samedi, 24 mai 2025
1789, un coup d’Etat bourgeois
Anton Cenvint
Les bouleversements qui surviennent en 1789 menant à la chute de la royauté constituent une sorte de « révolution colorée » avant l’heure au service d’une classe sociale, la bourgeoisie, dont l’ambition est la prise du pouvoir.
Socle historique de la République, la révolution nous est présentée dans nos manuels scolaires comme le soulèvement d’un peuple contre une aristocratie et un clergé tyrannique et obscurantiste. Le peuple français aurait ainsi décidé de prendre son destin en main afin d’offrir au monde les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Rien n’est plus faux que cette antienne. Si cet événement représente effectivement le passage d’un monde à l’autre, c’est celui du transfert du pouvoir politique et économique de l’ancienne classe dirigeante à la bourgeoisie. Cette assertion est très bien résumée par Antoine de Rivarol lorsqu’il écrit : « la Révolution a été faite par les rentiers ».
L’accumulation de richesses considérables par le biais des manufactures, des banques et des assurances soutenues par l’accroissement du commerce extérieur permet à cette classe de prendre réellement conscience de son rôle au XVIIIe siècle. Ses membres constituent alors un groupe de pression ayant pour objet la prise de contrôle des leviers de commande de l’État. Ses théoriciens sont des hommes comme Necker ou encore Barnave qui écrit « les nouveaux moyens de richesse comportent une révolution dans les lois politiques ; une nouvelle distribution de la richesse, qui d’uniquement immobilière qu’elle était avant-hier devient de plus en plus mobilière, prépare une nouvelle distribution du pouvoir » [1].
La situation économique et sociale à la veille de la Révolution
La société est organisée autour de trois ordres : noblesse, clergé et tiers état. Ce dernier représente à lui seul 97% de la population. C’est en son sein que se constitue cette fameuse bourgeoisie marchande et financière mais qui ne représente en réalité que 5% des 25 millions d’habitants que compte le Royaume. La population restante, essentiellement rurale, comprend laboureurs, brassiers et journaliers. Cette paysannerie est contrainte de payer la taille à l’État, la dîme à l’Église et les droits féodaux à la noblesse.
Mais cette inégalité criante ne suffit pas à mobiliser les masses paysannes en faveur d’un nouveau système. Comme l’explique à juste titre Christophe Nick dans son livre Résurrection. Naissance de la Ve République, il est essentiel, pour renverser un régime, de « savoir s’appuyer sur une crise profonde » [2].
Comme un écho à notre époque, l’historiographie officielle met l’accent sur les changements climatiques difficiles de la fin des années 1780 pour expliquer la hausse vertigineuse du prix des céréales et du pain dont la conséquence est d’accroître la colère des petites gens. Sans remettre en cause ces perturbations météorologiques ou réchauffement climatique avant l’heure, rappelons qu’elles ne constituent pas la raison essentielle. Ces crises frumentaires sont le résultat en premier lieu de la libéralisation du commerce des grains. Cette libéralisation du marché permet aux spéculateurs d’exporter le grain vers d’autres pays où il se vend plus cher, quitte à ce qu’il n’y en ait plus assez dans le Royaume. La mise en application de cette politique trouve son essence dans les idées libérales du siècle. En second lieu, l’accord de libre-échange signé en 1786 entre la France et la Grande-Bretagne, visant à réduire les droits de douane entre les deux pays a pour effet d’entraîner une hausse du chômage et de la précarité. Peu importe que ces choix soit l’œuvre de la haute bourgeoisie ; dans l’esprit des masses populaires, le pacte implicite entre le roi et son peuple, qui exige qu’il veille à la sécurité alimentaire de ses sujets, est rompu.
L’agitation populaire est en marche. Bien canalisée, elle pourra servir de bélier aux forces qui aspirent à s’emparer des rênes de l’État. Toujours selon Christophe Nick, « les foules peuvent être utiles dans la mesure où elles amplifient le chaos ».
Quand la bourgeoisie évince la populace
L’élément déclencheur permettant d’opérer la bascule est le surendettement de l’État, aggravé par la participation de la France à la guerre d’indépendance américaine. Cette menace de banqueroute représente en effet l’occasion rêvée pour la bourgeoisie de s’imposer dans les affaires du royaume.
Soutenu par les milieux bancaires, Jacques Necker, lui-même banquier genevois, est nommé par le roi en août 1788 à la direction des finances avec pour mission la remise en ordre des comptes publics. C’est dans cette perspective qu’il milite en faveur d’une nouvelle levée d’impôts. Pour ce faire, il obtient du roi la convocation des états généraux. Cependant, si la bourgeoisie cherche à évincer l’aristocratie et le clergé, elle n’entend pas non plus se laisser guider ses choix par la populace. Aussi élabore-t-elle un subterfuge.
Pour siéger au sein du tiers état, il faut être élu. Des élections se déroulent donc de janvier à mai 1789. Contrairement aux idées reçues, elles ne concernent pas l’ensemble de la population. Sur proposition de Necker, les non-possédants ne peuvent voter. Pour exercer pleinement ce droit, il faut d’une part être inscrit au registre des contributions et d’autre part payer en impôt l’équivalent de trois journées de travail, six à Paris, ce qui permet d’exclure les deux tiers des électeurs potentiels.
Il faut bien souligner cet aspect, le tiers état n’est pas homogène donnant ainsi raison à cette phrase exhumée d’une brochure de 1789 par l’historien Daniel Mornet : « On a tort de considérer le tiers comme une seule classe, il se compose en réalité de deux classes dont les intérêts sont si différents qu’on peut même les déclarer opposés. » [3]
Des états généraux…
Les états généraux se réunissent dès le 4 mai à Versailles. En son sein, 291 représentants du clergé, 270 de la noblesse et 578 du tiers. Pour le roi, l’objet de la réunion est uniquement d’ordre financier. Pour les élus du tiers, il s’agit en revanche d’obtenir le vote par tête et non par ordre et permettre à la roture d’accéder aux affaires.
Le 17 juin, face au blocage institutionnel, le tiers décide de passer en force et se proclame Assemblée nationale. Il est rejoint par une partie du bas clergé ainsi que 48 députés de la noblesse conduits par le duc d’Orléans en personne, le propre cousin du roi acquis aux idées voltairiennes et ambitionnant d’accéder à la fonction suprême en qualité de souverain éclairé.
Deux décisions sont aussitôt votées : d’une part, plus d’impôt ou d’emprunt sans consentement de l’Assemblée, d’autre part, les dettes de l’État sont placées « sous la sauvegarde de la nation », ce qui signifie que ceux qui ont été interdits de vote seront également mis à contribution.
Louis XVI semble céder le 27 juin mais sous la pression de son entourage fait appel à des troupes, dont des régiments étrangers, pour renforcer la sécurisation de Versailles. Le 11 juillet, il renvoi Necker et le remplace par Breteuil.
La bourgeoisie, attachée au banquier suisse, est furieuse de ce coup de force royal. Ses agents excitent alors les foules et organisent la contestation depuis le Palais royal, propriété du duc d’Orléans. La particularité du lieu interdit à la police d’y accéder, ce qui facilite l’organisation de l’insurrection. On fait circuler le bruit qu’un bain de sang est en préparation : « une saint Barthélémy des patriotes ». C’est à cette occasion que Camille Desmoulins fait son apparition. Ce jeune avocat franc-maçon est le premier selon la légende à arracher une feuille de marronnier et à la brandir comme signe de reconnaissance, ce que font à sa suite l’ensemble des auditeurs présents. La symbolique incarnée par cette feuille verte n’est pas sans rappeler les mouvements soi-disant spontanés de ces deux dernières décennies à travers le monde à l’instar de la « révolution des Roses » en Géorgie, la « révolution orange » en Ukraine ou la « révolution des Tulipes » au Kirghizistan, faisant des événements de 1789, la première révolution colorée de l’histoire.
… à la prise de la Bastille
Partant du Palais royal, les insurgés se répandent alors dans la capitale. La foule cherche à prendre possession d’armes et de poudre. Le 14 au matin, plus de 8000 personnes prennent possession des Invalides et font l’acquisition de 30 000 fusils. Ils arrivent ensuite aux portes de la Bastille, non pour libérer les détenus – il n’y en avait que sept – mais pour acquérir de la poudre.
La facilité avec laquelle les émeutiers ont pris le contrôle de l’arsenal de l’hôtel des Invalides et de la célèbre prison royale s’explique par la passivité de l’outil répressif alors en place dans la capitale. Un outil travaillé par les agents corrupteurs du duc d’Orléans.
Comme l’écrit Edward Luttwak, « Le coup d’État consiste à infiltrer un rouage, petit mais essentiel, de l’État, puis à s’en servir pour empêcher le gouvernement de contrôler le reste de l’administration. » [4]
La nuit suivant la prise de la Bastille, des patrouilles civiques mises en place par la municipalité se chargeront de racheter les armes aux insurgés. L’opération étant terminée, la foule instrumentalisée n’a désormais plus d’utilité. En effet, le roi cède et rappelle Necker qui prend alors le titre de Premier ministre des finances. De son côté, l’Assemblée nationale devient l’Assemblée nationale constituante et gouverne le pays jusqu’à la promulgation d’une Constitution.
Les événements de 1789 s’apparentent davantage à un coup d’État qu’à une révolution. L’ensemble des techniques qui lui sont propres y sont utilisées : travail de sape visant à s’assurer de l’illégitimité du pouvoir, instrumentalisation d’une situation de crise permettant de mobiliser les masses, noyautage de l’appareil répressif. Le résultat en est l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle élite issue de la bourgeoisie mais qui n’aura de cesse de se considérer comme menacée par le peuple bien qu’elle gouverne en son nom.
Notes :
[1] Antoine Barnave – Introduction à la Révolution française
[2] Christophe Nick – Résurrection. Naissance de la Ve République, un coup d’État démocratique
[3] Daniel Mornet – Les Origines intellectuelles de la Révolution française
[4] Edward Luttwak – Coup d’État, mode d’emploi
Source : Mayenne aujourd'hui cliquez ici
20:46 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
lundi, 19 mai 2025
Samedi, à La Chapelle-Basse-Mer (44) : très belle journée de l'association Mémoire du Futur
00:02 Publié dans La vie de l'association Synthèse nationale, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 16 mai 2025
Rappel : demain samedi, à la Chapelle Basse-Mer (44) : inauguration de la Dîmerie par Reynald Secher
18:13 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
samedi, 03 mai 2025
RAPPEL : samedi 10 mai, à Scrignac (29), hommage à l'abbé Perrot, assassiné par les communistes en 1943
01:00 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
jeudi, 01 mai 2025
Vichy et la défense des travailleurs
10:32 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Du premier mai, du travail, et de la liberté
Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici
Depuis 1941 en France, la fête du Premier mai est supposée rendre hommage au Travail. Les disciples de Nathalie Arthaud et autres nostalgiques d'Arlette Laguiller contestent fortement cette interprétation légale, car elle remonte au gouvernement de l'État français. Elle leur paraît trahir la tradition des luttes syndicales ouvrières. C'est en 1856, en Australie, qu’est née, en effet, la revendication d’une journée ouvrière de repos, comme un moyen d’obtenir la journée de 8 heures. La date était alors fixée alors au 21 avril. Ce n'est qu'en 1889, que les socialistes de la IIe Internationale décidèrent de fixer leur mobilisation au 1er mai, en référence aux violences répressives lors des manifestations de 1886.
En France ce sera deux ans plus tard, à Fourmies, que cette première célébration française de la Journée internationale des travailleurs fut brisée dans le sang, le 1er mai 1891.
Ce jour-là, sur l'ordre de la troisième république, l’armée tira sur la foule, faisant 35 blessés et 9 morts, dont huit manifestants de moins de 21 ans, parmi lesquels une jeune ouvrière de la filature de coton, Maria Blondeau, âgée de 17 ans. Les curieux pourront lire à ce sujet Le Secret de Fourmies publié en 1892 par Edouard Drumont, aujourd'hui réédité par Hachette et la Bibliothèque nationale.
Au grand dam de nos chers trotskystes, l'inscription du Premier Mai dans la loi française n'a pas été l'œuvre du Front populaire mais, horresco referens, de la Révolution nationale. La charte du Travail allait instituer en même temps au bénéfice des ouvriers des pensions de retraites, que nous appelons « par répartition », c'est-à-dire sans référence à une capitalisation de l'épargne – ce que le gouvernement de Léon Blum malgré ses promesses n'avait su instituer – et que l'on a commis l'erreur d'étendre, depuis, à l'ensemble de la société. « Je tiens toujours les promesses, je tiens même celles des autres, disait à ce sujet le chef de l'État de l'époque, lorsqu'elles sont fondées sur la justice. »
Il s'agissait ainsi de fêter désormais, le Premier Mai, en France la concorde sociale, en honorant le travail national. Une telle conception exaspère par elle-même nos marxistes-révolutionnaires. Ceux-ci, disciples de Engels, veulent voir dans la violence, qu'ils organisent, la grande accoucheuse de l'Histoire.
Depuis cette date le Premier Mai en France est placé sous le signe du muguet blanc, et non de l'églantine rouge.
Or, il faut aussi observer aujourd'hui l'évolution des faits. Ils confirment que le travail n'est plus synonyme d'exploitation, selon le schéma marxiste de la plus-value, mais de liberté.
Les chiffrages officiels disponibles de l'économie l'activité industrielle française sont publiés par l'INSEE avec un certain retard. Les tableaux les plus récents sur le site de l'INSSE remontent à 2017, année de l'élection de Macron, mais on sait que la tendance qu'ils reflètent s'est aggravée, sous le règne de la Macronie : la part de l'industrie dans le PIB national a régressé de 11% à 9%. Autre évolution majeure des mentalités, repérable des longue date, mais aggravée par la retraite à 60 ans, sous la présidence Mitterrand, et la loi des 35 heures adoptée sous le gouvernement Jospin. La législation française appliquée au travail persiste à l'envisager de manière négative et à le réglementer de façon restrictive. Le socialisme d'atmosphère incite ainsi puissamment, depuis plus de 40 ans, les Français à ne plus travailler et les décourage d'investir, d'épargner et d'entreprendre.
En 2017 on recensait dans notre pays 239.000 entreprises industrielles, soit, une fois déduits les micro‑entrepreneurs, 179.000 employeurs salariant 3,1 millions de personnes en équivalent temps plein. La tertiairisation et la mécanisation ont complètement bouleversé les anciens rapports de production, sur lesquels les marxistes et leurs satellites technocrates fondaient leurs conceptions.
Aussi la réindustrialisation ne saurait aboutir sans une refondation sociale.
La polémique opposant les bureaucraties syndicales, CGT et Sophie Binet en tête, aux fleuristes et aux boulangers désirant travailler librement le Premier Mai, résume bien la ligne de partage. Elle sépare ceux qui réaliseront cette refondation sociale et ceux qui s'y opposent. La crise des gilets jaunes de 2018 annonçait, à cet égard, un mouvement beaucoup plus profond parmi les classes moyennes, qui peut reprendre demain, à tout moment, par exemple autour de la question des ZFE et du bannissement des « gueux » chassés des centres de villes.
C'est sur leur lutte pour la liberté et pour une refondation sociale que pourra s'envisager le nécessaire redressement de la France.
01:24 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 30 avril 2025
Espagne : l'un des derniers bobards de la gauche est en train de s'effondrer
19:07 Publié dans Livres, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
30 avril : Camerone
10:38 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
lundi, 21 avril 2025
RAPPEL : samedi 26 avril, pèlerinage des Lucs-sur-Boulogne (85)
01:54 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Samedi 10 mai, en Bretagne : hommage à l'abbé Perrot
01:35 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 18 avril 2025
Samedi 17 mai, à la Chapelle Basse Mer (44) :
En savoir plus cliquez ici
17:16 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 11 avril 2025
Samedi 10 mai 2025, à Scrignac (29) : hommage annuel à l'abbé Perrot
L'hommage de l'an passé cliquez ici
10:30 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Nouvelle lumière sur la répression franquiste : une étude révise la légende
Source Jeune nation cliquez ici
Sous le titre « La Répression dans l’Espagne de Franco, 1939-1975 », le journaliste Miguel Platón a publié une étude tout récemment traduite en français qui explore les dossiers des condamnés à mort sous Franco et qui donne de la répression postérieure à la fin de la guerre civile et étrangère imposée à l’Espagne « un visage bien différente de la légende ». L’auteur remet en question la version politico-médiatique d’une répression franquiste féroce, déchaînée et inhumaine.
Des Chiffres Révisés
Après la victoire militaire des nationalistes espagnols sur les républicains liés à Moscou, ces derniers furent massivement arrêtés, emprisonnés dans des conditions très dures, voire « franchement inhumaines », selon le cardinal Vicente Enrique y Tarancón, jugés de façon hâtive par des tribunaux militaires ignorant du droit, et exécutés dans des proportions spectaculaires : jusqu’à une date assez récente, les victimes de cette répression étaient estimées entre 150.000 et 200.000 personnes…
Contrairement à ces estimations, Platón dans son étude minutieuse de tous les dossiers des condamnés à mort établit que seulement 14.000 à 15.000 personnes furent exécutées sur les 30.000 condamnations prononcées. Et il s’est avéré que la majorité des condamnations concernait des crimes de sang commis en dehors du front militaire, c’est-à-dire des crimes commis avec des motivations crapuleuses ou politique contre des Espagnols assimilés – à tort ou à raison – à la « réaction » ou aux partisans du soulèvement.
Une justice moins aveugle qu’il n’y parait
L’étude souligne que la justice franquiste n’était pas aussi expéditive qu’il était de bon ton de le dire. Les procédures incluaient des enquêtes approfondies et des révisions successives, avec une possibilité de grâce par Franco lui-même.
Miguel Platón note que 51,4 % des peines capitales furent commuées en peines de prison, souvent réduites par la suite dont les condamnés purgèrent en réalité moins du quart : le 25 janvier 1940, Franco avait en effet publié une ordonnance qui réduisait considérablement les peines prononcées depuis juillet 1936. Résultat : un condamné à trente ans de prison était libéré au bout de six ans.
À partir de 1939, les prisonniers purent aussi racheter leur peine en travaillant, et percevoir un salaire au profit de leur famille.
On peine à trouver pareils exemples au paradis soviétique que le clan républicain, PSOE en tête, avait pris pour modèle et tenté d’installer en Espagne, prônant, dès 1934, « la plus grande violence pour remplacer le capitalisme », le « chaos social », et la guerre civile.
Des victimes des deux côtés
L’auteur de l’étude attire l’attention de son lecteur, plus encore, sur la notion même de victime, employée aujourd’hui dans un sens unilatéral qu’il conteste : « D’une manière générale, il est absurde de considérer tous les exécutés de l’après-guerre comme des “victimes du franquisme” ». Car « les vraies victimes étaient les Espagnols que ces condamnés avaient eux-mêmes tuées, torturées, violées ou volées. Il s’agissait de victimes, au sens politique, d’une gauche révolutionnaire cornaquée depuis Moscou et qui régnait dans la zone républicaine ».
Miguel Platón rappelle encore que les atrocités ne furent pas unilatérales. Les républicains commirent également des crimes de sang, avec des estimations de 45.000 à 50.000 victimes civiles exécutées du fait de leurs opinions droitières, de leur foi chrétienne ou de leur position sociale. Les témoignages de l’époque décrivent le climat de terreur et de chaos instaurés sur les territoires contrôlés par les républicains.
Et malgré les assassinats politiques tous bords confondus, le degré de cruauté entre « rebelles » partisans du soulèvement franquiste et révolutionnaires de la zone républicaine était sans commune mesure, avec des viols par centaines, des manifestations de sauvagerie et de cruauté indescriptibles de la part de ces derniers, n’épargnant pas même les enfants, et prenant pour cibles de leurs plus grandes horreurs les religieux et religieuses (6.733 d’entre eux furent assassinés, leurs corps souvent atrocement mutilés – coupés en morceaux, yeux arrachés, crâne défoncé au marteau – et également profanés).
Vers la réconciliation
La réconciliation voulue par Franco n’était pas factice. L’auteur met en lumière des actes de pardon et de solidarité entre Espagnols des deux camps, suggérant que la réconciliation nationale avait commencé à une date bien antérieure à celle que l’histoire officielle reconnaît.
Les marques d’humanité et de solidarité qui, à tous les niveaux de la société, poussèrent des Espagnols du camp national à témoigner en faveur d’autres Espagnols du camp républicain pour demander leur grâce montrent que toute grandeur n’avait pas déserté l’âme humaine, en ces sombres années.
Ainsi, par exemple, Pilar Primo de Rivera, sœur de José Antonio Primo de Rivera – qui fut fusillé de façon expéditive après un procès alibi -, écrivit-elle aux auditeurs des Tribunaux pour demander la grâce du directeur de la prison où son frère avait été assassiné, et qui l’avait traité avec humanité. Grâce qui lui fut accordée.
La Répression dans l’Espagne de Franco, 1939-1975 est une contribution majeure à l’historiographie de la guerre d’Espagne. En s’appuyant sur des sources primaires inédites, Miguel Platón offre une perspective nouvelle et beaucoup plus nuancée que le mythe polico-médiatique que les héritiers de cette république « espagnole » tentent d’imposer depuis la mort du Caudillo.
La répression dans l’Espagne de Franco 1939–1975. De la propagande mémorielle à la réalité historique, préface de Stanley George Payne, traduction de Arnaud Imatz, L’Artilleur, 422 pages, 23 €. Étude sérieuse sur la répression franquiste de l’après-guerre, l’ouvrage constitue, à coup sûr, une grande étape dans l’historiographie de la guerre d’Espagne.
10:25 Publié dans Livres, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
jeudi, 03 avril 2025
Samedi 26 avril : XXe pélérinage des Lucs-sur-Boulogne (85)
13:29 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 02 avril 2025
Le nouveau Cahier d'Histoire du nationalisme (n°30) consacré à Alexis Carrel est paru
Vous n'allez pas tarder à le recevoir.
Pour le commander cliquez là
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, nous vous annonçons la réédition prochaine de :
Pour le commander, cliquez ici
10:51 Publié dans Les Cahiers d'Histoire du Nationalisme, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 26 mars 2025
25 mars 1821 : début de la guerre d’indépendance grecque
Source Jeune nation cliquez ici
La guerre d’indépendance grecque (1821-1829), ou Révolution grecque (Ελληνική Επανάσταση του 1821), est le conflit durant lequel les Grecs, finalement soutenus par les grandes puissances (France, Royaume-Uni, Russie), réussirent à obtenir leur indépendance de l’Empire ottoman.
Le 25 mars 1821, les Grecs, définis d’abord en tant que chrétiens orthodoxes, se révoltèrent face à la domination de l’Empire ottoman. Cette révolte réussit, et l’indépendance de fait fut proclamée lors de l’Assemblée nationale d’Épidaure le 1er janvier 1822. L’opinion publique européenne était assez favorable au mouvement, à l’image des philhellènes.
Cependant, aucun gouvernement ne bougea à cause du poids politique et diplomatique de la Sainte-Alliance, et particulièrement de l’Autriche de Metternich, partisan acharné de l’ordre, de l’équilibre et du principe de légitimité instauré par le congrès de Vienne.
Des Grecs vivant hors de l’Empire ottoman, comme des habitants des Îles Ioniennes tels que Ioánnis Kapodístrias, et des membres de l’élite grecque de Constantinople et des Principautés danubiennes, les Phanariotes, apportèrent dès le début leur aide aux insurgés.
Pendant deux ans, les Grecs multiplièrent les victoires.
Cependant, ils commencèrent très vite à se déchirer, divisés entre « politiques » et « militaires ». La Sublime Porte appela en 1824 à l’aide son puissant vassal égyptien Méhémet Ali.
Pour les Grecs, les défaites et les surtout les massacres se succédèrent.
Cependant, les Russes souhaitaient de plus en plus ardemment intervenir, par solidarité orthodoxe mais aussi parce qu’ils avaient leur propre ordre du jour géostratégique.
Les Britanniques, quant à eux, désiraient au départ limiter l’influence russe dans la région mais finirent par s’allier avec la Russie.
Une expédition navale de démonstration fut suggérée lors du traité de Londres de 1827.
10:53 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 19 mars 2025
19 mars 1962 : ne jamais oublier, ne jamais pardonner...
12:59 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 12 mars 2025
Un noueau livre de Michel Viel consacré à Erwin Rommel
Notre ami Michel Vial par ailleurs auteur de plusieurs livres publiés par Synthèse nationale, dont un Cahier d'Histoire du nationalisme consacré au Maréchal Pilsudski, cliquez ici, vient d'écrire cette nouvelle biographie d'Erwin Rommel (chez Histoire et Collections).
11:18 Publié dans Livres, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
lundi, 10 mars 2025
Quand féminisme rimait avec fascisme
Sylvain Roussillon
Depuis de nombreux mois, la vie politique dans les pays occidentaux est littéralement contaminée par ce phénomène qu’on appelle le « wokisme » : entre haine de soi, rejet de ses racines, surenchères dans les revendications sociétales les plus folles… On peut ranger dans cette dernière catégorie les injonctions de certaines féministes, dont la récente députée Sandrine Rousseau, faites aux hommes de se « déconstruire », … Il fut un temps, cependant, où féminisme rimait davantage avec fascisme qu’avec wokisme…
Le mouvement des suffragettes, c’est-à-dire en faveur du droit de vote des femmes, a été particulièrement fort et actif au Royaume-Uni. Organisées en 1903 au sein de Women’s Social and Political Union (WSPU), ces féministes vont se livrer à une guerre d’usure de plus de 10 ans contre les autorités institutionnelles britanniques. Manifestations, démonstrations, arrestations, grèves de la faim, mais aussi à partir de 1910 des attentats, avec actes de vandalisme, incendies criminels, lettres piégées au phosphore, et même des bombes -250 au total (!), sont les moyens d’action utilisés par ces femmes. L’une d’entre elle trouvera même la mort, en 1913, lors d’une action de propagande lors du derby d’Epsom en présence du roi George V.
Elles participeront cependant à l’effort de guerre du Royaume-Uni, mettant leurs revendications en sourdine, et obtenant par là-même la satisfaction de leurs droits à partir de 1918. Ces femmes, et leur lutte, ont depuis été élevées au rang d’héroïnes dans le panthéon de l’histoire sociale britannique.
La femme qui n’aimait pas Vélasquez
Aussi, le choc a été de taille lorsqu’en 2010, un documentaire de la BBC a dévoilé le fait que plusieurs de ces figures féministes, saluées et honorées unanimement, avaient milité, dans les années 30 dans les rangs de la British Union of Fascists de sir Oswald Mosley.
Trois d’entre elles, notamment, ont atteint une vraie notoriété dans les rangs des suffragettes. Mary Raleigh Richardson d’abord, née en 1882, probablement la plus célèbre, est une activiste qui a été une des artificières du groupe, et qui, en 1914, a lacéré le tableau de Vélasquez, Vénus à son miroir, exposé à la National Gallery, pour protester contre les violences policières faites aux suffragettes. Elle écopera d’une peine maximum de 6 mois de prison, car les crimes de terrorisme et de vandalisme ne sont alors pas encore prévu par la loi britannique à l’époque. En 1922, elle tente en vain sa chance aux élections législatives, sous l’étiquette du Labour, n’obtenant que 22,6% des voix dans la circonscription d’Acton. En 1932 cependant, elle surprend bon nombre de ses anciens amis en annonçant son ralliement à la British Union of Fascists récemment fondée, en déclarant : « j’ai d’abord été attiré par les Blackshirts parce que j’ai vu en eux le courage, l’action, la loyauté, le don de soi, et la capacité de servir que j’avais connus dans le mouvement des suffragettes ». En 1934, elle devient responsable de l’organisation des sections féminines du mouvement dont elle s’éloigne en 1936. Elle décède à Hastings en 1961.
00:04 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
samedi, 15 février 2025
Quelques réflexions sur Maistre et la Révolution
Franck Abed
Joseph de Maistre appartient à cette longue liste d’écrivains prestigieux que certains se contentent de citer sans pour autant les lire. Depuis que j’étudie la pensée maistrienne et la Révolution dite française, j’avoue regretter que son œuvre ne soit pas plus connue, méditée et promue (1). Ses réflexions passionnantes et instructives consacrées à la théocratie pontificale, la monarchie et la philosophie m’enchantent toujours. Elles ne permettent pas d’oublier que je vis dans une époque désenchantée, mais elles m’offrent la possibilité de comprendre pour quelles raisons nous en sommes arrivés là et comment nous pourrions en sortir.
Maistre, au crépuscule de l’antique société monarchique, apposa son large sceau sur la pensée du XIXe siècle. Il influença de nombreux auteurs, penseurs, écrivains et philosophes par ses propositions franches et solidement charpentées (2). Je me place volontiers dans ce long chapelet d’intellectuels qui reconnaissent en Maistre un maître et un prophète politique éminemment respectable.
Ses Considérations sur la France, rédigées en 1797, confirment qu’il comprit très vite la nocivité des Lumières et des idées dites « nouvelles ». Après la lecture de cet essai enthousiasmant et instructif, il me paraît impossible de lui dénier la qualité de visionnaire. Il fut parmi les premiers à combattre le modernisme politique que nous subissons depuis très longtemps. Il parvint à démontrer les conséquences de cette idéologie funeste des Droits de l’Homme tout en laminant les soubassements prétendument philosophiques qui ordonnaient le tout.
Maistre fut réellement un infatigable bourreau de l’esprit d’un XVIIIe siècle qualifié, de manière pédante, de « lumineux ». En réalité, le Siècle dit des Lumières accoucha d’une société sombre voire terrifiante, bien analysée par Maistre. La lecture de cette somme intellectuelle ne peut être motivée par un plaisir dilettante, tant elle se montre exigeante et décapante pour tout esprit non formé à la prose maistrienne. Effectivement, ses propositions heurteront les sensibles, les romantiques, et tous ceux qui ne savent pas ou plus penser. Notre époque ne produit plus de grands esprits, raison pour laquelle Maistre ne doit jamais être regardé comme une curiosité intellectuelle ou une bête de foire…
Maistre personnifie l’antimoderne par excellence. C’est probablement pour cette raison que ses livres ne se diffusent pas plus largement. Pour être concret, il s’impose comme l’un des meilleurs critiques anthropologique et théologique de ce faux idéal émancipateur des Lumières. Maistre était chrétien. Il savait donc que tous les membres de l’espèce humaine étaient déchus par le péché originel, là où les Modernes disaient, à la suite du promeneur solitaire qui rêvait tout haut, que « l’homme était bon par nature ».
A vouloir nier des évidences, les promoteurs des Lumières ont commis et commettent encore de grands crimes intellectuels et physiques aux conséquences incalculables (3). Ils voulurent canaliser ou détruire les effets du péché originel par la fondation d’un nouvel ordre politique justifié par une morale philosophique humaniste et rationaliste. La civilisation, à bien y réfléchir, n’est rien d’autre que le dressage de l’Homme, au sens de rendre droit. Si les créatures humaines ne sont pas contraintes par un ordre extérieur à leurs volontés, la barbarie pointe toujours son nez. L’homme n’est nullement le « bon sauvage » que Rousseau fantasme dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. L’Histoire de l’Humanité atteste que nous sommes animés par divers appétits, notamment la volonté de puissance et de conquêtes.
Pour bâtir une société juste, saine et équilibrée, il demeure vital de comprendre l’Homme. Or, Maistre professait pertinemment qu’Adam et Eve avaient existé. Il se situait à l’opposé des fariboles des auteurs de l’Encyclopédie qui voyaient les écrits bibliques comme des affabulations. Maistre fut toujours lucide sur les Hommes et les événements, ainsi que sur la littérature passée et contemporaine. Raison pour laquelle, il combattit toute sa vie les idéologies rousseauiste et voltairienne. Il considérait qu'elles avaient établi les conditions violentes, antireligieuses et contre-nature que la Révolution incarna avec une brutalité sans égal (4).
12:17 Publié dans Les entretiens avec Franck Abed, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 05 février 2025
RAPPEL Samedi 8 février, Paris : hommage à Robert Brasillach, Maurice Bardèche et aux morts du 6 février 1934
11:51 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 31 janvier 2025
SORTIE FIN FÉVRIER DU CAHIER D'HISTOIRE DU NATIONALISME CONSACRÉ À JEAN-MARIE LE PEN
Mardi 7 janvier 2025, décédait celui qui aura de fait le plus marqué, bien au-delà de l’histoire de la droite nationale, l’histoire de la vie politique française au cours de ces 70 dernières années, Jean-Marie Le Pen.
Réalisé à l’initiative d’Aristide Leucate, essayiste et chroniqueur réputé dans les milieux nationalistes, ce Cahier d’Histoire du nationalisme, le 29e, sortira début février 2025, quelques semaines après la disparition de celui que ses partisans appelaient, avec admiration et affection, en référence à sa qualité de Breton sans doute, « le menhir ».
Ce Cahier, essentiellement composé de témoignages de ceux qui l’ont suivi dans sa grande aventure salvatrice pour la France, raconte les différentes étapes de l’engagement de Le Pen. Il est aussi destiné à rappeler, ou à dévoiler, les aspects méconnus de cet homme de conviction et d’action qu’était Jean-Marie Le Pen.
Il s’agit, en plus, de réparer les injustices et les calomnies dont il a été, toute sa vie durant et au-delà de sa disparition, la victime.
Vous pouvez le commander dès maintenant.
CHN 29, 250 pages, 24,00 € (+6,00 € de port), sortie : 15 février 2025
Pour le commander dès maintenant cliquez ici
15:01 Publié dans Jean-Marie Le Pen, Les Cahiers d'Histoire du Nationalisme, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 29 janvier 2025
Le nouveau numéro de la "Revue d'Histoire européenne"
00:44 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
lundi, 27 janvier 2025
Vendredi 31 janvier, Paris : conférence sur Marinetti et le futurisme à l'Institut Georges Valois
Institut Georges Valois cliquez ici
23:35 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mardi, 21 janvier 2025
21 janvier 1793 : assassinat de Louis XVI
16:18 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 03 janvier 2025
Nancy, dimanche 5 janvier 2025 : commémorations de la bataille de Nancy (1477)
23:44 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
jeudi, 26 décembre 2024
MICHEL FESTIVI INVITÉ À L'ÉMISSION "PASSÉ PRÉSENT" SUR TV LIBERTÉS
Pour commander ce livre cliquez ici
11:04 Publié dans Michel Festivi, TV SYNTHESE, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mardi, 17 décembre 2024
De l’utopie panarabe à la tragédie moderne du Moyen-Orient
Anton Cenvint
Mayenne aujourd'hui cliquez ici
Le nationalisme arabe
Après treize années d’une guerre imposée à la Syrie par des puissances régionales et internationales avides de dépecer ce territoire, le système patiemment mis en place par Hafez al-Assad s’est effondré. Ainsi prend fin un grand mouvement, né à la fin du XIXe siècle, qui non seulement représentait les espoirs de plusieurs générations d’Arabes mais surtout une alternative à l’islamisme.
Conçu dans la perspective d’une émancipation de la tutelle ottomane et des puissances occidentales, c’est finalement en victime du néo-ottoman Erdogan et de ses alliés anglo-saxons, par proxi interposés que le nationalisme arabe est tombé. La satisfaction affichée des dirigeants occidentaux et de la presse mainstream à l’annonce de cette nouvelle risque pourtant d’être de courte durée. Elle raisonne d’ailleurs comme un triste écho aux réjouissances de journaux comme Libération ou Le Monde lorsqu’ils apprirent la chute de Phnom Pen entre les mains des Khmers rouges en avril 1975.
Les origines du nationalisme arabe
Beaucoup de choses ont été dites sur les régimes arabes d’inspiration nationaliste comme l’Irak de Saddam Hussein ou la Syrie des Assad père et fils. Malheureusement la plupart des commentateurs ne se sont guère penchés sur l’idéologie qui était à l’œuvre ni sur les perspectives qu’elle pouvait offrir.
Il faut remonter au XIXe siècle pour comprendre la genèse de ce mouvement. Une époque où l’Empire ottoman règne en maître sur tout le Moyen-Orient ainsi que sur une partie significative de l’Afrique du nord.
À la suite du retrait de l’armée française d’Égypte en 1801, un officier ottoman d’origine albanaise du nom de Méhémet Ali fut envoyé dans cette province de l’empire afin d’y restaurer l’ordre, ce qu’il fit avec une grande efficacité. Mais ce nouveau gouverneur avait pour ce territoire d’autres ambitions, notamment celle de l’émancipation de la « Sublime Porte ». Sous son règne, l’Egypte connut une rapide modernisation non seulement économique mais aussi philosophique puisque l’idée de laïcité commençait timidement à y émerger.
Méhémet Ali, ainsi que son fils Ibrahim, adhère pleinement à un projet d’État-nation qui rassemblerait tous les Arabes de l’Égypte à la Mésopotamie. Mais comme on peut s’y attendre, cette nouvelle politique proposée par Le Caire n’enchante guère les autorités ottomanes. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à prendre ombrage de ces velléités indépendantistes. La Grande-Bretagne considère également ce mouvement comme une redoutable menace pour ses intérêts. En 1848, Ibrahim Pacha, qui vient de succéder à son père, est renversé par Abbas Ier, hostile aux idées de laïcité et proche des milieux conservateurs religieux mais aussi… de la Grande-Bretagne. Comme le rappelle Charles Saint-Prot, « cette hostilité au nationalisme arabe encore balbutiant deviendra vite l’une des constantes de la politique anglo-saxonne. » Ces derniers lui préférant un Islam politique maintenant ces peuples dans l’obscurantisme.
22:58 Publié dans Tribunes libres, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
vendredi, 22 novembre 2024
Samedi 14 décembre au Mans (72)
16:50 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
mercredi, 20 novembre 2024
20 NOVEMBRE, L'ESPAGNE SE SOUVIENT :
12:22 Publié dans Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |