaire Dieudonné », puisqu’il renonçait à son spectacle controversé Le Mur, étant prêt à en interpréter un autre où « il n'y aura pas les propos visés ». Dit-il, en tout cas…

Sortie (provisoire sans doute) du saltimbanque. Reste Manuel Valls, seul, auréolé d’une victoire juridiquement discutable… et revêtu d’une vilaine tunique de Nessus de fossoyeur de la liberté d’expression.

Vendredi soir, justement, Les Guignols de l’Infos se sont ouvertement moqués de lui et de sa « police des spectacles »… Après l’offensive anti-Dieudonné, l’offensive anti-Valls ?

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dimanche, 05 janvier 2014

L’Hôtel de Ville pour NKM ? La station de métro suffira !

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La chronique de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Depuis qu’elle a été désignée dans une primaire interne de l’UMP comme tête de liste pour conquérir la mairie de Paris, pas un jour, semble-t-il, sans que Nathalie Kosciusko-Morizet n’ait à affronter dissidence au sein de sa mouvance – et non des moindres ! – ou quolibets de la part des médias.

Comme dirait l’ancien Président Chirac : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille !»

L’ex-maire de Longjumeau veut faire le don de sa personne à la capitale par un évident excès d’ambition personnelle, soit ! Mais elle n’a rien fait pour calmer les esprits, ménager les susceptibilités et garantir les rentes de fonction : à peine investie, n’a-t-elle pas clamé haut et fort qu’elle tenait à imposer un « choix du renouvellement » ? Les actuels responsables de l’opposition de droite à Paris sont jugés par elle indésirables à cause de leurs « mauvaises et vieilles habitudes » (entretien au Parisien, le 20 décembre dernier).

Alors, après la grogne attendue des barons parisiens est venue celle, plus gênante, de Jean-Louis Borloo, très en colère que les intérêts de l’UDI n’aient pas été aussi défendus que le prévoyait leur accord d’union. C’est le 2 janvier de la nouvelle année que NKM a pu finaliser officiellement celui-ci avec l’UDI et le MoDem à Paris, à l’exception du XXe arrondissement, toutefois, qui « pose encore problème ».

À peine l’incendie centriste éteint, de nouvelles flambées se font entendre, cette fois côté Parti chrétien-démocrate (le groupuscule de Christine Boutin), qui s’estime injustement « écarté » au mépris des promesses reçues… et dans le XVIIIe arrondissement où l’ex-protégée de Philippe Séguin, la conseillère UMP Roxane Decorte, menace à son tour de monter une liste « 100 % terrain, avec des gens engagés dans le quartier » depuis qu’elle a appris son éviction d’une place éligible qui lui avait pourtant été promise.

Ils rejoignent ainsi Charles Beigbeder, « évincé du VIIIe arrondissement par un complot de barons », Rachida Dati – furieuse que NKM lui ait conseillé « de se consacrer à son arrondissement dans lequel elle mène une bataille difficile » –, qui lui conseille de « faire attention », ou encore l’ancien premier édile de Paris après Jacques Chirac – Jean Tiberi – pour qui la tête de liste UMP « fait n’importe quoi » (déclaration à Europe 1).

Mais le pire, jusqu’à présent, est peut-être la photo que vient de publier VSD, montrant Nathalie Kosciusko-Morizet fumant une cigarette en compagnie de SDF lors d’une maraude avec la Sécurité civile… Beaucoup considèrent d’ores et déjà que cette photo est prémonitoire de son sort une fois tombé le résultat du prochain scrutin municipal.

À défaut de loger à l’Hôtel de Ville, la station du Métropolitain du même nom pourrait peut-être faire l’affaire, en effet ; NKM ne déclarait-elle pas au magazine Elle en novembre dernier que les stations du Métropolitain « ont une dimension magique. Ce sont des lieux remarquables, des endroits d’ambiance qui font fantasmer les Parisiens et me font rêver moi. »

Et aux heures de pointe, pour avoir un orgasme, y a pas mieux, c’est sûr !

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samedi, 28 décembre 2013

Taubira, Coluche, Dieudonné : cherchez l’erreur !

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La chronique de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Que vous soyez Noir ou Noir, humoriste ou humoriste, de gauche ou de gauche, on ne vous applique pas le même traitement. Car il y a les Noirs victimes et les Noirs salauds, comme il y a les humoristes invités chez Drucker à qui tout est permis pour vomir en direct et les humoristes invités à aller se faire entendre au palais de justice. Sans oublier, donc, ceux de gauche qui marchent dans le rang et ceux qui ont quitté celui-ci.

Dieudonné M’Bala M’Bala a fait partie des premiers. Depuis quelques années, il ricane en tête des seconds. Toujours présent à la télé, mais plus dans les émissions de variétés du samedi soir, toujours désormais dans les affaires judiciaires des JT.

Quoi qu’on pense de ses « coups » avec Jean-Marie Le Pen en parrain de sa dernière-née, ou Robert Faurisson à qui il a remis sur scène le Prix de l’infréquentabilité, de ses candidatures infructueuses aux élections et de ses sketchs contre le sionisme et obligés, force est de constater que sa diabolisation interpelle. Surtout à quelques semaines de la levée d’indignation qui a suivi la comparaison entre Christiane Taubira et la gent simiesque : que n’a-t-on alors fustigé l’intolérable racisme des Français !

Pour Dieudonné, rien de semblable. Désormais, c’est au geste de la « quenelle » – marque récemment déposée par madame Dieudonné à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) – que les bien-pensants s’en prennent… Ce geste (bras tendu vers le bas, coupé au niveau de l’épaule par l’autre main) serait-il une parodie – mais significative – du salut nazi (lui-même, rappelons-le, ex-salut de la Rome impériale, puis ex-salut olympique) ou, comme Dieudonné et ses partisans l’affirment, rien d’autre qu’un « bras d’honneur au système » ? Tel d’ailleurs un certain slogan de la présidentielle en 1981 : « Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche », qui a tant fait sourire à l’époque et continue de faire l’admiration de tant de nostalgiques du candidat aux plumes dans le derrière…

La farce quenellière se répandant à vive allure, non seulement dans la netosphère mais jusque sur les plateaux de télévision (dont ceux du sacro-saint Canal+), on assiste à un bis repetita d’indignation citoyenne. Les médisances – tout comme les plaisanteries – les plus courtes étant les meilleures, Dieudonné vient donc de porter plainte en diffamation contre X après les propos du président de la LICRA (association de lutte contre le racisme et l’antisémitisme), Alain Jakubowicz, qui a associé la quenelle « au salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah » (sic).

Voilà une plaisanterie, en tout cas, dont beaucoup ne sont pas près de se lasser : la LICRA, qui a tant profité de la justice, à son tour traînée devant les tribunaux. Un spectacle à ne pas rater ! D’autant que les avocats de l’humoriste ont annoncé d’autres plaintes, dès 2014, « contre les auteurs supposés de propos diffamatoires qui ont une responsabilité d’information ou une autorité », et de citer Le Monde, BFMTV, France 2, Le Figaro… sans oublier le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

Dieudonné, père Noël pour les uns, père Fouettard pour les autres, demandez le programme !

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mardi, 24 décembre 2013

Les troisièmes adieux définitifs de Guy Bedos...

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de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Cette fois, craché, juré : Guy Bedos arrête ! Enfin, presque ! Enfin, en partie ! Enfin, seulement la scène !

Comme le « point final » que l’humoriste et pamphlétaire avait annoncé en 2007 ?

Comme, il y a deux ans, lorsqu’il avait annoncé avoir donné son dernier show au théâtre du Rond-Point ?

Non, cette fois (la troisième, donc), c’est « la der des der » : « Je vais arrêter le one-man-show le cœur en miettes. J’adore ce métier. Tout va bien malgré tout : je suis plutôt en forme pour mon âge. Je gambade, je saute sur scène, mais je ne veux pas attendre de ne plus pouvoir faire tout ce que je viens de vous dire, et que le public s’en aperçoive. »

Louable intention, n’est-il pas ? Même les plus menteurs peuvent avoir leur instant de vérité. Peut-être bien que l’autoproclamé « poil à gratter » de la vie politique française et perpétuel vomisseur de fiel politique croit dans ce qu’il dit… Et s’il ne devait y en avoir qu’un, pourquoi pas lui ?

On ne peut que s’en réjouir, pas par méchanceté ou rancune politique vis-à-vis de cet obsédé antiraciste et antifasciste, par simple lucidité : à près de 80 ans, ne serait-il pas temps, effectivement, qu’il réalise que son disque est rayé ? Car quel rapport y a-t-il entre le Bedos jeune qui connaissait alors l’amour et le succès aux côtés de Sophie Daumier et ses sketchs magnifiques d’autodérision (La Drague, Bonne fête, Paulette !) et le Bedos aigri et pontifiant, conspuant la droite et insultant Marine Le Pen (« qui fait la campagne d’Hitler ») et Nadine Morano en particulier (qu’il traite de « conne » et de « salope »). Aucun rapport, non, absolument aucun durant un demi-siècle d’une lente transformation d’un indéniable talent artistique en minables vomissures…

On ne peut qu’apprécier qu’il y mette un terme et craindre le pire qu’il veuille « porter la parole autrement » : « Je pense que je vais utiliser l’instrument à la mode qu’est Internet. J’ai déjà un site, un blog… Je vais publier des livres, je pense. Peut-être certains journaux me donneront l’hospitalité de temps en temps. Je vais faire du théâtre et du cinéma, mon premier métier : acteur. »

Un premier métier qu’il n’aurait sans doute pas dû négliger car, tout de même, lorsqu’il interprétait le rôle – certes taillé sur mesure – d’un « médecin étouffé par sa mère juive pied-noir très possessive » dans les deux films d’Yves Robert Un éléphant, ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), c’était tout de même autre chose !

Une époque sans doute où, réellement, il ne « se prenait pas au sérieux » car c’étaient eux, alors, les spectateurs, qui le prenaient « un peu au sérieux »… bien plus qu’ensuite, lorsqu’il se prit à croire et à dire, avec une insupportable morgue : « Les politiques, aussi, me prennent au sérieux. Ils me surveillent, tous ! »

Est-ce un ultime numéro ? Une dernière posture de vieux clown triste qui ne peut s’empêcher d’ajouter, tout de même, qu’il « continuera à donner son avis », mais – et on ne demande qu’à le croire ! – qu’il ne se présentera pas à des élections, « ça c’est sûr ! »

Quant à une place de ministre, il ne se prononce pas, des fois que… Car avec François Hollande, on n’est jamais certain de rien. Ça c’est sûr, aussi !

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lundi, 23 décembre 2013

Entendez-vous en Françafrique, mugir ce féroce "néo"-nazi…

RCA-CENTRAFRIQUE-NAZI-large570.jpgLa chronique de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Décidément, la lutte contre la Bête immonde dont le ventre est – de tous les temps et de tous les monstres – le plus fécond, n’a pas de répit. Pas de trêve des confiseurs pour les chasseurs de nazis. « Néo », les nazis !

Ainsi, avec toute l’émotion obligatoire et républicaine que l’on peut, avons-nous appris qu’un enfant spirituel d’Adolf Hitler se trouve sinon au fin fond de l’Afrique, en tout cas en son centre. Et en la République du même nom.

Certes, ce nazi-là, qui met en émoi tous les auto-proclamés, éternels et rémunérés comme tel, défenseurs du Bien contre le Mal, est français, trouffion de son état ! Et donc, aux armes, citoyens…

Entendez-vous dans nos rangs

Mugir ce féroce soldat ?

etc., etc.

À défaut de mugir, ce guerrier-néo-nazi-là s’est simplement contenté d’arborer sur la manche de son uniforme un macaron velcro avec la devise : « Meine Ehre heisst Treue », (en français : Mon honneur s’appelle fidélité) et, nous apprend le site BFMTV, « dans le cercle, la devise et la mention RCA (Centrafrique, ndlr) 2013. Au milieu, un drapeau français frappé d’un énigmatique “32”. »

Depuis que sa photo a été publiée sur la page Facebook des opérations extérieures de l’armée, les inspecteurs Clouzeau de la bien-pensance sont sur les dents, comme on peut le lire sur le même site : « Sur ce chiffre, plusieurs interprétations sont possibles. Il pourrait s’agir de la 32e division des SS, mais elle n’a rien de significatif. Fondée sur le tard, en 1945, elle n’a duré que quelques semaines avant d’être anéantie. Il se pourrait aussi, selon une source proche de l’armée, que le chiffre fasse référence à la compagnie et à la section en question, par exemple : “3e compagnie, 2e section”. »

On devine le sort qui attend le bidasse indélicat : l’éjection des rangs de notre glorieuse armée, sinon manu militari, du moins très officiellement afin de sauver la République, 5e du nom !

À moins, évidemment, que ce monstre-là ne soit d’ici là envoyé ad patres, ce qui satisferait bien du monde.

Car pendant l’enquête, la guerre continue… et il ne faudrait pas oublier, tout de même, que ce soldat encore inconnu – mais sans doute plus pour très longtemps – est parti là-bas risquer sa vie pour être fidèle, déjà, en son engagement. On pourrait, ne serait-ce qu’à ce titre, lui accorder quelques circonstances atténuantes pour sa bêtise (pour rester poli). Car il faut être vraiment stupide pour ne pas avoir compris qu’en ce début de XXIe siècle, on ne badine pas avec les heures les plus sombres d’une partie de l’Humanité. Même, voire surtout, à travers des mots tels qu’« honneur » et « fidélité » qu’il est interdit, depuis près de soixante-dix ans, d’accoler l’un avec l’autre. Tout comme les termes « Travail », « Famille » et « Patrie », soit dit en passant : au risque d’une mort citoyenne dans le civil, d’une cour martiale (pourquoi pas !) lorsqu’on sert sous les drapeaux…

C’est vrai que si l’« honneur » a peu à voir dans l’affaire, il est pourtant évident que la « fidélité » à la Françafrique est tout de même la raison d’être de notre intervention militaire en RCA… depuis Charles De Gaulle jusqu’à François Hollande !

Un François Hollande qui, de son côté, a salué l’amitié franco-algérienne en se félicitant, devant le Conseil représentatif des institutions juives de France, que Manuels Valls soit rentré d'Algérie « sain et sauf », car « c’est déjà beaucoup »… paroles autrement moins graves pour les intérêts de la patrie, on en conviendra.

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dimanche, 22 décembre 2013

Qu’est-ce que 18.161 euros pour un élu de la République ? Un peu de monnaie au fond de la poche...

article_Jean-Vincent-Place-05.jpgLa chronique

de Philippe Randa

Jean-Vincent Placé, ex-conseiller régional et sénateur écologiste, est donc aussi un chauffard !

Chauffard ? C’est bien ainsi que les écologistes nomment tout automobiliste qui transgresse les lois sur les routes de nos (pas assez) vertes campagnes ou de nos (trop) bétonnées agglomérations, non ?

Le chef de file d’Europe Écologie Les Verts au Sénat jure qu’il « ne veut pas que quiconque doute de (son) honnêteté » et reconnaît sans barguigner les infractions au Code de la route dont il est responsable… Et quelles infractions : « Beaucoup de stationnements gênants, mais aussi un certain nombre d’excès de vitesse… », précise Le Canard enchaîné, qui a levé le lièvre.

Beaucoup, oui, c’est le moins qu’on puisse dire puisque le montant total des infractions commises se monte à 18.161 euros… depuis 2010 !

18.161 euros de prunes, ça laisse tout de même songeur et nous classe indubitablement, vous, moi (et la quasi-totalité de nos connaissances respectives) qui tenons un volant, dans cette catégorie qu’on nomme avec mépris les « petits joueurs »

18.161 euros de mauvais stationnements et de vitesses excessives… Il est vrai que nos 12 malheureux points de permis de conduire auraient eu bien du mal à résister à la répression policière avant d’avoir pu atteindre un tel score ! Mais nous, c’est nous !

Si les intempestifs coups de pédale ou le dédain des stationnements gênants du sieur Placé en sont venus à être rendus publics – ce que l’intéressé déplore d’ailleurs et ce qui l’énerve passablement (« la rançon de la notoriété »), trouvant par ailleurs le délit médiatique fait à sa personne « un peu agaçant » –, c’est que les infractions ont été commises au volant d’un véhicule du conseil régional d’Île-de-France.

Ayant reçu la douloureuse des contributions directes, ce dernier a menacé l’élu de poursuites devant le tribunal de police.

« Je suis prêt à payer depuis le début [...] C’est bien sûr de ma faute, je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités, je ne demande aucun passe-droit, j’assume et je paie, je ne veux pas que quiconque doute de mon honnêteté. » Mais l’honnêteté, est-ce finir par payer, contraint et forcé, le plus tard possible et parce qu’on ne peut plus faire autrement… ou est-ce mettre en accord ses principes et ses actes ?

Comment Jean-Vincent Placé peut-il décemment vouloir réduire la vitesse au nom de la lutte contre la pollution, alors qu’il est le premier à s’en moquer ? Comment peut-il vilipender les nuisances des automobilistes en ville alors que lui-même fait fi des règles de la circulation ? Comment peut-il s’indigner que ses infractions soient révélées à ses électeurs (pour ce qu’il en reste…) ? Et surtout, comment peut-il afficher comme il le fait un tel mépris vis-à-vis de ses concitoyens en martelant « OK, je paie, je paie, foutez-moi la paix… » à hauteur de 18.161 euros, sans sourciller ?

Mais au fait, qu’est-ce que 18.161 euros pour un élu de la République ? Un peu de monnaie au fond de la poche… et celle de Jean-Vincent Placé semble être bien profonde ! Quoique jusqu’ici pleine d’oursins !

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mercredi, 11 décembre 2013

Braqueurs braqués et victimes persécutées : ainsi Valls la justice de Taubira

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

Joseph Proudhon s’est rendu célèbre, au XIXe siècles, pour avoir déclaré que « la propriété, c’est le vol » ; nul doute que s’il vivait de nos jours, il ajouterait à son aphorisme avec tout autant de succès politiquement correct « et la protéger est un crime ! » car honni soit qui l’entend ainsi.

Les récents braquages de bijoutiers par-ci, d’attaques de débits de tabac par-là, l’ont amplement démontré : tous ceux qui ne se laissent pas braquer, brutaliser, insulter et détrousser sans mots dire savent ce qu’il leur en coûte ensuite : malheur à ceux qui ont fait front, empêchant les crapules de les dépouiller, les blessant ou les expédiant dans un enfer mérité : tous répondent ensuite de leur témérité devant la Justice.

Ainsi ce bijoutier niçois, d’origine libanaise, Stéphane Turc, qui ignorait que le fusil à pompe de ses agresseurs n’était pas chargé : ayant logé quelques grammes de plomb dans la carcasse du moins rapide, il se retrouva derechef en garde à vue, brocardé par un procureur niçois, l’accusant d’avoir agi volontairement pour donner la mort », malgré qu’il reconnaisse tout de même qu’il est « homme inséré » (!) et que son casier judiciaire était vierge… Il est aujourd’hui mis en examen pour homicide Volontaire : « il n’a pas été placé en détention provisoire, mais en résidence surveillée, bracelet électronique à la cheville à quelques heures de Nice. Il sort parfois quelques minutes, le temps d’aller chercher son pain », rapporte France Inter. Le veinard.

Il y eut ensuite son confrère bijoutier à Cézanne. Lui aussi a abattu celui qui le braquait, mais il possédait toutefois une autorisation préfectorale pour son arme. Libéré une fois sa garde à vue terminé, il sera convoqué ultérieurement devant un juge, tandis que la famille du braqueur tué a décidé de se constituer partie civile ! Et dire que depuis Montesquieu on croyait à l’esprit des lois : « Nul ne peut invoquer sa propre turpitude… » Mais personne, semble-t-il, ne juge utile de le faire remarquer.

De même, Pascal Rauber, concessionnaire de motos de Saint-Julien-sur-Sarthe, 54 fois cambriolé depuis 1986 – perte sèche : 200 000 euros et une prime d’assurance qui a grimpé à 17000 euros par an – assure avoir agi en état de légitime défense, n’ayant « jamais voulu aller tuer ses voleurs » lorsqu’alerté par l’alarme de son magasin, il a quitté son domicile armé d’un fusil de chasse… Arrivé sur place, une voiture fonce sur lui et pour se protéger, il tire… Les deux malfaiteurs sont interpellés le lendemain à l’hôpital de Dreux (Eure-et-Loir), l’un sérieusement touché à la tête ; l’autre, plus légèrement atteint, est tout de même emprisonné, tandis que le commerçant est placé sous contrôle judiciaire.

 « Tant d’années de travail acharné pour finir comme ça ! Je suis fiché chez les assureurs. Plus aucun ne veut me garantir (…) Je passe mon temps à rembourser ce qu’on m’a volé », se lamente le vendeur de moto dont le comité de soutien (14 000 signatures) trouve écho jusqu’en Guadeloupe, en Martinique et même au Canada.

À la série noire des braqueurs braqués répond en écho les nuits blanches des victimes persécutées… enfin, non, c’est « mises en examen » le terme officiel !

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