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mardi, 02 juillet 2024

La gauche disqualifiée

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Vincent Trémolet de Villers

L’épreuve du choix. Depuis dimanche, beaucoup de Français vivent dans le carcan d’un dilemme moral : celui du moindre mal. S’abstenir, soutenir un modéré du camp d’en face contre « les extrêmes », voter RN pour éviter LFI ou le contraire : telles sont les questions. Mais, pour les aider à trancher, il faudrait d’abord que le parti de l’indécence commune, la coalition des Tartuffe, cesse de faire la leçon. Chez ces gens-là, en effet, on est loin d’être exemplaire.

D’abord, d’abord, il y a Jean-Luc Mélenchon, le directeur de conscience de la République, qui, avec Rima Hassan à ses côtés, dispense ses consignes au président, à la droite, à la France. Et puis il y a Sandrine Rousseau, qui trace la ligne qui sépare le bien du mal. Et puis François Ruffin, celui qui disait : « On a un taré à la tête de l’État » (et qui reçoit le soutien dans sa circonscription du parti du président de la République !). Et puis Raphaël Arnault, candidat fiché S en ballottage à Avignon. Derrière, la cohorte des provocateurs de la République, allure débraillée et insultes à la bouche : Louis Boyard, Aymeric Caron, Sébastien Delogu, Danièle Obono...

Une procession qu’accompagnent les nouveaux convertis. Emmanuel Macron en tête, celui-là même qui, le 12 juin, reprochait au NFP de faire la part belle à « une extrême gauche qui s’est rendue coupable d’antisémitisme, de communautarisme, d’antiparlementarisme » et qui décide finalement de faire un bout de chemin avec elle. Gabriel Attal, celui qui a interdit l’abaya à l’école, et qui appelle à voter pour ceux qui veulent l’autoriser. Dans ce cortège, on retrouve aussi les innombrables associations écolos, néoféministes, « antifascistes » dont le seul point d’unité est l’équivoque vis-à-vis du Hamas, l’antisionisme obsessionnel, la haine de la police. La place de la République couverte dimanche soir de drapeaux palestiniens en témoigne : la lutte « contre l’extrême droite » n’est qu’un prétexte pour faire avancer un agenda militant.

Cette gauche prétend « sauver la République », mais elle devrait commencer par faire son examen de conscience. Elle pratique sans vergogne l’intimidation morale comme si elle était dépositaire des vertus démocratiques alors qu’elle est moralement disqualifiée.

Figaro 02/07/2024

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Le retour du peuple

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Anthony Marinier

Dynamique électorale

Depuis le 9 juin, la tectonique des plaques s’est déplacée : en 5 ans le RN a gagné 2,5 millions d’électeurs aux européennes et 6,5 millions au premier tour des législatives, multipliant son nombre d’électeurs par 2,5 et passant de 18,5 à 33% des suffrages. Le nombre de députés RN (et alliés) pourrait dépasser la barre des 289 pour atteindre la majorité absolue dimanche prochain. Le Rassemblement national, dont beaucoup pensaient qu’il n’atteindrait jamais le pouvoir, est en mesure, cinquante ans après sa création, d’enfin y parvenir. Le plafond de verre a été brisé et il n’y a pas de raison que cette lame de fond s’interrompe, parce qu’elle est productrice d’espérance et de renouvellement. Jusqu’à présent lointaine, le RN offre enfin une perspective de pouvoir à ses électeurs, à cette France des perdants de la mondialisation, des laissés-pour-compte, des « petits-blancs-moins-que-rien » qui refusent de disparaître.

Archipel vs continent

En 2019, Jérôme Fourquet montrait dans ses travaux « l’archipélisation » de la société française, désormais morcelée en différents groupes distincts respectant des mœurs, rites de passage, modes de vie et visions du monde différents voire opposés. Cette France multiple et divisée, les déclarations et promesses électorales clientélistes en rendent compte : les candidats ne ciblent que des groupes d’intérêt (retraités, fonctionnaires, immigrés, agriculteurs, handicapés, femmes, LGBT…), renforçant cette idée de décomposition et la fin d’un peuple unitaire qui ne serait plus constitué que de monades et de petites communautés.

L’atomisation et « l’archipélisation » des Français avec un séparatisme territorial et culturel sont incontestables ; néanmoins, lorsqu’un tiers de la population française vote pour un parti politique, il est évident que cette masse représente plus qu’un archipel, c’est un continent uni. La leçon de ces élections successives est que le peuple français existe toujours.

Le retour du peuple

Il n’est pas question de l’idéaliser simplement de constater que 33% du corps électoral s’est levé pour rappeler qu’il y a encore une résistance dans la France périphérique. Aujourd’hui c’est le RN qui prend le mieux en charge cette France invisibilisée, qui, à travers Jordan Bardella et Marine Le Pen, retrouve une voix qu’elle avait perdue. Le peuple central et historique, pourtant majoritaire, a été muselé, bâillonné, privé de reconnaissance depuis 40 ans, sorti des représentations populaires. Ce peuple-là est inconnu de nos élites, l’angle mort des discussions politiques et médiatiques. Cette France bleu-blanc-jaune – de la couleur des gilets portés il y a 5 ans et qui préfiguraient la révolte par les urnes – est sortie du bois massivement.

Ce peuple a prouvé qu’il existait encore en faisant des choix contre toutes les injonctions des prescripteurs d’opinion, qu’ils soient journalistes, éditorialistes, sportifs ou artistes. Tous s’y sont mis, on a même eu droit à des vidéos des fans de Star Wars, des professionnels du tourisme, jusqu’aux joueurs de cartes Magic, pour nous dire à quel point la démocratie était en danger. Les Français ont placé en tête la liste RN malgré l’avalanche de tribunes alarmistes, de fake news, de manipulations, de montages vidéo mensongers avec extraits tronqués ou propos hors contexte, de mauvaise foi partisane annonçant l’apocalypse. Les médias et opposants ont rivalisé dans la surenchère en agitant des peurs toujours plus extrêmes et s’arrogeant le droit de mentir, manipuler et exagérer…

33% des Français ont donc transgressé les diktats et franchi la ligne rouge et sont de plus en plus nombreux à le faire. Peu importe le résultat de dimanche prochain, peu importe que le système politique français soit vérolé et pourri jusqu’à la racine, le grand enseignement de ce début d’été est que le peuple français est en train de refaire peuple.

Source : site Eléments

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lundi, 01 juillet 2024

Tragédie française

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Alexis Brezet, directeur de la rédaction du Figaro

Lorsque les historiens se pencheront sur la dissolution, ils n’auront qu’un mot : désastre ! On ne saurait l’imaginer plus complet. Emmanuel Macron avait tout, ou presque : l’Élysée, et trois ans devant lui ; une majorité, relative, certes, mais une majorité tout de même ; un parti en ordre de marche ; un socle électoral étroit, mais étonnamment solide ; une image personnelle écornée, mais une autorité indiscutable. Il perd tout, fors l’Élysée. Il voulait unir le bloc central, diviser la gauche, isoler le RN : tous ses calculs se sont révélés faux. Au fond, son pari était que les Français, d’une élection à l’autre, changeraient d’avis : non seulement ils persistent, mais le niveau élevé atteint par la gauche LFI vient, si besoin était, ajouter une touche très inquiétante au tableau.

Quel champ de ruines ! Le chef de l’État faisait profession de « barrer la route aux extrêmes » ; ils n’ont jamais été aussi hauts. Prise dans la tenaille de ce face-à-face mortifère, la France  perspective de l’aventure politique ou du blocage institutionnel : les deux facettes d’une crise de régime. Merci, Macron !

Ce désastre ne tombe pas du ciel. Dans le creuset d’une campagne trop brève pour que s’y décantent les passions, trois éléments portés à ébullition ont produit cet ahurissant résultat : l’insondable légèreté d’un homme qui, par dépit narcissique, a pris le risque de plonger son pays dans le chaos ; la logique folle d’une stratégie, celle de l’hypercentre, qui prétendait éradiquer la droite et la gauche, et qui y a trop bien réussi ; l’exaspération, surtout, de ce malaise démocratique qui depuis tant d’années se nourrit - immigration, insécurité, dette, déficits, crises des services publics, désindustrialisation... – de nos lâchetés et de nos abandons. C’est dans ce chaudron, désormais, que mijotent les tourments de notre crise nationale.

Face à ce désastre, le pire serait d’ajouter le déni au déni, de se réfugier dans la déploration, les excommunications, ces habituelles chansons de la bonne conscience drapée dans sa supériorité. C’est un point qu’on doit céder à Emmanuel Macron : il voulait donner la parole au peuple, le peuple a parlé - massivement : la participation n’a jamais été aussi forte. Il faudra l’entendre, dans toute sa brutalité. Après un scrutin européen escamoté au motif qu’il s’agissait d’un « vote défouloir », rien ne serait plus dangereux qu’une expression populaire législative moralement disqualifiée. Bien sûr, dans un scrutin à deux tours, la messe n’est jamais dite au soir du premier. Bien des choses peuvent encore advenir, et l’entre-deux-tours sera déterminant. Tout indique cependant que le cadre est fixé : la polarisation qui s’exprime à travers la multiplication vertigineuse des duels RN-LFI ou leur affrontement en triangulaire dessine à la hache un paysage politique radicalement nouveau. Il plonge les responsables publics, mais aussi les électeurs, dans les affres d’un dilemme politique et moral... Ce n’est pas un drame qui se joue – qui supposerait qu’un bien et un mal s’affrontent -, c’est, au sens propre, une tragédie, où le destin, qui vous somme de choisir, ne vous offre que des mauvaises solutions.

Les renvoyer dos à dos sera un refuge tentant pour les partis et les responsables politiques, désireux de se mettre en réserve en attendant un échec qu’ils estiment inévitable, sans pour autant faire injure à la liberté de vote, et de conscience, de leurs électeurs. Mais, au regard de la gravité des enjeux, les citoyens, sincèrement inquiets pour l’avenir du pays, se satisferont-ils - ici et maintenant - de cette habileté, dans laquelle il est difficile de ne pas voir une échappatoire ?

Entre Bardella et Mélenchon, qui, en conscience, voudra mettre un signe d’égalité ? Antisémitisme, islamo-gauchisme, haine de classe, hystérie fiscale... Placé, quoi qu’il en dise, sous la domination de LFI, le Nouveau Front populaire est, de fait, le vecteur d’une idéologie qui consommerait le déshonneur et la ruine du pays. Emmanuel Macron, que la gauche somme de consentir à cette abdication, ne devrait pas l’oublier. Notre chroniqueur Nicolas Baverez rappelait récemment cette phrase de Raymond Aron, grande figure du Figaro : «Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable. » Les temps troublés dans lesquels nous entrons s’annoncent éminemment aroniens.

Source : Le Figaro 1/07/2024

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dimanche, 30 juin 2024

Le Liban aspiré par le Hezbollah vers une guerre de plus en plus inévitable

Drapeau-Hezbollah.jpgSophie Akl-Chedid

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, surfant sur la mollesse et la complaisance de la communauté internationale à son égard, la France en particulier, multiplie les attaques contre des cibles civiles et militaires du coté israélien de la frontière. L’escalade est là et les ruines qui s’accumulent au Liban Sud en témoignent, ainsi que le nombre croissant de responsables militaires de la milice chiite abattus dans des attaques ciblées d’une redoutable efficacité, ce qui met par ailleurs en évidence l’importante infiltration du Hezb par les renseignements israéliens. Tout indique que les antagonistes se préparent à passer à la vitesse supérieure en généralisant le conflit à l’ensemble du Liban, l’Etat-major israélien ayant déjà validé il y a quelques jours « des plans opérationnels pour une offensive au Liban ».

C’est dans ce contexte tendu que le secrétaire général du Hezbollah a ouvertement menacé Chypre, pays membre de l’Union Européenne, de représailles au cas où Nicosie déciderait « l’ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l’ennemi israélien ». Côté libanais et face à ces menaces inédites formulées par une milice armée illégale sur un territoire supposé souverain à l’encontre d’un autre Etat souverain, le ministère des Affaires étrangères, qui mériterait amplement d’être rebaptisé ministère des affaires iraniennes et à qui sa pudeur interdit sans doute de citer le Hezbollah, s’est fendu d’un communiqué de quelques lignes soulignant que « les relations libano-chypriotes reposent sur une longue histoire de coopération diplomatique et que le dialogue bilatéral se poursuit au plus haut niveau pour discuter des questions d’intérêt commun ».

Alors que les rumeurs de guerre imminentes s’amplifient, certaines ambassades et missions diplomatiques comme le Koweït, le Canada et un certain nombre de pays européens recommandent à leurs ressortissants ou employés de quitter le Liban ou de s’abstenir de s’y rendre, tandis que d’autres envisagent des mesures d’évacuation en cas d’escalade du conflit.

Quant aux États-Unis, un rapport de CNN confirme que Washington est « pleinement déterminé à soutenir Israël si une guerre généralisée éclatait » et les américains auraient déjà donné l’ordre au porte avion Dwight Eisenhower de quitter la Mer Rouge pour venir en Méditerranée en appui de son allié israélien.

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samedi, 29 juin 2024

Élection présidentielle américaine 2024 : Donald Trump remporte le 1er débat face à un Joe Biden sénile

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Source Breizh info cliquez ici

Le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump s’est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi dans les studios de CNN à Atlanta. Le président en exercice a paru en difficulté, ne parvenant pas à tirer profit de thématiques pourtant favorables, telles que l’avortement, en raison de réponses souvent floues et peu persuasives.

Donald Trump, fidèle à son style offensif, a multiplié les attaques face à un Joe Biden à la voix enrouée, hésitant et peinant à conclure ses phrases. Les deux prétendants à la présidence américaine ont offert un spectacle peu convaincant sur le plateau de CNN à Atlanta, en Géorgie. Ce débat inaugural, censé lancer la campagne, n’aura probablement pas apaisé les inquiétudes des démocrates, alors que Joe Biden accuse un retard dans les sondages face à son rival.

L’âge des candidats, l’une des principales préoccupations des électeurs, a été au centre des débats. Joe Biden, 81 ans, et Donald Trump, 78 ans, ont tous deux cherché à rassurer sur leur aptitude à gouverner malgré leur âge avancé. Si le républicain a fait preuve d’une certaine discipline, le démocrate a régulièrement trébuché dans ses propos, cherchant ses mots et semblant parfois perdu. Après une entrée marquée par une démarche raide, Joe Biden a pris la parole avec une voix cassée et a semblé manquer d’énergie. Son équipe de campagne a ensuite expliqué qu’il souffrait d’un rhume.

Tout au long de la soirée, Joe Biden a éprouvé des difficultés à faire passer ses messages, bégayant et s’égarant à plusieurs reprises. Dans un moment de confusion, il a même affirmé : “Nous avons enfin vaincu Medicare [programme d’assurance santé pour les seniors].” Même sur la question de l’avortement, considérée comme un point faible de Donald Trump, Joe Biden n’a pas réussi à prendre l’ascendant.

La performance décevante de Joe Biden a poussé la vice-présidente Kamala Harris à admettre sur CNN que le président a eu “un démarrage lent, mais a fini fort”. Plusieurs analystes de CNN ont même évoqué des inquiétudes au sein du Parti démocrate quant à la capacité de Joe Biden à mener la course à la Maison Blanche.

De son côté, Donald Trump a remis en cause les capacités intellectuelles de Joe Biden, déclarant : “Je ne sais même pas pourquoi nous débattons. Cet homme n’est pas capable de gouverner, je le sais, vous le savez.” Le candidat républicain a également mis l’accent sur la menace que représenteraient, selon lui, les immigrés clandestins pour la sécurité des États-Unis.

En matière de politique étrangère, Donald Trump a affirmé que la guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu si les États-Unis avaient eu un “leader”. Il a également critiqué les milliards de dollars dépensés par les États-Unis pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie. Trump a aussi accusé son rival démocrate de se comporter “comme un Palestinien” dans le conflit israélo-palestinien.

Un second débat entre les deux candidats est prévu le 10 septembre.

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dimanche, 23 juin 2024

Cohabitation : que pourrait faire Jordan Bardella face à Emmanuel Macron ?

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Jean-Yves Le Gallou 

Le résultat des élections législatives provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale pourrait bien être un véritable tremblement de terre politique. Non pas en ce qui concerne la hausse phénoménale du nombre de députés du Rassemblement national. Ce tsunami patriote exceptionnel est déjà accepté par tous les Français. Non, le véritable bouleversement politique, c’est bien que le Rassemblement national pourrait disposer de la majorité absolue, soit plus de 289 députés ! C’est ce qu’annonce, entre autres, le sondage réalisé par l’institut Odoxa pour L’Obs paru ce 21 juin. Et il se murmure que des sondages concordants sortiront très rapidement. Pour réfléchir à cette possible arrivée de Jordan Bardella à Matignon, Jean-Yves Le Gallou revient sur les différents scénarios possibles.

Polémia

Histoire de la cohabitation

Depuis le début de la Ve République, la France a connu trois cohabitations : Mitterrand-Chirac (1986-1998), Mitterrand-Balladur (1993-1995), Chirac-Jospin (1997-2002). La dernière fut la plus paisible, Jospin put gouverner – régulariser 100 000 clandestins, imposer les 35 heures – sans véritable opposition, ni de la part de Chirac, ni de celle du Conseil constitutionnel. La situation fut moins confortable pour Balladur : presque une double cohabitation au départ avec Mitterrand d’un côté et avec… Chirac de l’autre. Un Chirac que Balladur cessa très vite de prendre au téléphone… Balladur rencontra aussi l’obstacle du Conseil constitutionnel qui censura les lois Pasqua sur l’immigration et la sécurité. La première cohabitation, celle de 1986-1988, fut la plus difficile : Mitterrand usa Chirac en s’opposant à ses ordonnances puis en s’appuyant sur le Conseil constitutionnel, présidé par Badinter, tout en encourageant les manifestations de rue. C’est à cela que pourrait s’attendre Jordan Bardella s’il était nommé Premier ministre. Sans même qu’il soit besoin d’évoquer une Assemblée nationale mariniste qui le surveillerait.

Que pourrait faire Bardella ?

Trois stratégies sont possibles : l’évitement, l’engagement, l’affrontement.

Une cohabitation d’évitement pour Jordan Bardella ?

L’évitement est l’habituelle stratégie de campagne du RN : au moindre problème, on décroche et on se replie sur des positions plus sûres. C’est souvent ce qui est le moins coûteux en matière de communication.

Mais les Français sont las des postures et des grandes déclarations. Ils attendent aussi des actions. Un gouvernement Bardella ne pourrait pas se contenter de parler, encore moins de reculer, il devrait agir. Et il ne pourrait pas davantage se borner à chouiner (« on me met des bâtons dans les roues »), il devrait aussi réussir. C’est possible : un Premier ministre à des marges de manœuvre ; Matignon, c’est la tour de contrôle de l’État. Et dans la Constitution, c’est le Premier ministre qui a la maîtrise des instructions aux préfets, aux recteurs, aux procureurs. C’est le Premier ministre qui signe les décrets : cela n’est pas rien. C’est un pouvoir qui pourrait permettre d’abroger des dispositifs bureaucratiques comme ceux sur les diagnostics énergétiques des bâtiments, par exemple. C’est aussi le gouvernement qui a l’initiative des lois.

À partir de là, trois axes d’engagement sont possibles.

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10:23 Publié dans Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

96 ans de Jean-Marie le Pen : l'homme qui avait tout vu venir

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10:09 Publié dans Revue de presse, TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 20 juin 2024

Libé croyait avoir enfin trouvé en Joseph Martin un candidat RN nazi : encore raté !

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Pierre Cassen Riposte laïque cliquez ici

Les réseaux sociaux se sont enflammés, toute cette journée de mercredi. Les vaillants chasseurs de nazis de Libération avaient enfin trouvé un coupable, et quel coupable : le candidat du RN dans le Morbihan, Joseph Martin, chez qui on avait retrouvé un tweet étrange : “Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoa”. J’avoue ne rien avoir compris à cette formulation, et surtout ne pas avoir vu en quoi elle était antisémite.

Mais tous les candidats de gauche qui sévissent sur les réseaux sociaux se sont bien sûr précipités sur ce tweet pour accuser le RN de présenter des antisémites. Un excellent contre-feu pour faire oublier le viol d’une jeune fille de 12 ans par des jeunes qui ont le profil des futurs électeurs de La France Insoumise. Une excellente façon aussi de faire oublier la phrase de Mélenchon, il y a quelques jours, dans laquelle il affirmait que l’antisémitisme en France n’existait pas, si ce n’est de manière résiduelle.

Et puis, ce jour, patatras, le mensonge apparaît, Libération se voit accusé d’avoir publié un bobard (je n’aime pas le mot “fake news“), et même l’Union des étudiants juifs de France et Tristan Mendès France, qu’on ne peut accuser de complaisance avec le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, rétro-pédalent, admettant seulement un tweet mal rédigé. cliquez ici

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19:45 Publié dans Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Législatives à Guingamp, Rostrenen : Danielle Le Men, candidate Reconquête

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Sous la bannière Reconquête !, la Callacoise Danielle Le Men est candidate aux législatives dans la 4e circonscription des Côtes-d’Armor, qui s’étend de Guingamp à Rostrenen en allant jusqu’à Plestin-les-Grèves à l’ouest.

Engagée dans le combat contre le projet Horizon au sein de l’association des Amis de Callac et ses environs, Danielle Le Men a obtenu l’investiture de Reconquête ! pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

La Callacoise se présentera aux côtés de Patrice Riou, de Pont-Melvez, lui aussi membre de l’association. « Comme j’ai une bonne mémoire, je suis reconnaissante envers Reconquête ! de m’avoir aidée dans le projet contre Horizon. Je lutte contre l’immigration massive, ce n’est un secret pour personne. Je me retrouve dans le programme d’Eric Zemmour, sur l’économie ou, en tant qu’enseignante, sur l’éducation. Nous avons des points communs avec le Rassemblement national, mais aussi des divergences. Mais si je ne suis pas qualifiée au second tour, je me désisterai au profit du candidat du RN », affirme-t-elle.

Information Le Télégramme cliquez ici

19:29 Publié dans Callac 22, Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 19 juin 2024

Pas de CADA à Bélâbre : le maire de la commune mange son chapeau !

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Francis Bergeron

Agathon nous disait il y a quelques jours ici même que les habitants du village de Bélâbre avaient indirectement désavoué leur maire par leur vote, le 9 juin dernier, en faveur des listes opposées à l’implantation de Centres d’Accueil de clandestins sur le territoire français. Le cumul des listes hostiles a recueilli ici 60% des voix, dont 44,4% pour la seule liste de Bardella, alors que le total des voix macronistes et de toutes les gauches n’a représenté que 32%. La messe était dite : deux Bélabrais sur trois !

L’arrivée annoncée de 38 Afghans, Syriens, Algériens et autres Tchétchènes pour ce village de 950 habitants cristallisait depuis dix-huit mois les mécontentements, surtout après l’assassinat du jeune Matisse, 15 ans, à Châteauroux (suivi d’ailleurs de trois autres meurtres à propos desquels les médias ont moins communiqué…).

Le conseil municipal de Bélâbre venait néanmoins d’entériner l’achat d’une ancienne usine pour en faire ce mirifique Centre d’Accueil pour migrants en attente de régularisation ou d’expulsion (délais moyens de traitement des dossiers et procédures judiciaires liées : environ 6 ans).

Or nous venons d’apprendre que le coût des travaux pour convertir ces bâtiments désaffectés et délabrés en sympathiques appartements représente un total absolument disproportionné : plusieurs millions d’euros. Il serait temps de s’en apercevoir, alors que tous les professionnels de la région savaient, eux, que le choix de ce bâtiment (acheté par la mairie) était un non-sens.

Les travaux devaient commencer aux premiers jours du printemps. A la date de la dernière manifestation des opposants au projet, le 8 mai dernier, le chantier n’avait pourtant toujours pas été ouvert, contrairement aux rodomontades de la mairie.

Il semble bien, désormais, qu’on s’achemine vers un abandon pur et simple de cette provocation progressiste visant une fois de plus ce monde rural qui pense et vote si mal.

L’argument d’un surcoût cache évidemment autre chose. Certes la mairie parle à présent d’un plan B, qui devrait sortir d’un chapeau, et qui se substituerait au projet initial. Ce plan B existe-t-il vraiment ? Non, bien entendu. C’est à l’évidence un abandon, qui s’annonce, l’argument des surcoûts, et l’évocation d’un plan B ne sont que des habillages, pour ne pas perdre la face.

Les nombreuses procédures judiciaires de contestation menées par les habitants de Bélâbre ont pesé largement dans cet abandon, comme ont pesé les manifestations de ces dix-huit derniers mois, et les résultats, locaux de l’élection européenne du 9 juin dernier.

L’avocat et chroniqueur Pierre Gentillet, originaire du coin, qui suit ce dossier pour le compte des opposants, explique sur le site de l’Union bélabraise :

« À l’aube de cette journée, à travers un article du journal local (il s’agit de la Nouvelle République, note de la rédaction), Viltaïs fait une annonce :

PAS DE CADA À BÉLÂBRE sur le site de la chemiserie !

Le maire cherche une porte de sortie avec un plan B qui ne verra jamais le jour

Prochaine étape : les municipales. »

Précisons que Maître Gentillet est pour sa part candidat aux législatives du 30 juin dans une circonscription du département du Cher, un autre département, certes, mais situé dans le Berry et à quelques dizaines de kilomètres seulement de Bélâbre. Il se présente avec le soutien des droites locales, à commencer par le RN, bien entendu. Si par extraordinaire le maire Laroche persistait dans sa volonté d’implanter un CADA à Bélâbre, ce n’est pas seulement l’avocat Pierre Gentillet qui viendrait haranguer la foule, mais probablement aussi le député Pierre Gentillet. C’est en tout cas tout ce qu’on l’on espère !

Le Nouveau Présent cliquez ici

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Des populismes contre le peuple

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Il y aurait actuellement 25% de régimes populistes dans le monde. Un chiffre à relativiser compte tenu de l’usage caoutchouteux qu’on fait de cette étiquette. D’autre part, on le sait bien, le populisme, est avant tout un style. En tant que tel, il peut se concilier avec les idéologies les plus différentes, depuis le national-populisme à la française jusqu’au conservatisme atlantiste italien et au populisme de gauche des bolivariens latino-américains. Nombre de ces régimes populistes sont un mélange d’ordre moral, de libéralisme autoritaire et de néolibéralisme effréné. Le peuple peut-il s’y reconnaître ? Alain de Benoist, dans son éditorial du dernier numéro de la revue Eléments répond à cette question : de quoi parle-t-on.

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Source  : Eléments n° 208

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mardi, 18 juin 2024

Qu’est-ce que le fascisme ? Petit rappel aux ignorants qui n’ont que ce mot à la bouche

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Yann Vallerie Breizh Info cliquez là

Le terme “fascisme” est aujourd’hui couramment utilisé dans les débats politiques contemporains, souvent pour désigner des adversaires politiques. Cependant, comprendre ce qu’est réellement le fascisme nécessite une exploration historique et conceptuelle de ce mouvement politique.

Le fascisme est un mouvement politique complexe et souvent mal compris. Il est essentiel de comprendre ses origines, ses doctrines et ses pratiques pour évaluer son utilisation contemporaine. Cet article explore les caractéristiques historiques du fascisme et les réflexions de Pierre Milza, un éminent historien, sur ce phénomène.

Le terme “fascisme” trouve son origine dans l’italien “fascio”, signifiant “ligue” ou “union”. Historiquement, il fait référence aux faisceaux de verges entourant une hache, symbole de l’autorité dans la Rome antique. Cette symbolique a été initialement utilisée pour désigner les “faisceaux siciliens des travailleurs”, un mouvement paysan et protestataire en Sicile de 1889 à 1894.

Naissance d’une Idéologie

La connotation du terme a évolué vers un contexte plus belliciste en 1914, lorsque des représentants du syndicalisme révolutionnaire italien ont lancé l’appel du “faisceau d’action révolutionnaire” pour soutenir l’entrée en guerre de l’Italie contre les Empires centraux. Benito Mussolini, alors journaliste et militant du Parti socialiste italien, a soutenu cette initiative, ce qui a conduit à son expulsion du parti en novembre 1914.

En décembre 1914, Mussolini participe à la création du “faisceau d’action révolutionnaire interventionniste”, une organisation qui abandonne l’internationalisme pacifiste tout en conservant des éléments socialistes. Avec la fondation des “faisceaux italiens de combat” après la Première Guerre mondiale, son idéologie prend une forme définitive, alliant nationalisme et révolution, donnant naissance au fascisme tel qu’on le connaît.

En France, dès les années 1920, le terme “fascisme” a pris une connotation diffamatoire, utilisé par le Parti communiste français pour désigner ses adversaires politiques.

Développement Historique

Le fascisme, selon l’historien Emilio Gentile, trouve ses racines dans les idéaux révolutionnaires du XIXe siècle et bascule vers le nationalisme après le Congrès de Vienne de 1814. Ce mouvement s’inspire de figures révolutionnaires comme Giuseppe Mazzini et est fortement influencé par des penseurs comme Georges Sorel, qui prône une synthèse entre nationalisme et socialisme. L’impact de Nietzsche et du darwinisme social se fait également sentir, glorifiant la force et la régénération par la violence.

Le fascisme ne repose pas sur un texte unique, mais sur une série de lois adoptées entre 1925 et 1926, appelées les “lois fascistissimes”. Ces lois ont établi un État autoritaire sous Mussolini, centralisant le pouvoir et limitant les libertés individuelles. La doctrine fasciste est résumée par le slogan : “Tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État”.

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lundi, 17 juin 2024

Les Brigandes et le front musical pour la défense de notre identité

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Thierry DeCruzy Polémia cliquez ici

Incapables de comprendre la musique, la dissidence comme les élus de l’opposition nationale ont quasiment abandonné ce terrain culturel. Cette situation est d’autant plus préjudiciable que la musique est un puissant agent d’influence sur les populations. Le front musical a été déserté, malgré les opportunités…

Les Brigandes, celles qui ont fait transpirer les médias

Dans la préface d’un livre consacré aux Brigandes et publié par Synthèse éditions, Brigitte Bardot affirme : « C’est “Elles” qui auraient dû être choisies pour chanter l’ouverture des Jeux olympiques de France ! » Entre Aya et Les Brigandes, le choix est politique et a impact sur le référentiel non seulement de la France, mais de toute la francophonie, donnant la mesure de son audience et de la vision politique élyséenne. Un contrôle similaire est opéré par l’Eurovision qui impose ses modèles sociétaux à tout un continent. Si le concours a été créé par l’OTAN, c’est bien que la musique a une importance stratégique qui devrait être prise en compte par ceux qui ont été élus pour représenter la nation française historique. Il ne s’agit pas de choix personnels car les choix musicaux sont conditionnés par les communautés dont sont issus les individus. Le contrôle méticuleux opéré sur les concerts en est l’illustration. En France, une autorisation est indispensable pour leur organisation, elle est délivrée par la mairie ou la préfecture. Outre les questions de sécurité, le visa est d’abord politique. Il suffit d’observer le traitement sélectif réservé aux rave parties, interdites mais encadrées par les gendarmes, et celui des concerts de groupes identitaires, traqués par les antifas et interdits par les préfectures.

À cet égard, le parcours des Brigandes est emblématique. Ces chanteuses professionnelles ont forgé un outil musical capable de faire entendre la dissidence française jusqu’en Russie. Leurs compétences musicales alliées à des textes engagés et mis en scène dans des vidéos soignées faisaient de leurs chansons des outils séduisants, en témoigne la censure de leur compte YouTube qui dépassait les 10 millions de vues. La violence des attaques médiatiques avec les pires accusations (assassinat, secte…) et l’envoi d’équipes de journalistes pour faire pression sur la population de leur petit village témoignaient de leur influence. Elles ont fait transpirer les médias pendant cinq ans. Il a fallu un dossier de fausses accusations – aucune condamnation ne les a confirmées – pour diviser la dissidence et affaiblir les soutiens du groupe, même si d’autres ne se sont pas laissé tromper (TV Libertés, Synthèse nationale, la Ligue du Midi, Riposte Laïque, Polémia…). Petite structure sans relais communautaires suffisants, le groupe n’y résiste pas. Pourtant, en six ans, la production des chanteuses est exceptionnelle, avec 12 CD, 144 chansons et 104 clips vidéo. Le combat musical est politique, comme le montre leur convocation par l’Assemblée nationale, fait unique dans l’histoire de la chanson française, sans aucun élu pour les soutenir. La manœuvre de l’industrie musicale réussit à éliminer des chanteuses dissidentes avec l’appui d’une partie de leur propre public.

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Bruno Gollnisch invité des Incorrectibles

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samedi, 15 juin 2024

Entretien avec Marion Maréchal publié dans Valeurs actuelles

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Par Sébastien Lignier

Valeurs actuelles cliquez ici

Que ressentez-vous après la décision d’Eric Zemmour de vous exclure de Reconquête ? Des regrets face à ce qui a ressemblé à un grand déballage en public ou un soulagement de mettre derrière vous une aventure qui aura été douloureuse ?

Marion Maréchal. C’est évidemment un immense gâchis, mais aussi beaucoup de tristesse. Je n’avais pas fait un choix aussi difficile lors de la présidentielle de 2022, en imaginant une telle issue. Néanmoins j’assume mes responsabilités.

Oui après le malheureux échec d’un accord entre le RN et Reconquête deux options s’offraient à nous : soit nous présentions malgré tout un maximum de candidats Reconquête aux législatives au risque que ces candidatures de division renforcent la coalition des macronistes et celle de l’extrême gauche, soit nous renoncions à présenter des candidats et nous soutenions les candidats de la coalition Bardella-Ciotti.

Éric Zemmour a choisi unilatéralement la première option. J’ai choisi la deuxième car je considère que l’intérêt du pays doit primer sur l’intérêt des partis. Je ne prendrai pas la responsabilité que des candidatures Reconquête coûtent les quelques députés qui pourraient faire la différence pour que le bloc national l’emporte. J’ai passé la campagne des européennes a alerté les Français sur le risque de disparition de notre pays. Il faut être cohérent et nous hisser à la hauteur des évènements.

La menace est immense, le 7 juillet ce sera soit le bloc national soit l’extrême gauche coalisée. L’espoir ou le cauchemar.

A titre personnel, je regrette les mots inutilement blessants de « trahison » et de « regroupement familial des Le Pen » employés par Éric, tout comme je regrette qu’il ait tenté de ramener un désaccord politique de fond entre nous à une simple question familiale entre Marine Le Pen et moi. C’est sans doute facile à vendre, et plus confortable, mais ça n’en est pas moins faux. 

Laurence Trochu, Nicolas Bay ou Guillaume Peltier ne sont pas les neveux et nièces de Marine Le Pen ; deux d’entre eux sont issus de LR et ont occupé des fonctions auprès de Nicolas Sarkozy ou François Fillon. Et pourtant, tous les trois étaient à mes côtés pour lancer notre appel à refuser la division et à soutenir les candidats d’union LR-RN pour battre Macron et la coalition d’extrême gauche.

Le président de Reconquête vous accuse d’avoir négocié « en catimini » avec le RN, sans jamais lui en avoir rendu compte. Que répondez-vous à ces accusations ?  

Il a été informé immédiatement de ma volonté de négocier puisque j’ai lancé un appel à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan le soir même de mon élection, dimanche soir.

Dès lundi je rencontrai publiquement Marine Le Pen et Jordan Bardella tandis que la direction de Reconquête, sans nous prévenir, mobilisait déjà les fédérations du parti pour préparer des candidatures.

J’ai réclamé la réunion d’un Bureau exécutif de Reconquête! dès lundi soir pour justement faire état des échanges lors de cette rencontre. J’ai dû insister pour qu’il soit réuni, et lorsque ce fut finalement le cas mardi après-midi, c’était en fait déjà trop tard : malgré mes efforts, l’accord n’avait pas pu aboutir.

Éric Zemmour est-il devenu selon vous un frein à « l’union nationale » qui s’organise autour du Rassemblement national ?

Pendant toute la campagne des élections européennes, j’ai souhaité concentrer mon énergie et mes attaques vers le camp macroniste et les candidats de gauche. J’ai toujours distingué les concurrents des adversaires, ce qui ne m’a pas empêché de marquer clairement ce qui nous distingue politiquement du RN.

Dans une forme de campagne parallèle, assez désagréable et brouillant le message, des attaques bien plus violentes, parfois même caricaturales ou outrancières, ont été développées dans les médias ou sur les canaux numériques du parti par la présidence du mouvement et une partie de la direction.

Je considérais pour ma part qu’elles étaient non seulement inopérantes électoralement – cinq minutes passées sur un marché suffisaient à convaincre que ce n’était pas ce que souhaitaient les électeurs – mais qu’en plus cela pouvait contribuer à rendre difficiles les nécessaires synergies à venir.

Je ne peux que constater que la suite des événements, et le refus du RN de conclure un accord avec Reconquête en raison de l’attitude d’Éric Zemmour, m’ont donné raison. Je le regrette profondément car les électeurs de Reconquête auraient mérité d’être représentés dans cette coalition des droites par un accord électoral respectueux du courant de pensée que nous représentons.

Combien de personnalités politiques issues de l’écosystème Reconquête sont prêtes à vous rejoindre ?

Les cadres, militants et adhérents de Reconquête sont des gens admirables. Cette rupture soudaine est humainement très difficile pour beaucoup, surtout après 9 mois d’une campagne européenne où ils se sont beaucoup donnés. Je comprends que certains aient encore besoin de temps pour mesurer les enjeux et prendre position.

Depuis notre appel à refuser la division et soutenir les candidats de l’union nationale, désormais relayé sur le site jesoutienslunion.frdéjà près de la moitié des délégués départementaux ont manifesté, à divers degrés, leur soutien.

Certains ont démissionné, en réaction à notre exclusion, d’autres encore ont fait part de leur refus de présenter des candidats dans leur département. Par ailleurs, notre appel a aussi été rejoint par de nombreux élus de Reconquête, parmi lesquels le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier.

Au-delà des cadres, nous avons eu des milliers de témoignages spontanés de soutien, venant d’ailleurs bien entendu de nos rangs, mais aussi de sympathisants RN ou LR.

À titre personnel, vous avez annoncé votre intention de ne pas vous présenter aux législatives. Pourquoi ? Quelle sera votre place dans la campagne qui s’ouvre ?

Je ferai campagne, tant dans les médias qu’auprès des Français, pour faire gagner le bloc national et battre le bloc macroniste et l’extrême gauche. Je ne serai en revanche pas candidate, car j’ai été élue au Parlement européen par 1,4 million de Français voici à peine 5 jours. C’est cette mission qu’ils m’ont confiée que je veux assurer en priorité.

Avec nos trois autres députés européens, je ferai la semaine prochaine mes premiers pas à Bruxelles, où j’ai hâte de retrouver nos alliés du groupe des Conservateurs et de me mettre au travail pour défendre notre civilisation et les intérêts de la France. Dans tous les cas, je n’abandonne pas les Français qui m’ont fait confiance et continuerai de mener les combats nécessaires.

Vous avez toujours assumé votre refus de revenir au RN. Votre position peut-elle évoluée au vu de la situation politique inédite ?

Je le redis clairement : mon soutien aux candidatures du bloc national ne signifie pas mon ralliement au parti Rassemblement national, contrairement à ce qui a pu être dit par certains. Je n’ai pas dévié de mon projet :  bâtir la force de droite authentique qui manque à notre pays.

Une force clairement attachée à la préservation et la transmission de notre identité, tout en assumant une vision économique de droite et défendant nos valeurs face à toutes les formes de déconstruction. Une force qui travaille à l’union nécessaire pour assurer la victoire, comme c’est le cas dans tous les pays d’Europe où des coalitions des droites, portant des idées proches des nôtres, gouvernent désormais.

C’est dans cette optique que j’ai rejoint Eric Zemmour lors de l’élection présidentielle, c’est dans cet objectif que je me suis investie dans Reconquête! ensuite, c’est pour cela que j’ai mené notre liste lors des élections européennes. Et je continuerai à travailler dans cette direction avec tous ceux qui partagent cet objectif.

En faisant le choix de l’union, je reste fidèle à la promesse initiale de Reconquête et comprends d’autant moins mon exclusion du parti suite à ce choix. Personne n’oublie qu’Éric Zemmour, lui-même et c’est tout à son honneur, a prôné pendant vingt-cinq ans l’union des droites. Je regrette qu’en cet instant historique où il faut la mettre en place en unissant les forces et les votes, il veuille l’empêcher en présentant malgré tout des candidats Reconquête.

Comment réagissez-vous à la décision d’Eric Ciotti de s’allier au Rassemblement national…et au psychodrame au sein des Républicains à la suite de cette annonce ? L’heure de vérité a-t-elle sonné pour la droite ?

Je salue cette décision courageuse, attendue par de nombreux électeurs de LR et démontrant le fossé existant désormais avec la majorité des dirigeants de ce parti, y compris ceux qu’on aurait imaginés plus solides et cohérents face aux événements.

Désormais les masques tombent chez LR entre ceux qui ont vraiment à cœur l’intérêt de leur pays et ceux qui en sont encore aux petits calculs personnels et politiciens.

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vendredi, 14 juin 2024

Alerte rouge

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Vincent Trémolet de Villers

Nouveau fruit amer de cette dissolution : Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin se disputent, à ciel ouvert, l’Hôtel Matignon. C’est la démocratie tempérée par le trotskisme ou Roberpierre en gilet jaune.

Scénario impensable? L’Histoire nous l’enseigne : la gauche, quand elle parvient à s’unir, quand elle sent le pouvoir à portée de vote, ne fait pas dans le détail. Alerte rouge! En vingt-quatre heures, Raphaël Glucksmann a été digéré par les Insoumis. Et l’on voit maintenant débouler Philippe Poutou, tout sourire. Rappel succinct. Le parti de Poutou, le NPA, a salué le massacre du 7 octobre comme un « acte de résistance », ce qu’ont dit durant toute la campagne, Rima Hassan, Danièle Obono et d’autres élus Insoumis en maintenant l’équivoque sur le Hamas. Le «Nouveau Parti Antisémite» va donc soutenir une coalition qui, promeut, dans le désordre (et en écriture inclusive) : la décroissance économique, la tyrannie fiscale, l’immigration voulue, l’islamisation complaisante, la violence excusée, les médias surveillés, les élèves endoctrinés, le nucléaire délaissé, la justice politisée : la France dévastée.

Hormis Bernard Cazeneuve, on cherche désespérément un prédicateur médiatique, une grande conscience pour s’élever contre le monstre politique qui est en train de naître. Sans doute trop occupée à excommunier Éric Ciotti, la gauche morale est introuvable. Une fois encore elle échappe aux condamnations qu’elle aime tant prononcer.

« La gauche? Le bien. La droite? Une maladie », écrivait ironiquement Jean Cau au début des années 1980. Tout était dit. La droite contamine, elle peut-être « cas contact » de « l’extrême droite », il faut avec elle respecter les distanciations sociales.
C’est aussi cette disqualification de principe qui a permis l’éclosion du Rassemblement national. Ce parti n’a pas seulement poussé sur le terreau du déni migratoire et sécuritaire, il prospère aussi sur l’engrais de l’intimidation menée par le gauchisme culturel.

Même pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il fut un temps (c’était pour lui entre les deux tours de 2022, pour elle en 2017), où ils faisaient les yeux doux à Jean-Luc Mélenchon. C’est de cette emprise dont une majorité de Français veut se libérer pour ne plus avoir à faire la révérence devant Sa Majesté la gauche

Source : Le Figaro 14/6/2024

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Sur le site Le Nouveau Présent, une aimable revue de presse

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François Solchaga, Le Nouveau Présent cliquez ici

Le regretté quotidien Présent avait plus d’une fois alerté son public sur la quasi-impossibilité de survivre, pour un média papier, s’il n’a ni annonceurs ni mécènes. En outre, rappelait régulièrement le quotidien fondé par Madiran et Brigneau (et quelques autres), plus la périodicité est fréquente et plus la survie est difficile. Le quotidien papier, qui ne reste en principe en vente dans les kiosques qu’une douzaine d’heures au mieux, qui traite de l’actualité de la veille, et qui sera déjà dépassé par l’actualité du lendemain, est le plus vulnérable des médias, d’autant que ses vrais concurrents sont la radio, la télévision, les sites d’info en ligne.

C’est bien pourquoi ne survivent aujourd’hui que quelques quotidiens nationaux ou régionaux, soutenus par des milliardaires (ou par la volonté de l’Etat), et intégrés à des groupes industriels et financiers, aucun ne reflétant une ligne proche de l’opinion des 40% de Français qui ont voté Bardella ou Maréchal le 9 juin.

Mais la presse papier, expliquait toujours Présent, se vend mieux quand sa durée possible de vente est plus longue : un hebdo est mieux loti qu’un quotidien, un mensuel qu’un hebdo. Et un trimestriel, même à tirage modeste, peut survivre, face aux médias de l’instantané comme face aux médias classiques, qu’ils soient quotidiens, hebdomadaires ou mensuel.

Je voudrais évoquer précisément quelques trimestriels dont la longévité témoigne de la réalité de ce constat :

Poésie et tradition

La revue Altaïr se veut « périodique trimestriel de poésie et de tradition ». Elle est imprimée en Belgique de façon plutôt modeste. Mais grâce à quoi elle vient de fêter son 50e anniversaire. C’est en effet en juin 1974 que Jean-Pierre Hamblenne a lancé ce périodique, qui a sorti son 200e numéro. Altaïr publie de la poésie, et on imagine sans peine que le public, pour cette littérature-là, n’est pas extensible à l’infini. Mais ce trimestriel constitue une précieuse tribune pour les poètes : Louis de Condé, Joël Laloux, Jean Hautepierre peuvent ainsi diffuser leurs œuvres aux amateurs de ce genre littéraire plutôt négligé. La revue a compté aussi dans ses rangs des poètes aujourd’hui disparus mais qui méritent qu’on se souvienne d’eux : Pierre Pascal ou Pierre Dudan, bien entendu, dont les œuvres continuent à vivre, Alain Didier, qui rédigeait aussi la critique théâtrale dans Présent, Le docteur Paul Thauziès, qui signait ses recueils de poésie et ses romans du nom de Jean Rimeize. Altaïr n’oublie jamais de republier des poèmes venus d’un passé plus lointain : Maurras, Déroulède etc. C’est pourquoi la revue n’a pas été insensible à l’édition conjointe par les amis de Brasillach et les amis de Béraud d’un recueil illustré (et inédit) rédigé dans les prisons de Fresnes et de Saint-Martin-de-Ré, lors de l’épuration. Cette publication fait en effet une large place aux poèmes des bagnards. La « poésie carcérale » serait presque un genre à part entière. Pour ces poètes-là, en attente de leur jugement, voire de leur assassinat légal, chaque mot comptait, et suscite donc chez le lecteur, même 80 ans plus tard, un surcroit d’émotion.

« Valeurs dégénérées »

Autre revue trimestrielle à l’impressionnante longévité : Réfléchir et Agir, La couverture de son 82e numéro présente un dessin « art déco » ou « futuriste », pour illustrer son thème central : « l’économie de la puissance ». Un dossier d’une quinzaine de pages. La vision des auteurs, c’est que nous allons vers un affrontement global entre « l’Occident américano-sioniste d’un côté » et les autres, à savoir « un monde multipolaire » réfractaire aux « valeurs dégénérées ». C’est un point de vue, qui a l’avantage de permettre de trancher facilement les questions géopolitiques. Mais quand le monde se complexifie, devient multipolaire, précisément, cette vision assez gaullienne, en fait, risque de perdre de sa pertinence. Nous n‘en sommes pas encore là, et ce dossier a le mérite de nous pousser à prendre de la hauteur et du recul, et il donne une vision d’ensemble qui, dans le long terme, ne manque pas de cohérence.

Je vous avouerais toutefois que, pour ma part, je commence toujours par lire, dans R&A, les brèves des premières pages, et par sourire aux dessins d’Adolf… Quand une revue peut à la fois produire des dossiers fouillés et faire rire ses lecteurs, c’est que le produit est bon. Dommage que R&A ait cessé d’être vendu en kiosque, mais cela illustre bien la difficulté à faire vivre une telle revue, même de qualité et ne faisant pourtant appel qu’à des bénévoles.

L’héroïque abbé Perrot

Troisième revue trimestrielle : Synthèse nationale. Son format est celui d’un livre, sa présentation est celle d’une revue. Son numéro 66 laisse supposer qu’elle a donc 16 ans d’existence, si le calcul est bon.

Ce numéro est largement consacré aux élections européennes, dont le lecteur connait à présent les sidérants résultats, et le tremblement de terre que cela a déclenché ! Synthèse soutenait Marion Maréchal, ce qui n’était pas un mauvais choix, même si le score de la liste Reconquête a été modeste. Mais vous vous consolerez (façon de parler !) en lisant l’article sur l’héroïque abbé Perrot, qui fut assassiné par les communistes. C’est une revue à soutenir, le dosage des articles politiques, littéraires, d’actualité ou historique est parfait. Et grâce à son format et son dos carré, elle peut tenir verticalement dans votre bibliothèque. Un vrai gain de place !

Altaïr, JP Hamblenne, BP19 – 1420 Braine L’Alleud (Belgique)

R&A BP 90825 31008 Toulouse cedex 6

Synthèse nationale BP80135 – 22301 – LANNION PDC

synthesenationale@gmail.com

NDLR SN : merci à notre confrère et ami Le Nouveau Présent pour cet article élogieux pour notre revue.

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jeudi, 13 juin 2024

La France a plus que jamais besoin de Reconquête et d’Éric Zemmour

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Pierre Cassen Riposte laïque cliquez ici

La dissolution opérée par Macron, sans doute, comme je le disais dès dimanche soir, pour des calculs politiciens sordides, qui consistent à souhaiter la victoire du RN en 2024 pour mieux le discréditer en 2027, continue à opérer des déflagrations dans le paysage politique français.

D’abord, chacun a pu constater que la belle gauche morale, qui continue à imposer le cordon sanitaire à ses adversaires politiques, en jouant sur la rue, s’émancipe des beaux principes qu’elle impose à la droite, et sans vergogne s’allie, y compris avec les Insoumis, qu’elle qualifiait d’antisémites la veille, quand il s’agit de sauver des postes et leur boutique.

Chacun a pu avoir la confirmation que les notables LR sont de véritables traîtres à la France, et préfèrent conserver leurs petits avantages boutiquiers, se vendre à Emmanuel Macron, plutôt que d’avoir le courage d’Éric Ciotti, et de penser aux intérêts du pays, en rompant avec le piège de Mitterrand, imposant la division de la droite au nom de principes moraux à géométrie variable. C’est sans doute la première fois dans l’histoire qu’en toute illégalité, un président est destitué par un bureau politique auquel il ne participe pas, et le droit, ou pas, de disposer de l’investiture LR sera tranché dans les heures qui viennent par les juges.

Mais l’explosion en direct de LR, qui était inévitable, se conjugue à celle, tout aussi dévastatrice, de Reconquête. Chacun suit les différents rebondissements, depuis dimanche, que les fins connaisseurs de la vie politique avaient un peu anticipé en regardant le déroulement de la campagne européenne. Chacun voyait bien qu’il y avait deux campagnes de Reconquête, celle de Marion Maréchal, et celle d’Éric Zemmour et de Sarah Knafo. Les plus optimises espéraient qu’elles étaient complémentaires, et que chacun jouait un rôle. Les plus pessimistes craignaient que la différence stratégique, assumée publiquement par les protagonistes, sur l’attitude à adopter par rapport au RN, ne finisse tragiquement.

Chacun a remarqué que dimanche soir, Éric Zemmour a paru apprendre que Marion allait rencontrer toutes les composantes de la droite, pour parvenir à jouer de sa personnalité pour imposer, dans un contexte exceptionnel, l’union à laquelle tout le monde aspire pour gagner le 30 juin et surtout le 7 juillet. Les observateurs ont noté qu’alors que Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu applaudissaient cette annonce de Marion à tout rompre, Éric restait stoïque, sans doute parce qu’il avait l’impression que le président était contourné par la vice-présidente.

Chacun avait compris en écoutant lundi soir Éric Zemmour sur CNews qu’il laissait entendre qu’il avait eu beaucoup de mal à avoir des informations de la part de Marion sur les négociations qu’elle avait entamées. Il avait affirmé d’autre part, sentant que sa personnalité servait de prétexte au RN pour justifier le maintien de la division, qu’il ne demandait rien, qu’il n’entendait pas exiger un poste de député ni de ministre en cas de victoire. Rappelons que cet entretien a dépassé les records, à CNews, avec 1,2 million de téléspectateurs, preuve que la parole d’Éric est toujours attendue avec impatience.

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Marion Maréchal était ce jeudi matin sur TF1

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mardi, 11 juin 2024

Excellent état des lieux dressé par Christophe Guilluy

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Après moi le chaos ! Sauf qu’Emmanuel Macron n’est pas De Gaullle.  Dans cet excellent entretien avec Alexandre Devecchio du Figaro, le socio-géographe Christophe Guilluy, grand spécialiste de la France d’en bas, celle des Gilets jaunes, considère à juste titre que via cette dissolution, le président de la République cherche à effacer la raclée électorale qu’il vient de prendre. A remettre les compteurs à zéro de ce libéralisme économique accolé à une idéologie socialisante qui ont détruit petit à petit tout ce qui faisait la force, l’attrait et le squelette de notre pays. On paie la note de décennies de lâcheté de notre classe politique, de l’irresponsabilité des Mitterrand, Chirac, Hollande, Macron and C°.

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Source : Le Figaro 11/06/2024

Christophe Guilluy, géographe de formation, est l’auteur de plusieurs ouvrages qui ont marqué la sociologie politique française. Dernier ouvrage paru, Les dépossédés. L’instinct de survie des classes populaires (Flammarion, 2022).

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dimanche, 09 juin 2024

Européennes : et les cocus sont…

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Pascal Praud a deux vertus : il écrit bien et il a du bon sens. On pourrait ajouter qu’il appartient à une droite sans œillère piochant ici ou là ce qui lui paraît juste. Il ne juge pas. Pour lui, ces élections sont un miroir aux alouettes. Le scrutin est joué d’avance et ne déterminera rien. En attendant, j’ai le final de la course cycliste du Dauphiné Libéré et je me fous complètement de Roland Garros. Chacun son truc.

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Source : Le Journal du dimanche 09/06/2024

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samedi, 08 juin 2024

L’Europe politique doit cesser de considérer les peuples comme des ramassis de crétins

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Chantal Delsol*

Peu d’entre nous ont douté du bien-fondé, au départ, d’une Europe institutionnelle, après cent ans de guerres fratricides et dans un climat mondial de plus en plus périlleux avec le déclin de l’empire culturel occidental. Il est peu d’anti-européens. Le problème est ce que nous avons fait de l’institution. Ce n’est plus l’idéal que nous devons juger dimanche – ce sont les réalisations.

Réunir des pays si divers et néanmoins culturelle- ment proches n’aurait dû se faire que selon la subsidiarité : laisser chaque pays maître de ses problèmes de proximité et déléguer des compétences régaliennes. Le malheur de l’Europe, c’est qu’elle a été construite non par les Allemands, mais par les Français. Et les Français en ont fait une copie de la France : une administration centralisée, où toute décision part du sommet et où l’on considère que les peuples sont incapables de gouverner même le balayage devant leur propre porte. (Rendez-vous compte ! dit notre président en tremblant dans son allocution d’avant-hier, si les pays avaient eu l’autonomie pour choisir leurs vaccins ! ils auraient choisi, forcément, des vaccins dangereux !) Les Allemands auraient sans doute fait de l’Europe une copie de l’Allemagne, où chaque nation aurait pu énoncer une phrase personnelle.

Jacques Delors, dans les années 1990, a retourné le principe de subsidiarité en principe jacobin – il est facile d’affirmer que tous les pays sont insuffisants quand on décrète d’en haut le niveau de suffisance, et ainsi plus personne n’est autonome. L’institution européenne est devenue un monstre centralisé (Delors lui-même l’a décrite en 1995 comme « un despotisme doux et éclairé »), où les normes sont édictées par des fonctionnaires non élus, avec la bénédiction des gouvernements nationaux, qui se débarrassent ainsi des responsabilités. Parce que le jacobinisme ne rêve jamais que d’égalité, nombre d’élites occidentales regrettent à présent l’élargissement, qui a fait entrer des pays si différents à tous égards et si difficiles à niveler. Autrement dit, l’Europe est tout sauf un fédéralisme – lequel signifie une cascade de souverainetés et d’autonomies diverses et superposées. Cela n’empêche pas les Français, qui ignorent tout à fait ce qu’un pareil mot veut dire, de crier au danger du « fédéralisme » en sous-entendant « centralisme », c’est-à-dire l’exact contraire. On voit l’impasse dans laquelle nous nous trouvons, doublée de confusions bouffonnes.

Avec la guerre en Europe, le redéploiement d’un ennemi qui nous veut du mal, et la perspective de l’isolationnisme américain, nous avons plus que jamais besoin d’une action commune européenne dans l’ordre de la défense. Mais acceptera-t-on que l’instance européenne concentre la monnaie, la défense et la sécurité, alors qu’elle ne nous laisse même pas gouverner nos vaccins, notre électricité ou notre agriculture ? Ce serait nous déshabiller tout à fait. Il serait logique, convenable, humain, que l’instance européenne gouverne la guerre et la monnaie, pendant que les nations s’occupent de leur agriculture et de leur électricité. Tout repose sur la faute originelle : le jacobinisme français érigé en principe européen. Nous risquons de perdre des guerres parce qu’on n’a pas laissé vivre nos régions et nos nations comme elles l’entendaient.

Car la colère gronde. Cette centralisation normative, que nos gouvernements élus ont confiée à des bureaucrates non élus (le Parlement européen a si peu de pouvoirs), ne concerne pas seulement les règlements par millions, l’obligation et l’interdiction de faire, mais aussi l’obligation et l’interdiction de penser. Autrement dit, la belle Europe des peuples, qui désormais ne voulaient plus se faire la guerre, est devenue la petite coterie de quelques élites imposant aux peuples à la fois leurs manières de faire et leurs croyances morales. C’est peut-être le plus intéressant à observer dans cette évolution : le centralisme politique instauré par Delors s’est étendu à un centralisme idéologique. La petite élite non élue qui gouverne nos pays se prétend pure- ment technique, mais en réalité elle est porteuse d’une idéologie mondialiste, libérale-dogmatique et libertarienne, progressiste au sens postmoderne. Et malheur à qui ne la suit pas dans ses directives, idéologiques autant que politiques ou économiques. Tout opposant, qu’il s’agisse d’un courant, d’un parti ou d’un pays entier, se voit traité en ennemi (désigné par des noms de maladies : « la lèpre populiste »). Autrement dit, quiconque s’oppose n’est pas un adversaire, avec lequel on discute, mais un ennemi à abattre. C’est dire que, dans l’Europe institutionnelle, l’ambiance n’est pas démocratique – la démocratie admet des adversaires, non pas des ennemis.

Ainsi l’Europe est-elle désormais, comme l’Amérique du Nord, un continent en proie à la polarisation extrême qui sépare les peuples des élites, les « somewhere » des « anywhere », les régionaux des mondiaux, la société des terroirs de la société des jets. Le plus terrible dans cette affaire est qu’il s’agit non seulement d’une querelle idéologique, mais aussi d’une guerre sociale. L’institution est dominée par une élite pensante et abstraite, qui affirme que l’Europe n’a pas d’histoire, que libérée de son passé elle est seulement ancrée dans l’avenir (!) ; qu’il faut aller le plus loin possible dans les réformes sociétales sans réfléchir à aucune limite, et imposer cela à tous les peuples européens sans discussion; ou encore que les cultures n’ont plus d’importance, seuls comptent le mélange et l’inclusion. Devant ces sottises irréalistes, on a bien envie de prendre le parti des peuples. On se demande s’il ne faudrait pas, d’abord, poser un pétard sur la table pour ramener les esprits au pauvre bon sens élémentaire et rustique : la mondialisation ne pourra pas remplacer entièrement la vie des régions et des nations, car l’existence des humains est particulière d’abord et ne peut viser l’universel qu’à partir des particularités; les souverainetés en cascade expriment la diversité des cultures et des sociétés, et leurs volontés d’autonomie, primordiale pour la liberté que nous chérissons ; on ne peut biffer entièrement le passé faute de se voir privé d’avenir ; nous ne vivons pas chez Embrassons-nous, Folleville, mais dans un monde où l’immigration n’est pas forcément une chance, mais parfois un obstacle ; les réformes sociétales extrêmes peuvent mener à des désastres et doivent donc pouvoir être discutées sans qu’on traite les opposants de Cro-Magnon ; les ennemis existent quels que soient nos rêves de « transformer les ennemis en voisins » (cela, nos élites s’en rendent compte péniblement depuis février 2022).

L’Europe politique requiert un changement primordial : cesser de considérer les peuples comme des ramassis de crétins. Reprendre à nouveaux frais le fondement démocratique qui veut l’autonomie des particularités, régions et nations. Le mépris et l’intolérance qui nous assaillent évoquent davantage un despotisme qu’une démocratie.

(*) Philosophe, ex-professeur d’université

Source :  Le Figaro 08/06/2024

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jeudi, 06 juin 2024

Drôle de D-Day

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Une fois encore, Pierre Lellouche frappe fort dans Valeurs actuelles en nous exposant un petit rappel autour de cette date du 6 juin qu’avait rayé de sa mémoire le général De Gaulle. Et pour cause, il n’avait pas été convié à la table des alliés. Avec le temps, le 6 juin a bourlingué. Pour ce qui nous concerne, on ajoutera, ce que Pierre Lellouche ne dit pas, que ce 6 juin marque l’invasion de la France, puis de l’Europe, par l’armée américaine, et la vassalisation qui va s’ensuivre et dont nous sommes toujours les victimes. L’Union européenne est un leurre, mais reste à trouver un compromis pour que l’Europe s’érige en puissance et non en valet de pied.

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Source : Valeurs actuelles 06/06/2024

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mardi, 04 juin 2024

Loi sur la fin de vie ou l’idéologie de la culture de mort

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Bernard Antony

Avant le vote par le Parlement de la loi dite « d’accompagnement des personnes en fin de vie », vingt-trois associations principales de soignants – infirmiers, psychologues, médecins – ont lancé en début de semaine un cri d’alarme.

Elles dénoncent la « rupture profonde » du texte proposé avec les réalités qu’elles expérimentent quotidiennement, mais aussi « le grand décalage avec les promesses faites ces derniers mois ». Elles constatent que le projet adopté par la commission spéciale « est un modèle dont l’objectif, assumé par les votants, est la possibilité d’accéder à la mort provoquée assistée par des soignants, dans les situations médicales les plus larges, y compris celles qui laissent espérer plusieurs années de vie ».

Elles déplorent que le fait de donner la mort devienne « un soin », que « ce projet de loi constitue une incitation implicite à demander la mort pour les personnes âgées, vulnérables précaires, isolées, celles-là mêmes que la loi est supposée protéger ».

On lit encore : « On nous garantissait une procédure encadrée. Nous découvrions que celle-ci sera expéditive »…

On parlait d’un « modèle français ». Et l’appel des soignants d’observer que « la seule exception française se situe dans la coercition qu’imposerait ce texte : aux pharmaciens, aux établissements sanitaires et aux établissements médico-sociaux qui seraient « tenus » d’organiser la procédure mortelle en leurs murs ; à l’ensemble des soignants enfin… dont l’engagement sera menacé par un délit d’entrave ».

Oui, d’entrave au suicide ! D’entrave à la mort !

Comme on le voit, l’ensemble des soignants a parfaitement compris que le projet de loi sur la fin de vie n’est qu’un texte hypocrite de la culture de mort.

Tel que cela est déjà pratiqué dans les sociétés les plus déshumanisées. Comme en Belgique. Les sociétés où progresse l’abomination du mépris de l’humain, la réalité du racisme antihumain.

Le grand rabbin Haïm Korsia a parfaitement résumé cette moderne irruption de l’inhumain en deux phrases lapidaires : « On maquille un geste de mort donné par un proche en bienfait… J’en suis atterré ! ». Et d’annoncer : « Celui qui me soigne pourrait un jour me tuer ».

Ainsi va la dictature de l’idéologie mortifère grand-orientée maçonnico-macro-néronienne.

Source L'AGRIF cliquez ici

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lundi, 03 juin 2024

L’immigration comme remède à nos difficultés ? Un leurre.

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En dépit de ses effets contestés sur la cohésion nationale, l’accélération rapide des flux migratoires reçus en France est parfois présentée comme un mal nécessaire, pour rééquilibrer la pyramide des âges de la population et ainsi assurer le financement des régimes de retraite. D’autres avancent que l’immigration serait source de croissance économique et que ses effets sur les salaires de la population native seraient négligeables. Autant d'idées régulièrement affirmées sur lesquelles se penche l'économiste André-Victor Robert, auteur  de La France au bord de l’abîme (L’Artilleur 2024).

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Source : L’Observatoire de l’immigration et de la démographie

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vendredi, 31 mai 2024

ENTRETIEN PUBLIÉ AUJOURD'HUI DANS OUEST-FRANCE. Marion Maréchal : « Je veux une triple frontière contre les clandestins »

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Texte publié dans Ouest-France cliquez ici

La tête de liste Reconquête espère créer la surprise lors des élections européennes du dimanche 9 juin. « Cette triple frontière sera nécessaire pour dissuader, bloquer et expulser les clandestins », dit-elle

Quelle est la proposition phare de votre programme ?

La « triple frontière », pour dissuader, bloquer et expulser les clandestins. Une première frontière hors du territoire de l’Union, qui prendra la forme d’accords avec les pays de départ où nous ouvrirons des centres pour examiner les demandes d’asile. Une frontière européenne, avec la mise en place d’un blocus militaire naval en Méditerranée et le financement des murs demandés par les pays confrontés aux afflux de migrants. Une frontière nationale, basée sur la fin de la libre circulation des extra-Européens au sein de l’espace Schengen, la suppression de la directive sur le regroupement familial et la mise sous condition de l’aide au développement, réservée aux seuls pays qui accepteront de reprendre leurs ressortissants expulsés.

Comment organiserez-vous les contrôles au sein de l’espace Schengen ?

Nous avions des frontières nationales avant 1985. Il reste des barrières physiques à chaque point d’entrée sur le territoire national. On peut y restaurer des contrôles, avec des files rapides réservées aux Européens, qui n’auront qu’à montrer leur passeport, et des dispositifs facilitant le passage des transfrontaliers, type télépéage ou reconnaissance automatique des immatriculations. Mais les non Européens ne pourront plus passer d’un État à un autre sans visa et contrôle de celui-ci à chaque frontière.

Comment comptez-vous mobiliser vos électeurs le 9 juin ?

D’abord en leur rappelant qu’il n’y a pas de vote perdu ou inutile, puisque c’est la seule élection à la proportionnelle intégrale à un tour que nous ayons en France. Toutes les listes qui feront plus de 5 % auront des élus. Le seul vote utile le 9 juin, c’est de voter pour le parti qui défend le mieux vos convictions, avec le plus de force et de courage. C’est d’autant plus important que pour la première fois, la coalition qui dirige l’Union depuis des décennies (l’alliance des LR, des socialistes et désormais des Macronistes) peut être renversée. Le groupe, qui peut devenir la force centrale de cette recomposition à droite, est le nôtre, celui des conservateurs et réformistes européens (ECR), avec nos dix-sept alliés européens.

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Il faut lire le manifeste identitaire de Maximilian Krah, figure de l’AfD attaquée par le RN

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Maximilian Krah est au cœur d’une tourmente politique puisque ce sont ses déclarations – nous laisserons nos lecteurs juger du fond, de la forme et de l’opportunité de celles-ci par eux-mêmes  – qui ont déclenché l’expulsion de l’AfD du groupe ID au Parlement européen, à la demande du Rassemblement national. En réalité, la crise couvait depuis des mois entre le RN et l’AfD et Maximilian Krah n’a sans doute été qu’un prétexte à cette rupture vue comme inévitable par beaucoup de cadres du RN. Reste que Maximilian Krah est en fait très éloigné de la caricature qu’en font les journalistes ! En témoigne son passionnant livre-programme pour ces élections européennes. Michel Geoffroy l’a lu et il a été conquis.

Polémia

Michel Geoffroy, Polémia cliquez ici

Les amateurs de scandales entre le RN et l’AfD seront déçus

Les éditions La Nouvelle Librairie ont eu la bonne idée de traduire le livre publié en 2023 par Maximilian Krah qui sera candidat de l’AfD pour les élections européennes de 2024 : Politik von rechtssous le titre Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, avec une préface de François Bousquet [1].

Cette publication vient à propos, au moment où les polémiques enflent contre l’AfD, des deux côtés du Rhin, puisque les sondages annoncent une percée électorale qui inquiète le Système.

Mais les amateurs de scandales médiatisés en seront pour leurs frais : le « plaidoyer pour une droite identitaire » de Maximilian Krah n’évoque ni la Seconde Guerre mondiale, ni les SS, ni la chevauchée des Walkyries. Et il ne propose pas de trucider les immigrants.

Le livre rassemble en réalité un ensemble de réflexions – de « vues de droite » pour reprendre le titre d’un essai fondateur d’Alain de Benoist – sur l’état de l’Allemagne, de l’Europe et du monde en général. Avec un fil conducteur, d’où le titre français de l’essai : quel serait la déclinaison d’un programme identitaire de droite, appliqué à différents domaines tels que l’État, l’économie, le social, les relations internationales, l’Europe ou le politique.

Maximilian Krah embrasse donc un très vaste champ de réflexion qui, bien que faisant évidemment souvent référence à la situation particulière de l’Allemagne, vaut aussi pour nous puisque l’Europe se trouve soumise à des maux convergents. Ce qui rend cet essai intéressant pour un Français aussi.

Il n’y a pas de solution progressiste à la crise du progressisme pour Maximilian Krah

« Ce ne sont pas les problèmes qui sont trop grands, mais le cadre du débat qui est trop étroit. Cela empêche l’application d’idées et de solutions qui pourraient sauver ce qui semble perdu [2] », écrit d’emblée Maximilian Krah dans son introduction, donnant le sens de l’ouvrage.

La crise de civilisation que nous vivons vient en effet de la mise en œuvre de l’idéologie progressiste (l’idéologie de la gauche dans sa forme libérale libertaire actuelle) et par conséquent, dès lors que le débat politique est monopolisé et censuré par les mêmes, aucune solution ne pourra en sortir. Cela explique la vanité du débat électoral actuel en Europe.

Il est donc temps d’oser une politique qui ne soit pas de gauche : une politique de droite et donc une politique identitaire. Car « la promesse de la droite politique est une vie en harmonie avec soi-même, la nature et les valeurs ancestrales, une vie qui vaut donc la peine d’être transmise [3] », écrit l’auteur. Tout ce que récuse la gauche quelle qu’en soit la forme ; car « l’identité de la gauche est la rupture avec ce qui est réellement [4] », écrit Maximilian Krah, qui a le sens des formules.

L’intellectualisme contre la nature et la tradition

L’auteur fait d’ailleurs justement remarquer que la gauche domine sur le plan idéologique parce que précisément elle ne peut exister qu’en faisant de très gros efforts de justification abstraite et intellectuelle pour prétendre qu’il faut s’écarter de la tradition et de la nature. Alors qu’être en accord avec la nature et la tradition, ce qui constitue le véritable positionnement de la droite à ses yeux, ne nécessite pas de tels efforts.

Donc, dans les joutes intellectuelles, la gauche est toujours mieux armée que la droite, mais cette domination ne traduit pas le fait que la gauche ait raison pour autant, comme nous le voyons clairement aujourd’hui.

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mercredi, 29 mai 2024

Parution du nouveau numéro (n°208) de la revue Éléments

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Sur la corde raide… sans filet

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Caroline Galactéros

Nous ne pratiquons plus seulement le somnambulisme. Nous sommes désormais des funambules. Nous nous hasardons en tutu sur une corde raide, sans barre d’équilibre ni filet. Le gouffre se creuse entre deux parties du monde de plus en plus antagonistes dans leurs intérêts, leurs postures et leurs ambitions. En Europe, la sécurité est en lambeaux mais, à quelques semaines du scrutin européen, en France du moins, on fait comme si de rien était. Pourtant, la situation en Ukraine se détériore de jour en jour. Les tendances identifiées voici plus d’un an se confirment chaque jour d’avantage. Les forces ukrainiennes sont en mal criant d’hommes et de matériels, et le différentiel de puissance avec la Russie parait désormais irrattrapable. Tous les observateurs civils et militaires sérieux le savent. Les Anglo-saxons ont commencé à l’avouer à mi-mots dès le printemps 2023. Mais cela n’a pas l’air de les conduire à la raison, et les Européens moins encore. 

Tout au contraire, nous doublons, triplons la mise, comme investis d’une mission impossible mais sacrée. On nourrit l’escalade verbale, on verse des chaudrons d’huile bouillante sur le feu. « La Russie ne doit pas gagner, sinon c’est l’Europe qui est en danger ». Voilà une pétition de principe parfaitement fausse, et en plus moralement indéfendable pour les « valeurs » européennes, car cela revient à envoyer sans finalement de scrupules à la mort et en pure perte une jeunesse perdue pour une négociation inévitable que chaque jour perdu rendra in fine plus défavorable à leur pays. Mais on n’en a cure. Car ce mensonge permet d’autoriser progressivement l’envoi et l’emploi de matériels qui peuvent toucher le sol russe dans la profondeur. Est-ce légal ? On peut penser que oui. Est-ce légitime ? Peut-être que oui là aussi, au nom de la légitime défense. Mais le problème n’est à vrai dire pas la légalité ni la légitimité de l’usage de ces armements offensifs par leurs récipiendaires. Il est dans leur opportunité d’emploi… pour les puissances qui les ont offerts ou vendus (et aident souvent à leur mise en œuvre sur le terrain) et qui soutiennent l’Ukraine. Notre « co-belligérance », dont nous avons élevé l’analyse au rang de casuistique, devient en effet de plus en plus manifeste.  Par ailleurs, cet emploi d’armes de moyenne et longue portée ne saurait permettre un rétablissement de la position militaire ukrainienne. Cela ne va de facto que la dégrader davantage en durcissant la riposte russe. Surtout, faut-il le rappeler, l’Ukraine n’est pas une île. Elle est géographiquement située entre l’OTAN et la Fédération de Russie et dépend, pour sa sécurité comme pour sa survie économique, totalement de l’OTAN, des USA et de l’UE. En conséquence, l’emploi de ces armements par Kiev met directement en danger ses soutiens. Nous. D’où, pour une part, le rythme circonspect et décalé de leur livraison. 

Pour Washington, Il ne faut pas que l’Ukraine « gagne » militairement (ce que l’on sait impossible). Il faut juste qu’elle ne s’effondre pas totalement mais puisse, à ses propres dépens, faire souffrir la Russie dans la durée, jusqu’au dernier Ukrainien s’il le faut. Le calcul occidental est d’un cynisme total masqué par des envolées lyriques, mais c’est ainsi. Le statut de proxy a des avantages conséquents, notamment financiers, mais aussi des inconvénients de fond. Il ne faut pas s’imaginer acteur majeur quand on n’est qu’un instrument. C’est d’ailleurs aussi valable pour l’Europe… C’est ce que parait découvrir un peu tard le président Zelinsky. 

L’Occident mise dans cette escalade, sur le fait que Moscou bluffe et se laissera finalement faire en se rendant à nos desiderata prétendument moraux et légaux. Il suffit pourtant de regarder la carte militaire et d’écouter les multiples déclarations des responsables russes pour comprendre qu’il n’en sera rien. Mais on ne veut rien savoir. La vérité gêne, donc on l’escamote. C’est bien connu : ce dont on ne parle pas n’existe pas. On prend le pari de l’escalade ! Tout plutôt que d’avouer l’ineptie de nos calculs initiaux : faire tomber le régime de Vladimir Poutine et permettre le retour aux années 90, vues de notre côté comme l’Age d’or d’une Russie à terre, ouverte à l’ingérence et au pillage de ses ressources, mais considérée par les Russes, population dans son immense majorité et responsables confondus, comme une décennie noire de paupérisation et d’affaissement de l’Etat et de la grandeur russes. Cette « puissance pauvre » qui ose ne pas se soumettre à l’exceptionnalisme américain et prétend assurer ses frontières et reprendre en mains les leviers de sa puissance et de son influence dans le monde est un affront vivant à la préséance de l’Occident qui doit dominer et guider le monde en vertu d’un droit naturel d’essence quasi divine ! L’obsolescence de cette façon de penser le monde est l’éléphant dans la pièce. Mais on n’est pas à un déni près. On croit qu’on peut contourner l’animal…

On me dira que je noircis le tableau, que je suis défaitiste, que tout n’est pas si grave et que nous ne sommes pas des va-t-en guerre inconscients. Il est vrai que le récent voyage présidentiel en Chine a calmé les ardeurs françaises et abouti à une déclaration prudente de notre président affirmant, depuis Pékin, que la France n’était en guerre ni contre la Russie ni contre le peuple russe et qu’elle ne voulait pas de changement de régime à Moscou. Mais si l’envoi tonitruant de troupes combattantes françaises en Ukraine parait s’éloigner, le danger d’un engrenage irrattrapable demeure, et c’est Kiev qui est à la manœuvre. 

Le président Zelinski, qui n’est plus légalement président depuis le 21 mai et ne se maintient qu’au prétexte de la loi martiale et de la guerre, fonce dans l’abime qu’il voit comme son ultime chance de survie politique. Il n’a plus rien à perdre et ne craint pas l’engrenage pour les autres. Il veut plus d’armes, plus d’argent et surtout que l’OTAN entre dans la danse, avant l’élection américaine qui pourrait rebattre les cartes dans certains cas de figure. Les attaques ukrainiennes avec l’aide de l’OTAN sur les éléments de la triade nucléaire russe se poursuivent donc à bas bruit et on laisse Kiev franchir allègement les lignes rouges russes, pourtant inlassablement répétées par Moscou. L’idée est manifestement de détériorer le bouclier nucléaire russe jusqu’au point critique où le Kremlin n’aurait d’autre choix que de rétablir une crédibilité dissuasive en effectuant une frappe nucléaire tactique sur le sol ukrainien. A Kiev, dont le régime est aux abois, on se dit sans doute que ce serait la solution pour provoquer, en riposte à une telle frappe prévue par la doctrine nucléaire russe en cas de menace existentielle contre l’Etat et la nation russe, un engagement de l’Otan. L’occasion aussi peut-être, une fois l’affaiblissement des capacités russes atteint, de mettre les dernières forces ukrainiennes en jeu pour exploiter cette vulnérabilité momentanée et jouer son va-tout. 

Kiev n’a en effet plus les moyens depuis déjà des mois, de contenir la pression russe sur l’ensemble du front. L’affrontement est devenu de fait asymétrique et les frappes ukrainiennes sur les civils à Belgorod et ailleurs se multiplient. En toute impunité. Que croit-on qu’il va se passer ? Moscou a dit être prêt à négocier sur la base du réel et avec un interlocuteur légitime, ce que n’est plus le cas de Volodimir Zelinski depuis le 21 mai. L’alliance de plus en plus étroite avec la Biélorussie (on est au bord de la fusion des deux Etats) et la remise en jeu de l’ancien président ukrainien Yanoukovitch par Moscou visent à démontrer aux Américains et aux Ukrainiens qu’il n’y aura pas de dialogue efficace tant que les occidentaux n’auront pas cessé de prendre leurs désirs pour des réalités et accepté de regarder la réalité en face. 

L’Europe, quant elle, perdue, piégée, plus dépendante que jamais (de façon inversement proportionnelle à ses déclarations sur sa souveraineté stratégique) suit benoitement, comme d’habitude, les prescriptions de l’administration Biden, infestée de néoconservateurs en panique devant la détérioration du rapport de force entre l’Occident collectif face au Sud global. Personne ne semble se souvenir à Washington, Londres, Paris et même Berlin, que la diplomatie n’est pas faite pour les chiens, et qu’un affrontement de l’OTAN contre une Russie consolidée dont l’économie de guerre est de plus en plus intégrée à celle du pays tout entier serait une folie pour tous. 

Alors, on ferme les yeux et on prie. L’alliance russo-chinoise se renforce chaque jour, agrégeant autour d’elle bien au-delà de l’Iran ou même de l’Inde. On a beau fomenter des déstabilisations dans tous les coins du monde (Arménie, Iran, Géorgie, Slovaquie, etc..), on veut à toute force croire que les vieilles recettes qui ont marché dans les années 90 sont encore opérationnelles. On refuse de prendre la mesure de la résistance désormais forcenée et organisée de la majeure partie du monde à l’universalisme américain et européen.  

Quant au Moyen-Orient, ce qui s’y déroule sous nos yeux largement indifférents, ses convulsions dramatiques, ce vertige inhumain qui s’aggrave nous laissent abasourdis. Israël s’enfonce lui aussi dans l’impasse militaire, le déni, le discrédit moral et politique. En parallèle, les mascarades pseudo diplomatiques se poursuivent. Des palabres interminables, à Doha, Oman ou ailleurs paraissent n’avoir pour objectif que de montrer que « l’on fait quelque chose » pour enrayer la sauvagerie ou la duplicité des uns et des autres. Mais qui, parmi tous les acteurs régionaux, recherche encore sincèrement l’apaisement ? Postures et impostures mènent cette danse macabre. La guerre permanente comme mode d’action privilégié a encore de beaux jours devant elle. 

Source : le site geopragma cliquez ici

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mardi, 28 mai 2024

Hommage à Marie-France Garaud, décédée la semaine dernière

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Robert Spieler

Marie-France Garaud, femme forte, brillante, belle, talentueuse et distinguée mais malheureusement gaulliste, s’est battue pendant de longues décennies, hélas sans succès, pour l’indépendance et la souveraineté de la France.

Viscéralement anticommuniste, elle était opposée à la dissolution de la France dans une Europe supranationale. Elle est l’auteur, avec Pierre Juillet, de l’appel de Cochin du 6 décembre 1978 stigmatisant avec force « le parti de l’étranger ». Il s’agissait d’un réquisitoire contre la politique européiste et mondialiste de Giscard, alors endossé par Chirac qui n’en tint bien sûr aucun compte une fois aux responsabilités et même avant puisqu’il fit campagne en 1992 pour le oui à Maastricht. Marie-France Garaud fut candidate à la présidentielle de 1981 où elle obtint 1,33 % des voix et fut élue en juin 1999 député européen (1999-2004) sur la liste souverainiste Pasqua-Villiers.

On lui doit cette phrase assassine mais ô combien lucide sur Chirac : « Je croyais qu’il était du marbre dont on fait les statues. En réalité, il est de la faïence dont on fait les bidets. »

Source Rivarol n°3616 du 29 mai 2024 cliquez là

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