jeudi, 13 mars 2025
« Trump est un va-t-en guerre, mais un va-t-en guerre commercial »
Alors que les rapports de force internationaux connaissent un basculement sans précédent, le site Breizh-info.com s’est entretenu avec Alain de Benoist pour décrypter les mutations en cours. Le philosophe et penseur de la Nouvelle Droite revient sur les récents événements qui ébranlent l’ordre mondial : le tournant stratégique amorcé par Donald Trump, la rupture entre Washington et Bruxelles, le désengagement américain en Ukraine et la montée en puissance des pôles de civilisation opposés à l’Occident.
Dans cet entretien, Alain de Benoist analyse l’effondrement progressif du « monde d’hier » et les conséquences d’un réalignement géopolitique qui met l’Europe face à ses contradictions. Il évoque également l’impasse idéologique des élites européennes, engluées dans des combats moraux alors que le reste du monde privilégie la puissance et le pragmatisme. Face à un Emmanuel Macron fébrile, plaidant pour un réarmement européen qu’il n’a pas su anticiper, Alain de Benoist dresse un constat lucide sur la dépendance stratégique de l’UE et sur l’incapacité des dirigeants européens à comprendre la logique de puissance qui guide désormais les relations internationales.
De l’influence grandissante de figures comme J.D. Vance aux États-Unis à la guerre économique et politique menée par Trump, en passant par le rôle de la Russie et de la Chine dans ce nouveau jeu mondial, Alain de Benoist pose un regard acéré sur l’accélération de l’histoire et ses implications pour les nations européennes. Une analyse percutante à découvrir sans détour.
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Source : Breizh info
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Autoroute A69 : une décision doublement inquiétante
Bruno Mégret, Polémia cliquez ici
Une décision néfaste
Cette décision irresponsable prise au nom de la biodiversité est une catastrophe pour les habitants de la région concernée dont une majorité d’entre eux souhaitaient pouvoir bénéficier du désenclavement que leur aurait apporté cette nouvelle voie.
Pour l’État, c’est aussi un nouveau camouflet des juges qui sera très coûteux pour les finances publiques. Il faudra en effet indemniser le concessionnaire et les entreprises en charge de la construction de cet ouvrage. Il faudra également payer les travaux qui seront nécessaires pour sécuriser les ouvrages d’art déjà construits, sans compter les indemnités de chômage à verser aux quelque mille ouvriers, conducteurs d’engin qui se retrouvent sans travail du jour au lendemain. Si la Cour d’appel administrative et le Conseil d’État confirment le jugement de première instance, il en résultera pour la puissance publique un coût qui pourrait atteindre un milliard d’euros voire plus. Une somme colossale qui aura été dilapidée par des juges à un moment où l’État devrait réduire massivement ses dépenses.
Mais au-delà des troubles régionaux qu’elle provoque, cette décision du tribunal administratif de Toulouse est aussi le reflet d’un mal profond qui détruit notre nation et dont l’affaire de l’autoroute A69 démontre qu’il ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mal est celui de la montée en puissance du gouvernement des juges, lequel se renforce et devient de plus en plus audacieux.
Le pouvoir judiciaire domine les politiques
Dorénavant, les politiques ne peuvent plus faire voter une loi sans qu’elle soit visée, voire censurée, par le Conseil constitutionnel qui joue désormais un rôle de tribunal idéologique au bénéfice du politiquement correct. Ils ne peuvent plus non plus prendre un arrêté ni un décret sans qu’il soit supervisé et souvent invalidé par la juridiction administrative.
Une juridiction qui ne se contente plus de vérifier qu’une décision des pouvoirs publics est conforme à la loi mais qui juge en opportunité. En l’occurrence l’État, soutenu par toutes les collectivités concernées, avait jugé que ce projet d’autoroute Toulouse-Castres répondait à « une raison impérative d’intérêt public majeur » alors que les opposants au projet, c’est-à-dire les organisations écologistes d’extrême gauche, invoquaient une atteinte à la biodiversité.
On voit bien que la décision à prendre entre ces deux options ne relève pas du droit mais d’un choix politique. Un choix qui appartenait donc au gouvernement et aux élus, ce qu’ils avaient d’ailleurs fait jusqu’à ce qu’un simple juge administratif s’imposant à l’État et aux représentants du peuple en décide autrement. Comme si un juge administratif était plus légitime et plus éclairé que le ministre des Transports, le préfet et tous les élus qui soutenaient ce projet.
Une nouvelle étape vers le gouvernement des juges
C’est donc en ce sens que cette décision aberrante de la juridiction administrative concernant l’autoroute A69 revêt une importance particulière car, si elle devait être confirmée en appel puis devant le Conseil d’État, ce serait une nouvelle étape qu’aurait franchie le pouvoir judiciaire dans sa volonté de dominer totalement les pouvoirs exécutif et législatif.
Le pire c’est que les magistrats qui incarnent ce gouvernement des juges ne recherchent pas le pouvoir pour le pouvoir, ils veulent en user pour défendre une ligne idéologique, celle de l’extrême gauche islamo-écolo-wokiste.
La victoire des zadistes
Là encore, la décision prise à Toulouse est très éclairante. Si en effet cette décision de ne pas réaliser l’autoroute A69 est confirmée par le Conseil d’État, ce sera la victoire des zadistes qui ont empêché la construction d’un aéroport à Nantes. Ce sera la victoire des militants ultra-violents qui brûlaient des véhicules de gendarmerie lors des manifestations contre l’A69. Ce sera aussi la victoire de l’association Soulèvements de la terre, celle-là même que le ministre de l’Intérieur avait dissoute avant que les juges du Conseil d’État ne cassent le décret de dissolution.
Il était déjà très long et très laborieux de réaliser une infrastructure nouvelle en France. Gageons que si rien ne change au plan politique et que la décision du tribunal de Toulouse est confirmée, il ne sera pratiquement plus possible de construire de grandes infrastructures dans notre pays : ni autoroutes, ni lignes TGV, ni centrales nucléaires, ni prisons, ni bassines, ni rien du tout.
L’objectif de la déconstruction
Ces gens-là en effet ne cherchent pas à défendre l’environnement mais à déconstruire la France. Une démarche très wokiste qui voit l’homme blanc comme responsable de l’asservissement des peuples du monde ainsi que du saccage et du pillage de la terre. Aussi doit-il, selon eux, s’effacer, laisser la place aux autres civilisations et ne plus toucher à la nature. L’autoroute qui est une invention humaine et qui sert les humains doit donc dans cet esprit disparaître au profit de la faune et de la flore, comme en a jugé le tribunal administratif de Toulouse
Telle est la seconde leçon à tirer de cette décision de justice. Les écologistes qui ont obtenu l’arrêt des travaux et peut-être l’abandon du projet d’autoroute ne se battent pas pour que les Français bénéficient d’un meilleur environnement, ils mènent un combat de déconstruction de la France. Aussi, lorsqu’ils déclarent vouloir « sauver la planète », c’est en réalité à la disparition du monde blanc qu’ils travaillent.
Si donc ils gagnent dans cette procédure, ce chantier abandonné, envahi par une végétation sauvage et parsemé de ponts qui ne mènent nulle part et n’enjambent rien, ne pourra que faire penser à l’un de ces films post-apocalyptiques où, après un désastre planétaire, la civilisation a disparu. Ce chantier interrompu pourra au moins servir de symbole très clair de ce que les écolo-wokistes veulent faire de notre avenir.
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mercredi, 12 mars 2025
Roumanie : la présidentielle confisquée, l’Union européenne refuse le débat
Breizh info cliquez ici
L’Union européenne affiche souvent en façade son attachement à la « démocratie en action », un slogan largement repris par le Parlement européen. Mais lorsque cette démocratie produit des résultats qui déplaisent aux élites bruxelloises, la règle du jeu semble pouvoir être réécrite à volonté.
Lundi 10 mars, la coalition majoritaire du Parlement européen, surnommée la « coalition Ursula », a rejeté une demande des conservateurs visant à organiser un débat sur l’élection présidentielle roumaine. Motif invoqué ? Il ne saurait être question de laisser des « extrémistes » et des « amis de la Russie » remettre en cause l’État de droit en Roumanie.
Cette décision intervient dans un contexte explosif : la veille, le candidat nationaliste Călin Georgescu arrivé en tête du premier tour en décembre dernier, a été interdit de concourir pour l’élection de mai. Un coup de force qui a déclenché des manifestations massives à travers le pays, dégénérant en affrontements violents avec la police anti-émeute.
Une élection confisquée
Depuis l’annulation du premier tour en décembre dernier, la Roumanie traverse une crise politique profonde. À l’époque, la Cour constitutionnelle roumaine (CCR), majoritairement composée de socialistes, avait invalidé le scrutin en raison de supposées interférences russes dans la campagne de Georgescu.
Malgré cette annulation, le candidat souverainiste n’a cessé de gagner du terrain dans les sondages. À ce jour, il est crédité de 38 % des intentions de vote, soit bien au-dessus de ses concurrents. La décision du Bureau électoral central, qui s’appuie sur le jugement initial de la CCR pour justifier son exclusion du scrutin de mai, est donc perçue par une partie de l’opinion comme un déni de démocratie.
Face à cette situation, des centaines de milliers de Roumains ont défilé dans les rues pour dénoncer une élection « volée » et exiger la démission du gouvernement de coalition dirigé par le PSD (Parti social-démocrate, affilié au S&D européen) et le PNL (Parti national libéral, rattaché au PPE). Dimanche, la tension est montée d’un cran, les manifestations se transformant en affrontements violents avec la police anti-émeute.
Bruxelles verrouille le débat
Alors que la crise politique s’envenime, deux groupes conservateurs du Parlement européen, le groupe Réformistes et conservateurs européens (ECR) et le groupe Europe des Nations souveraines (ESN), ont demandé l’ouverture d’un débat lors de la session plénière de la semaine. Leur requête a été immédiatement rejetée par la majorité pro-UE, qui préfère ignorer la contestation populaire.
Siegfried Mureșan, vice-président du PPE et membre du PNL roumain, a revendiqué le blocage du débat en affirmant que « tous les groupes pro-européens – PPE, socialistes, Renew et Verts – ont voté contre cette tentative de manipulation ».
Dans une déclaration qui a choqué certains observateurs, Mureșan a ensuite qualifié les députés de l’ECR et de l’ESN « d’extrémistes pro-russes », allant jusqu’à déclarer :
« La Roumanie est gouvernée par l’État de droit, et nous n’avons pas besoin d’amis de la Russie au Parlement européen pour le remettre en question. »
Cette accusation semble pourtant bien fragile, car si le groupe ESN est dirigé par l’AfD allemande – habituée aux attaques médiatiques – l’ECR, lui, est dominé par Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, une formation notoirement pro-Ukraine et favorable à un soutien militaire occidental à Kiev.
Une issue déjà scellée ?
Georgescu a déposé un recours contre son exclusion devant la Cour constitutionnelle, qui a été rejeté mardi 11 mars. En cas d’éviction définitive, l’AUR devrait désigner un autre candidat, probablement son chef de file George Simion, également vice-président du groupe ECR.
Cette manœuvre politique, associée au refus du Parlement européen d’ouvrir un débat sur la situation roumaine, renforce l’idée d’une démocratie sous contrôle, où les choix électoraux sont validés ou censurés en fonction des intérêts des élites bruxelloises. Alors que les Roumains continuent de descendre dans la rue pour réclamer la transparence et l’équité du processus électoral, la réponse de Bruxelles ne fait que jeter de l’huile sur le feu.
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samedi, 08 mars 2025
De la guerre
L’académicien Jean-Marie Rouart dans un texte paru dans Le Figaro (8/3) intitulé : « Comment comprendre cet engouement pour la guerre qui semble saisir Emmanuel Macron ? » s’interroge sur le soudain prurit guerrier du président. Nous en avons extrait les passages suivants.
N’est-il pas irresponsable de jouer avec la troisième guerre mondiale ? Le jeu des alliances par effet de domino a montré tout à long du XXe siècle le risque qu’il y avait à se laisser entraîner dans des conflits qui ont abouti non seulement à la destruction de l’Europe, mais à la quasi-ruine des pays qui la composent. Est-ce donc l’exemple à suivre? Quant aux discussions de marchands de tapis sur la dissuasion nucléaire, n’a-t-elle pas quelque chose d’indé- cent au regard d’une menace aussi définitive ? Comment les grands responsables politiques peuvent-ils avec une sorte d’impudeur évoquer des situations qui entraîneraient à plus ou moins brève échéance la destruction d’une partie voire de la totalité de la planète ? La dissuasion nucléaire n’a pas été créée pour mettre le feu au monde au nom d’une générosité illusoire. Nous en avons payé déjà trop cher le prix.
(…) Autre question qu’à mon avis on ne se pose pas assez : qu’est-ce donc aujourd’hui qu’être patriote? Dramatisons : pour quel pays est-on prêt à mourir? La France ? L’Europe, mais laquelle ? C’est une variante de l’interrogation de 1939 où l’Ukraine tiendrait le rôle de la Pologne : qui est prêt à mourir pour Dantzig ? Le feu nucléaire pose la question différemment. Il ne s’agit plus de mourir seul mais d’entraî- ner dans sa mort des milliers, voire des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Cela pose même la question de la survie de l’espèce humaine. Est-ce vraiment une menace sur laquelle nous avons réfléchi avant de jouer les apprentis sorciers ? Si patriote qu’on soit, on peut aujourd’hui se sentir un patriote de ce bien merveilleux, à la fois intime, personnel et universel, qu’est la vie. Mais il y aura toujours ceux qui, comme le docteur Folamour, le héros de Kubrick, préfèrent jouer les Sardanapale et, quitte à mourir, souhaitent disparaître dans un bain de sang collectif.
(…) Dans ce climat anxiogène dont le président Macron visiblement requinqué tire une nouvelle légitimité, on peut s’interroger sur ce qu’il adviendra réellement de ce projet d’« économie de guerre », sorti en hâte des tiroirs, ainsi que des 800 milliards que Madame von der Leyen veut jeter dans la balance. Ces grands spectres, accompagnés de gesticulations et de réunions d’urgence, sont une spécialité européenne. Les actes ont parfois du mal à suivre. Ce qui en l’occurrence serait plutôt rassurant pour ceux qu’alarme cette précipitation dans la perspective guerrière avant d’avoir épuisé toutes les négociations en faveur de la paix, y compris avec la Russie, espace européen de culture européenne. Car, soyons carrément anticonformistes, il n’est pas inutile de donner une chance à la paix.
Source : Figaro 8/3/2025
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vendredi, 07 mars 2025
Entretien avec François Fillon
Voici belle lurette que l’on avait oublié François Fillon, fort injustement poursuivi par une justice, une fois de plus, aux ordres du pouvoir politique. Si la qualité de nos hommes politiques d’aujourd’hui est leur médiocrité, ils n’en cultivent pas moins la rancoeur et n’oublient jamais de régler leurs comptes. Tous nos chefs d’Etat depuis De Gaulle n’ont pas dérogé à cette règles – on se souvient de Chirac à l’égard des balladuriens.
Sa défaite a amené François Fillon à se retirer du marigot au fort relent de lisier. Pour la première fois depuis longtemps, il a répondu aux questions de Tugdal Denis dans Valeurs actuelles. Et l’on découvre un homme d’une extrême lucidité face au monde de chaos dans lequel nous ont précipité nos politiques. Il aborde ici tous les sujets, qu’ils soient nationaux ou internationaux, au point que nous sommes les premiers à souscrire à ses analyses pour la bonne raison que cela fait des décennies que nous claironnons la même chose.
Lire l'entretien ICI
Source : Valeurs actuelles 6/3/2025
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jeudi, 06 mars 2025
Dans le nouveau numéro de La Lettre des Amitiés franco-espagnole : un dossier consacré au général Franco
Le Cercle Franco-Hispanique, fondé le 20 novembre 1984, par Olivier Grimaldi, s’est fixé comme mission d’entretenir des liens étroits et fraternels entre les nationaux et nationalistes français et les différentes composantes du mouvement national espagnol. Le CFH contribue activement à faire connaître en France la pensée et l’action du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, héros et martyre de la cause nationaliste ibérique et la victoire franquiste dans la croisade espagnole contre le bolchevisme.
Éditorial :
Chers Amis,
En 1981, Georges Gondinet exprimait sa « volonté de changer radicalement de société, la volonté de mettre à bas un système inhumain ». (…) « Nous devons, plus que les mouvements nationaux d’avant-guerre donner une dimension spirituelle, transcendante à notre combat, en dépassant certaines limites propres au nationalisme. Nous devons unir la Tradition et la révolution. Contre la Subversion. En attendant l’aurore, si prodigieusement pressentie par la Phalange espagnole ».
Si nos commémorations sont précédées ou suivies d’une messe, c’est parce que nous sommes dans la fidélité de la pensée de Jose Antonio Primo de Rivera et celle du Général Franco à qui nous consacrons notre dossier à l’occasion des cinquante ans de sa mort. « Nous voulons implanter une justice sociale profonde, pour que sur cette base les peuples retournent à la suprématie du spirituel ». C’est ce à quoi le Caudillo, chef de l’État espagnol, s’est attaché pendant une quarantaine d’année.
La décadence de la France actuelle n’est pas que matérielle. « La République, bien-pensante et permissive, incapable de protéger les siens, laisse se répandre les horreurs, asservie à un discours progressiste qui dissimule des maux qu’elle a elle-même engendrés. Le système judiciaire, asphyxié par des années de réformes laxistes, est devenu impuissant face à la criminalité grandissante » (Frédéric de Longpré) ce qui ne l’empêche pas de trouver le temps et l’argent des contribuables pour condamner Yvan Benedetti à trois mois de prison pour avoir voulu déposer des fleurs sur la tombe de Pierre Sidos, tout en laissant les tombes de Jean-Marie Le Pen, Charles Maurras, Maurice Barrès et Robert Brasillach être profanées.
« Un peuple sans morale est un peuple sans avenir ». Le nationalisme n’est plus une option. Il est urgent de redonner au peuple sa fierté et son honneur, de ne plus perdre de temps à voter pour les partis du système.
Hélène Grimaldi
Sommaire :
- Éditorial d’Hélène Grimaldi
- En Espagne
- En France
- Dossier : Francisco Franco Bahamonde (partie 1)
- Brèves
- Requiescat in pace
Renseignements : cfh.grimaldi@free.fr
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La censure est bien là !
Robert Spieler
Une censure sans précédent se banalise dangeureusement dans notre pays, note Boulevard Voltaire : début janvier, sur France Inter, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a menacé de couper l’accès au réseau social X (anciennement Twitter), où s’informent des millions de Français, à l’image des 120 000 abonnés qu’y compte le média Boulevard Voltaire — une menace que seuls des États comme l’Afghanistan, la Chine ou l’Iran ont osé mettre à exécution jusqu’à présent. Une enquête contre le réseau a été ouverte par le Parquet de Paris.. Depuis quelques se- maines, les administrateurs de Reddit, l’un des forums de discussion les plus visités sur Internet, effacent systématiquement toute référence à des médias comme CNews, le JDD ou Valeurs actuelles qui disparaissent ainsi des écrans. Fin février, c’était C8 qui était supprimée de la TNT malgré des re- cords d’audience. CNews croule sous les amendes infligées par l’Arcom. La ministre du Numérique, Clara Chappaz, s’est, quant à elle, attaquée au réseau X, exigeant « que les opinions qui seraient de fausses opinions puissent être sorties de la plateforme ». On nage en plein Orwell. Elle a tenté de se rat- traper en disant qu’elle voulait éradiquer « les fausses informations ». De quel droit un gouvernement pourrait-il décider quelle est la Vérité ? Le président de la République et son ministre de la Culture ne cachent pas non plus leur projet d’organiser la “certification” officielle de l’information, ce qui revient à la filtrer. Tout cela, bien sûr, pour vous protéger des « Fake news » qui circulent sur la Toile. Comme nous sommes de grands malades, la directrice de la radio officielle, Radio France, est allée jusqu’à présenter ses programmes comme une “thérapie”. Il faut oser... Quant à France 2, chaîne, paraît-il, de service pu- blic, elle ment et diffuse avec un culot in- croyable de fausses informations. C’est ain- si que récemment, l’émission Complément d’enquête certifiait « l’absence d’impact de l’immigration sur la délinquance » en dépit de toutes les statistiques. Et puis, on se sou- vient de l’amende de 100 000 euros infligée à CNews où, lors d’une émission religieuse, un intervenant assimilait l’avortement à « une cause de mortalité ».
En revanche, aucune sanction n’a été prise contre l’émission Quotidien de TMC qui fai- sait croire faussement que Jordan Bardella était incapable de répondre à une question alors qu’il y avait répondu sans hésitation. Mais demain, cela risque d’être pire, nous alerte Boulevard Voltaire, si la commission d’enquête de l’Assemblée nationale fait ap- pliquer ses conclusions, qui visent à placer sous le contrôle de l’Arcom « l’ensemble des médias en ligne ». Conclusion de Boulevard Voltaire : « Ils vont user de tous les leviers à leur disposition pour tenter de reprendre le contrôle sur l’information et l’opinion publique, et refermer chacun des espaces de liberté qui s’étaient enfin ouverts. Si les gardiens du médiatiquement correct ne ren- contrent pas une opposition suffisante, leur étau se resserrera inexorablement sur toutes les sources d’information à votre disposition et les idées présentes dans le débat public ».
Source : Rivarol 5/3/2025
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mardi, 04 mars 2025
L’Europe sans pistolet
Vincent Trémolet de Villers
« Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent… » » Dans la brutaité des temps, c’est la doctrine de Sergio Leone qui gouverne les Etats-Unis. C’est sommaire, vulgaire, c’est la force qui l’emporte sur le droit, la société du spectacle qui atomise les raffinements diplomatiques ; c’est déplorable, mais c’est comme ça. Inutile de s’enivrer d’indignations, d’incantations, d’analogies historiques - Munich, Churchill -, nous sommes en 2025 et la France, soumise au grand chambardement trumpien, voit remonter à la surface des questions qui la hantent depuis soixante-dix ans. De Gaulle en 1963 : « Si elle n’est pas l’Europe des peuples, si elle est confiée à quelques organismes technocratiques, l’Europe sera une histoire limitée et sans avenir. Et ce sont les Américains qui en profiteront pour imposer leur hégémonie. » Philippe Séguin en 1992 : « Il ne faut pas rêver, demain, sans défense, sans diplomatie, la France n’aurait pas plus de marge de manœuvre que n’en a aujourd’hui... l’Ukraine. » Nous ne les avons pas écoutés. Nous avons délégué notre puissance et nous n’avions pas de plan B...
« Nous sommes forts et nous ne le savons pas », a dit, lundi, dans un discours de bonne tenue, le premier ministre. Certes, mais la force a été volontairement diluée dans une Commission européenne de plus en plus liquide. Comment croire que la machine bureaucratique qui nous a dépossédés de tous les attributs du pouvoir, qui a été pensée contre l’idée même de puissance, pourrait nous la rendre ?
« Emprunter, mutualiser, partager » ne fait ni une devise ni une « autonomie stratégique ». L’Europe n’est pas un empire : le cadre de la puissance, c’est l’État-nation. La geste héroïque de l’Ukraine en est la preuve vivante. Cela n’empêche pas les alliances in- dispensables entre États européens, cela n’empêche pas la défense d’une civilisation miraculeuse - mariage de la chrétienté et de la démocratie libérale -, mais cela nous oblige à revenir aux réalités premières. Seules des nations fortes peuvent construire ensemble l’indépendance européenne. À condition d’avoir des pistolets chargés.
Source : Le Figaro 4/2/2025
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L’État Macron protège les miliciens gauchistes payés pour casser du patriote
L'édito de Cyrano
sur Riposte laïque cliquez ici
Trois exemples résument la lâcheté complice de l’État Macron, face aux agressions, aux violences et aux intimidations des gauchistes. Rappelons qu’à ce jour, aucune organisation se disant antifa ou Black Bloc n’a été dissoute, aucun casseur antifa n’est arrêté préventivement avant une manifestation, quand la répression s’abat sur les militants patriotes.
À Rennes, deux jeunes étudiants ont été massacrés devant la faculté de droit par une bonne dizaines de militants gauchistes, avec la complicité des services de sécurité de la faculté, parce que reconnus coupables d’être des « fachos », puisqu’ils militent l’un au RN, et l’autre à l’UNI cliquez ici.
À noter que parmi les courageux agresseurs figure le désormais célèbre Simon Buxeraud, qui s’était illustré lors des présidentielles, sur un marché de Tours, en train d’agresser, d’insulter et de cracher sur des militants de Reconquête qui auraient pu être ses grands-parents. Aucune poursuite n’avait été engagée, à notre connaissance, par le procureur de Rennes de l’époque, Philippe Astruc, qui a pourtant trouvé le temps de déposer plainte contre Riposte Laïque. L’État Macron laisse donc des nervis gauchistes massacrer des jeunes étudiants qui ont le tort de ne pas partager leur vision du monde.
Nous avons vu à Lorient, ce week-end, des faits qui pourraient prêter à rire s’ils n’étaient pas porteurs de menaces graves pour nos libertés. Deux mille militants de gauche et d’extrême gauche ont cru devoir manifester contre les prétendues violences d’extrême droite. Rien que l’intitulé de la manifestation n’aurait jamais dû être accepté, puisqu’elle est mensongère, les seules violences qui se déroulent dans le champ politique viennent de l’extrême gauche, et dans la vie quotidienne elles proviennent des racailles islamisées cliquez ici.
Comment des préfets peuvent-ils donner l’autorisation d’organiser des manifestations dont ils savent pertinemment qu’elles tourneront au vandalisme, aux agressions contre les forces de l’ordre, à des voitures brûlées et à des boutiques pillées ? C’est ce qui bien sûr s’est passé à Lorient, où, comble du ridicule, les gauchistes ont attaqué deux permanences socialistes, sans doute pour démontrer que les violences venaient des « fascistes.
Pour organiser une manifestation, il faut la déclarer et que quelqu’un en prenne la responsabilité. Les autorités demanderont-elles des comptes à l’organisateur de cette manifestation ? Bien sûr que non, pas davantage que quand, à Paris, Nantes, Rennes, Grenoble, les gauchistes cassent tout, avec une impunité garantie.
Enfin, aux Sables-d’Olonne, à l’invitation d’une association d’Anciens combattants locaux, le président du Rassemblement Vendéen, Éric Mauvoisin, organisait sa cinquième projection du film de Tommy Robinson, « Silenced ». Loin de diffuser ce film dans des endroits secrets, une salle municipale avait été réservée, le maire, Yannick Moreau, au grand dam des communistes locaux, avait donné son accord, et justifié la diffusion au nom de la constitution, qui garantit le droit de réunion et d’association. Bien sûr, les crasseux habituels, membres des partis de gauche, des syndicats et des associations, qui n’avaient pas vu le film, ont malgré tout demandé son interdiction pour racisme supposé, et manifesté dans les rues des Sables-d’Olonne samedi, et devant la salle dimanche cliquez là.
À noter que Ouest-France et les autres médias locaux gonflent grossièrement les effectifs gauchistes présents, tandis qu’ils divisent souvent par deux ou trois le nombre de patriotes présents. Les contre-manifestants n’avaient fait aucune demande de manifestation. Certes, les policiers ont remarquablement fait leur travail, mais s’ils avaient eu des consignes dignes de ce nom du préfet, ils auraient relevé l’identité de tous les manifestants présents et les auraient verbalisés pour leur présence dans une manifestation interdite. Enfin, il serait temps qu’un gouvernement digne de ce nom interdisent des manifestations qui n’ont qu’un seul but : perturber les initiatives d’adversaires politiques, coupables de « mal penser ». Il faut tout simplement interdire toute manifestation qui doit se dérouler le même jour qu’une manifestation.
Au lieu de s’en prendre systématiquement à la mouvance patriote, un gouvernement digne de ce nom interdirait la politisation des facultés, il arrêterait les antifas violents dont il connaît forcément l’identité, il dissoudrait toutes les organisations gauchistes coupables de violences et d’agressions – c’est-à-dire toutes – et il interdirait toute contre-manifestation.
Mais Macron, Bayrou et toute la gauche, européistes et immigrationnistes, sont bien contents de profiter des services des miliciens gauchistes pour intimider et agresser leurs seuls opposants, les militants patriotes, identitaires et nationalistes.
NDLR SN : à propos des Sables d'Olonne cliquez ici
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lundi, 03 mars 2025
MATHIEU BOCK-COTÉ DÉFEND L'ACTION FRANÇAISE ET JEAN-YVES LE GALLOU
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Sur l’Ukraine, ouvrons les yeux
Les alliés de Kiev ont fait « un mauvais calcul stratégique» en ne voulant pas voir que la guerre en Ukraine était «existentielle» pour Moscou, déplore le professeur de stratégie, Olivier Zajec, qui analyse la brutalité inouïe de Donald Trump comme un tournant pour l’Ukraine, mais aussi pour l’Europe.
Rien n’était écrit, mais le résultat est là : l’Ukraine, héroïque et courageuse, luttant pour son identité et sa dignité, est à genoux, saignée démographiquement. Elle va perdre des territoires. Elle ne bénéficiera que d’une protection conditionnelle des États-Unis, du moins sous Donald Trump. Les Européens auront un grand mal à garantir sa sécurité. Kiev n’adhérera pas à l’Otan. L’Ukraine, à l’encan, va se faire piller par son ancien soutien. Elle vivra dans la peur. Quelles que soient nos options analytiques, nous devrions tous être dévastés de ce résultat.
Olivier Zajec, spécialiste français de la stratégie militaire, professeur à l’Ecole de guerre pendant douze ans, et auteur de nombreux ouvrages, nous livre ici son analyse sur la nouvelle donne géopolitique issue du conflit ukrainien et ses conséquences pour nous autres Européens.
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Source : Le Figaro 1/3/2025
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dimanche, 02 mars 2025
Trump tire le tapis sous les pieds des Européens
Face aux positions de Donald Trump concernant l’Ukraine et par-delà l’Union européenne, les Européens vont-ils pour une fois regarder la réalité en face ? Quels sont les conséquences et les enjeux du désengagement américain ? C’est à toutes ces questions que tente de réponde Pierrre Lellouche dans cet article percutant et réaliste du Journal du dimanche.
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Source : Journal du dimanche 2/3/2025
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samedi, 01 mars 2025
La dérive des continents
Philippe Gélie
L’Amérique de Donald Trump est déjà loin de l’Europe. Alignée de fait sur les positions de Moscou à l’orée d’une négociation qui engage la sécurité de notre continent, elle poursuit ses intérêts sans considération pour le passé, les alliances ou les « valeurs ». Ceux qui croient encore pouvoir rattraper le président américain par la manche, grâce à leur attrait économique ou un sursaut de conscience lui révélant ses vrais amis, se ménagent un réveil brutal. Dans la jungle de Trump, les amis sont des profiteurs qu’il faut traiter en vassaux.
Rien de bien neuf sous le ciel des relations internationales : chaque dirigeant se soucie avant tout des intérêts de son pays - la différence tient à la façon dont il les définit et les défend. En l’espèce, ranger toutes les décisions de Trump au rayon de la priorité nationale ne rend pas justice à sa singularité. L’homme d’affaires pragmatique se révèle extrêmement idéologique. Sa révolution vise à détruire un ordre dans lequel il estime que les États-Unis se font abuser - quand bien même ils l’ont eux-mêmes bâti et imposé.
Cette force hostile venue de l’ouest est relativement nouvelle pour les Européens. Elle les place en étau entre un autocrate belliqueux qui déstabilise le continent et un marchandeur sans scrupule qui négocie son parapluie sécuritaire, les menace d’une guerre commerciale et soutient en leur sein des forces radicales. À Moscou, Vladimir Poutine n’en croit sûrement pas ses yeux et ses oreilles : qui aurait parié sur une telle dérive des continents, dans laquelle l’Amérique se rapproche de la Russie en passant par-dessus l’Europe ?
En dépit de ce qu’il voit comme ses intérêts, Donald Trump n’a pas grand-chose à gagner dans son alignement sur le Kremlin. Il demande la paix à toute vitesse, mais l’autre veut la victoire et a tout son temps. L’Américain fait le jeu d’un tsar convaincu du déclin inéluctable de l’Occident démocratique et capitaliste, et qui voit en lui un accélérateur de l’Histoire. Certitude partagée par son homologue chinois, dont Washington espère briser l’alliance avec Moscou, sous-estimant la force de leur pacte idéologique. Problème : quand le chef de la Maison-Blanche se trompe de cible, c’est autant aux dépens de l’Europe que des États-Unis.
Source : Le Figaro 01/03/2025
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mercredi, 26 février 2025
Réforme du marché de l’électricité en France : vers une facture en forte hausse pour les consommateurs pris en otage ?
Source Breizh Info cliquez là
La réforme du marché de l’électricité prévue pour entrer en vigueur en janvier 2026 suscite une vive controverse. Loin d’apporter des solutions à la crise énergétique, elle risque d’entraîner une flambée des prix de l’électricité, pénalisant lourdement les ménages français. Une étude récente de l’UFC-Que Choisir révèle des impacts alarmants, mettant en évidence un alourdissement significatif des factures, notamment pour les foyers les plus dépendants à l’électricité cliquez ici.
Une réforme menée en toute opacité
La nouvelle régulation du marché de l’électricité a été négociée en toute discrétion entre le gouvernement et EDF, sans consultation des associations de consommateurs. Ce choix politique met fin au dispositif de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui permettait jusqu’ici aux fournisseurs d’acheter une partie de l’électricité à un prix fixe auprès d’EDF. Désormais, l’intégralité de l’approvisionnement se fera sur le marché, exposant directement les consommateurs à la volatilité des prix de l’énergie.
Ce changement radical, intégré dans la loi de finances pour 2025, a été adopté sans débat approfondi au Parlement, malgré l’opposition de nombreuses organisations de défense des consommateurs. Le gouvernement justifie cette réforme en affirmant qu’elle assurera une plus grande transparence et permettra une redistribution des profits d’EDF vers les ménages. Mais l’étude de l’UFC-Que Choisir démontre au contraire que cette redistribution sera très limitée, et que la facture des consommateurs va mécaniquement s’alourdir.
Un impact financier considérable pour les ménages
Selon l’analyse de l’UFC-Que Choisir, si cette réforme avait été appliquée dès 2025, le coût d’approvisionnement de l’électricité aurait atteint 117,29 €/MWh, soit une hausse de 44 % par rapport au niveau actuel (81,37 €/MWh). En conséquence, la facture d’un foyer moyen aurait grimpé de 19 %, représentant un surcoût annuel de 250 euros pour un ménage consommant 6 000 kWh/an.
Les consommateurs les plus vulnérables, notamment ceux vivant dans des logements mal isolés et se chauffant à l’électricité, seraient les plus impactés. Les foyers situés en milieu rural, déjà confrontés à des hausses successives des prix de l’énergie, pourraient voir leurs dépenses exploser.
Une redistribution biaisée des profits d’EDF
Le gouvernement prétend que la nouvelle régulation garantira un reversement aux consommateurs des bénéfices générés par EDF sur les marchés de gros. Mais l’étude de l’UFC-Que Choisir révèle que cette redistribution sera extrêmement partielle. Seule une fraction des profits d’EDF sera restituée aux ménages, tandis qu’une part importante sera captée par l’État pour d’autres usages budgétaires.
En moyenne, seuls 58 % des recettes de la taxe sur les bénéfices d’EDF seront reversés aux consommateurs, le reste servant à financer le budget public. Concrètement, sur 1 MWh vendu à 120 € sur les marchés, EDF sera taxée à hauteur de 28,5 €, mais seuls 17,1 € seront réellement reversés aux ménages.
De plus, la mise en place d’un mécanisme d’écrêtement limite la taxation des superprofits d’EDF. Cette approche favorise une fois de plus l’opérateur public au détriment des consommateurs, qui voient leurs factures augmenter sans bénéficier pleinement des gains réalisés sur la production nucléaire.
Le choix du gouvernement : protéger EDF plutôt que les consommateurs
Cette réforme s’inscrit dans une volonté claire du gouvernement de privilégier la rentabilité d’EDF, dont il est l’unique actionnaire, au détriment des ménages français. Avec des bénéfices atteignant 10 milliards d’euros en 2023 et 7 milliards sur le premier semestre 2024, EDF n’a jamais été aussi prospère. Pourtant, au lieu de garantir aux Français un accès à une électricité abordable, l’État persiste dans une politique qui expose les consommateurs à des prix artificiellement élevés.
L’UFC-Que Choisir critique également l’absence de filet de sécurité pour EDF en cas de baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros. Contrairement à ce que laisse entendre le gouvernement, la suppression de l’ARENH ne garantit pas que l’opérateur public puisse vendre son électricité à un prix couvrant ses coûts de production. Si les prix de marché chutent en dessous du coût de revient du nucléaire, EDF pourrait se retrouver en difficulté. Le gouvernement justifie alors la taxation limitée des superprofits d’EDF comme une contrepartie pour ce risque… au détriment, une fois de plus, des consommateurs.
Vers une explosion des factures en 2026 ?
Si aucune modification n’est apportée à cette réforme, les consommateurs français se retrouveront dès janvier 2026 avec des factures bien plus lourdes. Loin d’apporter une stabilité tarifaire, ce nouveau système les soumettra encore plus aux fluctuations des prix de gros, pourtant peu représentatifs du coût réel de production de l’électricité en France.
Pour éviter un choc tarifaire en 2026, l’UFC-Que Choisir propose plusieurs mesures correctives :
- Une taxation renforcée des profits d’EDF, avec un taux plus élevé et un seuil d’écrêtement abaissé.
- Un reversement intégral aux consommateurs des recettes générées par cette taxation, directement sur leurs factures.
- Une refonte de la régulation du marché de l’électricité, incluant non seulement le nucléaire, mais aussi l’hydroélectricité et d’autres sources d’énergie à faible coût.
- La création d’un service public de l’électricité, garantissant des prix basés sur les coûts réels de production et non sur la spéculation des marchés.
Le gouvernement doit revoir sa copie avant qu’il ne soit trop tard. En l’état, cette réforme marque une rupture avec le principe d’accès à une électricité abordable pour tous, et risque de creuser encore davantage les inégalités entre les Français face à l’énergie. Quand est ce que ceux qui ont massacré le nucléaire depuis des décennies et bradé à d’autres notre énergie passeront devant la justice populaire pour crime contre leur propre peuple ?
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Français encore un effort
François Babeau, professeur des universités et fondateur du think tank Institut Sapiens, dresse, dans son ouvrage L’Ere de la flemme. Comment nous et nos enfants avons perdu le sens de l’effort (Buchet-Chastel), un réquisitoire contre l’abandon du sens de l’effort dans nos sociétés occidentales sujettes au libéralisme. Aujourd’hui, tout invite chacun à produire le moindre effort. Or, on oublie un peu trop que nos sociétés se sont bâties dans la sueur et le sang. On pourrait ajouter, mais l’auteur ne le fait pas, le fait que les Européens n’ont plus rien à conquérir, hormis le champ restreint de la science. Hier, la découverte du monde était un moteur puissant. Aujourd’hui on est face à une Europe inexistante qui se pose la question de savoir à quel âge doit-on partir à la retraite. Comme nous le disait le marquis de Sade : Français, encore un effort !
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Source : Le Figaro 26/2/2025
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lundi, 24 février 2025
Les raisons de notre déclin et de notre renaissance
De livre en livre, le géographe Christophe Guilluy, ne cesse de décrire la fracture entre les élites et le peuple. Métropolia et Périphéria (Flammarion), son nouvel opus, ne déroge pas à la règle mais est sans doute son essai le plus personnel. Guilluy y mêle fable orwellienne, satire et souvenirs autobiographiques pour mieux toucher du doigt la contestation existentielle initíe par les gens ordinaires.
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Source : Figaro 24/2/2025
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dimanche, 23 février 2025
La fin de la grande illusion européenne
Washington et Moscou négocient seuls, les États-Unis ne garantissent plus la sécurité du Vieux Continent, l’Ukraine est défaite... : pour l’Europe, le printemps sera glacial. Pierre Lellouche, spécialiste des relations internationales, dresse un tableau plutôt sombre pour l’avenir de l’Europe.
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Source : Journal du dimanche, 23/2/2025
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Cette chaîne qu’on abat
En France, une démocratie occidentale avancée, il est légal de fermer une chaîne de télévision. Et de mettre 400 personnes sur le trottoir. C’est la mésaventure qui vient d’arriver à la chaîne de télévision C8 pourtant l’une des toutes premières chaînes de la TNT. Décision prise par cet organisme qu’est l’Arcom qui a pour particularité d’être aux mains de fonctionnaires et donc aux ordres de l’Etat profond. Autant dire de cette bien-pensance qui gangrène la liberté d’expression. Une fois de plus, c’est avec raison que Pascal Praud, dans le Journal du dimanche, dénonce ce scandale sans que les autorités ne bougent le petit doigt.
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Source : Journal du dimanche 23/2/2025
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samedi, 22 février 2025
Dialogue Michel Onfray – Véronique Le Floc’h de la Coordination rurale
La France doit se remettre à produire, non pas pour l’export mais pour la souveraineté alimentaire et agricole de la France. Pour cela, nous devons aussi nous départir des idéologies écologistes et éloignées de la réalité. La sécurité alimentaire est la base de la paix sociale. Les agriculteurs sont le ciment sur lequel les gouvernements bâtissent leur pouvoir. Il ne faudrait pas qu’ils l’oublient.
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Source : Le Figaro 22/2/2025
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La révolution géopolitique de Donald Trump
Mathieu Bock-Côté
Depuis un mois qu’il est installé à la Maison-Blanche, Donald Trump a engagé ce qu’il faut bien appeler une révolution géopolitique. On l’a d’abord vu avec ses étonnantes ambitions prédatrices, en Amérique du Nord, où il répète qu’il veut s’emparer du Groenland, annexer le Canada pour le transformer en 51e État américain et restaurer la souveraineté des États-Unis sur le canal de Panama. On ne sait pas exactement jusqu’où ira le président américain, qui pratique l’art de la déclaration fracassante pour mieux déstabiliser ses adversaires ou ses partenaires, afin d’obtenir d’eux les concessions désirées. Chose certaine, il souhaite vassaliser ses voisins et constituer, sous une forme inédite, un empire nord-américain. Ne faisons pas l’erreur de voir dans sa politique une série de gestes impulsifs. Car la vision de Trump repose sur un double diagnostic.
D’abord, l’Amérique aurait financé au point de se ruiner la protection militaire de ses alliés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale – sa position hégémonique se serait retournée contre elle. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à traiter l’Europe comme un protectorat, au point même de s’engager, avec Vladimir Poutine, dans un nouveau Yalta, prenant prétexte de la nécessaire résolution de la question ukrainienne. Les Européens se désolent de ne pas y être invités, mais il est légitime de demander sous quel drapeau ils s’y présenteraient – à moins qu’ils ne consentent une fois pour toutes à abdiquer leurs souverainetés nationales pour constituer dans l’urgence une souveraineté européenne. Ensuite, Trump est convaincu que l’Amérique a payé le prix du libre-échange des trente dernières années et il mise sur une politique tarifaire musclée pour accélérer la réindustrialisation américaine.
L’impérialisme américain renonce à sa forme universaliste et messianique du XXe siècle et du début du XXIe pour parler explicitement le langage du rapport de force, et devient même explicitement prédateur, ce qui risque, à terme, de transformer l’expérience trumpienne en repoussoir, alors qu’en politique intérieure elle pourrait bien être fructueuse. Trois cycles historiques se ferment. D’abord celui ouvert avec la fin de la Première Guerre mondiale, marqué par la fin des empires continentaux et la célébration du principe des nationalités, avec Woodrow Wilson. Ensuite celui associé à la création de l’ONU, après la Seconde Guerre mondiale, qui entendait, autant que possible, inscrire la résolution des conflits dans un ordre international nouveau. Enfin celui issu de la chute du communisme, en 1989, qui rêvait d’un monde pacifié par le droit et le commerce, où les différences entre les peuples et les civilisations s’estomperaient progressivement. Ce fantasme était aussi celui d’une homogénéisation juridique et administrative de l’humanité. L’UE est aujourd’hui la dernière à y croire.
L’impérialisme trumpien répond toutefois à un mouvement semblable engagé par la Russie de Vladimir Poutine, bien antérieur à l’invasion de l’Ukraine, et même antérieur à l’occupation de la Crimée. Le complexe obsidional de la Russie n’est pas nouveau. Mais il n’explique pas tout. On l’a compris, Poutine entend, directement ou indirectement, restaurer la souveraineté russe partout où se trouvent des populations russes, ceux que les Américains appellent les ethnic Russians. Avec raison, les Baltes s’inquiètent, dans la mesure où leurs pays, surtout la Lettonie et l’Estonie, ont été victimes, après la Seconde Guerre mondiale, d’une colonisation russe, qui prenait la forme d’un véritable coup d’État démographique. Les Baltes, au moment de l’indépendance, durent engager les moyens nécessaires pour redevenir maîtres chez eux et reprendre le contrôle de leurs pays. Cette réaffirmation identitaire fut interprétée par Moscou comme une politique de persécution des minorités russes. Il n’est pas inimaginable que cela serve de prétexte à Poutine pour en finir avec ses petits voisins.
L’heure est donc au retour des empires. La place des nations peut sembler menue dans ce nouveau monde. Il n’est pourtant pas si neuf. Aux grandes heures de la guerre froide, les nations semblaient condamnées à se dissoudre dans les deux blocs idéologiques qui s’affrontaient. Elles ont néanmoins survécu, en cherchant toujours à affirmer dans les interstices d’un système broyeur. La France gaulliste s’était voulue, d’ailleurs, le porte-étendard de la cause des nations. Il est possible que dans la période qui s’ouvre, ce rôle lui sied davantage que celui de militante entêtée d’un fédéralisme européen qui accélère la sortie de l’histoire de l’Europe davantage qu’il ne lui permet d’y prendre sa place. Une Europe des nations, délivrée de sa gangue technocratique, peut de nouveau se présenter comme la civilisation de la liberté. L’identité des peuples devenant ici le fondement de leur liberté.
Source : Le Figaro 22/2/2025
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Ce que les Français doivent à leurs paysans
Guillaume Tabard
Cette année 2025 est une année sans élection. Et pourtant les politiques se précipiteront à nouveau dans les allées du Salon de l’agriculture, indexant leur popularité sur la chaleur de l’accueil qui leur sera réservé et sur la durée qu’ils passeront porte de Versailles. C’est habituel. Mais pourquoi cette ruée ne vaut que pour le SIA? Aucune compétition analogue pour le Salon de l’automobile, par exemple, alors que, par le poids économique du secteur, le nombre d’emplois concernés ou en raison de la passion française pour la voiture, on pourrait l’imaginer. C’est que dans la vie du pays et, disons-le, dans son « identité », l’agriculture a une valeur qui dépasse infiniment le périmètre de son activité.
Le nombre d’actifs de ce qu’on appelait autrefois le secteur « primaire » a fondu de manière dramatique au cours de ces dernières décennies, et continue de diminuer. Nombre d’agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leur travail, ce qui décourage les vocations et n’incite pas à la transmission des exploitations. Mais l’ensemble des Français regardent ce petit « reste » avec une bienveillance, une admiration et même une affection dont ne bénéficie aucune autre catégorie de la population.
Cela vient de fait que chacun, même parmi les plus citadins, a des racines qui le rattachent à la campagne. La terre qu’ils n’ont plus à leurs semelles, les Français la gardent dans un coin de leur mémoire. Les agriculteurs sont à leurs yeux les gardiens d’un monde délaissé et d’un poumon vital sans lequel le pays étoufferait. Surtout, les Français mesurent leur apport irremplaçable dans deux domaines. D’une part, pas d’alimentation sans eux. Chacun est conscient que la disparition des exploitations achèverait de nous rendre dépendants des importations.
D’autre part, plus de vie des territoires sans eux. À quoi ressemblerait une France dont les terres seraient en jachère ou remplacées par des pavillons ou des zones commerciales ? La défense de la ruralité n’est pas une posture esthétique. Par leur travail, les agriculteurs sont les gardiens des paysages et de la diversité des territoires. Ils mènent par procuration un combat qui est celui de tout le pays.
Il n’est pas étonnant que, de tous les mouvements de contestation récents, celui des agriculteurs soit le plus populaire. Et de loin. L’opinion comprend qu’ils ne défendent pas uniquement leurs intérêts catégoriels, mais l’avenir de tous. Cette sympathie ne doit cependant pas rester verbale. Si l’on veut sauver l’agriculture, il faut s’en donner les moyens. Le vote définitif de la loi d’orientation agricole est une étape importante. Et qui aurait pu être plus rapide sans l’absurdité de la dissolution et l’inconséquence de la censure. L’État n’en a toutefois pas fini avec son devoir d’assistance à une agriculture en danger. Les consommateurs aussi ont leur responsabilité : aimer les paysans, c’est bien, acheter leurs produits, c’est mieux, même s’il faut parfois y mettre le prix. Il faut enfin tordre définitivement le cou à l’assimilation agriculteurs-pollueurs. Ce n’est pas défendre l’environnement que compliquer la vie de ceux qui, plus que d’autres, sont les premiers défenseurs d’une terre qui est effectivement à sauver
Source : Le Figaro 22/2/2025
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vendredi, 21 février 2025
Les ONG contre nos agriculteurs
Céline Imart *
Au Salon de l’agriculture 2025, près de 600 000 visiteurs sont attendus – moins les 100 environ des Soulèvements de la terre, qui ne sont, a priori, pas invités cette année. Allélula. Beaucoup viennent voir les bêtes, et aussi les bêtes curieuses que deviennent les agriculteurs, prelière espèce en voie de disparition dans ce pays, bien avant le castor ou le loup.
À l’heure où ils luttent chaque jour pour leur survie face à des normes toujours plus contraignantes, une concurrence déloyale et l’inflation des coûts de production, un autre parasite n’hésite pas à venir manger sur le dos de la bête : les ONG. Car derrière le masque lisse de la « société civile », elles sont nombreuses à influencer massivement les politiques agricoles en Europe. Elles sont devenues des bêtes à concours de la captation d’argent public, directement de la Commission européenne, mais aussi du ministère de l’Écologie ou des agences régionales et du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), deuxième pilier de la PAC, dont les fonds sont gérés par les régions. Et sous couvert de défense de l’environnement, elles imposent une vision idéologique radicale qui sacrifie nos agriculteurs sur l’autel du militantisme.
Quitte à devenir leur bête noire, j’ai réussi à mettre à l’ordre du jour de la plénière du Parlement européen un débat sur le financement des ONG via Life, l’un des programmes de la Commission européenne dédié à l’environnement et à l’action climatique. Life, c’est un budget de 5,4 milliards d’euros sur sept ans. 109 millions « seulement » sur la période 2021-2027 subventionnent le fonctionnement des ONG, le reste étant consacré à des programmes « opérationnels » pour l’environnement.
Petit pense-bête des actions opérationnelles financées dans ma région Occitanie : programme Biodiv’Paysanne, lancé en 2024, ou l’on retrouve en bénéficiaires Solagro, le Conservatoire des espaces naturels, et l’association Terres de liens, étroitement iée à la Confédération paysanne (proche des Verts et de l’extrême gauche). En réalité, c’est une majorité des fonds publics qui sont distribués au profit d’une minorité idéologiquement engagée.
Le dernier scandale mis en lumière lors de ce débat ? La Commission a orienté des fonds, sous l’égide de la DG Environnement dirigée par l’architecte du Green Deal, Frans Timmermans, vers des ONG environnementales chargées d’effectuer un lobbying particulièrement actif auprès des députés européens. Cherchant ainsi à imposer l’agenda décroissant de la stratégie Farm to Fork. Bien que juridiquement valides, ces actions de la part de la Commission sont éthiquement contestables, car elles sanctuarisent la création d’un véritable circuit fermé entre les décideurs et les ONG, où l’idéologie prévaut sur l’intérêt général.
Certaines sont d’ailleurs déjà financées par les Open Society Foundations de George Soros, à l’instar des Amis de la Terre et de Climate Action Network. Car la constellation des ONG perçoit aussi des financements de fondations privées liées à des intérêts étrangers.
Au mois de mai, je sensibiliserai d’ailleurs l’ensemble des institutions européennes sur le financement des associations dites « de bien-être animal » par des entreprises américaines de la food tech qui investissent des sommes considérables dans la recherche sur la viande dz laboratoire.
Ces ONG « bien-être animal » contribuent profondément à déstabiliser notre élevage. Dans la révision du règlement sur le transport des animaux par exemple, ce qui se joue est l’incapacité totale et concrète des éleveurs, des transporteurs et des négociants d’exercer leur métier ! Restriction des conditions de chargement à un niveau surréaliste, obligation de disposer de certificats d’aptitude au bien-être animal et, sommet du ridicule, des pentes de rampes de chargement calibrées au degré près par rapport à l’horizontale du soleil! À quand le port obligatoire du sextant pour charger une poule ?
Mais à les entendre, ce sont les éleveurs qui sont bêtes à manger du foin, incapables de comprendre ce qui est bon pour leurs propres animaux. Je vais bien sûr déposer un amendement de rejet sur ce texte. Au-delà, en alliance avec d’autres députés européens, j’ai mis sur la table des propositions pour exiger plus de transparence et stopper le dévoiement de fonds européens qui nourrissent des associations engagées contre notre souveraineté alimentaire.
Car le plus scandaleux, c’est que les ONG pullulent grâce à ces financements obscurs. Contrairement aux entreprises, elles ne sont soumises à aucune obligation de transparence comptable. Un rapport de la Cour des comptes européenne a révélé un déficit criant de contrôle : des millions d’euros d’argent public s’évaporent sans aucune transparence, alimentant des organisations qui sabotent nos filières.
Nous exigeons une réforme immédiate : toute association recevant de l’argent public doit être soumise aux mêmes règles que les entreprises. Pas de transparence ? Pas de subventions. Nous avons marqué quelques points pour faire changer la petite musique ambiante à Bruxelles : inscription d’un débat en plénière, événement sur le financement par des intérêts étrangers, mise sous pression de la Commission avec le Green Gate. Mais la bataille ne fait que commencer.
Et il faut taper là où ça fait mal : au portefeuille. Je vais continuer, point par point, ligne par ligne, financement après financement, à me mettre sur leur chemin. Nos agriculteurs ne sont ni des dealers ni des pollueurs, ce sont les bâtisseurs de notre souveraineté alimentaire. Ils méritent notre respect, notre soutien et des politiques qui les défendent. Et ils peuvent compter sur mon combat pour les aider à reprendre du poil de la bête. Mon engagement est clair : je ne laisserai personne saboter leur avenir. Ni les technocrates hors sol. Ni les idéologues dogmatiques. Ni les agitateurs escrolo-médiatiques, qui rêvent d’un monde sans paysans, mais avec toujours plus de subventions pour leurs cercles militants.
(*) Céline Imart est diplômée de Sciences Po Paris
et de l’Essec. Elle est agricultrice et députée européenne LR.
Source : Le Figaro 21/02/2025
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Bernard Germain, auteur de "L'islam, pire que le nazisme et le communisme", répond aux questions de Riposte laïque
Riposte Laïque : Vous êtes l'auteur du dernier livre des éditions Riposte Laïque, intitulé "L'islam, pire que le nazisme et le communisme". Pouvez-vous nous expliquer l'histoire de ce livre ?
Bernard Germain : Ce livre se veut un outil permettant de répondre à une question : qu’est-ce qui menace le plus notre société occidentale et plus particulièrement française ?
Certains nous disent que c’est le fascisme. D’autres que ce serait le retour d’un régime de type communiste par exemple en cas de victoire en France d’un parti comme la LFI. Reste que malgré de nombreuses alertes très peu de monde ne semble s’inquiéter du danger que représenterait l’arrivée au pouvoir d’un régime basé sur l’islam, dont je rappelle que c’est une orthopraxie c’est à dire une religion qui embrasse tous les aspects de la vie de la société, contrairement au catholicisme par exemple. Tout se passe comme si les gens ne croyaient pas crédible l’arrivée à la tête de notre société d’un tel régime.
Or, avec l’immigration incontrôlée que nous vivons, des millions de migrants arrivent en provenance de l’Afrique du Nord et Subsaharienne. La très grande majorité de ces gens sont des musulmans. Par une évolution démographique déjà constatée notre société risque d’être confrontée prochainement à des bouleversements que beaucoup refusent de prendre en compte. Ils refusent d’accepter de voir le réel.
Ce livre étudie ces trois systèmes politiques et évalue la probabilité d’instauration chez nous de chacun de ces régimes et les risques que cela impliquerait pour notre société si l’un ou l’autre parvenait au pouvoir.
Boualem Sansal pour sa part nous a prévenu. Selon lui, le danger le plus grave est représenté par l’islam.
Vous avez écrit, en quelques années, beaucoup de livres sur de nombreux sujets, mais jamais sur l'islam. Vous ne considériez pas ce combat comme prioritaire ?
J’ai écrit mes livres en fonction des problèmes du moment. Par exemple, le wokisme a été écrit en 2022 cliquez là à un moment où il commençait à devenir un vrai problème mais peu de gens avaient réellement conscience de l’importance et l’urgence de la mobilisation contre cette idéologie délirante de l’occident dégénéré.
Mon livre sur l’Europe cliquez ici a été publié fin 2023, c’est à dire six mois avant les élections européennes, afin d’alerter les citoyens sur ce qu’est réellement l’Europe et pourquoi il faut impérativement en sortir afin de retrouver notre souveraineté et sauver notre pays. D’ailleurs à l’époque, il n’y avait aucun débat ou émission pour dénoncer les dangers de l’Union Européenne.
Aujourd’hui j’ai écrit ce livre sur les dangers de l’islam pour notre société car il existe d’innombrables preuves de sa dangerosité. Preuves matérialisées par les très nombreux attentats, agressions, meurtres ou flambée de délinquance dont sont à l’origine des gens qui se réclament de cette religion. Il n’y a plus aucune semaine sans qu’un évènement ne vienne nous rappeler la réalité et la gravité de ce sujet.
En Angleterre avec l’affaire des gangs pakistanais qui ont violé de très nombreuses jeunes anglaises pendant de très longues années.
En Allemagne avec les récents attentas à Noël ou tout récemment à Munich et juste un peu avant dans un parc.
En Autriche avec un individu Afghan qui a poignardé plusieurs personnes et qui rigolait au moment de son arrestation.
En France, avec les multiples meurtres causés par la « diversité » à coup de machette ou de couteau.
Bien sûr, ces problèmes n’existent pas depuis seulement quelques jours. Mais ces dernières années et surtout ces derniers mois, ils n’ont fait que croître et prospérer et ont atteint maintenant un niveau absolument insupportable. Il était donc temps d’y consacrer un livre afin de faire le point et alerter nos concitoyens.
Vous avez été, suite à vos engagements, durement critiqué, voire insulté, dans le journal local Le Poher, et même dans L'Humanité. Ces calomnies vous ont-elles atteint ?
Je ne suis absolument pas atteint ni touché. En fait je fais mienne cette déclaration de Rosa Luxemburg qui disait en substance « quand la bourgeoisie dit du bien de moi, je me demande quelle connerie j’ai faite ». Transposons : le jour où la gauche et les bien pensants diront du bien de moi, j’y verrai une raison de me demander quelle erreur j’ai pu faire. En l’occurrence, leur critiques, et même leurs insultes et calomnies sont plutôt des médailles qu’ils me décernent. C’est la preuve que j’ai bien agi ou bien parlé.
10:10 Publié dans Bernard Germain, Livres, Rencontre avec..., Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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jeudi, 20 février 2025
Après 10 ans de bonification
L'Insolent cliquez ici
Il en est de certains écrits et dossiers comme des bons vins : ils gagnent à être lus, relus ou découverts après quelques années. Pour un saint-emilion, 10 ans peut se révéler un bon délai de vieillissement.
C’est en 2015 que Malika Sorel a écrit son terrible ouvrage sur la Décomposition française. À la même époque l’auteur paraissait associée à la droite traditionnelle. Elle faisait partie depuis 2009, du Haut Conseil de l'intégration. Le pays sortait tout juste de la présidence, combien décevante, de Nicolas Sarkozy ; et notre essayiste demeurera membre de cette instance, créée par le gouvernement Rocard, jusqu’à sa mise en sommeil en décembre 2012 et sa dissolution en septembre 2013, actée par Hollande et le gouvernement du calamiteux Jean-Marc Ayrault. Considéré par les socialistes comme trop attaché à la défense de la laïcité, le HCI se verra dès lors remplacé par un Observatoire de la Laïcité confié à la direction de Jean-Louis Bianco. Nuisible technocrate, ci-devant courtisan de la Mitterrandie, ce personnage allait poursuivre dans ce cadre sa carrière de reptation et de louvoiement. Il ira jusqu’à pactiser en 2016 avec les Frères musulmans sur la question du voile islamique à l’université.
Selon Malika Sorel, « avec le recul, il apparaît clairement que la création de l'Observatoire de la laïcité avait pour objectif de faire disparaître la mission laïcité du Haut Conseil à l'intégration, dont les rapports gênaient très fortement le pouvoir socialiste. Ce dernier avait d'ailleurs refusé de donner le feu vert à la publication à la Documentation française - ce qui est la coutume - de notre dernier rapport qui tirait la sonnette d'alarme sur les dysfonctionnements et problèmes observés dans l'enseignement supérieur, et décrivait ce qu'il fallait d'urgence mettre en œuvre pour tenter d'endiguer le phénomène. »
En 2017 le livre sort de presse, et c’est par reflexe militant, dans une vente associative de droite, que j’en fis alors l’acquisition sans pousser trop loin la lecture, les premières pages me rebutant assez vite par quelques lignes, que n’aurait sans doute pas écrites Chateaubriand, et qui parlaient de république et de laïcité, des références conformistes qui, généralement, ne me passionnent guère.
Cette année-là, les espoirs de la droite française s’investissaient dans la candidature de François Fillon et Malika Sorel joua honnêtement le jeu de la droite dite « Trocadéro ». Pas de quoi non plus reprendre, toutes affaires cessantes, ma lecture interrompue.
C’est donc seulement un peu au hasard, avec 10 ans de retard, cherchant vainement dans ma bibliothèque campagnarde le volume consacré par Georges Bensoussan sur les territoires perdus de la république, que je suis tombé sur les 300 pages du livre délaissé.
O surprise, il déroule tout le dossier de la folie migratoire et des trahisons congruentes de la classe politique, les dates, les citations. Un travail irremplaçable. Le livre est encore disponible : tout Français devrait le lire.
On ne résume pas sérieusement, en quelques lignes d’une chronique, cette affaire qui est devenue depuis, après quelques quarante années d’un pourrissement qui n’a jamais cessé de s’aggraver, le problème numéro d’un pays désormais envahi et exsangue. La grande qualité de l’auteur, qui prouve ainsi sa grande honnêteté intellectuelle, est de montrer la convergence dans ce dossier de la gauche dorée, de la fameuse stratégie de Terra Nova, dont dérive aussi le délire « créole » de Mélenchon, et de 90 % de la droite, de la pseudo-droite… Tout y est. Le tombeau de nos libertés, comme celui de l’identité française et européenne, aura été creusé par l’intégralité de notre classe politique et de la haute administration.
Restera, dans un délai qu’on espère le plus rapide possible, à reconstruire ce que ces sagouins ont ravagé.
Décomposition française, Malika Sorel, Fayard, 2027, 320 pages.
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mardi, 18 février 2025
Les élites contre le peuple ou de deni de démocratie
Alexandre Devecchio
Ecoutez ce que votre peuple vous dit », a lancé le vice-président américain aux Européens à Munich. JD Vance a pointé le recul de la liberté d’expression en Europe, mais aussi la coupure entre les dirigeants européens et les aspirations populaires. Le moins que l’on puisse dire est que son discours a divisé aussi bien la classe politique que les observateurs. Certains y ont vu une ingérence inacceptable dans les affaires européennes. D’autres, un plaidoyer pour la démocratie.
En vérité, le vice-président américain n’a fait que reprendre à son compte un diagnostic fait depuis des années par nombre d’intellectuels de part et d’autre de l’Atlantique. Celui d’une profonde crise de notre système démocratique entraînée par une fracture entre les élites et les citoyens. Aux États-Unis, on peut citer Christopher Lasch qui, dès 1994, dénonçait « la révolte des élites » et « la trahison de la démocratie ». Ou encore, plus récemment, Yascha Mounk : «Nous vivons dans un système dans lequel beaucoup de citoyens ont de plus en plus le sentiment que leurs voix ne comptent plus, analysait l’universitaire en 2018 dans son livre Le Peuple contre la démocratie. À cause des institutions financières et du rôle de l’argent, mais aussi des institutions technocratiques et juridiques. En Europe, cela prend la forme de l’Union européenne, mais cela existe dans des démocraties comme les États-Unis avec la Cour suprême notamment. »
En France, dans Le Nœud démocratique, un ouvrage magistral paru en octobre dernier, Marcel Gauchet décrit lui aussi l’impasse à laquelle a conduit la sacralisation de l’État de droit au détriment de la souveraineté populaire. De livre en livre, le géographe Christophe Guilluy met en lumière la dépossession économique et culturelle, mais aussi démocratique des classes moyennes et populaires au profit d’une « élite » métropolisée et mondialisée coupée de la réalité des « gens ordinaires ». JD Vance lui-même, avant de se lancer en politique, s’est fait connaître avec un livre autobiographique Hillbilly Élégie, dans lequel il faisait entendre la voix des oubliés de l’Amérique profonde en colère contre une classe dirigeante déconnectée et coupable de n’avoir d’yeux que pour les minorités.
Tous ces penseurs, auxquels il faudrait ajouter David Goodhart et bien d’autres, ne sont pas nécessairement en accord avec les solutions de JD Vance (Mounk se présente même comme un adversaire des « populismes »), mais tous partagent le constat du vice-président américain. Tous observent l’effacement du dèmos du processus démocratique. Le basculement dans un système où les choix des peuples sont ignorés au profit d’une idéologie progressiste s’appuyant sur le droit et la technocratie pour contourner la volonté populaire. Cette transformation de la démocratie a été voulue et portée par la majorité des « élites », mais elle est aussi le fruit d’une conjonction de différents facteurs depuis quatre décennies : l’explosion du cadre national lié à la globalisation, le surgissement d’un individualisme radical sur fond de disparition des anciens cadres structurants (Église, famille traditionnelle, les grandes idéologies), l’immigration de masse et la montée en puissance de revendica- tions communautaires.
Dans ce contexte, la montée des partis dits « populistes », l’élection de Trump, les propos décomplexés de Vance, doivent se lire comme un retour de bâton, une révolte des peuples contre la révolte des « élites ». On peut légitimement redouter que le retour de balancier soit trop brutal et conduise à une dérive autoritaire. Le danger est que Trump ou Musk méprisent les limites légitimes qui pourraient entraver leur pouvoir et qu’à la tyrannie des minorités succède un despotisme de la majorité tel que le craignait Tocqueville en son temps. Mais nous n’en sommes pas là. Nous assistons tout au contraire à une radicalisation des élites. Jusqu’alors, celles-ci pouvaient mépriser les fondements populaires de la démocratie, mais semblaient relativement attachées à la garantie des libertés individuelles. Face à l’ascension des « populistes », les élites progressistes sont désormais tentées par l’« illibéralisme » qu’ils reprochaient parfois légitimement à leurs adversaires.
En témoignent, les velléités de censure assumées par certains dirigeants européens jusment dénoncées par JD Vance. Le vice-président américain s’est inquiété de l’annulation des élections en Roumanie qu’il a jugée arbitraire, a cité le cas de la Grande-Bretagne où la police a procédé à des descentes chez des citoyens soupçonnés d’avoir posté des commentaires antiféministes en ligne. Il aurait pu citer la France, où l’Arcom pourrait priver la chaîne la plus populaire de la TNT de la possibilité d’émettre. Aux États-Unis, le bannissement de Trump des réseaux sociaux, les velléités d’utiliser la justice ou les institutions pour l’entraver n’ont pas fonctionné. Cela n’a fait au contraire que conforter ses partisans dans l’idée d’une trahison de la démocratie et renforcer son attractivité électorale. En Europe, les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets.
Source : Le Figaro 18/02/2025
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lundi, 17 février 2025
Un entretien avec Eric Zemmour sur le coup d’État judiciaire dans le JDD
Le JDD. Plus que la proximité de Richard Ferrand avec Emmanuel Macron à la tête du Conseil constitutionnel, c’est la continuité idéologique de l’institution qui, selon vous, entrave le politique, notamment sur l’immigration. Pourquoi ?
Éric Zemmour. Richard Ferrand va succéder à Laurent Fabius. Un socialiste en remplace un autre. Comme toujours. Le Conseil d'État est aussi dirigé par un socialiste, M. Tabuteau. La Cour des comptes ? Un socialiste, M. Moscovici. Partout, les grandes institutions judiciaires sont entre leurs mains. La vraie question est ce qu’est devenu le Conseil constitutionnel. Il est aujourd’hui l’épicentre du gouvernement des juges. Il ne se contente plus d’interpréter le droit, il fait la loi. Il s’est arrogé un pouvoir qui n’était pas le sien, il a court-circuité l’exécutif et muselé le législateur. De Gaulle ne l’avait jamais voulu. Michel Debré l’avait dit sans ambiguïté : le Conseil constitutionnel n’a pas le droit de juger une loi sur le fond. Or, depuis plus de cinquante ans, il viole cette règle fondamentale. Le Conseil constitutionnel fonctionne sur un coup d’État.
Un coup d’État ? N’est-ce pas excessif ?
Un coup d’État de droit, oui. Au fil des décennies, le Conseil constitutionnel a accumulé une jurisprudence qu’il a sacralisée, au point de l’élever au rang de la Constitution. C’est le « bloc de constitutionnalité ». On entend souvent : « C’est contraire à la Constitution. » Faux. C’est contraire à ce que le Conseil constitutionnel a décidé un jour et imposé depuis. Et il n’agit pas seul. Il s’inscrit dans une immense toile d’araignée judiciaire : Conseil d’État, Cour de justice de l’UE, Cour européenne des droits de l’homme. Ces institutions se consultent, se couvrent et verrouillent toute réforme en s’appuyant sur leurs propres décisions. Ils appellent ça le dialogue des juges. Cette mécanique confisque le pouvoir et gouverne à la place du peuple.
Vous dites que l’immigration est le domaine où le Conseil constitutionnel bloque le plus les réformes, vous avez des exemples ?
C’est flagrant. Souvenez-vous comment la loi de décembre 2023 avait été sabrée par le Conseil constitutionnel. Rappelez-vous il y a quarante ans, en 1986, l’affrontement entre Robert Badinter, alors président du Conseil constitutionnel, et Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur. Plus récemment, le Conseil constitutionnel a carrément décrété que le principe de fraternité permettait d’absoudre ceux qui facilitent l’entrée ou le maintien de clandestins en France : il a légalisé l’aide à l’immigration illégale. Comment voulez-vous reprendre le contrôle ?
Un référendum serait-il la solution ?
On l’entend souvent. Mais pourquoi ? Parce qu’en 1962, lorsque de Gaulle a utilisé l’article 11 pour instaurer l’élection du président de la République au suffrage universel – une réforme très contestée à l’époque, et même juridiquement discutable –, le Conseil constitutionnel a refusé d’intervenir : un texte validé par le peuple échappait à son contrôle. Mais depuis les années 2000, le Conseil prétend désormais juger de la légitimité des questions soumises à référendum. Autrement dit, il s’arroge le droit de décider ce qui peut ou non être soumis au peuple. Là encore, c’est un coup d’État de droit. Il faut donc prévoir un mécanisme pour que le Parlement ait le dernier mot en cas de blocage par le Conseil constitutionnel. Peut-être en exigeant une majorité qualifiée – des trois cinquièmes, des deux-tiers ou par un autre dispositif –, mais il est impératif d’encadrer ce pouvoir.
La loi nationale devrait-elle primer sur les jurisprudences européennes ?
Il faut changer l’article 55 de la Constitution : les traités internationaux resteraient supérieurs aux lois, sauf si une loi est votée après la signature du traité. Autrement dit, une loi postérieure primerait sur un traité antérieur. C’était la tradition juridique française, ce qu’on appelait la loi écran, jusqu’en 1989. Et il faut aussi supprimer la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), qui déstabilise l’ordre législatif et donne un pouvoir exorbitant au Conseil constitutionnel. Il est urgent de réduire son influence et de redonner au législateur, et donc in fine au peuple, la maîtrise de la loi.
Lors de la présidentielle de 2022, vous vous étiez opposé à Laurent Fabius, alors président du Conseil constitutionnel, sur cet excès de pouvoir.
En pleine campagne, Laurent Fabius avait annoncé que le Conseil constitutionnel bloquerait tout référendum sur l’immigration. Au moins, les choses étaient claires. J’ai réagi immédiatement. Et si j’avais été au second tour, j’en aurais fait un enjeu majeur car c’est une question fondamentale : voulons-nous restaurer la démocratie ou rester soumis à une oligarchie juridico-médiatique qui impose ses valeurs à un peuple qui n’en veut pas ? Comme sous la Troisième et la Quatrième République, le peuple est redevenu ce « souverain captif » que dénonçait alors André Tardieu ; cependant, son geôlier n’est plus le Parlement, mais le juge. Il faut donc le libérer de nouveau.
À vous entendre, le problème vient des juges mais aussi des lois elles-mêmes ?
Regardez l’affaire de l’influenceur algérien Doualemn. Elle a exaspéré les Français et le ministre de l’Intérieur. Pourtant, le juge administratif de Melun n’a fait qu’appliquer la loi, notamment un article interdisant l’administration de délivrer une OQTF à un étranger dont elle a retiré la carte de résident de dix ans. Cette disposition a été ajoutée par la loi immigration adoptée fin 2023. Souvenez-vous de son adoption mouvementée. Les sénateurs LR, menés par Bruno Retailleau, en revendiquaient la paternité. Marine Le Pen, qui l’a votée, plastronnait en parlant de « grande victoire idéologique ». Seul, je clamais que cette loi serait pire que rien. Elle entérinait une nouvelle régularisation des clandestins pour les métiers en tension. Et je savais que le Conseil constitutionnel annulerait les rares dispositions visant à freiner l’immigration, ne laissant que celles qui l’aggravent. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Rien de surprenant : c’est la logique de toutes les lois immigration depuis cinquante ans.
De quelle logique parlez-vous ?
Elle est très simple : chercher à tout prix un texte équilibré, avec le sempiternel « ferme mais humain ». Une version du en-même-temps adoptée par la droite, la gauche, et désormais le RN. Résultat ? La fermeté passe à la trappe, ne restent que les mesures humanistes. Cette mécanique infernale a commencé en 1975 : Giscard d’Estaing, face à la crise, arrête l’immigration de travail… mais, pour compenser, il instaure le regroupement familial. Depuis, tous les présidents ont suivi cette logique délétère, multipliant droits et protections, empêchant l’expulsion des clandestins et interdisant toute réduction de l’immigration légale. C’est parce que je veux briser cet équilibre mortel que toute la classe politique, du RN à LFI, en passant par Macron, LR et le PS, me traite d’extrémiste.
Source JDD cliquez ici
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Trump et Poutine se rapprochent, et l’Europe est effacée des grandes affaires du monde
Pierre Lellouche
Trump avait promis de mettre fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures ». Il l’aura fait en un mois, après une conversation téléphonique d’une heure et demie avec Poutine, le 12 février... aux conditions de ce dernier. La négociation se fera entre Américains et obtient ses deux principaux objectifs de guerre : l’Ukraine ne rentrera jamais dans l’Otan, tandis que la Russie conservera les territoires conquis militairement en Crimée et dans le Donbass. Les relations économiques reprendront entre Américains et Russes avec la levée des sanctions, également prévue.
Les Européens (avec les Ukrainiens, bien sûr) sont les grands perdants de ce tournant de l’Histoire. Entrés dans cette guerre sous le coup de l’émotion et de l’indignation, au demeurant légitimes, ils n’ont fait que suivre sans avoir défini la moindre stratégie, une Administration Biden hésitante et finissante, elle-même incapable de définir ses propres buts de guerre, hormis d’éviter « une troisième guerre mondiale » (dixit Biden), tout en répétant que « rien en Ukraine ne serait décidé sans l’Ukraine»... Les mantras n’ont pas suffi. Oubliant la sentence fondamentale de Clausewitz : « Le dessein politique est le but, la guerre le moyen; un moyen sans but ne se conçoit pas », à aucun moment, les alliés de l’Otan n’ont été capables de définir le moindre but à leur guerre par procuration contre la Russie, en dehors du fumeux «aussi longtemps que nécessaire ».
Tout au long de cette triste affaire, les Américains ont refusé l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, tout en maintenant publiquement l’illusion que cette perspective restait ouverte, ce qui leur permettait d’exclure en même temps de se mettre d’accord avec la Russie sur un statut de neutralité de Kiev. « Ni-ni », donc : ni Otan, ni neutralité. Au final, après trois ans de guerre aussi dévastatrice qu’inutile, l’Ukraine n’entrera toujours pas dans l’Otan et les Européens, s’ils décidaient de s’engager militairement en Ukraine dans le cadre de « garanties de sécurité » après un cessez-le-feu, le feraient « hors article 5 », vient de dire le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, c’est-à-dire à leurs risques et périls, sans couverture américaine... Autant dire que de telles garanties, quoi que l’on pré- tende ici ou là, ne verront pas le jour.
Les Américains ayant changé de président et renoué avec un national-isolationnisme brutal, voici donc les Européens en dindons de la farce. Après avoir englouti 150 milliards d’euros, perdus l’accès au gaz russe bon marché en même temps que des dizaines de milliards d’investissements en Russie, les voilà non seulement exclus des négociations de paix, mais appelés à prendre en charge des garanties de sécurité hors de leur portée, en plus de la reconstruction de l’Ukraine à hauteur de 700 milliards d’euros qu’ils n’ont pas. Ainsi les Européens se retrouvent-ils littéralement effacés des grandes affaires du monde, à commencer par les leurs ! Car ce à quoi nous assistons, impuissants, n’est rien d’autre qu’un authentique tournant de l’Histoire en ce premier quart du XXIe siècle. Cerise sur ce gâteau empoisonné, une élection présidentielle aura lieu en Ukraine qui verra probablement le départ de Zelensky, dont les Russes voulaient l’« élimination » depuis le début.
Cette guerre épouvantable, qui a dévasté l’Ukraine, fait plus de 1 million de victimes tuées et blessées des deux côtés, et 8 millions de réfugiés, aurait pu être évitée. Elle aurait même pu être interrompue dès mars-avril 2022, alors que les négociations russo-ukrainiennes, sous médiation turque, étaient sur le point d’aboutir. Elle s’est pourtant poursuivie, trois années durant, alors qu’il était clair que l’Ukraine, réduite à une trentaine de millions d’habitants face à 145 millions de Russes, ne pouvait tout simplement pas reconquérir les territoires perdus. Qu’elle ne pourrait continuer à se battre que tant que les Américains acceptaient de livrer les armements nécessaires, les arsenaux européens étant vides. Or même après l’échec de la « grande offensive » ukrainienne de juin 2023, qui rendait illusoire toute reconquête par la force du Donbass et de la Crimée, même après le signal d’alarme qu’avait constitué l’interruption six mois durant, à la demande de Trump, des livraisons américaines, les Européens, derrière Biden, ont continué à présenter la poursuite des combats « aussi longtemps que nécessaire » comme la seule option possible.
Quant à la France, elle confirme, hélas, sur le théâtre ukrainien, le triste affaissement de sa place dans le monde, déjà patent en Afrique comme au Moyen-Orient. Macron a commencé par des palabres à très longue distance avec Poutine (au téléphone des dizaines de fois puis sur une table du Kremlin qui restera dans l’Histoire) à la veille du conflit ; il a poursuivi en juin 2022 en appelant les alliés à « ne pas humilier la Russie», avant de passer l’année suivante à la position exactement inverse, au fil d’une escalade de plus en plus martiale, allant jusqu’à proposer il y a tout juste un an l’envoi de forces françaises en Ukraine...Une escalade d’autant plus incongrue que notre fameux « réarmement », claironné à l’Elysée, reste essentiellement incantatoire faute de moyens financiers... L’important, désormais, est, comme disent les militaires, de conduire un indispensable « retex » (« retour d’expérience »). Comprendre le pourquoi de toutes ces erreurs successives et surtout nous préparer à un avenir des plus difficiles en Europe.
Il est en effet douteux que l’accord à la va-vite americano-russe qui se dessine soit de nature à organiser une paix durable sur le continent. Le pire, comme le craignait Jacques Bainville en 1919, à propos du traité de Versailles, étant « de refermer la plaie en laissant l’infection à l’intérieur». Or c’est très précisément ce qui risque de se passer avec l’Ukraine amputée, dévastée économiquement, politiquement instable, mais militairement surarmée, que nous allons trouver à côté de nous, au lendemain du conflit. Une Ukraine à qui, de surcroît, nous avons promis une entrée rapide dans l’UE... C’est cela désormais qui nous attend, très loin du « Green Deal » d’Ursula von der Leyen. Très loin aussi de l’illusion d’une protection américaine garantie comme pendant la guerre froide. Tout repenser, à commencer par l’Europe, réarmer d’urgence, voici ce qui nous attend. Cela avec une situation politique bloquée au lendemain de la dissolution et 3000 milliards de dettes. Pourtant, il faudra bien que la France fasse front, une fois encore...
* Pierre Lellouche a notamment publié Engrenages. La guerre d’Ukraine et le basculement du monde (Odile Jacob, 2024).
Source : Le Figaro 17/02/2025
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dimanche, 16 février 2025
Etre Français
C’est tout de même incroyable que l’on en arrive à se poser la question de savoir ce que signifie « être Français ». L’irresponsabilité de nos gouvernants remonte à la surface alors même que Jean Marie Le Pen, voici maintenant des décennies, avait tiré la sonnette d’alarme. On ne l’a pas écouté. On l’a brocardé, cet imbécile de Chirac en tête, alors que Charles Pasqua tentait de le persuader du contraire. Voici où nous en sommes aujourd’hui avec 10 millions d’extra européens sur notre sol, Maghrébins en tête et l’islam pour drapeau. C’est du colonialisme inversé et Macron joue les vierges effarouchées face aux attaques insensées du gouvernement algérien.
Alors oui, dans cette France fracturée entre les riches et les pauvres, la classe moyenne maltraitée et les immigrés, la question se pose de savoir ce que cela signifie, en 2025, d’être Français ! La France s’est toujours vantée d’être une terre d’accueil. A cette nuance près que ceux qui postulaient à la nationalité française cherchaient moins à s’intégrer qu’à s’assimiler. On le voit aujourd’hui encore, une minorité d’immigrés ont choisi la voie de l’assimilation et se moulent dans la culture française. Rachida Dati en est un exemple parmi d’autres. Pascal Praud, dans le Journal du dimanche, répond à sa manière à cette question et j’avoue partager ce sentiment unique d’être Français. « Nous sommes les héritiers d’un destin. Je chéris mille ans de paradoxes qui ont forgé l’indépendance d’un peuple. Et façonné ce que chacun cherche à définir : l’esprit français. »
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Source : Journal du dimanche, 16/02/2025
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vendredi, 14 février 2025
Quand Trump parle à Poutine : d’un côté les antidépresseurs, de l’autre les pop-corns
Regis De Castelnau
Emmanuel Todd avait pointé que « Le job de Trump allait être de gérer la défaite américaine face aux Russes ». C’est commencé. Et ça sent la fin de partie. Dans une surenchère ruineuse pour ses propres intérêts, l’Union Européenne dirigée par l’agent américain belliciste von der Leyen s’était précipitée à la suite de l’administration démocrate pour déclarer la guerre à la Russie. À une Europe alignée sur l’hystérie des tarés qui dirigent les pays baltes, Trump vient de dire directement et indirectement : « vous avez servilement soutenu Biden, eh bien démerdez-vous, nous on se barre ». Et le spectacle des valets désormais sans maître que sont les dirigeants européens, Macron en tête, est une friandise. Donald Trump : « Je viens d’avoir un appel téléphonique long et très productif avec le président russe Vladimir Poutine [….] Nous avons chacun parlé des points forts de nos nations respectives et du grand avantage que nous tirerons un jour de notre collaboration. Mais d’abord, comme nous en sommes tous deux convenus, nous voulons mettre un terme aux millions de morts qui ont lieu dans la guerre avec la Russie et l’Ukraine. Le président Poutine a même utilisé ma devise de campagne très forte, « LE BON SENS ». Nous y croyons tous deux très fermement. Nous avons convenu de travailler ensemble, en étroite collaboration, notamment en visitant nos nations respectives. » Ça c’est pour rappeler à l’Occident qui est le patron et que les questions se règlent entre grandes personnes. Pour les détails c’est Pete Hegseth le secrétaire d’État à la défense américain qui s’y est collé à la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN : « Pas d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. C’est l’Europe, et non l’OTAN ou les États-Unis, qui doit prendre l’initiative d’assurer la sécurité de l’Ukraine. Tout déploiement de troupes européennes en Ukraine ne sera pas couvert par l’article 5 et ne sera pas considéré comme une opération de l’OTAN. Aucune troupe américaine sur le terrain. Les Européens doivent prendre l’initiative de fournir une aide létale et non létale à l’Ukraine. » Traduction : démerdez-vous, on se barre (bis). On n’est pas plus aimable. Macron, Starmer, Scholz, VDL, Rutte, Kalas, etc. etc. font rentrer des tonnes de Lexomil, de Temesta, Valium, Effexor, et autres Prozac. Gare aux ruptures de stocks. Pour ceux qui avaient prévu cette issue depuis trois ans, attention aux excès de schadenfreude. Cela peut conduire à l’indigestion de pop-corns.
Source : site Vu du droit
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jeudi, 13 février 2025
Le droit du sol est-il vraiment républicain ?
Michel De Jaeghere
Le droit du sol fait partie des principes fondamentaux de la République », vient de statuer François Hollande. On peut se demander ce qui permet à l’ancien président de la République de soutenir une telle affirmation. Le jus soli est, de fait, très anciennement implanté en France, mais le paradoxe est qu’il y a été reconnu dès 1515. On peut dès lors s’étonner d’entendre la gauche progressiste, habitée d’ordinaire par l’idée que l’un des piliers de notre identité serait « la mémoire positive de la Révolution » (Patrick Weil dans Le Monde du 23 août 2010 ) donner en modèle les pratiques du règne de François 1er .
Reconnu de fait par un arrêt du Parlement de Paris, le 23 février 1515, le droit du sol était en réalité bien plus ancien encore, puisqu’il était d’origine féodale. Il avait consisté, au temps où s’affirmait la puissance royale, à transposer au roi l’allégeance personnelle que les habitants de leur fief devaient à leur suzerain, en faisant de tous ceux qui naissaient sur son royaume ses sujets, pour éviter que quiconque prétende se soustraire à son autorité. Il s’était concilié sans heurts avec l’existence parallèle du jus sanguinis (arrêt Mabille, du 7 septembre 1576). Lors- qu’en 1802, soucieux de soumettre à la conscription les enfants des étrangers domiciliés, Bonaparte, premier consul, avait voulu consacrer dans le code civil le jus soli intégral («Tout individu né en France est français»), il s’était non seulement heurté aux juristes dépositaires de l’héritage du droit romain, qui n’avait connu que le jus sanguinis, mais aussi à l’opposition d’une partie de la vieille élite révolutionnaire, ralliée à contrecœur au régime et fortement représentée au sein du Tribunat, au motif que la patrie dépendrait moins, dans ces conditions, « de l’affection qui y attache, du choix et de l’établissement, que du hasard de la naissance ». « Cela se ressent de la féodalité, avait protesté le tribun François Siméon Bézard, cela n’est point à imiter.» Le droit du sol fait partie de notre histoire : comme la taille, l’ordalie et la guerre privée. Il nous rappelle que la tradition est critique et que les circonstances justi- fient parfois qu’elle soit émondée.
La première de nos Constitutions écrites avait repris, en 1791, la pratique ancienne de l’Ancien Ré- gime, qui avait assorti droit du sang, droit du sol et possibilité de solliciter un décret de « naturalité », mais en soumettant tout accès à la nationalité de ceux qui seraient nés à l’étranger (même d’un père français) à un serment civique par quoi l’impétrant devrait jurer d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi. Deux ans plus tard, la Constitution de la Ire République (celle du 24 juin 1793) avait certes consacré le droit du sol (la naissance en France comme moyen privilégié d’accéder, sous condition de résidence, à la citoyenneté lors de sa majorité), en le complétant en outre par l’attribution automatique de la nationalité à tous les étrangers qui résidaient depuis un an sur le territoire français. Mise à l’écart par l’institution d’un gouvernement révolutionnaire pour faire face à la guerre étrangère, puis victime de la chute de Robespierre, elle n’entra cependant jamais en application. En 1803, la solution retenue par le code Napoléon fut en définitive de privilégier à la naissance le jus sanguinis, en permettant seulement aux étrangers nés en France de réclamer la nationalité française à leur majorité dans des formalités simplifiées par rapport à une demande de naturalisation.
Le double droit du sol, qui prévoit d’attribuer la nationalité française, dès la naissance, à tout enfant né d’un père étranger lui-même né en France ou sur un territoire qui était à l’époque français (il a bénéficié jusqu’aux années 2000 aux enfants nés en France d’un parent né en Algérie ou dans les colo- nies d’Afrique noire, parce qu’alors, ces territoires étaient français) fut institué quant à lui sous la IIe République. Mais il ne fut nullement mis en œuvre pour consacrer une conception « républicaine » de la nationalité. Voté par une majorité monarchiste et conservatrice, il visait bien plutôt, comme l’indiquent les travaux préparatoires de la loi du 7 février 1851, à éviter que des enclaves étrangères échappent à la conscription, alors qu’il relevait de l’évidence que les intéressés étaient « devenus Français par les affections, les mœurs et les habitudes », qu’ils avaient oublié « la langue et parfois jusqu’au nom du pays dont leurs ancêtres étaient originaires » (rapport Benoit-Champy, Assemblée nationale, 6 janvier 1851).
Le droit de la nationalité fit l’objet d’une réforme d’ensemble durant les premières années de la IIIe République, dans l’ambiance de refondation républicaine de la France : par la loi du 26 juin 1889 qui institua, pour les enfants d’étrangers nés et résidant en France l’automaticité de l’octroi d’une nationalité qu’ils devaient jusqu’alors « réclamer ». Rien n’indique pourtant que le législateur ait entendu par-là faire du droit du sol, comme le prétend Francois Hollande, un fondement de la République. Consulté pour avis, le Conseil d’État avait ouvert les discussions en proclamant que « la nationalité résulte du sang et de la filiation » et que « l’enfant doit être Français ou étranger non parce qu’il naît sur la terre française ou une terre étrangère, mais parce qu’il naît d’un père étranger ou français » (rapport du 13 novembre 1886). Le Sénat avait adopté quant à lui une première mouture du texte qui rejetait le jus soli en renvoyant tout étranger, même né en France, à la procédure de la naturalisation.
L’Assemblée avait tranché pour le droit du sol en faisant valoir le trop petit nombre des naturalisations enregistrées (il n’y en avait eu que 663 en 1886) et la nécessité d’éviter le déclassement démographique de la France, auquel on attribuait, face à l’Allemagne, la responsabilité de la défaite de 1870, en même temps que le souci d’assimiler les populations étrangères des départements frontaliers et plus encore celles des départements algériens, où la présence massive de ressortissants espagnols et italiens faisait craindre qu’ils remettent en cause l’œuvre coloniale de la France (pour le coup, bien ancrée dans la tradition républicaine !) en soutenant les revendications et les convoitises de leurs gouvernements. La loi avait en outre visé à mettre fin à la préférence étrangère qui, en dispensant les fils d’immigrés des trois ans de service militaire, les mettait en situation de concurrence déloyale vis-à-vis des Français. Elle avait visé, selon les termes employés par ses promoteurs, à prendre acte de la francisation de fait d’une population étrangère qui représentait 1 million de personnes d’origine européenne - Belges, Italiens, Espagnols, Allemands ou Suisses - et que la fréquentation de l’école et de l’atelier avait d’ores et déjà imprégnée des mœurs et de la civilisation française. Qui osera prétendre que cette situation ressemble en quelque manière à celle qui est la nôtre aujourd’hui ?
Loi d’opportunité adoptée en un temps où se bâtissait notre empire colonial sous le signe d’une inégalité assumée, la loi de 1889 n’était pas un texte inspiré par la volonté d’éviter aux enfants étrangers une discrimination contraire à l’idéal d’égalité, mais une réforme dictée par la priorité accordée à l’intérêt national et à la défense de la souveraineté en dissipant les fictions juridiques qui permettaient aux étrangers d’échapper au service militaire. Elle fut adoptée dans un climat d’expansion coloniale et de confiance en la capacité assimilatrice de l’école de la République, et dans le but affiché de faire des jeunes européens nés en France, selon les mots du sénateur Jean Joseph Delsol, « des soldats français patriotes et fidèles ». On a peine à croire que cette perspective soit considérée par les gardiens intransigeants du droit du sol comme la pierre angulaire de la République. Elle est si opposée à l’individualisme libertaire qui nous tient lieu d’idéologie dominante qu’on est même en droit de se demander : le droit du sol est-il vraiment républicain ?
*Michel De Jaeghere est directeur du « Figaro histoire ». Il a traité de la question du droit de la nationalité dans « Le Cabinet des antiques. Les origine de la démocratie contemporaine » (Les Belles Lettres, 2021, réédité en poche coll. « Tempus », 2024).
Source : Le Figaro 13/02/2025
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