jeudi, 31 mars 2011
LE RÉGIME ET LE SYSTÈME À BOUT DE SOUFFLE...
L'éditorial de Militant (cliquez ici) de ce mois :
L’on fait grand bruit au sujet de la future élection présidentielle de 2012. En revanche, les "cantonales" passent totalement inaperçues. Le nationalisme social que défend MILITANT affirme depuis toujours que le suffrage universel tel qu’il se pratique n’est qu’un leurre entièrement manipulé et totalement "dévoué" au régime pseudo démocratique qui régit la France depuis la fondation de la IIIème République. Quand se produisit la débâcle de 1940, la partitocratie parlementaire, dans sa grande majorité, s'était empressée de remettre le pouvoir au vainqueur de Verdun.
Le propos de cet "édito" n'est pas de porter un jugement de valeur sur l'État français du gouvernement de Vichy qui eut le "tort", malgré les nouvelles perspectives qu'il aurait pu ouvrir, de se déployer à une époque où le vainqueur allemand épisodique avait principalement étanché, à l'égard de la France, sa revanche de la déroute de la Première Guerre mondiale.
Nous ne reviendrons pas ici non plus sur la victoire des Alliés en 1945. Certes, le refus du général De Gaulle d'accepter la défaite de 1940 est devenu un fait historique incontestable, mais il est non moins évident que ce sont les démocraties capitalistes anglo-saxonnes qui gagnèrent la guerre et, s'il y eut en France d'authentiques résistants, ils ne purent tenir tête à l'occupant que grâce aux grands événements militaires effectués par les troupes anglo-saxonnes. En outre, n'oublions pas non plus que l'URSS tint, dans cette guerre, le rôle que la France avait tenu durant celle de 14-18. Ce sont les Soviétiques qui firent le principal sacrifice sanglant de tenir tête, de 1942 à 1943, jusqu'à Stalingrad de même que les Français s'étaient sacrifiés à Verdun en 1916 après avoir tenu tête durant les deux premières années de guerre.
À chaque fois, la démocratie internationaliste anglo-saxonne et apatride a volé au secours, à l'ultime moment, des démocraties défaillantes européennes.
En 1945, De Gaulle fut bien accueilli en triomphateur par ses compatriotes, ce qui n'empêche pas ce dernier de se voir évincé le 13 octobre 1946 par les anciens politiciens d'avant-guerre. Ce fut ainsi que la IVème République reprit cette partitocratie qui avait ruiné la France. Il fallut que surviennent les événements d'Algérie pour que De Gaulle reprenne le pouvoir comme président de la République en 1958.
Là encore De Gaulle, qui était un Français patriote mais pas politicien, démontre une fois de plus, comme il l'avait fait pendant la guerre, qu'il était bien souvent en opposition avec le capitalisme apatride. Lorsqu'en 1968, il qualifia Israël d'être "un peuple sûr de lui et dominateur", les internationalistes apatrides déclenchèrent mai 1968 et le contraignirent à quitter la carrière politique jusqu'à sa mort prochaine.
La Vème République, taillée sur mesure pour De Gaulle, vit arriver le bourgeois Giscard d'Estaing, le pseudo socialiste Mitterrand, l'inconséquent Chirac et l'inénarrable Sarkozy dans des costumes où ils ont flotté sans que la France puisse se dégager à la fois du capitalisme pervers et pourrissant de la fausse droite et de l'idéologie périmée d'un socialisme économique qui ne tient pas la route.
En général, il se trouve, à droite comme à gauche du régime, d'honnêtes citoyens qui sont maires ou conseillers généraux en qualité d'homme de terrain, proches de leurs administrés et confrontés aux problèmes quotidiens de la vie de leurs compatriotes.
S'il devait y avoir une VIème République, elle ne pourra être que profondément patriote, protectrice, affirmée de l'identité nationale et convaincue d'une transformation sociale impérative pour que le peuple français redevienne maître d'une économie à la portée de ses légitimes besoins. Oui ! Le peuple doit être souverain pour être sûr que la France survive.
Ce ne sont pas les partis actuels, de l'extrême gauche à l'extrême droite du système, qui seront capables de gouverner. Ils ne sont plus l'expression légitime de la grande inquiétude de nos compatriotes sur leur avenir et celui de leurs enfants.
Un jour proche, et le plus vite possible, doivent se regrouper d'authentiques patriotes, profondément sociaux, capables de démystifier la partitocratie actuelle.
C'est le nationalisme social qui se trouve garant du salut de la France.
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lundi, 28 mars 2011
Cantonales : le PS en tête, le FN obtient deux élus
Source lefigaro.fr (cliquez ici)
Au second tour des élections cantonales, le PS a recueilli 36,2% des voix devant l'UMP, à 18,6%. Avec 11% des suffrages, le FN gagne deux sièges de conseillers généraux. Le PS remporte au moins quatre départements.
• Les résultats nationaux
Le PS a recueilli 36,2% des voix devant l'UMP (18,6%), tandis que le Front national en a récolté 11,56%, selon des estimations du ministère de l'Intérieur. Les candidats divers droite ont recueilli 11,78% des voix et les candidats divers gauche 5,83%.
Le bloc de gauche - PS, les divers gauche, le Front de gauche, les Radicaux de gauche, Europe Ecologie - obtient 49,9% des voix, celui de droite 35,87%, selon Claude Guéant, qui précise que 386 cantons sur 2.026 changent de couleur politique.
Selon un décompte provisoire, le PS récolte 625 sièges, l'UMP 241, les divers droite 180, les divers gauche 109, les communistes 72, les radicaux de gauche 34, les écologistes 21 et le MoDem 14.
• Deux sièges pour le FN
Le FN remporte un siège dans le canton de Carpentras : le candidat frontiste, Patrick Bassot, a été face élu face au socialiste sortant.
Le candidat du FN Jean-Paul Dispard a été élu dans le canton de Brignoles (Var) face au conseiller général communiste sortant Claude Gilardo, avec 50,03% des suffrages contre 49,97%, soit un écart de 5 voix.
Le FN n'avait actuellement pas de conseiller général. Il avait déjà emporté un siège de conseillers généraux en 2004 et trois en 1998.
• Les résultats dans les départements-clés
La droite conserve la Sarthe, fief de François Fillon, et l'Aveyron. L'UMP, alliée au Nouveau centre, perd toutefois la majorité à Mayotte. Le parti majoritaire gagne en revanche le Val d'Oise, terre d'élection de Dominique Strauss-Kahn.
La gauche dépasse son objectif des 60 conseils généraux en remportant quatre départements : le nouvellement créé Mayotte, ainsi que le Jura, la Réunion et les Pyrénées-Atlantiques. La Loire et la Savoie restent pour l'heure incertains. La gauche conserve en outre la Seine-et-Marne et la Corrèze.
Avant ce scrutin, la gauche était majoritaire dans 58 départements, la droite dirigeant les 42 autres.
• Les grands perdants :
Isabelle Balkany, proche du président Nicolas Sarkozy, est battue au second tour des élections cantonales dans le canton de Levallois-sud (Hauts-de-Seine) par le candidat divers droite Arnaud de Courson. A Lyon, l'ancien ministre UMP Dominique Perben est battu par le divers droite Jean-Jacques David.
Le député communiste Maxime Gremetz, qui a été sanctionné mercredi dernier pour avoir provoqué un incident à l'Assemblée, a été battu dans la Somme.
Le secrétaire général du Front national, Steeve Briois, a été battu dans le canton de Montigny-en-Gohelle et Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Idem pour Louis Aliot, le numéro 2 du parti frontiste, battu à Perpignan.
• Les grands gagnants :
Réélu en Corrèze, François Hollande, avait fait de cette victoire une condition pour sa prochaine candidature à la primaire de 2012. «Je ferai connaître bientôt ma décision, je n'entends pas me précipiter, pas davantage tergiverser», a déclaré l'ancien secrétaire national du PS.
Patrick Devedjian, président sortant du conseil général, est réélu dans les Hauts-de-Seine, le fief électoral du président Nicolas Sarkozy.
L'ancien secrétaire d'Etat aux Transports UMP Dominique Bussereau a été réélu en Charente-Maritime et devrait donc conserver la présidence du conseil général.
Le député villepiniste François Goulard a été élu dans le Morbihan de même que le socialiste Jean Glavany dans les Hautes-Pyrénées.
• Une abstention toujours élevée
Malgré la percée du parti frontiste au premier tour, gauche et droite n'auront pas réussi à mobiliser les électeurs pour ce second tour. Avec sa ligne du «ni FN, ni front républicain», l'UMP a ouvert la voie à une forte abstention dans les cantons où s'affrontaient le PS et le FN. En outre, les électeurs semblent avoir rechigné à se déplacer pour élire leurs conseillers généraux, voués à disparaître en 2014 au profit des conseillers territoriaux.
D'après deux sondages sortis des urnes, l'abstention est équivalente à celle du premier tour, autour de 55%. Un record pour des élections cantonales.
Pour faire face à l'abstention, «il faudra changer les règles des scrutins pour les élections territoriales», a estimé François Hollande à Tulle. Le président PS du conseil général de la Corrèze propose de «regrouper le même jour tous les scrutins : municipal, départemental et régional».
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vendredi, 25 mars 2011
L'actualité vue par Chard : chaque semaine dans Rivarol...
Les dessins de Chard : cliquez ici
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Libye : le médiamensonge arme suprême...
5 remarques sur l'intervention en Lybie :
1. Humanitaire, mon œil ! 2. Qui a le droit de «changer un régime» ? 3. Les buts cachés. 4. La «communauté internationale» existe-t-elle ? 5. Apprendre des précédents médiamensonges.
1. Humanitaire, mon œil !
Vous croyez aux raisons humanitaires ? Obama, Cameron et Sarko sauveurs des Libyens alors qu’ils envoient des troupes saoudiennes massacrer les démocrates du Bahrein ? L’Occident soucieux de démocratie alors qu’il protège la répression du dictateur au Yemen ?
Vous croyez que Bernard-Henri Lévy se soucie vraiment de « sauver des Arabes », lui qui applaudissait aux bombardements sur les civils de Gaza ? « Le plus remarquable dans l’affaire, le vrai sujet d’étonnement, ce n’est pas la « brutalité » d’Israël. C’est, à la lettre, sa longue retenue » avait-il affirmé.
2. Qui a le droit de « changer de régime » ?
Le peuple libyen mérite certainement un meilleur leader qu’un dictateur qui a rempli les comptes suisses de toute sa famille. Kadhafi a aussi soutenu quelques dictateurs africains détestés.
D’un autre côté, il a fermement soutenu les Palestiniens et nationalisé le pétrole pour assurer des services sociaux à sa population. Le contraire de Moubarak et Ben Ali. Et c’est pour ça que l’Empire voudrait le remplacer par une parfaite marionnette.
Si demain, les Libyens étaient dirigés par un Chavez ou un Evo Morales, pour une véritable démocratie avec une justice sociale, qui n’applaudirait pas ? Mais si c’est pour le remplacer par des agents US comme Karzaï ou Al-Maliki et plonger ce pays dans le chaos pour des décennies comme l’Irak et l’Afghanistan... Comment appeler ça un progrès ?
Chaque peuple a le droit de se débarrasser de dirigeants qui ne lui conviennent pas, mais ce droit n’appartient pas aux grandes puissances impériales : USA, France et Grande-Bretagne. Celles-ci ne poursuivent que leurs intérêts propres. En fait, les intérêts de leurs multinationales.
3. Les buts cachés.
S’il n’y avait pas de pétrole en Libye, jamais l’Occident ne serait intervenu. Il faut quand même rappeler que la plupart des dictateurs africains ont été mis en place et sont protégés par les Etats-Unis ou la France, ou les deux ensemble.
Le véritable but de cette guerre, comme en Irak, c’est de conserver le contrôle du pétrole. A la fois source de profits énormes et instrument de chantage pour contrôler toutes les économies. En fait, les USA n’utilisent pas eux-mêmes le pétrole du Moyen-Orient, mais veulent contrôler l’or noir dans le monde entier. Comme instrument d’hégémonie.
Pour garder ce contrôle, il leur faut absolument sauver Israël. Et pour ça, lui assurer un cordon protecteur de régimes arabes corrompus mais présentant trois qualités :
- Dociles envers Washington
- Conciliants avec Tel-Aviv
- Refusant d’appliquer la volonté de leurs peuples de faire respecter les droits des Palestiniens.
4. La « communauté internationale » existe-t-elle ?
Manipulé par l’argent et les chantages des USA, l’ONU n’est pas démocratique et ne représente pas les peuples. Les grandes puissances (néo)coloniales - USA, France et Grande-Bretagne - prétendent parler au nom de la « communauté internationale ».
Mais leur agression n’est soutenue ni par l’Allemagne, ni par la Russie, ni par la Chine. De plus, le Conseil de l’Europe avait exigé que l’Union africaine donne son acord, pour une intervention en Libye ; or, celle-ci a rejeté l’intervention.
Et toute l’Amérique latine a soutenu l’idée d’une médiation lancée par Hugo Chavez. Pourquoi les Occidentaux ont-ils refusé ? Parce que ce qui les intéressait n’était pas de sauver des gens, mais de s’emparer du pétrole.
En fait, les agresseurs sont une minorité. Comme par hasard, il s’agit des puissances les plus riches et les plus coloniales, et le terme « communauté internationale » est juste un terme de marketing. Car la politique des multinationales (vol des matières premières, surexploitation de la main d’œuvre, destruction de l’agriculture locale et des ressources naturelles, maintien de dictatures, provocation de guerres civiles) maintient dans la pauvreté une grande partie de l’humanité. Les intérêts sont donc entièrement opposés. Parler de « communauté internationale » est donc une imposture politique. Quand les médias reprennent cette expression, ils se rendent complices.
Si un peuple est uni et déterminé contre un dictateur, il trouvera la force de le renverser. Mais s’il s’agit d’une guerre civile (et personne ne nie que Kadhafi a également des soutiens importants), la solution de ce conflit n’est pas dans l’agression par les grandes puissances. Partout où elles sont intervenues (Irak, Afghanistan, Yougoslavie), la situation s’est aggravée. Elles ne poursuivent que leurs intérêts indignes, et s’ils l’emportent, le peuple libyen sera appauvri et plus exploité.
Dans le tiers monde, on comprend tout ceci beaucoup plus facilement. Mais dans les pays riches, non. Pourquoi ?
5. Chaque guerre est précédée d’un grand médiamensonge.
Même dans la gauche européenne, on constate une certaine confusion : intervenir ou pas ? L’argument – massue « Kadhafi bombarde les civils » a pourtant été démenti par des sources occidentales et des sources de l’opposition libyenne. Mais répété des centaines de fois, il finit par s’imposer.
Etes-vous certains de savoir ce qui se passe vraiment en Libye ? Quand l’Empire décide une guerre, l’info qui provient de ses médias est-elle neutre ? N’est-il pas utile de se rappeler que chaque grande guerre a été précédée d’un grand médiamensonge pour faire basculer l’opinion ? Quand les USA ont attaqué le Vietnam, ils ont prétendu que celui-ci avait attaqué deux navires US. Faux, ont-ils reconnu des années plus tard. Quand ils ont attaqué l’Irak, ils ont invoqué le vol des couveuses, la présence d’Al-Qaida, les armes de destruction massive. Tout faux. Quand ils ont bombardé la Yougoslavie, ils ont parlé d’un génocide. Faux également. Quand ils ont envahi l’Afghanistan, ce fut en prétendant qu’il était responsable des attentats du 11 septembre. Bidon aussi.
Source Investig'action (cliquez ici) via Polémia (cliquez là)
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Vendredi, c'est le jour de Rivarol :
N°2992, 16 pages,
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Le père Michel Lelong : en soutane et en babouches...
Par Robert Spieler
Article publié dans Rivarol n°2991 du 18 mars 2011 :
Le père Michel Lelong est ce prêtre catholique, proche de la sensibilité traditionaliste, qui témoigna en faveur de Maurice Papon, dont il célébra les obsèques et qui apporta son soutien, aux côtés de l’abbé Pierre, à Roger Garaudy lors du scandale qui suivit la parution de l’ouvrage Les Mythes fondateurs de la politique israélienne. Ce curieux personnage est aussi devenu une cheville ouvrière du dialogue entre Rome et la Fraternité Saint Pie X.
Né en 1925 dans une famille de sensibilité traditionaliste et résistante, il découvre sa vocation en 1940 après avoir vu l’Appel du silence, un film relatant la vie de Charles de Foucault. Ordonné prêtre à Carthage en 1948, il devient père blanc, obtient une licence d’arabe et vit près de vingt ans en Tunisie. Il est chargé en 1975 du dialogue islamo-chrétien, dans le cadre du conseil pontifical pour les dialogues interreligieux et fait paraître plusieurs livres dont J’ai rencontré l’islam et L’islam et l’Occident. Il fut chroniqueur régulier de l’hebdomadaire Famille chrétienne, dans les années 1985, dénonçant le relativisme doctrinal, le laxisme moral et les abus liturgiques, citant régulièrement Joseph Ratzinger. Il intervient aujourd’hui régulièrement sur Radio Courtoisie.
Un étrange prêtre
Son interview, parue dans le bimensuel Flash du 10 février, laisse pantois. Voilà ses propos : « Si dans les prochains mois, l’islam politique arrive au pouvoir (dans les pays musulmans), cela ne sera pas une difficulté pour les chrétiens. Il faut, comme au temps du Prophète, que les chrétiens jouissent d’une liberté religieuse complète (…). Chrétiens et musulmans peuvent vivre ensemble, mais à la seule condition que le gouvernement se réclamant de l’islam soit fidèle aux principes islamiques ». Poursuivons : « Les chrétiens ont tout avantage à des gouvernements islamo-conservateurs. Les chrétiens ne peuvent que se réjouir d’un gouvernement se référant à la foi en Dieu. Un gouvernement musulman peut apporter avec les minorités chrétiennes, plus de justice… » Et de citer en exemple le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine et l’AKP d’Erdogan, au pouvoir en Turquie, sans oublier le Hamas algérien, qui participe au pouvoir. Les chrétiens persécutés ou massacrés en Irak, en Indonésie, en Egypte ou au mieux traités en dhimmis apprécieront la hauteur de vue du père Lelong.
Mais lisez attentivement la suite : « Quant à ceux qui prétendent que le Coran est un message de haine, cela veut tout simplement dire qu’ils ne le connaissent pas ou l’ont lu de travers. Les versets « violents » du Coran sont liés à un contexte historique très particulier, comme ceux de la Bible, dont les Prophètes ne prêchaient pourtant pas la violence. Le Coran, comme le disait Benoît XVI, est un recueil de valeurs appelant à la justice, à la miséricorde, comme les Ecritures saints pour les chrétiens ». Le Coran ne véhiculerait pas des appels à la haine ? Haine à l’encontre des juifs, des chrétiens et des athées. Les versets tels « Tuez les tous » ne seraient pas des appels à la haine ? Et où est la place de la femme en terre d’islam ? Quant à comparer les contextes dans lesquels apparurent la Bible et le Coran pour « expliquer » les versets violents, il s’agit soit d’une profonde méconnaissance de la réalité du Coran, soit d’une colossale malhonnêteté. Or, il est impossible que le père Lelong ignore que le Coran est sensé être la Parole de Dieu apportée directement sur terre par l’ange Gabriel (nous y reviendrons en conclusion). A ce titre, son interprétation, contrairement à celle de la Bible, est rigoureusement interdite et punie de mort, de même que l’apostasie.
Le père Lelong reste sur une ligne constante : la défense déférente et même admirative de l’islamisme. Il affiche son admiration pour Tarik Ramadan, se prononce contre l’interdiction de diffusion en France de la chaîne libanaise al-Manar, proche du Hezbollah, s’en prend aux « prédicateurs du nouvel esprit de croisade » qui dénoncent le « péril musulman », fait l’apologie de la « tolérance » (???) des premiers califes vis-à-vis des minorités religieuses, et s’est bien entendu rendu au Congrès de l’UOIF. Il estime, en 1995, dans les colonnes du Monde, que les islamistes algériens sont des interlocuteurs dignes de confiance. Il salue comme « un signe de vitalité de la religion musulmane (?) l’existence de l’ « organisation de la conférence Islamiste », qui regroupe les pays islamiques les plus radicaux… On pourrait multiplier les exemples de propos qui dépassent l’entendement. La violence terroriste, les atteintes à la dignité humaine ? Aucun rapport avec l’Islam ! « La violence terroriste, les prises d’otages, les atteintes à la dignité humaine, sous quelque forme que ce soit, sont des actes absolument contraires à l’éthique coranique : celle-ci, en effet, appelle le croyant à l’équité, à la miséricorde, au respect envers tout homme –et toute femme- ainsi qu’à la fraternité entre les races ». Sic…
Le père Lelong tente, avec une perversité totale, de faire l’amalgame entre les trois religions monothéistes, expliquant que « comme le christianisme et le judaïsme », l’islam ne s’identifie pas à une dimension politique, et que « comme eux, il est un message religieux ». Monstrueuse absurdité, puisque chacun sait que l’Islam est une religion totalitaire, une Weltanschaung, une vision du Monde qui englobe aussi le champ du Politique. Le père Lelong ne recule devant aucune forgerie. Il ira jusqu’à écrire : « …Si les Européens avaient mieux connu le message coranique et la personnalité du prophète Mahomet, les traditions et les valeurs de la communauté musulmane, ils auraient découvert que le patrimoine éthique et spirituel de l’islam était une réalité très proche de la civilisation chrétienne… » !!!
L’invasion musulmane de notre terre est bien entendu, pour lui, une chance. C’est l’occasion « d’accueillir les évènements comme un appel à mieux se connaître et à se comprendre ». Il sait se retrancher habilement derrière la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » de Vatican II qui comportait l’appel suivant : « L’Eglise regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant , miséricordieux, tout puissant qui a parlé aux hommes (…) Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé, et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’ à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ». Il parcourt la France pour « aider les Français à dépasser les réactions de peur, adopter une attitude sereine et juste à l’égard des musulmans : leur relation à Dieu, les rites et les prières, les coutumes et les croyances, leur patrimoine éthique, culturel et spirituel… ». On croirait lire un extrait du Camp des Saints de Jean Raspail, où les collabos qui avaient encouragé et aidé l’invasion furent, au demeurant, les premiers à être abattus par l’envahisseur.
Quelles peuvent être les motivations du père Lelong ? On est en droit de se poser sérieusement la question. Est-ce sa haine d’Israël qui l’amène à se retrouver aux côtés des pires islamistes ? Est-ce une sorte de masochisme pervers ? Il est impossible, comme nous l’écrivions, qu’il ne connaisse pas la réalité de ce qu’est le Coran. Le père Lelong se comporte comme un agent d’influence islamiste en France. Conscient ou inconscient ? Est-il fou ou s’est-il secrètement converti à l’islam ? La question mérite d’être posée très sérieusement.
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lundi, 21 mars 2011
Semaine de la presse à l'école : l'enfumage continue...
Par Véronique Bouzou
La Semaine de la presse à l'école devrait normalement permettre aux élèves de développer une approche critique du traitement de l'information par le biais d'analyse d'images et de coupures de presse, de débats avec des journalistes...
Mais dans la pratique, les thèmes proposés sont tellement orientés que cette initiative s'apparente à une énième tentative de manipulation et d'enfumage de la jeunesse que je dénonce régulièrement sur mon blog (contenu des manuels d'histoire géographie, littérature jeunesse...).
Le débat sera animé par Audrey Pulvar à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration.
En guise de hors-d'oeuvre interviendront Jacques Toubon, Président du CA de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, France Renucci, Directrice du CLEMI et Hervé Bourges, Président du Comité pour la Diversité, France Télévisions.
Cerise sur le gateau : le CLEMI organise en partenariat avec ARTE un concours destiné aux lycéens sur le thème des... Roms ! Les élèves devront proposer leur propre montage à partir des rushes d’un reportage diffusé sur ARTE. L'an dernier, ils avaient dû plancher à partir d'images du reportage Afghans à Paris : demandeurs d'asile (cliquez là).
On ne change pas une équipe qui gagne !
Source : Ces profs qu'on assassine
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dimanche, 20 mars 2011
Revue de presse : Pour une géopolitique des risques...
Un entretien entre Xavier Raufer (photo) et Jean-François Fiorina, directeur de l'ESC Grenoble :
A l’heure où les menaces contemporaines sont en pleine expansion, le criminologue Xavier Raufer dissèque leurs différentes facettes et explique comment elles peuvent être contrées. Appréhender correctement cette face noire de la mondialisation exige prioritairement une approche réaliste de la criminalité organisée. Un écheveau complexe où s’enchevêtrent terrorisme, mafias, cartels et voyous en col blanc … A la veille du troisième Festival de géopolitique et de géoéconomie qui se tiendra à Grenoble du 24 au 27 mars (programme et inscriptions sur www.grenoble-em.com), Xavier Raufer a accordé un long entretien à Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble.
JFF. D’une manière générale, peut-on dire que l’on assiste à une authentique expansion de la criminalité, ou cette perception est-elle biaisée par le fait qu’internet la rend tout simplement plus visible qu’auparavant ?
XR. Préalablement, il convient de préciser le travail des criminologues que nous sommes. Depuis vingt ans, nous travaillons essentiellement sur ce que nous avons baptisé la face noire de la mondialisation. Sur 100 phénomènes relevant du négatif, de l’illicite, de l’hostilité entre les hommes, entre 95 et 98% sont attribuables à la face noire de la mondialisation. Elle correspond au déchaînement, depuis ces 20 dernières années, de toutes les formes de violence absolument inouïes que nous observons à la surface de la planète. Dans les années 80, l’ETA, les Brigades rouges ou la Fraction armée rouge représentaient le terrorisme. Ils communiquaient dans leur langue d’origine et assassinaient des représentants politiques. Aujourd’hui, la nébuleuse Al Qaeda est constituée d’individus de 80 nationalités différentes, capturés dans plus de 70 pays, et la manne financière dont ils bénéficient provient de 130 pays différents ! Cette évolution s’est aussi accompagnée de trafics mondialisés et de nouvelles formes de criminalité. N’oublions pas non plus ces autres aspects de la face noire financière de la mondialisation que sont les acrobaties criminogènes à la Lehman Brothers et à la Goldman Sachs…
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vendredi, 18 mars 2011
Lybie : l'éditorial de Bernard Lugan dans le nouveau numéro de l'Afrique réeelle...
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Vendredi, c'est le jour de Rivarol...
N°2991 du 18 mars 2011, au sommaire : cliquez ici
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dimanche, 13 mars 2011
Une comparaison édifiante...
Par Daniel Fédou (*)
On se préoccupe désormais de la divergence économique entre la France et l’Allemagne. A juste titre, car l’affaire est d’importance. Le plus préoccupant est la divergence des balances commerciales avec l’étranger, largement excédentaire en Allemagne, de plus en plus déficitaire en France. Elle annonce une croissance allemande soutenue car libérée de la contrainte extérieure, pendant que la France devra freiner son activité, déjà très faible, pour réduire ses déficits.
Cette divergence flagrante entre les deux pays contredit par elle-même la théorie dont on nous a abreuvés lors de l’instauration de l’euro, selon laquelle une monnaie unique entraînerait la convergence économique des pays qui l’ont adoptée. Cette théorie est totalement fausse, pour les raisons que nous avons données dans un précédent billet (cliquez ici) et comme le montrent les faits.
Mais le Président de la République, sans doute imprégné par cette idée comme le sont de nombreux Français, s’est demandé si le problème ne provenait pas de handicaps fiscaux de notre pays. Il a donc invité à la Cour des Comptes à examiner la question. Chou blanc : le rapport très détaillé qu’elle vient de publier [cliquez ici] montre que les systèmes fiscaux de nos deux pays se sont au contraire rapprochés au cours de ces dernières années. Mieux : ils sont désormais trop proches l’un de l’autre, nous semble-t-il, pour pouvoir expliquer une divergence sensible.
D’où vient alors le phénomène ? Quelques constats suffisent. Nos deux pays ont connu une croissance comparable lorsqu’ils avaient leur propre monnaie, donc adaptées à leurs situations respectives, et lorsque les salaires en Allemagne étaient nettement plus élevés qu’en France. Les 35 heures françaises puis la TVA sociale allemande ont eu raison de cet écart sur les salaires, écart nécessaire compte tenu des spécialisations respectives des deux pays.
C’est ainsi que l’intégration monétaire, le rapprochement des salaires et la convergence fiscale entre nos deux pays se traduit par l’envolée de l’Allemagne et l’effondrement de la France. Ceux qui voient dans l’harmonisation une solution commettent une grossière erreur. Cela vous étonne ? Permettez-moi alors une analogie avec cette belle école de vie qu’est le rugby. Si le petit gabarit de 75 kg essaye de jouer comme les avants de 120 kg, il ne servira à rien. Il ne finira même pas le match. Si au contraire il joue avec ses atouts, s’il exploite son agilité et sa vitesse, il sera peut-être l’artisan de la victoire.
Abandonnons le mythe de l’harmonisation et revenons-en au concret : nous devons impérativement retrouver une compétitivité prix par rapport à l’Allemagne – et par rapport à d’autres pays par la même occasion. Pour ce faire, nous disposons sur le papier de trois solutions: baisser les salaires, quitter l’euro ou réduire les charges de nos exportateurs.
La première solution est selon nous impraticable du point de vue politique. Par conséquent, si nous restons prisonniers d’un euro désormais allemand, et si nous refusons de nous doter d’une TVA sociale, il nous restera les yeux pour pleurer l’époque pas si lointaine où la France, qui s’appuyait sur des compétences techniques réelles et non sur les élucubrations des virtuoses du boniment, était promise au leadership européen, grâce aux positions éminentes acquises par note pays après la deuxième guerre mondiale dans l’énergie, l’aéronautique, le spatial, l’agriculture, la santé, le ferroviaire, l’automobile…
Qui est Daniel Fédou ? cliquez ici
Source, Entreprises emplois, cliquez là
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vendredi, 11 mars 2011
Sale temps pour les féministes !
Par Astrid Saint-Maur (*)
La course à l’Elysée est lancée. Elle passionne comme toujours, même si les notions de dignité et de gravité inhérentes à la fonction suprême ont été sensiblement écornées lors d’une promenade à Disneyland avec Carla Bruni, dès le début d’un quinquennat d’un genre nouveau que le monde entier nous envie.
La campagne qui s’engage a déjà pris l’apparence tapageuse d’un déversoir à potins, grosses bourdes, dérapages gratinés, phrases assassines et autres mesquineries croustillantes qui amusent la galerie et font le bonheur des folliculaires. C’est peut-être « concept », mais quid du débat d’idées (comme on dit sur les plateaux de télévision) et des grandes orientations politiques vitales en ces temps de tourmente civilisationnelle ?
Pour fignoler le tableau, arrêtons-nous un instant sur un phénomène qui n’arrange rien. La cuvée des présidentiables vire en effet à la piquette à la simple évocation d’un corps constitué omnipotent et jacassant : la gent féminine. Les candidates se bousculent au portillon, se bousculent entre elles, se font bousculer par ceux-là mêmes (les machos hypocrites) qui, avec une sincérité bouleversante, savent magnifier la place des femmes en politique, histoire de soigner leur image d’hommes d’ouverture et de progrès le temps d’une élection. Les « chiennes de garde ni je ne sais quoi ni soumises » ont du souci à se faire : ça va dépoter ! Et nous, on n’a pas fini de rigoler. De rire jaune en vérité si l’on considère légitimement que les femmes ont un rôle impérieux à jouer dans la vie politique.
Avec trois sous-secrétariats d’Etat dans le gouvernement de Léon Blum en 1936, le droit de vote et d’éligibilité accordé en 1944, les combats féministes enragés des « suffragettes aux souliers plats » (ainsi aimablement apostrophés par Jean Lartéguy) de la deuxième moitié du XXème siècle jusqu’à la loi sur la parité, la cause des femmes va faire les avancées fulgurantes que l’on connaît, avec pour corollaire l’accession de celles-ci aux plus hautes sphères du pouvoir. La disgrâce est parfois tout aussi fulgurante : Edith Cresson, les « jupettes » et, dans la dernière charrette les symboles de la diversité : Rama, Fadela et Rachida.
L’une d’entre elles échappera tout de même aux outrages : Simone Veil, Ministre de la santé, première femme présidente du Parlement Européen et désormais immortelle est intouchable. Normal, la légalisation de l’avortement (son bébé si j’ose dire) est l’auréole qui fait d’elle le symbole de la femme libérée, gardienne incontestée du Dogme. Qui s’y frotte s’y pique !
Il faut reconnaître que les postes ministériels qui leur sont généralement réservés ont un label un peu réducteur : affaires sociales, éducation, écologie, jusqu’à la nomination de Michèle Alliot-Marie à la Défense en 2002, qui ouvrira les portes des Ministères d’Etat à plusieurs d’entre elles à partir de cette date.
L’exercice, il faut bien le dire, est particulièrement casse-cou dans un univers politique encore empreint de prérogatives masculines jalousement gardées. Les goujateries sexistes n’ont pas fini de pleuvoir : « l’élu français type est un haut fonctionnaire mâle » (Jacques Chirac) ou encore « on a fait un placement » (Christian Estrosi parlant de Rama Yade). Quant on sait tout ça, l’ambition de la femme politique doit nécessairement s’accompagner d’une exigence comportementale redoublée.
Sentimentalisme, nerfs fragiles, caprices et grosses colères, frasques, passe-droits, show-biz et haute couture, gaffes et amateurisme sont synonymes de gros mots dévastateurs pour celles qui sont en quête d’excellence.
Les plus caricaturales d’entre elles ne craignent pas de se trémousser dans des rires de pécores devant les réflexions salaces des zozos du PAF, copinent utilement avec une première dame qui s’ennuie dans la monogamie et raffolent de défendre des causes dégoulinantes d’humanité moisie.
Pourrait-on reprocher à Ségolène sa nunucherie récurrente, à Marine ses velléités autocratiques héréditaires ou encore à Martine sa rigidité bornée agrémentée d’un caractère de cochon si leur parcours politique procédait de cette nécessaire abnégation qui force l’admiration du bon peuple ?
Un petit retour en arrière nous offre l’exemple de femmes que la loi salique prétendait écarter du pouvoir, qui ne régnaient pas mais qui gouvernaient ou savaient exercer leur influence : Clotilde exhortera Clovis à se convertir, Aliénor d’Aquitaine et sa petite fille Blanche de Castille, Catherine et Marie de Médicis ou encore Anne d’Autriche exerceront la régence du pouvoir dans des conditions acrobatiques, pour ne pas dire intenables, au regard des turbulences de notre histoire passée.
Si la situation est différente aujourd’hui, la période n’en n’est pas moins trouble, faite de dangerosités qui vont frapper durablement les générations futures si le laisser-aller ambiant reste la norme.
Que ce soit la statuaire allégorique du XIXème siècle qui exaltait les valeurs républicaines sous des traits féminins ou les figures emblématiques qui ont forgé notre mémoire collective, et il y a du monde, qu’elles soient guerrières, abbesses, reines, femmes de lettres ou Saintes patronnes, ces référents pourraient peut-être déclencher une impulsion pédagogique salutaire à certaines écervelées qui cassent le travail en desservant une cause qu’elles sont censées défendre.
Pour Benoite Groult « le féminisme n’a jamais tué personne ». Et le ridicule ?
Article paru dans Rivarol n°2988 du 25 02 2011
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jeudi, 10 mars 2011
FAUDRA EN RAJOUTER UNE BONNE LOUCHE...
Par Anne Kling
Elle est encore loin du compte. C’est vrai, ça. Elle croyait que c’était arrivé. Mais non, ce qu’elle a dit, c’est juste un bon début. Il faudra en faire plus, bien plus, encore bien des génuflexions et des protestations, et des repentances pour le passé, le présent et l’avenir, avant de pouvoir espérer faire partie du cercle magique des élus. De ceux qui sont admis aux fromages de la république.
Donc, Marine Le Pen a finalement vu son émission de dimanche prochain sur Radio J annulée. J’ai lu que cette décision avait été prise « sous la pression de la rue juive ». Elle a bon dos, la rue juive. En réalité, ce sont les officines habituelles, CRIF en tête, Union des patrons juifs de France, Union des étudiants juifs de France, etc. qui ont hurlé à la mort et imposé l’annulation.
Ils ont dû trouver que tout ça allait d’un coup trop vite et risquait de brouiller par trop le message. Certes, on peut et on doit faire bouger les lignes, l’intérêt bien compris de tous le commande, mais il convient de faire les choses subtilement. Finalement, ce premier pas raté est une bonne chose. On amorce le poisson et on attend la suite des événements.
Si elle est intelligente (enfin, si elle possède la sorte d’intelligence requise par le système, ce qui ne fait aucun doute), elle aura compris qu’il lui faut persévérer dans cette voie de bon sens : ce qu’elle a dit sur la shoah, c’était un bon début. Mais un début seulement.
En attendant l’escalade, qui ne saurait manquer, n’oublions pas que si les journaux, magazines, radios, télés « républicains » lui sont ouverts en grand, c’est bien parce que ça ne dérange pas trop la communauté officielle. On le saurait depuis belle lurette, sinon.
La France licratisée cliquez ici
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Vendredi, c'est le jour de Rivarol...
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mercredi, 09 mars 2011
MARINE LE PEN ADOUBEE PAR LA COMMUNAUTE JUIVE...
Par Anne Kling
Ca n’aura pas traîné. Le système avait déjà ouvert une voie royale à la fille de Le Pen qui avait pris soin de donner les gages nécessaires en se démarquant à plusieurs reprises des propos de papa. Et en laissant tomber assez lamentablement Gollnisch lors de ses ennuis à Lyon. Moyennant quoi, les colonnes des journaux et magazines, les radios, télés, etc, s’étaient ouvertes toutes grandes et avaient largement contribué à sa pub, et partant, à sa victoire. Puisque pour gagner, il paraît que c’est la forme qui compte, et plus le fond.
Se rendra-t-elle bientôt à Yad Vashem ?. Je vous rassure, c’est en bonne voie. En très bonne voie, même : elle est invitée dimanche prochain 13 mars à la radio communautaire Radio J. Comme le dit justement Le Monde : « Cette invitation est pour Marine Le Pen une très grosse étape dans la stratégie dite de “dédiabolisation”. Cela signifie en clair que pour Radio J, le FN de Marine Le Pen n’est plus perçu comme antisémite. ».
« Le FN de Marine Le Pen n’est plus perçu comme antisémite ». Cette phrase mérite qu’on s’y arrête et qu’on s’interroge une fois de plus sur le sens de ce mot, « antisémite », actuellement parmi les plus usités de la langue française.
Est « antisémite » celui qui s’interroge sur le sionisme, critique l’arrogance d’Israël, et se demande, - à la manière des juifs qui ne considèrent un événement que sous l’angle « Est-ce que c’est bon pour les juifs ? » - donc, se demande: « Est-ce que c’est bon pour les Français » ? Autrement dit, le soutien inconditionnel à Israël et ses corollaires obligés, notamment la repentance effrénée, coûteuse, et à tout jamais inextinguible face à la shoah, est-ce une bonne chose pour notre pays ?
Il s’agit là de questions éminemment politiques et à ce titre, elles doivent être évoquées durant la campagne. Plus qu’évoquées même, puisqu’elles finissent par occuper une place centrale dans la politique extérieure et intérieure du pays. Les candidats doivent se positionner clairement là-dessus.
De la même façon que le FN n’était pas à l’origine de la « diabolisation », il ne l’est pas davantage de la « dédiabolisation ». Ce n’est en rien une « stratégie » de sa part. Car ces mots d’ordre ne sont tributaires que des intérêts de ceux qui manipulent ce parti comme ils l’ont toujours fait depuis trente ans. Ce n’est pas nouveau.
Avant, l’intérêt de la gauche – et de la « communauté », laquelle était alors massivement à gauche – consistait à diaboliser à mort le FN pour arriver au pouvoir en neutralisant ses voix. Puisqu’il était interdit à la droite – pour les raisons hautement morales que l’on connaît – de s’entendre d’aucune façon avec le FN.
Aujourd’hui, les choses ont changé. Gauche, droite, c’est devenu du pareil au même. Les deux faces du même système de fric et d’oppression. On « dédiabolise » donc parce que le FN nouvelle version peut rendre encore bien des services : baptisé « voix de l’alternance », il va offrir une sacrée bonne soupape de sécurité en permettant aux gogos mécontents de déverser leur hargne en s’imaginant nuire aux intérêts en place. Le FN light est donc autorisé à parader dans les médias pour y déblatérer tout son soûl contre l’islam et les musulmans. Avant, c’était strictement interdit, mais maintenant c’est permis. Et même recommandé.
En fait de « voix de l’alternance », Marine Le Pen est juste La Voix de son Maître. Elle est autorisée à causer tant qu’elle veut et à montrer sa bobine partout à la télé à une seule condition, mais impérative, celle-là : surtout pas de questionnements gênants ni de remise en cause des vaches sacrées du système.
Elle a son périmètre, elle doit y rester. Les musulmans, tant qu’elle veut. Mais c’est tout, hein ! Il ne faut pas déborder, ni chercher du côté des pourquoi et des comment d'une situation qui a été délibérément voulue. C’est à ce prix qu’on lui permettra de grimper dans les sondages. Car si elle grimpe, n'oublions pas que c'est essentiellement par la grâce du système, qui l'invite dans ses médias matin, midi et soir.
Et qui considère qu'il sera toujours temps, une fois que la soupape de sécurité aura rempli son office, de recadrer les choses.
(J'ajoute à l'intention des naïfs qui imaginent déjà la fille de Le Pen à l'Elysée, hypothèse parfaitement surréaliste, qu'elle en serait la première bien embêtée: le FN light l'est dans tous les sens du terme. Il n'est guère plus aujourd'hui qu'une coquille quasi vide, il n'y a plus de cadres de valeur, plus beaucoup d'élus, très peu de relais. Le Pen père a parfaitement cassé l'outil. Après lui, le déluge ... il le disait, d'ailleurs. Le système connaît parfaitement cette situation et sait bien qu'il n'y a pas grand risque. Si un appareil puissant se profilait derrière, là, ce serait différent. Il y regarderait à deux fois avant de jouer à se faire peur.)
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lundi, 07 mars 2011
La révolte dans les pays arabes vue par... un syndicat enseignant
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samedi, 05 mars 2011
Tour de passe passe fiscaliste...
Par Jean-Gilles Malliarakis
Inventeur du premier IGF en 1982, lorsqu'il faisait office de ministre du Budget dans le gouvernement Mauroy, le camarade Fabius défend naturellement son bébé. Certes l'enfant a été rebaptisé sous Rocard "impôt de solidarité sur la Fortune". Mais, au fond, depuis son âge tendre, il n'a guère changé. On s'inquiétait donc passablement en début de semaine, au parti socialiste, à propos de l'hypothèse d'une renonciation de la république à une si belle invention. Jacobins sans guillotine, ils se félicitent sans doute de cette usine à fabriquer des émigrés fiscaux.
Le 1er mars, l'ex-ministre de Mitterrand mettait en garde l'opinion (1). À l'entendre, confondant le pays et l'État, la France n'était "pas dans une situation financière lui permettant de perdre 4,5 milliards de ressources".
En effet, les jours précédents, François Baroin porte-parole du gouvernement laissait encore entendre, sur France 2, que l'on s'acheminait vers une transformation ou une suppression de l'ISF, les deux hypothèses étant supposées compenser la fin du bouclier fiscal.
"Nous sommes dans une situation financière qui est calamiteuse, proclamait le Fabius, avec près de 2 000 milliards d'euros de dette, un déficit qui, contrairement à ce qui dit le gouvernement, sera au-dessus de 6 % - c'est énorme -, et une croissance faible. Dans cette situation,il n'y a pas de place pour des libéralités, surtout à destination des personnes qui ont la chance d'être les plus fortunées", argumentait-il encore. "On peut critiquer tel ou tel aspect de l'ISF mais c'est comme dans un foyer privé, si vous êtes criblé de dettes, la première chose que vous faites, c'est quand même pas de diminuer vos ressources, surtout lorsque cette diminution de ressources est au profit des gens les plus fortunés".
Le gouvernement que le monde nous envie a donc tranché dans le sens désiré par les socialistes en procédant à un demi pas en avant assorti de deux pas en arrière.
L'erreur constante du fiscalisme hexagonal consiste à croire que l'on peut mettre en pratique le fameux slogan de Maurice Thorez et du parti communiste en 1936 "faire payer les riches". Techniquement imaginable aux yeux des fiscalistes de Bercy, une telle politique semble morale aux yeux de l'ensemble de la classe politique parisienne.
Comme il fallait s'y attendre, comme on nous avait préparé à l'entendre, la réforme conjointe de l'ISF et du bouclier fiscal nous rappelle donc de façon caricaturale cette constante de la dérive française.
Un demi-pas en avant vient de nous être annoncé de façon gourmande. La hausse du seuil d'imposition à l'ISF va faire sortir du nombre des assujettis quelque 300 000 Français, pénalisés depuis 10 ans par la hausse des valeurs nominales de l'immobilier. Ah dira-t-on les superchanceux, les voici qu'on leur "fait cadeau" de ce qu'ils devraient payer au nom de la solidarité nationale ! Les superprivilégiés, pense-t-on, ils se sont enrichis "en dormant". Cette expression utilisée naguère par Mitterrand ne visait bien sûr ni sa propre famille, ni ses proches.
Car eux, se sont constitué, entre 1981 et 1995, de solides petites fortunes, en restant tout éveillés.
On oublie quand même que l'ISF immobilier frappait des gens dont la maison à l'île de Ré ou l'appartement familial dans telle grande ville n'a pris de "valeur" que dans la perspective de leur déménagement...
La disparition de cette excroissance absurde de l'ISF ne relève donc que de la plus élémentaire justice.
Notons simplement que la résidence principale, et moins encore la maison à la campagne, ne semblent pas en voie d'exonération de principe.
Demi pas en avant donc, mais demi pas seulement.
Et d'ailleurs il s'agit également d'un faux pas. Si l'imposition du capital doit exister, – et elle fonctionne de toute manière, ne serait-ce que par la taxe foncière, par la taxe sur le foncier non bâti, et par toutes les formes de fiscalité du patrimoine, tels les droits de succession par exemple, – la seule manière d'en faire un impôt citoyen, si l'on désire le conserver, c'est de le faire payer par tout un chacun, de manière évidemment très modérée.
Revenons aussi sur la manière de présenter le dossier : "Fillon confirme la fin du bouclier fiscal" (2).
On se trouve donc en face du résultat d'un bien curieux débat. Il ne se déroule jamais qu'entre quelques grandes personnes, toutes bénéficiaires de la dépense publique. Le contribuable et plus encore l'électeur ne sont qu'appelés à payer.
Rappelons quand même que le "bouclier fiscal" a été inventé en 2006, par le gouvernement Villepin. Certes ceci pourrait en rendre le principe suspect. Mais il fut porté à 50 % en 2007 en vertu d'une promesse du candidat Sarkozy. La majorité parlementaire UMP avait été élue sur ce programme. Il ne fallait pas, au nom de la justice, au nom de l'équité, au nom de l'efficacité économique aussi, qu'on dépouillât de plus de la moitié de leurs revenus des gens qui investissent en France, qui créent des emplois, qui apportent leur savoir faire, leur sens de l'entreprise, etc. On a retenu l'argumentaire.
Depuis, la fameuse crise de 2008 a modifié comme on le sait les lois de la pesanteur. Deux plus deux ne font plus quatre. Ce qu'on appelle, bien à tort, le prix Nobel de l'Économie va reprendre son nom légitime de prix Staline de la planification. Dépassé le "tu ne voleras pas" du Décalogue : désormais c'est "tu prendras l'argent où il se trouve". On ne demande pas ce qu'en pense la majorité parlementaire : on décide, screugneugneu ! Et ceux qui penseraient que François Fillon fait surtout office de figurant vont apprendre de quel bois il se chauffe. Le gouvernement gouverne, que diable !
Et à ceux qui s'inquiéteraient de voir continuer l'émigration fiscale de quelques centaines d'inutiles affameurs du peuple on répondra sans difficulté que des millions d'excellents candidats à l'immigration se pressent aux frontières de l'Union européenne et ne demandent qu'à les remplacer, afin de payer, nous assure-t-on, les retraites du futur...
Notes
1. 1- Émission Matinale, de 8h20 à 9h, sur "France Inter" le 1er mars 2011.
2. 2 - cf. Libération le3 mars à 10 h 13
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vendredi, 04 mars 2011
Vendredi, c'est le jour de Rivarol...
Chez votre marchand de journaux (cliquez ici).
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jeudi, 03 mars 2011
Revue de presse : La guerre des mots...
par Xavier Raufer, Valeurs Actuelles
La France traverse une crise criminelle grave et, comme trop souvent, sa classe parlementaire fait comme si tout cela était quantité négligeable – voire n’existait pas. Exagération ? Faisons un test et cherchons “braquage” sur Google, en limitant notre recherche au dernier mois.
Nous y voyons bien sûr défiler une interminable litanie de vols à main armée, souvent commis dans des conditions proches de la guerre. Sur tout le territoire français, on constate, par le haut, une professionnalisation et une militarisation des hold-up ; par le bas, une multiplication des violences crapuleuses (« vols avec violence »). Nous trouvons encore sur Google des articles plus généraux, s’inquiétant de « l’explosion » (terme d’usage fréquent) des braquages dans une ville, ou dans une région. Exemple : un quasi-doublement en 2010 des vols à main armée dans les Alpes-Maritimes.
Notre recherche relève enfin de virulentes réactions à cette dégradation criminelle – provenant toutes de sites ou de médias… d’extrême droite. Sinon, dans toute la classe parlementaire, silence radio.
Or, dans l’année écoulée, des signes inquiétants ont démontré que la situation n’avait cessé de se dégrader. Exemple, la désertion croissante par les concierges et gardiens (signalée par l’Union sociale pour l’habitat, premier organisme HLM français) des quartiers hors contrôle, où ils sont « de plus en plus exposés à la violence » car ils « dérangent les trafiquants ». Ainsi, dit le Monde du 21 août 2010, 20 % des « cités sensibles » d’Île-de-France n’ont plus aucun gardien, « faute de pouvoir y assurer leur sécurité ».
Dans ces cités et quartiers rôdent nombre de malfaiteurs hyperactifs, du type défini comme « prédateurs violents » par la criminologie. La préfecture de police (Paris et petite couronne) en compte 19 000, ayant tous commis au moins 50 infractions – vols avec violence, outrages à dépositaire de l’autorité, trafics de stupéfiants, etc.
Des paumés ? Non, des professionnels du crime utilisant « d’innombrables alias ou pseudos, vivant sous de fausses identités et n’habitant évidemment jamais à l’adresse indiquée sur leurs papiers ».
Or la plupart devraient être incarcérés et sont libres, du fait de la non-exécution des peines – 82 000 peines de prison exécutoires, dont 7 500 de plus d’un an, ne sont pas exécutées ! Un fait regretté par la préfecture de police : « Nous arrêtons des braqueurs condamnés à cinq ans de prison ». Ceux-ci, libres comme l’air quoique condamnés – et parfois récidivistes –, déménagent et poursuivent paisiblement leur business illicite !*
Telle est, en France, l’évolution criminelle. Avec courage, policiers et gendarmes tentent d’inverser la tendance et de ramener l’ordre, mais semblent un peu dépassés par la situation, faute d’outils de renseignement performants pour cibler les bandes commettant la plupart des braquages et autres crimes graves dépeints plus haut.
Face à cela, que font les parlementaires – hélas, parfois de la majorité ? Usant à tort et à travers des termes inappropriés, ils empêchent que l’opinion publique réalise l’ampleur de cette crise criminelle, et sèment malheureusement la confusion.
D’abord, ils édulcorent en ne parlant que de « délinquants » et de « délits » – quand, par exemple, toutes les infractions ici évoquées sont des crimes, passibles de la cour d’assises. Ne pas savoir évaluer, dit la philosophie, condamne à dévaluer : comment s’alarmer de simples délits, aimables peccadilles du type chapardage dans un magasin ? Alors que, dit Le Monde qui n’est pas un brûlot sécuritaire, des policiers doivent désormais « répliquer à balles réelles à des tirs d’armes à feu » ? Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom, et un crime, un crime ?
Autre usage maladroit, celui du terme « émeutes ». Y a-t-il des « émeutes » dans les banlieues françaises ? Nullement. Une émeute (du mot « émouvoir », dit le Larousse) est un « soulèvement populaire ». Or dans les banlieues, seules agissent de petites bandes armées, quelques milliers d’individus en France en comptant leurs complices directs, ciblant d’usage des lieux sans défense : abribus, écoles, crèches, petites entreprises, casernes de pompiers, etc.
Et les « populations défavorisées » ? Tremblantes, elles attendent chez elles le retour du calme, conscientes ô combien ! qu’incendier des autobus accable seulement les plus pauvres.
On a récemment vu de vraies émeutes à Tunis, au Caire, à Tripoli – mais dans les banlieues françaises ? Jamais, dans les vingt ans écoulés. Aussi, user de ce terme pour qualifier les exactions de gangsters est-il un dangereux contresens.
Espérons donc que les élus de droite, usant des termes appropriés, reviendront bientôt sur le terrain de la violence criminelle. Sinon, d’autres le feront à leur place – pas forcément là où on l’imagine. Car, lues de près, les propositions de Martine Aubry sur la sécurité (Villepinte, novembre 2010) révèlent de discrètes évolutions sémantiques – « zones de non-droit… violences urbaines… » – vers un plus grand réalisme en matière criminelle.
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Révolte ou révolution ?
L'éditorial de Militant de ce mois :
Depuis le début de l'année 2011, parti de Tunisie, un mouvement de révolte se propage dans tout le monde musulman de l'Afrique du Nord au Proche-Orient. Il a surpris par sa soudaineté et son ampleur alors que depuis des décennies la situation semblait immuable. Un terreau social dégradé favorise le développement des germes de l'agitation populaire : ces Etats, pauvres en matières premières, sont confrontés à une population en croissance rapide, dont une partie de la jeunesse est instruite alors qu'ils ne parviennent pas à développer leur économie et permettre ainsi de sortir la population du chômage et de la misère. Les médias des pays occidentaux et leurs pseudo élites, qui ne veulent voir le monde qu'au travers de leur aveuglement idéologique et dogmatique, ne tarissent pas d'éloge sur ces populations soulevées contre des régimes dont il y a peu encore, ils s'accommodaient fort bien et des dictateurs qui étaient leurs meilleurs amis. Ils célèbrent l'avènement en ces pays de cette "démocratie" que le monde entier doit adopter. Nous ne pouvons prévoir quel sera l'avenir de ces pays mais il est certain que ces mouvements ne seront pas sans conséquences durables. La proximité de l'Etat d'Israël, inquiet de la situation égyptienne et pivot de l'équilibre politique mondial actuel pour la préservation duquel les forces dominantes du monde sont prêtes à toutes les extrémités, est un facteur décisif. Le monde européen affaibli, au sein duquel ne cessent de s'installer en masse des populations musulmanes, sera par la force des choses concerné. Actuellement, les Etats européens se pensent préservés. Rien ne semble devoir changer : l'ordre démocratique instauré en 1945 règne et est assuré pour longtemps d'autant plus qu'il a étendu ses conquêtes après 1990 dans l'Est européen. Pourtant, est-ce si assuré ? Sommes-nous dans cette situation de liberté "que tout le monde nous envie"? A la différence des régimes du Proche-Orient, où l'on use d'une coercition visible et par suite mal acceptée, la répression est feutrée, menée à coups d'étouffements médiatiques de personnages ou d'idées, de telle manière que l'on façonne le cerveau des gens en fonction de ce que les éléments dirigeants veulent qu'ils pensent avec, néanmoins, des lois répressives très dures pour ceux qui critiquent trop visiblement les racines du système. Electoralement, le système est "verrouillé". A la vérité, nous vivons sous un régime d'oppression très élaboré et tenu par des forces doctrinalement mondialistes pour lesquelles nations et identités nationales sont l'ennemi. De même, les médias occidentaux dénoncent la corruption et le népotisme régnant au Proche-Orient, les privilèges des dirigeants. Mais que dire de nos Etats d'Europe, éclaboussés de scandales, où les écarts de fortune ne cessent de grandir de manière éhontée, où les classes dirigeantes se reproduisent de manière endogène ? La grande différence avec les pays de la rive sud de la Méditerranée est que les Européens n'ont pas le ventre vide. Du moins pas encore. En dépit de sa nature prédatrice, le système, nourri au néo libéralisme, parvient encore à distribuer du pain et des jeux de cirque. Mais tout porte à penser que la situation pourrait se dégrader plus vite qu'on ne l'imagine. Crise financière et économique endémique, instabilité liée au pluri ethnisme, désindustrialisation, voilà autant de facteurs de déstabilisation à l'œuvre, sans compter ceux provenant d'événements extérieurs. Les populations ne bougent que lorsqu'elles ressentent "dans leurs tripes" que leur situation devient intenable. Ainsi naissent les révoltes. Toutefois, un mouvement de révolte ne se transforme en révolution que lorsqu'un mouvement révolutionnaire existe, a su être suffisamment patient et opiniâtre pour se structurer et s'implanter parmi la population pour en prendre la direction et l'employer pour obtenir un changement de régime selon ses vœux. Dans le monde arabo-musulman, les mouvements islamiques pourraient jouer un tel rôle s'ils savent comprendre les enjeux présents. En Europe, une telle situation se présentera, surprenante, imprévisible. Mais pour qu'elle soit utilisée au service du redressement national et européen, il est nécessaire que les nationalistes s'y préparent avec opiniâtreté par un long et patient travail, souvent ingrat, parfois d'apparence insignifiante mais vital tant les grandes choses ont de petits commencements. Il faut s'appliquer à former les futures élites de nos nations et gagner la confiance du peuple. Le temps presse. MILITANT s'y emploie avec détermination.
Source Militant cliquez ici
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mercredi, 02 mars 2011
ON EST TRES A CHEVAL SUR LES VALEURS, CHEZ DIOR...
Par Anne Kling
Faut pas croire, il n’y a pas que le fric qui compte, il y a aussi les valeurs. Et certaines plus que d’autres.
« Insultes racistes : Dior veut licencier John Galliano »
On a pu admirer la célérité exemplaire avec laquelle la maison Dior a sanctionné les propos de son directeur artistique, John Galliano, sans même attendre que la justice tranche. La présomption d’innocence n’a pas été invoquée en la circonstance, comme on aurait pu s’y attendre (dans un pays normal). Mais pensez, des insultes à caractère « antisémite » ! Le tremblement de terre ! Il y aurait eu également d’autres insultes dirigées contre des asiatiques, mais ça, c’est moins grave.
Aujourd’hui, c’est carrément une procédure de licenciement qui est engagée contre le styliste qui franchement, n’a pas été très subtil dans toute cette affaire, si tant est qu’elle se vérifie. Il ne savait donc pas où il mettait les pieds ?
Le PDG de Dior Couture s’appelle Sidney Toledano, dont le père est président de la communauté juive de Casablanca. Et comme le monde est petit, la nouvelle égérie de Dior depuis quelques mois s’appelle Natalie Portman. Un pur hasard. A l’époque, ça baignait entre elle et Galliano, mais à présent, plus du tout : "Je suis profondément choquée et dégoûtée par la vidéo qui a fait surface. Etant fière d'être juive, je refuse d'être associée à monsieur Galliano en aucune façon."
On est également très, très contents au CRIF et à la LICRA. Encore un méchant puni. On peut juste se demander si finalement il est tellement judicieux de braquer ainsi les projecteurs sur ce genre de faits somme toute minuscules. Et si la maison Dior sortira tellement gagnante de cette irruption tonitruante dans l’atmosphère franchement nauséabonde – moi aussi j’adore – du politiquement correct poussé à son paroxysme.
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mardi, 01 mars 2011
La crise libyenne, aspiration démocratique ou éclatement des alliances tribales ?
Par Bernard Lugan
L'Afrique réelle
Personne ne regrettera le satrape libyen responsable de multiples attentats, de nombreux crimes et de la déstabilisation de régions entières de l’Afrique. Ceci étant, laissons l’émotionnel aux amateurs de superficiel et les pamoisons aux journalistes, pour ne nous intéresser qu’au réel. La fin de Kadhafi qui risque d’avoir des conséquences dont nous sommes loin de mesurer l’ampleur est en effet moins une aspiration démocratique populaire que la manifestation de l’éclatement de l’alchimie tribale sur laquelle reposait son pouvoir.
A la différence de la Tunisie ou de l’Egypte, la Libye dont plus de 90% du territoire est désertique, n’est en effet pas un Etat, mais un conglomérat de plus de 150 tribus divisées en sous tribus et en clans. Ces ensembles ont des alliances traditionnelles et mouvantes au sein des trois régions composant le pays, à savoir la Tripolitaine avec la ville de Tripoli qui regarde vers Tunis, la Cyrénaïque dont la capitale est Benghazi et qui est tournée vers Le Caire et le Fezzan dont la principale ville est Sebba et qui plonge vers le bassin du Tchad et la boucle du Niger.
De l’indépendance de la Libye en 1951 jusqu’au coup d’Etat qui porta le colonel Kadhafi au pouvoir en 1969, la Libye fut une monarchie dirigée par les tribus de Cyrénaïque. Membre d’une petite tribu chamelière bédouine, le colonel Kadhafi fut porté au pouvoir par une junte militaire multi tribale mais dans laquelle dominaient les deux principales tribus de Libye, celle des Warfallah de Cyrénaïque et celle des Meghara de Tripolitaine. La plupart des tribus de Cyrénaïque demeurant attachées à la monarchie, le colonel Kadhafi réussit un grand coup politique en épousant une fille du clan des Firkeche membre de la tribu royale des Barasa, ce qui lui assura le ralliement de la Cyrénaïque rebelle.
Or, aujourd’hui, c’est tout son système d’alliance avec la Cyrénaïque qui a volé en éclats. La date clé du délitement tribal du système Kadhafi est 1993 quand un coup d’Etat des Warfallah fut noyé dans le sang. Les haines furent ensuite tues tant la terreur imposée par le régime fut forte, mais les tribus de Cyrénaïque n’attendaient qu’une occasion pour se révolter et elle se présenta durant le mois de février 2011. Elles s’emparèrent alors de la région et arborèrent le drapeau de l’ancienne monarchie.
Kadhafi avait certes perdu la Cyrénaïque, comme les Turcs et les Italiens avant lui, mais il lui restait la Tripolitaine et le Fezzan. Dans ces deux régions, le régime avait également constitué de subtiles alliances tribales. Au moment où ces lignes sont écrites, à savoir le 27 février 2011, certaines tribus ont ainsi quitté le camp Kadhafi, mais les grandes solidarités demeurent, même si elles sont chancelantes.
A court terme, le principal danger qui menace le colonel Kadhafi n’est pas la Cyrénaïque séparée par plus de 1000 km de désert de la ville de Tripoli ; ce n’est pas non plus la surréaliste armée libyenne et encore moins les volontaires que l’on voit parader dans les rues de Benghazi ou de Tobrouk. Tout est en effet suspendu au choix que vont faire les chefs de la tribu guerrière des Megahra qui domine en Tripolitaine. Longtemps alliée à celle de Kadhafi, les Khadîdja, elle donna un temps le numéro 2 du régime en la personne du commandant Abdeslam Jalloud avant sa disgrâce de 1993 quand il fut suspecté d’avoir noué des liens avec les putschistes warfallah. Si les Megahra demeurent loyaux ou même neutres, Kadhafi se maintiendra un temps encore au pouvoir sur une partie du pays. Dans le cas contraire, il se trouvera alors véritablement en difficulté et contraint de se replier sur sa seule tribu laquelle n’est forte que de 150 000 membres.
Si les Meghara abandonnaient Kadhafi, cela voudrait dire qu’ils ont l’intention de s’emparer du pouvoir et la Libye serait coupée en deux, la Tripolitaine et la Cyrénaïque se trouvant dominées par les alliances tribales constituées autour des Warfallah et des Meghara. La question qui se poserait alors serait celle de la survie de l’Etat libyen.
Ces deux ensembles se combattront-ils ou bien se partageront-ils le pouvoir dans un cadre fédéral ou confédéral ? Nous l’ignorons, mais le danger est de voir apparaître une situation de guerres tribales et claniques comme en Somalie. Elles pourraient être suivies d’un éclatement en plusieurs régions, ce qui ouvrirait un espace inespéré pour Aqmi qui prospérerait au milieu du chaos avec en plus, dans le sud du pays, une dissidence toubou qui aurait des répercussions au Tchad, et des initiatives touareg auxquelles pourraient s’adosser l’irrédentisme touareg du Mali et du Niger ; sans parler, naturellement des conséquences pétrolières qu’aurait un tel conflit.
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lundi, 28 février 2011
Des hommes et des Dieux : la tolérance à sens unique !
Par Véronique Bouzou (source)
A première vue, on pourrait se réjouir que Des hommes et des Dieux, film qui avait déjà obtenu en mai dernier le Prix de l'Education nationale à Cannes, soit primé aux Césars.
Mais à entendre la réaction de Xavier Beauvois lors de la remise de son César, on ne peut que se raviser et déplorer que ce film ne serve finalement que le discours politique démagogique de son réalisateur, visant à démontrer que ceux qui ont peur (en l'occurrence peur des terroristes islamistes, si l'on se réfère au sujet du film) ne sont qu'une bande de révisionnistes, de gens immondes, sournois et intolérants.
Et pour mieux les réduire au silence, il leur oppose la conduite exemplaire de moines trappistes qui, habités par l'esprit de paix et de pardon, ont préféré se faire assassiner plutôt que partir ou résister à leurs oppresseurs par les armes !
Un beau message à destination de tous les citoyens français que nous sommes (quelles que soient d'ailleurs nos origines et nos convictions), nous invitant à courber l'échine face à une poignée d'extrémistes islamistes fanatisés qui veulent imposer par tous les moyens leur conception de la culture, des moeurs et de la religion sur notre territoire. Un beau message hélas adoubé par de nombreuses personnalités politiques qui leur ont déjà entrouvert les portes.
C'est comme si les malheureux moines de Tibhirine avaient été assassinés deux fois : la première, physiquement, par un groupe présumé d'islamistes terroristes. La seconde, idéologiquement, par un réalisateur qui utilise leur martyre à des fins politiques et mercantiles.
Pour sa rédemption, on ne saurait trop lui conseiller de reverser l'intégralité des recettes de son film qui a fait plus de 3,5 millions d'entrées dans l'Hexagone aux organisations qui viennent en aide aux Chrétiens d'Orient qui, tous les jours, continuent d'être martyrisés et assassinés. Amen !
Morceau de bravoure : de 2'47 à 3'51
« On peut mettre en lumière la parole de gens, de frères, de moines ou d'autres personnes. On peut mettre cette parole en lumière et c'est une parole d'intelligence qui est une parole qui dit juste simplement : il ne faut pas avoir peur des autres. Il faut juste se parler et quand on se parle, ça va. C'est un message de liberté, d'égalité, de fraternité. Et il y a des choses qui se passent en France en ce moment. C'est un petit peu l'inverse. On dit : il faut avoir peur. Des choses immondes que j'entends... Des remises de prix à des négationnistes ou des choses immondes. Des choses sournoises comme Zemmour ou des choses intolérables comme Hortefeux... et voilà. Le cinéma français, il est comme la France ; il est riche, il est varié et je n'ai pas envie que dans les campagnes électorales qui arrivent on dise du mal des Français musulmans. C'est la leçon de ce film et là, je vais arrêter parce que je vais dire des bêtises ».
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vendredi, 25 février 2011
Revue de presse : Le nouvel ordre moral
Par Éric Branca Valeurs Actuelles
La condamnation d’Éric Zemmour le démontre une fois de plus : au nom du principe de « non-discrimination », certaines associations s’érigent en arbitres du débat public.
Constater un fait, est-ce propager la haine ? Depuis le 18 février, date de la condamnation d’Éric Zemmour pour « provocation à la discrimination envers un groupe de personnes à raison de leur origine », la question est posée. Zemmour, on le sait, était poursuivi par cinq associations (SOS Racisme, la Licra, le Mrap, l’UEJF et J’accuse) pour deux phrases distinctes et sans rapport entre elles. L’une de dix-huit mots, prononcée en direct le 6 mars 2010 sur le plateau de Salut les terriens (Canal plus) : « Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. » L’autre de cinq : « Mais ils ont le droit », lâchée au cours d’un débat, également le 6 mars 2010, organisé par la chaîne France Ô, puis mise en ligne sur le site Dailymotion… Cette dernière phrase répondait à la question suivante, posée par un interlocuteur : « Quand, par exemple, certains employeurs s’adressent à des directeurs d’agence d’intérim et leur disent : « S’il vous plaît, je ne veux pas d’Arabes et de Noirs », c’est injuste, quand même, non ? Reconnaissez-le. »
Le délit de « diffamation raciale » n’a pas été retenu au sujet des trafiquants, comme le réclamait la Licra, mais Zemmour a néanmoins été condamné pour « provocation à la discrimination » par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Même sanction, même motif pour les mots : « Mais ils ont le droit », s’appliquant aux employeurs qui préfèrent recruter des candidats selon des critères qui leur sont propres… Pour résumer, il n’est donc pas diffamatoire de dire que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes », mais rendre ce constat public est constitutif d’une provocation !
Certes, Éric Zemmour n’est condamné qu’avec sursis à deux amendes délictuelles de 1 000 euros. Mais cette mansuétude vaut avertissement : qu’il se permette d’aborder les mêmes sujets dans les mêmes termes, et la peine sera exécutoire, assortie des majorations liées à sa qualité de « récidiviste » – celles-là mêmes que beaucoup de juges renoncent à réclamer à des délinquants condamnés plusieurs fois pour le même délit…
Surtout, il va devoir verser près de 11 000 euros aux associations plaignantes sans compter l’obligation humiliante de payer les frais de diffusion d’un communiqué relatant sa condamnation sur les ondes de la chaîne France Ô.
Le jugement n’est pas avare de détails quant à l’exécution de la peine : « Ce texte sera lu à l’antenne au début d’une émission […] tandis qu’il sera également visible à l’écran où il devra apparaître ou se dérouler de manière à être clairement visible, pendant la lecture qui en sera faite. »
Peut-on mieux signifier que, désormais, tout débat devra être soigneusement cadré et chaque intervenant chapitré afin de ne pas donner lieu à l’irréparable : l’irruption d’un sujet hors la loi ?
L’analyse du passage dans lequel Zemmour prononce, en une courte incise, les mots « mais ils ont le droit » est un morceau d’anthologie. Le jugement de la 17e chambre ne consacre pas moins de deux pages au contexte dans lequel ils ont été prononcés. Le prévenu regrettait - il cette discrimination (comme le suggère le « mais ») ou approuvait-il ce que la loi punit ? Que voulait-il dire quand, quelques minutes plus tôt, il constatait que la vie était « injuste » et les discriminations partout ? Cela devait-il être mis à son crédit ou, au contraire, à sa charge ? Autant de circonlocutions rappelant involontairement les procès en sorcellerie d’antan : le prévenu est-il ou n’est-il pas inspiré par le Malin ?
Tout démontre en tout cas l’importance déterminante prise, dans nos institutions, par certaines associations s’autoproclamant « représentatives » – la dernière-née étant le Cran, pour Conseil représentatif des associations noires de France – et le poids, symétriquement décroissant, de la puissance publique, censée garantir le droit des gens et l’intérêt général.
Jusqu’à la loi Pleven de 1972, en effet, seules deux instances étaient habilitées à saisir la justice pour « diffamation ou injure raciste » : la personne s’estimant diffamée ou discriminée et le parquet, en sa qualité de représentant de la société, s’il s’agissait d’actes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public (par exemple, un texte publié dans la presse contraire à l’honneur d’une communauté voire susceptible d’entraîner des violences contre celle-ci). Toutes choses régies par la loi de 1881.
Mais, depuis trente ans, tout a changé : ce n’est plus seulement la personne qui s’estime diffamée ou le ministère public, s’agissant d’un groupe, qui sont habilités à saisir la justice. Mais toute association s’autoproclamant représentative de tel ou tel intérêt, ou de telle ou telle communauté. Y compris en l’absence de plainte individuelle préalable ! C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a pu être mis en cause par le Mrap à propos d’une plaisanterie adressée à un militant UMP d’origine maghrébine – militant qu’on voit rire de bon coeur sur la vidéo incriminée et qui, pour avoir pris la défense d’Hortefeux, sera à son tour menacé.
Conçue, à l’origine, pour punir les actes authentiquement racistes – au début des années 1970, point de départ de l’immigration de masse, les ratonnades n’étaient pas rares –, cette loi a rapidement dépassé ce cadre, en soi louable, pour devenir un instrument d’influence aux mains de toutes les minorités, se saisissant du moindre mot de travers comme d’une arme retournée contre l’adversaire.
D’où l’inflation régulière des contentieux qui tend, non seulement à faire du juge l’arbitre des causes les plus variées, mais aussi et surtout à privatiser l’action publique en autorisant les associations à la déclencher. Tout, dès lors, devient possible. Et les textes, se nourrissant des jurisprudences ainsi créées, ne cessent de renforcer cette évolution.
La judiciarisation des opinions menace-t-elle la démocratie ?
En 1990, ce fut la loi Gayssot, instituant des peines de prison pour punir certains délits (notamment le négationnisme) – au risque, selon la plupart des historiens, d’instituer une vérité officielle renforçant paradoxalement les fantasmes que la loi était censée combattre. Puis, sont venues la loi du 9 mars 2004, portant de trois mois à un an la prescription relative aux délits de presse « racistes » ou présumés tels, et surtout celle du 30 décembre 2004, qui a donné naissance à la Halde.
Or, on l’oublie trop souvent, cette dernière fut votée contre l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme qui en avait rejeté la philosophie en se référant à la tradition juridique française, hostile au communautarisme, « parce que c’est l’être humain en tant que tel, et non en raison de certains traits de sa personne, qui doit être respecté et protégé. […] Cette segmentation de la protection des droits de l’homme remet en question leur universalité ».
Argument prémonitoire : comme le disait le regretté Philippe Muray, c’est moins désormais la justice qui y trouve son compte, que la « fièvre cafteuse » de tous contre tous, prenant prétexte d’un mot, d’une phrase, d’un sous-entendu même, pour régler ses comptes avec la communauté d’en face… Le contraire, en somme, du droit, dont la vocation est de désamorcer les conflits plutôt que de les relayer !
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Vendredi, c'est le jour de Rivarol...
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mercredi, 23 février 2011
Minute : 2 500 coups contre le Système... et toujours debout.
Minute n°2500 : chez votre marchand de journaux (cliquez ici)
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ON JUGERA D'ABORD LES JUGES...
Par Jean-Gilles Malliarakis
Il pleut manifestement, depuis quelque temps, sur le temple judiciaire. Plusieurs affaires graves s’accumulent. D’ordres disparates, elles convergent dans leur ensemble. Et elles accusent l'autorité, voire même la simple respectabilité du système. Singulièrement aussi, elles ont permis de mesurer le découplage troublant entre une opinion exaspérée, et une autorité judiciaire qui se comporte comme si elle se croyait elle-même de droit divin.
La magistrature syndiquée n'admet en effet d'être ni critiquée ni évaluée. Elle se croit sans doute parfaite. Entièrement formatée par une École Nationale dont les Français soupçonnent à peine l'existence, son idéologie socialisante l'amène pourtant à rendre d'étonnantes décisions. Rendues en théorie au nom du peuple français, elles n'en contredisent pas moins, dans la pratique, les aspirations profondes de la population.
Commençons par une première remarque, qui nous sépare du gouvernement et de l'UMP. Le 10 février 2011, Christian Estrosi, député UMP des Alpes-Maritimes et maire de Nice intervenait sur France Info. En cette occasion il ne s'est pas privé de critiquer la mobilisation des magistrats protestant contre les déclarations du chef de l'État dans l’affaire Laëtitia. Or, ce défenseur du gouvernement semble être allé trop loin, lorsqu'il a prétendu rejeter complètement l’argument du "manque de moyens" :
“Vous pensez que Laëtitia aujourd’hui, fait-il mine de s'interroger, se pose la question si c’est par manque de moyens qu’elle n’est plus de ce monde… Je trouve cela inadmissible de la part de ces magistrats-là qui sont des magistrats issus de syndicats engagés… Ce n’est jamais la responsabilité de celui qui est en charge..."
Eh bien, hélas, oui, la pauvreté des ressources allouées aux fonctions régaliennes des tribunaux, des services de police et de l'armée, constitue bien l'un des causes, – mais non l'unique explication – de leurs défaillances. On ne peut le nier. Comme on ne peut esquiver non plus, au registre de l'insuffisance des moyens, la médiocrité, le déclin intellectuel et moral des personnes physiques, des hommes, et des femmes, chargés de rendre la justice et qui le font de moins en moins bien. Allons jusqu'au bout et osons accuser ici l'État Providence et les budgets de redistributions qui siphonnent les moyens de l'intervention légitime de la puissance publique. (1) Tant que l'on ne reviendra pas sur cette spirale destructrice on ne doit pas s'attendre à une réduction de l'insécurité. De ce point de vue, les belles promesses réformatrices de 2007 n'ont pas été tenues. Les seules gesticulations du pouvoir ne guériront pas, à cet égard, le scepticisme des Français.
Deuxième remarque :, M. Jacques Myard, député UMP des Yvelines dénonce, à juste titre, un scandale assez significatif de l'actuelle déliquescence:
"Les Français ont appris avec une totale stupéfaction, proteste-t-il, la décision du Tribunal correctionnel de Draguignan de suspendre son audience, sous prétexte qu'il siégeait depuis six heures, provoquant ainsi la remise en liberté de trois trafiquants de drogue." (2)
À la vérité, la plupart de nos concitoyens et co-contribuables ne l'ont pas "appris". Mais en toute sympathie nous devons relever par ailleurs que l'honorable parlementaire invoque, à propos de la justice, la notion de "service public" et la déontologie minimale qui s'y attache. Or, on ne peut pas, sans dénaturer le propos assimiler Thémis simplement à ce qu'on appelle un "service public". Ce troisième pilier de l'ordre constitutionnel dans le droit public, se revendique même volontiers de "la séparation des pouvoirs". Cette théorie héritée de Montesquieu, a été délibérément bafouée par le texte de la constitution de 1958. Le Titre VIII "de l’autorité judiciaire", après révisions (3), dispose encore l'actuel article 64 :
"Le Président de la République est garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire.
Il est assisté par le Conseil supérieur de la magistrature.
Une loi organique porte statut des magistrats.
Les magistrats du siège sont inamovibles."
Cette rédaction ambiguë demeure à mi-chemin. Il faudra bien un jour liquider le reliquat d'un texte initial de conception bonapartiste. Le régime de la Ve république n'a rien fait de bon depuis un demi-siècle où il s'est employé à brider le parlement et assujettir les magistrats.
Or, on doit bien mesurer la place de ceux-ci dans un vrai système de séparation des pouvoirs : ils se trouveraient moins encore dispensés de rendre des comptes à l'opinion.
Qu'ils dépendent du pouvoir exécutif ou du suffrage universel, comme aux États-Unis, les magistrats ne produisent pas un "service public" : ils exercent une autorité publique et ils doivent plus ou moins se conformer à la politique pénale désirée par la nation. De toute évidence le droit des victimes devra de plus en plus s'imposer à leur esprit faussement impartial.
S'étant eux-mêmes placés sur le terrain de la grève, les syndicats de magistrats ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes s'ils voient apparaître des anti-grèves. (4)
Troisième remarque : un parfum de corruption, inconnu en France jusqu'à une date récente, s'est installé ces derniers temps au gré de diverses affaires. Citons ainsi le tribunal d'Annecy où l'Express pouvait titrer : "Corruption: des magistrats sauvés par la prescription" (5). Autre réaction significative: certains en arrivent à qualifier la justice comme "zone de non-droit". (6)
L'affaire d'Outreau n'a donc absolument pas servi de leçon. Tout a recommencé comme avant.
Enfin abordons l'affaire Zemmour. Le scandale de la répression de la parole semble enfin découvert par les admirateurs de cet excellent polémiste que j'approuve souvent, mais dois-je le dire : pas toujours.
On doit protester d'une manière ou d'une autre. Voir dans cette affaire une novation relève de la dérision. Dès 1939, un décret-loi du 21 avril 1939 signé de Paul Marchandeau alors garde des sceaux radical-socialiste du gouvernement Daladier, modifiait dans un sens désormais restrictif la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881. Il entendait répondre aux nécessités de la situation internationale et faire échec à la propagande de Radio Stuttgart. Or après la guerre ce texte n'a pas été rapporté : il a été renforcé à partir de la loi Pleven de 1971, puis d'une série de lois dites "mémorielles", la loi Gayssot dépassant les autres en notoriété, sans qu'on n'accepte jamais d'en abroger aucune.
Ce qui importe en l'occurrence c'est le sentiment que la parole et les écrits soient désormais, – nous dirions quant à nous : de plus en plus, –soumis à une censure. Celle-ci semble complètement arbitraire en l'absence de diffamation : or, le jugement condamnant Éric Zemmour écarte le chef de diffamation. Tout cela se fonde sur une virtualité de sentiments que personne ne peut raisonnablement définir : qu'est-ce que la "haine" ? Et qui "incite" : le journaliste ou le délinquant ? La bureaucratie judiciaire devrait se demander si à son tour elle n'incite pas elle-même à un très fort rejet de son idéologie politiquement correcte.
Notes
1 - C'était le point essentiel que maladroitement sans doute nous avons essayé de souligner cf. L' Insolent du 27 juillet (cliquez ici) et du 10 février 2011 (cliquez là)
2 - Cf communiqué du 20 février
3 - dans le texte originel (cliquez ici)
4 - Signalons une manifestation lancée sur faceook (ici) de protestation qui se déroulera le 23 février à 14 heures devant le Palais de Justice de Paris
5 - cf. L'Express 21/01/2009 (cliquez là) :"Un chef d'entreprise a réussi à mettre au jour une affaire de corruption impliquant des magistrats dans les années 90. Ceux-ci auraient bénéficié de cadeaux offerts par les tribunaux de Haute-Savoie."
6 - cf. Réaction d'un lecteur du Nouvel Observateur (et là).
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mardi, 22 février 2011
Fabienne Keller : Rêveuse bourgeoisie...
Par Coclès
Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg, et ci-devant sénateur UMP, entre avec fracas en campagne électorale en faisant un "rêve". Un rêve burlesque. Tout en couleur.
Une phase d'observation l'a d'abord menée des cités de Clichy-sous-Bois à celles de Roubaix et de Marseille à la rencontre des enfants de l'immigration, puis elle a consulté quelques "sociologues" assermentés.
Si le rêve est la réalisation d'un désir selon Freud, de tous ces pèlerinages est sortie une idée. Un manuel d'histoire franco-africain (cliquez ici) utilisé sur les deux rives de la Méditerranée. Une sorte de nouveau catéchisme "républicain", cosmopolite par ses auteurs, hybride et métissé dans ses intentions.
"Il est important, nous dit-elle, de mettre l'accent sur le travail de mémoire et la relation à la double culture (...) ils ne peuvent se référer à une culture qui n'est pas la leur, celle du pays de leurs parents (...) en même temps ils n'arrivent pas totalement à acquérir la culture du pays où ils sont nés, la France. Parce qu'on nie leur histoire personnelle et parce qu'on ne leur parle pas de leur passé..."
Avouant elle même le dénuement culturel de ces générations déracinées elle n'en célèbre pas moins, comme tout le monde, la richesse de la double culture. Fable dérisoire. Pieux mensonge que les élites répètent en boucle, refusant de s'avouer ce que tout enseignant finit par comprendre à ses dépens : ces nouveaux collégiens, pour nombre d'entre eux, refusent d'apprendre sous des prétextes divers emportés qu'ils sont par la culture concurrente, celle de la télévision, du portable et de l'internet, faite d'immédiateté et d'éphémère et de passion pour la thune vite acquise.
Le "manuel d'histoire franco-africain qui aborderait l'époque des colonies, les héroïques tirailleurs, la guerre d'Algérie, la décolonisation, les vagues d'immigration" risque bien de n'être qu'un compendium de tout le saint-frusquin victimaire avec comme chapitre phare ainsi que le souligne la sénatrice Keller, le méchant esclavagiste (tous les peuples ont pratiqué l'esclavage à commencer par les Arabes exemptés de contrition), l'abomination du colonialisme (qui n'a pas colonisé ?), la force noire servant de chair à canon (le taux de mortalité des unités coloniales durant la guerre de 14-18 est très inférieur à celles de l'infanterie autochtone). En résumé un nouvel exercice de morigénation de l'indigène européen. Le communautarisme parle désormais la langue de la République. Et madame Keller, ankylosée de sentimentalisme à vocation bienfaisante risque fort d'être son complice.
A-t-on, pour les intégrer, enseigné les enfants d'italiens par des cours spécifique sur le Risorgimento ? A-t-on amadoué les enfants d'espagnols en leur contant par le menu les grandeurs du Siècle d'Or ? Non, et pourtant leur assimilation n'a pas fait problème. Mais peut-être étaient-ils moins rétifs ?
Bref, comme le dit Robert Grossmann : "Leur apprendre qu'ils vivent un malaise parce qu'ils sont coupés du pays d'origine de leurs grands parents différerait à l'infini leur intégration à la France". Le thème du "malaise" est d'ailleurs une vache sacrée de la sociologie de l'immigration. Il convient d'y souscrire pour être autorisé à parler. En fait de malaise il y a tout bonnement un rejet de l'autorité, que de nombreuses associations sont rémunérées pour lui trouver de bonnes raisons. Hélas, la réalité est plus confondante et met à mal la vulgate.
Ainsi le Haut Comité à l'Intégration a remis le 28 janvier dernier son rapport au premier ministre. Qu'y lit-on ? Qu'il n'est pas rare que dès l'école primaire, des parties du programme soient tout simplement refusées. Alors que le programme d'histoire en CM1 prévoit expressément "les Gaulois, la romanisation de la Gaule et la christianisation du monde gallo-romain", au même titre que l'étude "des conflits et échanges en Méditerranée au Moyen Âge : les croisades, la découverte d'une autre civilisation, l'islam", des enseignants se voient systématiquement opposer un refus de parents musulmans à l'étude, par leurs enfants, de la christianisation. Les problèmes rencontrés par les professeurs au collège sont bien pires montrant que l'école républicaine, dernier rempart à la communautarisation de la société, ne parvient plus, dans de nombreuses cités, à jouer son rôle. Elle se heurte, disons les choses, à un refus qui prend la forme d'un "rejet de la culture et des valeurs de la République française".
Quel sera le contenu du manuel prônée par madame Keller ?
Elle dit son intention de le créer avec la participation de l'ensemble des pays concernés. Dans ce cas, il y a fort à parier que l'anachronisme des jugements moraux y côtoiera le plus flatteur des portraits africains. On en fait jamais assez dans la flagornerie et la courbette. Les historiens des nouveaux États ont le nationalisme sourcilleux à la différence des européens qui admettent bien volontiers leurs torts et poussent loin leur abnégation. Notre relativisme flirte souvent, il faut bien le reconnaître, avec un ethno-masochisme maladif. Quant à la réconciliation attendue, que faut-il en attendre ?
Il faudra s'entendre, par exemple, avec les algériens qui répètent depuis l'indépendance qu'ils furent victimes d'un "génocide", alors que nos meilleurs historiens s'accordent sur un chiffre de décès quatre fois moins élevé. Faudra-il laisser dans l'ombre les 17 millions de noirs déportés par la traite arabe ? Faudra-t-il expliquer que la totalité d'entre eux subissait une castration qui en tuait trois sur quatre, raison pour laquelle il n'y a pas de noirs dans le monde arabo-musulman alors qu'en Amérique du nord, aux Antilles, en Amérique latine ils atteignent aujourd'hui plus de cent millions. L'histoire dans bon nombre de ces pays n'a pas abandonné son statut d'auxiliaire de la propagande d'État et le rabibochage espéré risque de n'aboutir qu'à des querelles sans fin qui nous vaudront l'accusation de néo-colonialistes.
Cette niaiserie citoyenne en forme de parodie multiculturelle a bien peu à voir avec le manuel franco-allemand qui, soit disant, l'inspire (cliquez ici). Car il est bâti, lui, sur une conception commune des règles de l'historiographie.
Cet "accommodement raisonnable" sera bien sûr pris pour une faiblesse supplémentaire et encouragera les victimaires à de nouvelles surenchères. La CDU allemande dont madame Keller prétend parfois s'inspirer, a elle-même reconnu l'échec du multi-culti. Il en va de même aux Pays-Bas et dernièrement au Royaume Uni qui fut un phare en ce domaine. La France innoverait donc en s'accrochant à un multiculturalisme, qui a fait partout en Europe la preuve de son échec.
Outre la stupidité ou la candeur, un tel fourvoiement peut s'expliquer par les chausse-trappes que tend la doxa à qui fait mine de penser en demeurant dans les clous. En proie aux réquisitions de l'idéologie dominante l'humanisme de Fabienne Keller ignore la différence entre "civilisation de l'universel" et "civilisation universelle". Si la première a été conceptualisée par l'Europe à travers notamment la notion d'objectivité qui l'a conduite à décentrer le regard qu'elle portait sur elle même et sur les autres, elle débouche sur une aporie majeure : l'Europe est la seule à avoir voulu penser l'universel. Mais l'universel quand il n'est pas le simple masque d'un ethnocentrisme inconscient, est aussi ce qui la menace de ne plus savoir ce qu'elle est, de n'avoir plus d'identité propre. De cette impasse il est possible de s'extraire en soulignant que "civilisation de l'universel" et "civilisation universelle" ne sont pas synonymes. Selon l'adage souvent cité, l'universel, dans le meilleur sens du terme, c'est "le local moins les murs".
Que les innombrables idiots utiles mélangent ces deux notions, rien que de plus normal. C'est dans l'ère du temps qui veut que l'enseignement de l'ignorance débouche fatalement sur la production en série de nouveaux ilotes. C'est ce qui fait que l'Europe se trouve assignée à l'ignorance de soi et à la repentance pour ce dont elle est encore autorisée à se souvenir, tandis que la religion des droits de l'homme universalise l'idée du Même.
Un humanisme sans horizon s'est ainsi posé en juge de l'histoire, posant l'indistinction en idéal rédempteur, et faisant à tout moment le procès de l'appartenance qui singularise. Comme le dit Finkielkraut, "cela signifiait que, pour ne plus exclure qui que ce soit, l'Europe devait se défaire d'elle même, se désoriginer, ne garder de son héritage que l'universalité des droits de l'homme (...) Nous ne sommes rien, c'est la condition préalable pour que nous ne soyons fermés à rien ni à personne" (Débat avec Paul Thibaud dans le Monde des 11-12 novembre 2007).
"Vacuité substantielle, tolérance radicale" comme dit le sociologue Ulrich Beck, alors que c'est au contraire le sentiment du vide qui rend allergique à tout.. La France et l'Europe ne peuvent en effet être accueillantes aux autres que pour autant qu'elles sont consciente de leurs cultures et de leur modèle civilisationnel singulier. Comme l'écrit Slavoj Zizek "si la défense de l'héritage européen se limite à la défense de la tradition démocratique européenne, la bataille est perdue d'avance" (Slavoj Zizek, "Que veut l'Europe ? Réflexion sur une nécessaire réappropriation", Climats, 2005).
Humanisme républicain, humanisme rhénan : même néant.
Dans l'émission de Hubert Huertas ("En toute franchise", le 13 janvier sur France-Culture) madame Keller s'indigne, au nom de son "humanisme", de la quote-part demandée aux clandestins pour éponger le déficit abyssal de l'AME (que financent les contribuables français dont on réduit les remboursements), elle s'indigne pareillement du discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble. On se souvient que sous le coup d'une émotion feinte, mais dont il attendait des retombées dans les sondages, le président avait annoncé sa décision d'expulser quelques centaines de Roms roumains et de déchoir de leur nationalité française une poignée de criminels d'origine étrangère, décisions postiches que l'on eut bien soin d'annuler depuis.
Porter en bandoulière son "humanisme républicain" selon l'habituelle formule langue de bois, c'est bien, mais qu'est ce que ça veut dire ? Cette formule cacochyme ne nous dit pas de quel humanisme il s'agit, pour quelle République ? Le vague rhétorique ressemble ici à un écran de fumée.
Par exemple, du temps où elle exerçait de hautes responsabilités dans la banque (années 90), on ne se souvient pas que madame Keller se soit indignée de la dérégulation massive et de la prise de pouvoir par l'industrie financière qui devait précipiter l'Occident dans le mur et réduire des millions d'hommes et de femmes à la précarité et au chômage. Là pourtant, son "humanisme rhénan" aurait trouvé son utlité.
Ses indignations, comme celles de Stéphane Hessel, dispensent ceux qui les formulent de s'interroger sur leur position grisante d'infaillibilité morale, et donc sur le sens de la démocratie dont la condition se trouve dans la reconnaissance par l'individu de sa faillibilité. Or madame Keller qui a laissé le souvenir de son autoritarisme et de son manque de concertation lorsqu'elle était à la tête de la ville ne semble pas prête à renoncer à ses travers. C'est dommage quand on prétend se relancer dans la course à la mairie.
NDLR SN : Lire aussi sur ce sujet : cliquez là
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lundi, 21 février 2011
Editorial de Bernard Lugan dans l'Afrique réelle n°14...
Par Bernard Lugan
L'Afrique réelle (cliquez ici)
Le 5 janvier 2011, interrogé par Robert Ménard sur Itélé (la vidéo est visible sur mon blog - cliquez là), j’avais expliqué en quoi la position de Laurent Gbagbo était forte et comment, arcbouté sur la Côte d’Ivoire « utile », sa stratégie était de gagner du temps afin de mettre en évidence l’impuissance d’Alassane Ouattara. Contrairement à ce qui était alors affirmé par les « spécialistes » et les correspondants « sur place », j’avais également dit que Laurent Gbagbo n’était pas isolé et qu’il disposait de soutiens, tant en Afrique qu’ailleurs dans le monde. Dans ce numéro de l’Afrique Réelle nous revenons sur sa stratégie et sur celle de l’ONU dont le but est l’assèchement financier de son régime.
Le 16 janvier 2011, soit dix jours avant le début des évènements égyptiens, dans un communiqué consacré à la situation en Tunisie, j’écrivais : « Le prochain pays qui basculera sera l’Egypte (…) ». Or, si l’Egypte a été bousculée, elle n’a pas - encore ? - basculé car l’armée, au pouvoir depuis 1952 à travers Neguib, Nasser, Sadate et Moubarak demeure aux commandes. Dans la tradition historique égyptienne un « mamelouk » a donc remplacé un autre « mamelouk ».
Cependant, tout ne fait que commencercar la pression de la rue sert de paravent aux Frères musulmans et parce que l’armée est loin d’être monolithique.
Cette dernière est en effet composée de conscrits et de soldats de métier dont les préoccupations sont très différentes.
Quant au corps des officiers, il est divisé en trois courants aux forces largement inconnues : les officiers formés aux Etats- Unis et « théoriquement » garants de la paix avec Israël, les partisans d’une république islamiste et les nationalistes.
Comment vont-ils se positionner ? Là est la grande inconnue.
Les évènements de Tunisie et d’Egypte ont mis en évidence la double tare du journalisme français qui est le non recul par rapport à l’évènement et l’engagement partisan, les journalistes s’étant, sans la moindre distanciation, faits les porte voix des manifestants.
A ce sujet une distinction particulière revient à Catherine Coroller « envoyée spéciale » du journal Libération qui a intitulé son article en date du 7 février 2011 : « Comment les années Ben Ali ont pénalisé l’économie de la Tunisie ». Or, s’il est possible de considérer que le régime Ben Ali était autoritaire ou même dictatorial, on peut débattre de ce dernier point, il est en revanche insolite de lui reprocher d’avoir économiquement « pénalisé » la Tunisie. Je n’en veux pour preuve que le Rapport économique sur l’Afrique 2010 édité par la Commission économique de l’Afrique (ONU) et l’Union Africaine (voir la pièce jointe à cet envoi).
En ces temps d’emballements et de vapeurs démocratiques, méditons cette phrase prononcée le dimanche 30 janvier 2011 par Theodoro Obiang Nguema, le nouveau président de l’UA (Union africaine), lors de son discours de prise de fonction : « Les concepts de démocratie, des droits de l’homme, de bonne gouvernance, ne sont pas nouveaux pour l’Afrique, mais il convient plutôt de les adapter à la culture africaine ».
Le président équato-guinéen donne en quelques mots une leçon de d’ethnorelativisme à ces activistes de l’ingérence démocratique qui ont fait tant de mal à l’Afrique sud-saharienne. Plus encore, il enterre définitivement le diktat démocratique décrété à La Baule le 20 juin 1990 par François Mitterrand.
Qui osera contester la position de l’un des principaux producteurs d’or noir du continent au moment où les nuages s’amoncellent sur le pétrole arabe ?
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vendredi, 04 février 2011
Plus jamais ça !
Par Caroline Parmentier -
C’est toute l’horreur du monde qui se lit dans les yeux des parents d’accueil de Laëticia, de ses parents biologiques qui n’avaient pas été considérés aptes à l’élever et de sa sœur jumelle Jessica, massacrée de chagrin. Là on touche à la réalité. Très concrètement. Les plongeurs repêchent la tête, les bras, les jambes de cette gosse de 18 ans qui a eu le malheur de croiser la route d’un criminel sexuel récidiviste qui n’avait plus rien d’humain depuis longtemps et qui n’aurait jamais dû se trouver dehors. Il y a trois semaines maintenant que Laëticia est un peu notre fille à tous.
Selon les premières conclusions des policiers, Tony Meilhon a étranglé Laëticia après l’avoir violée et l’a découpée en morceaux à la scie à son domicile avant de balancer ses restes dans un étang proche de Nantes. Le lac de Lavau-sur-Loire, encombré par la boue, va être asséché pour retrouver les autres parties du corps de la victime. Le principal suspect avait raconté avoir eu un accident avec le scooter de la jeune fille puis, pris de panique, s’être débarrassé du corps dans la Loire. On sait désormais qu’il avait volontairement orienté les policiers et les gendarmes vers de vaines recherches. Il était multi-récidiviste, treize fois, dont plusieurs crimes à caractère sexuel. Le tout dernier, préparant sa réinsertion, étant le viol de son codétenu. Il est sorti de prison quand même.
Va-t-on enfin cesser de nous dire que les crimes sexuels sadiques sont systématiquement des actes pathologiques relevant d’une maladie psychique ? Vouloir systématiquement que tout acte de ce genre relève forcément de la folie est absurde et dangereux. Ainsi que le relève très pertinemment Luc Ferry : « c’est tout simplement nier la possibilité de ce que l’on appelait naguère encore la méchanceté ». Eh oui, dans ce monde où il n’y a plus ni bien ni mal et où tout a été révisé selon les mœurs et les philosophies tendance, il existe pourtant bien des méchants. Des pervers qui savent parfaitement ce qu’ils font et qui agissent avec intelligence et conscience du mal. Ce mal qu’ils projettent et préméditent et c’est justement cela qui les fait jouir.
« Il n’est donc nullement certain, relève Luc Ferry, qu’il existe un traitement. » Ça peut même être une grave erreur à multiples responsabilités de le penser. Les lois en vigueur imposent au criminel de suivre une thérapie. Nicolas Sarkozy a fait voter six lois de ce genre en six ans. Un empilement législatif dénoncé par la gauche et le Front national et qui ne règle absolument rien. La perversion n’est pas une maladie. Comment peut-on penser une seconde que les grands délinquants sexuels qui enlèvent, qui séquestrent, qui torturent, qui violent, qui mutilent et qui tuent, vont « guérir » en voyant un « psy » deux fois par semaine en prison ? On se fout de nous. Et que dire de la vaste fumisterie du suivi psycho-judiciaire à la sortie. Si tant est qu’il ait la moindre utilité, il est presque systématiquement défaillant.
Le dangereux prédateur, lui, au bout de dix, quinze ans, a, comme on dit, « payé sa dette à la société ». Luc Ferry a raison de dire qu’« un homme qui tue sa femme par passion parce qu’elle le trompe, ne recommencera sans doute pas ». Alors que celui qui viole et tue une inconnue par plaisir, si. Il ne s’agit pas de payer sa dette à la société. Il s’agit de protéger la société.
Source Présent : cliquez ici
Illustration : Altermedia
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