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samedi, 08 décembre 2012

Présumé mauvais contribuable...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

Parlerait-on tant de la Suisse s’il n’y avait pas son gruyère moins troué qu’ailleurs, ses chocolats réputés fins, très fins, se mangeant sans faim et ses banques aux secrets si facilement objets de tous les fantasmes ?

Aux uns et aux autres d’y goûter les plaisirs que leur permettent leurs moyens. Nul doute que ceux du ministre socialiste Jérôme Cahuzac lui auraient permis de goûter aux premiers par gourmandise et au dernier par une prudente gestion d’une partie de ses revenus, mise ainsi à l’abri de la voracité du fisc français. Comme actuel ministre délégué au Budget, il est désormais bien placé pour le vérifier.

La supposée découverte de ses petits arrangements bancaires défraie depuis quelques jours le landernau politique : l’ex-député a-t-il oui ou non détenu un compte aux pays des Helvètes, comme le premier fraudeur fiscal venu ?

Le site Mediapart l’affirme haut l’internet et fort d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu du plein gré de ce présumé mauvais contribuable ; l’intéressé nie plus vigoureusement qu’une pucelle dont on remettrait la vertu en question et pour défendre son honneur, dépose une plainte pour diffamation.

Fin du premier acte médiatique. Un second se jouera très probablement dans un semestre ou deux, soit de toute façon l’année prochaine désormais et ne retiendra l’attention que quelques secondes aux Journaux Télévisés ou par quelques articulets dans la presse écrite. Très probablement, une amende va être infligée au « site d’information et d’opinion à l’accès au contenu disponible uniquement via internet, proposé par le biais d’un abonnement payant », tel que se définit Mediapart.

Une amende de quelques milliers d’euros pour marquer le coup et faire vivre (faut bien !) les avocats des deux parties, prélevée sur un chiffre d’affaire de quelque 5 millions d’euros environ pour 2012.(1)

Au prix de la promotion publicitaire par la quasi-totalité des médias nationaux et une bonne partie d’internationaux, il est certain que l’opération a bien plus rapporté à Mediapart que les intérêts éventuels du bas de laine supposé que monsieur Cahuzac aurait pu soustraire à l’avidité de Bercy.

Évidemment, il y a l’autre éventualité, celle que la preuve de l’existence du compte en banque soit finalement apportée. Non seulement monsieur Cahuzac serait reconnu mauvais contribuable, mais également menteur patenté, qui plus est dans l’enceinte du parlement français. Il ne s’en relèverait sans doute pas.

Mais gageons qu’il s’agit là d’une hypothèse peu envisageable. Pour que l’actuel ministre délégué au Budget ait assuré devant les représentants élus de la Nation qu’il n’avait pas possédé de compte à son nom, c’est sans doute vrai ; à moins qu’il ne soit fou, mais les hommes politiques, même socialistes, le sont rarement. Si, si, on vous assure !

Mais la question qui n’a pas été posé, semble-t-il, mais qui est pourtant évidente dans ce genre d’affaire, c’est que si l’intéressé n’a peut-être jamais détenu de compte à son nom, est-ce qu’un de ses parents proches – père, mère, fils, filles, épouse, frère ou sœur, neveu ou nièce, ex-épouse, beaux-parents, grands-parents, etc. – n’en aurait pas possédé un par hasard ? Pour lequel, par exemple, l’ex-élu socialiste du Lot-et-Garonne, attentif, aimant et attentionné, aurait pu avoir tenu la conversation qu’on lui prête ? Et dans laquelle, sa langue ayant fourché – ça arrive à tout le monde ! – il aurait parlé de « son » compte ?

Le chansonnier Jacques Mailhot a définit le secret bancaire comme un jeu de piste mis au point par les banquiers suisses pour distraire les douaniers français quand ils ont le stress.

Mais aujourd’hui, mondialisation oblige, ce fameux compte bancaire non déclaré à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève et clôturé en 2010, aurait été transféré à Singapour.

C’est loin, Singapour ! Aussi loin que le Japon où l’ancien président de la République Jacques Chirac aurait, lui aussi, détenu un compte. C’est en tout cas ce qui s’était dit et redit du temps de son règne à l’Élysée. Avec les conséquences qu’on a vu… De quoi rassurer monsieur Cahuzac.

Note
(1) « Le chiffre d’affaires de Médiapart dépassera en 2011 la barre des 5 millions d’euros, en hausse de 66 % sur un an. Le résultat net atteindra 500 000 euros. Mediapart compte aujourd’hui 58 000 abonnés individuels nets actifs et payants, selon différentes formules d’abonnements mensuelles ou annuelles. Ces abonnés génèrent 95 % du chiffre d’affaires, le reste venant de la revente de contenus. (…) Nous visons en 2012, avec prudence, une progression identique à 2011 » (« Comment Mediapart est devenu rentable » interview d’Edwy Plenel à www.challenges.fr).

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jeudi, 29 novembre 2012

Le facétieux, la brute et le truand...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

Mêmes les pires opposants de l’UMP, mêmes ses ennemis les plus déclarés – de la gauche extrême à la droite très radicale en passant pas le centre tout mou ou trop alcoolisé –, mêmes les voyant(e)s les plus renommé(e)s – de la très médiatique Élisabeth Tessier au plus exotique Voyant Médium Africain de grande compétence, M. Mamadou Kisétousurtou lui-même présentement – n’avaient prévu de tels ubuesques développements à la crise de ce parti.

Qui pourrait encore douter que lorsque Jupiter veut perdre certains, il met le paquet pour les rendre raides dingues ?

Implosera, implosera pas, les paris sont ouverts quant à l’avenir de l’UMP. Elle en prend certes le chemin depuis dix jours, mais pourquoi les miracles n’existeraient-ils pas – on en parle tant ! – et l’adage populaire le sait bien qu’il y a aussi un Bon Dieu pour la canaille, fut-elle gaullo-giscardo-chiraquo-sarkozyste.

À défaut de gloser sur l’avenir de la peut-être provisoire principale formation d’opposition et des responsabilités des uns et des autres dans la tempête qui l’emporte actuellement, s’imposent toutefois quelques remarques subsidiaires…

Tout d’abord sur l’honnêteté du vote… Jean-François Copé et ses partisans sont accusés par François Fillon et les siens d’avoir faussé les résultats : bourrés les urnes, multipliés les fausses procurations, empêchés les vérifications, soutenus l’insoutenable, opérés tels de grands voyous, ainsi que le rival malheureux du député-Maire de Meaux n’a pas manqué, si brutalement, de le faire remarquer : Les copéistes ne seraient rien d’autres que des maffieux.

Le hic est que si rien ne prouve que le vote a été parfaitement régulier, rien ne prouve non plus qu’il ne l’ait pas été et que s’il y a eut des irrégularités, qu’elles aient été à sens unique, voire même qu’elles puissent inverser le résultat final… Oui, mais…

Mais dans l’opinion publique, fortement influencée comme d’habitude par la quasi-totalité des médias, il est désormais entendu que cette « élection pour tous » comme il en est des mariages du même nom, a fait de Jean-François Copé le roi de la tromperie et de François Fillon la reine des cocues.

Certes, les têtes de fourbe de service du premier et de chien battu chronique du second pourraient légitimer une telle conviction… dans l’esprit de ceux qui se laisseraient aller au grave délit de discriminations physiques et loin de nous une telle pensée, n’est-ce pas ? Enfin, pas si loin…

Autre argument largement évoqué par ceux qui hurlent à la fraude : il existe une preuve irréfutable de la victoire de François Fillon, soit l’unanimité des sondages d’avant les élections accordant une confortable avance des intentions des votes en faveur de l’ancien Premier ministre. À les entendre, le vote en lui-même était d’ailleurs superflu et cela aurait évité les déboires actuels de ce parti… La vérité dans les sondages comme d’autres la trouvent dans le vin, en quelque sorte.

Faisons remarquer aux partisans d’une telle procédure simplifiée de désignation des vainqueurs qu’il n’est toutefois guère certain qu’au prix où les Instituts professionnels de la chose facturent leurs prestations, les candidats eussent faits de notoires économies… ni que la fiabilité des résultats proclamés n’aient été tout à fait exempt de légitime suspicion.

Enfin, ne boudons pas notre plaisir : si quelques commentateurs ont tout de même rappelés comment les leaders de l’UMP s’étaient finement gaussés des socialistes, à l’époque du congrès de Reims et de la désignation suspecte de leur secrétaire général, quasiment aucun n’a fait la comparaison avec le congrès de Tours du Front national, voilà deux ans… Marine Le Pen y avait alors été élue présidente face à un Bruno Gollnisch qui l’avait félicité en reconnaissant – en interne comme en externe – que l’élection avait été honnête.

Concluons donc avec la proposition publiée cette semaine par ce facétieux bon samaritain, ex-plus jeune doyen de France à l’Université Jean Moulin – Lyon 3 :

« Communiqué de Bruno Gollnisch, député européen, ancien candidat à la Présidence du Front National.

Bien qu’ayant récemment quitté l’enseignement, je suis disponible pour des leçons particulières, par exemple à l’attention de M. Fillon ? ou de M. Copé ?

Leçons dont le thème pourrait être : “Comment perdre une campagne interne avec élégance et sans nuire à l’unité de sa formation politique”.

Discrétion assurée-Honoraires modestes. »

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mardi, 27 novembre 2012

Femen en Folies...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

 

Il est difficile aujourd’hui de ne pas avoir entendu parler des Femen… Ces « drôles de dames », dont le mouvement est né en Ukraine, se sont répandues un peu partout « à l’international » au point qu’elles squattent désormais nombre de plateaux de télévisions, tandis que la quasi-totalité des médias a parlé de leurs faits d’armes.

 

Désormais, surtout, de leurs « voies de faits » !

 

Au début, on souriait de ces walkyries contemporaines qui apparaissent les tétons à l’air. Toutes sont jeunes et plutôt bien balancées. Aucun « thon », aucun « boudin », aucun « tas » : toutes semblent sorties d’un casting de Marc Dorcel.(1)

 

Étonnant, non ? Les moches n’auraient-elles pas droit d’appartenance à ce nouveau sacro-saint mouvement médiatique ? Aucun journaliste n’a semble-t-il jugé opportun de s’interroger sur la question ; mais si les journalistes en place avaient l’habitude des questions dérangeantes, cela se saurait.

 

Oui, elles sont sexy, ces « fichues drôlesses » aux nichons complaisamment exhibées, mais attention ! contrairement à celles qui font de même dans les rues chaudes de certains quartiers, elles ne sont pas de petite vertu, mais de grandes revendications.

 

Et de revendications tous azimuts : promotion de la démocratie, de la liberté de la presse, des droits des femmes, de la protection de l’environnement… et lutte contre la corruption, la prostitution, le tourisme sexuel, les agences matrimoniales internationales, le sexisme, la pornographie, la violence conjugale, le racisme, la pauvreté… Manque l’exigence du soleil après la pluie, du rebouchage du trou dans la couche d’ozone et des numéros gagnants à l’Euromillion, mais il n’est pas dit que cela ne soit pas réclamé plus tard.

 

Reconnaissons qu’à leurs premières apparitions, tout homme normalement mâle appréciait de mater leur plastique avenante. Pour se rincer l’œil, c’est tout de même mieux que les moustachus de la CGT… ou, dans le registre femelles en fureur, des chiennes de garde habituelles du MLF.

 

Mais plus ça va, plus leurs actions tournent vinaigre… Par exemple, dimanche en huit, lorsqu’elles attaquèrent la manifestation de protestation contre le mariage homosexuel, organisée par l’association catholique CIVITAS (2) « en portant un voile de religieuse sur la tête, les seins nus, certaines en porte-jarretelles, avec des expressions injurieuses écrites sur la poitrine (“fuck Go”, “fuck Church”, “Saint-esprit étroit”, “Marie marions-nous”, “occupe-toi de ton cul”) »… et en aspergeant les manifestants de gaz fumigènes.

 

Bloquées par le service d’ordre qui les repoussa avec quelques taloches et coup de pieds aux derrières, elles n’ont de cesse, depuis, de couiner leur indignation sur les plateaux de télévision, tandis que la quasi-totalité des médias martèle que ce furent elles les agressées, les bastonnées et les victimes d’insultes…(3)

 

C’est ce qu’est venu confirmer samedi soir, dans l’émission « Salut les Terriens » (4) de Thierry Ardisson la militante du FEMEN Nathalie Vignes. Tous les invités du plateau, comme il le devait, compatirent à tant de malheurs. Aucun kamikaze n’était présent pour contredire la version de cette nouvelle Jeanne d’Arc contemporaine !

 

Mais ce qui aurait pu n’être qu’une complaisance de plus envers le politiquement correct ne s’arrêta pas là. Aidé par une très professionnelle mise en scène de Thierry Ardisson, Nathalie Vignes se lança dans le récit du viol dont elle fut victime lorsqu’elle avait treize ans… Viol odieux de la collégienne qu’elle était encore et qu’elle relata avec moults détails, de son « pipi à la culotte » pendant l’agression, à la morsure quelle infligea à son bourreau, lui arrachant une partie de la joue et le faisant saigner abondement, puis comment elle le coursa à travers la pièce, puis dans la rue…

 

À défaut d’exhiber pour l’occasion sa poitrine, la dame ne fut pas avare de détails scabreux ou héroïques… avec un rare talent de conteuse ! Et pour cause… In extremis avant un changement de sujet, elle rappela précipitamment les dates et lieux de ses prochains spectacles, ce que Thierry Ardisson, quelque peu pressé par son programme, était prêt à oublier de faire.

 

Le téléspectateur attentif appris ainsi en quelques minutes qu’on pouvait avoir été violée dans son enfance, défendre de grandes causes et être également comédienne professionnelle, sourcilleuse quant à la promotion de ses spectacles… Rien d’incompatible, bien sûr !

 

Le téléspectateur plus distrait pourra, lui, se rappeler que les catholiques ont dans leur service d’ordre des nervis abominablement violents, susceptibles de violer de pauvres filles, de préférence quand elles reviennent de l’école.

 

Un bon scénario pour Marc Dorcel, ça !

 

Notes

 

(1)    Producteur de films pour donner des idées sur la bagatelle à ceux qui en manqueraient.

 

(2)    www.civitas-institut.com.

 

(3)    Un communiqué de CIVITAS indique que « Contrairement à ce que prétendent certains médias et politiques, aucun membre de l’organisation de CIVITAS ne s’est rendu coupable de la moindre violence envers ces FEMEN. Les policiers ont informé les responsables de CIVITAS que seuls avaient été interpellés quatre individus sans rapport avec CIVITAS et que rien ne pouvait être reproché à CIVITAS. à l’inverse, le service d’ordre de CIVITAS a été exemplaire puisqu’il a pu bloquer les FEMEN sans user de violence pour les empêcher d’avancer plus avant dans la manifestation et continuer à agresser les participants et à s’exhiber notamment devant des enfants. Les FEMEN font malheureusement peu de cas de l’innocence des nombreux enfants qui ont été violentés et qui ont été très choqués par leur attaque, leurs tenues et leurs slogans. Aucune violence ni provocation n’est acceptable et c’est pourquoi CIVITAS annonce que son avocat, Maître Jérôme Triomphe, est en train de porter plainte auprès du procureur de la république contre les membres parfaitement identifiables des FEMEN, qui se sont rendus coupables d’exhibitions sexuelles notamment à la vue d’enfants (article 222-32 du code pénal), diffusion de message à caractère violent ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine et susceptibles d’être vus par des mineurs (article 227-24 du code pénal), violences en réunion et avec armes (article 222-13 du code pénal) y compris contre des enfants, entrave concertée à la liberté de manifestation par menaces, violences et voies de fait (article 431-1 du code pénal) ainsi que pour injures envers CIVITAS et les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique ainsi que les messages écrits sur leur poitrine et les aérosols utilisés le démontrent aisément (article 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881). »

 

(4)    24 novembre 2012.

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mardi, 13 novembre 2012

Manif pour tous, mais importance discutable...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique

de Philippe Randa

Samedi prochain, 17 novembre, une « Manif pour Tous »(1) entend tenir le bitume un peu partout en France, en réaction au projet de loi socialiste du « Mariage pour Tous », soit pour les homosexuels revendiqués comme tel !

Intéressant, ça, une manif qui n’est pas organisé par les professionnels du bitume estampillés de gauche. On s’interrogerait d’ailleurs pour savoir s’il y a des professionnels de la manif de droite ? Fort peu. Depuis la IIe Guerre mondiale, la culture du défilé populaire a été un quasi-monopole des auto-proclamés damnés de la Terre, hormis ceux de quelques catégories professionnelles présumés davantage de droite que de gauche, telle médecins ou paysans, de mouvements confidentiels d’une droite dite extrême et du traditionnel hommage à Jeanne d’Arc, organisé chaque année à Paris par le Front national.

Rien de comparable, en tout cas, avec les innombrables manifestations du « peuple de gauche » aux revendications tellement permanentes qu’on a pris l’habitude de les entendre sans les écouter.

Cette manifestation est organisée par un collectif d’association dont les porte-paroles, tels qu’ils se présentent sur leur site(2), « ratissent » large : Laurence Tcheng de « La Gauche pour le Mariage Républicain », Xavier Bongibault de « Plus Gay sans mariage » et Frigide Barjot de « Pour l’Humanié Durable »… Et parmi les soutiens, Camel Bechikh, président de « Fils et Filles de France », association revendiquant le patriotisme musulman, et Lionel Lumbroso, président de l’association juive David & Eugena.

Si ça, ce n’est pas du rassemblement œcuménique, on veut bien être crucifié, lapidé ou égorgé, à défaut d’être… sauf si affinités, bien sûr !

Enfin, bon ! la « Manif pour Tous » entend battre en brèche toutes les barrières politiques ou religieuses et le prouve. C’est son côté extrême. Extrêmement sympathique, reconnaissons-le.

Sur la finalité de cette manifestation, on peut être plus réservé.

Certains font du mariage homosexuel – et de la possibilité qui sera donnée au couple ainsi officialisé d’adopter des enfants – le scandale majeur de ce début de siècle. L’horreur suprême. Et même une monstruosité quasi-criminelle, telle que le déclare le chanteur Hervé Vilard : « Je trouve ça épouvantable. Je vous le dis très sincèrement. Je pense qu’un enfant doit avoir un père et une mère. Je trouve ça insupportable. On est mal barrés. [...] Je trouve ça sordide. »(3)

D’autres encore voient dans ce projet de loi l’exemple même de la décadence des mœurs contemporaines, voire de la faillite de notre civilisation, si ce n’est de la fin programmée de l’humanité telle que l’ancien député Christian Vaneste s’en était ému dans une déclaration qui lui avait valu sa brocardisation médiatique, suivi, in fine, de son éviction de l’UMP.

Ces considérations aussi disproportionnées que parfaitement démentes ne font, évidemment, que répondre à l’hystérie financièrement ou médiatiquement intéressée des associations et politiciens instigateurs de ce projet de loi.

Renvoyons les uns et les autres dos à dos dans leurs contradictions.

Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009.(4) Tout ça pour ça !

Quant à l’adoption possible par les couples homosexuels, il s’agit là encore d’une énorme tromperie dont ils seront victimes et eux seuls : d’une part la « demande » étant déjà extrêmement plus importante que « l’offre », la priorité sera à l’évidence toujours donnée aux couples hétérosexuels dans les pays où des enfants sont proposés à l’adoption ; pays où les « mœurs particulières » sont généralement assez peu appréciées, quand elles sont tolérées… De plus, beaucoup des pays où l’on pouvait adopter des enfants ont tendance à restreindre – si ce n’est à interdire désormais – l’adoption internationale de leurs ressortissants.

Et puis, que l’on sache, il n’a jamais été interdit à un homosexuel d’entreprendre une démarche d’adoption ; si celle-ci aboutit – et ça arrive – il est seulement parent unique ; sa compagne ou son compagnon, s’il y en a un(e), n’a pas de droits sur l’enfant… comme souvent les beaux-pères ou les belles-mères dans les très nombreuses familles recomposées.

On n’a jamais entendu non plus qu’un parent biologique ait été déchu de ses droits parentaux après qu’il ait découvert ou déclaré son homosexualité…

Des homosexuel(le)s élevant des enfants, cela existe donc déjà ; ce ne sera pas une nouveauté. Là encore, tout ça pour ça, la belle affaire !

Quoique l’on pense du mariage homosexuel, qu’on le considère ou non comme une magistrale connerie – on en est certes plus à une près ! – force est tout de même de constater qu’il ne concerne qu’une minorité de la population et qu’il ne changera strictement rien à la vie de la grande majorité des citoyens… alors que la multiplication des radars sur les routes est un racket qui concerne des millions d’automobilistes, l’interdiction de fumer dans les lieux publics des millions de concitoyens, la réintégration de la France dans l’OTAN et donc la soumission de notre armée aux guerres impérialistes de l’Amérique avec les risques de représailles sur notre sol des populations agressées, l’ensemble des Français, la « solidarité » financière dans les dettes de pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (pour ne citer qu’eux) tous les contribuables, etc. etc.

Tous sujets pour lesquels personne à gauche ou à droite n’a jugé bon de tellement descendre dans la rue.

Les manifestants de samedi prochain entendent « dire non à un bouleversement majeur et dangereux… », « Parce qu’il y a urgence… », « Parce qu’il faut exiger le débat… », « Parce qu’il y a urgence pour la famille… », « Parce que nous avons une responsabilité historique… », « Pour que les citoyens se mobilisent… »(5)

Oui, pourquoi pas ! S’ils estiment que c’est là une priorité plus importante que d’autres…

Pendant ce temps, certes :

« Rien ne se vend, mais tout s’achète
L’honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s’arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L’Europe répète l’Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d’inanition
Et l’inanition des nations
Ça va…
»(6)

 

Notes

(1) Samedi 17 novembre 2012 : Partout en France. À Paris : 14h30, place Denfert-Rochereau.

(2) www.lamanifpourtous.fr.

(3) Déclaration faite dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC… Le célèbre auteur de Capri c’est fini en 1965 a révélé son homosexualité en 1967.

(4) Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011.

(5) www.lamanifpourtous.fr/pourquoi-se-mobiliser/

(6) Le diable (Ça va), chanson de Jacques Brel.

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mardi, 06 novembre 2012

Quand le bât du racisme blesse…

Chronique de

Philippe Randa

Que serait le Monde sans les sondages ? Bien peu de choses… Il faut bien le reconnaître, chaque jour, on surfe, on tweet, on tchat… et on sonde ! Sur n’importe qui et n’importe quoi… L’avis de tout un chacun est primordial et chacun se doit d’avoir un avis sur tout : sur la météo comme sur le football, sur l’économie de notre pays comme sur le dernier spectacle de Céline Dion, sur la fortune de Liliane Bettencourt ou les dangers du nucléaire iranien, sur le retour éventuel en politique de Nicolas Sarkozy ou sur l’exploitation des gaz de schiste…

Et bien sûr, pourquoi pas et évidemment, sur l’élection américaine ! C’est aujourd’hui que cela se passe. Chez les Américains, le dimanche est consacré à la prière… Alors, leur bulletin de vote, c’est un mardi qu’ils le glissent dans l’urne. Aujourd’hui, justement… Mais il n’y a bien qu’aux États-Unis d’Amérique qu’on se déplacera… ou pas ! En France, on a déjà voté. Et le résultat est non seulement connu, mais martelé depuis des semaines : 78 % des Français souhaitent la victoire d’Obama, 5 % seulement de Romney et 17 % ne se prononcent pas.

Ces 17 % n’ont sans doute pas bien compris la question.

Ou bien, ils n’aiment pas jouer. Ce sont des sortes d’introvertis politiques…

Le plus étonnant est que tous les commentateurs admettent le verdict de ce sondage (et de quelques autres similaires, pluralité du traitement unique de l’information oblige) sans sourcilier. Si les sondages le disent, cela se doit d’être vrai.

À peine si quelques-uns cherchent à savoir pourquoi nos compatriotes seraient si massivement séduits par le président sortant de la Maison-Blanche… Et quand c’est le cas, qu’ils posent timidement la question aux sondés, comme si cela n’allait pas de soi, la réponse obtenue – il n’y en a qu’une ! – a tout de même de quoi rendre perplexe.

Sur leurs programmes politiques respectifs, aucun avis exprimé, si l’on excepte les lieux communs et autres arguments de comptoir de bistrot : Obama veut la paix, Romney la guerre ; Obama « fait » la sécu, Romney veut davantage de privilèges pour les riches, etc.

Non, tous les fans d’Obama le sont pour une unique raison. Et c’est là où le bat blesse.

Dans un pays où l’on n’a de cesse de répéter que les races, ça n’existe pas, il est assez déroutant d’entendre que les Français préféreraient Obama avant tout parce qu’il est… noir !

Mieux que noir, même : afro-américain, le top du top du surhomme nouveau. Comme le beaujolais du même nom.

Quand certains parlent de racisme anti-blanc, peut-être que… non ? Non, bien sûr !

Mitt Romney, son rival républicain, est donc trop blanc, lui. Et de droite, voire pire, ce qui est bien évidemment rédhibitoire… Même chez les électeurs français de droite, il ne passe pas : 81 % d’entre eux préfèrent Obama. Et les électeurs FN ? Ils sont pour Obama à 70 % ! 70 % seulement, aurait-on envie de sourire…

Donc, les jeux sont faits… en tout cas en France, patrie auto-proclamée des droits de l’homme sondé.

Aux États-Unis, tous les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude. On se demande bien pourquoi.

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mardi, 30 octobre 2012

Le monopole du bitume...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique

de Philippe Randa

S’il y en a un qui a retenu la leçon, c’est bien Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP et candidat à la présidence de ce parti. Quelle leçon ? Celle qu’a érigé en modèle de conquête élyséenne Nicolas Sarkozy, le premier président de ce parti, justement.

À défaut d’avoir brillé durant son quinquennat à la tête de notre pays, celui-ci était passé maître dans l’art de la communication, soit, pour parler comme les « djeuns » –et comme les moins « djeuns » d’ailleurs – de la manière de « faire du buzz ». Et pas seulement sur Internet.

La déclaration-menace de JFC de faire descendre dans la rue « les Françaises et les Français qui s’indignent et qui s’inquiètent pour l’avenir de notre pays et des enfants de France » a fait mouche : toute la gauche s’est immédiatement étranglée d’indignation… et son rival François Fillon en est resté muet de stupéfaction !

La droite dans la rue ! En voilà une idée ! Une idée saugrenue pour certains, jugée peu convenable par les plus bourgeois dans les rangs UMP… et carrément odieuse par la gauche qui voit là un véritable hold-up sur ses traditions.

Car pour la gauche et ses ténors, elle seule est habilitée à occuper les rues pour brailler… Voilà maintenant plus de six décennies qu’elle s’est appropriée le monopole du bitume et c’est au moment où elle contrôle la totalité des institutions politiques, qu’elle a réalisé le Grand Chelem des victoires électorales, qu’un malapris lui dispute son terrain de revendications habituels.

Ceux qui ont quelques connaissances historiques savent qu’avant la dernière guerre mondiale, la rue était loin d’appartenir à la gauche… De l’Action française aux Croix-de-Feu, puis au Parti social français du colonel de La Roque, en passant par de multiples autres formations plus ou moins importantes, mais plus nationales que socialistes, c’était à celui qui tiendrait le pavé le plus haut… Et le 6 février 1934, il s’en est fallu d’un pont que les députés faillis soient « pendus à la lanterne »… D’un pont et d’un chef !

Mais ce n’est sans doute pas à cette époque-là que songe Jean-François Copé. Ses connaissances historiques de la France ne vont pas s’y loin. Lui se contente de songer au défilé de 1984 contre le projet de loi Savary, à Versailles, où un million de personnes avaient manifesté pour la défense de l’école libre. Le projet de loi visant à la création d’un grand service public de l’éducation, projeté par Alain Savary, alors ministre de l’Éducation nationale, fut alors retiré par François Mitterrand. La rue avait fait reculer le Pouvoir. 30 ans après, la gauche en fait encore des cauchemars.

On imagine donc la terreur des caciques à la rose sous le nez desquels le responsable de l’UMP agite le spectre de manifestations possibles pour contrecarrer les projets de lois accordant le droit de vote aux immigrés ou le mariage des couples homosexuels et leurs droits à l’adoption d’enfants.

Il est facile de brandir des sondages affirmant qu’une majorité de plus en plus grande de Français est favorable à ces deux mesures… Mais sans doute serait-il plus difficile d’ignorer des centaines de milliers de Françaises et de Français qui battraient le pavé pour affirmer leur opposition à de tels obsessions spécifiques d’une France d’en haut sortie de l’ENA ou des rangs trotskystes…

Imaginons une manifestation contre le droit de vote des immigrés au premier rang de laquelle défileraient les ex-salariés d’Hermès-Métal, de Carrefour, de Viveo, de PSA, de Cofinoga, de la sidérurgie lorraine, etc., etc.

Et une autre contre le mariage et l’adoption accordés aux couples homosexuels dans laquelle se côtoyeraient catholiques, musulmans et juifs, tous unis, pour un jour et une cause, tous choqués pareillement en leur âme et conscience face à une réforme qui bouleversera la structure familiale, fera disparaître les notions de père et mère du Code civil et engagera l’avenir de milliers d’enfants…

En mai 68, c’était sous les pavés, la plage… et désormais, sur le bitume, si c’était le peuple ? Chiche !

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mercredi, 17 octobre 2012

Fume, c’est du Peillon...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

François Hollande et Jean-Marc d’Ayrault ont-ils à craindre l’opposition avec un ministre comme Vincent Peillon ? Pas vraiment !

Sacré Peillon ! Prôner la dépénalisation du cannabis alors qu’une élue écologiste adjointe au maire socialiste du XIIIe arrondissement de Paris est mise en examen pour blanchiment d’argent de la drogue, il fallait oser ! Mais un ministre socialiste, ça ose tout… et c’est même à cela qu’on les reconnait, disent leurs détracteurs.

Ah ! La gaffe ! La boulette ! Le loupé ! On pourrait même qualifier ça de bavure gouvernementale, rien de moins !… Et pourquoi pas de sabotage pendant qu’on y est, hein ?

D’un ou une élu(e) d’EELV (Europe-Écologie Les Verts), cela n’aurait pas surpris, c’est dans leur programme, pour certains dans leurs gênes, et pour la plupart dans leurs cervelles… Mais d’un Ministre de l’Éducation nationale, tout de même, ça interpelle !

Depuis sa déclaration intempestive, Vincent Peillon s’est bien sûr fait remonter les bretelles par son patron de Matignon qui a sèchement rappelé que « lorsqu’ils (les ministres) sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d’autre. »

On peut tout de même se demander si l’ancien porte-parole de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007, est vraiment un âne de compétition… ou s’il n’a pas sciemment provoqué le scandale. Soit sur ordre, soit par ambition personnelle.

Sur ordre de l’Élysée et/ou de Matignon, accusé(s) de mollesse, d’immobilisme et d’incompétence et dont l’image s’effondre si rapidement dans l’Opinion publique depuis six mois… La fermeté avec laquelle François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont réagi peut leur laisser espérer récupérer quelques sympathies perdues. Il n’y a pas de petits profits… Mission réussie ? Peut-être, même si le gain restera éphémère, probablement.

Ou alors Vincent Peillon n’aura commis cette déclaration hallucinogène que par simple ambition personnelle. Pour exister tout simplement. Reprendre à son collègue Manuels Valls quelques centimètres carrés d’espace médiatique et occuper trois/quatre jours durant la une des médias. But atteint ? Oui, à l’évidence, même si gain éphémère, là aussi…

Les « coups médiatiques » semblent désormais les seules obsessions des professionnels de la politique… Et on assiste, chaque fois un peu plus ébahi, à une course effrénée de celle ou de celui qui fera la déclaration la plus insolite, la plus imprévue, la plus iconoclaste ou la plus scandaleuse pour attirer sur soi le feu des projecteurs, occuper le devant de la scène, faire le « buz » sur internet…

Derrière le pétard hallucinogène, la pétarade médiatique ? Fume, c’est du Peillon…

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jeudi, 11 octobre 2012

Dangerosité extrême d’une douzaine de mal rasés...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

Les dangereux djihadistes français ne se contentent pas seulement de chiper les pains au chocolat des chères têtes blondes ou non de l’hexagone. La preuve, cette semaine, par le démantèlement d’une redoutable cellule islamiste en Seine-et-Marne.

Le changement, ça devait être maintenant, selon le slogan de campagne électorale du candidat François Hollande. Force est de constater qu’au niveau de la mise en scène médiatico-policière, la Hollandie ne se différencie guère de la Sarkozie.

« Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d’une dangerosité extrême », a martelé le procureur de la République de Paris, François Molins. Dont acte. On allait donc en apprendre des vertes et des pas mûres sur les projets des barbus fous du 77…

Ce matin, une partie des interpellés a déjà été relâchée, tandis que les gardes à vue d’une douzaine d’autres sont prolongées. Fort bien. Et fort utile, probablement, pour confirmer la « dangerosité extrême » de la bande… si bien organisée qu’elle est désormais sous les verrous – ouf ! on respire ! – après être passée à l’acte.

L’acte ? Au fait, oui, les dangereux extrémistes sont bel et bien déjà passés à l’acte, puisque toute cette opération de mise hors d’état de nuire a été déclenchée après un attentat à la grenade contre une épicerie juive le 19 septembre à Sarcelles (Val-d’Oise)… qui a fait un blessé.

Tout commentaire ironique sur la « dangerosité » de la cellule islamiste serait parfaitement déplacé après un tel exploit, on en conviendra, d’autant, apprend-on, qu’« à ce stade (de l’enquête), si deux des organisateurs présumés de l’attentat de Sarcelles semblent sous les verrous, il n’est pas établi que les deux auteurs eux-mêmes – ceux qui ont lancé la grenade défensive de fabrication yougoslave dans l’épicerie – aient été arrêtés et se trouvent aux mains de la justice » (source Reuters).

Certes, « un treizième suspect, chef de file présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, a été tué samedi par les policiers venus l’arrêter dans un appartement de Strasbourg et sur lesquels il avait vidé le barillet d’un revolver 357 Magnum »…

Et puis ? Et puis, c’est tout… Enfin presque, puisqu’on a retrouvé chez quatre des gardés-à-vue outre des testaments et les adresses de deux ou trois lieux symboliques juifs que l’on peut se procurer dans le premier annuaire venu… Effrayant, n’est-ce pas ?

De plus, toujours à ce stade des opérations, « ont été découverts, outre un fusil à pompe et une arme de poing, des sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre, du salpêtre, des récipients type Cocotte-Minute et des ampoules de phare » a indiqué encore François Molins pour justifier la prolongation des gardes à vue.

Que ces jeunes gens ne soient pas des gendres idéaux, des démocrates modèles, des propagandistes de paix et d’amour, on veut bien le croire. Qu’ils se situent franchement entre « racailles de banlieue » et « illuminés d’Allah », on peut sans doute le dire… Qu’ils soient d’une « dangerosité extrême » pour la sécurité intérieure, on a déjà plus de peine à le croire. Du moins pas plus dangereux que n’importe quelle bande de délinquants. Islamistes ou non.

Nul doute désormais que la plupart, sinon la douzaine entière, de ces apprentis Fous d’Allah ne passent quelques mois sous les verrous pour association de malfaiteurs, c’est plus que certains, sauf si quelques vices de procédure ne l’empêchaient… ou si un juge quelque peu inconscient considérait que leur dossier était davantage rempli de présomptions que de preuves à charge.

Toute ce brouhaha savamment orchestré autour du démantèlement d’une « dangereuse cellule islamiste » –dont le plus grand exploit aura été le jet d’une grenade défensive dans une épicerie, laissant malencontreusement pour son auteur, Jérémie Sydney, ses empreintes ADN sur un fragment – aura été utile à la propagande gouvernementale, c’est le principal.

Il fut une époque où, chaque année, les médias en manque cruel d’actualitées palpitantes, découvraient un réseau de nostalgiques nazis prêts à ressuciter le IIIe Reich ou, pour les plus audacieux, à fonder le IVe…

L’épouvantail nazi étant un peu passé de mode, on l’admettra, l’épouvantail djihadiste est certes plus crédible… et les gouvernements, de droite comme de gauche, ont magnifiquement appris la recette.

Pendant qu’on distraie le citoyen avec « la dangerosité extrême » d’une douzaine de racailles mal rasés, on ne parle pas de « la faillite extrême » de notre économie.

Pourquoi pas !

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jeudi, 04 octobre 2012

Quand ça fait mal au tabou...

Randa Philippe août 2010 Portrait.jpgLa chronique

de Philippe Randa

S’il y quelqu’un qui a mis les pieds dans le tabou, cette semaine, c’est bien monsieur Afflelou. Alain Afflelou, opticien de profession et « fou » assumé, comme le martèle ses spots publicitaires. En tout cas, un professionnel qui n’hésite pas à s’attaquer à un tabou ô combien ! quasi-religieux : la sacro-sainte sécurité sociale à la française. Cette prestation de droit citoyen pour l’immense majorité des Français, et même de droit divin pour certains.

Une déesse, en tout cas, dont il ne fait jamais bon pointer les vices… Car la sécurité sociale est à l’image, en France, d’un 11e Commandement : tu ne paieras pas tes médicaments et tu en consommeras plus, toujours plus et ce ne sera jamais assez… Qui paiera ? L’État, bien sûr… et tant pis si l’État, c’est le citoyen, comme des esprits chagrins n’hésitent pas, avec insolence, à le faire remarquer.

Alors quand Alain Afflelou affirme que « Mal voir, ce n’est pas une maladie » et que le système de la Sécurité sociale incite avant tout à consommer et surtout à surconsommer plus cher que nécessaire, ça fait incontestablement mal au tabou.

« À partir du moment où on vous dit que vous avez droit à 300 euros pour acheter une paire de lunettes, vous achetez une paire de lunettes à 300 euros, constate-t-il, comme tout le monde fait ça, les mutuelles, les assurances augmentent ! »

Et comme si cela ne suffisait pas, il n’hésite pas à décocher un autre argument qui fait tout aussi mal : « La France est, avec je crois la Grèce, le dernier pays d’Europe et du monde occidental à rembourser les lunettes. »(1)

Comparer les Français et les Grecs, en ces temps de faillite hellénique et de crise économique persistante, quel manque de tact, n’est-ce pas ?

De son côté, Étienne Caniard, président de la Mutualité française, rétorque que : « C’est exactement l’inverse ! Ce sont les opticiens qui disent : “Combien vous rembourse votre mutuelle ?” et qui vont au maximum. »(2)

L’opticien et le président de la Mutualité française sont-ils en contradiction ? On ne voit pas en quoi… Ils ne font que souligner, l’un et l’autre, les dérapages d’un système dont tout le monde use et abuse… sans même le réaliser et sans même s’apercevoir qu’au final, c’est immanquablement le cochon de contribuables qui finit par assumer ses propres excès tout autant que ceux de son voisin !

On ne peut donc que saluer la « folle » déclaration d’Alain Afflelou, qu’elle soit simplement motivée par de simples considérations d’intérêts publicitaires ou par un sincère écœurement d’un système devenu dément…

Il est fou, Afflelou ? Pas davantage que la gabegie sociale, en tout cas…

Notes

(1) Entretien avec l’AFP.

(2) Cité par Libération, 3 octobre 2012.

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vendredi, 28 septembre 2012

Par-delà le Copé-coller, le Bien est fait

Randa Philippe ao-t 2010 Portrait.jpgLa chronique de Philippe Randa

Il est toujours surprenant de constater les contradictions de la République française. Elle s’honore en effet à tout bout de champ d’être le pays autoproclamé des droits-de-l’homme, droits en question que le monde entier est sensé nous envier. Pourtant, on y dénonce quasiment chaque jour un tabou dont il conviendrait de ne pas parler, de ne surtout pas parler, au risque d’être brocardé comme un dangereux extrémiste…

Dernier en date, celui du « racisme anti-blanc » agité par Jean-François Copé, candidat à la direction de l’UMP, le premier parti d’opposition, celui-là même de l’ancien président Sarkozy…

Si le Front national ironise en constatant que le candidat Copé a mis quelques décennies à découvrir ce que lui-même dénonce depuis toujours, la quasi totalité de la classe politique hurle au « racolage électoral » auquel il se livrerait avec une rare inconscience. Ou un rare cynisme. L’un empêche-t-il l’autre, d’ailleurs ?

Ne doutons pas que le candidat Copé n’ait osé mettre les pieds dans le plat du politiquement correct qu’en raison de basses intentions politiciennes : en retard dans les sondages sur le si sémillant François Fillon, son rival à la présidence de l’UMP, il se devait de faire du « buzz », comme l’on dit désormais – soit du « raffût » comme on disait avant – pour se faire remarquer et ainsi espérer rattraper son retard.

Gageons que sitôt élu s’il parvient à ses fins, le président Copé n’aura de cesse de faire oublier une telle déclaration qui n’aura plus son utilité, copiant ainsi à la perfection les effets d’annonce sans lendemain de son maître-prédécesseur à la tête de l’UMP… et accessoirement à celle de la République française, dont c’est bien évidemment là l’obsession copéïenne, et pas seulement en se rasant le matin.

Au-delà de ses tristes ébats de politicaillerie, reste le tabou en lui-même… qui n’en est plus un, puisqu’exposé désormais en place publique. La dénonciation ou la négation de son existence revient à légitimer sa réalité, qui peut encore affirmer le contraire ?

Sans doute, le Copé-coller – tel que Marine Le Pen a ironisé sur les propos de l’intéressé qui reprend son vocabulaire – va-t-il faire prendre conscience à nombre de Français, comme dans le fameux Conte d’Andersen Les Habits neufs de l’empereur, que les « Blancs », c’est-à-dire dans le langage commun les « Français d’origine européenne » ne sont pas les seuls « racistes », mais que des Français (ou en voie l’être) d’origine africaine, maghrébine ou asiatique pourraient nourrir des sentiments peu droits-de-l’hommesque envers les « sous-chiens », comme les définit si élégamment Houria Bouteldja, militante politique franco-algérienne et porte-parole du parti des Indigènes de la République (PIR).

La classe politique peut donc quasi-unanimement aboyer contre l’un de ses éminents représentants en mal de notoriété, par-delà le « Copé-collé », le Bien est fait…

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jeudi, 07 juin 2012

Quand l’herbe à neuneu fait planer la politique...

ttt.jpgLa chronique de

Philippe Randa

 

Que la dépénalisation du cannabis soit la grande préoccupation des Français ces temps-ci, on a du mal à le croire. C’est pourtant le « scandale politique » de ces deux derniers jours, depuis que Cécile Duflot a plaidé mardi pour une telle réforme.

 

Si on ne voit pas très bien le rapport avec ses toutes nouvelles fonctions de Ministre du logement, on lui reconnaîtra toutefois une remarquable persistance sur un sujet qu’elle et les siens, membres et partisans d’Europe Écologie-Les Verts dont elle est la secrétaire nationale, défendent depuis toujours. Une obsession, chez ces gens-là, tout aussi forte que la sortie du nucléaire. Après la génération passée du « Peace and love », c’est la génération future du « gros pull en laine et défonce pour tous ».  Rien que du bonheur !

 

Évidemment, sa déclaration a mis en émoi le landernau médiatique et politique. Avec une majorité de réprobation, même de la part de certains qui sont ou seraient en accord avec elle. Mais ce n’était pas le moment et c’est sans la moindre honte qu’ils l’assurent tous haut et fort.

 

C’est que nous sommes en période électorale, à trois jours du premier tour d’élections législatives. Cela pose, on s’en doute, un problème certain à tous ceux qui concourent dans les circonscriptions françaises au nom d’une future majorité présidentielle. Car, évidemment, L’UMP s’est immédiatement empressée de rebondir sur la déclaration de la Ministre écologiste pour fustiger le laxisme présumée de la gauche sur la question.

 

Alors, les ténors socialistes tentent tant bien que mal d’éteindre l’incendie allumée par leur alliée… De François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon qu’on dit très influent à l’Élysée – « Disons que ce n’est pas le moment, elle l’a fait à titre de secrétaire nationale » – à Claude Bartolone, député et président socialiste du conseil général de Seine-Saint-Denis qui a qualifié sur France Info - d’« erreur de jeunesse gouvernementale » ses déclarations, en passant par le chef du gouvernement qui a déclaré le jour même : « Le gouvernement n’a rien dit sur ce sujet. »

 

Courage, fuyons.

 

Quoi que l’on pense du sujet, on se doute que la question de la légalisation de « l’herbe à neuneu » tombe d’autant plus mal en ces temps où, après avoir chassé les fumeurs de tabac de l’intérieur de tous les lieux publics, on menace de les interdire de terrasse de café ou de restaurant, voire même, pour les plus enragés des talibans de l’hygiénisme, de prohiber totalement en ville leur abominable habitude tabagique.

Il serait donc pour le moins fort de tabac – sans jeu de mot – qu’on permette alors aux zombis de la défonce de s’ébattre sans vergogne sous leur nez.

 

À moins encore que ce ne soit une idée, pas plus sotte qu’une autre, finalement, pour remplir les caisses de l’État… Gageons que les fumeurs de cannabis, encouragés par la légalisation du cannabis, n’hésitent guère à se rouler un pétard en place publique… Nul doute que la répression policière ne s’abatte sur eux avec la même hargne que sur les fumeurs de tabac… Rappelons que la consommation de stupéfiants est déjà tout autant réprimée que l’ivresse chez les automobilistes.

 

Si le prix de la barette devait chuter avec sa légalisation, nul doute que sa consommation, elle, ne devienne rapidement un luxe hors de prix.

 

Bienvenu alors, à tous les neuneus, chez les cochons de payeurs !

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mercredi, 23 mai 2012

Ces éternels artistes prêts à culturer…

ttt.jpgLa chronique de Philippe Randa

publiée dans le n°27 de la revue

Synthèse nationale cliquez ici

 

« Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite » : en voilà un beau slogan. Incontestablement, ça fait bien ! Bravo à Roland Hélie, directeur de la revue Synthèse nationale de l’avoir trouvé. Et même de l’avoir mis en titre du dernier numéro de son édition papier(1). On ne parle pas assez de la culture, surtout en cette période électorale… D’ailleurs, même le candidat-président Nicolas Sarkozy s’en était plaint lors d’un récent passage sur Canal Plus. C’est dire !


Oui, vraiment, c’est un beau slogan, mais au risque de chagriner ce cher Roland Hélie (*), comme tous les slogans, il ne veut strictement rien dire. Car un slogan, c’est le premier qui le trouve qui gagne… le droit à une simple reconnaissance spirituelle.

Ce qui n’est pas rien, certes, mais ne fait guère avancer le débat.

Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite, c’est un peu comme le slogan de l’association Égalité et Réconciliation préconisant « l’union de la gauche du travail et de la droite des valeurs » : ça sonne bien, ça sonne même haut et fort, ça fait son petit effet, mais c’est tout.

Car si l’on prend ces deux slogans à la lettre, cela signifierait qu’il n’y aurait pas de « prêt à penser » à droite, ni de culture à gauche… Tout comme la gauche n’aurait pas de valeurs, tandis que la droite serait étrangère au monde du travail.

Reconnaissons donc aux auteurs de slogans une indubitable maîtrise de la langue française, ce qui n’est pas donné à tout le monde, remercions-les de leurs bons mots, et remarquons plutôt que les différents domaines de la culture, puisque tel est le sujet du (trop) court dossier de Synthèse nationale, ont été indifféremment d’un bord politique ou d’un autre au gré des époques… ou de certaines personnalités fortes qui n’hésitèrent pas à utiliser leurs dons naturels, leurs talents ou leur notoriété pour servir des causes qu’elles jugeaient nobles, voire éventuellement leur propres causes, pour ne pas dire leurs seuls intérêts.

Les exemples abondent d’impostures politico-culturelles, tel le célèbre tableau de Picasso sur les bombardements de la ville de Guernica durant la guerre civile espagnole… « L’opportunisme n’épargne pas plus les artistes que le vulgaire. On sait que Pablo Picasso peignait une scène tauromachique lorsqu’il apprit le bombardement du centre ville de Guernica par 7 avions de la Légion Condor ; il changea le titre de son tableau et, depuis, les critiques d’art ont trouvé des dizaines de justifications symboliques, métaphysiques et psychanalytiques à la présence d’un taureau dans cette composition », nous apprend ainsi l’historien Bernard Plouvier.(2)

On imagine cette supercherie dénonçant à jamais la barbarie anglaise après le bombardement de Dresde en 1945 si le IIIe Reich avait gagné la guerre ? Impossible ? Laissons encore Bernard Plouvier nous apprendre qu’« un peintre allemand a toutefois battu le cubiste dans la supercherie : F. Radziwill, nazi à l’époque, peint en 1934 une toile qu’il intitule Révolution, glorifiant les héros du Parti assassinés par les Rouges durant la période de lutte pour le pouvoir. En 1947, il la rebaptise Démons et cette toile devient garante de son anti-nazisme de toujours ! »

Ah ! les braves gens !

Doit-on alors chercher à tout prix à savoir si une œuvre ou un artiste est « de gauche » ou « de droite », tel l’exercice auquel se sont livrés Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier. Dans leur livre Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ?, « ils sont allés interroger les stars de la culture populaire pour dénicher leur penchant politique. Dans cette plongée inédite, la relecture de nos héros est permanente ! Il en est de même pour les grands événements populaires (Roland Garros, le Tour de France) et les marques les plus connues. »(3)

C’est véritablement une obsession actuelle particulièrement insupportable que de vouloir à tout prix qu’un artiste soit forcément « de droite » ou « de gauche » et surtout de le faire savoir haut et fort… Des années durant, les sévères gardes-chiourmes du politiquement correct se sont ainsi acharnés à prouver que l’art, sous quelque forme qu’il soit, ne pouvait, forcément, qu’être le monopole d’artistes « de gauche » et l’évidence était telle qu’en conséquence leur devoir était de dénoncer ceux qui ne le reconnaîtraient pas… CQFD !

Ainsi, cette émission de télévision des années 80/90 du siècle dernier dont j’ai oublié le nom où était invité Frédéric Dard, l’auteur des célèbres aventures du Commissaire San-Antonio… Le journaliste l’interrogea brusquement sur ce que lui inspiraient les bons résultats électoraux du Front national et de son leader Jean-Marie Le Pen… À l’évidence, le romancier n’avait guère envie d’émettre quelques commentaires que ce soit, dans un sens ou dans un autre et le dit… Le journaliste ne s’en laissa pas compter et insista. Lourdement. Insista encore et encore jusqu’à temps que Frédéric Dard marmonne que « oui, bien sûr, cela rappellait des heures sombres de l’Histoire… »

Le journaliste, satisfait, accepta seulement ensuite de passer à un autre sujet.

Ainsi donc, ce jour-là, Frédéric Dard rejoignit, à l’évidence sans envie particulière, le troupeau des anti-fascistes de plateaux, sous le sévère contrôle d’un brigadiste de la police de la pensée.

Au-delà de ces exemples « historiques » prouvant que vouloir politiser la culture à tout prix est généralement une imposture et rien d’autre, rappelons également que vouloir imposer les termes de « gauche » ou de « droite » à la culture est d’autant plus délicat depuis ces premières années du XXIe siècle…

La très grande majorité des artistes se produisaient à la Fête de l’Huma pour la seule raison de cachets fort alléchants durant le dernier quart du XXe siècle… De même, dans la même période, les candidat(e)s socialistes ou communistes n’aimaient rien tant que plastronner avec des comités de soutien à rallonge où figurait un nombre impressionnant de chanteurs et de comédiens… Si François Mitterrand se fit effectivement élire et ré-élire à la Présidence de la République, les saltimbanques ne furent pas d’un très grand secours pour les candidats Jospin (en 1995 et en 2002) et Royal (en 2007)… De même pour interdire à Jean-Marie Le Pen d’accéder au second tour de l’élection en avril 2002 : lui, pourtant, ne bénéficiait pas d’un nombre significatif d’artistes pour le soutenir (euphémisme !) ; ni même pour empêcher Nicolas Sarkozy de l’emporter en 2007 !

En 2012, alors que le candidat-président sortant Sarkozy n’était plus en peine de comédiens ou de chanteurs renommés pour vanter ses immenses qualités, ceux-ci ne lui ont pas non plus permis de se faire réélire.

« Le prêt à penser est de gauche, la culture est de droite » ? Non, décidément, non ! Pas plus qu’hier qu’aujourd’hui et encore moins que demain… En revanche, que nombre d’artistes soient « prêts à culturer » sans vergogne là où la gamelle des subventions sera la plus remplie, soit celle vers laquelle le vent de l’histoire les pousse, oui, c’est une évidence rarement démentie…

(*) NDLR : chacun appréciera au passage la liberté d’expression accordée aux collaborateurs de la revue Synthèse nationale, et, comme chacun sait, il en faut plus que cela pour me chagriner... surtout de la part de mon viel Ami Philippe Randa. RH


Notes

(1) Cette chronique de Philippe Randa a été une contribution au dossier de la revue Synthèse nationale, publiée début mai 2012 sous la rubrique « droit à la dissidence ». Voir également le site lié à cette revue cliquez là.
(2) Hitler, Une biographie médicale et politique (tome 3 : Les Triomphes des années de paix), Éditions Dualpha, 2008.

(3) Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ? Éditions de l’Opportun, 2012.

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mardi, 08 mai 2012

Les procureurs de comptoirs...

ttt.jpgLa Chronique de Philippe Randa

Ainsi donc, c’est la fin du Monde. En tout cas du Monde de la Droite parlementaire à l’Élysée. Mais pour certains, c’est la même chose… Ainsi a-t-on vu, entendu ou reçu via internet ces derniers jours un nombre impressionnant d’appels à « faire barrage à Hollande », émanant tout aussi bien de personnes appelant à voter coûte que coûte pour Nicolas Sarkozy, menaçant, méprisant et insultant ceux qui choisiraient l’abstention ou le vote blanc, telle la première Marine Le Pen venue… et vouant aux gémonies ceux qui voteraient « contre » Nicolas Sarkozy, que ce soit par vengeance ou par tactique, l’une et l’autre tout aussi politique… que de personnes affublant le nouveau président, non pas de tous les noms d’oiseaux de la création, mais (entre autre) d’une célèbre pâtisserie, oubliant que tous les gourmands de 7 à 77 ans l’apprécient à juste titre et que ce n’était sans doute pas le meilleur moyen de faire barrage aux hordes mélenchono-hollandaises qui prirent d’un assaut somme toute fort mesuré les urnes de cette élection présidentielle. Il est connu que ce n’est jamais en période électorale que l’adage « il faut raison garder » est le plus appliqué, la preuve en est une fois encore.

Exit donc Nicolas Sarkozy qui n’aura pas réussi le pari d’être réélu… Le résultat 51,62 % pour son rival et 48,38 % pour lui est toutefois nettement plus serré qu’on ne l’avait prévu. À tel point qu’on peut légitimement penser que bien des choses, ces derniers mois, auraient pû inverser un tel résultat.

En ce jour où tous les commentateurs s’interrogent sur l’avenir de la France durant le quinquennat à venir, nul ne semble tout de même rappeler quelques « incidences » qui ont probablement été déterminantes dans le résultat final de ce scrutin.

Tout d’abord, l’élimination de Dominique Strauss-Kahn pour causes de dérives ancillaires contrariées… Le Parti socialiste, à l’époque, le voulait pour porter ses couleurs. Il n’est pas certain que cela aurait été le meilleur choix, au-delà des révélations ou non de ses frasques sexuelles.

Nicolas Sarkozy aurait peut-être affronté plus aisément un tel Grand manitou de la Finance internationale qui aurait été un « adversaire de connaissance » davantage à sa portée.

Un François Hollande au « charisme d’oursin », bien plus « normal » que lui – à tel point que l’élu de Corrèze n’avait pas manqué de s’en vanter –, labourant les sillons électoraux de la France avec la tranquille persévérance d’un cheval de labour, s’est avéré être bien plus dangereux. On l’a vu durant le débat d’entre-deux-tours : nombreux furent ceux qui s’attendaient à une mise à mort rapide et sans bavure, un effondrement annoncé de l’insignifiant socialiste… et qui en restèrent frustrés : les attaques du candidat sortant n’entamèrent en rien l’impassible posture du successeur de François Mitterrand en qui un nombre encore plus grand de spectateurs reconnurent une « force tranquille » dont ils gardaient la nostalgie.

Mais ce ne fut pas la seule incidence… Car il y a des « accidents politiques » comme il y a des « accidents industriels ». Telle s’avéra être la candidature d’Eva Joly. N’importe quel autre candidat(e) présenté(e) par le courant écologiste aurait pu faire sans trop de mal et au pire d’une campagne qui aurait été considérée comme un échec, 3 à 4 % de plus que les 2 qu’a péniblement réunis l’ex-talibane franco-norvégienne de nos tribunaux.

Ce qui aurait empêché François Hollande d’être en tête au Premier tour et l’aurait ainsi privé d’un avantage psychologique certain auprès des indécis dont beaucoup n’aiment rien tant que d’être certains de voter pour le vainqueur final afin de s’en glorifier auprès de leurs proches les jours suivants.

Et un score écologiste plus élevé n’aurait pas été non plus sans conséquence sur ceux de Jean-Luc Mélenchon et de François Bayrou. Le premier n’aurait alors sans doute pas franchi la barre des 10 %, le second aurait reculé plus dangereusement encore en direction de celle des 5 %, si tant est que la place de l’un et de l’autre n’en eut pas été inversée.

On ne refait évidemment pas l’Histoire et celle de cette élection présidentielle est désormais écrite. Considérer qu’elle aurait pu être somme toute bien différente n’a qu’une utilité : rappeler à tous les « procureurs de comptoirs » qu’il est souvent vain de chercher à passer leur colère, à calmer leur aigreur, à déverser leur bile ou à donner de furieuses leçons à « deux balles » en désignant tel bouc émissaire ou tel autre.

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vendredi, 27 avril 2012

Oser Sarkozy ou Hollande...

Randa 2011.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

L’entre-deux tours de l’élection présidentielle française de 2012 a au moins un point commun avec le premier : aucun sujet d’importance n’est évoqué, seulement celui dont tout un chacun mesurera la pertinence, à savoir conclure ou non pour l’UMP à l’avenir des alliances avec le Front national… Toute la gauche se mobilise comme à l’accoutumé pour hisser haut le vieil épouvantail du fascisme à combattre dont elle s’auto-persuade du retour depuis un demi-siècle… et les ténors de la droite parlementaire, unanime à rejeter la moindre entente avec les dirigeants frontistes, de confirmer, un peu façon méthode Coué, qu’ils ne feront jamais (ô grand jamais !) d’alliance avec ce parti tant honni de la bien-pensance citoyenne… tout en se demandant bien comment récupérer à leur avantage les électeurs de celui-ci, toujours aussi nombreux… Comme disait Jean Cocteau : « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où aller trop loin. »

 

Le plus hilarant, parce qu’il faut bien rire de tout et puisque c’est le propre de l’homme, est d’entendre les uns comme les autres se retrancher derrière leur haute conception de la « moralité » pour refuser toute légitimité républicaine à Marine Le Pen tout autant qu’aux autres dirigeants de son mouvement…

 

Une conception tout de même bien particulière pour une classe politique qui, pour une partie d’entre elle, s’apprêtait voilà un an à présenter sans la moindre vergogne Dominique Strauss-Kahn à la Fonction Suprême, ce qui aurait, on le sait maintenant, transformé le Palais de l’Élysée en Palais des mille et une nuits très chaudes… et pour l’autre partie d’entre elle, de compter parmi ses dirigeants et notamment le prétendant à sa propre succession présidentielle, des gens compromis dans des scandales financiers à répétition, pour les uns celui de la fortune Bettencourt, pour d’autres l’argent sale des ventes d’armes et son aboutissement sanglant dans l’attentat de Karachi qui coûta la vie à onze de nos compatriotes, le 8 mai 2002… On en passe pour les uns comme pour les autres sur tant et tant d’autres compromissions, prévarications, mensonges, captations, abus de biens publics et autres crapuleries qui éclaboussent toute la classe politique française aux Affaires depuis plus de quarante ans…

 

Que cette classe politique-là se targue d’être le parangon de la légitimité républicaine, de l’honnêteté citoyenne et la défenderesse de nos si chères libertés – si chères, d’ailleurs, qu’elles en deviennent de plus en plus hors de prix ! – est décidément cocasse.

 

Toutefois, et contrairement aux pronostics des instituts de sondage, les Français se sont assez massivement déplacés pour aller voter… et pour qualifier justement les deux prétendants de cette classe politique. Une fois de plus ! Alors, pourquoi attendre que tout change pour que rien ne change ?

 

Les supporters de messieurs Hollande ou Sarkozy qui, sincèrement, s’enthousiasment ou se désespérent à l’idée que l’un ou l’autre l’emporte dans une dizaine de jours, sont touchants. Oui, réellement ! Leurs certitudes les portent avec une telle audace que c’est à elle, paraît-il, qu’on ne manque jamais de les reconnaître…

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jeudi, 12 avril 2012

Mélenchon, boute-en-train de la politique...

Randa 2011.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

Constater que cette campagne présidentielle est la plus ennuyeuse de toutes celles qu’ont eu à subir les Français n’est guère une révélation…

 

Quel que soit son résultat final, Jean-Luc Mélenchon en aura été le candidat qui a percé et grimpé, grimpé, grimpé inexorablement. Dans les sondages tout au moins. Comme avant lui Jean-Pierre Chevènement (2002) ou François Bayrou (2007)… ou encore Marine Le Pen au début de cette campagne-ci, lorsque certains sondeurs l’avait catapultée – peu de temps, certes – en tête au Premier tour…

 

Qu’importe si, une fois de plus, le score final n’est pas celui annoncé… Les sondages sont passés maîtres pour faire oublier leurs mauvaises prédictions par de nouvelles, toujours plus surprenantes… Parfois même, réelles.

On peut toutefois s’interroger sur l’empathie dont Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la part des medias…

 

Certains y décèlent une manipulation de la droite parlementaire, favorisant l’émergence d’une force politique dont les surenchères permanentes diviseraient durablement l’électorat de gauche, empêchant ainsi le Parti socialiste de revenir « aux Affaires », dans le même temps qu’elle concurrencerait, par son populisme, celui du Front national. Pourquoi pas !

 

Une autre explication est peut-être plus bassement mercantile : celui de medias devant susciter coûte que coûte, quotidiennement, un intérêt pour une campagne électorale dont les protagonistes assurent depuis des mois un spectacle affligeant.

 

De l’effondrement électoral annoncé de la candidate écologiste Eva Joly, à la brusque montée et au recul tout aussi brutal de François Bayrou aux figurants que sont Nathalie Artaud, Philippe Poutou, ou Nicolas Dupont-Aignan en passant par l’OVNI Jacques Cheminade, les journalistes n’ont effectivement rien de palpitant à se mettre sous les touches de leur clavier d’ordinateur…

 

Et pas davantage avec les deux candidats en tête des sondages, soit Nicolas Sarkozy, Président sortant, et François Hollande, vainqueur de la primaire socialiste qui peinent l’un comme l’autre à se singulariser… Le premier a lâché que son rival était « nul » – redoutable perspicacité ! – et le second rabâche qu’il doit « être président à la place du Président ». Pourquoi ? Parce que !

 

Cela explique sans doute l’embellie médiatique du candidat du Front de gauche dont les déclarations tonitruantes, ses appels au lynchage des riches, à une quasi-dictature annoncée en cas de victoire ou ses insultes à répétition contre les journalistes, sont chaque fois rapportés avec gourmandise par ceux-là même qu’il fustige.

 

Mélenchon, boute-en-train de la campagne électorale ? Incontestablement.

 

Toutefois, rappelons que ce terme de haras signifie, selon la définition qu’en donne le Dictionnaire de français Littré : « Cheval entier placé au voisinage des femelles à l’effet de les mettre en chaleur et de les disposer à l’accouplement. »

 

Malheureusement, on ne sent pas vraiment que ça vienne tant que ça !

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lundi, 19 mars 2012

Inégalité républicaine et malhonnêteté médiatique...

ttt.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

La campagne pour l’élection présidentielle française 2012 est terminée. Enfin, la première des deux campagnes. Celle que doit remporter tel ou telle candidat(e) pour avoir le droit de concourir. Pour certain(e)s, ce n’est qu’une formalité. Pour d’autres, c’est une épreuve que la plupart ne remportent pas… ou s’épuisent à réussir.

 

Cette première campagne appelle deux remarques.

 

La première, étonnante, est de voir qui, au final, a réuni les 500 parrainages d’élus… et qui ne les a pas réunis.

 

Que Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly aient déposés les leurs – et même bien davantage pour certains, comme s’il s’agissait d’impressionner les adversaires, un peu à la manière des boxeurs qui font jouer leur musculature avantageuse au moment de la pesée en décochant des regards haineux et en laissant fuser, parfois, quelques insultes ou menaces bien sonnées – n’est guère surprenant.

 

Que Marine Le Pen ait peiné à le faire est une habitude pour son mouvement. Qu’elle ait bluffé un peu, beaucoup ou pas du tout, voire que les partis institutionnels l’aient aidée in fine pour éviter l’aberration électorale qu’aurait représenté son élimination, peu importe. La quasi-totalité de la classe politique admet désormais que cette procédure nuit gravellent à la crédibilité de la démocratie française.

 

Mais que la candidate d’un mouvement dont le représentant obtient depuis plus d’un quart de siècle des scores de 14 à 18 %, qui se qualifia même pour le second tour en 2002 et dont les sondages l’ait donnée et la donne toujours susceptible d’arriver première, deuxième ou troisième cette année, soit susceptible d’être empêché de concourir, ne fut pas, cette année, le plus stupéfiant.

 

C’est bien plus encore l’échec de Dominique Galouzeau de Villepin à se présenter aux suffrages des électeurs.

Qu’un ancien Première ministre de la France dont les déclarations publiques n’ont jamais été des plus sulfureuses, dont la réputation ne souffre guère de « casseroles » – si ce n’est une inculpation dans l’affaire Clearstreampour laquelle la Justice a reconnu son innocence – soit empêché de concourir « faute des parrainages requis » et qu’il en ait appelé jusqu’à la dernière seconde à un « miracle républicain », laisse songeur.

 

Car soit l’ex-protégé de Jacques Chirac est un farfelu et on frissonne à l’idée que celui-ci ait pu occuper les fonctions qui ont été siennes à Matignon, soit il a considéré que les parrainages ne seraient pour lui qu’une formalité et son échec prouve qu’il s’agit bel et vient d’un parcours d’obstacles destiné à éliminer des rivaux politiques… ou à les contraindre à rentrer dans le rang, tel le centriste Hervé Morin ou la chrétienne Christine Boutin…

 

Mais cette première campagne présidentielle désormais close appelle à une deuxième remarque qu’étrangement, ou plutôt « à l’évidence », aucun média ne se fait l’écho : que valent les sondages quasi-quotidiens dont les Français ont été abreuvés depuis des mois concernant une élection où l’on ne connaissait même pas les noms de tous les candidats ?

 

Car la présence ou l’absence d’une Marine Le Pen – un temps envisagé, tout de même – celle de l’écologiste Corinne Lepage à laquelle aurait manqué 40 signatures et bien évidemment celle de Dominique de Villepin, changeaient la finalité des scores de la plupart des autres candidats…  tout comme la présence ou l’absence d’un Carl Lang, ancien numéro 2 du Front national, qui affirme n’avoir manqué que d’une cinquantaine de parrainages pour disputer l’épreuve… et de Jean-Marc Governatori, dont beaucoup ont appris par le plus grand des hasards l’existence (entre autre à la lecture du quotidien Le Monde du 16 mars dernier), les velléïtés de candidature au nom d’une Alliance écologiste indépendante (si, si, ça doit exister !) et qui aurait obtenu, lui, 433 signatures…

 

À nouveau, deux hypothèses, soit ces candidats mentent sur le nombre de signatures en leur possession et il serait utile que le Conseil constitutionnel les oblige à prouver leur honnêteté en leur réclamant la preuve de celles-ci… soit la plupart d’entre eux disent la vérité et ont donc une crédibilité suffisante pour que plus de quatre centaines d’élus de la République leur apporte leur caution – à défaut de leur soutien – à se présenter à l’élection présidentielle.

 

Force est donc de constater que ni la démocratie française, ni les médias français, ne sortent véritablement grandis de l’affaire.

 

Mais si l’égalité républicaine et l’honnêteté médiatique étaient véritablement des préoccupations majeures de la vie politique française, cela se saurait. Évidemment.

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lundi, 05 mars 2012

Tsar russe vs démocrates franco-yankees...

imagesCARM1EK3.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

Décidément, les Russes sont terribles. Depuis l’Ivan du même nom, on le savait… Et encore davantage depuis que notre Napoléon Ier d’empereur s’aventura bien imprudemment dans les neiges de Moscou : ses habitants brûlèrent la ville pour l’obliger à faire demi-tour, ce qu’il fit en grandes difficultés, au point d’y briser définitivement la toute puissance de sa Grande Armée…

 

Et puis, quelques décennies plus tard, ce fut les emprunts russes (2,25 milliard de francs couverts pour moitié par la France) que les bolcheviques, sitôt installés à la tête de ce qu’ils rebaptisèrent Union soviétique, s’empressèrent de ne pas payer. Il furent nombreux, alors, nos compatriotes à y laisser leurs économies…

 

Et puis, ce furent plus de six décennies à craindre un déferlement de l’Armée Rouge jusqu’à Brest… Dans l’entre-deux guerres et durant « la dernière », ce fut même une ligne de fracture dans l’opinion : il y a les « fascistes » qui décidèrent d’une croisade contre le bolchevisme pour parer à ce danger… et les « démocrates » qui s’allièrent avec le « petit père des peuples », ce brave Joseph Djougachvili, dit Staline qui n’avait guère le sens de l’humour, dit-on, mais celui de la répression sanglante, de l’exécution massive et de la déportation sibérienne, voire même de l’anti-judaïté à ses heures, même si certains réussissent toujours, de nos jours, à le faire oublier…

 

Enfin ! Finit la crainte d’une guerre avec ces satanés Russes ! Encore que…

 

À lire et à entendre les commentaires sur la réélection (plus de 60 % des suffrages) de Vladimir Poutine, ce week-end, à la présidence de la Fédération de Russie – tel que se nomme désormais le pays de Nicolas Gogol, de Fiodor Dostoïevski ou encore de Léon Tolstoï pour ne citer que quelques-uns parmi les plus célèbres personnages qui peuvent encore avoir la chance d’être connus, sinon reconnus, de nos compatriotes – l’imminence d’une nouvelle apocalypse totalitaire n’échappe pas aux fins observateurs de la vie politique internationale.

 

Rien de nouveau à l’Est, pourtant : depuis son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine est la cible quasi-permanente des médias occidentaux qui n’ont de cesse de dénoncer les dangers qu’il ferait courir non seulement aux braves démocrates de son pays, mais à tous ceux au-delà des frontières de celui-ci.

 

Et de dénoncer en premier lieu son obstination à rester au pouvoir… Président élu et réélu, rappelons qu’il laissa ainsi la place à son premier ministre Dimitri Medvedev qui le nomma aussitôt à sa place avant d’appeler à voter pour que Poutine soit à nouveau réélu cette année à la Présidence. Soit un parfait jeu de chaises musicales.

 

Et alors ? En quoi l’exemple russe diffère-t-il tant que cela de ce qui se déroule dans notre pays depuis que la Sainte Mère Démocratie y règne ?

 

Pour ne citer que des exemples récents, Charles De Gaulle fit tout pour revenir à la tête de la France à la fin des années 50 du siècle dernier sans que cette volonté ne choque qui que ce soit, pas même ses ennemis politiques… Contrairement à un Philippe Pétain, tant honni par les démocrates contemporains, qu’une chambre des députés aux abois alla chercher pour sortir notre pays du gouffre où il avait sombré. Quoi qu’on puisse penser ensuite de l’action de l’État français sous sa direction maréchalienne, il est toujours bon de le rappeler.

 

Plus tard, Valéry Giscard d’Estaing tenta un deuxième septennat, sans succès certes, contrairement à François Mitterrand… Et Jacques Chirac fut élu deux fois de suite également… Comme le veut actuellement notre président sortant Nicolas Sarkozy… Et s’il ne vint jamais à aucun d’eux l’idée de se représenter une troisième – et pourquoi pas quatrième ? – fois à la fonction suprême, ce ne fut, soyons-en certain, qu’en raison de l’âge de leurs artères bien davantage que de la maîtrise de leur ambition personnelle.

 

Quant aux présidents américains, il est de tradition qu’ils tentent tous de se représenter ; seule leur constitution les empêchent de briguer d’autres mandats futurs…

 

Vladimir Poutine n’aura soixante ans qu’en octobre prochain et c’est un sportif accompli qui ne s’en cache pas : à quoi tient l’humilité démocratique, tout de même !

 

Quant à estimer les menaces qu’un néo-tsar comme lui puisse faire peser sur la planète, on ne saurait trop le redouter à l’aune de ses interventions militaires… soit d’avoir réussit à mettre fin à une sanglante guerre civile en Tchétchénie et d’être venu en aide aux Ossètes envahis par l’armée géorgienne. En près de douze année de pouvoir quasi-absolu, on peut difficilement y déceler les prémisses de la Troisième Guerre mondiale…

 

En tout cas, de façon moins évidentes que, dans le même temps, l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Irak par les États-Unis d’Amérique et leurs alliés… et même récemment l’intervention militaire française qui renversa le régime du colonel Khadafi avec lequel nous n’étions même pas en guerre pour offrir ainsi l’État libyen à de chaleureux « démocrates » islamistes.

 

De là à avoir certaines vilaines pensées à se sentir moins en danger de guerre avec un « Tsar » tel que Vladimir Poutine qu’avec des présidents médiatiquement proclamés démocrates, il n’y a pas loin.

 

PS : On lira avec intérêt et quelque étonnement la tribune de Nicolas Bonnal publiée cette semaine sur Francephi.com cliquez ici : « Hitler, “Le Point” et le général De Gaulle »

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jeudi, 23 février 2012

American way of Internet

Philippe Randa 4.jpgLa Chronique

de Philippe Randa

 

Il est difficile aujourd’hui d’échapper à Internet, tous les moins de 80 ans le reconnaîtront… Et encore ! Qui ne connaît pas quelques nonagénaires surfant sur la toile ? À leur rythme ? Même pas ! Au même rythme que les millions d’autres internautes… Tout comme on trouvera bien, de-ci, de-là quelques réfractaires sexa ou septuagénaires pour rester étrangers à ce mode de communication. Souvent par posture. Mais il faut de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ?

 

Pour le faire, sans doute, mais pas pour le gouverner, selon les États-Unis d’Amérique très sourcilleux sur la question.

 

Car les organismes contrôlant la gestion du réseau internet sont actuellement basés chez l’Oncle Sam…

 

« (La) gouvernance est aujourd’hui l’affaire de plusieurs organisations à but non lucratif, essentiellement américaines, mais indépendantes des États-Unis comme l’Icann, l’IETF ou l’Internet Society. Ces instances régulent notamment les noms de domaine, les adresses IP et déterminent les évolutions techniques du réseau », apprend-on à la lecture du Figaro.(1)

 

Cette indépendance, toutefois, laisse sceptique bien des pays qui, parlant davantage de « gouvernance à domination américaine », entendent remettre en cause cette dernière en proposant que les Nations unies récupèrent la gestion du réseau Internet : « La Russie, la Chine, l’Ouzbékistan et le Tajikistan ont déposé, en septembre dernier, une résolution à l’Assemblée générale de l’ONU afin d’instaurer un "code de conduite (cliquez là)” en matière d’échange d’informations dans le monde. Ils estiment que “l’autorité politique pour les problèmes publics liés à Internet est le droit souverain des États” », lit-on encore dans Le Figaro qui rapporte également les inquiétudes de Vladimir Poutine : « Si nous parlons de la démocratisation des relations internationales, je pense qu’il est essentiel qu’il y ait un contrôle mondial sur les échanges d’informations. C’est certainement une priorité dans l’agenda international. »

 

Depuis, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud ont appalé (cliquez ici), eux aussi, en septembre dernier, à la création d’un organisme mondial pour contrôler Internet.

 

Les USA ne l’entendent évidemment pas ainsi, arguant de la menace d’une remise en cause de la « neutralité » de la Toile.

 

Pour Robert McDowell, membre de la Commission fédérale des communications (FCC), « toute tentative d’étendre les pouvoirs intergouvernementaux à Internet devrait être rejetée (…) le transfert de compétences à l’ONU risque de porter atteinte à la liberté d’Internet (…) le fonctionnement actuel “sans entraves”, né d’un consensus multipartite, a accompagné les révoltes des peuples contre des régimes dictatoriaux. »(2)

 

Qu’en termes choisis les choses sont dites… ou avouées, c’est-à-dire qu’Internet a joué un rôle d’importance dans les révolutions arabes de l’an passé, ce que tout à chacun a pu remarquer, mais le terme de “liberté d’Internet” est semble-t-il des plus mal choisi, puisque celle-ci est exclusivement entre les mains de la Première Puissance militaire mondiale… Imagine-t-on un instant qu’un pouvoir, quel qu’il soit, américain ou autre, hésite à utiliser un tel monopole pour servir ses intérêts et les siens seuls, du moins prioritairement ?

 

Car ces fameuses « révoltes des peuples » – en Égypte, Tunisie et Lybie l’année dernière et en Syrie actuellement – ne se sont produites que contre des « régimes dictatoriaux » hostiles aux États-Unis d’Amérique.(3)

 

On attend encore d’identiques « révoltes des peuples » contre les régimes « hautement démocratiques » dont Washington a initié les systèmes de défense : soit aux Émirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et encore au Bahreïn où un chantier, qui prévoit le doublement de la taille d’une base navale, a commencé en 2010(4)… Sans parler de l’Arabie saoudite, monarchie islamique de type absolue contrôlée par la famille Saoud dont les États-Unis sont très officiellement le protecteur armé de cette dynastie.

 

La révolte risque de s’y faire attendre…

 

Notes

 

(1) Le Figaro.fr (cliquez là), 23 février 2012.

(2) Tribune publiée mardi sur le site du Wall Street Journal.

(3) À l’exception peut-être du cas égyptien, mais rien n’est parfait en ce bas monde, pas même les révolutions populaires.

(4) Des révoltes ont bien eu lieu au Bahreïn et semble-t-il en Arabie Saoudite, mais étrangement on en a très peu, voire pas du tout, parlée… surtout après que les forces armées locales aient « tiré dans le tas »…

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mercredi, 21 décembre 2011

Recherche circonscription accueillante inlassablement...

Philippe Randa 5.jpgLa chronique

de Philippe Randa 

À chaque consultation électorale, son lot de drames. À l’UMP, Les deux ténors de la Sarkozie Rachida Dati et François Fillon montrent les crocs pour décrocher l’investiture d’une circonscription parisienne estimée « imperdable » pour un candidat estampillé « pas à gauche » : on juge ainsi à sa juste valeur la témérité des intéressés à se jeter dans l’arène électorale…

Au Parti socialiste, l'inénarable Jack Lang a bien du souci… Rappelons qu’ancien Maire de Blois onze années durant, mais également député du Loir-et-Cher à trois reprises, il a été ensuite se faire élire dans le Pas-de-Calais en 2002… En homme de fidélité à son auguste personne davantage qu’à ses chers électeurs – Comme dirait John Bright : « C’est un self-made man et il adore son créateur » – il est désormais à la recherche d’une troisième circonscription d’accueil. Il a en effet refusé de se soumettre au vote des militants à Boulogne-sur-Mer, par étourderie ou jugeant sans doute qu’il n’avait pas à s’abaisser à une telle formalité…

À moins qu’il n’ait estimé celle-ci trop dangereuse : le militant socialiste, la sale bête, est parfois imprévisible.

L’ancien « Ministre à vie de la culture », tel que le brocarde l’humoriste Laurent Gerra, n’a donc pas été automatiquement ré-investi par le PS pour les prochains législatives. Une autre candidate locale lui a été préféré. Mais qu’à cela ne tienne, le Parti à la rose cherche à lui trouver un autre point de chute. Un de plus. Envisagé un temps dans la Somme, les socialistes locaux n’ont semble-t-il pas manifesté un enthousiasme excessif… L’intéressé assure depuis avec son légendaire aplomb que deux autres circonscriptions lui ont fait savoir qu’elles n’attendaient que lui…

C’était sans compter sans un facétieux élu Europe Écologie-Les Verts qui n’a pu s’empêcher de publier une petite annonce dans la rubrique « messages personnels » du quotidien Libération : « URGENT ! JH, 72 ans, tjs fringant, noctambule festif tous les 21 juin, recherche activement circonscription accueillante et tolérante. Dispose parachute si besoin. »

Et le malheureux septuagénaire au brunshing toujours impeccable d’être depuis lors la risée des médias et d’une grande partie de la classe politique.

Les parachutages d’un Fillon ou d’un Lang illustrent aujourd’hui, comme naguère ceux de Philippe Seguin,

Philippe Douste-Blazy, Élisabeth Guigou, Lionel Jospin, Alain Juppé(1) – on en passe et des dizaines et des dizaines d’autres – la conception quelque peu particulière qu’ont les honorables représentants du peuple français de la représentation parlementaire.

Ils sont toujours prêts à faire don de leur personne, sinon à la France, du moins plus sûrement à ce « Job » électoral si sonnant et trébuchant, pour lequel bien peu aspirent à prendre leur retraite… de leur vivant, en tout cas !

Note

(1) Philippe Seguin : élu Maire d’Épinal quinze ans durant avant de se porter candidat à la mairie de Paris, Philippe Douste-Blazy : Maire de Lourdes pendant onze ans, deux fois député de des Hautes-Pyrénées avant d’être élu maire de Toulouse et Député de la Haute-Garonne, Élisabeth Guigou : députée du Vaucluse en 1997, puis de Seine-Saint-Denis depuis 2002, Lionel Jospin : député de Paris, puis de Haute-Garonne, Alain Juppé : adjoint au Maire et député de Paris avant d’être maire de Bordeaux et député de Gironde, etc.

 

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mercredi, 14 décembre 2011

Parachutes dorés pour chèvre et bourricot politiques...

Philippe Randa 5.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

Qui aurait imaginé que le si bourgeois VIIe arrondissement de Paris deviendrait un jour le théâtre d’un crêpage de chignon politique entre ténors de droite, et plus précisément de la Sarkozie ? Cette circonscription parisienne n’était en effet jusqu’alors connue par tous que pour son calme si ennuyeux de la droite parlementaire. Jusqu’à l’âge de 92 ans, Édouard Frédéric-Dupont y mena “la plus longue carrière de conseiller de Paris de l’histoire récente de la capitale” : député (avec de rares interruptions) de 1936 à 1993, il en fut le premier Maire d’arrondissement en 1983, puis réélu sans difficulté jusqu’en 1995, ayant porté les couleurs d’une dizaine de partis politiques dont celles du Front National lors de l’éphémère scrutin à la proportionnel en 1986, ce qui ne l’empêcha pas de se représenter à la demande personnelle de Jacques Chirac sous celles du RPR ensuite.

 

C’est dire, selon la rumeur parisienne, si, fort de cet exemple, un candidat n’a guère de difficultés pour y être élu, pourvu qu’il ne soit pas de cette gauche tant honnie des électeurs locaux.

 

N’importe quelle beurette également, si tant est qu’elle soit adoubée de nos jours par l’UMP. Tel fut le cas de Rachida Dati, propulsée Garde des Sceaux en 2007 pour symboliser la volonté du nouveau Président de montrer aux Français la réalité de l’intégration par la droite républicaine, puis dégagée du gouvernement ensuite.

 

Les meilleures choses ont toutefois une fin, en politique locale comme ailleurs, et la circonscription n’est désormais plus ce long fleuve tranquille pour la droite parisienne : le fameux siège de député de Frédéric-Dupont aux prochaines élections législatives de 2012 est non seulement convoité par “la chèvre de monsieur Sarkozy”, mais aussi par le “bourricot” de celui-ci : François Fillon n’ayant guère d’espoir de conserver sa sinécure de Matignon, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, c’est la Mairie de Paris que l’actuelle Premier Ministre a, à l’évidence, en ligne de mire, au-delà de ce simple mandat de député…

 

Rachida Dati n’entendant pas faire fi de sa propre ambition au profit de celle de l’ancien de la Sarthe, a déclenché depuis plusieurs mois un feu nourri de protestations auquel répond nombre de caciques de l’UMP, à défaut de François Fillon lui-même dont la morgue naturelle n’entend pas s’abaisser si vulgairement.

 

Dame Dati en appelle désormais à ses origines et à l’antienne de la représentativité des minorités en publiant dans Le Monde, une “lettre ouverte” à son rival(1) : “Vous allez casser ce que Nicolas Sarkozy a fait de mieux, de plus symbolique au cours de son quinquennat, montrer que la réussite de l’intégration, c’est de pouvoir convaincre notre électorat le plus traditionnel qu’il peut être représenté par quelqu’un qui n’a ni les mêmes origines sociales ni les mêmes origines culturelles. Le courage chez Nicolas Sarkozy c’est quand “Rachida” a succédé à Edouard Frédéric-Dupont. Cela, la gauche ne l’a fait nulle part. Cela devrait être la fierté de la droite républicaine”. Rien de moins…

 

Ce à quoi les partisans de François Fillon rétorque qu’elle n’est “qu’une petite fille gâtée par la politique”, à l’instar d’Alain Juppé qui déclarait auparavant à son propos : “On lui apporte sur un plateau le poste de garde des Sceaux, l’un des plus beaux de la République. On lui donne ensuite le mandat de maire du VIIe, puis celui de députée européenne pour compenser son départ du gouvernement. Et la seule chose qu’elle trouve à faire, c’est cracher encore dans la soupe. Ces bisbilles parisiennes sont mortelles.”(2)

 

L’Affaire, que d’aucun pourrait trouver pitoyable si ce n’était la notoriété des intéressés, prend alors dans les propos échangés de part et d’autres, une tout autre tournure… Elle devient, par leur âpreté pour s’emparer de ce mandat, désormais au vu et au su de tous, significative du vrai visage du personnel politique : l’une en vient à brandir ses origines pour seules justifications de son action politique, les autres à reconnaître cyniquement – et fort inconsciemment – que la plupart des mandats électoraux ne sont finalement que des “parachutes dorés”… Ô combien dorés !

 

Il serait temps qu’après les avoir si tardivement dénoncés pour les dirigeants d’entreprise, on les dénonce désormais en politique. Ils sont tout aussi scandaleux et sûrement guère moins sonnants et trébuchants.

 

Notes

 

(1) Le Monde, 12 décembre 2011.

(2) Le Jdd. Fr, 13 novembre 2011

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lundi, 05 décembre 2011

Razisme, vous z’avez dit razisme…

Philippe Randa 5.jpgLa chronique

de Philippe Randa

 

Tout arrive… enfin ! Même la condamnation du racisme anti-blanc ! Qui plus, anti-nordique ! La totale ! Reconnaissons-le volontiers, on croyait que cela n’arriverait jamais. Comme quoi, impossible n’est pas (seulement) français, il est donc également franco-norvégien !


Les récents écrits de Patrick Besson, écrivain prolifique et chroniqueur fameux, enflamment depuis parution dans l’hebdomadaire Le Point (1) tout le landernau des bonnes consciences anti-racistes !


Pensez ! Il n’a pas hésité à ridiculiser Dame Joly, talibane en retraite de la magistrature française et désormais candidate tout aussi talibane de l’écologie politique à la prochaine élection présidentielle.
Le ton de la chronique est donné dès les premières lignes de la (supposée) déclaration de l’intéressée, venant d’être élue à la présidence de la République française, après l’hécatombe mortelle autant qu’accidentelle de ses rivaux : “Zalut la Vranze !”…


La suite est du même ton, soit une déclaration de haine écologiste où chaque mot est écrit “avé l’assent” si particulier de la “femme politique franco-norvégienne” (définition de l’encyclopédie en ligne wikipedia).


Soit l’équivalent par l’écrit des imitations verbales de l’humoriste Laurent Gerra sur RTL lorsqu’il s’en prend à la dame… Mais les moqueries de l’imitateur n’ont pas soulevé jusqu’à présent les mêmes polémiques que celle du journaliste. Elles sont pourtant du même tonneau et d’ailleurs ceux qui vilipendent Patrick Besson ne s’y trompent pas, puisqu’outre les accusations de racisme, ils le crucifient avec mépris de l’accusation de “beauferie”, tel Noël Mamère, interrogé par l’AFP, qui “trouve choquant et insultant les propos de Patrick Besson à l’égard d’Eva Joly (…) Besson a franchi les limites (…) Cette chronique, c’est du racisme ordinaire, c’est de la beauferie, tout simplement.


Laurent Gerra est pour sa part régulièrement affublé de cette “tunique de Nessus citoyenne”, ce qui ne semble pas le contrarier plus que cela… La beauferie étant de nos jours l’opposée de la “boboferie”, chacun est encore libre – mais pour combien de temps ? – de choisir son camp…


Peut-être aussi que la campagne actuelle de la candidate Europe-Écologie-Les Verts oscillant avec une belle persistance entre le ridicule et le grotesque, ses cris d’orfraies et ceux de ses partisans, sont un moyen comme un autre de faire parler d’elle “autrement”. La victimisation, il n’y a que cela de vrai !


Pauvre petite Dame offensée par le rappel incessant de ses origines. Après le Premier Ministre François Fillon qui doutait en juillet dernier de ses connaissances de l’histoire de France, voilà son “phrasé” brocardé dans un des hebdomadaires les plus lus de notre pays.


Patrick Besson mérite le pilori, c’est certain ! Mais pas les foudres de la justice comme un “présumé facho” ordinaire… Doit-il à son passé d’ancien militant communiste, tendance “petit père des peuples”, l’assurance, dixit Dame Joly, de ne pas être poursuivi devant les tribunaux ? L’intéressée a en effet exclu d’engager des poursuites, estimant “que le débat doit avoir lieu sur la place publique, pas devant les tribunaux”. Comme quoi, même une ancienne magistrate peut être amené à quelques clémences et parfois même à quelque bon sens…


Quoiqu’il en soit, en plantant sa plume dans le pré-carré des auto-proclamés antiracistes obsessionnels, Patrick Besson aura réussi ce tour de force – oui, c’en est un ! – de les obliger à dénoncer – enfin ! – “l’autre” racisme, l’oublié habituel des grandes consciences citoyennes. Celui dont Eva Joly elle-même se plaint : “Au final, ce billet est symptomatique de l’état de la France (assurant) ressentir ce que vivent des millions de Français.


Ou alors, Eva Joly aussi, tente désormais de récupérer des électeurs tentés par le Front National… tout comme un vulgaire candidat UMP ! Dans une élection, chaque voix compte, n’est-ce pas… et il n’y a pas de profits !

 

Note

 

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mercredi, 30 novembre 2011

Faits sanglants de société...

Philippe Randa 3.JPGLa chronique 
de Philippe Randa
 
Punir un enfant en l’enfermant dans un lave-linge ne se fait pas. Et encore moins de lancer ensuite le programme d’essorage… Le petit Bastien de trois ans n’y a pas survécu et ses géniteurs – le mot “parents” n’est guère approprié – répondront donc de sa mort devant la Justice. Pour l’heure, ils sont écroués l’un et l’autre. La moindre des évidences. Le géniteur mâle pour les faits eux-mêmes, la génitrice femelle pour ne pas l’en avoir empêché. Et des articles et commentaires à foison dans la presse et pas seulement à sensation : les faits-divers, d’autant plus s’ils sont particulièrement inhabituels comme celui-ci, fleurissent désormais à la une de tous les médias d’informations. Dans le passé, ils n’étaient cantonnés qu’en pages intérieures et relatés sous forme de brèves. Quand ils l’étaient… Mais on aime à les présenter aujourd’hui en “faits de société”, à en chercher obsessionnellement des causes profondes et à en tirer tout aussi obsessionnellement d’obscures conclusions.
 
Le plus effarant sont sans doute les titres de presse donnés à cette monstruosité familiale, tel celui de France Soir : “Mort d’un enfant dans un lave-linge : On en sait plus”. Savoir quoi ? Que pourrait-on bien savoir “de plus” qui permettrait d’expliquer une telle inexplicable perversité ?
 
Le rire est le propre de l’homme”, a écrit Rabelais, reprenant Aristote “lequel dit aussi que l’homme est un animal social et raisonnable” : en l’occurrence, force est de constater que les géniteurs de Bastien se sont montrés fort peu raisonnables. Mais sociables, oui, si l’on en croit Christine Boubet, directrice générale adjointe au conseil général de Seine-et-Marne qui a assuré “qu’une relation de confiance entre les parents et les services sociaux existait”. C’est dire !
 
Et de l’effroi au rire, il n’y a pas loin quand on lit la suite de ses déclarations dans Le Républicain lorrain d’hier : “C’est un passage à l’acte qu’aucun des professionnels qui intervenaient n’imaginait possible (…) Reste que, depuis la Toussaint, Bastien était “turbulent, se mettait en danger et mettait en difficulté ses parents”. Ainsi, le matin du drame, les parents “ont appelé la puéricultrice et l’assistante sociale afin de savoir comment il fallait ajuster leur comportement éducatif vis-à-vis de Bastien qui avait fait une bêtise à l’école” (…) “La puéricultrice a proposé un rendez-vous le jour-même, qui a été repoussé à la demande des parents qui ne le jugeaient pas urgent.
 
C’est que “cette famille en grande difficulté sociale, psychologique, était suivie depuis 2006 par les services sociaux par rapport aux difficultés de vie qu’elle pouvait rencontrer”… mais pas pour maltraitance sur enfants ! Pas de chance ! La vérité, tout comme l’urgence, était ailleurs, semble-t-il…
 
L’explication est pourtant l’évidence même, n’en déplaise aux amateurs de sensationnels et aux psy-choses professionnels : que sont d’autres les géniteurs de Bastien sinon des tarés qu’il était légalement impossible de mettre hors d’état de nuire avant qu’ils ne commettent, l’un et/ou l’autre – sinon l’un avec l’autre – l’irréparable.
 
Semblables à Anders Behring Breivik, auteur des attaques du 22 juillet en Norvège qui a tué 77 personnes, pour lequel les psychiatres viennent de rendre leur conclusion : le tueur n’est pas pénalement responsable. Et le procureur Inga Bejer Engh d’indiquer aussitôt que “si la conclusion finale est que Behring Breivik était irresponsable, nous demanderons au tribunal à l’issue du procès qu’il soit soumis à un traitement obligatoire”. Soit, pour faire court, un internement à vie dans un établissement psychiatrique… Sort que va connaître, selon toute vraisemblance, le géniteur mâle du petit Bastien, tandis que sa génitrice femelle croupira en prison quelques années avant de tenter, espère-t-on, de se faire oublier. À moins qu’elle ne publie un livre ou répande ses regrets dans une émission de télé-réalité. L’un et l’autre se font.
 
Sauf rebondissement “abracadabrantesque”, mais cela arrive ! on sait désormais tout sur l’avenir du “chevalier le plus parfait depuis la Seconde Guerre mondiale” (comme ce monsieur modeste se définit lui-même) et du géniteur aux méthodes punitives expéditives...
 
On sait aussi, en ce qui concerne le Norvégien, et comme l’écrit Libération, qu’“un juge devra se prononcer tous les trois ans sur son maintien dans un tel établissement. S’il devait être soigné de sa psychose, Behring Breivik pourrait en théorie être transféré dans une prison s’il reste considéré comme une menace pour la société et remis en liberté dans le cas contraire.
 
Hypothèse identique pour son homologue français, même si on évite de trop y penser…
 
Aussi, à l’instar du personnage interprété par Jean Gabin dans le film La Horse, à qui l’on affirmait “Faut bien que tout le monde vive” et qui répondait, impassible, “J’en vois pas l’utilité”, est-il bien utile que les tarés aient droit à la même justice que les autres humains ?
 
En Norvège tout autant qu’en France.

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mardi, 22 novembre 2011

De présumé réinsérable à présumé récidiviste...

Philippe Randa 5.jpgLa chronique de Philippe Randa
 
Viol, meurtre, récidive : qu’est-ce que le meurtre d’Agnès, collégienne de 13 ans par Mathieu, agresseur sexuel récidiviste de 17 ans, n’est d’autre qu’un énième fait-divers ? Il est certes abominable, comme tous les autres précédemment et comme tous ceux qui surviendront dans le futur. Déjà vu, connu, entendu, commenté, condamné et dans les mêmes termes, les mêmes indignations, à défaut de l’avoir été par les mêmes protagonistes…

Comme d’habitude, ces derniers jours, les journalistes ont traqué les proches de la jeune fille pour filmer leurs douleurs, enregistrer leurs colères et accroître ainsi leur audimat, tandis que l’Opinion publique s’est à juste titre indignée une fois de plus d’un tel drame et que police, justice et corps médical se rejetaient les uns sur les autres la responsabilité de celui-ci…

Le Ministre de l’Intérieur en a profité pour déclarer à nouveau “qu’on allait voir ce qu’on allait voir”, c’est-à-dire que les beaux jours des criminels allaient être comptés ; et éternellement recomptés, d’ailleurs.
 
L’occasion, aussi, fut donnée au Garde des Sceaux de passer “au 20 heures” – toujours intéressant pour sa notoriété – où il annonça qu’une réunion d’urgence avait eu lieu et qu’on étudiait sérieusement, et plus que jamais ! les mesures à mettre en place qui permettraient que, etc., etc. Pour les phrases exactes, on se référera à n’importe quelle intervention des Gardes des Sceaux passés : celle de Michel Mercier, actuellement en poste, ne dérogeant nullement à la coutume, puisque hier en fin de journée, après une réunion à Matignon, il a annoncé que, “dorénavant, tout mineur ayant commis un crime sexuel particulièrement grave doit être placé en centre éducatif fermé.

On appréciera tout particulièrement la formule “doit être”, lourde de quelques légitimes suspicions… On aurait préféré “va l’être”, avec éventuellement effet rétroactif pour les acteurs de crimes sexuels déjà connus, mais bon !

Toutefois, le calvaire de la jeune Agnès qui n’aura connu que treize ans de vie pour avoir été scolarisée au mauvais collège au mauvais moment, diffère quelque peu par une information rarement entendue par le passé. Elle concerne le monde médical et plus précisément les psychiatres, ces intervenants souvent pris à parti par l’Opinion publique pour n’avoir su détecter à temps la dangerosité des “clients” (ils n’aiment pas ce mot, ils préfèrent “patients”) livrés à leur sagacité.

L’explication est enfin donnée, il était temps ! C’est que “La récidive n’est pas leur priorité”… Et comme on a pu le lire dans Le Figaro (21 novembre 2011) : “Les psychiatres chargés du suivi des délinquants sexuels, même dans un cadre judiciaire, se situent principalement du point de vue de leur patient – un patient particulier car il a été contraint par le juge à se soigner. La réduction du risque de récidive est l’objectif de soins fixé par un psychiatre sur trois seulement. Un quart des médecins n’attribuent même aucun objectif au traitement en cours. “Dans de trop nombreux cas, explique Alexandre Baratta (psychiatre au centre hospitalier de Sarreguemines en Moselle), le médecin se contente de recevoir le délinquant sexuel qui lui-même vient pour que lui soit délivrée une attestation de suivi qu’il devra remettre à la justice”. Les délinquants sexuels font en effet souvent l’objet d’une “injonction de soin” de la part du juge, par exemple à la sortie de prison. Dans ce cas, pour préserver le secret médical, un médecin “coordonnateur” est désigné, chargé de veiller pour le compte de la justice à ce que le traitement ait lieu. Mais le médecin traitant reste le seul maître. Or, selon ces travaux, les psychothérapies classiques, seules, ne sont pas efficaces contre la récidive”.

Nul ne peut donc assurer que ce Mathieu – “très froid et sans émotion”, tel que Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Clermont-Ferrand, l’a qualifié, mais qui, jugé “réinsérable” par la Justice, n’avait été que placé sous contrôle judiciaire pour un précédent viol (sans meurtre) en août 2010 – ne sera pas dans le futur jugé à nouveau “réinsérable”, soit libre de défrayer à nouveau la chronique judiciaire quelques mois après sa libération. Ainsi en va-t-il de notre présumé Justice…

On notera que seules les victimes sont rarement déclarées présumées, elles !

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mercredi, 16 novembre 2011

Les Indignés de la chasse aux fraudeurs...

Philippe Randa 4.jpgLa chronique
de Philippe Randa
 
On vit décidément une époque, sinon étonnante, du moins assurément de droits tous azimuts. “C’est mon droit !” semble désormais être la nouvelle devise de la France, rabâchée à longueur de revendications… “Liberté, Égalité, Fraternité” ou, au choix, “Travail, Famille, Patrie”, ne sont décidément plus d’actualité, sauf peut-être pour quelques nostalgiques.

Dernier droit en date, celui de frauder !

Comment expliquer sinon cette levée de bouclier contre l’annonce par le gouvernement d’une “chasse aux fraudeurs” ? Une telle initiative devrait pourtant faire l’unanimité, quitte à ce que certains émettent, pourquoi pas ! des réserves préventives sur ses modalités, l’interprétation qui sera faite des fraudes, les critères retenus ou encore les cibles concernées.

Mais non ! C’est le principe même de la vérification du bon usage des finances publiques qui est intolérable. Ce principe qui est l’obligation même de tout État attentif à l’équité sociale est brocardé comme une stigmatisation des plus pauvres, des plus démunis, des plus malheureux…

Pourtant, côté fraudeurs, on ne devrait pas s’inquiéter plus que de raison d’une telle annonce : une de plus du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui en a fait sa “marque de Présidence” ! Si elle est suivit d’autant d’effets que la plupart de celles émises depuis 2007, les petites combines pour se la couler douce aux frais de la société et arrondir les fins de mois, ont encore de beaux jours devant elles. Surtout en pleine période électorale…

Mais non ! L’opposition de gauche y va de son antienne sur “La Sarkozye” qui, une fois de plus, cherche à plaire aux électeurs du Front national, ce qui laisse à penser que ces derniers sont les seuls citoyens à conserver encore quelque esprit civique… Ce serait bien les seuls à les croire !

De son côté, Arnaud se Broca, Secrétaire général de la Fnath (association des accidentés de la vie), s’insurge dans une tribune publiée dans Libération : “Les malades ne sont pas des fraudeurs !”. Il ressort de son indignation de défense sonnante et trébuchante de “la santé pour des millions de citoyens” qu’il est inadmissible, dans le principe, de vérifier la réalité de leur mauvaise santé : “La chasse aux arrêts de travail – car il n’y a plus d’autres mots et il est du reste employé sans complexe aujourd’hui – est bien ouverte ; elle est même devenue une véritable obsession de l’action publiques.
 
Un simple contrôle du “cochon de payeur” est ainsi considéré ni plus ni moins comme une sorte de “crime contre la dignité humaine.”
 
On n’a pourtant pas souvenir que quiconque, à part les intéressés, se soit jamais élevé contre les contrôles fiscaux. Tout dirigeant de société vit en permanence avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et rare sont ceux qui y ont échappé au cours de leur carrière.
 
Tous leurs bilans annuels sont alors épluchés jusqu’au moindre centime d’euros et ils savent ce qu’il en coûte à la moindre (mauvaise) interprétation de leurs justificatifs de dépense par les sympathiques contrôleurs de Bercy !
 
Mais au moins les gérants de société ne sont-ils pas concernés par les futurs contrôles de leurs arrêts de travail. Eux ont rarement les moyens de s’en octroyer ! Qu’ils soient justifiés ou non !

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mardi, 08 novembre 2011

Toutes “leurs” envies en triple A...

Philippe Randa 3.JPGLa chronique de Philippe Randa
 
Rappelez-vous, à l’été 2007, François Fillon, Premier Ministre inamovible du président Nicolas Sarkozy, avait lâché le morceau : « Les caisses sont vides ! »
 
Un tel constat resta sans suite : entre ceux qui jugeaient ses propos inutilement alarmistes, ceux qui les contestaient ou ceux encore qui estimaient qu’on le savait depuis longtemps, personne ne précisa alors que non, les caisses de la France n’étaient pas seulement vides, elles étaient déjà dramatiquement trouées par un endettement vertigineux : car il y a une différence de poids entre avoir les poches vides et avoir des dettes. Comme il y a une différence tout aussi notable entre avoir des dettes… et être surendetté !
 
Des dettes, la plupart des citoyens ne disposant pas d’une fortune personnelle à sa naissance en a eu, en a permanence ou est susceptible d’en contracter dans l’avenir. On ne dit pas dette, alors, mais “crédit”… Mais qu’est-ce qu’un crédit, sinon une dette sous appellation plus politiquement correcte ? De même qu’on ne dit plus “balayeur”, mais “technicien de surface”, “vagabond”, mais “sans domicile fixe”, “indigent”, mais “en situation précaire”…
 
Alors, au-delà des chiffres mis en avant par les uns et les autres et des chicanes autour de ceux-ci pour comprendre à quoi ils correspondent exactement, leur gravité ou leur normalité suivant les points de vue des brillants économistes et des non-moins compétents politiciens, toutes tendances confondues, il est une froide réalité, bien plus lourde de conséquences : le plan de rigueur que François Fillon vient d’annoncer et qui est à 70 % une augmentation pure et simple d’impôts, n’a qu’un seul objectif avoué : permettre à notre pays de conserver sa cotation triple A.
 
Soit la possibilité de continuer à emprunter encore et toujours.
 
Et nul doute que la quasi-totalité de la classe française se réjouira que nous conservions coûte que coûte cette notation à laquelle les gouvernements qui en disposent s’accrochent ou tentent de s’accrocher désespérément, en oubliant l’article 4 de la loi n° 2010-737 du 1er juillet 2010 portant réforme du crédit à la consommation et qui est pourtant rappelé à tout citoyen désirant emprunter auprès de sa banque : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager. »
 
Toute l’énergie de l’actuel gouvernement français est donc déployée à conserver la possibilité d’augmenter ses det… non : de bénéficier de crédits supplémentaires !
 
Ce mercredi sort dans les salles de cinéma le film de Philippe Lioret Toutes nos envies dont le sujet est le surendettement. Face aux représentants des sociétés de crédit sans scrupules qui sont les “méchants” du film, cyniques et sans états d'âme, les personnages de Vincent Lindon et de Marie Gillain “se lancent dans une bataille loin d'être gagnée d'avance”, lit-on sur le site internet du Nouvel Observateur dont le titre est explicite : ““Toutes nos envies” : dans la spirale du surendettement”.
 
Mais c’est du cinéma bien sûr… Dans la réalité, la bataille des contribuables français est, elle, officiellement, programmée perdue d’avance.

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lundi, 31 octobre 2011

Descendre du monde moderne...

3086687972.jpgLa chronique de Philippe Randa

Elle a forcément le visage de l’innocence. Sa naissance est pourtant effrayante. Symboliquement, bien sûr, car la petite fille de 2,5 kilos Danica May Camacho, née dimanche deux minutes avant minuit au Jose Fabella Memorial Hospital, un hôpital public de la capitale philippine, fait à juste titre la joie de ses parents. N’a-t-on pas coutume d’assurer qu’une naissance est le plus beau des événements ?

Celle de Danica est malheureusement la plus dramatique des annonces car elle a été désignée 7 milliardième habitante sur Terre : dire que des millions de contemporains ont probablement accueilli cette nouvelle, annoncée par tous les médias, avec une parfaite indifférence… ou avec un sourire béat ! dans un cas comme dans l’autre, leur inconscience est effrayante !

D’autant que les Nations Unis ont félicité les parents de la petite Danica, lui ont offert un « petit gâteau pour l’occasion », donné une bourse pour ses études et à ses parents un pécule pour ouvrir un magasin. On est heureux pour eux et leur existence future…

Pour celle de l’Humanité, en revanche, on ne peut guère féliciter les Nations Unis de fêter ainsi une telle tragédie.

La surpopulation mondiale n’est pas un problème – un « défi » comme disent la plupart des observateurs avec une lâche pudeur – parmi d’autres, mais le drame mondial par excellence. Tous les autres “défis” – pandémies, guerres, pollutions,… – n’étant que les avatars de cette surpopulation apocalyptique.

Le simple bon sens permet de comprendre que sans les « excès de population », les maux – spécifiques ou communs, les uns étant souvent la conséquence des autres – qui frappent tous les pays du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, n’existeraient pas, seraient de nature moins dramatiques ou bien même si certains existeraient tout de même sans cela, l’ampleur de leurs conséquences seraient sans commune mesure.

« Une mise en accusation de l’insouciance humaine commence à poindre. Ainsi en est-il de la conscience du double danger sur le plan mondial et sur celui des progénitures de la fécondité humaine inconsidérée, malgré le chant des sirènes économiques ou politiques acharnées à maintenir des expédients. S’y ajoutent des fruits de notre inconséquence : souci négligé de l’état de notre sol jusqu’à des effondrements du fond marin dits tsunamis, maîtrise hypothétique des effets de l’arme atomique contre un État prêt au terrorisme et inconséquence actuelle en présence des pandémies » : ces lignes sont de Francis Verdavoine-Bourget et extraites de son ouvrage : Surpeuplement, un drame planétaire ! (1)

« Arrêtez le monde, je veux descendre », écrivait de l’homme moderne feu Louis Pauwels avec humour. (2)

Ce n’est certes pas l’envie qui manque à beaucoup, conscients d’un inéluctable déraillement du train cosmopolite, mais il ne semble pas que soient annoncées pour cela de prochaines stations, fussent-elles en rase campagne. Reste alors le dilemme de sauter de celui-ci en marche… ou de braquer le conducteur. Si quelqu’un a le mode d’emploi, qu’il soit assez avisé pour l’adresser aux Nations Unis !

Notes

(1) Éditions Dualpha, 654 pages, 45 euros, 2e édition réactualisée. (Pour le commander, écrire à Éditions Dualpha - Boite 30 - 16 bis rue d’Odessa, 75014 Paris (adresse postale uniquement) – Fax. 09 57 95 13 34 – Mél : diffusion@francephi.com. Frais de port : 5 euros.

(2) Dans un article du Figaro à propos du livre Les Experts ou l’Art de se tromper du Jules Verne à Bill Gates de François-Bernard Huyghe.

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mercredi, 26 octobre 2011

Peut-on rire de tout avec notre Belle Jeunesse ?

Ph Randa.jpgLa chronique
de Philippe Randa
 
Connaissez-vous L’Actu ? Non ? C’est que vous n’êtes alors ni parent, ni adolescent… Car L’Actu, c’est le quotidien de « l’actualité en dix minutes », soit 8 pages en couleurs, en articles courts, en brèves et en dessins humoristiques, publié à l’intention des collégien(ne)s et lycéen(ne)s, « dès 14 ans », afin de les inciter à s’intéresser à la vie publique… et l’on se doute que son but, fort louable, est également de leur donner l’habitude de lire un journal… Plus tard, ils passeront ainsi plus facilement à la lecture des grands médias nationaux, espère-t-on. Pourquoi pas !

Soyons juste, les articles sont plutôt honnêtes, davantage en tous cas que la plupart de ceux publiés dans la Presse que j’appellerais par commodité « adulte », en témoigne le « dossier » consacré il y a quelques mois à la présidente du Front national qui faisait alors la Une avec ce titre « Et si Marine Le Pen était Présidente, à quoi ressemblerait la France ? » : une présentation objective, sans complaisance, mais sans haineuse dénonciation non plus : « scandaleusement banale » a-t-on pu lire ensuite sur Internet où beaucoup de commentaires ont fustigé l’initiative du quotidien…

Il en est ainsi du ton général de ce journal qui parvient à traiter chaque jour l’ensemble de l’actualité française et mondial avec un incontestable professionnalisme.

Remarquons également que les huit pages sont entièrement consacrées à l’information : aucune publicité n’envahit les colonnes, ce qui fait qu’il y a davantage à lire dans ces huit pages quotidiennes pour adolescent(e)s que dans n’importe quel autre quotidien « gratuit » tel 20 minutes, Métro, Direct matin (ou Soir), Paru Vendu, pour ne citer que les titres le plus connus du genre.

Toutefois, le « dessin du jour » (N°3586 du 13 octobre 2011) de Yacine, dessinateur attitré du quotidien, à l’incontestable talent et à l’humour certain, pose peut-être un problème déontologique concernant justement ce quotidien de la jeunesse.

Yacine montre – nous sommes alors entre les deux tours de la « Primaire socialiste » – François Hollande, vautré par terre en train de lécher les pieds d’Arnaud Montebourg, tandis que Martine Aubry, à genoux derrière celui-ci affirme “vénérer” le troisième candidat de la compétition… Le commentaire accompagnant le dessin indique : « Primaire socialiste : Arnaud Montebourg courtisé avant le 2e Tour Hollande-Aubry »…
 
Sur le fond, rien de plus vrai, Hollande comme Aubry ont dû promettre à l’intéressé monts et merveilles pour le rallier à leur cause respective. Sur la forme, toutefois, la caricature impitoyable de l’humoriste est tout de même mal venue dans un quotidien qui entend inciter le public jeune à s’intéresser à la « vie publique » française et, leur majorité venue, à y participer activement. Car quoi que l’on pense des deux finalistes socialistes, l’une comme l’autre était alors susceptible d’accéder à la Fonction Suprême et le vainqueur du deuxième tour l’est aujourd’hui, plus que jamais.

Après un ancien président de la République traîné devant les tribunaux où il n’a pas comparu pour cause de prétendu gâtisme, avec un actuel locataire de l’Élysée suspecté de compromissions financières dans le financement de campagnes électorales passées, sans compter un candidat donné favori des sondages, éliminé de la course aux motifs de scandales sexuels à répétition, notre « belle jeunesse » a besoin d’avoir le cœur sacrément bien accroché ; comment pourrait-elle se passionner d’une prochaine échéance électorale où l’un des prétendants les plus sérieux à la victoire ne serait, somme toute, que cet être rampant et prêt à toutes les humiliations pour l’emporter ?

Ne faisons aucun procès d’intention à l’humoriste et selon l’honnêteté du quotidien tel que je n’ai pas manqué de le reconnaître, gageons qu’il puisse de même réserver un traitement identique à chaque candidat de la prochaine élection présidentielle. Mais un tel dessin ne me semble guère compatible avec les louables intentions des concepteurs de L’Actu.

À la question « Peut-on rire de tout ? », Pierre Desproges répondait : « Oui, mais pas avec tout le monde »… Il est sans doute plus certain encore qu’on peut rire de tout le monde, mais peut-être pas n’importe où…

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lundi, 26 septembre 2011

Une notoriété à la Pyrrhus...

La Chronique

de Philippe Randa

 

Le parquet de Paris a ordonné au juge chargé d’instruire la plainte pour tentative de viol en 2003 déposée par Tristane Banon, d’organiser une confrontation entre elle et Dominique Strauss-Kahn.

 

“Tentative” de viol : la même accusation que la femme de ménage américano-guinéenne du Sofitel qu’il aurait, elle aussi, “tenté” de forcer sexuellement. Les échecs de l’intéressé pour aboutir à ses fins finiraient par faire rire s’il n’y avait non seulement la monstruosité des faits s’ils sont avérés, mais encore les motivations éventuelles de ses victimes.

 

Le dégoût, plus que la pantalonnade, finira donc plus sûrement par l’emporter dans ce tourbillon médiatico-judiciaire où le mari d’Anne Sinclair est empêtré depuis six mois.

 

L’ancien patron du FMI apparaît aujourd’hui à l’opinion publique non seulement comme un “singe en rut” selon l’expression de Tristane Banon, mais plus grave encore, comme un “nanti” peu supportable : sa fortune – celle de sa femme, certes, mais qu’elle a mis à sa disposition, ce qui revient au même – jusque-là plus “présumée” elle aussi que réellement connue, a été révélée au grand jour. Les électeurs, principalement “de gauche”, qui envisageaient de le porter à la Fonction Suprême ont désormais bonne mine et on en arriverait finalement à les plaindre. S’il y a des victimes incontestées, avant tout ce sont eux. Et d’eux, mais d’eux seuls, il est permis de rire. Leur favori les a tel point ridiculisé que beaucoup se détourneront probablement de la politique par sa faute…

 

En ce qui concerne Nafissatou Diallo, ses déclarations zigzagantes et ses motivations financièrement douteuses ont conduit le procureur Vance, après une inculpation et une mise en liberté sous caution de DSK des plus féroces, a très rapidement faire machine arrière jusqu’à recommander l’abandon des charges en raison du manque de crédibilité de la plaignante qui ne permet pas de “donner du crédit à sa version des faits au-delà du doute raisonnable.

 

À moins de hurler à la prétendue impunité de la communauté juive internationale ou au récurrent racisme anti-noir, ce qui s’avère peu crédible quant tout se déroule sur la place publique comme cela a été le cas, et vu les enjeux financiers en cause – les avocats de l’accusation, autant que ceux de la Défense auraient eu tout intérêt financièrement à ce que le procès ait lieu –, gageons que ce “revirement” n’a pas été pris à la légère par le procureur Vance…

 

En ce qui concerne Tristane Banon, ensuite, il est tout de même bien difficile d’envisager que la plainte en France puisse objectivement aboutir à une condamnation du présumé satrape… Car ce qui s’est passé dans un appartement parisien en 2003 restera sans doute connu d’eux seuls, tout autant que ce qui s’est passé dans la chambre du Sofitel entre la femme de ménage et le patron du FMI. Ce sera parole contre parole.

 

Que l’on sache, Tristane Banon n’a aucune preuve matérielle de son agression autre que ses propres déclarations à sa mère qui l’a dissuadée de porter plainte, ou à ses proches qui semblent, à l’époque, lui avoir conseillé la même attitude.

 

À moins bien sûr, d’envisager que l’un des deux ne craque dans le bureau du Juge d’instruction, ce qui est toujours possible… Après les six mois qu’il vient de passer, Dominique Strauss-Kahn pourrait s’effondrer et reconnaître les brutalités dont Tristane Banon l’accuse… Un sacré coup de théâtre en perspective, mais lors de sa prestation sur le plateau de télévision de Claire Chazal, il n’a guère donné des signes de faiblesses. Au contraire !

 

Ou alors c’est Tristane Banon qui craquerait nerveusement et reconnaîtrait que son action d’a d’autre but que d’accéder à une notoriété que son seul talent ne lui a pas permis d’atteindre jusqu’alors. Car qui connaissait Tristane Banon voilà six mois ? Quel spectateur de l’émission de Thierry Ardisson où elle avait exposé ses déboires se rappelait encore d’elle ?

 

Il est bien certain que si, malgré tout, sa plainte aboutissait et qu’elle devait “toucher” quelques compensations sonnantes et trébuchantes, elle en ferait immédiatement don à une quelconque association de défense de la condition féminine comme elle s’y est engagée.

 

Mais il lui resterait l’incontestable notoriété acquise depuis six mois… et au prix du coût de la minute publicitaire, cela s’avérerait finalement une affaire rondement menée.

 

Mais une affaire qui pourrait s’avérer toutefois lourde de frustration… Ses futurs succès de vente reposeraient alors uniquement sur le scandale et personne ne s’aviserait de songer qu’elle pourrait aussi, avoir du talent… Pourquoi pas !

 

Soit, en quelque sorte, une notoriété à la Pyrrhus !

 

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jeudi, 25 août 2011

LE COMPTE DE SINCLAIR...

imagesCARM1EK3.jpgLe grand retour

de Philippe Randa

 

La comparaison entre Dominique Strauss-Kahn, ancien patron du FMI et Edmond Dantès, personnage né sous la plume d’Alexandre Dumas(1), est non pas seulement excessive, mais parfaitement inconvenante.

 

Le premier n’a goûté les geôles de Rikers Island que durant quatre nuits, tandis que le second fut emprisonné dans celles du château d’If durant quatorze ans.

 

Grâce à l’argent de son épouse, DSK a pu attendre son procès dans une luxueuse résidence surveillée, moyennant une liberté sous caution certes fort draconienne, mais à la hauteur de la fortune de Madame… Edmond Dantes, lui, ne deviendra riche que parce qu’il se sera lié d’amitié avec son voisin de cellule.

 

Cette semaine, toutes les charges retenues contre Dominique Strauss-Kahn ont été levées parce que des avocats renommés, parmi les plus redoutables du barreau américain et dont les honoraires ne sont évidemment pas à la portée du premier inculpé venu, ont assuré sa défense… Le personnage de fiction d’Alexandre Dumas ne gagnera sa liberté que par une spectaculaire évasion et restera ensuite un éternel fugitif, tout comte de Monte-Cristo qu’il soit devenu.

 

Si Dominique Strauss-Kahn a gagné un titre dans cette “épreuve terrible et injuste”, selon ses propres affirmations, c’est bien celui, à jamais, de Compte de Sinclair… et gageons qu’aucun romancier, aussi talentueux soit-il, ne prenne en exemple l’ancien patron du FMI pour en faire un personnage de légende…

 

Alexandre Dumas avait écrit fort justement dans son célèbre roman : “Il n’y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d’un état à un autre, voilà tout.”

 

L’affaire DSK, plus d’un siècle et demi plus tard, en est la confirmation.

 

Note

 

(1) Le Comte de Monte-Cristo a été écrit avec la collaboration d’Auguste Maquet et achevé en 1844 ; il est inspiré de l’histoire de Pierre Picaud, un cordonnier de Nîmes qui, victime d’une machination politico-judiciaire sous le Premier Empire, entreprend de se venger dès sa libération grâce à un trésor caché à Milan et légué par son voisin de cellule

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lundi, 25 avril 2011

Les terroristes de l'hygiénisme...

randa_head_01.jpgLa chronique de Philippe Randa
 
La moitié de la France a beau être en vacances scolaires sous un soleil inhabituel en ce mois d’avril, le Nouvel Ordre Moral veille. Tous les Big Brother contemporains n’ont de cesse de criminaliser les automobilistes, de pourfendre les pollueurs, de s’insurger contre la montée du Front national, de faire bombarder les dictateurs récalcitrant au Nouvel Ordre Mondial au nom de la sacro-sainte démocratie universelle, de leurs droits de l’homme obligatoires et du coca-cola pour tous…

Ces jours-ci, une nouvelle campagne est lancée contre les fumeurs… via leurs paquets de cigarettes qui seront désormais décorés “d’images chocs”, dignes des pires films d’horreur de la Hammer ou, plus simplement, du quotidien des sanatoriums : tumeurs malignes par-ci, poumons pourris par-là, dents avariées, boutons purulents, ganglions crevassés et abcès de toutes les couleurs… Nul doute que voilà une idée qui tentera sans doute le très médiatisé artiste Andrès Serrano, celui qui vient de mettre en scène un crucifix trempé dans son urine pour une exposition plus scandaleuse qu’artistique en Avignon…

Reste évidemment à savoir si cette énième campagne d’informations portera ses fruits, voire quelques fruits ou non… L’avenir le dira, mais la tâche est ardue, sachant, comme le rapportait Le Figaro en octobre dernier qu’“en 2010, près d’un adulte sur trois fume quotidiennement ou de manière occasionnelle en France. Soit environ 15 millions de personnes, âgées de 15 à 75 ans. Un nombre en hausse “pour la première fois de manière significative depuis la loi Evin” a précisé lundi l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), en rendant publics les résultats du Baromètre santé 2010. En cinq ans, le pourcentage de fumeurs quotidiens a ainsi augmenté de 2 points, pour atteindre 28,7 % de la population, tandis que les fumeurs occasionnels se maintiennent à 4,7 %.

Ce qui tenterait à prouver que plus on harcèle les fumeurs, moins il y a de résultats…

Dans la même logique, on se demande pourquoi terroriser ainsi les seuls fumeurs…

Pourquoi ne pas obliger les propriétaires de voiture à repeindre celles-ci avec des carcasses de véhicules accidentés où apparaîtraient des visages explosés, des cadavres sanguinolents, des bras et jambes broyés, etc. ?

Pourquoi ne pas obliger les fast-foods à orner leurs vitrines de fresques explicites sur les dégâts que leurs matières grasses provoquent sur l’organisme humain ?
 
Pourquoi ne pas obliger les producteurs de vins et d’alcool à décorer leurs bouteilles avec des photos de foies explosés, de visages couperosés, d’intestins pourris ?

Pourquoi ne pas obliger les banques à afficher à l’entrée de leurs agences le nombre de ménages surendettés par les crédits à la consommation ? Le nombre de clients ruinés par les placements foireux de leurs Conseillers ?

On pourrait ainsi décliner à l’infini les obligations des uns et des autres pour une plus saine vie citoyenne…
 
Avant la dernière guerre mondiale, on disait de la Suisse que tout ce n’y était pas interdit y était obligatoire… Dans la société idéale des sévères hygiénistes contemporains, nul doute que tout ce qui n’y sera pas dénoncés en permanence, nous sera imposé.

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