vendredi, 17 mai 2013
Du fantasme sportif aux fantasmes politiques...
La chronique
de Philippe Randa
L’argent, décidément, n’achète pas tout… La preuve, le Qatar n’avait pas pris ses précautions pour assurer la sécurité de l’après-victoire du PSG contre les sauvageons. Certes, les Autorités françaises non plus ! Nous, on a l’habitude, mais les Quataris, eux, ne savaient pas. Au moins, auront-ils appris que la France n’est pas « le leur pays » où ce genre de facéties n’est sans doute même pas imaginable… Là-bas, le premier hooligan qui éternue sans dire « pardon » étant probablement illico bastonné et jeté dans un cul de base fosse.
Maintenant, ils savent pour la prochaine fois – si prochaine fois, il y a ! – qu’ils devront débourser quelques centaines de milliers d’euros d’investissement supplémentaire pour que la remise de la coupe aux joueurs victorieux se déroule dans la joie et l’allégresse… On sait ce qu’il en a été lundi dernier : vandalisme, pillage, 32 blessés (dont 1 policier et 2 gendarmes)… Tandis que les « ultras » du Club braillaient leur colère d’être interdits de tribunes depuis des mois, les « chances pour la France » déboulaient de leurs ghettos pour venir faire leurs courses… Coût du passage en caisse : autour de deux millions d’euros, estime-t-on.
« Pourquoi tout a-t-il ainsi dégénéré, alors qu’on s’attendait à ce que les “ultras” manifestent leurs aigreurs… et que l’occasion était trop belle pour que les racailles se privent de s’adonner à la joie d’un “shopping” » entend-on depuis les événements ?
Mais s’y attendait-on vraiment coté gouvernement ? Toute la question est là, car ses membres sont tellement imbibés jusqu’à l’ivresse de bonne conscience politiquement correcte qu’ils ne pouvaient sans doute imaginer que le sacro-saint football – qui a remplacé dans leur « idéal citoyen » la sacro-sainte patrie de leurs aïeux – soit ainsi bafoué…
Qui pouvait oser ? « Eux », tout simplement… tout ceux qui ne sacralisent pas ce sport, voire tous ceux qui sont dégoûtés que s’étalent sans cesse à la une des médias les sommes colossales qu’encaissent joueurs, entraîneurs, intermédiaires et autres personnes gravitant autour de la « planète foot ».
C’est moins par laxisme que par utopie qu’un gouvernement socialiste et une municipalité socialiste n’ont pas vu le « coup venir ».
Et c’est tout autant par fantasme politique que le premier s’est montré aussi brutal dans la répression lors des récents rassemblements de la « Manif pour tous » dans lesquels il appréhendait ni plus ni moins qu’un nouveau « 6 Février 34 », une menace de « putsch fasciste », voire une résurgence d’on-ne-sait quelle conspiration cagoularde…
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dimanche, 12 mai 2013
C’est l’histoire d’un électeur… à Villeneuve-sur-Lot !
La chronique de Philippe Randa
Il fut un temps où un commerçant en faillite se tirait une balle dans la tête, moins pour échapper à ses créanciers que pour laver son honneur et préserver ce qu’il estimait primordial pour ses proches : l’honneur de son nom. Idem pour un militaire vaincu. Mais comme on dit actuellement : « Ça, c’était avant ! »
La preuve par Jérôme Cahuzac.
Certes, l’ex-député, ex-ministre, ex-membre du Parti socialiste, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale pour avoir détenu et avoué avoir possédé un compte bancaire à l'étranger, n’est ni un ex-commerçant, et encore moins un ex-militaire. Un simple politicien. Mais quand même ! À défaut de se loger quelques centimètres de métal dans la tronche, on aurait pu s’attendre de sa part à un retrait de la vie publique… ou tout au moins à une discrétion, même passagère.
Que nenni ! Après avoir laissé durer le suspense sur la récupération – comme la loi le lui autorisait – de son siège de député auquel il a finit par renoncer, toujours avec la moue dédaigneuse qu’il affiche en permanence, il laisse désormais planer le doute sur sa possible candidature à la législative partielle des 16 et 23 juin prochain de sa circonscription du Lot-et-Garonne…
Et pour que tout un chacun comprenne bien ses intentions – en tout cas, celles de prouver qu’il est toujours là et bien là – il est venu samedi matin arpenter les allées du marché de Villeneuve-sur-Lot. Comme au bon vieux temps, celui où il était le tout puissant député-Maire. Serrant des mains, distribuant ses compliments et ses commentaires. Et Jérôme Cahuzac a prouvé qu’il ne volait pas seulement les contributions directes, mais aussi la vedette… au Front de gauche qui, inaugurant une permanence dans la ville, a vu les journalistes venus pour l’occasion, s’envoler dans sa direction, sitôt sa présence connue.
L’attitude du personnage soulève évidemment bien des questions… Qu’est-ce qui peut bien le pousser à pourrir ainsi la vie de ses anciens copains socialistes ? Le sentiment d’être lâchés par nombre d’entre eux tout aussi coquins que lui, voire même davantage… ou faire pression sur les mêmes afin de se négocier un avenir le plus confortable ou le moins désagréable possible ?
Ou alors la conviction que rien n’est encore perdu. Soit la possibilité d’être réélu dans un mois au nez et à la barbe d’un pays indigné, mais où il est de notoriété publique qu’« impossible n’est pas français. »
La circonscription, en effet, n’est guère « à droite » : depuis 1988, le Parti socialiste ne l’a cédé qu’a un centriste (de l’UDF à l’époque) entre 2002 et 2007… et Jérôme Cahuzac, après l’avoir emporté avec 52,08 % des suffrages, y a été réélu en 2012 avec 61,48 %.
Le candidat désigné par le Parti socialiste claironne, fort de ses chiffres, qu’il est confiant… Mais l’étiquette du parti à la rose est-elle vraiment si porteuse que cela depuis un an ? Outre le plongeon de la cote de popularité du locataire de l’Élysée et de son inexistant Premier ministre, le « scandale Cahuzac » n’a sans doute pas été sans répercussion sur l’électorat socialiste dont était tout de même issu la brebis galeuse qui n’entend pas se laisser clouer au pilori de l’infamie sans mots dire… et sans maux collatéraux.
Tout peut donc dépendre sur place de l’existence des réseaux d’influence de Jérôme Cahuzac… ou de ce qu’il en reste ! Que ses obligés soient nombreux – et pourquoi pas ! — et se mobilisent comme il faut, le personnage peut très bien décrocher au minimum un ticket de second tour. Ce qui serait déjà acquérir une légitimité pour reprendre pied sur l’échiquier politique français… et préparer un futur retour à l’Assemblée nationale, que ce soit dès le 23 juin prochain… ou plus tard.
Car l’électeur, dégoûté par la classe politique, toute étiquette confondue, peut créer la mauvaise surprise par simple esprit de représailles. Rappelons-nous le précédent Coluche… L’humoriste avait annoncé sa candidature, à poil et une plume dans les fesses… et avait persisté, soutenu à l’époque par l’équipe d’Hara Kiri, emmené par le défunt professeur Choron. Il fut rapidement crédité de 15 % des intentions de vote dans les sondages(1) et obtint sans difficulté plus de 500 signatures d’élus pour le parrainer.
Certes, le « mec » finit par retirer sa candidature, mais son « histoire »(2) avait tout de même soulevé un vent de panique dans la classe politique de l’époque : celle-ci avait bel et bien failli être ridiculisée.(3)
Imaginons qu’un Jérôme Cahuzac, voleur avoué, parjure devant ses pairs de l’Assemblée nationale et, bien plus grave pour le système, « les yeux dans les yeux » devant un procureur de la « Cour médiatique »(4) soit reconduit à l’Assemblée nationale par une majorité d’électeurs…
Existerait-il pire scénario pour l’UMPS ?
On se prend à rêver d’être électeur de Villeneuve-sur-Lot…
Notes
(1) Le 14 décembre 1980, un sondage publié par Le Journal du dimanche le crédite de 16 % d'intentions de vote.
(2) Allusion à un sketch célèbre de l’humoriste : C’est l’histoire d’un mec…
(3) Michel Debré, ancien Premier ministre et père de l’actuelle Constitution française et candidat à l’élection présidentielle, était alors crédité de quatre fois moins de suffrage que Coluche.
(4) Sur BFM TV, devant Jean-Jacques Bourdin, le 8 février 2013.
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mercredi, 01 mai 2013
Recherche « plan cœur » désespérément...
La chronique
de Philippe Randa
Pour s’aimer, rien ne vaut notre époque, parait-il…
Oui, c’est certain. Quoique… Dans le même temps où des voix s’élèvent pour qu’on en finisse avec ce qui a toujours été le plus vieux métier du monde (la prostitution), les sites de rencontres pour célibataires foisonnent. Certains sont des « géants » (Meetic, Attractive World, etc.), tandis que bien d’autres sont plus confidentiels (euphémisme !)… Et il y a ceux dont on ne se lasse pas de découvrir les noms : adopteunmec.com, quiportelaculotte.fr, hommepansement.fr, adultere.fr, amours-bio.com, etc. ; on en passe et des plus folkloriques encore !
Tous offrent la possibilité de cet amour tant espéré, tant désiré, tant réclamé et si difficile, si fragile, si délicat… tous les lecteurs de Delly, de la collection « Arlequin » et de Guillaume Musso vous le confirmeront.
Et dans un autre registre qui se confond pour beaucoup d’aventuriers du cœur ou du corps – c’est selon et pourquoi pas compatible à l’occasion – tous les lecteurs des romans Pierre Louÿs, des Onze mille verges de Guillaume Apollinaire ou des bandes dessinées de Manara ; ils vous le confirmeront itou.
Bref, de tous temps, les femmes et les hommes ont été confrontés au même soucis pour « pécho »… pendant une heure, quelques années, voire une vie entière, « l’autre » idéal(e) et disponible. Surtout idéal(e). Ou surtout disponible, c’est selon.
Aujourd’hui, pour beaucoup, la grande partie de chasse se fait sur internet… En clair, on drague sans bouger de chez soi, en pantoufles et à l’économie, grâce à ces fameux sites pour célibataires à la recherche de la grande sensation, sentimentale ou orgamisque, comme jadis à celle du temps perdu…
Quoiqu’il en soit, c’est toujours la même histoire : on cherche l’âme sœur pour une nuit ou pour toute la vie, si on décele dans les « tchats », plus ou moins rapidement, la seule perspective d’un « plan cul » ou la réelle aspiration à convoler en juste couple, voire en justes noces si pas moyen d’y échapper.
Stéphane Rose s’est penché sur l’envers de ces « clics amoureux » dans un livre(1) peu optimiste sur cette pratique contemporaine.
À l’en croire, les désillusions sont grandes. Plus grandes, en tout cas, que la réalisation de ce qu’on est venu y chercher. Et en tout cas, peu gratifiant pour l’amour-propre de ces aventuriers de l’union amoureuse. Car on ne se vante pas plus de courtiser l’âme sœur sur le net que de fréquenter les dames (ou les messieurs) de petites vertues.
« C’est fun de dire qu’on chope des plans cul en ligne mais, pour l’amour, c’est comme si c’était trop noble pour être trouvé via Internet. Des sites comme Meetic et consorts ont d’ailleurs conscience de cette gêne. Depuis peu, ces sites organisent des “soirées spéciales où l’on peut rencontrer pour de vrai des célibataires”, dans un bar. Pour faire plus réel », constate l’auteur.
Tout change pour que rien ne change, finalement… Autrefois, on organisait des rallyes pour marier sa progéniture dans son milieu naturel(2), mais ce n’était et ne reste réservé qu’à une certaine classe sociale, coût de la plaisanterie oblige… ou on allait au bordel pour satisfaire ses envies les plus pressantes ou supporter plus facilement le quotidien de son mariage.
La drague virtuelle n’est donc pas la solution à cette insatiable, incessante – et pour une grande part de l’humanité à jamais inaccessible – quête d’une réunion « de deux forces contraires, parallèles et de même intensité. »
Et dangereux avec ça… Figurez-vous, rapporte encore Stéphane Rose, qu’« à titre personnel, (il a) presque toujours rencontré des femmes qui mentaient sur leur âge, leur poids, leur métier ou leur ville. Leur photo du profil avait été prise il y a dix ans ou sous un angle avantageux… mais le mensonge le plus commun, c’est de faire croire que l’on est libre. Beaucoup de gens vendent des débuts d’histoires d’amour et une fois qu’ils ont tiré leur coup, disparaissent. »
Franchement, on a peine à le croire !
Notes
(1) Misère-sexuelle.com, le livre noir des sites de rencontres, Ed. La Musardine/Document, 15 euros à paraître ; demain 2 mai !
(2) « Aujourd’hui, ils servent surtout à créer un réseau social et professionnel futur » (http://news.madame.lefigaro.fr).
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jeudi, 25 avril 2013
Les professionnels de la subvention...
La chronique
de Philippe Randa
La loi autorisant le mariage homosexuel est votée ! C’est fini ! Enfin non ! Enfin si ! Enfin, c’est selon…
Un recours auprès du Conseil constitutionnel a immédiatement été déposé par l’opposition UMP, contestant la procédure des débats et l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe… et d’autres manifestations sont annoncées, prévues, organisées, datées…
Combat d’arrière-garde ? Ultime soubresaut d’un camp vaincu ? Volonté délibérée d’harceler la majorité parlementaire ?
On ne sait plus trop pour le moment, l’affaire se martelant pour beaucoup sur l’air d’« On a perdu une bataille, on n’a pas perdu la guerre… », un peu comme on se console d’un échec amoureux en se répétant « une de perdue, dix de retrouvée… », tandis que d’autres entonnent « On a gagné, on a gagné » sur l’air des lampions, mais en se demandant quand la tempête politique qu’ils ont déclenchée se calmera. Si elle se calme…
Les messieurs vont pouvoir à l’avenir se passer la bague au doigt entre eux et les madames itou. Vive les marié(e)s ! Mais seront-ils si nombreux ?
Si l’on s’en réfère – et pourquoi pas ! – aux couples homosexuels pacsés depuis la loi de 1999, il s’agit de… 6 % des Unions contractées… Et comme un mariage est bien plus contraignant qu’un PACS, notamment dans la perspective d’une éventuelle séparation, il est logique de penser que bien moins encore d’homosexuel(les) convoleront en justes noces. Tout ça pour ça ! Et dire que certains opposants ont annoncés la « fin d’une civilisation » ! À quoi tiendraient les choses, on se le demande !
Mais quoiqu’il en soit, que la bataille soit perdue ou gagnée selon les camps en présence, il est certain que la guerre, elle, va continuer.
Rappelons que lors des débats pour instaurer la loi sur le Pacs, tous les partisans de celle-ci juraient alors leurs grands Dieux que jamais, Ô grand jamais ! il ne serait question un jour de mariage… Question qui fut leur nouvelle revendication à la seconde même où le Pacs fut voté.
Aujourd’hui, une partie des partisans du Mariage pour tous ont annoncé de même que « le mariage, bien sûr », mais la « procréation médicalement assistée (PMA), il n’en était évidemment pas question… dans le même temps que d’autres ne se gênent nullement de la réclamer.
Soyons donc assurés qu’il s’agit désormais du prochain enjeu des multiples associations dont la plupart ne représentent que leurs responsables et les subventions qui les font vivres. Grassement, bien souvent.
Car au-delà des convictions des uns ou des autres, on oublie souvent l’enjeu financier.
L’homophobie avait quasiment disparue ces dernières années. Mauvais plan pour les professionnels de la subvention. Ils connaissaient la crise, eux aussi ! Heureusement, le débat sur le Mariage pour tous a ramené le problème au premier plan des préoccupations des uns… et de l’intérêt sonnant et trébuchant des autres !
Les médias ont largement rapporté ces derniers jours trois ou quatre tabassages d’homosexuels à travers le pays, dûs, s’ils sont réels, à quelques tarés en état d’ébriété. Bingo ! À vot’ bon cœur, messieurs-dames, par ici l’argent public, ou même privé si un reçu de déduction fiscale est possible.
Ce n’est pas demain la veille qu’une association sera délocalisée. Un professionnel de la subvention est un patriote, à n’en pas douter.
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mardi, 16 avril 2013
Taiäut ! Taïaut ! La chasse au Cahu est ouverte...
La chronique
de Philippe Randa
C’est fait… La déclaration de patrimoine de nos actuels ministres a été publiée, plus contrainte et forcée qu’acceptée dans la joie et l’allégresse. Il fallait bien après le scandale de l’ex-Ministre du Budget dont on n’aura jamais su s’il aurait été ou non compétent dans sa fonction. Il n’en était en tout cas pas digne, faute de moralité.
Gageons que tous les ministres futurs y passent, eux aussi. Plus aucun chef de gouvernement ne pourra passer outre au risque d’être immédiatement suspecté de dissimulation. Mais pour les prochains ministres potentiels, cela laisse le temps de s’organiser. De répartir leur grisbi ici, là et de préférence ailleurs afin qu’il soit moins voyant. L’apparence, en effet, est primordiale ! L’habit, voilà qui fait le bon ministre ! Ce n’est pas tant d’honnêteté que nos prochains gouvernants devront faire la preuve que de malignité dans la discrétion. Ce ne sera plus « couvrez ce sein que je ne saurais voir », mais « cachez moi ce bien que vous ne sauriez posséder. »
Avant, on envoyait le bêta à la chasse au Dahu(1)… Mais c’était avant ! Désormais, on envoie l’électeur à la chasse au Cahu. Autres temps …
Une fois de plus, tout ce brouhaha médiatico-politique où les uns font surenchère de bons sentiments et de moralité intransigeante, tandis que les autres vitupèrent la déliquescence des mœurs et le laxisme des consciences n’aboutit finalement qu’à déconsidérer la fonction politique… qui n’en avait pas vraiment besoin.
Car obliger tous les ministres à cette déclaration publique de leur patrimoine respectif, outre la bouffonnerie dans la réalisation et le ridicule dans l’efficacité, jette de fait la suspicion sur toute la classe politique… Être obligé de prouver publiquement son honnêteté revient à reconnaître qu’on puisse être malhonnête… Mais les électeurs s’interrogent-ils, eux, sur leur propre perspicacité ? Car la composition d’un gouvernement, c’est tout de même la conséquence directe de leur choix électoral.
Il serait plus logique que ce soit le candidat à une élection qui prouve son honnêteté, bien plus qu’un ministre, désigné pour une fonction précise par un Président mis en place par le vote d’une majorité de ses compatriotes.
Ce n’est, certes là, qu’une contradiction de plus dans cette pantalonade sur le patrimoine des élus ; « tout cela est peu ragoûtant », comme l’écrit la journaliste Marie Delarue qui ajoute : « Démarche qui ne présente aucun intérêt pour quiconque, sauf peut-être celui d’endormir une foule avide de justice comme autrefois les Tricoteuses quand elles regardaient la tête des aristos tomber dans le panier de la guillotine. »(2) !
Mais au fait, pourquoi seuls les membres du gouvernements seraient-ils astreints au déballage financier sur la place publique ? Pourquoi pas tous les élus de la République ? Ça en fait, des suspects de l’indélicatesse, du conseiller municipal au député ou sénateur… Taiäut ! Taïaut !
Pourquoi les policiers et les gendarmes, de moins en moins occupées d’assurer la paix publique, mais de plus en plus transformés en auxiliaires des contributions directes et indirectes, ne seraient-ils pas également astreints à publier leur patrimoine ? Sommés par leur hiérarchie de remplir les caisses de l’État, combien sont-ils à se remplir au passage les poches, comme le premier ministricule venu ? Du très médiatique Michel Neyret, numéro deux de la police judiciaire de Lyon avant son éviction en 2011, suite à sa mise en examen pour « corruption, trafic d’influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel », en passant par les 17 policiers de la brigade anti-criminalité (Bac) de Marseille accusés en novembre 2011 d’avoir eu des comportements de « ripoux », en quoi les pandores seaient-ils à l’évidence guère moins suspects que le premier politicien venu(3)… Taiäut ! Taïaut ! qu’on vous dit !
Et les magistrats ? Qui nous assure qu’aucun d’eux ne succombe à la menace ou la tentation quand ils sont faces à quelques parrains milliardaires de la criminalité ? Taiäut ! Taïaut ! qu’on vous répète !
Et les fonctionnaires, du plus humble postier susceptible de se servir dans les colis qu’il est chargé de transporter… au plus haut « agent d’une administration publique » tout aussi capable qu’un Cahuzac de « toucher » pour prix de sa bienveillante compréhension et d’en mettre à gauche, même s’il vote à droite ? Taiäut ! Taïaut ! Encore et toujours !
Pourquoi les ministres plus que les autres ?
Et puis, tout ça pour apprendre, finalement, que Laurent Fabius possède quelques millions devant lui pour ses vieux jours, mais que Cécile Duflot roule dans une R4 de 400 euros (à peine plus que les vélos de Christiane Taubira)…
Les ministres, suspectés de vouloir faire les poches des Français ? Désormais, en plus, ils leur font honte. À qui la faute ?
Notes
(1) L’existence du dahu, animal sauvage imaginaire, est généralement évoquée en milieu rural et par plaisanterie auprès de personnes particulièrement naïves et de citadins peu au fait, par exemple, de la faune. « La version moderne, théâtrale et cinématographique, de ce comportement d’un groupe vis-à-vis d’un individu désigné comme vilain petit canard est sans doute Le Dîner de cons » (http://fr.wikipedia.org).
(2) www.bvoltaire.fr.
(3) 17 policiers de la BAC Nord obt été mis en examen pour des faits de vols et d’extorsion ; sept avaient été écroués et cinq placés sous contrôle judiciaire, mais « (ils) ont tous été autorisés à reprendre leur travail, indiquait le site Mediapart le 29 janvier dernier. Même les sept policiers placés en détention provisoire pendant plus de deux mois pourront donc prochainement exercer sur la voie publique. »
Interrogé par Mediapart, « l’homme qui n’a pas pu réintégrer la police confie son amertume. Il a été révoqué début août 2012 par le ministère de l’Intérieur, pour “insubordination”. “Eux qui n’ont rien dénoncé ont eu gain de cause, et nous, nous restons punis, au placard” » (www.leparisien.fr).
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jeudi, 11 avril 2013
Jérôme Stavisky, le menteur errant...
La chronique
de Philippe Randa
Le Français le plus célèbre de ces derniers jours, Jérôme Cahuzac, est désormais le « menteur errant » le plus recherché des médias. En attendant que la Justice ne le rattrape… si tant est qu’elle y parvienne au-delà d’une simple mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
Ainsi donc, l’ex-ministre du Budget joue à cache-cache avec les fins limiers de l’Information. Obligé de changer de « planques » tous les deux jours, voire même de passer la nuit sinon à la Belle Étoile, du moins dans son automobile, faute d’autre refuge.
Finalement, sa décision de retrouver peut-être – le suspense est insoutenable – son siège à l’Assemblée nationale comme le droit politique à défaut de la moralité publique, l’y autorise, pourrait s’avérer pour lui le repaire idéal pour contrer les fâcheux. Combien d’élus de la République pourraient-ils lui reprocher ses indélicatesses sans qu’il éclate de rire :
— Ah non, pas toi !… Pas vous !
Certains de ses proches le disaient abattu. Il n’est finalement, et pour le moment, qu’un sans domicile fixe, victime de la pression, comme il dit… telle la première star du showbiz ou du sport venue.
Tous ceux qui furent écœurés, moins par la révélation de la canaille qu’il est, que par son minable aveu dès la première audition – imagine-t-on un Bernard Tapie ou un Charles Pasqua se déballonner de la sorte au premier froncement de sourcils d’un Juge ? – doivent reconnaître que la Bête est loin d’être morte et qu’elle a repris, outre son arrogance naturelle qui ne l’a guère quitté, toute sa combativité.
Combativité exercée désormais non pour arrondir son magot ou nier ses fraudes, mais pour tenir le crachoir aux plus hautes instances politiques du pays.
Car qui pourrait douter que ses déclarations publiées ce jour dans La Dépêche du Midi sur son retour à l’Assemblée nationale (« C’est trop tôt, je n’ai pas encore pris ma décision »), sur son avenir (« Je n’imagine rien ») ou sur ses possibilités (« Je possède quand même quelques amis fidèles » – entendre par là sans doute quelques informations précieuses, quelques dossiers explosifs, quelques cacahuètes pour les singes des médias) ne sont que d’agressifs appels à l’aide, sinon à la complicité, lourds de chantage, de tous ceux qui seraient ses pairs en prévarications ? Au Parti socialiste, certes, mais pas seulement…
Jérôme Cahuzac a tout de même été Ministre du Budget plusieurs mois. Ça laisse le temps de découvrir, photocopier et archiver quelques provisions pour ne pas se trouver « fort dépourvu » au cas où la « bise viendrait », ce qui lui permettrait de crier « À l’aide ! » en priant quelques copains-coquins de lui prêter assistance pour subsister dans un monde de brutes médiatiques et d’hypocrites fiscaux.
Pure délire ? Oui, c’est sans doute ce qu’on a pu penser aussi des soucis qu’ont eus en leur temps deux autres ex-ministres cités précédemment… Aujourd’hui, le premier a retrouvé ses millions, le deuxième était encore sénateur voilà moins de deux ans, bien que « mis en cause dans plusieurs affaires politico-financières depuis les années 2000. (Charles Pasqua) a été relaxé dans six d’entre elles et condamné à de la prison avec sursis deux fois. »
À moins, évidemment, qu’on ne retrouve Jérôme Cahuzac « suicidé d’un coup de revolver qui lui serait tiré à bout portant. »(1)
Philippe Henriot, un des grands orateurs politiques du XXe siècle, député, puis secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande pendant la guerre, avait écrit quelques lignes qu’il est sans doute bon de rappeler en cette époque fâcheusement semblable à 1934, année de l’Affaire Stavisky qui faillit emporter le régime parlementaire d’alors : « Ah ! qu’il faudrait presque bénir les scandales s’ils avaient servi à nous révéler enfin l’immensité de la tâche et la gravité de nos responsabilités !
Il ne suffit pas d’écrire en tête d’un programme : Autorité. Il faut se souvenir que l’autorité se mérite et que, si, elle s’est perdue chez nous, c’est que ceux-là même qui la détenaient l’ont avilie ; il faut se souvenir qu’il est vain de prétendre l’imposer si l’on n’est pas digne de la faire accepter ; il faut enfin ne pas oublier qu’elle s’éteint faute d’être exercée et que la révolte de ceux qui devraient obéir est souvent la conséquence directe de l’abdication de ceux qui n’ont pas osé commander. »(2)
Notes
1) Allusion au suicide d’Alexandre Stravisky en 1934… Le Canard enchaîné de l’époque titra « Stavisky se suicide d’un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant » ou encore « Stavisky s’est suicidé d’une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c’est que d’avoir le bras long »..
(2) Les Émeutes du 6 février 1934 et la mort de la Trève (À bas les voleurs !), de Philippe Henriot, présentation de Jean Mabire, éditions Déterna, 2013 (réédition en un seul volume des deux livres Le 6 février et Mort de la trêve)… en vente sur www.francephi.com (http://francephi.com/boutique/les-emeutes-du-6-fevrier-1934-et-la-mort-de-la-treve/
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mardi, 02 avril 2013
A-t-on encore le droit de débattre ?
La chronique de Philippe Randa
La France serait-elle encore la France sans sa sacro-sainte liberté d’expression ? À l’évidence non. À quelques lois Pleven ou Rocard-Gayssot près, on peut dire tout ou son contraire sans trop de risques judiciaires. Mais la France, pays auto-proclamé des droits de l’homme, est-elle aussi celle du débat d’idées ?
L’islam, ses œuvres et ses collabos, par exemple… Vaste sujet, n’est-ce pas ?
Si on n’a jamais pu prouver, malgré bien des affirmations, la réalité de la mythique Cinquième Colonne avant-guerre – supposée préparer les esprits à l’entrée de la Werhmacht en France – il est certain que la chasse est aujourd’hui ouverte aux collaborateurs supposés de l’islam… Sus à ceux qui prépareraient l’avènement de la charia dans les mœurs et coutumes de la France, ancienne fille aînée de l’Église, en passe d’être proclamée future houri(1) voilée de la Mosquée.
À une place remarquée au premier rang dans cette Cinquième Colonne mahométante, mon ami et complice Nicolas Gauthier, ex-directeur de Flash Infos magazine, obligé de rappeler régulièrement ses longues collaborations à Minute, National Hebdo ou Le Choc du Mois, et de revendiquer haut et fort son catholicisme, pour faire oublier que sa fort peu seyante barbe n’est en rien la preuve d’une quelconque conversion à une autre religion du désert.
Il publie désormais régulièrement sur le site Boulevard Voltaire(2), avec un style qui doit beaucoup à Auguste Le Breton et à Michel Audiard, des chroniques souvent iconoclastes(3)… Ses dernières sur l’islam n’ont pas manqué d’énerver plus d’un lecteur (dont quelques-uns, à l’évidence, semblent le lire avec un masochisme certain à les en croire…
Dans ses récents propos – Peut-on encore parler de l’islam en France ? – il dénonce avec humour tous les poncifs de l’islamophobie militante(4)… À sa lecture, je savourais à l’avance les commentaires qu’allaient lui infliger les lecteurs outrés par ses propos… Bingo ! la quasi-totalité des commentaires furent apocalyptiques – l’un même lui promettant les affres d’un « supplice oriental »(5) pour juste châtiment de ses écrits –, mais tous d’une telle bêtise, d’une telle absence d’arguments, d’un tel dénuement de réflexion, qu’ils vous feraient dramatiquement désespérer de la nature humaine.
On peut certes ne pas être d’accord avec cet enquiquineur revendiqué de Nicolas Gauthier, non sur les arguments qu’il avance et qui sont plutôt frappés au coin du simple bon sens, me semble-t-il, mais sur la nécessité de rappeler AUSSI les dangers éventuels de la propagation dans notre pays d’une religion qui, devenue majoritaire, y bafouerait fort probablement la laïcité, meilleure garante de nos libertés individuelles, dont, la première d’entre toutes, celle de conscience.
Mais c’est là l’heureuse surprise que nous réserve le site fondé par les Ménard, mari et femme, qui permet dans le même temps de lire des chroniques d’avis parfaitement contraires à celui de Nicolas Gauthier… et qui, elles, apportent quelques arguments nécessaires au débat dans un style tout aussi passionné que le sien.
Citons, entre autres, celles sur l’impérative obligation d’être islamophobe développé par Benoit Rayski(6) ou encore celle de Christine Tasin(7), suspectant de « stupidité et d’ignorance » Frigide Barjot, gourou controversé de la « Manif pour tous », taxée d’« idiote utile de l’islam » pour sa participation, ce week-end au congrès de l’UOIF(8)…
Pour le plus grand bonheur de quelques inconditionnels de la liberté d’expression dont je fais partie, et pour la plus extrême irritation (euphémisme !) de tous les talibans de la pensée, on en finirait par croire – encore et quand même ! – dans la nature humaine. C’est dire…
Notes
(1) Houri : Nom de beautés célestes qui, selon le Coran, seront dans le paradis les épouses des musulmans fidèles.
(2) Boulevard Voltaire : le cercle des empêcheurs de penser en rond : www.bvoltaire.fr.
(3) Iconoclaste : personne qui détruisait les images saintes au VIIIe siècle.
(4) « A-t-on encore le droit de ne pas être islamophobe ? » et « Riposte laïque m’a convaincu : je suis islamophobe ! » par Nicolas Gauthier.
(5) Châtiment qui commence si bien et se termine si mal comme rappelé (entre autres) très justement dans le film Liberté, Égalité, Choucroute du regretté Jean Yanne.
(6) « On a le devoir d’être islamophobe ! » par Benoit Rayski, journaliste, fils d’Adam Rayski, responsable de la section juive au sein des Francs-tireurs et partisans/Main d’œuvre immigrée, mouvement du PC clandestin pendant la Résistance.
(7) « Frigide, de plus en plus barjot de l’islam ! » par Christine Tasin, Présidente de Résistance Républicaine.
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jeudi, 28 mars 2013
Qui veut la peau de Roger Gentil ?
La chronique de Philippe Randa
Décidément, on ne sait plus très bien différencier les innombrables séries policières de la télévision des tout aussi innombrables rebondissements judiciaires de la vie politique française…
Ainsi donc, le juge Gentil, passé de l’anonymat à la médiatisation – telle la France en 1981 de l’obscurité à la lumière(1) – pour avoir mis en examen l’ancien président Nicolas Sarkozy, fait l’objet de menace de mort. Par courrier reçu dont l’enveloppe contenait, outre « des menaces caractérisées », des « munitions d’arme de guerre » ! Rien de moins !
Mais rien de plus, non plus ! Notez que c’est peut-être un début seulement, mais déjà médiatisé, le Juge accède désormais au statut de citoyen en danger…
Grave, le danger ! On conviendra qu’il est effectivement difficile à n’importe quel déséquilibré ou crétin notoire, de poster un courrier d’injures et de menaces, accompagné de trois « bastos »…
On frémit à l’idée qu’un tel déséquilibré ou crétin notoire n’en reste pas là et décide, horreur ! de planter des aiguilles dans une poupée à l’effigie de Jean-Michel Gentil, le nouveau Roger Rabbit(2) de la Magistrature.
Voici donc ce dernier devenu digne des héros de Thrillers… et avec lui, le très gauchisant Syndicat de la magistrature (SM) qui en est tout autant, et à son habitude, médiatiquement « bouleversifié » ! Et de crier haro sur les proches de Nicolas Sarkozy ayant un peu trop martelé leur indignation devant micros et caméras après la mise en examen de leur supposé prochain candidat à la Fonction Suprême… dont Henri Gaino, ancien conseiller spécial de l’ancien président, quasi-nommément accusé d’avoir sinon envoyé le courrier malveillant, du moins de l’avoir fortement inspiré par sa déclaration sur le juge Gentil qui aurait « sali » la Justice française.
« Évidemment, les menaces de mort contre n’importe qui sont insupportables et totalement condamnables, a répondu Henri Guaino,mais je trouve que la position prise par le syndicat de la magistrature est effrayante (…) Je ne me sens à aucun moment responsable de ça », a-t-il également précisé.(3)
D’autant qu’une telle mascarade contre le Juge ne peut, à tout bien réfléchir, que desservir les intérêts de l’ancien président et des siens dans l’Opinion publique… pour ceux qui se laisseraient aller à gober, ne serait-ce qu’un court instant, la probabilité d’un danger réel.
Imagine-t-on un instant qu’un juge, a fortiori Jean-Michel Gentil, puisse se laisser impressionner par un tel courrier ? Qu’il décide, taraudé par la frayeur, d’annuler la mise en examen de son si célèbre « présumé innocent » ?
Imagine-t-on également qu’un criminel potentiel, bien décidé à passer à l’acte, mettrait en garde sa victime avant de la zigouiller ?
Le criminel décidé, pas davantage que le candidat au suicide, ne prévient de ses intentions… Malfaisant ou taré, certes, mais pas forcément idiot quand même !
Notes
(1) Rappelons qu’il s’agissait là d’une forte déclaration de Jack Lang saluant l’élection de François Mitterrand à la Présidence la République.
(2) Référence au film humoristique américain des studios Disney Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
(3) www.lefigaro.fr.
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vendredi, 15 mars 2013
Ah ! les p’tites femmes, les p’tites femmes de Paris…
La chronique de Philippe Randa
Plus l’abstention est forte aux élections, plus les citoyens – qu’ils soient écœurés, blasés ou préfèrent les plaisir d’une partie de pêche le jour du scrutin – se détournent de la politique… et plus on organise de consultations ! À l’évidence, les échéances électorales, pourtant quasi-annuelles, ne suffisent plus. À celles-ci, sensées donner une parfaite image de la démocratie parlementaire jusqu’au plus profond de nos campagnes, voilà l’UMP, après le PS, à désormais organiser des « primaires » avant toute échéance électorale.
Celle qui vit s’affronter à l’automne François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de ce parti, aurait pourtant dû faire réfléchir les leaders actuels de celui-ci : coup fourrés, contestations, invectives, menaces, procédures arbitraires, promesse d’un nouveau vote à l’automne suivant, puis consensus (enfin !) sur la difficulté à organiser ce dernier, surtout dans la période de vaches très maigres que traverse l’UMP, « endettée de chez endettée »… De plus, aucun des camps n’est vraiment certain que ne se rejoue pas la pantalonnade déjà douloureusement (euphémisme !) vécue par les militants sincères.
Mais décidément, quand on ne veut pas comprendre, on ne veut pas… et le spectre d’une nouvelle empoignade interne vient d’être programmée sur la place publique.
Cette fois, c’est pour désigner en juin prochain le candidat de la droite ou du centre pour les municipales à Paris en 2014. Avec promesse de « processus “transparent” pour éviter tout psychodrame. »
Juré, craché, voté ! Foi d’UMP ! Si je mens, je suis élu !
T’as qu’à croire ! À peine le coup d’envoi de cette primaire officiellement lancé, celle-ci est contestée par une partie des prétendant(e)s à l’investiture, à commencer par Rachida Dati… Maire de l’excessivement conservateur VIIe arrondissement et accessoirement députée qui s’ennuie au parlement européen, l’ancienne Garde des sceaux ne rêve en effet que de revenir au premier plan de la politique nationale. Via l’Hôtel de ville de la Capitale…
Sur sa route – outre Anne Hidalgo, actuelle première adjointe au maire de Paris qui portera les couleurs socialistes et sans doute l’écolo-ministrée Cécile Duflot – se dresse Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012, que l’on suspecterait facilement, à la voir et à l’entendre, de s’être échappée d’un troupeau de Femen… les nichons et la petite culotte à l’air en moins !
Gageons que la primaire UMP se jouera, médiatiquement en tout cas, entre ses deux représentantes d’un sexe qui ne saurait être faible pour l’occasion.
Citons pour mémoire, les autres candidats déjà déclarés – en attendant quelques retardataires avides d’un coup de promotion personnelle bon marché –, soit Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel, Franck Margain… et une autre dame, Douce de Franclieu, dont le programme s’annonce particulièrement captivant si l’on en croit sa déclaration de candidature : « Atterrée par la volonté de l’UMP de pousser la candidature de Mme NKM à la tête de la Primaire pour Paris, M. Fillon ayant décliné et Mme Dati et d’autres ayant dit vaguement oui, j’ai décidé de présenter la mienne… »(1) et qui a au moins le mérite d’annoncer la couleur de ses motivations : « ancienne mère de famille maintenant sans profession si ce n’est candidate. »(2)
On sent tout de suite que l’un des points de la Charte des primaires, demandant aux candidats de « se respecter », « ne pas tenir de propos offensants ou risquant d’amoindrir leurs chances de victoire à l’élection municipale » et surtout de « se rassembler derrière (le futur candidat) et faire campagne en sa faveur », peut faire sourire quelques esprits facétieux.
Si ce mode de désignation d’un candidat fonctionne aux États-Unis d’Amérique, à l’évidence, il est au mieux inutile, au pire désastreux, de vouloir et de continuer à vouloir l’appliquer en France… Inutile en 2007 où la candidate socialiste issue d’une telle désignation s’est fait largement battre alors par Nicolas Sarkozy… et désastreux pour l’UMP qui offre ainsi, en moins d’un an et à deux occasions différentes, une image de division suicidaire sur fond de rancunes, de jalousies, d’ambitions et plus encore, d’un vide absolu de propositions politiques innovantes.
Car si un(e) candidat(e) à cette primaire avait un tant soi peu de programme à proposer, soyons certain que celui-ci n’intéressera guère les médias qui préféreront toujours rapporter les bisbilles, noms d’oiseaux et psychodrames des intéressé(e)s… et ces dernier(e)s, ne serait-ce que pour tirer la couverture médiatique à eux(elles), n’hésiteront jamais à les approvisionner régulièrement en « petites phrases » toutes plus croustillantes, mesquines ou assassines les unes que les autres.
Et comme à l’UMP, on n’est jamais en reste d’un gag, ne boudons pas notre plaisir en rapportant que « par sa mère Bénédicte Treuille, (Nathalie Kosciusko-Morizet) serait une lointaine descendante de Lucrèce Borgia »…
Du moins à en croire l’encyclopédie en ligne wikipedia… et c’est sans doute trop beau pour ne pas être vrai !
Notes
(1) ladepeche.fr cliquez ici 13 mars 2013.
(2) Sources AFP, 14 mars 2013.
11:01 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mercredi, 06 mars 2013
Dealers délogés, dealers arrêtés, mais dealers libérés…
La chronique de Philippe Randa
Il y a comme cela des juxtapositions d’événements qui donnent à réfléchir. Si le hasard existait, cela simplifierait tout… mais le hasard n’existant pas, il faut bien dire que deux articles parus dans Le Figaro de ce jour sont particulièrement significatifs de l’état de la sécurité en France.
Le premier est titré « Nanterre : ils délogent des dealers de leur immeuble »… soit l’action menée par des locataires d’une résidence des Hauts-de-Seine : lassés d’assister au trafic qui avait lieu dans le hall de leur immeuble, ils s’y sont regroupés tous les jours aux « heures de bureau » des délinquants qui ont préférés, depuis, aller « trimer » ailleurs.
« L’ancien président de l’amicale des locataires a eu l’idée de cette occupation après avoir vu un reportage sur une initiative similaire à Lille. En janvier dernier, une cinquantaine d’habitants d’une tour HLM du quartier de Wazemmes s’étaient en effet relayés pendant plusieurs jours pour empêcher des dealers d’envahir leurs couloirs pendant la nuit. »
Le maire communiste de Nanterre a bien été forcé de saluer l’initiative – électoralement parlant, il aurait sans doute été désastreux de la condamner –, mais en espérant bien sûr que – idéologiquement parlant, ça « craint » – les « habitants ne s’organisent pas en milice et ne se substituent pas à la police. »
L’autre article, dans Le Figaro du même jour est titré, lui : « Dix dealers présumés libérés par erreur : la police s’indigne. »
Autre page, autre réalité de la « douce France. »
« L’erreur de calendrier d’un juge a conduit à relâcher les membres présumés d’un important réseau de drogue du Val-de-Marne. La police s’indigne. »
C’est ballot, tout de même, cette rigueur de la Justice qui permet ainsi à « une fratrie de Champigny-sur-Marne, qui avait mis en coupe réglée la cité des Boullereaux, considérée alors comme la deuxième plaque tournante du trafic de cannabis dans la région parisienne » de retrouver l’air libre de « Shitland », joli nom dont ils avaient eux-mêmes rebaptisé leur cité où ils rackettaient les riverains, « leur faisant payer parfois 10 euros pour emprunter l’ascenseur des HLM, leur prélevant même, de temps en temps, une partie de leurs courses quand ils rentraient du marché. »
La police, paraît-il, est écœurée : « Le pire, c’est que ces trafiquants vont revenir parader au nez et à la barbe des témoins, qu’ils pourront les menacer, faire des pressions de toute sorte sur de braves gens et que rien garantit désormais qu’ils se présenteront tous à leur procès prévu en avril. »
Écœurée ? On se demande bien pourquoi… Sauf si certains pandores craignent de les voir également reçus en grandes pompes à l’Élysée… telle Florence Cassez qui fut, rappelons-le, elle aussi extraite des geôles mexicaines pour un vice de procédure…
En tout cas, les rackettés de Shitland peuvent au moins être assurés que leur ascenseur ne tombera jamais en panne. À 10 euros le passage, la joyeuse bande de Justiciables de retour à l’air libre y veillera sûrement avec une attention scrupuleuse.
Note
(1) www.lefigaro.fr, 5 mars 2013.
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mercredi, 27 février 2013
On achève bien les truies...
La chronique de Philippe Randa
À force d’être capable de tout, les médiacrates(1) finiront-ils par rendre sympathique Dominique Strauss-Kahn ? Impossible ? Voire… Lorsqu’ils avaient affaire à l’ex-patron du FMI, ex-prétendant à la Fonction Suprême et ex-mari de la richissime Anne Sinclair, combien d’entre eux ont-ils jamais osé une ligne ou une parole désagréable à son encontre ? C’est un euphémisme de dire « bien peu »…(2)
Aujourd’hui, pas un média auto-proclamé d’informations n’est en reste pour brocarder ses frasques sexuelles, réelles ou fantasmées, quelle que soit l’heure d’écoute…
L’énième péripétie judiciaire de DSK, cette fois en tant que victime d’atteinte à sa vie privée, prouve à nouveau l’abjection de certains médiacrates. Non pas pour les révélations scabreuses – fictives pour la plupart – contenues dans le livre Belle et Bête, mais pour la personnalité de son auteur, Marcela Iacub, soit une « juriste », « principalement connue pour sa défense d’idées à contre-courant du féminisme dans ses expressions socialement majoritaires », tel que présentée par le Who’s who le plus lu à notre époque, soit l’encyclopédie sur internet Wikipédia.
On ne savait pas qu’une liaison avec un obsédé sexuel soit « socialement majoritaire » chez les représentantes d’un sexe qu’on imagine bien peu faible en l’occurence… surtout quand l’obsédé en question, dixit Marcela Iacub, n’a qu’un très lointain rapport avec le Casanova historique de Venise, mais bien davantage avec le personnage d’Edmond le cochon.(3)
Un tel livre promis aux latrines de l’édition n’aurait sans doute pas bénéficié d’un tel battage médiatique s’il n’avait été annoncé en Une du Nouvel Observateur, l’hebdomadaire de prédilection de la gauche dite intellectuelle… ce qui ne peux surprendre que ceux qui ignorent qu’« en 1985, pour renflouer les caisses du Nouvel Observateur en difficulté, Claude Perdriel (lança) le 3615 JANE et ALINE, deux services de “messageries roses”. »(4)
Rien d’étonnant donc à ce que ce fleuron de la presse progressiste assure à Marcela Iacub une telle promotion… et pour ne pas être en reste avec celle du quotidien Libération auquel elle collabore régulièrement…
A ce sujet, toutefois, la Société civile des personnels de Libération (SCPL) a publié un texte de réprobation suite à la publication de plusieurs pages « Événement » consacrées au livre Belle et bête qui « dérogeait à la règle déontologique longtemps en usage à Libération, selon laquelle on réserve un traitement minimal aux ouvrages de (ses) collaborateurs. »
Comme quoi, même chez les gauchistes salariés d’Édouard de Rotschild, certaines pratiques soulèvent le cœur et font déborder le pot de chambre du copinage promotionnel.
On sait ce matin que les avocats de DSK ont obtenu ce qu’ils espéraient… Outre 50 000 euros de l’auteur et de l’éditeur – ce qui n’est pas chère la publicité faite au lancement du livre – il y a l’obligation, bien plus grave, de faire figurer un « encart » sur la moitié de la une du Nouvel Obs, qui en avait publié les bonnes feuilles – humiliation dont l’hebdomadaire n’a guère l’habitude – et surtout dans chaque exemplaire du livre controversé, alors qu’à « l’audience mardi matin, l’avocat des éditions Stock Me Christophe Bigot avait prévenu qu’il était “matériellement impossible” d’insérer un encart dans les 40 000 premiers exemplaires déjà mis en place dans les librairies. »(5)
La note risque donc d’être conséquente pour l’éditeur.
Après l’admiration (pour certains), la fascination (pour quelques-uns), le dégoût (pour la plupart), Dominique Strauss-Kahn est-il en passe de susciter la pitié (pour beaucoup) face à l’acharnement démentiel que certains déploient à son encontre ? Acharnement qui n’a plus rien de politique, encore moins de moral, mais répondant uniquement à des motivations « sonnantes et trébuchantes ».
En exploitant sur la place publique sa coucherie avec DSK, Marcela Iacub aura en tout cas prouvé que si tous les hommes ne sont pas des gentlemen, ce qu’on savait, toutes les femmes ne sont pas non plus des « gentlewomen », ce que beaucoup découvrent sans doute avec stupéfaction. Seul(e)s les inconditionnel(le)s de la parité apprécieront. Peut-être…
Notes
(1) « Le terme médiacratie est une expression récente utilisée pour décrire un régime politique ou une organisation de la société où le pouvoir serait détenu par les médias (télévision, radio, presse écrite, Internet…) » (www.toupie.org).
(2) En dehors des journaux d’opinions hostiles à l’étiquette politique de DSK qui ne pourfendaient l’intéressé, comme il se devait, que par rapport à son action publique, citons, puisqu’il le mérite bien, Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles qui « le premier, en 2007, écrivit sur son blog, le tout premier chapitre du roman vrai de la vie de l’ancien patron du FMI. Au nom d’une transparence revendiquée, Jean Quatremer s’est battu pour que tombe l’omerta, ce tabou qui voit la presse française protéger la vie privée d’une classe politique prompte à l’instrumentaliser quand le besoin s’en ressent. Sexe, mensonges et médias (Éditions Plon), se veut ainsi un regard critique sur les réflexes d’une classe journalistique qui aura protégé DSK comme un seul homme, quand il était au pinacle. Avant de le broyer une fois sur le banc des accusés, de New York à Lille » (http://blogs.lexpress.fr).
(3) « Bande dessinée animalière humoristique, créée en 1978 par Jean-Marc Rochette et scénarisée dès 1979 par Martin Veyron. Roi de la loose, Edmond est avant tout terrifié par l’idée de finir en saucisson. Et ce ne serait que justice pour cet animal pervers, vénal, profondément lâche, jaloux, lubrique et on en passe… Farce d’une puissance humoristique exceptionnelle, cet avatar français du Fritz the cat de Crumb est un monument de contre-culture trash et décadente » (http://fr.wikipedia.org).
(4) www.lanouvellerepublique.fr.
(5) www.franceinfo.fr.
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mercredi, 20 février 2013
Ministre de la scoumoune productive...
La chronique
de Philippe Randa
Il y en a, décidément, pour qui la vie n’est pas un long ministère tranquille. Prenez Arnaud Montebourg, par exemple… Déjà, le nom de son ministère, créé spécialement pour lui, ne fait pas sérieux : « Ministère du redressement productif ». On pense aussitôt à une réclame pour valoriser les effets du viagra ! Surtout quand le malheureux en charge de la chose se fait larguer peu après par sa médiatique compagne Audrey Puylvar… Mauvaise pioche !
Pour oublier ses déboires sentimentaux, rien ne vaut une déclaration de matamore, s’est-il dit… Pourquoi pas, alors, menacer le propriétaire indien du site Arcelor-Mittal de Florange dont la fermeture avait été annoncé comme inéluctable, faute de rentabilité, d’une nationalisation temporaire ? En voilà une idée qu’elle est bonne… pour se faire immédiatement renvoyer dans les cordes par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ! Pas sérieux ? Non, pas possible ! Le pauvre Montebourg est le seul pour qui impossible est français !
On démissionnerait pour moins que cela ! « On », peut-être, mais pas lui qui a encaissé « sans moufter », le torse raide dans sa marinière et la larme à l’œil.
Tant qu’on est ministre, il y a de l’espoir, n’est-ce pas ?
Mais c’est à croire qu’aucune humiliation ne lui sera épargnée ! Après celle d’un indien, notre ministricule vient d’essuyer celle d’un yankee !
Le PDG américain de Titan International envisageait de reprendre l’usine de pneus Goodyear d’Amiens-Nord, elle aussi menacée de passer en mode inactive !
Mais M. Taylor, PDG en question de Titan International, a écrit à notre Ministre décidément malchanceux, qu’il n’en était pas question. En cause, la « productivité » de nos ouvriers, qualifiés par l’intéressé de « soi-disant ouvriers » : leur cadence de travail laisserait, paraît-il, à désirer… On ose le croire !
« J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés, mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures (…) Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France », écrit M. Taylor au ministre.
Et de peur sans doute de ne pas être bien compris, le malotrus se fait encore plus lourd que nécessaire en précisant : « Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? (…) Titan est celui qui a l’argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu’a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français. »
Interrogé, le mis-en-ridicule a refusé de commenter cette lettre : « Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France », a-t-il dit.
La question serait plutôt : que pourrait-il bien répondre, sinon une grossièreté « réchaufée », puisque déjà passée à la postérité dans la bouche du Maréchal Cambronne… ou peut-être encore d’adapter la si élégante réplique de notre ancien président : « Casse-toi, pauvre cow-boy ! » ?
Une grossièreté, évidemment, si ça soulage sur l’instant, ça ne fait guère progresser la discussion… qui de toute façon, est close côté outre-atlantique.
La question de la productivité de nos ouvriers syndiqués est un vaste débat sur lequel les avis seront sans doute aussi passionnés que partagés. Évitons pour l’heure de nous y engager.
Concluons néanmoins qu’il est tout de même étonnant qu’à chaque fois qu’une entreprise française va mal, certains puissent se réjouir qu’un étranger – quatari, yankee ou autre – envisage d’en devenir propriétaire.
À croire qu’il n’y a du bonheur qu’à ne plus rien posséder et à trimer pour les autres.
« La propriété, c’est le vol », disait en son temps Pierre-Joseph Proudhon, éminent sociologue, premier Français à se revendiquer comme « anarchiste »… et antisémite notoire à ses heures (ce qu’oublient nombre de citoyens « de gauche » contemporains qui ne manquent pas de célébrer l’intéressé comme une grande figure s’il en est ! Pourquoi pas !(1)
En attendant, le Ministère d’Arnaud Montebourg est en passe de se voir sous peu rebaptisé « de la scoumoune productive » !
Note
(1) Pour ceux qui s’intéresserait à la question, je ne manque pas l’occasion de leur indiquer mon livre Les « Antisémites » de gauche (éditions de L’Æncre), co-écrit avec Roland Gaucher.
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mercredi, 13 février 2013
Exercice illicite de colonisation...
La chronique
de Philippe Randa
Rappelez-vous, c’était il y a cinq ans. L’Association L’Arche de Zoé avait tenté de kidnapper depuis le Tchad à destination de la France, 103 enfants affublés de faux pansements dans un avion spécialement affrété. Condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés pour tentative d’enlèvement d’enfants, ils furent finalement grâciés par le président Idriss Déby en mars 2008.
On les avait oubliés. Pas la justice française qui les poursuivait toujours pour exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption.
Ils viennent donc d’être condamnés. À de la prison avec sursis pour la plupart, à 3 ans dont 2 ferme et à 50 000 euros d’amende pour le couple dominant : Émilie Lelouch et Éric Breteau. Mais tout n’est pas fini : ces derniers ont été arrêté sitôt le jugement rendu, conformément aux réquisitions du parquet. Eux s’attendaient à être emprisonnés ; la justice à ce qu’ils fassent appel. Ils le font.
On apprendra donc dans quelques temps, au détour d’un flash d’informations, s’ils sont remis ou non en liberté avant leur nouveau procès, puis si leur peine sera confirmée, réduite ou au contraire, ce qui ne semble guère probable, aggravée.
Mais quoi qu’il en soit, les médias continueront à fustiger leur « irresponsabilité » tout en rappelant toujours et encore qu’ils n’ont agit que pour « faire le bien. »
Ils sont certes affublés depuis la médiation de leurs exploits du surnom très évocateurs de « zozos de l’humanitaire », mais à les entendre — et à les croire –, de « Zozos », on penserait plutôt à « gentils Zorros », voire à « Zorros » tout simplement, certes plus « Sergent Garcia » dans l’efficacité que « Don Diego de la Vega » dans la ruse, mais tellement dégoulinants de bons sentiments…
Et à les voir, Émilie et Éric, qui penserait à mal ? Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sentent tellement bons le dévouement aux droits-de-l’homme… du Tiers Monde d’abord !
On en oublierait presque que ces damnés du dévouement et leurs complices – pardon, « les autres bénévoles » – étaient tout de même poursuivis à l’origine pour escroquerie, exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption et aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière. Rien que « du lourd » comme on dit maintenant.
Si les médias ont rappelé, tout de même, qu’ils n’ont hésités ni à jouer sur le « désir d’enfants » de familles d’accueil recrutées sur des forums de discussion sur l’adoption, ni à mentir sciemment sur la condition d’« orphelins » des enfants, ni encore à tromper les autorités tchadiennes et françaises en affublant ces derniers de faux pansements pour faire croire à l’urgence d’un départ sanitaire, il y a une raison – la première invoquée lors de leur arrestation – qui est désormais totalement passée sous silence.
Il n’était question alors ni de « sauver » la vie d’enfants qui n’étaient nullement en danger, ni de leur « procurer » des parents adoptifs et encore moins de fournir à ceux-ci des « orphelins » qui ne l’étaient pas le moins du monde, certes pas de « s’enrichir », quoique…(1), mais… tout bonnement de permettre à des Africains d’accéder au « paradis occidental »… contre leur volonté, si nécessaire, mais conformément à leur volonté politique à eux.
Selon cette version qui fut la leur avant qu’on ne leur conseille, probablement, de la passer prudemment sous silence, il ne s’agissait donc que de contribuer pour le moins, sinon d’accélérer, la colonisation de notre continent par des enfants africains.
Les autorités tchadiennes ne l’ont pas entendu ainsi, susceptibles qu’elles sont que certains puissent considérer que des parents africains sont moins capables que des parents blancs, d’assumer et d’assurer l’avenir de leurs propres enfants. À les entendre, ce serait même des considérations quelque peu racistes… Horresco referens !
Heureusement pour nos nauséabonds Zozos de la redistribution familiale, le Tchad n’en est plus à l’époque où l’on nourrissait les crocodiles pour moins que ça.
Note
(1) Éric Breteau est néanmoins accusé d’un enrichissement personnel de 55 000 euros (source : « Arche de Zoé, la dérive des sentiments », Ondine Millot, Libération.fr cliquez là 12 février 2013).
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lundi, 04 février 2013
PMA-GPA : L’affaire dans l’affaire…
La chronique de
Philippe Randa
Le loi sur le « mariage pour tous » n’est pas encore votée, à peine les débats à l’Assemblée nationale ont-ils commencé, que la polémique qu’elle a suscité ne semble plus intéresser qu’une poignée d’opposants et guère plus de partisans.
Pour tous, l’affaire semble entendue… « Dans le sac » ou « Dans l’c… », selon affinités. Les messieurs qui aiment les messieurs et les dames qui aiment les dames pourront convoler en justes noces devant Madame ou Monsieur le Maire. Du moins, pour celles ou ceux de ces élu(e)s qui le voudront bien. Sinon, ce sera leurs adjoints respectifs qui seront à la manœuvre… Et si personne ne veut s’y coller, la loi sera enfreint, mais en France, quelle importance ? Entre les milliers de lois votées dont on attend ad vitam aeternam les décrets d’application et les lois qui sont quotidiennement violées, un peu ou beaucoup, les scandales à venir des Premiers élus communaux réfractaires n’empêcheront certes pas la « société unisexe pour tous » de tourner…
Non, le « Mariage pour tous » dont les débats vont sans doute s’éterniser quelques mois dans l’indifférence de plus en plus générale, est incontestablement une « affaire pliée »…
La nouvelle affaire qui défraie la chronique, désormais, est celle de la PMA (procréation médicalement assistée) et de la GPA (gestation pour autrui)… À l’origine, l’une et l’autre devaient être votées dans la foulée du « Mariage pour tous », mais la levée de boucliers fut telle – un million de personnes dans la rue en janvier dernier, tout de même ! – que le gouvernement socialiste a jugé plus prudent de dissocier « l’affaire » de « l’affaire ».
Chaque chose en son temps : la bague au doigt pour commencer, le « droit à l’enfant pour tous » pour après. Un peu comme pour le Pacte civil de solidarité (PACS), voté la dernière année du siècle dernier : pour le faire digérer, tout le monde jura, la main droite sur le cœur et l’autre où l’on pense, qu’il ne serait jamais question de mariage. Pensez donc ! Juré, craché, foi de politiciens !
Jamais avant que la loi ne soit votée, en tout cas ! À peine celle-ci obtenue, le mot d’ordre fut lancé à gorge déployée : « Et maintenant, le mariage ! »
Une douzaine d’année plus tard, on y est !
La nouveauté, c’est le changement. Le fameux changement qu’un candidat élu nous a tant promis durant sa campagne présidentielle. Aujourd’hui, plus le temps de la « jouer fine »…
Les plus virulents partisans de la PMA et de la GPA ne cachent même pas leur impatience… À quoi bon ! C’est l’époque qui veut ça ! On veut tout, tout de suite ! Pourquoi attendre ? Pourquoi épargner les susceptibilités de la France rétrograde qui n’a rien compris – le comprendra-t-elle un jour, d’ailleurs ? – au sens de l’Histoire des thuriféraires des droits-de-l’homme-moderne ?
Quoique le terme « droits-de-l’homme » fleure de façon terriblement nauséabonde le totalitarisme machiste. Vivement que les « droits-de-l’unisexe » soient imposés ! Cela ne tardera plus guère, heureusement car aux âmes bien rouées, la cause n'a plus le temps d'attendre le nombre des années.
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samedi, 26 janvier 2013
Florence par-ci, Cassez par-là… Caramba ! Vivement que cela cesse !
de Philippe Randa
Ce fut le show médiatique de la semaine. Il fallait bien en trouver un de remplacement, puisque les journalistes sont interdits de fouinage au Mali où nos soldats sont engagés, aux côtés des comiques-troupiers de l’armée nationale, contre les djihadistes, heureux bénéficiaires des armes récupérés dans les entrepôts de feu le colonel Khadafi ou directement reçues de notre pays pour leurs convenances personnelles.
Ce fut donc du « Florence » par-ci, du « Cassez » par là, elle-même en « live » ou par papa et maman interposés, ou encore par son avocat ou par l’actuel ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius en attentant qu’entrent en scène – ce qui ne fut pas long – Madame Trierweiler et son président de compagnon…
De leurs côtés, quelques ténors de l’opposition UMP essayèrent tant bien que mal de rappeler que Nicolas Sarkozy s’était engagé, lui aussi, en son temps, pour la Française… Mademoiselle Cassez ne manqua pas de le rappeler sitôt sa libération confirmée.
Quoi qu’on puisse lui reprocher, on lui reconnaîtra qu’elle n’est pas une ingrate… et qu’elle ne lésine pas ses remerciements, passionnés, émus et répétitifs, larges sourires et yeux brillants de gourmandise, à l’intention de tous ceux qui ont été à ses côtés durant toutes ces années.
Dont acte.
Dont acte également que le matraquage médiatique pour convaincre l’opinion française de son innocence a été de force 8, ce qui sur l’échelle de Beaufort indique « Ouragan ou bombe météorologique » dont les « effets à terre » sont des « dégâts très importants de l’ordre de la catastrophe naturelle. »
Catastrophe naturelle, n’exagérons pas ; tout juste une bouffonne indécence politico-médiatique. Une de plus !
Que Florence Cassez ait été victime d’une mascarade judiciaire sur fond de manipulation politique, policière ou maffieuse, voire des trois, on peut le concevoir si on se fit à ses déclarations, aux aveux récusés de certains témoins l’ayant accusée, aux intérêts électoraux de quelques dirigeants locaux voulant ainsi prouver leur détermination dans la lutte contre la criminalité – et plus particulièrement contre celle liée aux enlèvements de personnes, véritable fléau national – aux présomptions de corruption touchant autant la police que la justice ou la classe politique et, in fine, aux responsabilités de certains protagonistes à commencer par le frère de Florence Cassez, à la tête d’une entreprise d’équipement médical au Mexique, associé à « un certain Eduardo Margolis, un Mexicain d’origine judéo-libanaise, représentant de nombreuses sociétés israéliennes au Mexique dont des entreprises d’armement et d’équipement pour les forces militaires et policières. Il est également propriétaire de sociétés de protection et de surveillance à Mexico. »(1)
Ne faisons pas abstraction de tout cela… mais pas non plus que mademoiselle Cassez a été la maîtresse avouée d’Israel Vallarta Cisneros, kidnappeur en chef de la bande des « Zodiaque » (« Los Zodiaco »)… Un brave gars qui a reconnu après son arrestation dix enlèvements et un meurtre ; elle vivait toujours en sa compagnie ou tout au moins à sa proximité lors de son arrestation.
Aventure sentimentale et plus pour cause d’affinité certaine qui ne fut pas sans importance puisque fifille présenta son exotique et atypique amant à ses parents lors d’une de leur visite au Mexique.
Alors, de deux choses l’une : soit l’incontestablement séduisante Florence peut postuler à un premier prix de « gourdasserie » pour ne pas avoir deviné, des mois durant, à quelles activités se livrait son chevalier-baisant, soit elle était au mieux complice passive, au pire complice tout court.
La Justice mexicaine a tranché en abandonnant toutes charges contre elle et en la laissant rentrer en France immédiatement. Sans doute davantage pour en finir avec un dossier sali par ceux qui l’avaient instruit que pour véritablement blanchir l’intéressée. Rien ne les empêchait d’énoncer clairement son innocence dans leur verdict… ou de réclamer un nouveau procès. Ils ne l’ont pas fait.
Dont acte également. Cela aurait sans doute rajouté de la polémique à la polémique, ce dont plus personne ne semble vouloir désormais.
Mais de là à accueillir Florence Cassez comme une héroïne, une star oscarisée digne d’une méga-production hollywoodienne, à la faire accompagner par le ministre des Affaires Étrangères en exercice et à la recevoir à l’Élysée… au nom de quoi, tout de même ?
Florence Cassez, que l’on sache, n’est pas allé au Mexique pour servir les intérêts supérieurs de la Nation… Ses déboires ne sont pas dûs à la France… Son seul fait d’armes aura été de s’envoyer en l’air avec un criminel et de la plus méprisable catégorie encore. En parfaite idiote ou en femelle machiavélique. Au choix.
Le chroniqueur Nicolas Gauthier, ancien directeur de Flash infos magazine, a justement remarqué : « Florence Cassez : ce n’est pas Jeanne d’Arc non plus ! »(3)
C’est le moins qu’on puisse observer, alors que l’Élysée et le quai d’Orsay actuel et en l’occurrence, « cela a été Grands Guignol’s parade. »
Ne serait-ce que pour la mémoire des victimes de la bande des « Zodiaque », voire pour les deux milliers de soldats engagés aux mêmes heures contre les « Fous d’Allah », ce n’était peut-être guère approprié !
Pour le moins…
Enfin, les pires choses, comme les meilleures, ont une fin…
Caramba ! Ne plus entendre parler de Florence Cassez sous peu – un show médiatique en chasse un autre – ne sera pas le moindre de nos soulagements.
Notes
(1) http://fr.wikipedia.org… Citons également le site Francetvinfo cliquez là : « Le business tourne bien mais il a un associé douteux dans sa boîte vendant des produits parapharmaceutiques : Eduardo Margolis. “On le dit à la fois proche du pouvoir et lié aux cartels de la drogue”, dit-elle. L’homme s’est diversifié dans un tas de branches différentes, mais notamment dans la sécurité. Les deux associés finissent par se séparer et ça ne se passe pas bien. Dans un entretien au site internet destiné aux Français de l’étranger Le Petit Journal, Sébastien Cassez affirme avoir “reçu des menaces de mort et de kidnapping sur nos enfants, par téléphone”. »
(2) Boulevard Voltaire cliquez là, 24 janvier 2013.
NDLR SN : lire aussi sur ce sujet le site de Franck Abed cliquez ici
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jeudi, 24 janvier 2013
Changement : ceux pour qui « ça l’fait » et ceux pour qui « ça l’fait toujours pas »...
La chronique
de Philippe Randa
Tout change pour que rien ne change ? Le changement annoncé maintenant et impatiemment attendu par ceux qui y ont crû – si, si, des électeurs hollandistes y ont sincèrement crû, nous assure-t-on– semble être de mise. Dans l’enseignement, en tout cas. La preuve par la grève de ce jour à Paris à l’appel des syndicats d’enseignants s’insurgeant contre les nouveaux rythmes scolaires, avec entre autre, le retour en classe le mercredi matin. Le rajout d’une demi-journée hebdomadaire permettant de passer à 180 jours de classe par an contre 144 actuellement.
Ceux qui votaient « à gauche » en espérant moins de grèves en sont pour leurs bulletins de vote. On ne peut vraiment plus se fier à rien, ni à personne !
Une fois de plus, on ne comprend pas bien de quoi il est question, étant entendu que « dans l’intérêt de l’enfant, tout le monde s’accorde sur la nécessité de revenir à la semaine de 4,5 jours dans le primaire. Les journées d’école sont trop chargées, l’année trop courte, ce qui ne favorise pas les apprentissages »(1)…
Alors quoi ? Alors « des résistances apparaissent en raison d’intérêts divergents (enseignants, parents, élus, patronat…) »… Soit, mais quels « intérêts divergents » ?
« Nous sommes favorables à une remise en question du rythme de la semaine, voire de l’année, à condition qu’il y ait une vraie concertation sur le sujet. Pour nous, l’urgence est dans la refonte des programmes et la manière dont on enseigne. Alors seulement découlera la question du rythme », martèle Pauline Laby-Le Clercq, enseignante en primaire et responsable de la section parisienne de l’Unsa, syndicat plutôt réformiste qui lui-même appelle à la grève.
Soit, en – mauvais, mais plus compréhensible – français dans le texte : « Faut qu’on cause ! »… Beaucoup et sans se presser, soit le mot d’ordre bien connu de l’enseignant post-soixante-huitard type : « Pas trop vite le matin, lentement l’après-midi et jamais pendant les pauses café… »
« Comme une majorité de Français, nous avons voté pour ce gouvernement, reconnaît Jérôme Lambert, Secrétaire départementale de Paris du Snuipp-FSU. Aujourd’hui, nous sommes déçus. Si la Refondation de l’école comporte des avancées, elle est un miroir aux alouettes, car ad minima. Contrairement aux promesses faites, elle ne permettra pas de passer de la massification de l’enseignement à sa démocratisation. »
Ah ! l’enjeu est « démocratique », et là ! Évidemment, si la démocratie est en jeu, il y a péril en la demeure, on s’en doute ! On conçoit mieux l’urgence de la grève d’aujourd’hui…
Le Snuipp-FSU propose pour sa part de prendre « une année de débat public », rien de moins… car il y a des urgences qui impose de prendre son temps… et généralement, pour le syndicaliste français qui se respecte, à exiger plutôt celles-ci sur le temps de travail… afin de « … recréer et donner des moyens aux Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), baisser les effectifs afin de permettre un travail en petits groupes, former les enseignants… »(2)… et toutes ces sortes de choses en attendant l’été et les sacro-saints mois de juillet et août que nul enseignant qui se respecte ne saurait, évidemment, sacrifier, démocratie en péril ou pas !
Ces enseignants, à l’évidence, n’en veulent pas du « changement maintenant » promis par François Hollande. Et pour plus tard, gageons que ce sera sans doute encore trop tôt…
Reste aux parents concernés par l’éternel problème de savoir ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leur progéniture durant cette journée de « sauvetage de la démocratie »… Pour eux, pas de changement.
Notes
(1) Cliquez ici, KJ avec Hélène Chauwin.
(2) www.lavie.fr.
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dimanche, 13 janvier 2013
Mariage, Manif et « Affaire » pour tous !
La chronique de
Philippe Randa
Décidément, on n’est jamais à l’abri d’une surprise en politique. Bonne ou mauvaise, c’est selon… Qui eût crû que le projet de loi autorisant le mariage entre homosexuels provoquerait autant de divisions dans l’opinion ?
On se croirait revenu à l’époque de « L’Affaire », soit entre 1894 à 1906, une douzaine d’année qui bouleversèrent la société française… Alors en cause, Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française condamné pour haute trahison dont l’innocence est désormais sinon admise par tous, du moins jugée obligatoire pour tous sous peine de subir les foudres du politiquement correct.
Gageons que le barouf du passage autorisé devant monsieur le maire de « deux messieurs ou de deux madames » ne durent pas autant. L’époque a changé et, audimat oblige, il faut toujours du nouveau pour capter l’attention du citoyen et engranger les recettes publicitaires.
Le « mariage pour tous » sera donc sinon digéré par tous, du moins quasiment oublié par le plus grand nombre d’ici l’été, voire même le printemps, sans doute.
Mais pour l’heure, il chauffe l’opinion qui a en a bien besoin en ce week-end où la température a brusquement chuté et rappelé que nous sommes tout de même en hiver.
Oui, c’est étonnant comment un tel projet de loi, censé ne concerner qu’à peine 6 % d’environ 6 % de la population(1) si l’on se fie aux chiffres des couples homosexuels actuellement « pacsés »(2) a pris une telle ampleur.
Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, dit l’adage populaire… Quoique le cœur, en l’occurrence…
Quoiqu’il en soit, remarquons tout de même que si, pour certains, c’est l’heure de la gloire médiatique, pour d’autres, c’est le taux d’emmerdements maximums qu’ils n’avaient pas vu venir.
Il y a d’abord ceux que « l’Affaire » du mariage pour tous a projeté sur les devants de la scène…
Frigide Bardot, jusqu’alors connue des seuls lecteurs des facétieuses publications du groupe Jalons et apprécié pour cela à juste titre, se retrouve figure de proue du mouvement, du moins dans la rue… Nouvelle Jeanne d’Arc moderne dont l’incontestable dynamisme déjanté entraîne derrière son étendard une foule aussi impressionnante que fort disparate d’homosexuels, de musulmans… et de catholiques, religion dont elle se revendique elle-même, mais de stricte obédience vaticane.
Les catholiques plus méfiants à l’égard de l’actuel successeur de Pierre et de ses derniers prédécesseurs, se regroupent, eux, au sein de l’association Civitas… dont on n’a jamais tant parlé qu’à cette occasion et pour cause : il faut un épouvantail aux médias qui ne se gênent pas pour les accuser de tous les maux possibles et fantasmés, notamment d’avoir l’outrecuidance de ne pas se laisser insulter et perturber par les hystériques en petites culottes du mouvement Femen.
Assistera-t-on d’ailleurs, en ce dimanche très froid de janvier, à un lâcher de Femen ? Cela prouverait alors que ces dames n’auraient pas froid aux nichons…
Mais à part Jeanne Frigide, Civitas et les Femen, il est clair que « l’Affaire » embarrasse plutôt tout le monde…
En premier lieu l’actuel gouvernement qui doit être obsédé par le précédent de 1984 et la mobilisation du projet de loi Savary qui avaient vu 1 million trois cent milles Français battre le pavé et faire reculer François Mitterrand qui, échaudé, retira le projet de loi.
Certes, le gouvernement Ayrault est revenu sur la quasi-totalité des promesses du candidat Hollande à la présidence de la République… Reste ce projet de loi dont il semblerait que tout le monde ne se foute pas… Si même ça, il n’était pas capable de le faire passer, il courait certainement le risque de rester pour la postérité un authentique gouvernement de… enfin, de gens comme ça, quoi ! Même et surtout aux yeux de leurs électeurs ! La honte !
Mais l’opposition UMP n’en tire pas pour autant avantage. Au contraire !… Déjà divisée par un combat de sous-cheffaillons et des élections internes où le ridicule l’a disputé au grotesque, il apparaît que même sur ce sujet de société, une fracture existe…
Tout comme au Front national où sa présidente n’a pas vu plus loin que le simple bon sens en déclarant que « l’Affaire » était « … devenue une grossière tentative de récupération politicienne et d’enfumage sociétal de la part de l’UMP et du PS », affirmant que cette manœuvre était avant tout « destinée à détourner l’attention des Français des questions urgentes ».
C’était oublier qu’il y a des évidences dont tout le monde se moque et qui semblent même dangereuses à énoncer lorsque la passion l’emporte.
Il semblerait donc que la majorité de la classe politique souhaite ardemment que l’on passe à autre chose… et rapidement.
Reste à savoir ce qu’une majorité de Français en pense désormais… On en aura sans doute un petit aperçu ce dimanche soir avec la comptabilisation des manifestants.
Sinon, il y a quoi à la télé ce soir ?
Notes
(1) « Une certaine littérature pro-homosexuelle affirme qu’entre 3 et 10 % de la population sont gays, alors que les statistiques les plus récentes et les plus fiables aux États-Unis aujourd’hui atteignent à peine le chiffre inférieur du pourcentage précédent. Pendant ce temps, les derniers chiffres les plus fiables en Grande-Bretagne montrent que seulement 1 % des hommes et moins d’une femme sur 200 ont eu une expérience homosexuelle quelconque, alors que seulement 0,4 % des hommes et 0,1 % des femmes revendiquent être exclusivement homosexuels dans leur pratique », Wellings, K. et al Sexual Behaviour in Britain, p.183.
(2) Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009. Tout ça pour ça ! (Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011)
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samedi, 05 janvier 2013
Affront fait au pays des devoirs du contribuable...
La chronique de
Philippe Randa
Le 21 décembre dernier, on a échappé à la fin du Monde. On n’avait malheureusement pas échappé à toutes les « catastrophes ». Ne venait-on pas de prendre celle de l’annonce du départ de Gérard Depardieu de la France en pleine figure ? Bon, mais c’était alors simplement outre-quiévrain. Une simple histoire belge, en quelques sortes. Généralement, elles sont ou se veulent drôles ; celle-ci était simplement grinçante dans un pays où l’on ne plaisante guère, plus qu’ailleurs et pour cause ! avec la fiscalité.
D’autant que le « cas Depardieu » n’était qu’un de plus : périodiquement, un « riche », voire surtout très riche, décide d’aller poser ses valises en un lieu plus propice à sauvegarder ses économies gagnés à la sueur de son front ou pas d’ailleurs. Il le fait généralement en catimini, même si peu échappe à la sévère vigilance des médias qui n’aiment rien moins que de les livrer aussitôt en pâture à l’opprobre citoyenne.
On assiste alors à des déclarations paniquées des intéressés, jurant que ce n’est pas pour des raisons fiscales qu’ils désertent – ou tentent de déserter – notre cher hexagone, mais pour la beauté des paysages et la douceur des climats du nouveau pays de leur choix. Certains rebroussent chemin, honteux qu’on ait pu les soupçonner de quelque ladrerie de leur part. Les autres font le « gros dos » en attendant que l’orage médiatique se tasse et se font oublier, ce qui s’avère assez rapide généralement.
Mais avec Gérard Depardieu, point de repentance, point de honte, point de retour (du moins immédiat) après le coup de sifflet des sourcilleux gardes-chiourme du politiquement correct : s’il part, c’est pour ne pas se faire plumer. Il le dit haut et fort et quand un Premier ministre sort de sa torpeur habituelle en le traitant de « minable », l’acteur enfile son costume d’Obélix pour le catapulter illico, d’un énorme coup de sa panse éléphantesque, dans les airs.
Le « minable » s’est rebiffé, tel que l’a si bien écrit Dominique Jamet dans sa chronique hebdomadaire du site Boulevard Voltaire.(1)
La suite est encore plus « hénaurme » ! Le président russe Wladimir Poutine a signé un décret lui accordant la nationalité russe et l’acteur l’a remercié dans une lettre ouverte en déclarant son amour pour la Russie, son admiration pour la démocratie au pays des Ivans et pour son président exemplaire.
La France, pays auto-proclamé des Droits de l’Homme, n’en revient pas d’autant d’insolence.
Le gouvernement français n’en finit plus, lui, de lécher toutes les gouttes du calice jusqu’à la lie. Il a l’habitude, notez : l’année passée, il avait déjà dû ingurgiter la fin des hauts fourneaux de Florange. En moins d’une année de règne, il frôle la cuite sévère. Messieurs Hollande et Ayrault ont dû fêter Noël à l’Alka-selzer.
Mais avaler la pilule et surtout la faire passer ensuite aux électeurs, nos politiciens en ont l’habitude. C’est même là où ils excellent le plus.
Plus rude est l’affront pour les tenants du politiquement correct qui ont l’habitude, eux, d’être crains et obéis au doigt et à l’œil, le petit doigt sur la couture, à la moindre sommation de repentance de leur part…
D’autant que l’opinion publique ne semble pas vraiment condamner l’acteur. Au contraire… La France d’en bas, celle qui est non seulement aussi majoritaire que trop silencieuse, qui se « lève tôt » et crache sans cesse au bassinet des dépenses publiques et de l’assistanat généralisé, ne se montre guère vindicative contre la star du 7e Art.
Il y a ceux qui lui pardonnent tout parce que c’est un artiste qui les fait rêver et qu’il faut accepter, comme l’écrit encore Dominique Jamet que « le mérite, ou le talent d’un homme, le prestige ou le rayonnement appellent des ménagements particuliers », ceux qui espèrent qu’après ce « couac » fiscal, les socialistes cessent, au moins momentanément, leurs folles augmentations d’impôts, ceux qui suivent encore le bon sens populaire et se disent qu’en tout état de cause, il vaudrait mieux retenir pour leur propre confort un richissime Gérard Depardieu que laisser entrer en France des dizaines de milliers d’Affamés du Tiers-Monde supplémentaires chaque année… et il y a les 2,8 millions de personnes au chômage(2) qui, de toute façon, ne voient pas ce que le départ de Gérard Depardieu va changer à leur sort…
Mais « l’affaire Depardieu » semble désormais ouvrir une nouvelle boîte de pandore, au-delà des basses considérations fiscales, puisque Brigitte Bardot menace à son tour de demander la nationalité russe à Wladimir Poutine dans l’espoir de sauver deux éléphantes du cirque Pinder risquant d’être euthanasiées.
Et Brigitte Bardot, qu’on l’apprécie ou non, n’est pas n’importe qui : icône par excellence du cinéma français, star mondiale, égérie et muse des plus grands artistes de l’époque, emblème de l’émancipation des femmes et de la liberté sexuelle, grande prêtresse mondiale de la défense des animaux… elle fut aussi la représentation de la « Marianne » qui orna un temps les Mairies françaises… et c’est elle aussi qui fit reconnaître à Charles De Gaulle, en 1968, qu’elle rapportait autant de devises que Renault à la France.
Non, ce n’est pas rien et surtout quand elle déclare à propos du président russe : « Je lui trouve beaucoup d’humanité. À chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me l’accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents successifs. »
La France, il est vrai, est davantage connue pour faire plus pour la protection des clandestins que pour la cause animale…
Brigitte Bardot fait du chantage, certes, incontestablement… et pourquoi pas !
Le changement, c’est pour quand, au fait ?
Notes
(1) www.bvoltaire.fr.
(2) http://www.insee.fr « Pour la France métropolitaine, avec 2,8 millions de personnes au chômage, le taux de chômage s’élève à 9,9 %. Il est en hausse de 0,1 point par rapport au deuxième trimestre 2012 révisé, après une progression de 0,2 point par rapport au trimestre précédent.
Plus généralement en France métropolitaine, 3,6 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu’elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler et qu’elles recherchent ou non un emploi… »
20:44 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
samedi, 29 décembre 2012
Examen de conscience en terrasse...
La chronique
de Philippe Randa
En cette période de Noël, parler de curé n’est certes pas incongru. C’était, pour certains en tous cas, dans l’air du temps ces jours derniers et cela le restera pour beaucoup jusqu’à la nouvelle année. Mais en parler d’un point de vue mystique n’est guère intéressant pour l’hyper-classe journalistique pour qui il n’y a guère que deux catégories « d’ensoutanés » qui vaillent leur intérêt : ceux qui veulent se marier ou marier les homosexuels ou encore qui ouvrent leurs églises à des expositions avant-gardistes, de préférence lorsque sont mis en scène Jésus, Marie et le Saint-Esprit dans des postures et des situations au ras des latrines… Et il y a les autres, les descendants de Torquemada, qui n’ont toujours rien compris au sens de l’histoire en général et à celui de la religion en particulier…
Ces « curetons-là », c’est Vade retro Satanas… Du pilori médiatique au lâcher de Femen, tout est bon pour vilipender leurs vilaines manières d’un autre temps révolu et d’autres mœurs obscurantistes.
Dernière mise en examen en date du tribunal politique et médiatique, celle du curé Don Piero Corsi, curé de San Terenzo dans le nord-ouest de l’Italie. Il faut dire que cette vilaine bête en soutane n’a pas fait dans la dentelle catholique en placardant sur la porte de son église un manifeste des plus virulents à l’encontre de certaines dames « dont les tenues légères provoquaient des pulsions criminelles » : « … par leur habillement succinct (ou qui) s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un saint examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »
De quoi s’attirer illico les foudres de toute la bien-pensance politiquement correcte, celle qui sévit au-delà des Alpes, mais également en-deça, puisque la bobine du serial-goujat rital et son hérétique déclaration sont l’une et l’autre reproduites dans nombre de médias français en cette période de trêve des confiseurs.
Les autorités morales françaises n’ont semble-t-il pas encore réagi, contrairement à leurs homologues transalpines qui, de « l’ex-ministre féministe Mara Carfagna qui a jugé le tract “fou et dommageable pour l’Église » à la parlementaire Roberta Pinotti qui, selon le journal italien Corriere della Sera « aurait demandé aux autorités de dénoncer ou sanctionner le curé » en passant par l’association italienne de défense des femmes, dont la présidente Telefono n’a pas hésité a appeler Rosa – faut c’qui faut ! – le président du Conseil italien, Mario Monti, et jusqu’au pape Benoît XVI himself ! pour dénoncer l’infâme en soutane : « Ce document nuit à la dignité des femmes et incite à la violence ! » Rien de moins !
Mais pire que tout (pour le curé !), sur Facebook « plusieurs groupes demandant l’excommunication de Don Piero Corsi ont été créés ces dernières heures, alors qu’un seul appelle à le soutenir. »(1)
Il est toujours étonnant qu’en une époque où le mot « liberté » est martelé à tout bout de champs comme un inestimable progrès de l’évolution citoyenne, que les régimes politiques désignés comme dictatoriaux sont inlassablement dénoncés pour museler l’expression de leurs opposants, voire pour embastiller ceux-ci si affinités, la moindre déclaration, fusse-t-elle émise au fin fond de la péninsule italienne, provoque de tels cris d’orfraie.
Car ce curé-là, finalement, n’a émis qu’une opinion. Discutable comme toutes les opinions. Il n’a pas mis toutes les femmes dans le même sac d’opprobre, seulement celles dont l’habillement serait « succinct » et celles qui « s’éloigneraient de la vie vertueuse et de la famille »… Et alors ?
Alors, on peut penser que ce curé exagère et que les chiffres de la criminalité envers les femmes particulièrement élevés en Italie(2) ont d’autres causes… et qu’il serait bien dommage pour nos mâles regards que les dames s’accoutrent à l’avenir de tenue fort peu seyante et cachent leurs jolis minois sous de vilains fichus(3)… Voire même, horresco referens ! que nos dames et damoiselles déambulent à l’avenir déguisées en Belphégor, tel le fantasme revendiqué des fous d’Allah…
Que deviendraient alors les terrasses de nos brasseries en été, si l’on ne pouvait plus s’y installer confortablement pour admirer moultes silhouettes prometteuses, popotins espiègles, poitrines triomphantes, sourires complices et toutes ces sortes de choses qui nous font supporter, finalement pas trop mal, un monde de brutes ?
Chacun son examen de conscience, mon père, et même si le mien n’est pas celui que vous espérez, sachez au moins que je fais mienne, encore et toujours, cette si belle déclaration : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » que l’on prête à tord ou à raison à François-Marie Arouet, dit Voltaire.
Notes
(1) Rapporté par Gary Assouline dans Le Figaro, 27 décembre 2012.
(2) « La presse italienne a décompté l’assassinat d’au moins 118 femmes au cours de l’année 2012 », rappelle Gary Assoulin.
(3) Fichu : foulard peu seyant.
11:39 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 18 décembre 2012
N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen...
La chronique de Philippe Randa
La cause est entendue : si la mère d’Adam Lanza n’avait pas possédé d’armes à feu, le massacre dans cette école du Connecticut dont le monde entier, horrifié, a découvert l’existence pour l’occasion, n’aurait jamais eu lieu. Ah bon !
Sans cette gorgone faite génitrice, Adam Lanza aurait été un jeune garçon comme les autres qui n’aurait jamais eu envie de zigouiller qui que ce soit. Rah bon !
Quel dommage fils si malheureux ait eu la très mauvaise idée de la trucider en premier… Si au moins elle avait survécue, elle aurait pu être clouée au pilori de l’infamie citoyenne… Faute de mère indigne, les tenants de l’interdiction de posséder des armes à feu en sont réduits à diaboliser des mentalités, un système, des traditions… On sent bien qu’ils enragent de ne pas tenir dans leurs serres médiatiques une victime expiatoire qu’ils pourraient charger de tous les péchés mortifères.
Rien ne vaut un Néron, un Napoléon, un Hitler en chair et en os… Même en jupon, ça fait l’affaire à merveille. Au diable le féminisme !
Alors, depuis la tragédie, ce ne sont qu’images de familles éplorées, suivies d’appels à interdire toute détention d’armes, de témoignages de témoins rescapés, suivi d’appels à abolir la loi autorisant l’achat d’armes, de photos de l’école envahie de policiers et même de militaires (bien que le tueur ait mis fin à ses jours, sans doute des fois qu’il la rejoue mort-vivant), de rappels dénonciatoires que les États-Unis autorisent les ventes d’armes, de la venue sur place du président Barack Obama, de condamnations obsessionnelles de la libre circulation des armes à feu, etc. etc. en boucle et toujours… La machine médiatique à formater les cerveaux est lancée à fond, brocardant méthodiquement des millions de tueurs en liberté, tous prêts à massacrer toute concentration humaine sans défense et de préférence enfantine…
Ces millions de tueurs sont les propriétaires d’armes à feu. Eux et eux seuls. Pas un commentaire, jamais, pour soumettre la possibilité, éventuellement, que les responsables d’une tuerie comme celle de cette école élémentaire de Sandy Hook soient d’abord ceux qui côtoyaient de près ou de loin Adam Lanza et qui ne se sont pas inquiétés plus que ça de ce garçon « (qu’)on remarquait parce qu’il ne parlait à personne et (qui) donnait l’impression d’avoir des difficultés à se connecter avec le monde extérieur. »(1)
Si sa mère porte une responsabilité dans le drame, c’est à l’évidence par une évidente inattention au comportement de son enfant… Qu’elle ait tenté de lui faire partager sa passion du tir n’a pas fait de lui un dingue, il l’était ! Et s’il n’y avait pas eu d’armes à feu chez lui, à sa portée, nul doute qu’il en aurait trouvé… ou trouvé d’autres moyens – ils sont innombrables ! – pour mener son sanglant rodéo dont on ne sait toujours pas, de la vengeance ou de l’acte existentiel, quelle en a été la véritable motivation.
Que l’on sache, la vente d’armes à feu n’est pas librement autorisée au royaume de Norvège… Cela n’a guère semblé gêner le sieur Anders Behring Breivik de faire un carton d’été assez spectaculaire sur l’île d’Utøya, en juillet 2011, à l’occasion d’un camp de la ligue des jeunes du Parti travailliste : 77 morts et 151 blessés…
La vente d’armes n’est pas non plus librement autorisée en France… mais 17 assassinats ont endeuillés la seule Île de Beauté en 2012 (l’année n’est pas terminée), ni ces quatre ou cinq dernières années, où une quinzaine de meurtres par an y ont été commis.(2)
En 2011, 20 règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône (29 victimes dont 16 morts), dont 15 à Marseille (23 victimes dont 13 morts)… Quant à La Kalachnikov « (elle) a quitté les terres de guérilla pour coloniser nos banlieues “sensibles”. Elle est devenue l’arme à posséder pour contrôler l’économie souterraine. Marseille n’est pas en reste, en témoigne le nombre de réglements de comptes avec ce type d’arme. »(3)
Mais bien sûr, il s’agit là de criminalité, diront les obsédés du désarmement citoyen ; pas d’acte terroriste sur fond de folie meurtrière… Dommage pour eux que le franco-algérien Mohammed Merah se soit illustré dans le genre : sept victimes dont trois enfants et six blessés…
De l’île d’Utøya à Toulouse jusqu’à Sandy Hook, quelles que soient les facilitées pour cela, les tarés trouvent toujours à acquérir ce dont ils ont besoin pour accomplir leurs pulsions meurtrières. Ils n’ont jamais besoin d’une maman apprentie armurière pour cela. De parents moins autistes, de proches plus attentifs, de médecins plus professionnels, de professeurs des écoles plus responsables, si !
De médias moins manipulateurs aussi.
Notes
(1) Selon les déclarations de la chauffeuse du bus scolaire qui a conduit l’intéressé au collège pendant plusieurs années, Libération, 16 décembre 2012.
(2) « La violence nationaliste (est) en effet peu meurtrière, si on enlève certains épisodes de règlements de compte entre nationalistes. La nouveauté, c’est qu’on tue beaucoup plus. Il y a une sorte d’habitude, de “routinisation” des homicides, particulièrement en Corse-du-Sud et dans la ville d’Ajaccio » , explique Xavier Crettiez, professeur de sciences politiques, Le Figaro, 17 novembre 2012.
(3) « Meurtres à Marseille : la cité phocéenne est-elle devenue le nouveau Chicago ? », l'Express.fr cliquez ici, 4 septembre 2012.
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mercredi, 12 décembre 2012
Clap d’exil fiscal...
La chronique de Philippe Randa
La France, ses vins, ses fromages, ses fraudeurs fiscaux et ses exilés célèbres… La semaine dernière, c’était le ministre à la rose Jérôme Cahuzac qui devait répondre d’un éventuel compte en banque suisse… Ces derniers jours, c’est le comédien Gérard Depardieu qui est cloué au pilori médiatique pour s’être installé à moins d’un kilomètre de la frontière, mais outre-Quiévrain où l’Impôt sur la fortune est inconnu.
L’acteur a rejoint les 27 % de Français déjà inscrits à Estaimpuis, « entité belge la plus française de Belgique », selon les dires de son bourgmestre Daniel Senesael qui vante pour l’occasion « (l’)entité, (le) caractère rural, champêtre et bucolique » de l’endroit. Et sa « motivation fiscale aussi », reconnaît-il.(1) On s’en doute.
Dans la classe politique française, c’est, depuis la nouvelle connue, à qui vitupèrera le plus fort contre ce « mauvais contribuable » : de Marine Le Pen, présidente du Front national à Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, en passant par Jean-François Copé, président de l’UMP, Bertrand Delanoë, maire PS de Paris ou Chantal Jouanno, vice-présidente de l’UDI… tous mettent la star du 7e Art plus bas que terre.
Il n’en tient pourtant qu’aux partisans de la construction européenne d’uniformiser la fiscalité de tous les pays membres de l’Union européenne. Cela réglerait une fois pour toute le problème… Trop simple, sans doute !
Du coup, Yann Galut, député socialiste du Cher, jugeant que l’occasion est bien belle pour se faire connaître au-delà de sa circonscription, va proposer dans les prochains jours, à la représentation nationale : « (d’) adopter une loi, à l’image de ce qui se fait pour les ressortissants américains, soumettant à l’impôt les exilés fiscaux. »
Pourquoi pas !
Mais n’écoutant que son indignation de « patriote économique », le député à la rose propose dans la foulée de déchoir l’acteur de sa nationalité française, si nécessaire.
Un député qui, très probablement, s’étouffe d’indignation de « patriote droit-de-l’hommiste » quand il en entend d’autres préconiser de faire de même aux délinquants français d’origine étrangère.
Mettre dans le même sac d’opprobre un « salaud de riche » comme Gérard Depardieu avec une « chance pour la France », quelque peu négligeante des lois de la République, n’est évidemment pas concevable.
Comme quoi le patriotisme peut se concevoir à deux vitesses.
Note
(1) propos rapportés par le site RTL.be.
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samedi, 08 décembre 2012
Présumé mauvais contribuable...
La chronique de Philippe Randa
Parlerait-on tant de la Suisse s’il n’y avait pas son gruyère moins troué qu’ailleurs, ses chocolats réputés fins, très fins, se mangeant sans faim et ses banques aux secrets si facilement objets de tous les fantasmes ?
Aux uns et aux autres d’y goûter les plaisirs que leur permettent leurs moyens. Nul doute que ceux du ministre socialiste Jérôme Cahuzac lui auraient permis de goûter aux premiers par gourmandise et au dernier par une prudente gestion d’une partie de ses revenus, mise ainsi à l’abri de la voracité du fisc français. Comme actuel ministre délégué au Budget, il est désormais bien placé pour le vérifier.
La supposée découverte de ses petits arrangements bancaires défraie depuis quelques jours le landernau politique : l’ex-député a-t-il oui ou non détenu un compte aux pays des Helvètes, comme le premier fraudeur fiscal venu ?
Le site Mediapart l’affirme haut l’internet et fort d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu du plein gré de ce présumé mauvais contribuable ; l’intéressé nie plus vigoureusement qu’une pucelle dont on remettrait la vertu en question et pour défendre son honneur, dépose une plainte pour diffamation.
Fin du premier acte médiatique. Un second se jouera très probablement dans un semestre ou deux, soit de toute façon l’année prochaine désormais et ne retiendra l’attention que quelques secondes aux Journaux Télévisés ou par quelques articulets dans la presse écrite. Très probablement, une amende va être infligée au « site d’information et d’opinion à l’accès au contenu disponible uniquement via internet, proposé par le biais d’un abonnement payant », tel que se définit Mediapart.
Une amende de quelques milliers d’euros pour marquer le coup et faire vivre (faut bien !) les avocats des deux parties, prélevée sur un chiffre d’affaire de quelque 5 millions d’euros environ pour 2012.(1)
Au prix de la promotion publicitaire par la quasi-totalité des médias nationaux et une bonne partie d’internationaux, il est certain que l’opération a bien plus rapporté à Mediapart que les intérêts éventuels du bas de laine supposé que monsieur Cahuzac aurait pu soustraire à l’avidité de Bercy.
Évidemment, il y a l’autre éventualité, celle que la preuve de l’existence du compte en banque soit finalement apportée. Non seulement monsieur Cahuzac serait reconnu mauvais contribuable, mais également menteur patenté, qui plus est dans l’enceinte du parlement français. Il ne s’en relèverait sans doute pas.
Mais gageons qu’il s’agit là d’une hypothèse peu envisageable. Pour que l’actuel ministre délégué au Budget ait assuré devant les représentants élus de la Nation qu’il n’avait pas possédé de compte à son nom, c’est sans doute vrai ; à moins qu’il ne soit fou, mais les hommes politiques, même socialistes, le sont rarement. Si, si, on vous assure !
Mais la question qui n’a pas été posé, semble-t-il, mais qui est pourtant évidente dans ce genre d’affaire, c’est que si l’intéressé n’a peut-être jamais détenu de compte à son nom, est-ce qu’un de ses parents proches – père, mère, fils, filles, épouse, frère ou sœur, neveu ou nièce, ex-épouse, beaux-parents, grands-parents, etc. – n’en aurait pas possédé un par hasard ? Pour lequel, par exemple, l’ex-élu socialiste du Lot-et-Garonne, attentif, aimant et attentionné, aurait pu avoir tenu la conversation qu’on lui prête ? Et dans laquelle, sa langue ayant fourché – ça arrive à tout le monde ! – il aurait parlé de « son » compte ?
Le chansonnier Jacques Mailhot a définit le secret bancaire comme un jeu de piste mis au point par les banquiers suisses pour distraire les douaniers français quand ils ont le stress.
Mais aujourd’hui, mondialisation oblige, ce fameux compte bancaire non déclaré à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève et clôturé en 2010, aurait été transféré à Singapour.
C’est loin, Singapour ! Aussi loin que le Japon où l’ancien président de la République Jacques Chirac aurait, lui aussi, détenu un compte. C’est en tout cas ce qui s’était dit et redit du temps de son règne à l’Élysée. Avec les conséquences qu’on a vu… De quoi rassurer monsieur Cahuzac.
Note
(1) « Le chiffre d’affaires de Médiapart dépassera en 2011 la barre des 5 millions d’euros, en hausse de 66 % sur un an. Le résultat net atteindra 500 000 euros. Mediapart compte aujourd’hui 58 000 abonnés individuels nets actifs et payants, selon différentes formules d’abonnements mensuelles ou annuelles. Ces abonnés génèrent 95 % du chiffre d’affaires, le reste venant de la revente de contenus. (…) Nous visons en 2012, avec prudence, une progression identique à 2011 » (« Comment Mediapart est devenu rentable » interview d’Edwy Plenel à www.challenges.fr).
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jeudi, 29 novembre 2012
Le facétieux, la brute et le truand...
La chronique de Philippe Randa
Mêmes les pires opposants de l’UMP, mêmes ses ennemis les plus déclarés – de la gauche extrême à la droite très radicale en passant pas le centre tout mou ou trop alcoolisé –, mêmes les voyant(e)s les plus renommé(e)s – de la très médiatique Élisabeth Tessier au plus exotique Voyant Médium Africain de grande compétence, M. Mamadou Kisétousurtou lui-même présentement – n’avaient prévu de tels ubuesques développements à la crise de ce parti.
Qui pourrait encore douter que lorsque Jupiter veut perdre certains, il met le paquet pour les rendre raides dingues ?
Implosera, implosera pas, les paris sont ouverts quant à l’avenir de l’UMP. Elle en prend certes le chemin depuis dix jours, mais pourquoi les miracles n’existeraient-ils pas – on en parle tant ! – et l’adage populaire le sait bien qu’il y a aussi un Bon Dieu pour la canaille, fut-elle gaullo-giscardo-chiraquo-sarkozyste.
À défaut de gloser sur l’avenir de la peut-être provisoire principale formation d’opposition et des responsabilités des uns et des autres dans la tempête qui l’emporte actuellement, s’imposent toutefois quelques remarques subsidiaires…
Tout d’abord sur l’honnêteté du vote… Jean-François Copé et ses partisans sont accusés par François Fillon et les siens d’avoir faussé les résultats : bourrés les urnes, multipliés les fausses procurations, empêchés les vérifications, soutenus l’insoutenable, opérés tels de grands voyous, ainsi que le rival malheureux du député-Maire de Meaux n’a pas manqué, si brutalement, de le faire remarquer : Les copéistes ne seraient rien d’autres que des maffieux.
Le hic est que si rien ne prouve que le vote a été parfaitement régulier, rien ne prouve non plus qu’il ne l’ait pas été et que s’il y a eut des irrégularités, qu’elles aient été à sens unique, voire même qu’elles puissent inverser le résultat final… Oui, mais…
Mais dans l’opinion publique, fortement influencée comme d’habitude par la quasi-totalité des médias, il est désormais entendu que cette « élection pour tous » comme il en est des mariages du même nom, a fait de Jean-François Copé le roi de la tromperie et de François Fillon la reine des cocues.
Certes, les têtes de fourbe de service du premier et de chien battu chronique du second pourraient légitimer une telle conviction… dans l’esprit de ceux qui se laisseraient aller au grave délit de discriminations physiques et loin de nous une telle pensée, n’est-ce pas ? Enfin, pas si loin…
Autre argument largement évoqué par ceux qui hurlent à la fraude : il existe une preuve irréfutable de la victoire de François Fillon, soit l’unanimité des sondages d’avant les élections accordant une confortable avance des intentions des votes en faveur de l’ancien Premier ministre. À les entendre, le vote en lui-même était d’ailleurs superflu et cela aurait évité les déboires actuels de ce parti… La vérité dans les sondages comme d’autres la trouvent dans le vin, en quelque sorte.
Faisons remarquer aux partisans d’une telle procédure simplifiée de désignation des vainqueurs qu’il n’est toutefois guère certain qu’au prix où les Instituts professionnels de la chose facturent leurs prestations, les candidats eussent faits de notoires économies… ni que la fiabilité des résultats proclamés n’aient été tout à fait exempt de légitime suspicion.
Enfin, ne boudons pas notre plaisir : si quelques commentateurs ont tout de même rappelés comment les leaders de l’UMP s’étaient finement gaussés des socialistes, à l’époque du congrès de Reims et de la désignation suspecte de leur secrétaire général, quasiment aucun n’a fait la comparaison avec le congrès de Tours du Front national, voilà deux ans… Marine Le Pen y avait alors été élue présidente face à un Bruno Gollnisch qui l’avait félicité en reconnaissant – en interne comme en externe – que l’élection avait été honnête.
Concluons donc avec la proposition publiée cette semaine par ce facétieux bon samaritain, ex-plus jeune doyen de France à l’Université Jean Moulin – Lyon 3 :
« Communiqué de Bruno Gollnisch, député européen, ancien candidat à la Présidence du Front National.
Bien qu’ayant récemment quitté l’enseignement, je suis disponible pour des leçons particulières, par exemple à l’attention de M. Fillon ? ou de M. Copé ?
Leçons dont le thème pourrait être : “Comment perdre une campagne interne avec élégance et sans nuire à l’unité de sa formation politique”.
Discrétion assurée-Honoraires modestes. »
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mardi, 27 novembre 2012
Femen en Folies...
La chronique de Philippe Randa
Il est difficile aujourd’hui de ne pas avoir entendu parler des Femen… Ces « drôles de dames », dont le mouvement est né en Ukraine, se sont répandues un peu partout « à l’international » au point qu’elles squattent désormais nombre de plateaux de télévisions, tandis que la quasi-totalité des médias a parlé de leurs faits d’armes.
Désormais, surtout, de leurs « voies de faits » !
Au début, on souriait de ces walkyries contemporaines qui apparaissent les tétons à l’air. Toutes sont jeunes et plutôt bien balancées. Aucun « thon », aucun « boudin », aucun « tas » : toutes semblent sorties d’un casting de Marc Dorcel.(1)
Étonnant, non ? Les moches n’auraient-elles pas droit d’appartenance à ce nouveau sacro-saint mouvement médiatique ? Aucun journaliste n’a semble-t-il jugé opportun de s’interroger sur la question ; mais si les journalistes en place avaient l’habitude des questions dérangeantes, cela se saurait.
Oui, elles sont sexy, ces « fichues drôlesses » aux nichons complaisamment exhibées, mais attention ! contrairement à celles qui font de même dans les rues chaudes de certains quartiers, elles ne sont pas de petite vertu, mais de grandes revendications.
Et de revendications tous azimuts : promotion de la démocratie, de la liberté de la presse, des droits des femmes, de la protection de l’environnement… et lutte contre la corruption, la prostitution, le tourisme sexuel, les agences matrimoniales internationales, le sexisme, la pornographie, la violence conjugale, le racisme, la pauvreté… Manque l’exigence du soleil après la pluie, du rebouchage du trou dans la couche d’ozone et des numéros gagnants à l’Euromillion, mais il n’est pas dit que cela ne soit pas réclamé plus tard.
Reconnaissons qu’à leurs premières apparitions, tout homme normalement mâle appréciait de mater leur plastique avenante. Pour se rincer l’œil, c’est tout de même mieux que les moustachus de la CGT… ou, dans le registre femelles en fureur, des chiennes de garde habituelles du MLF.
Mais plus ça va, plus leurs actions tournent vinaigre… Par exemple, dimanche en huit, lorsqu’elles attaquèrent la manifestation de protestation contre le mariage homosexuel, organisée par l’association catholique CIVITAS (2) « en portant un voile de religieuse sur la tête, les seins nus, certaines en porte-jarretelles, avec des expressions injurieuses écrites sur la poitrine (“fuck Go”, “fuck Church”, “Saint-esprit étroit”, “Marie marions-nous”, “occupe-toi de ton cul”) »… et en aspergeant les manifestants de gaz fumigènes.
Bloquées par le service d’ordre qui les repoussa avec quelques taloches et coup de pieds aux derrières, elles n’ont de cesse, depuis, de couiner leur indignation sur les plateaux de télévision, tandis que la quasi-totalité des médias martèle que ce furent elles les agressées, les bastonnées et les victimes d’insultes…(3)
C’est ce qu’est venu confirmer samedi soir, dans l’émission « Salut les Terriens » (4) de Thierry Ardisson la militante du FEMEN Nathalie Vignes. Tous les invités du plateau, comme il le devait, compatirent à tant de malheurs. Aucun kamikaze n’était présent pour contredire la version de cette nouvelle Jeanne d’Arc contemporaine !
Mais ce qui aurait pu n’être qu’une complaisance de plus envers le politiquement correct ne s’arrêta pas là. Aidé par une très professionnelle mise en scène de Thierry Ardisson, Nathalie Vignes se lança dans le récit du viol dont elle fut victime lorsqu’elle avait treize ans… Viol odieux de la collégienne qu’elle était encore et qu’elle relata avec moults détails, de son « pipi à la culotte » pendant l’agression, à la morsure quelle infligea à son bourreau, lui arrachant une partie de la joue et le faisant saigner abondement, puis comment elle le coursa à travers la pièce, puis dans la rue…
À défaut d’exhiber pour l’occasion sa poitrine, la dame ne fut pas avare de détails scabreux ou héroïques… avec un rare talent de conteuse ! Et pour cause… In extremis avant un changement de sujet, elle rappela précipitamment les dates et lieux de ses prochains spectacles, ce que Thierry Ardisson, quelque peu pressé par son programme, était prêt à oublier de faire.
Le téléspectateur attentif appris ainsi en quelques minutes qu’on pouvait avoir été violée dans son enfance, défendre de grandes causes et être également comédienne professionnelle, sourcilleuse quant à la promotion de ses spectacles… Rien d’incompatible, bien sûr !
Le téléspectateur plus distrait pourra, lui, se rappeler que les catholiques ont dans leur service d’ordre des nervis abominablement violents, susceptibles de violer de pauvres filles, de préférence quand elles reviennent de l’école.
Un bon scénario pour Marc Dorcel, ça !
Notes
(1) Producteur de films pour donner des idées sur la bagatelle à ceux qui en manqueraient.
(3) Un communiqué de CIVITAS indique que « Contrairement à ce que prétendent certains médias et politiques, aucun membre de l’organisation de CIVITAS ne s’est rendu coupable de la moindre violence envers ces FEMEN. Les policiers ont informé les responsables de CIVITAS que seuls avaient été interpellés quatre individus sans rapport avec CIVITAS et que rien ne pouvait être reproché à CIVITAS. à l’inverse, le service d’ordre de CIVITAS a été exemplaire puisqu’il a pu bloquer les FEMEN sans user de violence pour les empêcher d’avancer plus avant dans la manifestation et continuer à agresser les participants et à s’exhiber notamment devant des enfants. Les FEMEN font malheureusement peu de cas de l’innocence des nombreux enfants qui ont été violentés et qui ont été très choqués par leur attaque, leurs tenues et leurs slogans. Aucune violence ni provocation n’est acceptable et c’est pourquoi CIVITAS annonce que son avocat, Maître Jérôme Triomphe, est en train de porter plainte auprès du procureur de la république contre les membres parfaitement identifiables des FEMEN, qui se sont rendus coupables d’exhibitions sexuelles notamment à la vue d’enfants (article 222-32 du code pénal), diffusion de message à caractère violent ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine et susceptibles d’être vus par des mineurs (article 227-24 du code pénal), violences en réunion et avec armes (article 222-13 du code pénal) y compris contre des enfants, entrave concertée à la liberté de manifestation par menaces, violences et voies de fait (article 431-1 du code pénal) ainsi que pour injures envers CIVITAS et les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique ainsi que les messages écrits sur leur poitrine et les aérosols utilisés le démontrent aisément (article 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881). »
(4) 24 novembre 2012.
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mardi, 13 novembre 2012
Manif pour tous, mais importance discutable...
La chronique
de Philippe Randa
Samedi prochain, 17 novembre, une « Manif pour Tous »(1) entend tenir le bitume un peu partout en France, en réaction au projet de loi socialiste du « Mariage pour Tous », soit pour les homosexuels revendiqués comme tel !
Intéressant, ça, une manif qui n’est pas organisé par les professionnels du bitume estampillés de gauche. On s’interrogerait d’ailleurs pour savoir s’il y a des professionnels de la manif de droite ? Fort peu. Depuis la IIe Guerre mondiale, la culture du défilé populaire a été un quasi-monopole des auto-proclamés damnés de la Terre, hormis ceux de quelques catégories professionnelles présumés davantage de droite que de gauche, telle médecins ou paysans, de mouvements confidentiels d’une droite dite extrême et du traditionnel hommage à Jeanne d’Arc, organisé chaque année à Paris par le Front national.
Rien de comparable, en tout cas, avec les innombrables manifestations du « peuple de gauche » aux revendications tellement permanentes qu’on a pris l’habitude de les entendre sans les écouter.
Cette manifestation est organisée par un collectif d’association dont les porte-paroles, tels qu’ils se présentent sur leur site(2), « ratissent » large : Laurence Tcheng de « La Gauche pour le Mariage Républicain », Xavier Bongibault de « Plus Gay sans mariage » et Frigide Barjot de « Pour l’Humanié Durable »… Et parmi les soutiens, Camel Bechikh, président de « Fils et Filles de France », association revendiquant le patriotisme musulman, et Lionel Lumbroso, président de l’association juive David & Eugena.
Si ça, ce n’est pas du rassemblement œcuménique, on veut bien être crucifié, lapidé ou égorgé, à défaut d’être… sauf si affinités, bien sûr !
Enfin, bon ! la « Manif pour Tous » entend battre en brèche toutes les barrières politiques ou religieuses et le prouve. C’est son côté extrême. Extrêmement sympathique, reconnaissons-le.
Sur la finalité de cette manifestation, on peut être plus réservé.
Certains font du mariage homosexuel – et de la possibilité qui sera donnée au couple ainsi officialisé d’adopter des enfants – le scandale majeur de ce début de siècle. L’horreur suprême. Et même une monstruosité quasi-criminelle, telle que le déclare le chanteur Hervé Vilard : « Je trouve ça épouvantable. Je vous le dis très sincèrement. Je pense qu’un enfant doit avoir un père et une mère. Je trouve ça insupportable. On est mal barrés. [...] Je trouve ça sordide. »(3)
D’autres encore voient dans ce projet de loi l’exemple même de la décadence des mœurs contemporaines, voire de la faillite de notre civilisation, si ce n’est de la fin programmée de l’humanité telle que l’ancien député Christian Vaneste s’en était ému dans une déclaration qui lui avait valu sa brocardisation médiatique, suivi, in fine, de son éviction de l’UMP.
Ces considérations aussi disproportionnées que parfaitement démentes ne font, évidemment, que répondre à l’hystérie financièrement ou médiatiquement intéressée des associations et politiciens instigateurs de ce projet de loi.
Renvoyons les uns et les autres dos à dos dans leurs contradictions.
Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009.(4) Tout ça pour ça !
Quant à l’adoption possible par les couples homosexuels, il s’agit là encore d’une énorme tromperie dont ils seront victimes et eux seuls : d’une part la « demande » étant déjà extrêmement plus importante que « l’offre », la priorité sera à l’évidence toujours donnée aux couples hétérosexuels dans les pays où des enfants sont proposés à l’adoption ; pays où les « mœurs particulières » sont généralement assez peu appréciées, quand elles sont tolérées… De plus, beaucoup des pays où l’on pouvait adopter des enfants ont tendance à restreindre – si ce n’est à interdire désormais – l’adoption internationale de leurs ressortissants.
Et puis, que l’on sache, il n’a jamais été interdit à un homosexuel d’entreprendre une démarche d’adoption ; si celle-ci aboutit – et ça arrive – il est seulement parent unique ; sa compagne ou son compagnon, s’il y en a un(e), n’a pas de droits sur l’enfant… comme souvent les beaux-pères ou les belles-mères dans les très nombreuses familles recomposées.
On n’a jamais entendu non plus qu’un parent biologique ait été déchu de ses droits parentaux après qu’il ait découvert ou déclaré son homosexualité…
Des homosexuel(le)s élevant des enfants, cela existe donc déjà ; ce ne sera pas une nouveauté. Là encore, tout ça pour ça, la belle affaire !
Quoique l’on pense du mariage homosexuel, qu’on le considère ou non comme une magistrale connerie – on en est certes plus à une près ! – force est tout de même de constater qu’il ne concerne qu’une minorité de la population et qu’il ne changera strictement rien à la vie de la grande majorité des citoyens… alors que la multiplication des radars sur les routes est un racket qui concerne des millions d’automobilistes, l’interdiction de fumer dans les lieux publics des millions de concitoyens, la réintégration de la France dans l’OTAN et donc la soumission de notre armée aux guerres impérialistes de l’Amérique avec les risques de représailles sur notre sol des populations agressées, l’ensemble des Français, la « solidarité » financière dans les dettes de pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (pour ne citer qu’eux) tous les contribuables, etc. etc.
Tous sujets pour lesquels personne à gauche ou à droite n’a jugé bon de tellement descendre dans la rue.
Les manifestants de samedi prochain entendent « dire non à un bouleversement majeur et dangereux… », « Parce qu’il y a urgence… », « Parce qu’il faut exiger le débat… », « Parce qu’il y a urgence pour la famille… », « Parce que nous avons une responsabilité historique… », « Pour que les citoyens se mobilisent… »(5)
Oui, pourquoi pas ! S’ils estiment que c’est là une priorité plus importante que d’autres…
Pendant ce temps, certes :
« Rien ne se vend, mais tout s’achète
L’honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s’arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L’Europe répète l’Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d’inanition
Et l’inanition des nations
Ça va… »(6)
Notes
(1) Samedi 17 novembre 2012 : Partout en France. À Paris : 14h30, place Denfert-Rochereau.
(2) www.lamanifpourtous.fr.
(3) Déclaration faite dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC… Le célèbre auteur de Capri c’est fini en 1965 a révélé son homosexualité en 1967.
(4) Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011.
(5) www.lamanifpourtous.fr/pourquoi-se-mobiliser/
(6) Le diable (Ça va), chanson de Jacques Brel.
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mardi, 06 novembre 2012
Quand le bât du racisme blesse…
Chronique de
Philippe Randa
Que serait le Monde sans les sondages ? Bien peu de choses… Il faut bien le reconnaître, chaque jour, on surfe, on tweet, on tchat… et on sonde ! Sur n’importe qui et n’importe quoi… L’avis de tout un chacun est primordial et chacun se doit d’avoir un avis sur tout : sur la météo comme sur le football, sur l’économie de notre pays comme sur le dernier spectacle de Céline Dion, sur la fortune de Liliane Bettencourt ou les dangers du nucléaire iranien, sur le retour éventuel en politique de Nicolas Sarkozy ou sur l’exploitation des gaz de schiste…
Et bien sûr, pourquoi pas et évidemment, sur l’élection américaine ! C’est aujourd’hui que cela se passe. Chez les Américains, le dimanche est consacré à la prière… Alors, leur bulletin de vote, c’est un mardi qu’ils le glissent dans l’urne. Aujourd’hui, justement… Mais il n’y a bien qu’aux États-Unis d’Amérique qu’on se déplacera… ou pas ! En France, on a déjà voté. Et le résultat est non seulement connu, mais martelé depuis des semaines : 78 % des Français souhaitent la victoire d’Obama, 5 % seulement de Romney et 17 % ne se prononcent pas.
Ces 17 % n’ont sans doute pas bien compris la question.
Ou bien, ils n’aiment pas jouer. Ce sont des sortes d’introvertis politiques…
Le plus étonnant est que tous les commentateurs admettent le verdict de ce sondage (et de quelques autres similaires, pluralité du traitement unique de l’information oblige) sans sourcilier. Si les sondages le disent, cela se doit d’être vrai.
À peine si quelques-uns cherchent à savoir pourquoi nos compatriotes seraient si massivement séduits par le président sortant de la Maison-Blanche… Et quand c’est le cas, qu’ils posent timidement la question aux sondés, comme si cela n’allait pas de soi, la réponse obtenue – il n’y en a qu’une ! – a tout de même de quoi rendre perplexe.
Sur leurs programmes politiques respectifs, aucun avis exprimé, si l’on excepte les lieux communs et autres arguments de comptoir de bistrot : Obama veut la paix, Romney la guerre ; Obama « fait » la sécu, Romney veut davantage de privilèges pour les riches, etc.
Non, tous les fans d’Obama le sont pour une unique raison. Et c’est là où le bat blesse.
Dans un pays où l’on n’a de cesse de répéter que les races, ça n’existe pas, il est assez déroutant d’entendre que les Français préféreraient Obama avant tout parce qu’il est… noir !
Mieux que noir, même : afro-américain, le top du top du surhomme nouveau. Comme le beaujolais du même nom.
Quand certains parlent de racisme anti-blanc, peut-être que… non ? Non, bien sûr !
Mitt Romney, son rival républicain, est donc trop blanc, lui. Et de droite, voire pire, ce qui est bien évidemment rédhibitoire… Même chez les électeurs français de droite, il ne passe pas : 81 % d’entre eux préfèrent Obama. Et les électeurs FN ? Ils sont pour Obama à 70 % ! 70 % seulement, aurait-on envie de sourire…
Donc, les jeux sont faits… en tout cas en France, patrie auto-proclamée des droits de l’homme sondé.
Aux États-Unis, tous les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude. On se demande bien pourquoi.
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mardi, 30 octobre 2012
Le monopole du bitume...
La chronique
de Philippe Randa
S’il y en a un qui a retenu la leçon, c’est bien Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP et candidat à la présidence de ce parti. Quelle leçon ? Celle qu’a érigé en modèle de conquête élyséenne Nicolas Sarkozy, le premier président de ce parti, justement.
À défaut d’avoir brillé durant son quinquennat à la tête de notre pays, celui-ci était passé maître dans l’art de la communication, soit, pour parler comme les « djeuns » –et comme les moins « djeuns » d’ailleurs – de la manière de « faire du buzz ». Et pas seulement sur Internet.
La déclaration-menace de JFC de faire descendre dans la rue « les Françaises et les Français qui s’indignent et qui s’inquiètent pour l’avenir de notre pays et des enfants de France » a fait mouche : toute la gauche s’est immédiatement étranglée d’indignation… et son rival François Fillon en est resté muet de stupéfaction !
La droite dans la rue ! En voilà une idée ! Une idée saugrenue pour certains, jugée peu convenable par les plus bourgeois dans les rangs UMP… et carrément odieuse par la gauche qui voit là un véritable hold-up sur ses traditions.
Car pour la gauche et ses ténors, elle seule est habilitée à occuper les rues pour brailler… Voilà maintenant plus de six décennies qu’elle s’est appropriée le monopole du bitume et c’est au moment où elle contrôle la totalité des institutions politiques, qu’elle a réalisé le Grand Chelem des victoires électorales, qu’un malapris lui dispute son terrain de revendications habituels.
Ceux qui ont quelques connaissances historiques savent qu’avant la dernière guerre mondiale, la rue était loin d’appartenir à la gauche… De l’Action française aux Croix-de-Feu, puis au Parti social français du colonel de La Roque, en passant par de multiples autres formations plus ou moins importantes, mais plus nationales que socialistes, c’était à celui qui tiendrait le pavé le plus haut… Et le 6 février 1934, il s’en est fallu d’un pont que les députés faillis soient « pendus à la lanterne »… D’un pont et d’un chef !
Mais ce n’est sans doute pas à cette époque-là que songe Jean-François Copé. Ses connaissances historiques de la France ne vont pas s’y loin. Lui se contente de songer au défilé de 1984 contre le projet de loi Savary, à Versailles, où un million de personnes avaient manifesté pour la défense de l’école libre. Le projet de loi visant à la création d’un grand service public de l’éducation, projeté par Alain Savary, alors ministre de l’Éducation nationale, fut alors retiré par François Mitterrand. La rue avait fait reculer le Pouvoir. 30 ans après, la gauche en fait encore des cauchemars.
On imagine donc la terreur des caciques à la rose sous le nez desquels le responsable de l’UMP agite le spectre de manifestations possibles pour contrecarrer les projets de lois accordant le droit de vote aux immigrés ou le mariage des couples homosexuels et leurs droits à l’adoption d’enfants.
Il est facile de brandir des sondages affirmant qu’une majorité de plus en plus grande de Français est favorable à ces deux mesures… Mais sans doute serait-il plus difficile d’ignorer des centaines de milliers de Françaises et de Français qui battraient le pavé pour affirmer leur opposition à de tels obsessions spécifiques d’une France d’en haut sortie de l’ENA ou des rangs trotskystes…
Imaginons une manifestation contre le droit de vote des immigrés au premier rang de laquelle défileraient les ex-salariés d’Hermès-Métal, de Carrefour, de Viveo, de PSA, de Cofinoga, de la sidérurgie lorraine, etc., etc.
Et une autre contre le mariage et l’adoption accordés aux couples homosexuels dans laquelle se côtoyeraient catholiques, musulmans et juifs, tous unis, pour un jour et une cause, tous choqués pareillement en leur âme et conscience face à une réforme qui bouleversera la structure familiale, fera disparaître les notions de père et mère du Code civil et engagera l’avenir de milliers d’enfants…
En mai 68, c’était sous les pavés, la plage… et désormais, sur le bitume, si c’était le peuple ? Chiche !
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mercredi, 17 octobre 2012
Fume, c’est du Peillon...
La chronique de Philippe Randa
François Hollande et Jean-Marc d’Ayrault ont-ils à craindre l’opposition avec un ministre comme Vincent Peillon ? Pas vraiment !
Sacré Peillon ! Prôner la dépénalisation du cannabis alors qu’une élue écologiste adjointe au maire socialiste du XIIIe arrondissement de Paris est mise en examen pour blanchiment d’argent de la drogue, il fallait oser ! Mais un ministre socialiste, ça ose tout… et c’est même à cela qu’on les reconnait, disent leurs détracteurs.
Ah ! La gaffe ! La boulette ! Le loupé ! On pourrait même qualifier ça de bavure gouvernementale, rien de moins !… Et pourquoi pas de sabotage pendant qu’on y est, hein ?
D’un ou une élu(e) d’EELV (Europe-Écologie Les Verts), cela n’aurait pas surpris, c’est dans leur programme, pour certains dans leurs gênes, et pour la plupart dans leurs cervelles… Mais d’un Ministre de l’Éducation nationale, tout de même, ça interpelle !
Depuis sa déclaration intempestive, Vincent Peillon s’est bien sûr fait remonter les bretelles par son patron de Matignon qui a sèchement rappelé que « lorsqu’ils (les ministres) sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d’autre. »
On peut tout de même se demander si l’ancien porte-parole de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007, est vraiment un âne de compétition… ou s’il n’a pas sciemment provoqué le scandale. Soit sur ordre, soit par ambition personnelle.
Sur ordre de l’Élysée et/ou de Matignon, accusé(s) de mollesse, d’immobilisme et d’incompétence et dont l’image s’effondre si rapidement dans l’Opinion publique depuis six mois… La fermeté avec laquelle François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont réagi peut leur laisser espérer récupérer quelques sympathies perdues. Il n’y a pas de petits profits… Mission réussie ? Peut-être, même si le gain restera éphémère, probablement.
Ou alors Vincent Peillon n’aura commis cette déclaration hallucinogène que par simple ambition personnelle. Pour exister tout simplement. Reprendre à son collègue Manuels Valls quelques centimètres carrés d’espace médiatique et occuper trois/quatre jours durant la une des médias. But atteint ? Oui, à l’évidence, même si gain éphémère, là aussi…
Les « coups médiatiques » semblent désormais les seules obsessions des professionnels de la politique… Et on assiste, chaque fois un peu plus ébahi, à une course effrénée de celle ou de celui qui fera la déclaration la plus insolite, la plus imprévue, la plus iconoclaste ou la plus scandaleuse pour attirer sur soi le feu des projecteurs, occuper le devant de la scène, faire le « buz » sur internet…
Derrière le pétard hallucinogène, la pétarade médiatique ? Fume, c’est du Peillon…
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jeudi, 11 octobre 2012
Dangerosité extrême d’une douzaine de mal rasés...
La chronique de Philippe Randa
Les dangereux djihadistes français ne se contentent pas seulement de chiper les pains au chocolat des chères têtes blondes ou non de l’hexagone. La preuve, cette semaine, par le démantèlement d’une redoutable cellule islamiste en Seine-et-Marne.
Le changement, ça devait être maintenant, selon le slogan de campagne électorale du candidat François Hollande. Force est de constater qu’au niveau de la mise en scène médiatico-policière, la Hollandie ne se différencie guère de la Sarkozie.
« Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d’une dangerosité extrême », a martelé le procureur de la République de Paris, François Molins. Dont acte. On allait donc en apprendre des vertes et des pas mûres sur les projets des barbus fous du 77…
Ce matin, une partie des interpellés a déjà été relâchée, tandis que les gardes à vue d’une douzaine d’autres sont prolongées. Fort bien. Et fort utile, probablement, pour confirmer la « dangerosité extrême » de la bande… si bien organisée qu’elle est désormais sous les verrous – ouf ! on respire ! – après être passée à l’acte.
L’acte ? Au fait, oui, les dangereux extrémistes sont bel et bien déjà passés à l’acte, puisque toute cette opération de mise hors d’état de nuire a été déclenchée après un attentat à la grenade contre une épicerie juive le 19 septembre à Sarcelles (Val-d’Oise)… qui a fait un blessé.
Tout commentaire ironique sur la « dangerosité » de la cellule islamiste serait parfaitement déplacé après un tel exploit, on en conviendra, d’autant, apprend-on, qu’« à ce stade (de l’enquête), si deux des organisateurs présumés de l’attentat de Sarcelles semblent sous les verrous, il n’est pas établi que les deux auteurs eux-mêmes – ceux qui ont lancé la grenade défensive de fabrication yougoslave dans l’épicerie – aient été arrêtés et se trouvent aux mains de la justice » (source Reuters).
Certes, « un treizième suspect, chef de file présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, a été tué samedi par les policiers venus l’arrêter dans un appartement de Strasbourg et sur lesquels il avait vidé le barillet d’un revolver 357 Magnum »…
Et puis ? Et puis, c’est tout… Enfin presque, puisqu’on a retrouvé chez quatre des gardés-à-vue outre des testaments et les adresses de deux ou trois lieux symboliques juifs que l’on peut se procurer dans le premier annuaire venu… Effrayant, n’est-ce pas ?
De plus, toujours à ce stade des opérations, « ont été découverts, outre un fusil à pompe et une arme de poing, des sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre, du salpêtre, des récipients type Cocotte-Minute et des ampoules de phare » a indiqué encore François Molins pour justifier la prolongation des gardes à vue.
Que ces jeunes gens ne soient pas des gendres idéaux, des démocrates modèles, des propagandistes de paix et d’amour, on veut bien le croire. Qu’ils se situent franchement entre « racailles de banlieue » et « illuminés d’Allah », on peut sans doute le dire… Qu’ils soient d’une « dangerosité extrême » pour la sécurité intérieure, on a déjà plus de peine à le croire. Du moins pas plus dangereux que n’importe quelle bande de délinquants. Islamistes ou non.
Nul doute désormais que la plupart, sinon la douzaine entière, de ces apprentis Fous d’Allah ne passent quelques mois sous les verrous pour association de malfaiteurs, c’est plus que certains, sauf si quelques vices de procédure ne l’empêchaient… ou si un juge quelque peu inconscient considérait que leur dossier était davantage rempli de présomptions que de preuves à charge.
Toute ce brouhaha savamment orchestré autour du démantèlement d’une « dangereuse cellule islamiste » –dont le plus grand exploit aura été le jet d’une grenade défensive dans une épicerie, laissant malencontreusement pour son auteur, Jérémie Sydney, ses empreintes ADN sur un fragment – aura été utile à la propagande gouvernementale, c’est le principal.
Il fut une époque où, chaque année, les médias en manque cruel d’actualitées palpitantes, découvraient un réseau de nostalgiques nazis prêts à ressuciter le IIIe Reich ou, pour les plus audacieux, à fonder le IVe…
L’épouvantail nazi étant un peu passé de mode, on l’admettra, l’épouvantail djihadiste est certes plus crédible… et les gouvernements, de droite comme de gauche, ont magnifiquement appris la recette.
Pendant qu’on distraie le citoyen avec « la dangerosité extrême » d’une douzaine de racailles mal rasés, on ne parle pas de « la faillite extrême » de notre économie.
Pourquoi pas !
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jeudi, 04 octobre 2012
Quand ça fait mal au tabou...
La chronique
de Philippe Randa
S’il y quelqu’un qui a mis les pieds dans le tabou, cette semaine, c’est bien monsieur Afflelou. Alain Afflelou, opticien de profession et « fou » assumé, comme le martèle ses spots publicitaires. En tout cas, un professionnel qui n’hésite pas à s’attaquer à un tabou ô combien ! quasi-religieux : la sacro-sainte sécurité sociale à la française. Cette prestation de droit citoyen pour l’immense majorité des Français, et même de droit divin pour certains.
Une déesse, en tout cas, dont il ne fait jamais bon pointer les vices… Car la sécurité sociale est à l’image, en France, d’un 11e Commandement : tu ne paieras pas tes médicaments et tu en consommeras plus, toujours plus et ce ne sera jamais assez… Qui paiera ? L’État, bien sûr… et tant pis si l’État, c’est le citoyen, comme des esprits chagrins n’hésitent pas, avec insolence, à le faire remarquer.
Alors quand Alain Afflelou affirme que « Mal voir, ce n’est pas une maladie » et que le système de la Sécurité sociale incite avant tout à consommer et surtout à surconsommer plus cher que nécessaire, ça fait incontestablement mal au tabou.
« À partir du moment où on vous dit que vous avez droit à 300 euros pour acheter une paire de lunettes, vous achetez une paire de lunettes à 300 euros, constate-t-il, comme tout le monde fait ça, les mutuelles, les assurances augmentent ! »
Et comme si cela ne suffisait pas, il n’hésite pas à décocher un autre argument qui fait tout aussi mal : « La France est, avec je crois la Grèce, le dernier pays d’Europe et du monde occidental à rembourser les lunettes. »(1)
Comparer les Français et les Grecs, en ces temps de faillite hellénique et de crise économique persistante, quel manque de tact, n’est-ce pas ?
De son côté, Étienne Caniard, président de la Mutualité française, rétorque que : « C’est exactement l’inverse ! Ce sont les opticiens qui disent : “Combien vous rembourse votre mutuelle ?” et qui vont au maximum. »(2)
L’opticien et le président de la Mutualité française sont-ils en contradiction ? On ne voit pas en quoi… Ils ne font que souligner, l’un et l’autre, les dérapages d’un système dont tout le monde use et abuse… sans même le réaliser et sans même s’apercevoir qu’au final, c’est immanquablement le cochon de contribuables qui finit par assumer ses propres excès tout autant que ceux de son voisin !
On ne peut donc que saluer la « folle » déclaration d’Alain Afflelou, qu’elle soit simplement motivée par de simples considérations d’intérêts publicitaires ou par un sincère écœurement d’un système devenu dément…
Il est fou, Afflelou ? Pas davantage que la gabegie sociale, en tout cas…
Notes
(1) Entretien avec l’AFP.
(2) Cité par Libération, 3 octobre 2012.
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