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vendredi, 19 juillet 2019

L’impasse libérale par Philippe Arondel

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Franck Abed

Philippe Arondel, économiste et philosophe, a travaillé au bureau d’études de la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens). Il est actuellement l’une des voix de Fréquence protestante dans l’émission culturelle quotidienne Midi Magazine. Il a publié plusieurs ouvrages dont L’homme-marché. Son dernier essai lui donne l’occasion de revenir sur le libéralisme, et de contredire l’affirmation selon laquelle le capitalisme et le catholicisme peuvent faire bon ménage.

Dès la première page du livre, pour introduire son propos, il nous soumet une pertinente interrogation : « Et si, sans en avoir toujours une perception aiguë, nous nous dirigions, lentement mais sûrement, vers une sorte de fin de l’histoire où la marchandise dicterait sa loi à toutes les relations humaines, sur fond de société du spectacle mortifère? » En réalité, les observateurs ayant une saine vision de l’actualité savent que nous vivons déjà dans cette époque, qui érige l’insupportable marchandisation de l’homme en valeur fondatrice. Heureusement que l’Eglise, par la voix des Papes et de sa Doctrine Sociale, avait critiqué avec véhémence dès le XIXsiècle le libéralisme, tout en proposant une autre vision de l’économie : une économie au service de l’homme, de tous les hommes, de tout l’homme.

En définitive, ce n’est donc pas par hasard qu’Arondel pose une deuxième question qui fait écho à la première : « Et si, à chaque instant, via les scansions improbables d’une économie libérée de toute tutelle éthique, nous étions les témoins effarés de l’émergence d’une société de marché visant ni plus ni moins à en finir avec une certaine anthropologie humaine souvent affublée du terme méprisant et polémique de traditionnelle ? » Non seulement, nous sommes les témoins impuissants et les victimes de ce changement de paradigme imposé par les libéraux (au sens large et convenu du terme), mais en plus rien ne semble pouvoir arrêter cette mécanique implacable.

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lundi, 15 juillet 2019

Épuisé depuis des années, "Bardèche et l'Europe" de Georges Feltin-Tracol vient d'être réédité

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samedi, 13 juillet 2019

Il était épuisé depuis des années : il ressort très bientôt : "Salazar le regretté" du Jean-Claude Rolinat

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15:44 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 09 juillet 2019

RÉÉDITION : "BARDÈCHE ET L'EUROPE" DE GEORGES FELTIN-TRACOL

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Bonne nouvelle : épuisé depuis plusieurs années, cet essai de Georges Feltin-Tracol, régulièrement demandé par nos lecteurs, est à nouveau en vente, Il vient en effet d'être réédité... Pour l'acheter, cliquez ici

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mercredi, 03 juillet 2019

L'Historisme "Jacques Doriot et le PPF" de Bernard Henry Lejeune est à nouveau disponible

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Réédité pour le premier, et édité pour le second par Synthèse nationale en deux tomes il y a cinq ans, ces deux ouvrages consacrés au chef du Parti populaire français étaient épuisés depuis. La vie et le combat de Jacques Doriot suscitant toujours autant d'intérêts. Régulièrement, nous étions contactés par des amis à la recherche de ces documents devenus presque introuvables.

Une bonne nouvelle, ils viennent de ressortirt réunis en un seul volume dans la collection Les Bouquins de Synthèse nationale.

Ne tardez pas à commander ce livre qui, 80 ans après la formidable épopée qu'il traite de manière non conformiste, ne manquera pas de vous donner une autre image de ce chef de parti qui a marqué l'Histoire...

350 pages, 27 euros (+ 5 euros de port)

Pour le commander en ligne cliquez ici.

BULLETIN DE COMMANDE

10:40 Publié dans Livres, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 28 juin 2019

Francis Bergeron consacre son nouveau livre à l'histoire du quotidien "Présent"

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Les fondateurs de Présent croyaient-ils, en 1982, que leur quotidien pourrait être publié aussi longtemps, coiffer même au poteau L’Action française quotidienne qui avait paru pendant 36 années, et qui était un peu leur modèle ?

La situation de Présent a certes toujours été fragile. Et seule la mobilisation de ses lecteurs, leur soutien indéfectible, lui a permis de franchir les obstacles successifs rencontrés au cours de son histoire : procès, menaces, boycott, disputes aussi, comme ces débats de 1988 à l’occasion des sacres, et ceux de 1998, lors de la scission de Bruno Mégret, et de survivre à la disparition des deux principaux fondateurs, François Brigneau, puis Jean Madiran, auxquels, il convient d’associer le nom de l’avocat parisien Georges-Paul Wagner.

Voici l’histoire de Présent, le défi qu’a représenté sa création, et qu’il continue à représenter au regard du système, le défi de son mode de lancement, il y a près de quarante ans, le défi de son existence, et parfois de sa survie, malgré les procès, les haines recuites, les médisances, voire les attentats.

Présent est une entreprise, et une entreprise, c’est par principe une aventure collective. Présent est bien une aventure collective, une réussite collective, et à présent une aventure intergénérationnelle, du simple fait de sa durée.

L'auteur : Francis Bergeron

Après une carrière de Directeur des Ressources Humaines, Francis Bergeron assure, depuis 2018, la cogérance, avec la dessinatrice Chard, du quotidien Présent, journal auquel il collabore depuis le premier numéro, en 1982. Il anime par ailleurs l’Association littéraire des Amis d’Henri Béraud, et il est l’auteur d’une soixantaine de livres, principalement des livres pour enfants.

Présent, le défi au quotidien, Francis Bergeron, Dualpha éditions, 202 pages, 23 euros (+5 euros de port) Pour le commander cliquez ici

10:15 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 27 juin 2019

28 juin 1973 : dissolution par le pouvoir gaulliste du mouvement Ordre nouveau. Parution prochaine d'un nouvel ouvrage consacré à ce mouvement.

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Il y a 46 ans, le 28 juin 1973, le pouvoir gaulliste, incarné à l'époque par Pompidou et Mesmer, procédait, suite à des incidents violents provoqués par les gauchistes lors de son meeting du 21 juin contre l'immigration sauvage (déjà), à la dissolution du mouvement nationaliste Ordre nouveau. 

Ordre nouveau, créé en 1969, tient une place particulière dans l'histoire du nationalisme français et européen. Son existence, brève mais intense, fut déterminante pour l'avenir du mouvement national dans les décennies qui suivirent. ON ne fut-il pas l'une des composantes, et non la moindre, de la création du Front national ? Dans l'un de ses ouvrages paru il y a quelques années, Eric Zemmour voyait en l'année 1973 celle qui fut la plus riche en événements politiques de la seconde moitié du XXe siècle et il n'avait pas tort. Ce fut, entre autres, en 1973 que le Front national se présenta pour la première fois à des élections...

Cette année 2019 marque le cinquantième anniversaire de la création d'ON (décembre 1969) et, à cette occasion, un nouveau livre est, selon des sources généralement bien informées, en préparation. A l'origine de cet ouvrage de bon aloi, qui s'appuie sur les témoignages d'une quarantaine d'anciens cadres ou militants d'Ordre nouveau, il y a notre ami Jacques Mayadoux qui fut lui-même l'un des responsables de l'Union des lycéens nationalistes alors liées, tout comme le GUD, à Ordre nouveau.

Ce livre sortira en septembre dit-on. On ne vous en dira donc pas plus aujourd'hui, Nous aurons l'occasion d'en reparler...

Synthèse nationale

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Un précédent livre sur Ordre nouveau cliquez ici

Le journal Pour un Ordre nouveau cliquez là

mardi, 18 juin 2019

« La fin de l’homme blanc », l’engrenage de la guerre civile européenne

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Jean-Yves Le Gallou

La fin de l’homme blanc est le titre du dernier livre de Martin Peltier. Un titre un peu mystérieux qui mérite d’être explicité… Car il ne s’agit ni d’un livre catastrophe – encore que – ni d’une fiction apocalyptique. Ce n’est ni Le Camp des Saints, ni La Mosquée Notre-Dame de Paris. Ce n’est pas davantage un essai sur le Grand Remplacement. Non, c’est un roman. Un roman historique qui se déroule à l’aube du XXe siècle.

Un essai historique

Hortense, jeune fille émancipée de la bonne bourgeoisie parisienne, sportive et adepte de la conduite automobile, y croise Jean et Nicolas.
Son cousin Jean, journaliste au Gaulois, suit les préparatifs et les débuts de la guerre sino-japonaise en Sibérie et en Extrême-Orient. Il est même – avant la lettre – « embedded » sur un navire russe.
Nicolas est, lui, officier du tsar, marin sur la flotte de la Baltique qui fait le tour du monde pour affronter la flotte de l’amiral Togo dans ce qui fut le désastre de Tsushima en 1905.
Un quatrième personnage, Goldberg, sous-officier marinier vient un peu brouiller les pistes…

Mais derrière l’aventure des personnages du roman, il y a aussi un essai historique. Un peu à la manière du Siècle de 1914 de Dominique Venner.

On y voit le jeu des puissances qui débouche sur la défaite militaire de la Russie, première défaite d’un peuple européen par un « peuple de couleur ». Un événement qui secoua alors l’opinion. D’où sans doute le titre du roman, même si Martin Peltier porte son sujet plus loin.

Les manœuvres anglaises

Car le livre, fort bien documenté, montre les dangers du jeu des puissances. Un jeu qui débouche sur la guerre de 1914, début de la fin de l’Europe.

Martin Peltier démasque les délices pervers de la puissance de la mer, l’Angleterre, qui joue la carte du Japon contre la Russie, dans la même logique qui l’avait conduit, un demi-siècle plus tôt, durant la guerre de Crimée, à s’allier aux Turcs, toujours contre les Russes.

L’Angleterre qui pousse ensuite à la guerre contre l’Allemagne par crainte que la marine du Kaiser ne dépasse celle d’Albion. Ce jeu britannique est fort bien décrit par l’auteur qui est sans indulgence pour la classe politique française accusée de veulerie alors qu’elle est coincée entre son allié russe qu’elle soutient mal et l’Angleterre qu’elle craint. Le ministre des affaires étrangères Delcassé est égratigné, tout comme le sont les républicains de guerre civile empêtrés dans l’affaire des fiches.

Martin Peltier, le prix du courage

Ce roman historique est aussi une méditation nostalgique de la part d’un auteur brillant dont l’aventure personnelle mérite d’être rappelée.

Martin Peltier s’est détendu en l’écrivant, lui qui vit de sa plume élégante et acérée. Une plume qu’il prête à des écrivains, des hommes politiques, des essayistes pour leurs travaux d’écriture. Il lui arrive même de commettre des « best sellers »… mais pas sous son nom.
Car Martin Peltier exerce le métier de « nègre », pardon de « prête-plume ».

Il paye au prix fort son courage. Jeune espoir (avec Zemmour) du Quotidien de Paris dans les années 1980, il accepte alors – à tous risques – de prendre la direction de National Hebdo, le journal du Front National dans les années 1990. Pire, lors de la scission Le Pen/Mégret il refuse de faire de National Hebdo un journal de guerre civile et choisit de partir.

Il n’a que quarante ans alors mais les lampions sont éteints. Il vend sa maison de la Mouzaïa à Paris et se réfugie dans sa résidence secondaire de Soulac.
D’où il vit de sa plume mais… pas avec les livres qu’il signe de son nom.

Dommage car ils sont de grand intérêt ! Comme en témoigne La fin de l’homme blanc.

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samedi, 08 juin 2019

Les chrétiens dans al-Andalus par Rafael Sanchez Saus

51IKMXvIE5L._SX322_BO1,204,203,200_.jpgFranck Abed

Rafael Sanchez Saus est professeur d’histoire médiévale à l’université de Cadiz. Auteur d’une douzaine d’ouvrages, il est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la frontière entre maures et chrétiens dans l’Espagne médiévale. Il a été doyen de la faculté de philosophie et de lettres de l’UCA (1999-2004) et recteur de l’université San Pablo CEU de Madrid (2009-2011). Il est toujours membre de l’Académie royale hispano-américaine des sciences, des arts et des lettres après en avoir été le directeur. Avec ce nouvel ouvrage, sous-titré De la soumission à l’anéantissement, Sanchez nous présente une vision complète de la situation de ces chrétiens espagnols, appelés mozarabes, unique peuple européen médiéval à avoir vécu pendant tant de générations sous la rigueur de la dhimma.

Dans son avant-propos pour le lecteur francophone, Arnaud Imatz écrit: « Quiconque veut connaître sérieusement la réalité de l’histoire des chrétiens dans al-Andalus devra désormais se référer à cette magistrale synthèse. On imagine sans peine qu’en publiant l’édition originale de ce livre en Espagne il ne s’est pas fait que des amis. Mais son courage intellectuel, sa rigueur et sa probité scientifiques ont été les meilleurs garants contre les attaques insidieuses et mensongères dont il n’a pas manqué d’être l’objet. » Le préfacier poursuit : « Al-Andalus est l’un des thèmes les plus représentatifs de l’interminable règlement de comptes qui déchire la communauté intellectuelle et culturelle espagnole depuis plus de deux siècles. »

A l’aune de cette belle et longue introduction d’Imatz, nous comprenons aisément que le terrorisme intellectuel frappe également de l’autre côté des Pyrénées. Le préfacier écrit : « L’exemple de la France du tournant du XXIesiècle mérite d’être brièvement évoqué ici, parce qu’il est en partie similaire à celui de l’Espagne. On a pu voir dans l’Hexagone comment au cours des trois ou quatre dernières décennies, la nouvelle histoire transnationale ou mondialisée a accompagné le changement sociétal et tenter de s’imposer. Cette prétendue nouvelle histoire, paradoxalement anachronique et obsessionnelle, s’est avérée très vite beaucoup moins neutre que l’ancienne. »

Il énonce avec justesse que « les thuriféraires de l’histoire transnationale ou mondialisée, indifférents au réel comme l’étaient avec eux les censeurs totalitaires, ont choisi de nier l’évidence des faits dans le secret et vain espoir de résoudre la crise actuelle du vivre-ensemble ». A cause d’une immigration musulmane très forte, certains estiment que changer la vision du passé améliorera les conditions de vie du présent. Comme Imatz le stipule très clairement : « Les journalistes et pseudo-historiens sont les Gardiens jaloux des Nouvelles Tables de la Loi (mondialisme, multiculturalisme et droits de l’homme). »

Ainsi, il n’est guère étonnant de constater qu’une « police de la pensée veille et verrouille. Olivier Pétré-Grenouilleau et Sylvain Gouguenheim, pour ne citer que deux cas instructifs en ont fait l’amère expérience ». En Espagne comme en France, les partisans de la Libertése montrent extrêmement virulents pour restreindre la liberté de ceux qui ne pensent pas comme eux, selon l’adage mensonger et bien connu de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »

Le meilleur moyen de promouvoir l’idéologie du « vivre ensemble » reste de reconstruire le passé au mépris de la réalité historique. Ainsi, il n’est pas rare que des idéologues s’en prennent aux fondements civilisationnels des patries charnelles. Imatz dit « que de nos jours, des légions d’intellectuels, de journalistes et d’historiens de la péninsule rabâchent au quotidien que la nation est une construction douteuse, une fiction romanesque, une illusion essentialiste dont la défense conduit immanquablement au pire, en d’autres termes à la xénophobie, au nationalisme et au fascisme ».

Pourtant, Sanchez n’entend pas céder aux diktats idéologiques imposés par une certaine école de pensée. Il préfère étudier les sources et les confronter comme tout historien qui se respecte plutôt que de procéder par omission. Dès les premières lignes, il pose le cadre historique : « La conquête de l’Espagne par les Arabes, menée à bien en 711 et 719, est sans doute l’événement qui a le plus puissamment marqué l’histoire espagnole : d’abord de façon directe durant huit cents ans, puis de façon indirecte jusqu’à aujourd’hui. »

L’auteur continue son propos en expliquant que « la conséquence immédiate la plus importante de cette conquête a été l’apparition d’al-Andalus et la constitution d’un système qui ne s’est jamais réellement proposé de créer un pays à vocation intégrative pour la population conquise, pluriel en matière ethnique et religieuse.  Il s’agissait plutôt d’un moyen de perpétuer une domination mise en place par une petite minorité de guerriers musulmans orientaux et nord-africains sur une population de plusieurs millions de chrétiens autochtones. »

Sanchez développe l’idée que « cette domination s’est appuyée sur une norme (la dhimmaou protection) elle-même fondée sur la doctrine coranique. Cette norme consacrait l’idée d’une soumission politique et religieuse ainsi que celle d’une infériorité juridique et morale des chrétiens, dont les personnes et les biens étaient plus ou moins à la merci de leur maîtres musulmans et qui étaient traités au gré des circonstances, lesquelles pouvaient incliner ces derniers vers plus ou moins de tolérance ». Comme souvent, « il est certes vrai que les avantages octroyés aux personnes converties à l’Islam ont poussé de nombreux chrétiens à l’apostasie. Il est tout aussi vrai que beaucoup d’entre eux ont préféré émigrer plutôt que de vivre comme des parias sur leur propre terre ».

Quand on étudie la conquête arabo-musulmane de la péninsule ibérique, une question se pose au sujet du sort réservé au christianisme nord-africain. N’oublions pas que l’Afrique du Nord a servi de base arrière pour les expéditions en Espagne. Sanchez écrit : « Comment concevoir que toute une région chrétienne qui s’appuyait sur près de six cents diocèses, qui comptait dans ses rangs des figures de l’envergure de saint Augustin ou de Saint Cyprien et dont les martyrs étaient nombreux ait pu disparaitre en relativement peu de temps sans laisser de trace ? » L’auteur propose des pistes de réflexions intéressantes, même s’il concède que « nous ne disposons quasiment d’aucune source qui nous permette d’éclairer les circonstances de cette disparition ». Toutefois, il note que « l’expansion musulmane ne peut être comprise sans la prise en compte du système de la dhimmacomme moyen de contrôle et d’exploitation des populations soumises, ainsi préparées progressivement à leur islamisation ».

Sanchez étudie avec soin cette société islamique espagnole, et notamment le sort des opprimés.  A l’aune de ses travaux exhaustifs, il peut écrire : « Il n’existe pas aujourd’hui un seul historien digne de ce nom qui puisse présenter al-Andalus comme un exemple de cohabitation et de tolérance entre religions, ethnies et cultures différentes. » Il cite également un fin connaisseur de l’Espagne médiévale en la personne de Francisco Garcia Fitz. Les deux spécialistes se rejoignent, car Garcia note : « Les vestiges qui nous permettent d’étudier les traits caractéristiques des relations entre chrétiens, musulmans et juifs ne confirment en rien cette image idyllique de la société hispanique médiévale. L’idée d’une Espagne où aurait lieu une rencontre bienveillante entre les trois cultures semble répondre à besoin sociologique ou anthropologique de disposer d’un mythe, d’une fiction allégorique rassurante. »

L’auteur constate que le statut de dhimmi ne visait pas à « configurer un cadre de cohabitation et de tolérance entre les fidèles des religions monothéistes mais à garantir la soumission des protégés ». Sanchez rappelle à juste titre que l’idéologie musulmane « divise les peuples en deux groupes irréconciliables : les musulmans qui habitent le dar al-islam, c’est-à-dire les pays soumis à la loi islamique ; et les infidèles, qui habitent le dar al-harb, les pays de la guerre, lesquels sont voués à passer sous contrôle islamique par la conversion de leurs habitants, soit par la conquête armée ».

En définitive, Sanchez dresse la conclusion suivante : « Comment est-il possible que la société et la civilisation qui ont imaginé et imposé cet effrayant système de soumission et de dégradation que nous connaissons sous le nom de dhimma puissent être présentées comme des modèles de tolérance entre cultures et religions ? » Il précise néanmoins qu’il « ne s’agit pas ici de nier les réussites de l’Islam d’al-Andalus, mais nous voulons en revanche lutter contre la tendance si marquée aujourd’hui d’idéalisation d’Al-Andalus par exécration de l’Espagne chrétienne ».

Il faut impérativement admettre que beaucoup de propagandistes sont attachés au mythe des Trois Cultures. De fait, ils nient la réalité historique : la majeure partie de la population fidèle à la religion chrétienne vivait dans un système mettant en avant la ségrégation sociale, l’exploitation économique et fiscale voire l’humiliation dans certains cas. Cet ouvrage permet de parfaitement comprendre le sort très peu désirable des chrétiens vivant sous le joug musulman. Les exemples et les démonstrations limpides foisonnent. Cette étude permet de détruire le mensonge de la convivialité pacifique entre les cultures et les religions construit à l’exact opposé de la vérité de l’histoire. Nous laissons le mot de la fin à Sanchez : « Aujourd’hui plus que jamais, face au mythe, la vérité s’avère nécessaire. »

Les chrétiens dans al-Andalus par Rafael Sanchez Saus, Editions du Rocher, 2019, 528 pages, 24 euros

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jeudi, 23 mai 2019

Le livre de Fernand Le Rachinel est en vente sur le site synthèse-editions.com

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mercredi, 22 mai 2019

Le livre de Fernand Le Rachinel : une leçon de persévérance

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Roland Hélie

Méconnu du grand public, sauf en Normandie bien sûr, Fernand Le Rachinel est un personnage pittoresque qui mérite que l’on s’intéresse à son cas. Et comme notre homme a le sens de la communication, il nous facilite la tâche en publiant un magnifique livre autobiographique.

A première vue, l’ouvrage est déjà impressionnant de par son forma, son épaisseur (560 pages illustrées) et sa reliure de qualité... Mais, ce qui est encore plus impressionnant c’est son contenu. Ce livre relate le destin hors du commun d’un homme parti de peu (issu d’une famille de modestes agriculteurs de la Manche, département particulièrement mal traité en 1944...), qui commença comme simple arpète à 14 ans dans une imprimerie locale et qui devint, à force de volonté et de courage, l’un des entrepreneurs les plus réputés de sa profession, l’imprimerie. Consécration en 1972, il fut décoré par Georges Pompidou de la médaille du MOF, entendez le Meilleur Ouvrier de France...

En effet, Fernand Le Rachinel est avant tout un entrepreneur qui n’hésita jamais à prendre des risques. Des risques physiques d’abord (il s’engagea volontairement en Algérie en 1961), des risques professionnels aussi (il monta plusieurs entreprises qui furent toutes aussi performantes les unes que les autres) et surtout des risques politiques car, élu confortablement comme maire de sa commune et conseiller général de son canton manchois (avec plus de 80% des voix au premier tour), il n’hésita pas, à la fin des années 1970, à s’engager aux côtés de Jean-Marie Le Pen alors que celui-ci était encore considéré comme étant « un élément marginal » de la vie politique française.

Il nous raconte, avec pudeur et franchise, toute sa vie. Ses joies et ses peines, ses convictions, ses espérances... Mais c’est bien sûr l’engagement politique de Fernand qui intéressera le plus les lecteurs de Synthèse nationale. Elu sans étiquette dans son canton (mais avec une solide réputation d’homme de droite), il deviendra à deux reprises député européen du Front national. Il nous livre de nombreuses anecdotes que nous vous laisserons découvrir avec délectation. Etre l’imprimeur du FN et l’ami de Jean-Marie Le Pen n’a pas toujours été de tout repos... loin s’en faut. C’est en lisant ce livre que l’on prend conscience du rôle primordial (et discret) que Fernand Le Rachinel a joué dans la percée et le développement du Front pendant 30 ans.

Homme d’honneur, après l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du mouvement en 2011, Fernand ne supporta pas les dérives qui s’annonçaient et il se rangea aux côtés de Carl Lang qui lançait alors la Parti de la France, mais c’est déjà une autre histoire....

En lisant cette passionnante biographie qui a pour toile de fond la France de la seconde moitié du XXe siècle, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec les Mémoires de Jean-Marie Le Pen dont le second tome paraîtra en septembre prochain. L’un est né en Normandie et l’autre, quelques années plus tôt, en Bretagne et, finalement, ces deux hommes étaient sans doute fait pour se rencontrer...

Mes vies comme un roman, Fernand Le Rachinel, 2019, 560 pages, 40,00 €

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mardi, 07 mai 2019

Le second procès de Charlotte Corday, aux Éditions d'Héligoland

Guillaume Lenoir

Dans une préface tout à fait adapté, le Général de gendarmerie Jean-Louis Esquivié, ami de l’auteur, pose bien le problème : Charlotte Corday, qui fait pleinement partie de notre imaginaire, fut-elle une héroïne cornélienne ou une préfiguration du fanatisme terroriste dont nous connaissons aujourd’hui les tristes séquelles ? Gérard Roger, l’auteur, l’un de nos amis du Mouvement Normand et de l’O.D.I.N., qui a derrière lui un certain nombre d’ouvrages touchant à la matière normande, a manifestement été fasciné au cours de sa vie culturelle militante par la personnalité exceptionnelle de la meurtrière de Jean-Paul Marat. Il a d’ailleurs présidé le « Comité Charlotte Corday » et organisé l’une des plus prestigieuses expositions commémoratives du Bicentenaire de la Révolution autour du personnage de Charlotte Corday.

À la lecture de cet ouvrage passionnant, car fourmillant de citations et de références tant du personnage que de sa victime ou, même du contexte politique, on comprend que Gérard Roger considère encore Charlotte Corday comme une énigme. Il fait part de son désarroi par un procédé uchronique, à savoir un procès posthume de la jeune Normande, descendante du Grand Corneille, et ce, à la lumière des découvertes archivistiques et des écrits de certains historiens ou hommes politiques qui, eux aussi, se sont interrogés sur la personnalité de celle qui fut désignée par certains comme l’Antigone normande, la Vierge viking, la Judith normande, l’Ange de l’assassinat… C’est trop de qualificatifs, semble dire l’auteur, qui veut revenir aux faits, à ses motivations, à la dimension humaine, trop humaine, d’une jeune fille entraînée dans le maelstrom d’une Révolution qu’elle a rêvée parce que républicaine dans l’âme, détestée parce que girondine horrifiée par la violence jacobine.

Ce second procès posthume – qui semble se tenir de nos jours, d’où des références à des événements contemporains, explore l’ascendance paternelle et l’enfance de Charlotte. Une analyse freudienne du personnage est à prendre en compte… même si elle ne convainc pas. Les rapports de Charlotte Corday avec les Girondins bavards qu’elle côtoie suscitent bien des interrogations. La fixation sur la criminalité de Marat semble être la motivation principale de notre héroïne (nous n’employons pas ce mot à la légère, mais avec toutes ses acceptions). Bref, on peut davantage comprendre, lors de ce second procès fictif, les mobiles du tyrannicide. Charlotte Corday, une criminelle avérée (la préméditation est démontrée), une terroriste (au sens moderne du terme) ? Ou bien une idéaliste, qui met sa peau au bout de ses idées, comme une héroïne cornélienne ? Elle savait ce qu’elle devait à son ascendance cornélienne et elle en jouait, soit dit sans esprit de critique, mais il y a quelque chose de théâtral dans la démarche de Charlotte Corday…

Le livre de Gérard Roger pose finalement plus de questions qu’il n’en résout : il donne à réfléchir, notamment sur l’étonnante popularité du personnage de Charlotte Corday. La meurtrière suscite infiniment plus de curiosité, voire d’enthousiasme, que sa victime, véritablement jetée aux poubelles de l’histoire. Cela rappelle un excellent ouvrage « L’affaire Corday – Marat – Prélude à la Terreur » (Éditions le Cercle d’Or – 1980) de notre défunt ami, Jean Epois : il dressait un portrait équilibré de la victime et de sa meurtrière.

L’histoire n’est pas manichéenne : Gérard Roger nous le rappelle. Il faut l’en remercier.

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Le second procès de Charlotte Corday, Editions d'Héligoland (BP n°2 27290 Pont-Authou), 230 pages, 29 €, cliquez ici

 

 

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mardi, 30 avril 2019

Romain Guérin : Je préfère la France des croisades à celle de « Plus belle la vie »

romain-guerin-journal-anne-france.jpgRiposte laïque cliquez ici

L’écrivain-poète Romain Guérin m’a accordé un entretien autour de son roman Le Journal d’Anne-France, paru aux éditions Altitude. Ce récit constitue une histoire française puisant dans les entrailles de notre passé collectif tourmenté, tout en pointant notre descente aux enfers contemporains que trop peu de plumes, à mon goût, ont le courage de dénoncer…

Riposte laïque : Un tel titre – évoquant immanquablement un autre journal fameux – ne fait-il pas de votre personnage principal, Anne-France, une sorte de symbole du martyre subi par le peuple français depuis plusieurs décennies de trahisons de la part de ses élites ?

Romain Guérin : C’est tout à fait ça. Si on se réfère à la déclaration des droits des peuples autochtones, la France subit un génocide ethnique et culturel. Suicides, avortements, expatriations, addiction à la drogue et aux médicaments, immigration délirante, etc. : physiquement, les Français disparaissent. Génocide à petit feu, ce qui est moins spectaculaire que d’autres grands massacres ; et pourtant, il suffit de prendre un train à la gare du Nord et d’allumer la télévision pour voir que notre pays n’est plus celui d’Audiard ou de Brel. En quarante ans, la France s’est défigurée à une vitesse inédite dans son histoire.

Le spectacle ubuesque de cette lente agonie est une torture pour toutes les âmes françaises. Cette agonie n’a même pas la solennité de la mort pour nous consoler, Drumont dit cela mieux que moi, alors je lui laisse la parole : « La France, au lieu de se résigner ou, mieux encore, de se recueillir, de rentrer en elle-même, d’essayer de guérir puisque Dieu, disent les Écritures, a fait les nations guérissables, semble vouloir finir en apothéose théâtrale ; elle magnifie sa décadence avec une ostentation vaniteuse, une outrecuidance charlatanesque et délirante qu’elle n’avait point aux jours heureux de sa force et de sa splendeur. »

Au-delà d’un symbole, c’est une prosopopée, c’est-à-dire qu’Anne-France c’est la France elle-même. Compris comme cela, le moindre détail de la vie d’Anne-France est effectivement un symbole et renvoie à ce que la France subit.

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lundi, 29 avril 2019

Les chroniques de Philippe Randa

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Rémi Tremblay Présent cliquez ici

Le cerveau est bombardé par l’information. Tous les jours, avec les réseaux sociaux, les journaux, l’information en continu et les radios, l’homme occidental est submergé d’informations qu’il n’a pas toujours le temps de tempérer, relativiser et analyser. Il s’emporte pour certains faits divers, certaines nouvelles, mais cette passion est souvent momentanée et, quelques jours plus tard, la montée de lait ou de joie qui avait accueilli une annonce ou un événement est oubliée, remplacée par une nouvelle vague émotive effaçant de sa mémoire le scandale précédent.

Il faut être doué d’une mémoire considérable pour se souvenir de ce qui nous faisait lever de notre chaise l’an dernier ou même la semaine dernière. La mémoire, saturée par les nouvelles informations, ne parvient pas à garder le rythme de l’actualité. Question de prendre une pause et de justement revenir en arrière, revoir la dernière année, Philippe Randa nous propose Quand la peine le dispute à la colère, collection des chroniques qu’il publia en 2018 dans Présent, mais aussi des entrevues qu’il accorda à d’autres médias comme Synthèse nationale.

Dans ce 16e tome des « Chroniques barbares », tout y passe, des faits divers à la politique en passant par la culture, la littérature et les tendances sociales de fond.

Au-delà de l’exercice que constitue de se replonger dans cette année marquée par le départ de Johnny Hallyday, les dénonciations de #balancetonporc, l’affaire Benalla, l’inique procès d’Esteban et Samuel, mais aussi de quelque chose que personne n’avait pu voir venir, soit l’émergence des Gilets jaunes, on se fait plaisir à apprécier la plume de cet auteur prolifique, père de 119 livres à ce jour.

Contrairement aux éditorialistes de la grande presse qui tentent d’imposer leurs vues à leurs lecteurs, de moins en moins nombreux d’ailleurs, Randa suggère des réflexions, il les oriente, mais les laisse à la discrétion du lecteur considéré comme assez intelligent pour se faire lui-même une idée. Il questionne, soulève les pans d’ombre, mais se refuse à nous dicter quoi penser.

D’où l’intérêt de se replonger dans ces chroniques qui exigent de nous une certaine réflexion personnelle à laquelle le prêt-à-penser de la « grande presse » ne nous a pas habitués.

Randa n’écrit pas pour plaire à son public en le flattant dans le sens du poil et en le confortant dans ses idées, mais pour favoriser la réflexion, le débat. Ce n’est point l’oeuvre d’un doctrinaire ou un propagandiste, mais des propos libres d’un homme affranchi, attaché à la liberté d’expression menacée par les censeurs mais aussi par les monopoles médiatiques faisant main basse sur les moyens d’expression. Philippe Randa, un franc-tireur, dans le bon sens du terme, et non pas dans le sens partisan, qu’on aime lire tant pour le fond que pour la forme.

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa, préface de Richard Dessens, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 212 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

(Article paru dans les colonnes du quotidien Présent)

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lundi, 22 avril 2019

UN DOCUMENT EXCEPTIONNEL PROPOSÉ PAR ROGER HOLEINDRE

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Pour le commander cliquez ici

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lundi, 15 avril 2019

Mercredi 17 avril : Philippe de Villiers à la Nouvelle Librairie

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Communiqué de la Nouvelle Librairie :
 
La Nouvelle Librairie recevra Philippe de Villiers en dédicace le mercredi 17 avril, à l'occasion de la sortie de son dernier essai "J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu" aux éditions Fayard.
 
Ne manquez pas cette rencontre exceptionnelle, de 17h30 à 19h30.  
 
Rendez-vous à La Nouvelle Librairie au 11 rue de Médicis à Paris VIe.

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jeudi, 11 avril 2019

Le nouveau livre de Gabriele Adinolfi sur Matteo Salvini est aussi sorti en Italie

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VERSION FRANÇAISE CLIQUEZ ICI

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vendredi, 29 mars 2019

Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ? , de Thibault Mercier

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Aristide Leucate

La proscription de toute discrimination apparaît comme une insulte à l’évidence ; pis : comme un réflexe de mort. La vie, elle-même, est une ode à la discrimination, à la distinction, à la différenciation, bref, au discernement, cette faculté de l’entendement humain qui consiste à apprécier les choses selon leur nature et leur juste valeur, d’en juger avec bon sens et clarté, de faire le départ entre le vrai et le faux, le beau et le laid, le bien et le mal.

C’est à cette monstruosité des temps actuels que s’attaque brillamment Thibault Mercier dans son essai Athéna à la borne, éloquemment sous-titré Discriminer ou disparaître ?, « alternative douloureuse dans une société où la simple constatation d’une différence est maintenant interdite sous couvert de lutte contre les discriminations ».

Le titre est, d’emblée, paré d’un insondable mystère pour quiconque ignorerait qu’il est une référence explicite – dûment illustrée en couverture – à la stèle 695 du musée de l’Acropole, découverte en 1888 au pied du Parthénon. Selon les descriptions que l’on trouve chez les meilleurs historiens et archéologues, elle représenterait la déesse « vêtue du péplos “attique” au long rabat serré par une ceinture, est debout, tournée vers notre droite et légèrement penchée en avant. […] La main droite repose sur la hanche ; la gauche, élevée à hauteur du visage, tient la lance dont l’extrémité inférieure repose à terre au pied d’une sorte de pilier rectangulaire. La déesse penche la tête vers ce petit monument, qui s’élève à mi-hauteur. Elle porte relevé son casque corinthien, dont la doublure de cuir apparaît sur les tempes et sur la nuque » (François Chamoux, 1957).

Improprement baptisée la « Mélancolique », cette Athéna du Ve siècle av. J.-C. est à l’arrêt devant ce pilier où, selon les exégèses, elle accorderait une attention particulière et assentirait à un des innombrables décrets régissant la cité (André de Ridder, 1912). Cette thèse fut rapidement balayée au profit d’une explication plus courante selon laquelle la déesse contemplerait un horos(borne) placé sous sa protection, comme celui qui délimiterait l’enceinte de son propre sanctuaire. Ainsi, sa signification serait religieuse.

Une troisième thèse (Arthur Fairbanks, 1902) accréditerait, quant à elle, la thèse d’une Athéna méditative sur le sort d’une course comme il s’en disputait beaucoup à l’occasion des Jeux panathénaïques.

C’est à la deuxième opinion qu’a choisi de se rallier notre auteur – par ailleurs avocat et cofondateur du Cercle Droit et Libertés – qui, tout en s’appuyant avec profit sur l’essai monumental de Thierry Baudet sur les « Indispensables Frontières » (Éditions du Toucan, 2015), a semblé avoir été inspiré, pour la circonstance, par Martin Heiddeger, et notamment sa célèbre conférence du 4 avril 1967 prononcée à l’Académie des sciences et des arts d’Athènes, au cours de laquelle il expliquait pourquoi Athéna, « la conseillère aux multiples ressources », selon Homère, contemplait ainsi cette borne-limite.

Celle-ci, souligne le philosophe, enseigne le sens invariable de la nature (la « physique » ou phusis, en grec) qui porte en elle ses propres limites. La « phusis désigne donc ce qui paraît de soi-même dans la limite qui est à chaque fois la sienne, et qui a dans cette limite son séjour ».

C’est dire, en d’autres termes, que choisir – ou discriminer – revient nécessairement à assigner une chose à son lieu de (pré)destination, sans que la volonté humaine – sauf à déconstruire délibérément « la nature objective des choses », pour parler comme Michel Villey – n’y ait la moindre part créatrice – c’est l’aspect invisible de l’art, décrit par Heidegger –, sinon démiurgique.

Thibault Mercier, à travers mille exemples tirés des aberrations juridiques actuelles, nous montre, de manière convaincante, que l’homme est d’abord et avant tout un héritier dont la faculté de juger est étroitement dépendante de la tradition (du latin tradere : « transmettre ») de ses pères.

Lire aussi sur Boulevard Voltaire.

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mercredi, 27 mars 2019

Il y aura 50 ans à l'automne prochain naissait le mouvement Ordre nouveau

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Source EuroLibertés cliquez là

« La plupart de nos militants étaient révoltés contre la société, mais également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une autre planète… »

À l’heure où l’actuel Président Macron, entend engager la dissolution de plusieurs groupes dit « d’extrême-droite » sans qu’on sache encore s’il s’agit d’un simple effet d’annonce légalement impossible à tenir (NDLR SN cliquez ici), il est intéressant de rappeler le précédent de la dissolution d’Ordre nouveau… il y a près de quarante-cinq ans !

Ancien dirigeant d’Ordre nouveau, Alain Renault a présenté la réédition d’un ouvrage collectif, introuvable pendant des décennies, résumant l’histoire et les positions de ce mouvement pas vraiment comme les autres. Souvenirs et remise en perspective…

(propos recueillis par Nicolas Gauthier)

Quarante ans après sa dissolution, le mouvement Ordre nouveau exerce toujours la même fascination. Nostalgie ? Ou effet de look sacrément efficace ?

La nostalgie est très « tendance », c’est même un marché… Il est bien certain que pour ceux qui ont connu cette époque, elle se confond avec leur jeunesse et ils entretiennent parfois la flamme comme d’autres font le succès de la « tournée des yé-yé »… Quant aux jeunes générations, elles peuvent naturellement être fascinées par un passé plus ou moins mythifié, comme nous étions nous-même fascinés par nos aînés de Jeune nation ou les grands anciens du Parti Populaire Français ou des Camelots du 6 février 1934. Qu’Ordre nouveau en soit le support n’a rien d’étonnant puisqu’il était le mouvement nationaliste le plus important des années 70 et que son action avait connu un fort retentissement médiatique.

Ce qui a fédéré « l’extrême droite » de l’époque, c’était l’anticommunisme. Cela suffisait-il à susciter une doctrine alternative au système d’alors ?

La plupart des militants étaient révoltés contre la société, mais également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une autre planète. L’engagement par simple « anti-communisme » est souvent l’alibi de ceux qui veulent minimiser leur action de l’époque. Il y avait de nombreux autres moyens que le militantisme à l’extrême droite pour lutter contre le seul communisme. La première affiche d’Ordre Nouveau était « Face au Régime, face au marxisme, pour un Ordre nouveau », ce qui est loin d’une simple lutte contre les Rouges.

Certes, « l’Ordre nouveau » était une notion vague et la « doctrine alternative » n’a jamais été très développée. Quant au système d’alors, c’était le même que celui d’aujourd’hui, il s’est simplement renforcé. Il est d’ailleurs lui-même une sorte de communisme, les formes d’oppression sont simplement plus subtiles.

A contrario, l’extrême droite, à l’instar de l’extrême gauche, a donné naissance à un indéniable vivier de futurs talents. Était-ce là le destin d’Ordre nouveau ? Servir de pépinière plutôt que de sections d’assaut ?

Est-ce le mouvement qui donne du talent à ses adhérents ou ceux-ci qui apportent leurs talents au mouvement ? C’est l’éternel problème de la poule et de l’œuf. En réalité il y a une interaction et le militantisme est extrêmement formateur comme le relevait déjà Henry Charbonneau dans ses Mémoires de Porthos. On y côtoie une ménagerie diverse allant du gorille au singe savant, du videur de boîte au normalien, on apprend à rédiger, prendre la parole, arbitrer des conflits, jouer les imbéciles en certaines circonstances, tenter de passer pour intelligent dans d’autres, monter des coups avec une caisse vide, recruter… Recruter, c’est persuader un individu de payer une cotisation qui permettra d’imprimer du matériel qu’il sera chargé de propager à ses frais avec comme seule perspective personnelle un séjour au poste de police ou à l’hôpital.

Bref, quand on est devenu un bon militant, on est armé pour la vie, mieux qu’en acquérant 3 UV de plus dans son cursus universitaire. Quant aux sections d’assaut, il ne faut pas tomber dans le mépris affiché par quelques intellos pour de gros bras présumés microcéphales. D’abord, on peut être à la fois costaud, courageux, intelligent et cultivé. Je vous concède que l’espèce est rare, plus rare d’ailleurs que celle de ceux qui n’ont aucune de ces qualités. Mais, bien souvent, il vaut mieux disposer de quelques solides gaillards que d’évanescents exégètes de la pensée d’Oswald Spengler. Cela ne sert à rien de réfléchir dans une cave si l’absence de force vous interdit d’en sortir. Comme le dit un chant : « L’homme des troupes d’assaut trace le chemin de la liberté. »

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Ordre Nouveau, présenté par Alain Renault, Éditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 460 pages, 35 euros. Pour commander ce livre cliquez ici

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Sur le site synthese-editions.com, un certain nombre de numéros de Pour un Ordre nouveau cont encore en vente cliquez ici

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dimanche, 24 mars 2019

Un nouveau roman de Patrick Gofman

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samedi, 23 mars 2019

Et si on changeait de voie ?

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Xavier Eman, Présent cliquez ici

La rubrique de Livr'arbitres

Depuis l’effondrement du bloc communiste et de son cornac soviétique, la grande habileté du système capitaliste-libéral est d’avoir réussi à imposer l’idée qu’il était désormais à la fois une fatalité et un moindre mal. Une fatalité, car étant désormais sans concurrent, sans modèle alternatif, sans opposition proposant une organisation de la société et une vision de l’homme et du monde diamétralement différente. Bref, hors le capitalisme, point de salut !

C’est donc le premier et principal mérite de l’ouvrage de Georges Feltin-Tracol – animateur de Réfléchir et Agir et contributeur à Synthèse nationale entre autres activités – que de remettre en cause et de battre en brèche cette assertion incapacitante et délétère qui imprègne les mentalités européennes depuis maintenant près d’un demi-siècle. Si, il existe bien un chemin possible en dehors de l’impasse capitalisto-libérale, c’est la « troisième voie » c’est-à-dire le solidarisme et plus particulièrement sa version identitaire : le tercérisme.

Dans ce roboratif recueil de textes, l’auteur revient sur l’histoire de ce courant de pensée politique trop peu connu et en expose les différentes « variantes » tant il a pu s’incarner ou s’exprimer sous des formes diverses au cours du temps. Car le « solidarisme » est un concept à la fois polymorphe et évolutif qui n’a pas vocation à être reproduit à l’identique à partir d’un modèle passé mais adapté aux circonstances contemporaines. Malgré les aléas temporels, ou liés aux spécificités culturelles et géographiques où il s’exprime, la colonne vertébrale du solidarisme reste en revanche, elle, immuable, de Léon Bourgeois à Jean-Gilles Malliarakis : double refus du collectivisme et de la toute-puissance de marché, soumission de l’économique au politique, respect de la propriété privée et de l’entrepreneuriat mais défense de « biens collectifs » sanctuarisés et vision organique de la société. Le solidarisme promeut le mutualisme et la participation face à la lutte des classes tout autant que face à l’accumulation individuelle capitaliste.

A l’heure de l’effondrement de la tartufferie du clivage droite/gauche, la redécouverte de ce courant de pensée original et audacieux peut offrir de véritables pistes de réflexion et d’action à tous ceux qui, refusant de se laisser porter par un fallacieux « sens de l’histoire », veulent agir dans la Cité pour construire un avenir viable et respirable. Un avenir où les libertés réelles auront repris leurs droits face à une « Liberté » abstraite et évanescente qui n’est plus que le misérable cache-sexe démagogique des appétits d’une oligarchie de plus en plus fanatique et parasitaire.

Georges Feltin-Tracol, Un autre regard sur la question sociale – Pour la troisième voie solidaristeSynthèse éditions, 2018, 172 pages, 20 euros.

Pour acheter ce livre cliquez ici

 

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jeudi, 21 mars 2019

Dans Présent d'aujourd'hui, la chronique de Philippe Randa consacrée au nouveau livre de Gabriele Adinolfi

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Philippe Randa Présent cliquez ici 

Matteo Salvini fait beaucoup parler de lui en Italie – où, très charismatique dirigeant de « La Ligue » (ex- « Ligue du Nord »), il est vice-président du Conseil des Minstres et Ministre de l’intérieur depuis le 1er juin 2018 – et en deça des Alpes où Emmanuel Macron n’hésite pas à fustiger ses prises de positions inflexibles au sujet de l’immigration. Ce qui ne le contrarie pas plus que ça, d’ailleurs…

C’est pour mieux le faire connaître aux Français que son compatriote Gabriele Adinolfi consacre un petit livre fort instructif : Matteo Salvini ou l’itinéraire d’un parcours politique météorique aux éditions Synthèse nationale.

« Alors que, politiquement, il est né et s’est formé au sein de la Ligue du Nord – laquelle défendait à l’origine un programme fortement autonomiste, voire sécessionniste – Matteo Salvini a réusi à imposer au monde politique italien des positions, des thématiques, mais aussi un langage et des modes de communications extrêmement innovants », écrit dans sa préface le député européen Mario Borghezio.

Aujourd’hui homme politique le plus populaire de son pays, Matteo Salvini a réussit le tour de force de s’allier avec le mouvement 5 Étoiles pour accéder au gouvernement, ce que d’aucun ont jugés tout d’accord impossible avant de prédire un rapide échec à cette alliance… On ne sait effectivement ce qu’il en adviendra et Gabriele Adilnofi ne cache pas les nombreux sujets de désaccords qui existent entre des alliés pour le moins improbables, mais « le problème n’est pas de savoir s’il faut ou non placer ses espoirs en Matteo Salvini ou en d’autres (…) mais de se saisir de tout ce qu’il y a de positif dans ce potentiel pour agir en conséquences… »

Et c’est justement de ce « potentiel » dont il nous éclaire avec justesse, considérant que « Matteo Salvini a pris conscience de sa capacité à peser sinon sur l’Histoire, du moins sur la réalité »… Ce qui est déjà sacrément énorme, on en conviendra !

Matteo Salvini ou l’itinéraire d’un parcours politique météorique, Gabriele Adinolfi, 130 pages, 18 euros, à commander sur www.synthese-editions.com cliquez ici.

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mercredi, 20 mars 2019

Alain de Benoist : Contre le libéralisme. Contre l'esprit bourgeois...

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Robert Spieler

Article paru dans Rivarol de cette semaine

Alain de Benoist vient de publier aux éditions du Rocher un livre magistral, "Contre le libéralisme", qui fera date, une formidable somme où il démontre que le libéralisme, voilà l’ennemi. Mais il convient tout d’abord d’éviter d’être piégé par les mots. Si par « libéral », dit-il, on entend esprit ouvert, tolérant, hostile à la bureaucratie et à l’assistanat comme à l’étatisme centralisateur, on peut, sans trop de peine, reprendre le terme à son compte. Mais il ne s’agit pas de cela. La société libérale qu’évoque l’auteur est une société où dominent la primauté de l’individu, l’idéologie du progrès, l’idéologie des droits de l’homme, l’obsession de la croissance, la place disproportionnées de la valeur marchande, l’assujettissement de l’imaginaire symbolique à l’axiomatique de l’intérêt, etc… Le libéralisme est en fait une doctrine philosophique, économique et politique, dont le corrélat naturel est le capitalisme. Le libéralisme, qui a acquis une portée mondiale depuis la « globalisation », dit Alain de Benoist, est le principal héritier de la philosophie des Lumières, qui affirme la suprématie de la raison. Il est à l’origine de la mondialisation, qui n’est jamais que la transformation de la planète en un immense marché. Et, bien entendu, comme toute idéologie dominante, il est aussi l’idéologie de la classe dominante. De Benoist cogne fort et juste. Cette phrase extraite de son livre résume tout : « La culture du narcissisme, la dérégulation économique, la religion des droits de l’homme, l’effondrement du collectif, la théorie du genre, l’apologie des hybrides de toute nature, l’émergence de ‘l’art contemporain’, la télé-réalité, l’utilitarisme, la logique du marché, le primat du droit sur le devoir, le ‘libre-choix’ subjectif érigé en règle générale, le goût de la pacotille, le règne du jetable et de l’éphémère programmé, tout cela fait partie d’un système contemporain où, sous l’influence du libéralisme, l’individu et devenu le centre de tout et a été érigé en critère d’évaluation universel ».

La modernité, fille du libéralisme

La modernité, qui est la fille du libéralisme, a inventé des formes d’aliénation nouvelles : exploitation du travail vivant, transformation du sujet en objet, solitude de masse, effondrement de la vie intérieure, inauthenticité de l’existence, conditionnement publicitaire, tyrannie de la mode, judiciarisation généralisée, mensonges médiatiques, règne du politiquement correct. L’homme, indépendant de ses semblables, cherche en permanence à maximiser son meilleur intérêt et adopte le comportement du négociant au marché. Pour le libéralisme, l’homme est avant tout porteur de droits. Des droits, au demeurant, parfaitement formels. Le droit au travail n’a jamais donné un emploi ! Dans ce monde, l’affirmation d’appartenance à une communauté passe évidemment pour pathologique et la plus petite communauté, la famille, se doit d’être délégitimée. Le libéralisme considère que l’individu est propriétaire de lui-même et se résume par : j’ai le droit de faire de moi-même tout ce qu’il me plait de faire (me droguer, vendre mes organes, louer mon utérus, pratiquer le cannibalisme, dès lors qu’il s’agit d’adultes consentants, travailler le dimanche, déshériter totalement mes enfants. Je n’ai aucune règle collective à respecter et bien sûr, aucun pouvoir public ne peut m’ordonner de sacrifier ma vie pour quelle que cause que ce soit. Le libéralisme, dit de Benoist, n’est en fait pas la conception de la liberté, mais l’idéologie qui met la liberté au service du seul individu pour qui ni le bien de la collectivité, ni la patrie, ni aucune valeur ne pourraient justifier que l’on restreigne la liberté.

Ni patrie, ni frontières

Un Etat libéral exclut par définition toute idée de sacrifice et de dévouement à sa communauté. Son mot d’ordre est : Ni patrie, ni frontière. Pour lui, il est absurde de sacrifier sa vie pour l’abstraction qu’est la patrie. Quant à l’immigration, elle est abordée par les libéraux dans une optique purement économique, permettant de compenser les conséquences d’une effroyable dénatalité européenne et d’exercer une pression à la baisse des salaires. Leur monde est sommé de devenir rentable et source de profit. Comme le note très justement l’auteur, le capitalisme est un système reposant sur la démesure, que les Anciens nommaient ‘Hybris‘ : « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». La gauche s’est évidemment ralliée à la logique du marché, exigeant que les racines du peuple soient éradiquées, que les frontières soient abolies, et le passé relégué dans l’oubli, progrès oblige. Priorité à la dénonciation des ‘inégalités’ liées au sexisme, au racisme, au fanatisme religieux. Et puis, voici les ‘people’ qui remplacent le peuple, en même temps que le capitalisme et le libéralisme endossent un programme culturel dégénéré au plus haut degré. Alain de Benoist évoque excellemment « la grande osmose idéologique de la droite financière qui a trahi la nation et de la gauche ‘permissive’ qui a trahi le peuple ». A droite, la défense du libéralisme a surtout été le fait des milieux dits conservateurs-libéraux (des oxymores, dit l’auteur). Mais comment peuvent-ils se réclamer du libéralisme et prétendre réguler l’immigration tout en adhérant à l’ordre économique libéral qui repose, dit l’auteur, « sur un idéal de mobilité, de flexibilité, d’ouverture des frontières et de nomadisme généralisé ? » Ils n’ont pas compris que les valeurs traditionnelles sont systématiquement annihilées par le développement continuel de l’économie de marché. Conclusion d’Alain de Benoist : celui qui, dans nos rangs, lutte « pour la famille », mais prône avec enthousiasme l’"ultra-libéralisme" est parfaitement inconséquent. »

L’Eglise contre le libéralisme, paragon de l'égoïsme et de la cupidité

L’Eglise, quant à elle, dit l’auteur, a eu le mérite de toujours rester fidèle à la définition aristotélicienne de l’homme, reprise par Thomas d’Aquin, comme un être naturellement politique et social. Elle a toujours condamné l’égoïsme, la recherche du profit à tout prix, même si elle n’en a pas toujours donné l’exemple, et a condamné le système du crédit. Depuis deux siècles, la doctrine sociale de l’Eglise a stigmatisé les méfaits de la concurrence sauvage , les défauts du libre-échangisme et réaffirmé le primat du bien commun. Mais qu’en est-il de la politique française ? Il y a, dit Alain de Benoist, « d’un côté, les tenants d’une « France ouverte au monde », la main sur le portefeuille quand ils chantent l’hymne national, de l’autre un peuple désireux de perpétuer son patrimoine immatériel, de conserver sa sociabilité propre et de rester souverain ». Alain de Benoist note que le libéralisme veille à faire disparaitre tous les obstacles qui s'opposent à l'expansion du marché, et à détruire de façon méthodique tout système philosophique ou religieux qui condamne l'égoïsme et la cupidité. Quelle alternative au libéralisme ? L'auteur relève que, de même qu'on peut s'opposer au despotisme sans adhérer à l'idéologie des droits de l'homme, l'alternative au libéralisme ne réside pas dans le retour à l'Ancien Régime. Mieux vaut chercher à recréer du commun à partir de la base et oeuvrer à la renaissance de la figure du citoyen, fondée sur la participation active. Tout au long de l'histoire européenne, les grandes révoltes populaires ont pris la forme de "communes" visant à l'autogouvernement local, à commencer par la grande Commune de 1871. Il est assez stupéfiant de constater combien ce livre, écrit avant l'émergence des Gilets jaunes, entre en résonance avec ce mouvement et offre des grilles d'analyse affutées. Alain de Benoist conclut son introduction par cette phrase : "Restaurer le commun et le bien commun est le programme qui s'offre aujourd'hui à tous les antilibéraux".

Contre l'esprit bourgeois

Alain de Benoist note que le bourgeois, brocardé, dénoncé, tourné en dérision pendant des siècles, ne semble aujourd'hui plus remis en question. La bourgeoisie semble plutôt correspondre à une 'mentalité' qui a tout envahi. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le bourgeois avait inventé l'idée qu'on est sur terre pour être 'heureux', le bonheur étant conçu avant tout comme un bien-être matériel. A partir de 1750, la classe bourgeoise, riche, puissante, acquise aux idées des Lumières, n'a plus besoin du roi, qui fait désormais obstacle à ses projets. Tous les protagonistes essentiels de la Révolution sont des bourgeois qui, non contents de satisfaire leurs intérêts, ont aussi la prétention de défendre les fumeux 'droits de l'homme'. Alan de Benoist cite Mounier : "En réduisant l'homme à une individualité abstraite, sans vocation, sans responsabilité, sans résistance, l'individualisme bourgeois est le fourrier responsable du règne de l'argent, c'est à dire de la société anonyme des forces impersonnelles". Mais il fallait que la bourgeoisie se débarrassât du peuple. Pour ce faire, elle inventa la notion politique de "nation", entité abstraite permettant de confisquer au peuple une souveraineté qu'on lui avait pourtant solennellement attribuée. L'avenir, dira Guizot, le ministre de Louis-Philippe, appartenait à la "boutique" et il ajoutait avec un effrayant cynisme : "Les peuples ne se gouvernent bien que quand ils ont faim". C'est l'époque de ce "christianisme bourgeois"contre lequel se déchaîneront Bloy, Péguy et Bernanos, Proud'hon accusant l'Eglise de s'être "placée comme bonniche au service de la bourgeoisie la plus crasseusement conservatrice". Flaubert, quant à lui, professe que la seule façon d'être un bon bourgeois est de cesser d'en être un, et lance sa célèbre apostrophe : "J'appelle bourgeois tout ce qui pense bassement". Il faut lire, page 161 du livre, l'extraordinaire et violente apostrophe de Huysmans qui s'en prend à "leur jactance caduque", leur "ostentation frivole", leur "manque de savoir-vivre", une bourgeoisie "autoritaire et sournoise, basse et couarde", qui"mitraillait sans pitié son éternelle et nécessaire dupe, la populace, qu'elle avait elle-même démuselée et apostée pour sauter à la gorge des vielles castes. Une fois sa besogne terminée, la plèbe avait été, par mesure d'hygiène, saignée à blanc. Le bourgeois, rassuré, trônait, jovial, de par la force de son argent et la contagion de sa sottise". Et Huysmans d'ajouter : "Le résultat de son avènement avait été l'écrasement de toute intelligence, la négation de toute probité, la mort de tout art. C'était le grand bagne de l'Amérique transporté sur notre continent; c'était enfin l'immense, la profonde, l'incommensurable goujaterie du financier et du parvenu, rayonnant tel qu'un abject soleil, sur la ville idolâtre qui éjaculait, à plat ventre, d'impurs cantiques devant le tabernacle impie des banques !" Bien d'autres écrivains exprimeront leur mépris de la bourgeoisie et de l'esprit bourgeois. Charles Péguy dira que le monde moderne souffre avant tout "du sabotage bourgeois et capitaliste", ajoutant : "On ne saurait trop le redire. Tout le mal est venu de la bourgeoisie. C'est la bourgeoisie capitaliste qui a infecté le peuple. Et elle l'a précisément infecté d'esprit bourgeois et capitaliste". Le philosophe et sociologue allemand Max Scheler écrit quant à lui : "Le bourgeois ne se pose jamais la question de savoir si les choses ontune valeur en elle-même ; il se borne à se demander : "Est-ce que c'est bon pour moi ?" Et André Gide note si justement : "Peu m'importent les classes sociales, il peut y avoir des bourgeois aussi bien parmi les nobles que parmi les ouvriers et les pauvres. Je reconnais le bourgeois non à son costume et à son niveau social, mais au niveau de ses pensées. Le bourgeois a la haine du gratuit, du désintéressé. Il hait tout ce qu'il ne peut s'élever à comprendre". Georges Sorel l'avait dit : "Le sublime est mort dans la bourgeoisie". On connait le proverbe cité par l'auteur : "Un idiot pauvre est un idiot; un idiot riche est un riche"... Dans des pages lumineuses et jubilatoires, Alain de Benoist fait un sort à l'esprit bourgeois qui "n'aime guère le scandale, ni le risque, lorsqu'on ne peut le calculer", le bourgeois "répugnant aux solutions de force, à l'autorité, à la décision. Il pense que tout peut s'arranger par le compromis, la discussion, la publicité des débats, le 'dialogue' assorti d'appels à la raison". Relisons avec l'auteur, encore et encore, Péguy qui notait : "L'esprit bourgeois descend par nappes progressives dans le monde ouvrier, et tue le peuple, le vieux peuple organique, pour lui substituer cette masse amorphe, brutale, médiocre, oublieuse de sa race et de ses vertus privées : la foule qui hait". La bourgeoisie n'aime ni l'enthousiasme ni la foi. Elle n'aime pas l'infini qui excède les choses matérielles et Bernanos dira : "La seule force de cet ambitieux minuscule est de n'admirer rien". Mais, attention, le bourgeois a sa morale, certes, comme l'a vu Emmanuel Mounier, que dans une perspective instrumentale. La morale du bourgeois ne tarde pas à devenir un auxiliaire de la gendarmerie. Elle permet de maintenir l'ordre et d'éliminer les dissidents, qui ne respectent pas la règle du jeu social. Le bourgeois a évidemment horreur des racistes, des antisémites, des homophobes, des révisionnistes et des sexistes. Il défend par contre de grandes causes, telles l'environnement. Sa dernière lubie : Les enfants constituant un obstacle à la liberté matérielle et à la promotion sociale, et surtout causes, de par leur potentiel de pollueurs tout au long de leur vie au réchauffement climatique, il convient de réduire drastiquement les naissances de ces importuns. Enfants égale pollueurs. La bêtise bourgeoise est décidément sans limites.

En conclusion, Alain de Benoist note que "l'histoire des huit ou dix derniers siècles écoulés montre comment la bourgeoisie, qui n'était rien au départ, a fini par devenir tout. On pourrait la définir comme la classe qui a séparé le peuple et l'aristocratie, qui les a dressés l'un contre l'autre". Peut-être, dit l'auteur, "faudrait-il restaurer l'aristocratie et le peuple en même temps". Et j'ajouterai : renvoyer l'affreux esprit bourgeois aux oubliettes de l'Histoire. Ce livre absolument essentiel est remarquable.

"Contre le libéralisme" d'Alain de Benoist, 345 pages, 19,90 euros, Editions du Rocher

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samedi, 16 mars 2019

L’hydre libérale

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Marcel Gaillard Présent,

la chronique de Livr'arbitres cliquez ici

Le dernier ouvrage d’Alain de Benoist, Contre le libéralisme, vient de paraître. Ce recueil de textes est une synthèse magistrale, sérieuse et rigoureuse, érudite parfois, mais toujours claire et bien servie par un pur style classique, sobre et précis. L’originalité de cet essai, c’est son angle d’approche. De Benoist mène moins une analyse verticale, creusant les origines et l’essence du libéralisme, qu’une analyse horizontale. Il s’agit davantage de saisir toute l’étendue du libéralisme, de cartographier l’ampleur de son emprise sur la société. Le cancer libéral est en pleine métastase : quels sont les organes touchés ?

De Benoist rappelle avec force que libéralisme de droite (économique) va nécessairement de pair avec le libéralisme de gauche (sociétal). Mais l’analyse va bien plus loin : pour résister au libéralisme, on ne peut se contenter de s’opposer à la finance et au mariage pour tous, parce que le libéralisme n’est pas seulement de l’économique et du sociétal, mais un formatage total de la société, des hommes et du monde.

En effet, le libéralisme est une doctrine économique, le capitalisme. La racine et le dieu, c’est l’argent, et cette adoration de l’argent conduit les libéraux à construire et imposer par tous les moyens une société qui permet de maximiser les profits de quelques-uns. Des choses qui paraissent évidentes, comme l’Etat de droit, sont des constructions récentes, imposées en vue du profit. L’économie de marché génère une société de marché, un homme de marché, une politique de marché.

Ce libéralisme global est donc une idéologie qui tend à la domination totale. Pour cela, il produit l’écosystème qui lui est le plus favorable, et élimine tout ce qui pourrait l’entraver. Il produit en masse un homme à son image, producteur et consommateur servile : le bourgeois. Les communautés, y compris la famille, sont démantelées au profit d’une société cosmopolite et individualiste. La politique est remplacée par la gouvernance mondiale ; les démocraties deviennent libérales, représentatives et encadrées par le droit, ce qui permet de museler les opposants. Même le sens et la réalité du travail sont corrompus, lorsque le libéralisme remplace les métiers par des emplois salariés, et les objets par des marchandises. Le libéralisme est bel et bien un Système, complet, cohérent, organisé.

Alain de Benoist fait ainsi tomber bien des masques ; il permet d’y voir plus clair et de ne pas être dupe. Le libéralisme apparaît tel qu’il est : un monstre dévorant, protéiforme et tentaculaire ; une hydre aux têtes multiples, solidaires les unes des autres. Il faut toutes les trancher, ou se soumettre : tout ou rien, pour ou contre, sans demi-mesure possible.

Alain de Benoist, Contre le libéralisme, Editions du Rocher, 2019, 344 pages, 19,90 euros.

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vendredi, 15 mars 2019

Samedi 16 mars : Martin Peltier à la Librairie française

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jeudi, 14 mars 2019

Le nouveau livre de Gabriele Adinolfi est sorti

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Pour le commander, cliquez ici

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UN NOUVEAU RECUEIL DES "CHRONIQUES BARBARES" DE PHILIPPE RANDA

Quand-peine-dispute-colere-e.jpgPréface de Richard Dessens au 16e Chroniques barbares de Philippe Randa : Quand la peine le dispute à la colère (Éditions Dualpha).

L’année 2018 passée au crible et par le stylet acéré de Philippe Randa, ça vaut le détour pour quiconque a su conserver, contre les vents et marées de la pensée uni­que obligatoire, au moins une once d’esprit critique et de liberté d’examen des cho­ses publiques. Consommateur, passe ton chemin ; citoyen, délecte-toi des lignes de Philippe Randa !

Philippe Randa dont la devise pourrait être : « Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé », comme il l’affirme lui-même. Un clin d’œil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l’engagement sincère d’un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l’a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : « celui qui dit la vérité doit être exécuté ». Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d’éditions, animateur d’émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l’essentiel d’une vie riche en diversité et en expériences.

Pour les Chinois, 2018 est l’année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s’appeler : « 2018, une année de Chien » ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. C’est cette actualité qui est traitée à travers les 71 saillies de l’indignation parfois, de l’analyse toujours, de l’humeur encore, de l’humour mordant enfin, de Philippe Randa : 49 chroniques pour le journal Présent, là c’est le journaliste et l’observateur politique qui parle ; 15 « Entretiens avec Philippe Randa » quand l’homme laisse aller son humeur ; 7 « Chroniques Barbares », dans lesquelles l’éclectisme le dispute à l’agacement d’une actualité agressive… et c’est peut-être pour cela que ces chroniques sont « barbares » comme ceux que l’Église appelait les « Barbares », c’est-à-dire des hommes pour lesquels la liberté était leur bien suprême. Être « barbare » c’est être libre et peut-être trop le proclamer au risque d’être anathèmisé ! Dans ces « Chroniques Barbares » le ton est celui de cette liberté qui s’indigne et qui laisse aussi pointer la générosité du cœur.

La galerie de l’année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d’Arc et son avatar black à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! Mais il y en a qui retiennent plus l’attention par leur caractère poignant. Je pense à ces 13 enfants martyrisés pendant des années aux USA qui ont touchés l’émotion des plus caparaçonnés ; je pense aussi à Samuel Dufour et Esteban Morillo condamnés à des peines iniques (7 ans et 11 ans de prison) par une juridiction dont la politisation atteste le « deux poids deux mesures » d’une partie de la justice française. Là, la peine le dispute à la colère.

La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d’année 2018 d’une lumière improbable, mais pleine d’espoir dans la capacité à résister à l’anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Philippe Randa en profite pour aborder le thème d’un antagonisme « Polytechniciens versus les autres, Gilets Jaunes » avec beaucoup d’humour persiflant, pointant d’un doigt vengeur le fossé qui peut exister entre les préoccupations et les modes de pensée des uns et des autres. La froideur technocratique qui ne sait raisonner que sur des statistiques s’oppose à la spontanéité humaine avec ses atermoiements, ses outrances parfois, mais son humanité et sa soif de vivre ensemble surtout.

Cet article m’évoque cette vieille histoire qui remonte aux débuts de l’École Polytechnique révolutionnaire d’abord en 1794, puis militarisée sous le Premier Empire. Un Polytech­ni­cien attrape une mouche, lui arrache un balancier (une mouche a deux ailes et deux balanciers) et lui dit : « Vole ! ». Et la mouche vole. Il lui arrache le second balancier et lui dit : « Vole ! ». Et la mouche vole… un peu de travers toutefois. Le Polytechnicien poursuit son expérience et arrache une aile à la mouche. Il lui dit : « Vole ! ». La mouche vole en rond difficilement, mais elle vole. Il arrache enfin la seconde aile et dit : « Vole ! ». La mouche ne bouge pas. Conclusion de l’expérience pour un Polytech­ni­cien : une mouche sans ailes devient sourde. CQFD. Com­ment faire confiance à de tels cerveaux qui constituent notre « élite ».

Mais il y a aussi le boycott de Michel Onfray qui n’est plus en odeur de sainteté politico-médiatique depuis qu’il a attaqué la mémoire sacrée de Freud et affirmé une liberté de penser insoutenable pour un establishment, comme le nommait jadis Jean-Marie Le Pen, qui a lâché Onfray pourtant porté aux nues lorsqu’il s’était fait connaître pour son combat contre ce même Jean-Marie Le Pen en 2002. Onfray rejoint le carré des pestiférés avec Éric Zemmour et beaucoup d’autres ! « Ô tempora Ô Mores ». Les limites de la liberté sont vraiment de plus en plus étendues.

Et puis on parle aussi de sujets plus légers, mais toujours avec une – ou deux – pointe d’acidité : la famille Hallyday et ses déboires post mortem. C’est alors la grande presse de référence absolue dont se moque Philippe Randa en constatant que toute la presse est devenue une presse à scandales qui n’est plus limitée à quelques titres spécialisés dans le voyeurisme, voyeurisme qui est devenu ainsi le moteur de notre grande presse si intelligente.

Pour finir Philippe Randa ose – crime de lèse-majesté – un coup de griffe iconoclaste au grand homme disparu. Là ce n’est plus du courage, c’est de la folie !

Et puis il y a Jeanne d’Arc et l’affaire de son incarnation humai­ne sous les traits d’une jeune métisse. Pourquoi pas ! puisque les Droits de l’Homme ne reconnaissent pas les races humaines et interdisent même d’en faire mention au nom de l’égalité et de l’interchangeabilité parfaites des êtres humains. Certains s’indignent de ce « rôle » inattendu, d’autres applaudissent. La question que pose alors Philippe Randa est intéressante même si elle n’aura jamais de réponse… et pour cause : et si, dit-il, on faisait incarner Anne Franck par une métisse ? Les mêmes qui soutiennent l’avatar de Jeanne d’Arc soutiendraient-ils celui d’Anne Franck ?

Le problème avec Philippe Randa c’est qu’il pose toujours des questions dérangeantes, qu’il apporte des commentaires impertinents et qu’il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d’autres. Ce sont des hommes comme lui qui nous attirent les foudres du pouvoir politico-médiatique des élites auto-proclamées ; qui poussent un État aux abois à faire une loi contre les fake news. Car une fake news, telle que presse et politiques la définissent est une information, ou un commentaire, ou une analyse, contraires à leurs propres interprétations réputées « officielles » et revêtues du sceau de la vérité absolue et incontestable !

L’« excellent » journaliste déchu David Pujadas, sur LCI, passe tous les jours en revue ce qu’il nomme lui-même des fake news. C’est effarant de primarité et de parti pris. Il affirme que commenter et analyser « faussement » un texte de traité (c’était le Traité d’Aix La Chapelle en janvier 2019) constitue une fake news, se demandant s’il ne serait pas possible de judiciariser de tels propos !

Plus encore, en soutenant les Gilets Jaunes, Philippe Randa contribue à pousser le Pouvoir à régenter et quasiment interdire de manifester, procéder à des arrestations préventives, dissuader à manifester.

Philippe Randa est ainsi un homme dangereux qui incarne par tous ses propos ce que notre pouvoir politico-médiatique nomme les fake news. La réinformation n’est qu’un ensemble de fake news. Commenter différemment de David Pujadas et des chroniqueurs officiels, c’est diffuser des fake news. La liberté d’analyse est une fake news. Tiens ! ce recueil devrait s’appeler : Vive les fake news 2018 ! Comme ça on serait fixé !

Amis lecteurs, trouvez ici l’expression de mon amitié pour Philippe Randa, mais aussi la lucidité de l’homme sain de corps et d’esprit que je suis et le bol d’air frais dont vous avez besoin pour reconsidérer l’actualité triée, bidouillée, orientée de la grande presse officielle écrite, radio et télévision.

Philippe, on ne lâche rien en 2019 !

Enseignant depuis plusieurs années, Docteur en droit, DEA de philosophie et licencié en histoire, Richard Dessens est l’auteur d’ouvrages d’histoire des idées politiques, de relations internationa­les, d’essais politiques et d’une biographie du grand journaliste du XIXe siècle Henri Rochefort. Il collabore au site de la réinformation européenne EuroLibertés.

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa, préface de Richard Dessens, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 212 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

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mardi, 12 mars 2019

Un nouveau livre de Gabriele Adinolfi : "Matteo Salvini ou l'itinéraire d'un parcours politique météorique"

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Systématiquement présenté de ce côté-ci des Alpes comme un batteur d’estrade gesticulant et non moins rituellement marqué au fer rouge de l’étiquette « extrême droite », Matteo Salvini appartient à cette espèce d’hommes politiques que nos médias mainstream  aiment détester.

Ils ne s’en privent pas, mais cette caricature paresseuse n’apporte aucune clé susceptible de nous aider à comprendre qui est vraiment Matteo Salvini, quelles sont les convictions qui l’animent ni quels sont les objectifs qu’il s’est fixés et, moins encore, comment il a pu effectuer en si peu d’années un parcours politique aussi météorique.

C’est précisément à ces questions que répond l’essai bienvenu de Gabriele Adinolfi, dont l’analyse dénuée de toute complaisance permet aussi de mieux comprendre les ambiguïtés, et donc les limites, de l’alliance improbable de la Ligue avec le mouvement Cinque Stelle.

Acheter ce livre cliquez là

Gabriele Adinolfi est aussi l'auteur de deux autres livres publiés par Les Bouquins de Synthèse nationale :

- Années de plomb et semelles de vent, 2014, cliquez ici

- L'Europe, 2015, actuellement épuisé.

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dimanche, 10 mars 2019

Sabre au clair pour le Hussard

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Sigisbert Clément Présent cliquez ici

On ne présente plus l’excellente collection Le Lys Noir dirigée par Francis Bergeron et Pierre Gilleth. La série, inaugurée par une édition d’un roman d’Henri Béraud, a ensuite eu la bonne idée de solliciter les plumes de plusieurs figures du milieu patriote et nationaliste pour se frotter à l’exercice du polar français. Doit-on aussi présenter Xavier Eman, auteur prolifique d’articles dans la presse amie, rédacteur en chef de Livr’Arbitres et animateur d’un blog et du site Parisvox.info ?

Xavier Eman a publié précédemment un recueil de ses nouvelles parues dans le magazine Eléments : Une fin du monde sans importance. On retrouve ici la plume acide de l’homme qui sait fouiller la plaie des travers de notre époque. Xavier Eman, c’est le pessimiste actif, (extra)lucide sur le devenir français mais qui ne doute jamais du fait qu’il faille agir. Me ne Frego ! Il écrit de son héros : « Au contraire de beaucoup, s’il appréciait le calme et la tranquillité, il avait besoin de moments de rupture, d’explosion, de tumulte. L’inaction prolongée lui faisait trop penser à la mort qui approchait inexorablement. Mourir d’accord mais pas d’ennui ! Hors de question. » Un vrai autoportrait !

Il faut dire que le monde qui nous entoure prête au mieux à l’ironie et au pire à la fureur. C’est ce mélange qui fait le caractère du personnage principal du roman, Julien Ardant.

Le style de l’auteur convient parfaitement au polar itinérant qu’il nous propose avec Terminus pour le Hussard. Il s’en donne à cœur joie sur le monde mielleux de l’humanitaire et de ses arcanes esclavagistes modernes. « Ha il était vraiment chouette leur village global ouvert et tolérant. Les blagues à connotation racistes étaient désormais passibles des tribunaux mais on tirait au fusil mitrailleur sur les quidams à la terrasse des cafés. »

Le hussard au cœur d’artichaut mais au tempérament énervé se trouve embarqué dans une enquête qui le mènera à résoudre un double meurtre dont les responsables sont haut placés. A qui profite le crime de l’immigration clandestine ?

Eman n’oublie pas de se plier au style et aux ambiances classiques du polar urbain. Les expressions font mouche. Je cite : « son corps s’enfonça dans la mousse du matelas mal soutenue par des ressorts ayant largement dépassé l’âge de la retraite, même sous un gouvernement libéral ». Une tirade à la tonton flingueur.

Marque de fabrique de la série, les auteurs multiplient les clins d’œil à la littérature incorrecte. Le roman entame le bal par « longtemps les trains sont partis à la bonne heure » là où un illustre aïeul finissait par « un jour nous prendrons des trains qui partent ». Il poursuit ailleurs par : « Direction les Décombres ! Enfin ! »

Bref, Eman s’amuse et nous avec. Un carton. Vous me direz, c’est normal pour un franc-tireur.

Terminus pour le Hussard, Xavier Eman, Editions Auda Isarn, collection Le Lys Noir, 2019, 12 euros.

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mercredi, 27 février 2019

Patrick Gofman dédicacera à La Nouvelle Librairie jeudi en fin d'après-midi

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08:30 Publié dans Livres, Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |