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vendredi, 22 août 2025

Les lectures de Madeleine Cruz : Ferdonnet et Herold-Paquis parlent

Diapositive1.jpgMadeleine Cruz,

Le Nouveau Présent

cliquez là

Nous n’en avons donc pas encore fini avec la Collaboration ? Et bien non. Et il en sera ainsi tant que des évènements d’une gravité considérable n’auront pas relégué la Seconde guerre mondiale au rang de micro-événement. Mais est-il vraiment souhaitable que nous en passions par-là ? D’ailleurs à part une invasion mortifère d’extra-terrestres on ne voit pas trop ce qui pourrait bouleverser la hiérarchie du bien et du mal, corsetée désormais par des tribunaux pénaux internationaux, des notions de crime contre l’humanité, et quatre-vingts années d’écriture de l’Histoire.

Dans le camp des vaincus

On demandait à Ferdonnet, au cours de son procès, :

  • Dans quel camp vous situez-vous ?

Il répondit :

  • Je suis dans le camp des vaincus, Monsieur le Commissaire du Gouvernement

Tout est dit. Le vae victis sera toujours la règle. Et le « malheur aux vaincus » ne se limite pas au sort fait aux perdants des guerres et des causes, mais aussi aux idéaux que défendaient ces perdants.

Qui plus est, la défaite dans des conflits d’une telle importance (cinquante à quatre-vingt-dix millions de morts, nous rappelle Philippe Randa dans sa pertinente préface), démontre que la cause n’était pas la bonne, et si elle était bonne, que ceux qui ont été les décideurs, du côté des perdants, ont été mauvais puisqu’ils ont perdu. Evidemment tout cela, on ne le sait qu’après, une fois la guerre finie.

S’intéresser à Ferdonnet et à Hérold-Paquis, c’est en principe s’intéresser à des traitres, des hommes qui ont mis leur voix au service d’un ennemi qui voulait nuire à la France. C’est entendu.

La bandera Jeanne d’Arc

Mais de ces deux hommes, rien ne doit-il rester de positif ? Hérold-Paquis, son talent oratoire exceptionnel, il faut l’oublier ? Il faut même le nier ? Ou le porter à charge supplémentaire ? Paul Ferdonnet : son engagement dans l’Espagne de 1937, au sein de la Bandera Jeanne d’Arc pour combattre les terroristes staliniens, ça ne compte pour rien ? Ne peut-on pas lui reconnaitre au moins un courage physique ? Et pour une cause qui était bonne, en l’occurrence, à l’aune de ce que l’on sait sur le communisme réalisé.

Concernant Ferdonnet, il a été condamné sans preuves, du moins sans la preuve que c’était lui, le speaker de Radio-Stuttgart. Il a été condamné à mort, sur la base d’analogies, de présomptions. C’est ce que nous dit par exemple Henri Amouroux dans son énorme enquête : La grande histoire des Français sous l’occupation. Pierre Assouline va même plus loin. Il écrit qu’on reprochait à Ferdonnet « la collaboration avant la lettre ». Or cette collaboration-là, journalistique et complaisante, certes, n’était pas de la Collaboration, l’armistice n’étant intervenue que plusieurs mois après. Pour le moins les chefs d’inculpation n’étaient pas les bons.

La mère de Ferdonnet avait pour sa part écrit à son fils pour lui demander de se rendre à la justice française. Elle était certaine, elle, que le speaker de Radio-Suttgart n’avait pas la voix de son fils, et qu’en conséquence il ne serait pas condamné à mort

Deux journalistes et hommes d’action

Mais pour Ferdonnet comme pour Herold-Paquis, le jugement était déjà quasiment rédigé et approuvé en haute sphère avant même que les accusés n’entrent dans le prétoire.

Hérold-Paquis avait lui aussi rejoint l’Espagne, en 1937, pour combattre les staliniens. Son histoire est d’ailleurs analogue à celle de tant de jeunes Français qui s’engagèrent ensuite dans la voie qui leur semblait la plus cohérente avec celle qui les avait conduits en Espagne.

Ceux qui vivent l’Histoire au jour le jour ne voient pas les choses comme ceux qui les écrivent plus tard, quand les archives s’ouvrent, et quand les bilans peuvent être disséqués au calme.

Ces deux journalistes et hommes d’action, ces deux « voix de la Collaboration » savaient qu’à l’issue de leur procès ils seraient fusillés. C’était couru d’avance. Il n’empêche que leur sang-froid au tribunal, force l’admiration. Pas de pleurnicheries, pas d’appel à la pitié.. Ils exposent les raisonnements qui les ont conduits sur les positions qu’ils ont tenues, et là où ils se trouvent à présent.

Les comptes-rendus sténographiques des deux procès sont des documents historiques. Lisons-les comme tels. Ne refaisons pas nous non plus l’Histoire, pour recondamner ou absoudre. Souvenons-nous que d’autres patriotes français furent fusillés aussi, mais par l’Occupant.

Les uns et les autres étaient des Hommes, me semble-t-il. Ni les uns ni les autres n’avaient choisi l’attentisme, ce qui n’était pas rien, et qui en faisait en tout état de cause des hommes d’exception.

L’épuration des voix de la Collaboration Paul Ferdonnet, Jean Hérold-Paquis, présentation : Philippe Randa, Déterna éditions, 2025. Pour le commander cliquez ici

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mardi, 19 août 2025

Qui sont les oligarques immigrationnistes du Conseil constitutionnel ?

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Johan Hardoy, Polémia, cliquez ici

En France et contrairement à l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, par exemple, aucune compétence juridique particulière n’est requise de la part des neuf juges constitutionnels dont les membres sont nommés par le Président de la République et les Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, après avis des commissions parlementaires (les deux anciens Présidents de la République, membres de droit à vie, ont fait le choix de ne pas y siéger).

De fait, ces nominations relèvent avant tout de motivations politiques, ce qui pose à tout le moins un problème de légitimité et de crédibilité s’agissant de « sages de la République ».

Quelles sont donc les tendances politiques des membres de cette institution ?

Six macronistes et assimilés

Richard Ferrand, le président du Conseil constitutionnel, a été nommé en février 2025 par le Président de la République en remplacement du socialiste Laurent Fabius.

Cet ancien membre du Parti socialiste s’est rapproché d’Emmanuel Macron lors de sa candidature à la présidence. En 2017, il est devenu ministre de la Cohésion des territoires avant de quitter le gouvernement après avoir été mis en cause dans une affaire judiciaire. À partir de 2018, il a été Président de l’Assemblée nationale jusqu’à sa défaite aux élections législatives de 2022.

Sa nomination au Conseil constitutionnel a été très contestée et approuvée de justesse, notamment grâce à l’abstention du Rassemblement national.

* Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, a été nommé en 2019 par Richard Ferrand. Il était alors le premier membre de cette institution à avoir été condamné par la justice, en 2004 (14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris).

* Jacqueline Gourault, nommée en 2022 par Emmanuel Macron, a été professeur d’histoire et géographie avant d’entamer une carrière politique qui l’a finalement amenée au poste de ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales dans les gouvernements d’Édouard Philippe et de Jean Castex.

* Jacques Mézard, qui est diplômé en droit privé et avocat, a été nommé par Emmanuel Macron en 2019, après avoir été ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et ministre de la Cohésion des territoires du gouvernement d’Édouard Philippe.

* Véronique Malbec est une magistrate expérimentée qui a débuté sa carrière comme juge d’instruction avant de devenir procureure générale, Secrétaire générale du ministère de la Justice de 2018 à 2020, puis directrice du cabinet du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.
En 2017, en tant que procureure générale de Rennes, elle a supervisé (sans donner d’instruction) le classement sans suite d’une plainte dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, où Richard Ferrand était mis en cause. C’est ce dernier qui l’a nommée au Conseil constitutionnel en 2022.

Laurence Vichnievsky est également une magistrate confirmée qui a débuté comme juge d’instance avant d’exercer en tant que juge d’instruction (elle a notamment prononcé un non-lieu dans l’affaire de la mort controversée du ministre du Travail Robert Boulin en 1979). Par la suite, elle a instruit des affaires sensibles au sein du pôle financier du tribunal de Paris, a présidé le TGI de Chartres et a été nommée avocate générale près la cour d’appel de Paris. Après son entrée en politique dans les rangs écologistes puis son ralliement au MoDem, elle a été élue député du Puy-de-Dôme de 2017 à 2024 en étant investie par le parti d’Emmanuel Macron.

En 2025, Yaël Braun-Pivet l’a proposée comme membre du Conseil constitutionnel en remplacement de Corinne Luquiens, qui avait été nommée en 2016 par le socialiste Claude Bartolone.

Trois Républicains

* François Pillet a exercé pendant 38 ans à la cour d’appel de Bourges. Ancien membre de la Cour de justice de la République, il a été président du comité de déontologie parlementaire de la chambre haute et sénateur divers droite (rattaché au groupe Républicain) entre 2007 et 2019, date à laquelle Gérard Larcher l’a nommé au Conseil constitutionnel.

En 2018, en tant que membre de la commission des Lois, il a auditionné Alexis Kohler, Secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron, avant de déclarer que les manquements de l’intéressé étaient très clairs dans le cadre de l’affaire concernant le responsable de la sécurité présidentielle Alexandre Benalla.

* François Seners a été conseiller au tribunal administratif de Nice de 1993 à 1996, puis au Conseil d’État de 1997 à 2008. Ancien directeur de cabinet de Rachida Dati entre 2008 et 2009, il a été secrétaire général du Conseil d’État entre 2012 et 2014, puis directeur du cabinet de Gérard Larcher entre 2014 et 2017, avant d’être nommé par ce dernier au Conseil constitutionnel en 2022.

Philippe Bas a été, sous la présidence de Jacques Chirac, Secrétaire général de la présidence de la République, ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la famille puis ministre de la Santé et des Solidarités. Il s’est ensuite installé dans la Manche, où il a été sénateur de 2011 à 2025 et président du Conseil départemental entre 2015 et 2017.

Soutien de François Fillon lors de la primaire présidentielle des Républicains et lors de l’élection présidentielle de 2017, il a porté à la connaissance du Parquet national financier et du procureur de la République une douzaine de faits délictueux commis à l’encontre de ce candidat.

En 2018, il a présidé la commission des Lois du Sénat dans le cadre de l’affaire Benalla.

En 2025, Gérard Larcher l’a proposé comme membre du Conseil constitutionnel en remplacement de Michel Pinault, également désigné par le Président du Sénat neuf ans plus tôt.

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lundi, 18 août 2025

Point de vue - Ukraine : Macron va se rendre à Washington. Et alors ?

Guerre en Ukraine: Emmanuel Macron dit avoir "l'intime conviction" que  Vladimir Poutine ne veut pas la paix

Arnaud Florac

Emmanuel Macron ou la mouche du coche de La Fontaine !

Le sommet qui a réuni Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, n’a pas encore produit de résultats concrets. Trump envoie quelques messages sur Truth Social (« Restez à l’écoute ! ») pour garder l’attention de ses fans, tandis que Poutine s’est, paraît-il, entretenu avec les présidents du Kazakhstan et de la Biélorussie pour leur faire « un petit refresh », comme on dit dans le monde de l’entreprise. Mais à part ça, il ne se passe pas grand-chose. C’est précisément le moment que choisit notre président de la République pour annoncer qu’il se rendra, ce lundi 18 août, à Washington, en compagnie d’autres dirigeants européens.

Un quarteron de dirigeants européens sans envergure

La cellule communication de la présidence de la République a diffusé en ces termes cette nouvelle sans importance : « Le président de la République se rendra demain à Washington [...] afin de poursuivre le travail de coordination entre les Européens et les États-Unis dans le but de parvenir à une paix juste et durable qui préserve les intérêts vitaux de l’Ukraine et la sécurité de l’Europe. » Avec lui, on trouvera notamment l’Allemand Merz, le Finlandais Stubb… et Ursula von der Leyen, dont on ne sait toujours pas par qui elle a été élue pour se croire investie d’une telle légitimité. Zelensky sera reçu par Trump. Quant à ce quarteron de dirigeants européens sans envergure, on ignore quel sera leur programme exact.

Ce dimanche, une visioconférence de losers européens réunissait Macron, Starmer, Merz ainsi que Zelensky, qui y assistait depuis le bureau de sa nouvelle patronne, Ursula von der Leyen. Il semble que les Européens ne soient pas lassés de se ridiculiser aux yeux du monde. Il est évident qu’ils ne peuvent absolument rien faire pour que la situation en Ukraine évolue. C’est tellement évident que, pour régler le conflit ukrainien, Trump et Poutine n’ont même pas invité le président ukrainien en Alaska. Alors, les petits dirigeants d’une Europe inutile et faible, vous pensez bien...

Bref : Macron a décidé de se rendre aux États-Unis pour assister aux discussions entre Trump et Zelensky. Que va-t-on confier à un diplomate de son envergure ? Le détartrage de la machine à café ? Le nettoyage de la moquette du Bureau ovale ? On se perd en conjectures.

Faire le dur en parlant de guerre

Tout cela, bien sûr, est à la fois risible et pathétique. En jouant à fond la carte du « domaine réservé », Emmanuel Macron se trouve sans doute très malin. Il n’a aucune crédibilité dans son pays, son parti est mourant, son gouvernement est un assemblage d’opportunistes de toutes les chapelles, la France est endettée comme jamais, mise à feu et à sang par des racailles qu’on ne punit pas… alors, il reste « le régalien ». Faire le dur en parlant de guerre et prendre l’avion pour aller serrer des mains avec un air grave. Le problème, c’est que, même dans ce domaine pourtant éminemment valorisant, Macron est nul. Personne ne veut de lui, personne ne l’écoute, et quand il n’est pas méprisé, il fait tout foirer. Souvenez-vous, quand il avait divulgué les détails d’une conversation téléphonique avec Poutine, au début de la guerre… C’était l’époque où la Russie prenait la France au téléphone - et au sérieux. Il y a une éternité.

« Ainsi, certaines gens, faisant les empressés / S’introduisent dans les affaire / Ils font partout les nécessaires / Et, partout importuns, devraient être chassés », dit La Fontaine, à propos de la mouche du coche, dans la fable du même nom. Il n’y a pas un mot à retrancher pour qualifier cette énième tentative de faire l’intéressant.

Article paru sur Boulevard Voltaire, cliquez ici.

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dimanche, 17 août 2025

Revue de presse - Pour nourrir notre réflexion, en ce jour du Seigneur estival : Léon XIV et le nombrilisme hexagonal

Léon XIV : découvrez la photo officielle du pape dévoilée par le Vatican

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Ce matin-là, au bar de l’Océan au Guilvinec, j’aperçus une vieille dame absorbée dans la lecture du Figaro Magazine. Elle tournait les pages lentement, s’arrêtant longuement sur un dossier consacré au pape Léon XIV. À deux pas de là, l’église Sainte-Anne somnolait dans la lumière saline. La dernière fois que j’y suis entré, il y a quelques semaines, c’était pour l’enterrement de mon cousin. Aucun prêtre n’était là. L’office, mené de bout en bout par un quarteron de chaisières, avait la ferveur des humbles et le chant faux des vieilles voix qui ne s’excusent pas de leur justesse incertaine. C’était, à sa manière, un résumé du catholicisme d’aujourd’hui, dépouillé, persévérant, et, malgré tout, fidèle.

À Paris ou à Chartres, dans l’ivresse des bannières et le claquement des tambours scouts, une partie des catholiques français se persuade que l’avenir de l’Église se joue là, et nulle part ailleurs. Les réseaux traditionalistes regorgent de photographies où l’on se veut l’avant-garde du renouveau, comme si les processions de Chartres dictaient la politique de Rome. C’est oublier qu’à Buenos Aires, à Kampala ou à Manille, la messe est celle que célèbre le curé, et qu’il ne viendrait à personne l’idée de demander une liturgie alternative.

Léon XIV, premier pape américain, connaît cette diversité. Il sait que le bruit du monde catholique ne vient pas seulement des bastions militants, mais aussi du murmure immense de communautés invisibles aux caméras. Il a hérité d’une Église éraillée par les tensions du pontificat précédent, où le progressisme pastoral de François, plus sociologue que théologien, s’était souvent heurté au rigorisme des traditionalistes. Et ses premiers gestes, qu’il s’agisse d’honorer la vieille pourpre condamnée par François à l’exil intérieur, de reprendre des signes liturgiques délaissés, ou de redonner au palais pontifical sa fonction d’habitation, tiennent moins de la revanche que de la diplomatie.

Il est frappant de voir combien ce pontificat, en trois mois, a déjà trouvé son équilibre entre fermeté doctrinale et souci d’apaisement. À Tor Vergata, devant un million de jeunes, Léon XIV a parlé du Christ et non des querelles internes. À Sainte-Anne-d’Auray, il a envoyé un cardinal africain dont le nom seul apaise les cœurs conservateurs. Dans une lettre aux évêques de France, il a cité Jean Eudes, le curé d’Ars et Thérèse de Lisieux, comme s’il savait que pour parler à ce pays fatigué, il fallait lui rappeler ce qu’il a de meilleur.

Ceux qui rêvent d’un Léon XIV restaurateur intégral risquent de connaître la même désillusion que sous François. Car si le pape connaît les sensibilités liturgiques européennes et nord-américaines, il sait aussi qu’elles ne concernent qu’une minorité sociologique. Pour l’immense majorité des fidèles, la question centrale n’est pas la forme ordinaire ou extraordinaire de la messe, mais la survie de la foi dans des sociétés qui lui sont devenues étrangères.

En réalité, sa méthode est celle d’un chirurgien prudent. Les traditionalistes bruyants, souvent surreprésentés dans la sphère médiatique catholique, reçoivent ici ou là un signe, un mot aimable à l’un de leurs cardinaux, un geste d’apparat liturgique, la suspension discrète d’une sanction, assez fort pour leur permettre de crier victoire, mais jamais assez décisif pour infléchir la trajectoire globale du pontificat. Les observateurs pressés y voient une ambiguïté, alors qu’il s’agit d’un calcul : donner à chaque camp de quoi se dire entendu, tout en maintenant l’autorité centrale au-dessus de la mêlée.

Léon XIV sait que l’énergie dépensée à gérer les susceptibilités des chapelles occidentales est une distraction par rapport aux urgences réelles : l’effondrement de la pratique en Europe, la concurrence religieuse en Afrique, la montée des Églises évangéliques en Amérique latine. Il n’a pas l’intention de se laisser enfermer dans un duel avec les ultras de part et d’autre. Son horizon est plus vaste : maintenir le lien entre des catholiques dont les réalités culturelles et économiques n’ont parfois plus rien en commun, sinon le nom du Christ.

Les catholiques français feraient bien de se souvenir qu’ils ne sont pas l’axe du monde. Leur nombrilisme liturgique, entretenu par des pèlerinages spectaculaires, mais circonscrits, finit par les isoler dans une bulle et nourrit des attentes irréalistes envers Rome. Léon XIV, lui, raisonne en pasteur universel. Sa tâche n’est pas de sauver l’exception française, mais de maintenir à flot un navire immense, aux cales pleines de peuples qui n’ont jamais entendu parler de Chartres.

En cela, il se situe à mi-chemin entre ses deux prédécesseurs immédiats. De Benoît XVI, il retient la clarté doctrinale et le sens de la continuité liturgique, mais sans s’y enfermer comme dans un manifeste. De François, il reprend l’attention aux périphéries et l’idée d’un pape voyageur, tout en évitant les ruptures provocatrices. C’est un pontificat de couture fine, qui ne coud ni tout à fait blanc ni tout à fait noir, mais qui tente de recoudre les pans déchirés d’un vêtement que personne, à Rome, ne croit pouvoir restaurer dans son état originel.

Article publié le 16 août sur Breizh-Info, cliquez ici.

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Pour un bien commun enraciné : reconquérir notre peuple, notre terre, notre foi

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Julien Dir, Breizh info cliquez ici

On nous parle sans cesse de “vivre ensemble”. Ce slogan, cette formule anesthésiante, c’est le cataplasme que le Système applique sur la plaie béante de notre civilisation. Derrière cette expression, il n’y a pas de fraternité réelle, pas d’amour véritable. Il y a la gestion froide et administrative d’un enchevêtrement de communautés qui ne se connaissent pas, ne se comprennent pas, et qui, trop souvent, se méfient les unes des autres. C’est l’anti-bien commun.

Le vrai bien commun, celui qui élève et soude, ne naît pas d’un slogan publicitaire financé par Bruxelles ou par un ministère de la “Cohésion sociale”. Le bien commun naît du sol, des pierres, des croix plantées à la croisée des chemins. Il naît de la mémoire d’un peuple, de ses morts, de ses prières, de son sang versé pour que la maison tienne debout.

Redonner le goût de vivre à notre jeunesse

Regardez notre jeunesse : on lui vole ses racines, on lui détruit ses repères, on lui inculque la honte de son identité. On lui promet un avenir de “transition permanente” et de “crises inéluctables”, du climat à l’économie, en passant par la peur fabriquée de sa propre disparition. Alors elle se replie, elle se drogue, elle s’abrutit, elle fuit dans les écrans. Elle ne croit plus en rien.

Le bien commun, c’est le contraire : c’est donner envie de vivre. C’est donner envie d’aimer, de fonder une famille, de transmettre un nom, une terre, un héritage. C’est rappeler à un jeune Breton que sa patrie, ce ne sont pas seulement des frontières sur une carte, mais un enchevêtrement d’églises romanes, de chapelles, de calvaires, de ports, de villages et de campagnes qui portent encore l’empreinte des siens.

Foi, civilisation et fraternité réelle

On ne bâtira rien de solide sans renouer avec notre foi, qu’elle soit pleinement catholique ou inscrite dans une spiritualité héritée de nos pères. Sans la transcendance, sans le regard tourné vers plus grand que nous, le matérialisme vide nos âmes et laisse la place aux marchands de rêves artificiels et aux politiciens cyniques.

Le bien commun, c’est retrouver confiance en nous, en notre civilisation, et arrêter de courber l’échine devant ceux qui nous méprisent. C’est se serrer les coudes avec nos voisins, nos amis, notre famille, et préférer la compagnie de ceux qui partagent notre histoire, nos coutumes, notre langue, plutôt que de s’extasier devant l’effacement de tout ce qui nous définit.

Conquérir, protéger, transmettre

Le bien commun ne se quémande pas, il se conquiert. Il exige du courage, de la volonté et, parfois, du sacrifice. Cela veut dire protéger nos terres, nos métiers, nos traditions, notre sécurité. Cela veut dire refuser la dilution de notre peuple dans un grand magma mondialisé où plus rien n’a de sens. Cela veut dire transmettre à nos enfants non pas un pays épuisé, fracturé, honteux de lui-même, mais une patrie fière, sûre de sa place dans l’Histoire et prête à y rester.

La Bretagne, comme toute l’Europe, ne retrouvera pas le sourire avec les slogans creux des communicants du régime. Elle le retrouvera le jour où ses clochers sonneront pour annoncer non pas la reddition, mais la renaissance.

Le bien commun, ce n’est pas “vivre ensemble” avec n’importe qui, dans n’importe quelles conditions. C’est vivre debout, ensemble, enracinés dans notre terre et dans notre foi, unis par le sang, la culture et l’espérance.

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Et le vainqueur est … Vladimir Poutine !

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Pierre Lellouche, grand spécialiste de géopolitique, dresse ici le bilan de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Selon Pierre Lellouche, « l’Europe est aujourd’hui tout le contraire de la « puissance géopolitique » vantée par Emmanuel Macron depuis Brégançon ; c’est un groupe d’États paniqués par le changement de pied diplomatique qui résulte de l’élection de Donald Trump. Embarqués dans le conflit ukrainien pour des raisons morales – au demeurant légitimes – à la remorque de l’administration Biden, ils découvrent que les Américains ne veulent plus continuer la guerre et que, étant partie prenante dans ce conflit, ils ne peuvent plus espérer tenir un rôle dans la négociation. Leçons d’un terrible aveuglement.

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Source : Journal du dimanche 17/8/2025

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samedi, 16 août 2025

Intolérable libéralisme

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Patrick J. Deneen, professeur de sciences politiques à l’université de Notre Dame et auteur de l’ouvrage influent Why Liberalism Failed, s’est imposé comme l’une des voix les plus critiques à l’égard du paradigme politique qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale. Sa thèse centrale est que le libéralisme, loin de garantir une véritable diversité, a imposé un moule idéologique qui subordonne les identités et les traditions à la consommation et à l’efficacité économique.

À l’heure où le monde est en pleine reconfiguration, marquée par la montée en puissance de nouvelles puissances, des tensions culturelles internes et un scepticisme croissant à l’égard du modèle mondialiste, Deneen soutient que les loyautés locales, les racines religieuses et les traditions nationales sont essentielles à la santé politique des nations. Il considère que ce qu’on appelle « l’intolérance libérale » n’est pas une anomalie, mais la conséquence logique d’un système qui, lorsqu’il ne parvient pas à domestiquer les convictions profondes, recourt à la coercition directe.

Sa lecture de la politique américaine et européenne rompt avec les catégories classiques de gauche et de droite. Pour lui, le nouvel axe politique se dessine entre une élite transnationale – éduquée, cosmopolite et corporatiste – et une classe ouvrière qui, paradoxalement, est devenue la principale force conservatrice. L’interview, réalisée lors du MCC Feszt, résume ses idées sur le changement de paradigme, les limites de la tolérance progressiste et le concept de bien commun dans des sociétés fragmentées.

Entretien avec Javier Villamor pour The European Conservative – traduction Breizh.info

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mercredi, 13 août 2025

Une étrange apathie française

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Michel Geoffroy, Polémia, cliquez ici

Les politologues des temps futurs s’interrogeront certainement sur les raisons de l’étrange apathie qui, au début du XXIᵉ siècle, a touché le peuple français.

Comment l’expliquer, en effet, alors qu’il y a à peine 50 ans de cela, la France restait encore un pays fier, politisé et agité socialement ?

Mais, de nos jours, force est de constater que plus rien ne semble pouvoir faire sortir nos concitoyens de leur torpeur : ni la catastrophe sécuritaire qui les frappe, ni le déclin économique, ni la réduction continue des libertés publiques, ni la fin de l’indépendance nationale, ni les palinodies politiciennes, ni les perspectives de guerre, ni les vaccins obligatoires.

Les apathiques assistent au naufrage de leur patrie comme si la catastrophe ne les concernait pas.

Cinq raisons principales expliquent cette étrange, mais dangereuse, apathie.

Le changement de population

D’abord, le nombre de Français d’origine ne cesse de diminuer du fait du vieillissement de la population et de 50 ans de laxisme migratoire organisé par l’oligarchie.

Le Système fabrique donc des Français de papier à la chaîne, qui ne se sentent pas vraiment concernés par le destin français, comme ils préfèrent, lors des matchs de foot, brandir le drapeau de leur pays d’origine plutôt que le drapeau national. Et, comme on l’a vu lors des rares manifestations sociales, les banlieues de l’immigration restaient significativement à l’écart.

Plus la France agrège des communautés différentes, plus elle devient une coquille institutionnelle vide. Et moins la notion de peuple a du sens.

Ubu roi est donc en train d’atteindre son but : changer le peuple pour effacer ce gêneur.

Le déracinement culturel

Ensuite, le déracinement culturel et les conséquences de l’effondrement de l’enseignement public font désormais pleinement sentir leurs effets.

La France d’aujourd’hui, c’est celle du collège unique, du bac pour tous, des carnets de notes dithyrambiques et du laxisme personnel généralisé.

Une France où la majorité de la population maîtrise mal l’orthographe, ignore l’histoire, la géographie, l’économie et ne lit quasiment plus aucun livre. Où le moindre effort requis devient du harcèlement ou une agression insupportable aux égoïsmes individuels. Où l’on attend tout de l’État, donc des autres.

Une France qui gobe tout, pourvu qu’on lui permette de faire du sport, d’écouter du rap et de « twitter » sur son portable.

Une population incapable de comprendre et donc d’agir sur le monde.

La société de propagande

Le fait que nous vivions désormais dans une société de propagande, comme l’a démontré Jean-Yves Le Gallou dans son essai éponyme, explique aussi l’apathie nationale.

En 2025, la propagande n’est pas seulement le fait de l’État : elle est portée par une multiplicité d’acteurs économiques et sociaux, car les entreprises se politisent de plus en plus aussi, et bien sûr par tout le système médiatique, associatif et culturel. Il suffit de penser à la façon ridicule dont la publicité met systématiquement en scène des « racisés » pour comprendre qu’il est désormais difficile d’échapper à un tel matraquage idéologique.

Alors pensons à ces millions de Français qui, tous les soirs, ingurgitent leur dose de propagande en regardant les chaînes « d’information » avec entrain.

On se résigne à tout, puisque la propagande martèle en continu que tout va mieux dans le meilleur des mondes possibles et que tout ce qui nous arrive constitue un évident progrès. Et que tous ceux qui prétendent le contraire sont des méchants de « strême-drouatte ».

La répression croissante

A fortiori quand la répression idéologique s’installe partout, sous la poussée liberticide de l’Union européenne, au nom du politiquement correct.

Car la répression croissante de toute dissidence, qu’elle soit en actes, en paroles ou en écrits — fait marquant de ce siècle —, conduit à l’apathie : on se résigne, on « prend sur soi » parce que, sinon, on risque de se retrouver un jour devant un juge, dénoncé par des voisins, des collègues ou des associations militantes.

Et la répression vise à empêcher de débattre politiquement d’un nombre croissant de sujets : de l’immigration et de l’islam (car ce serait de la haine), de l’écologie punitive (c’est refuser le consensus scientifique), de l’UE (c’est du complotisme), de l’OTAN (c’est être un agent de Poutine), de la propagande LGBT (c’est de l’homophobie), de la Palestine (c’est de l’antisémitisme), etc.

La violente répression du mouvement des Gilets jaunes en 2019 a servi de leçon à nombre de nos concitoyens et elle a atteint son but : la révolte contre le Système peut coûter cher, alors il vaut mieux rester tranquille.

Dormez, braves gens ! Populations abandonnées, faites confiance à l’oligarchie…

La destruction du système politique

L’apathie française résulte enfin de la destruction de notre système politique, programmée par l’oligarchie.
À la fois parce que les élections ne servent plus à rien dès lors que les vrais choix politiques se font ailleurs que chez nous, et parce qu’il n’y a plus d’alternative politique organisée dans notre pays, puisque tous les partis représentés au Parlement partagent peu ou prou la même idéologie : celle de l’extrême-centre. Pourquoi donc se mobiliser puisque cela ne sert plus à rien ?

Les Français vivent désormais la politique façon Le Bon Coin : pour accéder à des produits anciens ou de seconde main.

Telle cette prétendue opposition entre la droite et la gauche, toujours mise en scène par les médias, alors que ce clivage a perdu de son sens et que la droite n’est plus qu’une gauche honteuse. Tels ces prétendus extrêmes qui finissent toujours par se rallier à la fin pour sauver le Système. Tel cet antifascisme bidon qui prétend nous faire revivre au bon vieux temps des années 1930, pour le plus grand profit des oligarques.

De l’apathie à la défaite

L’apathie nationale n’a donc finalement rien d’étrange, car elle est un sous-produit du Système oligarchique ; mais cela ne la rend pas excusable pour autant.

Car l’apathie nationale, la dormition, pour reprendre l’expression de Dominique Venner, dans un monde de plus en plus conflictuel et alors que les autres civilisations, elles, se réveillent, conduit forcément, tôt ou tard, au désastre. L’étrange apathie conduit toujours à l’étrange défaite : nos grands-parents et nos parents le savaient depuis 1940, mais on semble l’avoir oublié.

Bien sûr, tous les Français ne restent pas apathiques, heureusement. Il y en a que le déclin catastrophique de notre pays révolte et qui ne se résignent pas. Mais, pour le moment, il faut bien constater qu’ils ne parviennent pas à mettre en mouvement la grande masse des endormis.

Sans doute le choc de l’Histoire fera-t-il un jour, comme toujours, se réveiller les apathiques. Mais au prix du sang et des larmes.

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Parution du nouveau numéro de la revue "Rébellion"

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mardi, 12 août 2025

Un entretien avec Michel Festivi sur le site Le Nouveau Présent sur son livre :" Les griffes de Staline sur l’Espagne républicaine (1936/1939)"

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Source : Le Nouveau Présent cliquez ici

Entretien avec Michel Festivi, ancien avocat, vient de publier aux éditions Dualpha, dans la collection « Vérités pour l’Histoire » dirigée par Philippe Randa, Les griffes de Staline sur l’Espagne républicaine (1936/1939), avec une préface de Pio Moa, le grand historien espagnol de la guerre civile.

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

C’est votre 4e ouvrage sur l’histoire de la IIe république espagnole et la guerre civile qui frappa durement ce pays ; que sous-entend l’expression imagée de votre titre « Les griffes de Staline » ?

Dans cet ouvrage, je m’emploie à expliquer pourquoi et comment, à partir du mois de septembre 1936 – les combats de la guerre civile reprirent le 18 juillet 1936 – Staline, le NKVD et les hommes de la IIIe internationale, se sont petit à petit implantés dans la zone dénommée fallacieusement « républicaine », pour arriver à en prendre totalement le contrôle, en mobilisant le ban et l’arrière-ban du communisme international. Mais, je démontre que cela n’a été rendu possible que par l’attitude récurrente des gauches espagnoles : depuis le début des années 1930, celles-ci s’étaient bolchevisées, avaient multiplié les violences et les crimes politiques, les fraudes électorales, les attaques contre le régime et la constitution républicaine de la IIe république, n’hésitant pas à prendre les armes contre les institutions (octobre 1934 par exemple), quand un gouvernement ne leur convenait pas, et tout cela pour tenter d’établir en Espagne un régime de type soviétique, les preuves abondent.

Quelles ont été les manœuvres politiques et militaires qui ont permis aux communistes soviétiques de s’emparer de l’Espagne dite « républicaine » ?

Le terrain ayant été largement préparé par les socialistes et communistes espagnols, ainsi que les gauches « républicaines », celles de Manuel Azaña par exemple, Staline et ses hommes se sont d’abord appropriés une très grande partie des réserves d’or de la Banque d’Espagne (Madrid étant inclus dans la zone révolutionnaire), avec la complicité du gouvernement socialo-communiste de Largo Caballero et Juan Negrin, et ce dès octobre 1936 ; puis, avec le concours des Brigades internationales totalement soviétisées et qui sont arrivées en novembre 1936, ils leurs ont été facile de dominer les milices populaires. Staline faisait bien sûr distribuer les armes qu’il livrait, d’abord à ceux qui le soutenaient, socialistes et communistes. Ayant l’or espagnol entre ses mains, il était devenu le maître de la zone milicienne et imposait sa loi ; ce fut alors un chantage permanent. Ce fut aussi pour l’URSS une opération des plus rentables.

Comment s’y est-il pris pour vaincre les marxistes antistaliniens et les anarchistes qui le concurrençaient ?

Les staliniens vont les anéantir comme en URSS dans les années 1920, par les techniques immuables de la propagande, puis de la délation, du chantage, grâce aux milliers d’agents du NKVD qui vont arriver en Espagne. Cette guerre sera sanglante, et finalement les staliniens auront le dessus en mai et juin 1937. Ce fut comme le déclarera Julian Gorkin, un des chefs du POUM « du cannibalisme politique ». Des tchékas communistes et socialistes se constituèrent partout, dans lesquelles les militants anarchistes et poumistes furent emprisonnés, torturés puis liquidés.

Quels furent les buts géopolitiques de Staline en Espagne ?

Staline avançait en Espagne rouge avec une prudence de sioux. Il émit de multiples écrans de fumées, des paravents, pour ne pas apparaître officiellement dominant les gouvernements révolutionnaires espagnols qui étaient entre ses griffes, et ainsi ne pas affoler les démocraties occidentales, comme l’écrira l’historien britannique Burnett Bolloten, il appliquait la politique « du grand camouflage ». Si les révolutionnaires espagnols l’avaient emporté, Staline aurait eu un solide point d’appui en Méditerranée. Ce ne fut pas le cas.

La France du Front populaire, aida-t-elle les gouvernements espagnols dits « républicains » ?

Malgré l’officielle politique de non-intervention signée à Londres le 23 août 1936, tant que dura le Front populaire en France, le gouvernement aida massivement les rouges d’Espagne. Socialistes et communistes français s’associèrent dans cette tâche. Des ministres comme Pierre Cot, ministre de l’air, organisèrent des envois d’armes, de matériels, d’avions, dépouillant ainsi la France d’un armement qui lui fit grandement défaut en mai-juin 1940. Les archives établissent les complicités actives de Vincent Auriol, ministre des finances de Léon Blum, ou celle d’Yvon Delbos ministre des affaires étrangères de Blum.

Au-delà de l’Histoire, quelles leçons politiques peut-on tirer de ce conflit ?

La rébellion de juillet 1936, la sublevacion, comme le disent les Espagnols, ne fut qu’une légitime défense face à l’oppression politique et sociale des gauches espagnoles qui emmenaient le pays à devenir un satellite soviétique, avec toutes les conséquences que cela aurait pu comporter, je cite de très nombreux témoins qui en attestent formellement. Si les nationaux avaient été vaincus, l’Espagne serait devenue une colonie soviétique, un premier essai de « démocratie populaire », selon l’expression de Julian Gorkin.

Comment êtes-vous parvenu à obtenir une préface de Pio Moa, l’un des plus célèbres historiens espagnols de cette période ?

J’ai rencontré à trois reprises Pio Moa, chez lui à Madrid. De nos entretiens, j’ai appris énormément de choses. J’ai lu la plupart de ses livres, soit celui publié en France, Les mythes de la guerre d’Espagne, et ceux aussi publiés uniquement en Espagne, comme son histoire du PSOE. Il m’a accordé plusieurs entretiens qui ont été publiés notamment par la Revue d’Histoire Européenne, dirigée par Guillaume Fiquet.

Les griffes de Staline sur l’Espagne républicaine (1936/1939), Michel Festiviéditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », Préface de Pio Moa, 272 pages, 33,00 €. Pour commander ce livre, cliquez ici.

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Revue de presse : Pierre-Édouard Stérin soutient les fêtes locales : la gauche hurle au scandale

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Yves-Marie Sévillia, Boulevard Voltaire cliquez ici

« Les plus belles fêtes de France ». Voilà une association qui sent bon la Douce France, chère à Charles Trenet. « Issues de nos traditions agricoles, de nos légendes, de nos modes de vie, de notre histoire ou de notre gastronomie, les fêtes sont l’expression de notre identité culturelle et sociale », peut-on lire sur son site. « Les plus belles fêtes de France s’engage pour que les traditions locales se perpétuent et pour que nos territoires demeurent des lieux vivants facteurs de lien social. »

Concrètement, l’association propose un label auxquelles les fêtes et manifestations locales peuvent adhérer. Ainsi, Les plus belles fêtes de France présente un programme qui recense les événements culturels, en fait la promotion, propose un soutien financier et une aide aux organisateurs sous forme de formations et d’accompagnement à la recherche de financement. Cette promotion et défense du patrimoine immatériel doit permettre « aux Français de redécouvrir la richesse de leurs régions ». Depuis un an, une centaine d’événements ont rejoint l’aventure. Transhumance dans l’Aubrac, festival médiéval de Saint-Renan dans le Finistère, fête de la Saint-Louis à Aigues-Mortes, fête de la truffe dans le Périgord, le grand corso du Mimosa dans le Var ; bref, de quoi oublier la France Orange mécanique et retrouver celle du JT de feu Jean-Pierre Pernaut.

L'Humanité et sa traque de Pierre-Édouard Stérin

Tout allait bien jusqu’à ce que L’Humanité s’en mêle. Le journal communiste, dans sa traque de l'argent de droite, révélait, en juillet, que Les plus belles fêtes de France avait comme investisseur Pierre-Édouard Stérin, « le financier du Plan Périclès visant à faire gagner les droites extrêmes ». Derrière l’association, on trouve en effet la petite structure Studio 496 dans le capital de laquelle le milliardaire français est entré, fin mai. Son dirigeant, Thibault Farrenq, est un proche de Stérin. C'est avec lui que le fondateur de Smartbox avait cofondé la Nuit du Bien commun. Des informations qui ont déclenché une levée de boucliers, ces dernières semaines, chez certaines associations et communes qui avaient adhéré au fameux label. Ainsi, le maire socialiste de Bazas (Gironde) a annoncé que sa commune et sa fête des Bœufs gras se retiraient du réseau Les plus belles fêtes de France, trois mois après y avoir adhéré. « Notre fête ne sera jamais une vitrine instrumentalisée », a indiqué Isabelle Dexpert. À Bazas, où planent « des soupçons de récupération politique », l’édile se dresse sur sa barricade : « Il est hors de question de travailler avec un réseau qui ne représente pas nos valeurs. »

À ce sujet — Projet Périclès : le bras droit de Stérin face à T. Cazenave et A. Léaument cliquez ici

Dans le Pays basque, trois villes fuient l’argent « sale » : Hendaye, municipalité de gauche et sa fête basque, Hasparren et son Lehengo Hazparne se retirent. Idem pour Espelette, qui célèbre son piment à travers une fête locale rassemblant plus de vingt mille personnes. Le président de la confrérie du piment, Romain Casemajor, est tétanisé : « Peu importe l'idéologie, qu'elle soit de droite, de gauche ou du centre, nous sommes une association apolitique, donc on préfère se retirer. »

Quand chanter Sardou et Johnny devient un péché

Pourtant, Les plus belles fêtes de France tient « à réaffirmer avec force son caractère strictement apolitique »« Notre engagement est unique et sans équivoque : soutenir, valoriser et récompenser les fêtes de villages à travers tout le territoire français », insiste l'association ; mais rien n’y fait. Les médias locaux s’empressent de souffler sur les braises. France Bleu présente Les plus belles fêtes de France sous le plus aimable des portraits : « une association pilotée par des figures des milieux catholiques traditionalistes via une société financée par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin qui défend une alliance de la droite et de l'extrême droite ». On insiste aussi, bien entendu, sur la candidature de Thibault Farrenq aux dernières élections législatives comme suppléant, sous l’étiquette UDR, cette infamante alliance d’Éric Ciotti avec Marine Le Pen.

C’est toujours le même couplet : la presse militante de gauche joue les amalgames et les élus ou membres d’association, quand ils sont de la même sensibilité, s’empressent d’emboîter le pas. Et lorsqu’ils sont de droite, atteints de paralysie, ils se liquéfient.

Le Canon français subit les mêmes attaques, puisque financé par le même investisseur catholique de droite. L’association organise d’immenses banquets dans des lieux majestueux. On y boit entre camarades en mangeant de la cochonaille. On y chante aussi. Beaucoup. La Madelon ou « Sardou, Aznavour ou Johnny », s’indigne L’Humanité. La France insoumise du Cher a fait paraître un communiqué pour dénoncer le prochain banquet de l’association qui doit se tenir à Bourges le 24 août. « La lutte contre l’extrême droite […] doit se traduire par des engagements concrets à refuser l’implantation de ces entreprises sous perfusion du milliardaire Stérin. » « Bérets, bretelles et marinières, beaucoup de moustaches, peu de femmes et pas de minorités », fustige L’Huma parlant du Canon français. Les gauchistes ont trouvé une bataille. Cela donne envie d’aller boire un verre. À leur santé.

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lundi, 11 août 2025

C’est à l’Algérie de rembourser la France

Centenaire de l'Algérie française (1830-1930) — Wikipédia

Bernard Lugan - Article paru sur le site du Nouveau Présent, cliquez ici.

Le gouvernement algérien ose demander à la France une réévaluation de la valeur locative de ses emprises diplomatiques en Algérie et le remboursement de loyers prétendument « sous-payés », alors qu’il s’agit de bâtiments construits par la France avec l’argent des Français sur des terrains qui appartenaient à la France avant 1962…

Sans parler des centaines de milliers d’immeubles, d’appartements, de villas, de fermes, de commerces, d’entreprises, de véhicules et de machines volés aux Français lors de l’indépendance de 1962.

Sous la France, 1 lit d’hôpital pour 300 habitants !

Sans parler non plus de l’héritage exceptionnel que la France légua à l’Algérie en 1962, à savoir 54.000 kilomètres de routes et pistes (80.000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9.000 kilomètres étaient goudronnés, 4.300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800.000 enfants scolarisés dans 17.000 classes ( soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), un hôpital universitaire de 2.000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et de la semoule pour le couscous…

Tout ce que la France légua à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même son nom lui fut donné par la France. Tout avait été payé par les impôts des Français. En 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !

La seule réponse à l’arrogance des dirigeants algériens serait donc de leur présenter la note… 

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Conseil Constitutionnel. Genèse d’un long coup d’État judiciaire

 

Survol de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi immigration

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Je venais de quitter le bar de l’Océan au Guilvinec, abandonnant derrière moi le brouhaha des voix et ce mélange tenace de café corsé et de vin blanc qui imprègne l’air des ports. En longeant le quai, je gagnai le pont qui conduit à Lechiagat. Tandis que je le franchissais, je me surpris à évoquer les récits de ma mère : avant-guerre, me disait-elle, cet ouvrage n’existait pas. À marée basse, on passait d’une rive à l’autre en sautant de pierre en pierre, au risque de choir sur les goémons luisants. À marée haute, il fallait recourir aux passeurs, silhouettes robustes maniant à la godille leurs canots trapus pour conduire hommes et femmes d’un bord à l’autre.

Ayant encore en tête ma conversation du matin sur le coup d’État des juges, je me repliai chez moi et sortis de la bibliothèque une pile de volumes, brochures et dossiers, tout en ouvrant sur l’écran quelques articles. Tous arboraient la signature de Jean-Yves Le Gallou ou l’estampille de Polémia. Ce que j’avais entrevu au Guilvinec ne suffisait plus : il me fallait dérouler, étape après étape, le fil de cette métamorphose institutionnelle qui fit glisser la France d’un État républicain à ce que Le Gallou nomme, avec cette netteté qui hérisse le conformisme, une « dictature médiatico-judiciaire ».

Le parcours intellectuel de Le Gallou étonne par sa continuité. Depuis des lustres, il amasse, tel un greffier opiniâtre, les pièces d’un dossier que nul grand média ne songe à ouvrir : décisions du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État, fondements invoqués, filiations juridiques. Ce n’est pas la logorrhée d’un polémiste mais le patient tissage d’un archiviste du politique, qui relie entre elles des décisions paraissant, isolément, modestes, mais qui, mises en perspective, révèlent une lente conquête de pouvoir par la magistrature.

Ainsi se dessine la faille : d’un côté, la Constitution de 1958 telle que voulue par le général de Gaulle, cantonnant le Conseil constitutionnel à un contrôle technique et borné ; de l’autre, la rupture de juillet 1971 introduisant le « bloc de constitutionnalité » et livrant aux juges un arsenal de principes évanescents, tirés du préambule de 1946, de la Déclaration de 1789 ou de traités internationaux, dont l’interprétation fluctue au gré des humeurs idéologiques.

Polémia, sous la plume d’Éric Delcroix ou de Michel Geoffroy, a prolongé et rendu intelligible ce travail. La plateforme accomplit un double office : traduire pour le profane un langage juridique volontiers ésotérique et mettre en lumière les conséquences politiques de ces évolutions, qu’il s’agisse de l’enterrement programmé d’un référendum sur l’immigration ou de la stérilisation de lois dûment votées.

À cette entreprise s’ajoute désormais l’Observatoire de la Justice, institution récente née pour scruter le fonctionnement du système judiciaire français. Son ambition est de recomposer l’ensemble là où le discours officiel fragmente. En inventoriant les décisions, en en exposant les raisons et les effets, l’Observatoire s’inscrit dans la lignée de Polémia : redonner au citoyen la compréhension de la mécanique judiciaire et de la manière dont elle façonne, ou entrave, l’action politique. Sa création traduit un infléchissement de l’air du temps : la critique argumentée de la justice, longtemps confinée à des cénacles discrets, gagne désormais les abords de l’espace public.

Le Gallou insiste aussi sur le rôle du Conseil d’État. Loin de se borner à dire le droit administratif, il s’est arrogé le pouvoir de remodeler des politiques entières au nom de conventions ou de « principes » qu’il définit seul. La convergence de ce Conseil avec le Conseil constitutionnel a permis de cadenasser le législatif au bénéfice d’une caste juridictionnelle.

Ce qui distingue Le Gallou, c’est qu’il ne se satisfait pas de dénoncer : il propose un réarmement institutionnel. Rétablir le contrôle du Conseil constitutionnel dans les strictes limites du texte de 1958, extirper du « bloc » les textes adventices, réformer la nomination des juges et instituer un référendum d’initiative populaire hors d’atteinte des filtres. Ces pistes ne sont pas des cris d’estrade, mais le fruit d’une observation patiente et d’une mémoire longue.

À cette lumière, l’expression « coup d’État judiciaire » perd toute figure métaphorique. C’est un patient travail de sape : choix politiques travestis en arrêts, nominations de connivence, extension méthodique du périmètre judiciaire. On peut lire la Ve République récente comme la chronique d’un glissement imperceptible mais constant du pouvoir, de l’enceinte parlementaire vers la salle d’audience.

En refermant les ouvrages, je songeai à la rareté d’une telle persévérance dans un monde gouverné par l’instantané. Démonter, pièce à pièce, la machine qui confisque la souveraineté, c’est l’œuvre d’une vie – et il est significatif que cette œuvre se poursuive dans un quasi-silence médiatique.

Article paru sur Breizh-Info, cliquez ici.

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samedi, 09 août 2025

À ne pas manquer : la dernière livraison de la Revue d'Histoire européenne

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Dans la toute dernière livraison de la Revue d'Histoire européenne (numéro 25 d’août et septembre 2025), un dossier sur la face cachée de la résistance avec un article de notre Ami Míchel Festivi sur le mensonge communiste des 75.000 fusillés. 

En vente chez votre marchand de journaux ou à la Librairie du collectionneur cliquez ici

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On ne devient pas anglais comme on apprend à jouer du piano

The Real Problem with 'Rule Britannia'

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

On lit parfois dans The Telegraph des tribunes qui, par leur confusion même, révèlent les impasses de la pensée libérale-conservatrice britannique. Celle du professeur Robert Tombs, publiée le 4 août sous le titre Being English is not a matter of your ancestry, en est un exemple chimiquement pur. L’historien de Cambridge y tente de prouver que l’anglicité n’est pas une affaire de race ou d’origine, mais un code culturel transmissible, éducable, presque une éducation civique chantée sur fond d’Elgar. On apprendrait à être anglais comme on apprend à faire du cricket, à boire de la bière tiède ou à réciter Kipling en uniforme scolaire. C’est touchant, mais c’est faux.

Un homme comme Tombs devrait pourtant savoir que toute culture n’est pas un contenu transférable, un paquet de mœurs à l’usage des nouveaux arrivants, à condition qu’ils aient "la gratitude" requise. Dans son éditorial, il évoque ces fillettes en hijab qui déclament If dans les écoles de Madame Birbalsingh comme preuve que l’anglais se transmet. Il oublie que la mimique n’est pas l’appartenance. On peut répéter, apprendre, intégrer des codes, sans jamais entrer dans le monde intérieur que ces codes expriment. Ce n’est pas qu’une question de savoir-faire, c’est un monde vécu. Un monde hérité.

Richard North, dans sa réponse cinglante à ce texte, n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer cette foi irénique dans l’éducation comme substitut d’appartenance. Il rappelle que la psychologie moderne a invalidé la vieille fiction lockéenne de la tabula rasa. L’enfant ne naît pas comme une page blanche à remplir de strophes patriotiques, mais avec un bagage biologique, des dispositions, une mémoire incorporée. Il est aussi l’héritier d’une lignée, d’un tempérament, d’une manière d’habiter la terre. L’anglicité, si elle a un sens, est une forme d’être-au-monde, un rapport singulier au climat, aux pierres, aux lois, aux silences. Elle ne s’enseigne pas plus qu’un accent ne s’imite sans trahir.

L’erreur de Tombs, dont l’intelligence est certaine, est celle de l’idéalisme universitaire. Il prend ses abstractions pour le réel. Il parle d’"identité culturelle" comme on parle de modules universitaires : on pourrait les dispenser, les évaluer, les certifier. Il ne voit pas que le phénomène migratoire n’est pas un problème de pédagogie mais de seuils. La question n’est pas de savoir si tel individu issu de Bombay peut devenir "plus anglais que les Anglais" (cela a existé), mais ce que devient un peuple lorsque 40 %, puis 60 %, puis 80 % des nouveau-nés n’ont plus rien de commun avec ceux qui les précédaient. À partir de quel point l’on change de peuple, et donc de civilisation.

Dans cette affaire, le professeur Tombs me rappelle ces officiers romains qui, au IVe siècle, vantaient la loyauté des Goths fédérés dans l’armée impériale, sans voir qu’ils étaient en train de former des légions barbares. L’Empire d’Occident n’a pas été conquis, il s’est intégré à mort. Aujourd’hui, ce n’est pas la reconquête, mais l’anglicisation des immigrés qui devient le rêve fou du conservatisme britannique. Une anglicisation sans Anglais. Des valeurs sans corps. Des souvenirs sans ascendants. Un peu comme si l’on rêvait de Bretagne sans Bretons, de crêpes sans blé noir, de marées sans la mer.

Il faut lire, pour mesurer la gravité du mal, les dernières lignes du texte de Tombs. Il y décrit l’Angleterre comme une culture nation, un édifice mental composé d’émotions, d’images, de souvenirs. Ce romantisme tardif est d’autant plus tragique que les fondations biologiques de cette culture, les lignées paysannes et urbaines anglaises, se dissolvent dans l’agrégat des flux migratoires. Et tandis qu’on tente désespérément de faire chanter Jerusalem à des classes entières d’enfants venus d’ailleurs, les Anglais, les vrais, quittent les villes, fuient les hôpitaux, désertent les écoles. Ils s’éteignent à petit feu, remplacés non par des étrangers, mais par des citoyens désincarnés d’un pays imaginaire.

On pourrait croire à de la naïveté. C’est bien pire. C’est un mensonge rationalisateur. Un effort intellectuel pour maquiller l’effondrement dans les apparences du contrôle. On veut croire que l’immigration de peuplement n’est pas un déluge, mais une pluie féconde. Que l’acculturation de masse n’est pas une noyade, mais un bain chaud. Que la substitution démographique n’est pas une perte, mais un enrichissement. C’est l’ultime illusion des élites : penser que l’histoire est un exercice de style, réversible, gouvernable, révisable. Comme disait Spengler, les civilisations ne meurent pas de coups d’État, mais d’un excès de culture.

Article publié su Breizh-Info, cliquez ici.

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jeudi, 07 août 2025

Pour réfléchir au soleil, à trois semaines de la rentrée - (UNE PROF EN FRANCE) Le mythe du hussard noir : une saine nostalgie ?

Dictionnaire de pédagogie, de Ferdinand Buisson : le bréviaire des «hussards  noirs» de la République

Virginie Fontcalel (professeur de lettres) - Article publié sur Boulevard Voltaire, cliquez ici.

La formation des enseignants : avouons-le, elle n’a jamais été bonne. Élisabeth Borne prétend encore une fois la réformer. Pourquoi pas ? Écourter les études ? Pourquoi pas ? On n’a pas besoin d’un bac+5 pour enseigner à des 6e à moitié analphabètes. Quand on regarde l’Histoire, on voit que l’on a toujours tâtonné quant à la formation des enseignants. D’un côté, on a conscience qu’elle revêt une certaine importance et, dans le même temps, on se dit qu’on ne va pas investir dans quelque chose d’aussi aléatoire, d’aussi peu évaluable.

Les hussards noirs... de Péguy

D’aucuns vivent dans la nostalgie mythique des hussards noirs de la République et analysent le présent au filtre de cette époque bénie où des hordes de jeunes hommes sanglés de noir et de dignité déferlaient sur les campagnes françaises pour y déverser l’amour du Savoir et de la Patrie. Certes, certes. Je ne dis pas que cela n’a pas existé. Je ne dis pas que ce n’était pas une situation enviable, si l’on prend toutefois en considération la dimension idéologique du rouleau compresseur politique que cela a constitué. Mais ils ont appris à lire et à compter à quelques générations d’enfants, c’est indéniable. Saviez-vous que le terme de « hussards noirs de la République » venait de Charles Péguy ? L’ironie de l’Histoire et des mots d’auteurs.

On rêve tous d’un professeur se conformant à l’image du père-instituteur des romans de Pagnol. Cela semble aussi naïf que de rêver d’un homme aussi parfait que les héros des comédies romantiques américaines.

L'envers du mythe

Si l’on relit les textes de Victor Hugo ou de Jules Vallès, on découvre une facette moins glorieuse des enseignants du XIXe siècle et la dimension carcérale des écoles. On y voit des professeurs médiocres, malmenés, méprisés et mesquins, des élèves malheureux, abrutis d’exercices répétitifs et ineptes, brimés par les adultes et impitoyables entre eux. Même chose dans Les Caves du Vatican de Gide ou dans Le Petit Chose de Daudet. Alors, on peut mythifier le passé, mais force est de constater que la formation des enseignants, que ce soit sur le plan académique comme sur le plan pédagogique et humain, n’a jamais été parfaitement performante et n’a jamais trouvé de formule faisant l’unanimité.

Si on remonte plus loin, jusqu’au Moyen Âge voire à l’Antiquité, on trouve encore plus de défiance vis-à-vis des enseignants. Dans son remarquable ouvrage (Histoire de l’école. Maîtres et écoliers de Charlemagne à Jules Ferry), évoqué dans ma chronique précédente, Pierre Giolitto n’a pas de mots assez durs pour déplorer l’ignorance crasse et l’incompétence de la plupart des maîtres d’école sous l’Ancien Régime - si l’on excepte les congrégations religieuses qui avaient un mode de recrutement propre et plus "professionnel". Les faibles qualifications requises, l’absence de contrôle, la maigre rémunération, l’ingratitude d’une tâche dont peu de gens souhaitaient s’acquitter... tous ces facteurs concouraient à faire du maître d’école un pauvre hère à la condition peu enviable. On nous explique même parfois que deviennent maîtres d’école ceux qui ne peuvent vraiment rien faire d’autre : les culs-de-jatte, les boiteux, les borgnes… Et on les surveille de près, en imposant par exemple que les cours soient publics, de manière à contrôler leur moralité, sur laquelle pèsent de forts doutes.

On observe un lien très fort entre le niveau de rémunération et le niveau de compétence des maîtres : leur salaire étant bas et difficile à percevoir, on ne peut attendre en retour un service d’une haute qualité, les meilleurs esprits se dirigeant vers des carrières plus prestigieuses et socialement confortables. On se dit que les choses ont peu changé, aujourd’hui.

Baisse du niveau : sortir de l'hypocrisie ?

Finalement, tout a toujours été très mal, sauf quand on a la chance de tomber sur un individu qui sort du lot. Ces professeurs d’exception, qui font leur travail honnêtement et en ont les compétences, ne sont pas inexistants. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter outre mesure de la réforme annoncée par Mme Borne, n’est-ce pas ? Pour une fois, on sort peut-être de l’hypocrisie et on arrête de prétendre qu’il faut cinq années d’études après le bac pour apprendre à des enfants la conjugaison de l’imparfait ou le théorème de Pythagore.

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mercredi, 06 août 2025

Agression d’Erik Tegner à Plouha (22). La droite des plaintes contre la gauche des poings..jusqu’à quand ?

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Y V Breizh info cliquez ici

Erik Tegnér a été agressé à Plouha. Une agression de plus. Un journaliste de droite, reconnu dans l’espace public, insulté, aspergé de bière, étranglé, pour avoir osé exister dans un espace censément “festif”, mais verrouillé culturellement et idéologiquement par les nervis de la gauche radicale (les Ramoneurs de Menhir, derrière leur aspect festif, diffusent avec succès et qualité musicale, leur idéologie antifa dans de nombreux villages de Bretagne depuis des années).

Ce n’est pas une première. C’est même devenu un rituel pavlovien de l’ultragauche : quiconque porte les idées de droite hors du cercle restreint des studios ou des cercles militants doit être humilié, molesté, pour l’exemple. Comme un rappel de territoire : “ici, c’est chez nous, les fachos dégagent.”

Toujours plus d’agressions. Toujours plus de silence.

L’université ? Les étudiants de droite y sont menacés, agressés réduits au silence. Les bars ? Quand ils ne sont pas interdits d’accès à certains militants, ils deviennent des guets-apens. Les manifestations ? Les cortèges pacifiques sont systématiquement infiltrés, cassés, provoqués. Même lorsque vous voulez exercer un métier, un sport, un hobby, il se trouvera toujours derrière un antifa ou un communiste pour venir tenter de vous harceler, de vous faire exclure. Vous n’avez pas le droit de respirer ni d’exister pour ces gens qui se parent en plus des draps de l’humanisme et de la bienveillance, de la préoccupation inconditionnelle de l’autre alors qu’il n y a pas plus haineux qu’eux.

Les antifas auraient un revolver, ils n’hésiteraient pas une seconde à appuyer sur la queue de détente, pour exterminer tout ce qui est considéré, de près comme de loin, comme un « faf ». Il n y a pas plus totalitaire, intolérant, hargneux et violents que ces individus…tant qu’ils ne sont pas mis au pas (quand c’est le cas, ils portent plainte, font des campagnes médiatiques en passant pour les victimes, exigent des dissolutions et les obtiennent, manifestent, médiatisent avec des complices leurs affaires, la musique est bien réglée).

Erik Tegnér n’est pas Superman. Pas plus que Marguerite Stern, les militantes de Némésis, Vincent Lapierre, Dieudonné, ou n’importe quel autre Breton ou Français identifié politiquement comme “non conforme”. Mais à force d’avaler les humiliations, de tendre la joue, de se répandre en vidéos larmoyantes sur X, la droite devient le punching-ball médiatique. Elle a troqué la force contre la plainte. Le rapport de force contre le hashtag.

Et pendant ce temps, les députés de La France insoumise exultent. Thomas Portes , Antoine Léaument, et Raphaël Arnault (camarade de route de la Jeune Garde antifasciste, groupe qui filme des agressions à 10 contre 1…) se félicitent presque de l’agression d’un journaliste. “La Bretagne sera toujours antifasciste”, clame le premier. “Dans les villages aussi, les fascistes se font virer”, jubile le second. Leur message est limpide : ils ont le monopole de la violence légitime. Et ils entendent bien la conserver. La député rennaise Mesmeur, LFI elle aussi , avait d’ailleurs soutenus des antifas pourtant coupables reconnus d’agression contre des militants de droite. Une gauche qui s’assume, et une droite qui baisse la tête.

La droite ne regagnera pas le respect dans les commissariats, mais dans la rue

Car que fait la droite parlementaire ? Elle compatit. Discrètement. Parfois. Du bout des lèvres. Le Rassemblement national salue le courage d’Erik Tegnér, mais reste terré dans sa ligne “présidentiable”. Pas de vague, pas de remous, pas d’ennemis, juste “les Français”. On avait déjà vu la même chose au moment où des députés d’extrême gauche avaient molesté des journalistes de Frontières, là encore, dans l’enceinte de l’assemblée nationale. Une dénonciation médiatique plutôt que d’aller porter physiquement secours à deux journalistes encerclés, menacés, ce qu’aurait fait sans hésiter un Jean-Marie Le Pen en son temps ( « Je vais tfaire courir moi …»).

Comme si tout cela finalement était normal. Comme si des gens qui prétendent redresser un pays de manière radicale avaient la moindre crédibilité en se montrant incapables de défendre d’abord, en premier, par tous les moyens, leur pré-carré.

Mais soyons sérieux. Un jeune de banlieue qui se fait insulter dans son quartier répond avec ses poings. Un chef de clan qui se fait bousculer envoie un message clair à ses agresseurs. Et à droite? On écrit des communiqués. On pleure devant les caméras. On dénonce “la violence”. et on lance une collecte (qui fonctionne bien souvent). Comme si la gauche radicale allait se laisser attendrir par un constat de victimisation. Comme si un bourreau avait déjà été freiné par les plaintes de sa victime.

À ce jeu-là, on finit par ressembler à ces gosses harcelés dans la cour d’école. On leur vole leurs goûters, on les frappe, et ils vont voir le surveillant qui ne dit jamais rien, incapable de faire régner l’ordre. Jusqu’au jour où l’un de ses gosses se sentant acculé, chope le chef de bande, lui colle une droite, lui claque la tête au sol, et gagne le respect de toute la cour.

On ne combat pas la terreur antifa par la morale ou les bons mots. Il est temps que les militants de droite, les journalistes de droite, les citoyens de droite, reprennent l’habitude du réflexe sain : se défendre. Légitimement. Immédiatement. Fermement. Un antifa te balance une bière dans un concert ou tente de t’empêcher de travailler, ou de t’amuser ? Il prend ton poing dans la mâchoire. Point final.

Ce n’est pas de la haine. Ce n’est pas de la violence gratuite. C’est de la légitime défense. Et c’est la seule pédagogie que comprennent ceux qui veulent vous interdire d’exister. Si jeudi prochain, à Plouha, fidèles de Cnews, lecteurs de Frontières, amis d’Erik Tegner, ou tout simplement citoyens excédés par les agissements permanents de ces exaltés « de gauche », venaient spontanément avec lui à la fête du village de Plouha, je peux vous garantir qu’aucun antifa ne viendrait la ramener, sous peine de se faire remettre à sa place. Il n y aurait même pas besoin du moindre échange verbal. Le nombre fait la force, encore faut-il ne pas avoir peur de son ombre.

Qu’Erik Tegnér ait porté plainte, très bien. C’est légitime. Que les faits soient exposés, diffusés, disséqués, très bien aussi. Mais cela ne suffit pas. Il faut cesser d’accepter le statut de victime. Il faut reconquérir l’espace public, les fêtes locales, les concerts, les amphis, les bars, les places, les idées. Et y marcher non pas tête basse, mais regard droit, épaules hautes, prêts à répondre. Dans l’état actuel des choses, la violence vient d’en face. Pas de débat d’idées, pas d’argumentation. Juste des coups, des menaces, des meutes. Face à cela, l’honneur commande de répondre.

Alors que chaque militant, chaque patriote, chaque homme libre, se le répète : la droite, le centre, ou tout simplement n’importe quel individu normalement constitué, ne sera jamais respectée tant qu’elle se contentera de pleurnicher quand elle se fait frapper. Il est temps d’arrêter d’encaisser. Il est temps de savoir rendre les coups. Et de les rendre avec panache.

« On est pas des beatniks ».

NDLR SN : Sur la lâche agression contre Erik Tegnér cliquez ici et cliquez là

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lundi, 04 août 2025

Tarifs douaniers: un milliard d’euros de perte, selon les exportateurs français d’alcool

Vins et spiritueux : un immense secteur économique aux contours flous

Source : Le Nouveau Présent - Cliquez ici.

La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a estimé à un milliard d’euros les pertes potentielles liées à l’introduction par les États-Unis de droits de douane de 15%. C’est ce qu’a rapporté l’agence Bloomberg.

Selon cette dernière, ces restrictions commerciales pourraient réduire d’un quart les exportations annuelles de spiritueux français et mettre en péril 600.000 emplois.

Bloomberg souligne que l’Union européenne, soutenue par les principaux acteurs du secteur, cherche à conclure un accord avec les États-Unis afin d’exclure les secteurs de l’alcool et de la viticulture du champ d’application des droits de douane.

« Nous attendons avec impatience cette exemption », a déclaré à l’agence Samuel Massé, président de la Confédération européenne des vignerons indépendants (CEVI). Il a souligné que l’instauration de ces droits « aurait également un impact considérable sur le marché américain », affectant « les consommateurs et les entreprises des États-Unis ».

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dimanche, 03 août 2025

La chute de l’Inquisiteur : Media Matters vacille, et avec lui, la censure militante — Résonances françaises

Aujourd'hui marque la Journée mondiale contre la censure sur internet

Balbino Katz - Article paru sur Breizh-Info, cliquez ici.

Il est des nouvelles qui, en ce monde saturé de nouvelles mauvaises, brillent d’un éclat singulier, presque grisant. La quasi-faillite de Media Matters for America, machine inquisitoriale au service de la gauche américaine, en est une. Une sorte de jubilé du réel, où les justiciers masqués de la désinformation se retrouvent nus, ruinés, et seuls, dans l’arène qu’ils avaient eux-mêmes ensanglantée.

Fondé en 2003 par un certain David Brock, transfuge des milieux conservateurs devenu auxiliaire zélé du Parti démocrate, Media Matters s’est donné pour mission de surveiller, salir et faire taire tout ce qui s’écarte de la ligne progressiste. Financé par les officines de la bien-pensance, au premier rang desquelles l’inévitable George Soros et sa ménagerie de milliardaires dévots, le groupe s’est spécialisé dans les campagnes de pression sur les annonceurs, les attaques diffamatoires, la publication de pseudo "fact checks" et les chantages moraux pour obtenir des censures. Un tribunal révolutionnaire à l’âge numérique, aussi méthodique qu’impitoyable.

Mais à force de se prendre pour Torquemada, on finit par croiser plus rusé que soi. En novembre 2023, dans une opération de manipulation algorithmique aux relents de false flag, Media Matters fabrique de toutes pièces une controverse sur la plateforme X (anciennement Twitter), accusée de juxtaposer des publicités d’entreprises à des contenus néonazis. L’indignation programmée produit son effet : 75 millions de dollars d’annonceurs fuient, et l’on crie haro sur Elon Musk, maître des lieux. Problème : tout était truqué. La supercherie, une fois mise à jour, déclenche une riposte foudroyante.

Musk, ce mélange d’ingénieur libertarien et de gladiateur technologique, ne se contente pas de gémir. Il attaque. Plainte pour diffamation, actions en justice dans plusieurs pays, déclaration de guerre aux bailleurs de fonds. « Nous poursuivrons non seulement l’organisation, mais également quiconque la finance », tonne-t-il. Et les donateurs de détaler, tels des rats quittant le navire. Même les fidèles du début, comme Susie Tompkins Buell, héritière du prêt-à-porter éthique et mécène du wokisme, se volatilisent.

En coulisse, c’est la panique. Le cabinet Elias, pilier juridique du Parti démocrate, réclame 4 millions de dollars d’honoraires impayés. Les salariés se mutinent. Les caisses se vident. Quinze millions de dettes judiciaires s’accumulent. Et quand Media Matters propose de régler l’affaire par un petit "explicatif méthodologique" assorti d’un don caritatif, Musk exige tout simplement la fermeture définitive. Il ne s’agit plus de se défendre, il s’agit de châtier.

À cette offensive s’ajoutent les enquêtes fédérales. La Federal Trade Commission (FTC), désormais entre les mains d’un exécutif trumpiste, suspecte une collusion illégale entre Media Matters, d’autres ONG du même tonneau, et de grands annonceurs comme Disney. Le délit ? Entrave concertée à la liberté du commerce, conspiration visant à étrangler une entreprise (X) pour des raisons idéologiques. Si cela devait être prouvé, c’est tout l’édifice du censorship-industrial complex, cet entrelacs obscur de fondations, d’activistes, d’agences publiques et de multinationales progressistes, qui serait menacé de démantèlement.

La gauche américaine, si habile à se draper dans les mots de la liberté et de la démocratie, découvre soudain que la justice, même lente, peut mordre. Ceux qui ont passé vingt ans à traquer la moindre parole déviante, à faire perdre leur emploi à des animateurs radio, à faire interdire des livres, à bannir des chaînes YouTube, à faire pression sur les banques pour qu’elles ferment les comptes d’opposants, en viennent à découvrir la morsure du réel.

Et la France ? Elle suit, comme toujours, avec un temps de retard mais une fidélité remarquable à l’original.

Certes, nous n’avons pas, sur notre sol, l’équivalent institutionnel de Media Matters. Pas encore. Mais l’esprit y est, comme une buée sur la vitre, invisible si l’on ne regarde pas en biais. Le journal Libération a son CheckNews, sorte de concierge idéologique déguisé en service client. Le Monde, tout en gravité bourgeoise, dégaine son Décodex, outil de signalement vertueux à usage des âmes délicates. Acrimed, Basta !, ou encore les cellules d’analyse des contenus dits "haineux" de la LICRA ou du CRIF, assurent la patrouille permanente. RSF, enfin, autrefois sentinelle des libertés, devient parfois sélective dans ses indignations.

Mais c’est surtout dans les pratiques que la filiation est manifeste. Comme aux États-Unis, une organisation comme Sleeping Giants France, ramification francophone du groupe de pression états-unien, se charge de traquer les annonceurs coupables de financer des médias jugés déviants. Il ne s’agit pas d’argumenter, de débattre ou de réfuter, mais de priver d’oxygène publicitaire les médias qui déplaisent.Indépendants ou non. Breizh Info et d’autres, plus mainstream, en ont fait l’expérience.  Ces campagnes ont, sous des dehors philanthropiques, l’odeur rance de la délation.

Le même glissement s’observe dans la haute administration : CNCDH, Arcom, Conseil d’État, toutes ces instances, autrefois garantes d’équilibres, deviennent les auxiliaires zélés d’une morale officielle qui n’a plus grand-chose de républicain. La censure, chez nous, ne dit pas son nom. Elle s’habille de lois mémorielles, de chartes déontologiques, de chartes contre la haine, de contrôles algorithmiques, de modération "responsable".

Il serait temps de rappeler, comme le fit Ernst Jünger en son temps, que « la liberté n’est pas un état, mais un combat ». Elle se joue désormais non dans les hautes sphères, mais dans les marges, dans les bastions menacés, chez ceux qui tiennent, avec des bouts de ficelle et une obstination presque mystique, des lieux de parole libre.

La débâcle de Media Matters n’est pas un épilogue. Elle est un signal. Si l’Inquisiteur peut tomber, c’est que l’Inquisition est vulnérable. À condition de parler haut. De nommer les censeurs. Et de refuser de s’agenouiller.

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Une interview de Michel Festivi sur Breizh-Info

Les griffes de Staline sur l'Espagne républicaine (1936/1939) - FrancePhi  Diffusion

Synthèse nationale

Notre ami Michel Festivi, dont on peut lire un article dans chaque livraison de notre revue Synthèse nationale, vient d'accorder un entretien à l'excellent site de ré-information Breizh-Info, "sans peur, sans filtre, sans compromis", à l'occasion de la parution de son dernier livre : Les griffes de Staline sur l'Espagne républicaine.

Pour lire cet entretien, cliquez ici.

Pour commander cet ouvrage, cliquez là.

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jeudi, 31 juillet 2025

Le stigmate de la soumission

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Philippe Gélie

Ceux qui, en Europe, acceptent comme un moindre mal l’imposition unilatérale de droits de douane de 15% et plus par les Etats-Unis, pensent avoir passé un accord avec un partenaire fiable, qui leur assure la stabilité et la visibilité nécessaire à leurs affaires. Un doute devrait pourtant les effleurer : le rançonnage et la vente forcée sont-ils les méthodes d’un chef d’État soucieux des intérêts de son pays ou celles d’un mafieux sur la parole duquel il ne faut pas trop compter? La lettre du 12 juillet, dans laquelle Donald Trump menaçait l’UE de barrières commerciales encore plus élevées, stipule : « Ces droits pourront être modifiés, à la hausse ou à la baisse, selon l’évolution de nos relations. »

Trump a testé le ventre mou de l’Europe et rien ne dit qu’il résistera à la tentation d’en abuser encore. La teneur des commentaires aux États-Unis en atteste : le président, ses supporteurs et même ses adversaires n’en reviennent pas d’avoir obtenu si facilement la reddition totale de la première puissance économique mondiale. C’en est presque embarrassant pour les prédécesseurs : que n’ont-ils été assez malins pour en profiter ? Le pari des droits de douane massifs présentait un risque réel pour l’économie américaine… jusqu’à ce que les victimes se précipitent pour payer ! Maintenant, le bénéfice comptable s’ajoute à la victoire politique.

Par peur de la guerre, l’Europe a accepté la défaite sans combattre. Et, pour ne pas souffrir, elle s’est offerte au bourreau ! L’Histoire regorge d’exemples sur le prix que porte ce genre de renoncement. Marque du stigmate de la soumission par un supposé allié que pèsera demain le Vieux Continent face à ses adversaires ? De Pékin à Moscou, on fait des mines compatissantes, mais le refus immanent du rapport de force n’y a échappé à personne. Pour avoir choisi la stratégie inverse, la Chine devrait sceller sous peu sa réconciliation avec l’Amérique de Trump : celui-ci est d’autant plus ouvert au compromis qu’il a déjà écrasé l’Europe.

Madame von der Leyen nous avait promis une « Commission géopolitique » à la tête d’un bloc devenu « puissance ». Sa légitimité est désormais entamée auprès des Européens eux-mêmes, auxquels on a rabâché que l’Union fait la force. Où sont l’une, et l’autre ?

Source : Le Figaro 30/7/2025

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Retour sur la guerre en Ukraine

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« Pour justifier la construction européenne, on a répété pendant un demi-siècle que « l’Europe, c’est la paix ». Aujourd’hui, l’Europe, c’est la guerre. Il y a maintenant trois ans et demi que les troupes russes sont entrées en Ukraine. Le bilan humain, évalué autour d’un million et demi de victimes (morts et blessés), est énorme. S’y ajoute la profonde tristesse de ceux qui, comme moi, ont à la fois des amis ukrainiens et des amis russes, et qui n’éprouvent qu’un sentiment d’horreur à l’idée qu’ils sont en train de se massacrer mutuellement. » Comme nous l’explique ici Alain de Benoist, au final ce sont les européens qui sont les grands perdants. 

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Source : Eléments

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mercredi, 30 juillet 2025

Le sénateur Laurent Duplomb a raison

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C’est le type même d’action du milieu fascisant écolo que cette pétition visant à pointer du doigt la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb. Et facile de mobiliser les gogos en leur laissant croire que quelques pesticides peuvent atteindre à leur vie. Les réseaux sociaux, c’est tout et n’importe quoi. Mais pour les écolos c’est du pain béni. Le problème est que la réalité est tout autre comme le démontre Mickaël Fonton dans Valeurs actuelles.

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Source : Valeurs actuelles 30/7/2025

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mardi, 29 juillet 2025

Un peu plus d'un mois avant la rentrée : Éducation nationale, une jeunesse désarmée, des savoirs en déroute

Le recrutement des enseignants toujours en crise | Fondation pour l'Ecole

La rédaction de Breizh-Info (cliquez ici)

On pourrait croire à une mauvaise plaisanterie, à une farce de fin d’année scolaire. Mais les chiffres tombés (le) 9 juillet 2025, en provenance directe des services statistiques du ministère de l’Éducation nationale, n’ont rien d’un gag potache : moins d’un collégien de 3e sur deux maîtrise correctement le français et les mathématiques. Le socle commun est devenu terrain vague. Et dans ce marasme éducatif, les écarts de genre et de classe sociale tracent des frontières invisibles mais béantes, qui segmentent déjà la jeunesse comme une société de castes.

L’effondrement par les chiffres

46,6 % des élèves de 3e seulement atteignent le niveau jugé « satisfaisant » en français. À peine 45,7 % en mathématiques. Et encore : ces moyennes nationales masquent des réalités bien plus contrastées. Dans les quartiers dits « prioritaires », on chute à des niveaux dignes d’un pays sans école obligatoire. Tandis que les établissements « hors REP » (hors éducation prioritaire) affichent des résultats presque deux fois supérieurs.

Et il faudrait s’en satisfaire ? S’en remettre à des « plans ministériels » saupoudrés de slogans ? Pendant ce temps, les lycées professionnels deviennent des zones de relégation. Le bac est nivelé par le bas. Et les enseignants, eux-mêmes en proie à la perte de sens, désertent par centaines.

Quand le genre devient une barrière

Les filles, elles, sauvent les apparences… en français. 54,7 % d’entre elles atteignent le niveau attendu, contre seulement 38,7 % des garçons. Mais en mathématiques, les rôles s’inversent : 53 % des garçons s’en sortent contre à peine 40 % des filles. Des écarts que le ministère attribue à des « stéréotypes de genre » – ce qui revient à dire que l’on sait ce qui ne va pas, sans avoir jamais su corriger quoi que ce soit.

Faut-il y voir l’énième échec de la pédagogie égalitariste ? De l’absence de filières, de redoublement, de discipline et d’exigence ? Quand l’excellence est soupçonnée d’élitisme, il ne reste plus que la médiocrité comme horizon commun.

L’origine sociale, cette condamnation silencieuse

Plus inquiétant encore : le poids écrasant du déterminisme social. En classe de 5e déjà, les écarts entre les enfants d’ouvriers et ceux des classes favorisées doublent. La République, censée instruire pour libérer, semble désormais assigner à résidence. Et l’Éducation nationale, jadis matrice de l’ascenseur social, devient l’écho d’un monde figé où l’avenir se joue dès l’entrée au CP.

Lire un texte, comprendre une consigne, poser une division, structurer une pensée : autant d’aptitudes élémentaires qui s’effondrent. 16,8 % des élèves de 3e lisent moins bien qu’un écolier de CM2. C’est un signal d’alarme, un SOS éducatif. Et dans un monde de plus en plus technologique, complexe, instable, une jeunesse sans base solide devient une jeunesse vulnérable, livrée aux idéologies les plus simplistes ou aux écrans les plus abrutissants.

Et maintenant ?

La ministre Elisabeth Borne a lancé un « plan filles et maths ». Une mesure de communication, sans souffle ni ambition. Car le problème est plus vaste : c’est l’École dans son ensemble qui est malade. De sa déconstruction. De son abandon par les élites. De sa soumission aux dogmes pédagogiques les plus stériles.

Dans un pays où l’on réécrit les fables pour ne pas choquer, où l’on gomme la grammaire pour ne pas exclure, où l’on remplace les dictées par des devinettes de groupe, il n’est pas étonnant que la langue et la logique s’effacent.

Il est temps d’oser l’inverse : retrouver le goût de la rigueur, de la transmission, du mérite. Loin des lubies idéologiques, des injonctions victimaires, et des usines à gaz administratives. C’est cela, ou laisser la France devenir un pays de seconde zone – non pas par manque de ressources, mais par refus d’exigence.

L’urgence est là, palpable, vérifiable. La question n’est plus de savoir s’il faut agir. La vraie question, c’est : qu’est-ce qu’on attend ?

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Démocratie : un spectacle de Dieudonné interrompu par les gendarmes

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Source Le nouveau Présent cliquez ici

Qui a dit que la forces de l’ordre n’étaient pas efficaces, qu’elles étaient dépassées et incapables d’assurer l’ordre et la sécurité ? Tout au contraire, elles savent se montrer d’une redoutable efficacité et d’une grande fermeté lorsqu’il s’agit de censurer et d’empêcher de travailler un humoriste « non politiquement correct ».

Ainsi, les gendarmes ont interrompu un spectacle de Dieudonné M’bala M’bala, vendredi soir à Lestrem, dans le Pas-de-Calais. Sur place, ils lui ont signifié un arrêté préfectoral interdisant la tenue de la représentation.

Le spectacle initialement prévu à Dunkerque (Nord) et interdit par arrêté, avait été reprogrammé au dernier moment dans cette commune. Informé de cela vendredi en fin de journée, le préfet du Pas-de-Calais, qui n’a apparemment rien de plus urgent ni important à faire, a « immédiatement pris un arrêté portant interdiction de cette représentation », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais.

Raisons invoquées pour justifier cette censure ? Ses spectacles sont « régulièrement l’occasion de propos outranciers, complotistes et négationnistes, susceptibles de constituer des infractions pénales et de provoquer de graves troubles à l’ordre public » (sic).

Selon la préfecture, l’arrêté a été notifié par les services de gendarmerie sur les lieux alors que le spectacle avait déjà débuté. « Contrairement à ce que M. Dieudonné indique, il n’a pas été interpellé », a précisé la préfecture.

« La commandante de gendarmerie a sommé Dieudonné de quitter la scène, le menaçant verbalement (…) l’artiste a été contraint de descendre de scène sous pression, dans ce qui constitue à nos yeux un abus de pouvoir manifeste », affirme de son côté l’équipe de production de l’humoriste qui va déposer «une plainte sera déposée dans les prochaines heures» notamment pour « abus d’autorité » et « entrave à la liberté d’expression et de réunion ».

Bref, tout va très bien en France, pays des droits de l’homme et la Liberté….

Lire aussi, l'édito de Cyrano sur Riposte laïque cliquez là

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lundi, 28 juillet 2025

Ce que nous dit Donald Trump

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Alain de Benoist, dans son dernier éditorial de l’excellente revue Eléments décrypte ce que la venue de Trump au pouvoir a changé. Et il serait temps que les Européens reviennent à la réalité plutôt que de se bercer d’illusions sur le soi-disant grand frère. Comme nous l’explique Alain de Benoist, Donald Trump n’est pas un intello, il se fout de la géopolitque. Pour lui le monde est  d’abord un business.

Lire la suite ICI

Source : Eléments, n° 215 - août-septembre 2025

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dimanche, 27 juillet 2025

L’idéologie maastrichtienne

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Michel Onfray

Dans la configuration planétaire actuelle de reconstruction des empires, l’Europe maastrichtienne voudrait participer aux combats des grands fauves : Trump et son Amérique élargie au Canada, à Panama et au Groenland ; Poutine et sa grande Russie étendue jusqu’aux territoires ukrainiens que l’on sait ; la Chine désireuse d’augmenter son espace vital en intégrant Taïwan ; l’Iran chiite qui répand la cause islamique partout sur la planète en fomentant des guerres et des attentats ; la Turquie sunnite d’Erdogan désireuse de reconstituer l’Empire ottoman, ce dont l’Arménie fait les frais dans un silence assourdissant de la communauté internationale. Il y a derrière tous ces pays des projets civilisationnels. Or, aucune civilisation ne tolère celle qui lui fait de l’ombre. Cette tectonique des plaques internationales explique la plupart des conflits mondiaux.

L’Europe maastrichtienne a derrière elle une trentaine d’années, rappelons sa date de naissance aux oublieux : 1992. L’Iran et la Chine, trois mille ans, Israël aussi, la Russie plus de mille, comme la France et la Turquie. Derrière ces grands pays, il y a de grandes civilisations, de grandes cultures, de grandes histoires. Il y a aussi de grands livres, dont la Torah, la Bible et le Coran, même si la lecture de ces ouvrages peut opposer des frères ennemis : chrétiens d’Occident et chrétiens d’Orient, musulmans chiites et sunnites, catholiques romains et protestants anglo-saxons, chaque opposition intra-religieuse ayant généré des conflits dont certains toujours vivaces.

Devant ces mastodontes civilisationnels, que pèse cette Europe de Maastricht qui refuse de reconnaître ses racines chrétiennes ? Quelle est sa Bible ? Où est son Nouveau Testament ? Quel est son Confucius ou son Moïse ? Où sont ses chefs-d’œuvre, ses architectes, ses compositeurs, ses romanciers, ses écrivains, ses philosophes ? Quelle est sa langue propre ? En un mot : où est sa culture ?

À l’examen, on ne voit que des tavelures sur une vieille peau malade, celle de la vieille Europe qui, elle, accuse plus d’un millénaire. On a beau chercher, on ne trouve que le contraire d’une civilisation qui ne peut exister qu’avec une célébration de l’instinct vital, la passion pour la vie, la célébration de la grande santé, le goût du sublime dans l’histoire.

Face au djihad déclaré, le nihilisme

L’ardeur des militants nihilistes de cet européisme à vouloir inscrire l’avortement comme préambule à sa civilisation dit tout : comment la légitime défense de l’IVG portée par Simone Veil avec ses mots compatissants, définie alors comme un pis-aller avant sa nécessaire disparition, générée par une politique de prévention du planning familial, logique à laquelle je souscrivais et sous- cris encore, a-t-elle pu devenir l’étendard d’une civilisation à venir ?

Après le Bataclan, j’ai entendu des gens défendre notre modèle de civilisation. Lequel ? Boire des coups en terrasse, fumer des pétards, sortir en boîte, écouter des musiques sous ecstasy. N’y a-t-il rien d’autre à mettre en avant devant les tirs des kalachnikovs accompagnés des salves d’Allah akbar ? N’y a-t-il rien d’autre à opposer que le nihilisme au nihilisme, le néant au néant, la mort à la mort ?

L’avortement européiste est-il un projet civilisationnel capable de s’opposer au djihad que le monde musulman déclare à l’Occident ?

Source : Journal du dimanche 27/7/2025

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Foutez-nous la paix !

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Foutez-nous la paix ! Ce n’est plus seulement une rébellion contre l’écologie punitive, c’est une révolte contre une morale inquisitoriale qui transforme la moindre liberté en faute, le moindre plaisir en péché. On ne veut plus demander pardon pour habiter la Terre. On ne veut plus être les enfants battus d’une planète hystérisée. Le Journal du dimanche nous offre un échantillon de nos ras-le-bol et des dérives d’une écologie politique.

PS : On rappellera à tout hasard à ce ramassis d’imbéciles que l’un des premiers écolos fut Charles Maurras.  

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Source : Journal du dimanche 27/7/2025

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samedi, 26 juillet 2025

Reconnaitre un État palestinien aujourd’hui, est-ce la solution ?

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Sarah Knafo, Reconquête !
 
Mettons de côté un instant le triste symbole, où moins de deux ans après les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, il se voit offrir la reconnaissance d’un État par un grand pays comme le nôtre. Étudions les conséquences de ce choix.
 
Un État, c’est un territoire, une autorité politique, une armée. Aujourd’hui, sur quel territoire se situerait cet État palestinien ? Avec quelle armée, sous quel commandement et sous quelle autorité politique ?
 
Regardons la réalité en face : la population de Gaza a élu le Hamas. En 2024, selon le Palestinian Center for Policy and Survey Research, 60 % des Palestiniens soutenaient encore cette organisation djihadiste, malgré les destructions, malgré le 7 octobre et malgré la guerre.
 
Il ne s’agit pas d’assimiler définitivement tout un peuple à un groupe terroriste, car un jour sans doute, la population palestinienne s’émancipera de ses bourreaux. Il s’agit de constater qu’au moment où nous parlons, le Hamas s’est enraciné dans une part massive du corps social. Et si vous doutez encore, regardez les félicitations immédiates du Hamas à Emmanuel Macron : ils savent d’avance qu’ils seront les premiers bénéficiaires. Puis demandez-vous pourquoi les pays arabes voisins refusent d’accueillir les réfugiés de Gaza. L’Égypte a été catégorique : pas question d’ouvrir sa frontière. Avec plus d’un Gazaoui sur deux qui soutient le Hamas, l’Egypte, qui a déjà fort à faire avec la menace des Frères musulmans, n’a aucune envie de déstabiliser son équilibre national. Au même moment, en France, des juges nous obligent à accorder à chaque habitant de Gaza l’asile chez nous.
 
Alors, quel est le problème à offrir aujourd’hui un État qui tombera certainement aux mains du Hamas ? Le problème, c’est que le Hamas ne rêve pas d’écoles, d’infrastructures et de prospérité pour sa population. Un État palestinien ne règlera donc aucun des problèmes humanitaires. Non, le Hamas rêve de raser Israël. C’est écrit noir sur blanc dans sa charte. Article 7 : « Le Hamas aspire à la réalisation de la promesse d’Allah, peu importe le temps que cela prendra. Le Prophète a dit : « L’Heure du Jugement n’adviendra pas tant que les musulmans n’auront pas combattu les Juifs en les tuant, au point que le Juif se cachera derrière les pierres et les arbres, et que les pierres et les arbres diront : Ô musulman, ô serviteur d’Allah, un Juif est derrière moi, viens et tue-le. ». L’article 8 donne le slogan du Hamas : « Le Coran est sa Constitution. Le Djihad est son chemin, et la mort pour Allah est le plus noble de ses souhaits. »
 
On est loin de la Constitution d’un Etat moderne soucieux de son peuple ! Quelle base de négociation peut-on bâtir là-dessus ? Quel plan de paix peut tenir face à une telle volonté d’anéantissement ? Emmanuel Macron peut-il ignorer tout cela ?
 
À terme, on ne peut que rêver d’une solution à deux États, où la paix est établie et où chacun peut se concentrer sur le bien-être de sa population et son propre développement. Qui pourrait souhaiter une guerre éternelle avec ses voisins ? Mais il est des moments où des solutions idéales sur le papier sont impraticables dans la vraie vie.
 
Emmanuel Macron ne fait donc que s’agenouiller devant une illusion diplomatique. Il le fait sans doute par calcul, par cynisme, par narcissisme. Quelles que soient ses raisons, on ne fait pas la paix avec un mouvement qui a pour objectif votre disparition. On ne fonde pas un État sur le sang des innocents. Et on ne récompense pas le djihad par un siège à l’ONU.
 
Source Le Figaro

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Le nouveau numéro de Terre et peuple Magazine (n°104) est sorti

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Pour se le procurer cliquez ici

L'éditorial de Jean-Patrick Arteault

2025 nous avait été annoncée comme une année de grande bascule. Et, de fait, on s’aperçoit que les plaques tectoniques des rapports de force mondiaux bougent mais le destin semble hésiter sur le sens à leur donner tout en nous gratifiant d’œillades ironiques.

Le grand trublion actuel du monde, c’est le Président Trump qui multiplie les signaux contradictoires. Il faut prendre garde ici de trop personnaliser en mettant tout sur le dos d’une personnalité fantasque. Le président américain n’est pas seul et a moins de pouvoirs réels dans sa basse-cour qu’un président français. Il doit compter aussi avec de vrais contre-pouvoirs institutionnels et un état profond multiforme dont les deux poids lourds sont le complexe militaro-financier et les néoconservateurs sionistes. C’est en outre le président d’une puissance structurellement en déclin qui n’a plus les moyens, même militaires (on a vu toute ses difficultés à soumettre le petit Yemen), de ses ambitions. Une grande partie de l’agitation trumpienne doit être interprétée comme un rideau de fumée d’esbroufe destiné à masquer cette impuissance. Il doit faire illusion pour ne pas exciter les nouveaux prédateurs. On sait que la principale préoccupation d’une partie de l’équipe Trump est de redresser les États-Unis en termes industriels, de santé publique (selon le Pentagone, 75% des jeunes américains sont inaptes au service pour des raisons physiques ou mentales) et éducatifs (trop de tertiaire et pas assez d’ingénieurs ou de techniciens), ce qui demanderait au moins vingt ans de paix et de recentrage sur les besoins du pays. C’est la condition pour redevenir une puissance digne de ce nom. Mais après 100 jours d’exercice du pouvoir, on voit la nouvelle administration progressivement être attirée vers les vieux démons de l’Amérique. Tant en ce qui concerne la question ukrainienne où les néoconservateurs la maintiennent dans des exigences qui conduirait la Russie à perdre par la paix ce qu’elle est en train de gagner par la guerre, qu’en ce qui concerne les confrontations du Moyen Orient où les sionistes la contraignent à épouser les options maximalistes du pouvoir israélien, l’administration Trump semble amenée à chausser les bottes de l’ancien pouvoir démocrate. C’est le poids des habitudes lucratives d’une caste qui ne veut pas rompre avec l’exceptionnalisme américain qui est surtout le sien.

Rien n’est encore joué : Trump tente de réorienter le jeu en Ukraine comme au Moyen Orient, mais le temps n’est pas en sa faveur : l’État Profond est une réalité séculaire particulièrement puissante aux États-Unis. De toute façon, nous, qui avons pour l’Amérique l’amour des vieux Romains pour Carthage, ne serons pas traumatisés par un échec de Trump qui signifierait l’enfoncement de l’Occident dans sa dégénérescence et l’accélération de sa chute finale.

Le destin multiplie aussi les traits d’ironie tragique. Prenons d’abord l’organisation dite « Union Européenne ». Elle s’affirmait comme vecteur de paix, de prospérité et de liberté politique. La voilà acharnée à prolonger la guerre en Ukraine au risque de plonger ses propres nations dans une guerre immaîtrisable. Le 10 mai, les quatre pieds-nickelés de l’hubris guerrière, Macron, Starmer, Merz et Tusk sont allés à Kiev pour jouer des muscles face à l’ours russe dans une « coalition des volontaires ». On sent bien que le Kremlin suinte de peur. L’U.E. s’apprête quant à elle à expédier son 17e paquet de sanctions économiques… qui lui reviendra, comme les précédents, en boomerang. C’est l’économie européenne qui s’enfonce dans le marasme et nos peuples qui s’appauvrissent quand les russes prospèrent malgré la guerre. Il se murmure même que tous les dirigeants européens seraient des agents russes mandatés pour conduire l’Europe à son effondrement… Quant aux libertés publiques et politiques, nos fanatiques de l’U.E. semblent prêts d’en avoir la peau. En Roumanie on a annulé une élection puis interdit au compétiteur invalidé, Cailin Georgescu, de se représenter sous de fallacieux prétextes. Le nouveau candidat antisystème, George Simion, en passe de l’emporter après le 1er tour a été victime d’un tour de passe-passe démocratique de dernière minute au second. On respire à Bruxelles. En Allemagne, on s’achemine doucement vers l’interdiction de l’AfD, premier parti du pays, depuis qu’un obscur rapport d’une officine de renseignement politique l’a désigné comme extrémiste. Le tout au nom d’un Bouclier Démocratique Européen. Orwell l’avait imaginé, l’organisation U.E. l’a réalisé.

Autre ironie de l’histoire, Israël qui avait été créé pour accueillir les survivants d’un génocide, certes au prix d’un petit nettoyage ethnique, fait aujourd’hui dans le génocide messianique avec l’approbation tacite des élites du monde occidental qui souhaitent juste qu’on n’en montre pas trop les images au moment du dîner des braves gens de chez nous qui pourraient en avoir l’appétit coupé. Les seuls qui manifestent chaque semaine contre les pratiques du gouvernement Netanyahou sont d’ailleurs des israéliens eux-mêmes. Le grotesque marchant souvent de concert avec l’innommable, on a même vu les représentants de la droite nationale française, la plus bête du monde, venir faire leur cour aux génocidaires dans l’espoir de désarmer ici les ukases du CRIF à leur encontre. Jusqu’où l’ambition ne fait-elle pas descendre ?

Le Pape est mort, un nouveau pape est appelé à régner. Araignée ? Quel drôle de nom ! Et pourquoi pas libellule ou papillon ? Désolé, Jacques Prévert, ce ne sera pas Araignée mais Léon XIV. On notera simplement avec amusement qu’à l’occasion de cette élection pontificale, les identitaires et conservateurs catholiques blancs voulaient un pape noir en la personne du cardinal Robert Sarah supposé traditionnaliste et assez hostile aux flux migratoires quand les cosmopolites voulaient un pape blanc supposé plus progressiste. Allez comprendre ! Ils auront un pape blanc et américain au nom de famille français. Sera-t-il l’accélérateur ou le modérateur des options de François ? Les Gentils que nous sommes attendront qu’il se dévoile sans trop s’inquiéter. Après tout, ce n’est pas notre boutique… 

Dans notre n°103, figurait un entretien passionnant avec le général Dominique Delawarde, grand soldat et esprit acéré et libre qui n’hésitait pas à appeler un chat, un chat. Il vient de mourir à l’âge de 76 ans. Respect à sa mémoire et soutien fraternel à sa famille en deuil.

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