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lundi, 08 décembre 2025

Lajos Marton, le Hongrois qui voulait tuer de Gaulle, a rejoint les oies sauvages

Nicolas de Lamberterie

Ce dimanche 7 décembre 2025, Lajos Marton (1931-2025), un acteur et un témoin des grandes déchirures du XXe siècle, s’est éteint.

Lajos Marton voit le jour en 1931 dans une famille pauvre de la petite paysannerie de l’Ouest de la Hongrie, et étudie au lycée grâce à une bourse destinée aux familles modestes. Il devient officier de l’armée hongroise, et bien qu’il ne soit pas membre du Parti Communiste, il intègre par erreur l’État-major de l’Armée de l’Air (qui voulait recruter Lajos Márton ; une fois leur bévue constatée, ses officiers supérieurs n’ont pas osé corriger l’erreur, de peur de représailles). Farouchement anti-communiste, il transmet à l’ambassade américaine en 1955 et en 1956, prenant des risques inconscients, des documents confidentiels sur les installations militaires en Hongrie.

Qualifiant cette question d’énigme de sa vie, Lajos Marton n’a jamais su pourquoi il n’a pas été arrêté, alors qu’il a su par la suite que toutes les entrées à l’ambassade américaine étaient strictement surveillées par les services communistes hongrois. L’une des hypothèses est que les services voulaient identifier un réseau, et ne pouvaient pas imaginer qu’il agissait en loup solitaire.

Il a naturellement pris part à l’insurrection anti-soviétique de l’automne 1956. Il s’est battu de ses propres mains contre les soldats soviétiques, même s’il n’avait aucun plaisir à raconter (même en privé) certains épisodes sanglants auxquels il a pu participer. Durant ces journées folles, il occupe des responsabilités à l’aéroport de Budapest, et intervient pour permettre au photographe français Jean-Pierre Pedrazzini, blessé, d’être évacué.

Condamné à mort, il fuit pour Paris, car le siège de l’OTAN s’y trouve. Il pense reprendre du service auprès des forces de l’OTAN pour poursuivre sa croisade contre le communisme et pour la libération de la Hongrie. Mais il constate assez rapidement que ses services n’intéressent pas les Occidentaux. Il gardera jusqu’à la fin de sa vie une rancœur d’avoir été un soldat abandonné et trahi. A l’inverse, il n’a pas gardé de rancœur contre les Russes, depuis qu’ils ont cessé d’occuper son pays.

Rapidement, c’est une vie d’exilé qui attend Lajos Marton. Mais la France d’alors est en pleine ébullition en raison de la situation algérienne. Naturellement entré en contact avec des militaires français, Lajos Marton participe à l’Opération Résurrection en 1958 qui voit le retour du Général de Gaulle aux commandes du pays. Et il se voit embarqué dans l’OAS, et dans l’opération Charlotte Corday, qui a pour objectif d’assassiner le chef de l’État en 1962.

Dans ce commando d’une douzaine de personnes, commandé par Jean Bastien-Thiry, Lajos Marton retrouve deux autres hongrois, eux aussi réfugiés de 1956 : Gyula Sári et László Varga. Gyula Sári avait fui la Hongrie en 1951, combattu en Indochine dans la Légion (d’où il reviendra avec quelques morceaux de métal dans la jambe), et était retourné en Hongrie en octobre 1956 pour combattre les Soviétiques. Quant à László Varga, il avait participé lui aussi, à l’âge de 14 ans, aux combats de Budapest 1956.

Les Hongrois du Petit-Clamart : Gyula Sári, Lajos Marton, László Varga.

Le commando que l’on pourrait presque qualifier de franco-hongrois organisera le célèbre attentat de Petit-Clamart, dont Charles de Gaulle n’échappe que d’extrême justesse. Les participants sont rapidement identifiés et arrêtés. Bastien-Thiry, leur chef, est fusillé. Lajos Marton, qui a été condamné à mort par contumace, parvient à se cacher pendant plus d’une année, et n’est arrêté qu’en septembre 1963.

Il a droit à un nouveau procès, durant lequel – au grand dam de son avocat affolé par de tels propos – il déclare n’avoir aucun regret, à l’exception d’avoir échoué à accomplir sa mission. Il est condamné à 20 ans de prison. Moins de 5 ans plus tard, il est amnistié comme la plupart des anciens de l’OAS.

Âgé de presque 40 ans, Marton se lance alors dans une vie enfin normale : il trouve un emploi, se marie, et aura trois enfants. Il obtient la citoyenneté française à la fin des années 1970.

Seule exception à sa vie une bonne fois pour toute rangée : en 1983, il accepte une mission de la DGSE pour intervenir au Tchad, pour aider le gouvernement tchadien contre une insurrection pilotée par le colonel Kadhafi.

En 2002, Lajos Marton publie une première fois ses Mémoires, éditées par les Éditions du Rocher. Il révèle pour la première fois la participation d’un haut-fonctionnaire dans la préparation de l’attentat du Petit-Clamart, Jacques Cantelaube, qui avait demandé aux conjurés de faire connaître son action après sa mort.

Voilà ce que l’on peut dire de l’homme « public » qu’était Lajos Marton.

J’ai connu Lajos Marton en 2006-2007. J’avais 20 ans, il en avait 75. Lui était un homme d’âge avancé, un Hongrois vivant en France. Moi un jeune homme français avec un pied en Hongrie. Il était doté d’une mémoire d’éléphant et d’un enthousiasme généreux déconcertants.

Aussi curieux que cela puisse paraître, je n’éprouvais pas d’intérêt prononcé (autre qu’historique) pour les causes dans lesquelles il s’est engagé. Les combats auxquels Lajos Marton a participé appartiennent au passé, et c’est à l’Histoire de les juger.

Ce qui m’impressionnait en revanche, c’était le courage (presque insensé) dont ce fils de petit paysan avait fait preuve toute sa vie. Ainsi que la façon dont il avait traversé les épreuves de l’existence. Il n’a notamment jamais revu sa mère, décédée dans les années 1970, car il ne pouvait pas retourner en Hongrie. Il n’a jamais renié un seul de ses engagements. Sorti de prison presque quarantenaire et sans le sou, il était parvenu malgré tout à construire une vie familiale et professionnelle honorable.

Des lettres envoyées depuis la France par Lajos Marton à sa mère restée en Hongrie. La plupart ont été interceptées par les services communistes, et n’ont pas été transmises au destinataire. Lajos Marton les a récupérées lors de l’ouverture des archives communistes.

C’est sans doute cette vertu qui m’a laissé la plus profonde impression. C’est ce qui m’a motivé à participer à l’édition de ses Mémoires en Hongrie. Cette publication, en 2011, a donné lieu à une tournée mémorable dont nous chérissions tous deux le souvenir. 26 conférences en 21 jours dans quatre pays, 5000km, le tout en pleine été dans une vieille Lancia non-climatisée : nous y avions tous deux laissé 5 kilos ! Lajos avait alors 80 ans, et il était pourtant frais comme un jeune homme.

Maintenant, « Oncle Lajos », comme les Hongrois l’appelaient, appartient à l’Histoire. La mort qu’il a trompée tant de fois l’a finalement rattrapé, à l’âge avancé de 94 ans. Ses écrits demeurent. Ils évoquent des faits historiques déchirants, et laissent apparaître une valeur intemporelle : celle du courage des hommes indomptés.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

Lajos Marton était un ami de longue date. Synthèse nationale adresse ses plus sincères condoléances à sa famille.

SN

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L’AfD continue de dominer les sondages en Allemagne

Afd

La rédaction du Nouveau Présent (cliquez ici)

Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) continue de dominer le classement des formations politiques allemandes. C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage réalisé par l’institut sociologique INSA réalisé pour le quotidien Bild.

L’AfD est prêt à recevoir les voix de 26% des personnes interrogées. Par rapport à la semaine dernière, le parti a perdu 1%. La cote de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et chrétien-social (CSU), qui occupe la deuxième place, reste inchangée à 25%.

Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) est soutenu par 15% des participants à l’étude (sans changement). La cote du parti La Gauche (Die Linke) a augmenté de 1%, atteignant 11%, et dépasse désormais celle des Verts, qui obtiendraient 10% des voix en cas d’élections législatives dimanche prochain. Les autres partis ne pourraient pas franchir la barre des 5% nécessaire pour entrer au Bundestag.

Le sondage a été réalisé du 1er au 5 décembre, auprès de 1.206 personnes.

09:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

L’Amérique sonne le glas de l’Europe – et l’Europe ne l’entend pas

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Balbino Katz

Je lis le document qu’a publié la Maison Blanche, censé présenter au monde la vision géostratégique de l’Amérique. Je m’attendais à un exercice rhétorique, à des formules convenues. Je découvre un acte de rupture.

Le fragment le plus saisissant du document américain ne tient pas seulement dans l’usage de quelques mots durs, mais dans la construction méthodique d’un réquisitoire, presque d’un acte d’accusation contre l’Europe. Jamais, depuis la rédaction du Traité de l’Atlantique Nord, Washington n’avait parlé de son «alliée» dans un ton si dénudé, sans fard, sans onction diplomatique.

L’Europe y apparaît comme un continent engagé non pas dans une simple crise passagère, mais dans un processus historique d’effacement, un glissement lent et continu vers ce que les Américains nomment sans trembler « civilizational erasure ». L’expression revient à plusieurs reprises, avec une précision clinique. Elle n’appartient ni au registre polémique ni au lexique politique habituel: elle relève de la morphologie historique, presque du diagnostic anthropologique.

Les rédacteurs du texte décrivent une Europe qui aurait perdu, morceau après morceau, ce qui constituait sa colonne vertébrale. Ils évoquent une « perte de confiance culturelle », formule qui résume en quatre mots l’épuisement moral d’un continent qui doute désormais de sa légitimité à exister. Ils parlent de « cratère démographique », image frappante, rappelant un sol crevé, affaissé, incapable de soutenir la moindre construction durable. Ils insistent sur des politiques migratoires qualifiées d’auto-destructrices, non parce qu’elles accueillent, mais parce qu’elles remplacent.

Le texte ne s’arrête pas là. Il décrit des gouvernements instables, incapables de représenter des majorités réelles, enfermés dans des coalitions fragiles, dépendants de minorités bruyantes. Il y a quelque chose d’impitoyable dans la manière dont les Américains écrivent que nombre d’États européens sont gouvernés «par des responsables qui n’ont plus le soutien de leur population», comme si la démocratie représentative, chez nous, n’était plus qu’un théâtre d’ombres.

Puis vient la phrase qui, pour l’Europe, devrait résonner comme un coup de tocsin : l’idée que plusieurs nations pourraient devenir « majoritairement non européennes », non pas dans un avenir lointain, mais « dans quelques décennies au plus tard ».

Le document ne suggère pas un risque, il annonce une transformation irréversible, presque accomplie : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans vingt ans. »

Ce n’est pas une image, c’est une prophétie.
Ce n’est pas une alerte, c’est un verdict.

Voilà ce que l’Amérique pense désormais de nous. Voilà ce qu’elle ose écrire, en pleine lumière, sans prendre soin de ménager les susceptibilités européennes. Le voile diplomatique est tombé: il ne reste plus que la nudité du jugement.

Mais le plus extraordinaire n’est pas seulement le diagnostic. C’est ce qui le suit. Car Washington ne propose pas d’aider l’Europe à se sauver d’elle-même. Elle propose d’ouvrir un siège à l’intérieur même des nations européennes, de « cultiver la résistance à leur trajectoire actuelle ». Autrement dit : soutenir, encourager, financer, accompagner toutes les forces politiques qui voudraient rompre avec l’ordre institutionnel et idéologique dominant.

Ce n’est plus un rapport stratégique. C’est une intervention doctrinale, une feuille de route pour remodeler l’Europe en profondeur, au profit des intérêts américains.

Et l’on comprend soudain que ce texte marque une rupture radicale dans l’histoire atlantique.

Les Américains ne craignent plus de dire qu’ils doutent de l’Europe. Ils doutent de ses gouvernements. Ils doutent de sa survie civilisationnelle. Ils doutent même de sa capacité à rester une alliée fiable.

Ils ne voient plus en nous un partenaire. Ils voient un champ de bataille idéologique, culturel, démographique.

Voilà la nouveauté. Voilà la bombe politique. Voilà le morceau de vérité brutale qui, d’un seul coup, éclaire tout le reste.

Il faut mesurer ce que représente une telle franchise. Depuis Woodrow Wilson, souvent guidé par l’influence moins visible mais décisive du colonel House, les États-Unis ont développé un universalisme qu’ils ont présenté comme un idéal mais qui fut avant tout un outil. La Société des Nations puis l’Organisation des Nations unies n’étaient pas natives d’une philanthropie désintéressée. Elles étaient des instruments destinés à organiser le monde autour d’un pivot: Washington.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, ruinée par un désastre dont les États-Unis avaient été à la fois les arbitres et les bénéficiaires, fut reliée à l’Amérique par deux chaînes scintillantes: le crédit et l’OTAN. Nous avons vécu avec cette alliance comme avec un mariage arrangé dont on finit par oublier qu’il fut d’abord une tutelle.

L’administration Trump ne se contente pas de rappeler cette vérité. Elle la proclame et l’assume. Et elle franchit un seuil jamais atteint: elle annonce vouloir « cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe au sein même des nations européennes ». Ce n’est pas un détail. C’est une doctrine.

En clair : les États-Unis soutiendront désormais les forces politiques européennes qui contestent l’ordre institutionnel, migratoire et idéologique dominant en Europe. Ils ne s’adresseront plus seulement aux gouvernements, mais aux peuples, aux partis, aux courants souterrains.

C’est un renversement total de posture. Une révolution géopolitique en gants de boxe.

Les Européens, que disent-ils ? Rien ou presque. Les chancelleries se raidissent, s’indignent de la forme, regrettent la brutalité, invoquent les fameuses « valeurs ». On ne conteste pas le diagnostic, on conteste le ton. Comme si l’esthétique d’un texte importait plus que son contenu.

Il y a dans ces réactions une sorte de vacuité tragique. Les dirigeants européens ne semblent pas comprendre ce qui leur est dit. Ils persistent à croire que l’Amérique demeure ce protecteur bienveillant dont il suffirait de caresser l’humeur. Ils pensent que la rupture n’est qu’un orage. Elle est tectonique.

Pourtant, depuis des décennies, des voix européennes avertissent de cette dépendance. Alain de Benoist a montré que l’atlantisme avait fonctionné comme une dissolution de la souveraineté. Guillaume Faye, avec sa verve prophétique, expliquait déjà que les États-Unis n’hésiteraient pas un jour à se délier de l’Europe si leurs intérêts l’exigeaient. Alexandre Douguine voyait dans l’Union européenne un espace intermédiaire incapable d’être sujet. Même Ernst Jünger, dans ses méditations tardives, pressentait que les nations européennes étaient sur le point de perdre le contrôle sur les grandes forces historiques.

Ce que Trump dit aujourd’hui n’est que l’écho brutal de ces diagnostics longtemps méprisés.

Et pourtant, paradoxalement, ce texte américain pourrait être pour l’Europe un électrochoc salutaire. Jamais, depuis soixante-dix ans, les Européens n’avaient reçu une telle invitation à redevenir adultes. L’Amérique ne veut plus être notre tuteur. Elle nous dit: assumez-vous. Défendez-vous. Devenez ce que vous prétendez être.

Mais nos dirigeants n’entendent rien. Ils ne parlent que de ton, jamais de fond. Ils répètent que « l’alliance est indéfectible », comme si le verbe suffisait à conjurer la réalité.

La langue est prête. Je coupe le feu, la vapeur s’élève, douce et matérielle, un souffle d’autrefois dans une cuisine bretonne. Je referme le document américain. Je reste un instant immobile, les mains tièdes de chaleur et d’inquiétude.

Ce gouvernement Trump, par son cynisme franc, nous rappelle une vérité que nous avions soigneusement ensevelie sous des couches de bons sentiments et de discours atlantistes : les États-Unis ne sont pas nos amis. Ils sont une puissance. Une grande puissance, certes, mais une puissance qui agit pour elle-même et non pour nous.

Rien n’est plus normal, d’ailleurs. Rien n’est plus sain.

Le vrai scandale n’est pas qu’ils défendent leurs intérêts. Le scandale est que l’Europe ne sache plus défendre les siens.

Source :  breizh.info

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samedi, 06 décembre 2025

Aux origines du wokisme

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Source Le Salon beige cliquez là

Interview de Reynald Secher, docteur ès lettres, spécialiste de la résistance aux totalitarismes, auteur à succès entre autres de bandes dessinées d’histoire à destination notamment de la jeunesse, à retrouver sur le site Reynald Secher Éditions cliquez ici.

Qu’est-ce que le wokisme ?

Le wokisme est le dernier wagon d’un mouvement qui débute au XIIIe siècle avec le fameux débat entre la foi et la raison, puis se développe à la Renaissance, s’intellectualise au siècle des Lumières, s’épanouit avec la Révolution française et finalement est repris  idéologiquement par la gauche universelle contemporaine. Dès lors, nous pouvons affirmer que le wokisme et le fils naturel du socialisme. Dans un premier temps, cette pensée conceptualise l’homme nouveau en rupture avec l’homme ancien et aboutit au nihilisme dont le wokisme est une émanation. Je fais mienne la définition du philosophe français Pierre-Henri Tavoillot qui caractérise le wokisme autour de « l’identité, du genre et de la race dont le principe central consiste à révéler et condamner les formes occultes de domination ». En définitive, il s’agit de nier la nature de l’homme et d’abord son identité.

Comment définir l’identité et comment se reproduit-elle ?

Pour comprendre cette notion d’identité, j’en donne toujours une définition simple valable pour l’homme, la nation et la civilisation. C’est savoir d’où l’on vient (la connaissance de l’histoire), qui l’on est à l’instant T (la connaissance de sa langue), et où nous voulons aller ensemble (connaissance de la philosophie). Dès lors, nous comprenons mieux l’intérêt fondamental des sciences historiques et de la philosophie et la maîtrise de la langue d’où le combat qu’a mené la gauche, en s’appuyant, entre autres, sur Antonio Gramsci, pour détruire la transmission de l’histoire, de la langue française et de la philosophie, piliers fondamentaux.

Quand ce plan a-t-il été énoncé et à quel moment s’est-il mis en place ?

Ce plan s’est mis en place à la Révolution française. Les révolutionnaires ont imposé une ère nouvelle avec un découpage calendaire nouveau (les fameuses décades et la nouvelle appellation des mois de l’année), des prénoms nouveaux (souvent d’inspiration mythologique), etc. Si ce plan est remis en question pour des raisons de circonstances, il sera repris et institutionnalisé par le fameux plan Langevin-Wallon à la fin de la Seconde guerre mondiale. Étant ici précisé que Langevin et Wallon étaient deux intellectuels communistes militants. Le principe est simple : ces grands réformateurs d’un nouveau genre veulent régénérer les Français par l’enseignement, pilier de la société. Pour réussir ce pari à plus ou moins long terme, ils mettent en place un système de recrutement du corps professoral basé non plus sur la connaissance mais l’idéologie d’où le fait que la majorité du corps professoral en France (plus de 90 %) est automatiquement de gauche. De nos jours, même des journaux reconnus comme le Monde l’affirment ou le reconnaissent. Puisque la connaissance n’est plus requise pour enseigner, l’effondrement scolaire et universitaire est général à la fois chez les enseignants et chez les élèves et/ou étudiants. En 2022, dans le classement PISA, la France affiche les résultats les plus faibles jamais enregistrés pour le pays puisqu’elle se situe en 23ème position sur les 38 pays membres de l’OCDE. C’est la raison pour laquelle des enseignements se développent de plus en plus parallèlement à l’enseignement public telles que les écoles privées hors contrat.

Comment est-ce possible ?

Citons trois moyens mis en place qui ont rendu possible l’effondrement de l’enseignement:

– Tout d’abord, au niveau du recrutement qui passe obligatoirement par le concours écrit et oral. À l’écrit, le postulant peut passer à travers le contrôle : il suffit qu’il produise une copie idéologiquement à gauche. Je connais cette méthode puisque je l’ai moi-même utilisée. À l’oral, c’est beaucoup plus difficile car le piège se referme. Vous pouvez avoir ainsi une note de 18 à l’écrit et une note de 1 à l’oral. Je connais plusieurs personnes qui ont été dans cette situation, situation qu’elles ne comprennent pas. Pire, même la tenue vestimentaire compte : je citerai encore le cas d’une connaissance qui la première fois est venue en tailleur pantalon et s’est fait recalée et la seconde fois, s’est présentée en pantalon troué avec les cheveux teints en rose et elle a eu de très bons résultats. Ceux qui affirment que l’enseignement français manque d’enseignants mentent. Le problème est dû exclusivement aux conditions de recrutement. Pire, le rebelle peut-être sanctionné par divers moyens qu’il soit enseignant ou cadre, y compris par l’exclusion arbitraire. Je citerai l’expérience vécue en 2024 par le directeur de l’établissement de l’Immaculée Conception, Christian Espeso, suspendu par la rectrice de l’académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure. Celle-ci lui reprochait, entre autres, l’utilisation du terme de « génocide » dans un cours d’histoire sur la Révolution française et l’organisation par son établissement d’une conférence faite par un intervenant (en l’occurrence votre serviteur) « défendant cette approche révisionniste de l’histoire ». Tout est dit ici en quelques mots.  Cette dame oublie que je suis docteur d’État de l’université de Paris IV, gradé de la plus haute distinction universitaire qui m’a été délivrée par sept professeurs prestigieux.

– Ensuite, au niveau du contenu obligatoire des cours. Je ne peux que conseiller de parcourir les livres scolaires, lorsqu’il y en a encore, pour se faire une idée sur cet aspect des choses. Je prendrai un seul exemple, celui de la Révolution française, où le cas de la Vendée n’est même plus abordé, voire la période de la Terreur est carrément occultée, présentant ainsi la Révolution de 1789 uniquement comme la libération des peuples opprimés par l’Ancien régime. Je rappelle que le lycée se conclut par un premier examen universitaire, le baccalauréat, dont la finalité est de vérifier si l’élève rentre bien dans le cadre idéologique.

– Enfin, les méthodes utilisées pour enseigner l’histoire, le français et la philosophie s’appuient sur des méthodes dites globales ou semi-globales et non plus sur l’enseignement chronologique ce qui fait perdre tout repère à l’élève. À titre d’exemple, interrogez aujourd’hui un jeune de 16 ans sur la date du sacre de Charlemagne ou de Napoléon, il sera incapable de vous répondre car incapable de les situer chronologiquement.

Concrètement, comment cette méthode s’applique-t-elle en histoire ?

Les quatre piliers de la transmission de l’histoire sont : la chronologie, les hommes et les femmes, les événements et la cartographie. L’enseignement a brisé ces piliers pour mettre en place la méthode thématique. Par exemple, les professeurs enseignent l’évolution du statut des femmes à travers les siècles ce que les élèves ne peuvent comprendre car ils ne connaissent pas les différentes périodes de l’histoire. En outre,  l’histoire est devenue une matière idéologique. Je reprends l’exemple de la Révolution française qui est totalement idéalisée car enseignée comme le passage de l’obscurantisme à la lumière, c’est-à-dire le progrès. Pour faire passer ce message, considéré comme essentiel, tout est permis : il n’y a plus aucune vérité historique, tout est mythifié, exit la grandeur de la France, les hommes exceptionnels qui ont traversé l’histoire, la créativité architecturale, scientifique, artistique, etc. L’histoire de France est devenu un roman national au sens strict du terme. Je prends encore un exemple : le mythe du soldat Bara qui n’est absolument pas mort comme un héros tué par les « méchants brigands », même l’adjudant-général Desmarres sous les ordres duquel il se trouvait n’est pas clair sur les circonstances de sa mort.

À la lecture des livres d’histoire, chacun ne peut qu’être sidéré de leur contenu et choqué de l’enseignement de telles inepties.

Dès lors, nous comprenons mieux les attaques systématiques de ces wokistes, autoproclamés leaders d’opinion, contre les musées classiques, les émissions de radio ou de télévision, les parcs à thème comme le Puy du fou, les banquets comme ceux organisés par le Canon français, les spectacles historiques, etc. C’est dans ce contexte de déformation du réel et de censure mémorielle que s’inscrivent les polémiques actuelles autour de deux spectacles qui retracent notre histoire millénaire. Le premier, La Dame de Pierre, écrit et mis en scène par un jeune de 28 ans, Corentin Stemler, retrace l’histoire du plus célèbre monument au monde, la cathédrale Notre-Dame de Paris, à travers une gigantesque fresque historique et musicale. Pour contrecarrer la tournée nationale du spectacle, la CGT Spectacle organise systématiquement des appels à la grève et des manifestations « antifascistes » afin d’empêcher sa représentation sous prétexte qu’il véhiculerait une vision « xénophobe » et « masculiniste » de l’histoire. Le second, Murmures de la Cité, créé en Auvergne au Centre National du Costume de Scène (CNCS), est un spectacle qui rend hommage à notre histoire fondatrice et que certains tentent depuis ses débuts de mystifier, d’étouffer par tous les moyens en dépit du droit et malgré les recours, tant il rétablit avec force la vérité que l’on voudrait cacher. Le fondateur, un jeune de 25 ans, Guillaume Senet, subit une véritable persécution tant au niveau personnel que professionnel puisqu’il se retrouve au chômage.

Tous les moyens sont bons pour empêcher le déroulement efficace des manifestations culturelles jugées fascistes, xénophobes etc. Je citerai encore un exemple que j’ai vécu personnellement : mon exclusion de plusieurs salons littéraires, les menaces de mort par décapitation ou cinq balles dans la tête par affichage sur la voie publique etc. Il est à souligner que les plaintes auprès des services compétents sont toutes classées sans suite, même si les coupables sont notoirement connus. Face à la volonté de promouvoir notre histoire à travers l’art du spectacle, ces mêmes wokistes assoient leur nouvelle vision historique à travers des spectacles aberrants tel que celui que nous avons pu découvrir lors de l’ouverture des Jeux olympiques en juillet 2024, étant précisé que ces spectacles sont financés par l’État et bénéficient du soutien indéfectible des médias mainstream.

Dans votre conférence, vous parlez d’un « mémoricide ». Comment ce concept s’articule-t-il aujourd’hui avec les dérives wokistes ?

Le wokisme fait œuvre de mémoricide par nature. Tout ce qui concerne l’avant est à détruire, y compris sur le terrain, d’où les attaques aux œuvres d’art, aux monuments, et en ce moment aux crèches, aux sapins de Noël, aux messes. Nous sommes à l’aube d’événements inénarrables, sauf si l’État et la justice, comme aux États Unis, y mettent un frein.

Votre thèse sur le génocide vendéen a été farouchement combattue pendant des décennies. Voyez-vous dans cette opposition un ancêtre du wokisme actuel ?

Oui, bien sûr. La négation des événements qui se sont déroulés en Vendée sous la Révolution française participe du wokisme puisqu’elle consiste à occulter volontairement des faits qui dérangent car remettant en question la vision idéalisée de la Révolution française qui se voulait indivisible et universelle.

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Trump alerte sur l’effacement civilisationnel de l’Europe : fin des migrations de masse, retour aux frontières, et priorité à l’Occident

Europe, immigration… Ce que dit la nouvelle stratégie de défense nationale  de Donald Trump – L'Express

La rédaction de Breizh-Info (cliquez ici)

La nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine, publiée vendredi par la Maison-Blanche, acte un tournant radical : pour Donald Trump, le véritable danger pour l’Occident n’est pas seulement militaire ou économique, mais civilisationnel. Et c’est l’Europe, gangrenée par l’immigration de masse, qui incarne la déchéance.

Le ton est donné dès l’introduction. « Nous mettons l’Amérique d’abord dans tout ce que nous faisons », écrit Donald Trump en préface du nouveau document de stratégie de sécurité nationale, dévoilé vendredi 6 décembre 2025.

Mais cette fois, les avertissements dépassent largement les frontières américaines. C’est l’Europe que vise frontalement la Maison-Blanche : un continent à la dérive, menacé d’un effondrement identitaire, rongé par l’immigration incontrôlée, la censure idéologique et la stérilité démographique.

« Si les tendances actuelles se poursuivent, l’Europe sera méconnaissable dans 20 ans ou moins », avertit le texte.

Immigration de masse = menace stratégique

La Maison-Blanche est claire : la fin des migrations de masse devient un objectif stratégique de premier ordre. Le document considère désormais le contrôle des frontières comme un pilier central de la sécurité nationale américaine, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la défense contre la Chine. Trump va plus loin : il parle d’« invasions » à nos frontières, et de désintégration lente des nations européennes, causée par des politiques migratoires suicidaires, imposées par des élites déconnectées.

Le texte dénonce :

  • la perte des identités nationales,
  • la chute des taux de natalité autochtones,
  • la transformation ethnoculturelle des sociétés occidentales,
  • la répression de l’opposition politique au nom de l’inclusivité,
  • et la « censure de la liberté d’expression » dans les pays européens.

L’OTAN bientôt non-européenne ?

Le document va jusqu’à interroger la pérennité de l’OTAN en tant qu’alliance civilisationnelle.

« Il est plausible que, d’ici quelques décennies, les membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens. »

Une remarque lourde de sens : si les pays européens deviennent des territoires multinationaux sans identité définie, l’alliance transatlantique perd sa cohérence historique.

Trump contre l’Europe bruxelloise

Au-delà de l’immigration, le rapport fustige la bureaucratie européenne et son obsession pour la « régulation étouffante », ainsi que son incapacité à défendre ses peuples :

  • Pas de contrôle aux frontières.
  • Une natalité en chute libre.
  • Une technocratie méprisante.
  • Et des peuples qu’on muselle au nom du progressisme.

Washington appelle l’Europe à « redevenir européenne », à retrouver sa confiance civilisationnelle, et à rompre avec son modèle de société ouverte à tout, sauf à son propre héritage.

La réaction allemande n’a pas tardé. Le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a dénoncé des « leçons inutiles venues de l’extérieur » concernant la liberté d’expression ou la souveraineté.

Mais les peuples, eux, ne réagissent pas. Trop occupés à subir le réel : explosion de l’insécurité, submersion migratoire, déclin scolaire, effondrement démographique.

Et aux États-Unis, Trump capitalise sur cette fracture civilisationnelle entre dirigeants et dirigés, des deux côtés de l’Atlantique.

Faut-il voir dans cette stratégie une déclaration de guerre culturelle à l’Europe progressiste ? Peut-être. Mais surtout, il s’agit d’un appel au réveil pour ceux qui, sur notre continent, n’acceptent pas de voir l’Europe se dissoudre dans un mélange indistinct de peuples, de cultures et de religions.

Car Trump, lui, ose nommer ce que les autres taisent : le remplacement démographique, l’échec du multiculturalisme, et la faillite morale d’un continent qui refuse de se défendre.

Le débat est lancé. L’Europe saura-t-elle encore répondre ? Les Américains ont Donald Trump. Les Européens Nathalie Loiseau et Valérie Hayer. Pas franchement la même compétition.

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vendredi, 05 décembre 2025

Jared Taylor et Nick Fuentes, deux Amériques qui se battent à fleurets mouchetés

America First" The Case Against Twitter feat. Jared Taylor (Épisode  télévisé 2018) - IMDb

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Il y a des soirs où la politique mondiale s’invite sur la table de la cuisine où je prépare une hampe que le boucher m’a vendue sans la parer, un régal que seuls les Argentins apprécient. À Léchiagat, j’ai remplacé depuis longtemps la radio avc les fréquences maritimes par un écran posé près de l’évier. Là où mon oncle marin écoutait autrefois les bulletins météo de l’Atlantique nord et les bavardages entre les bâteaux de pêche, je laisse défiler les monologues d’un jeune Américain à la mèche sombre qui répond à ses abonnés comme on bavarderait au comptoir d’un fast food, Nick Fuentes.

Sous le hoodie de Nick Fuentes, c’est une autre Amérique qui gesticule, celle des fils de la classe moyenne blanche qui ont remplacé les clubs de débat par les live streams, les tracts par des mèmes et les livres brochés par des flux ininterrompus de paroles. Il parle vite, plaisante, invective, lance sur un ton désinvolte des affirmations qui feraient rougir plus d’un éditorialiste parisien, tout en gardant ce sourire de garçon de chœur qui jure qu’il ne veut au fond que le bien de son pays.

Un de ses auditeurs lui a demandé l’autre soir ce qu’il pensait de Jared Taylor et de la dernière conférence de son association American Renaissance, organisée dans un parc national, quelque part dans le Tennessee, non loin de Nashville. Je m’attendais à une révérence, j’ai entendu une imitation. Fuentes a pris une voix plus grave, a grossi les traits, a caricaturé la diction posée de Taylor, a exagéré sa manière de peser les mots lorsqu’il parle de races, de QI, de séparation. Le ton restait amical, presque affectueux, pourtant la distance se marquait, celle qui sépare deux générations d’une même famille de pensée.

Car ces deux hommes appartiennent à la même galaxie idéologique, mais ils n’occupent pas la même orbite. Jared Taylor est le gentleman sudiste, formé dans les bonnes écoles, parlant un anglais lisse, presque victorien un japonais prfait et un excellent français, qui veut habiller le racialisme de la dignité du club et de la bibliothèque. Nick Fuentes est l’enfant de l’ère numérique, ironique, catholique revendiqué, plus ouvertement antisémite, qui joue avec le scandale comme d’autres jouent avec les effets sonores. Les tensions entre eux sont anciennes, nourries surtout par la "question juive". Taylor, fidèle à une ligne qu’il veut stratégique, refuse de faire des Juifs les boucs émissaires centraux de la décadence américaine. Fuentes, lui, a bâti sa réputation en transgressant précisément ce tabou.

Curieux de savoir ce qui se cachait derrière cette taquinerie, j’ai quitté la cuisine, pour ainsi dire, pour me rendre à la source. Direction le site d’American Renaissance (signalé en vain comme dangereux et à éviter par le moteur de recherches) et le texte de l’intervention prononcée par Jared Taylor à sa conférence de novembre 2025. Rien de l’exubérance vocale de Fuentes, ici. Un discours écrit, charpenté, didactique, avec ce mélange d’ironie froide et de sérieux moral que les Américains savent encore manier lorsqu’ils parlent à ce qu’ils imaginent être la conscience de leur peuple.

Taylor commence par s’en prendre à ce qu’il appelle « l’expérience américaine » et à l’« exceptionnalisme » dont les élites de Washington aiment se bercer. Il raille l’idée que les États-Unis auraient suspendu les lois de la nature humaine et découvert la formule magique d’un pays où toutes les races vivraient ensemble dans une harmonie perpétuelle. Il compare l’Amérique à la France, cette France qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, a enchaîné empires, monarchies, républiques, comme un laboratoire politique en surchauffe. L’Argentin que je suis ne peut s’empêcher de sourire, nos propres régimes ont souvent tenu moins longtemps qu’un hiver patagon.

Vient ensuite un long développement sur ce que Taylor considère comme l’échec du « projet multiculturel ». Hypocrisie des élites qui prêchent la diversité sans en subir les effets, écoles où les enfants blancs ne sont plus que des îlots linguistiques au milieu d’une marée de langues étrangères, quartiers où ceux qui chantent les vertus du vivre ensemble ne mettent jamais les pieds. Les traits sont forcés, le tableau volontiers caricatural, pourtant tout Européen ayant traversé certains quartiers de Londres, de Bruxelles ou de Seine-Saint-Denis reconnaîtra des accents familiers dans cette dénonciation du double discours.

Taylor en arrive alors à ce qu’il considère comme le tournant, l’élection de Donald Trump en novembre 2024, son retour au pouvoir après le mandat Biden. Il détaille, avec une précision presque comptable, ce qui, à ses yeux, constitue une rupture. Fermeture réelle de la frontière sud, effondrement du nombre de clandestins libérés dans le pays, diminution de la population née à l’étranger, restriction drastique du droit d’asile, mise à l’écart des organisations militantes qui dictaient depuis des décennies la politique « antiraciste » des agences fédérales, renversement, par décrets, de l’édifice DEI, ce système de préférences raciales et sexuelles que l’administration avait peu à peu étendu à tous les secteurs.

À lire cette litanie, on a l’impression que Taylor coche consciencieusement toutes les cases du programme rêvé par un électorat blanc inquiet, voire obsédé, par la démographie. Il le fait d’ailleurs sans euphorisme, en reconnaissant que ces mesures demeurent fragiles, toutes ou presque dépendantes d’ordres exécutifs que le prochain président démocrate pourra annuler d’un trait de plume. C’est ici que l’auteur bascule du constat vers la prophétie. Il imagine 2028, la probable victoire d’un nouveau candidat progressiste, la reprise de l’immigration, la criminalisation accrue de toute organisation blanche, la marginalisation accélérée de ceux qu’il appelle les « vrais Américains », c’est à dire ceux de souche européenne.

L’issue qu’il propose ne relève plus de la politique ordinaire, mais d’une sorte d’utopie sécessionniste. Taylor ne croit plus possible de « reconquérir » les États-Unis entiers. Il juge irréversible la transformation démographique du pays et ne croit pas réaliste d’expulser des millions de non Blancs, même au nom d’une antériorité historique des pionniers européens. Il envisage donc un autre scénario, que l’on pourrait résumer ainsi, sauver des morceaux d’Amérique plutôt que tout le continent, encourager la formation d’enclaves, de comtés, de villes, voire de petits États où une majorité blanche cohérente, organisée, assurerait une sorte d’autonomie de fait, une souveraineté rampante, à l’abri d’une législation fédérale hostile.

Dans une bouche européenne, ce projet évoquerait les rêveries des séparatistes de salon que moquait déjà Oswald Spengler lorsqu’il rappelait qu’aucune carte ne se trace sans sang. Taylor, lui, s’efforce de présenter cette perspective comme un processus pacifique, presque administratif, une migration intérieure de Blancs racialisés vers des zones rurales ou des petites villes conservatrices, notamment dans le Sud et le Midwest. Il parie sur la lassitude de l’État fédéral, qui selon lui ne trouverait ni les moyens ni la légitimité pour briser des enclaves qui n’auraient violé aucune loi, puisque leur simple existence reposerait sur la liberté de mouvement et d’association.

Écouté depuis une cuisine bretonne, ce projet a quelque chose d’irréel, de presque pastoral une sorte de sionisme pour Européens. On imagine ces familles blanches quittant les métropoles tentaculaires pour aller repeupler un comté du Tennessee, comme d’autres quittent la région parisienne pour s’installer dans le Kreiz Breizh, et l’on mesure à quel point la question raciale, aux États-Unis, a progressivement remplacé la question sociale. Là où nos campagnes se vident parce que les emplois disparaissent, les siennes se rempliraient, dans la vision de Taylor, parce que l’obsession identitaire prendrait le pas sur tous les autres critères de choix.

La fin de son discours prend, comme souvent chez les Anglo Saxons, un ton quasi homilétique. Il en appelle à l’honneur, mot qui sonne aujourd’hui presque archaïque dans la langue française, rappelle que les ancêtres des Américains blancs ont tenu Marathon, Tours, Vienne ou Blood River, exhorte ses auditeurs à se hausser à la hauteur de ce patrimoine héroïque. L’ennemi n’est plus ici un autre peuple, c’est la fatigue, la honte inculquée, la résignation. La fonction du chef, dit il en substance, n’est pas seulement d’avoir raison, c’est d’incarner un type humain que d’autres voudront imiter.

C’est précisément sur ce point que l’écart entre Jared Taylor et Nick Fuentes réapparaît. Taylor croit encore à la force du style, de la tenue, de l’exemplarité personnelle, comme si l’on pouvait arracher des milliardaires conservateurs ou des classes moyennes apeurées en leur montrant des hommes droits, bien mis, bien mariés, figures d’un vieux patriotisme blanc ragaillardi. Fuentes appartient à un autre monde, celui des jeunes hommes qui considèrent que la respectabilité est une faiblesse, que le costume de bonne coupe est un déguisement, et que la seule façon de se faire entendre passe par la provocation, le sarcasme, la mise en scène de soi.

Vu d’Europe, cette rivalité amicale ressemble à un débat interne d’un courant que nos médias réduisent volontiers à une caricature uniforme. Il serait tentant de choisir son camp, le gentleman ou le bateleur, le stratège calculateur ou le gladiateur numérique. Je me garderai bien de trancher. L’un et l’autre expriment, chacun à sa manière, la même angoisse, celle d’une majorité qui prend conscience qu’elle ne l’est plus, ou ne le sera bientôt plus, sur sa propre terre. L’un et l’autre donnent des réponses que notre tradition européenne hésite encore à reprendre à son compte.

De la Bretagne, où les querelles identitaires se jouent encore sur les panneaux bilingues des routes départementales, à l’Argentine de mon enfance, qui a rêvé d’être une Europe transplantée au sud de l’équateur avant de découvrir qu’elle n’était ni tout à fait l’une ni tout à fait l’autre, j’observe l’Amérique des Taylor et des Fuentes comme un avertissement plutôt que comme un modèle. On ne peut pas éternellement nier les appartenances sans provoquer un jour des réveils brutaux. On ne peut pas non plus faire de la couleur de la peau le seul principe d’ordonnancement d’un monde où, contrairement à l’Europe, la coexistance de groupes différents a été la norme..

Il me reste alors l’image initiale, cette cuisine bretonne où l’on entend, par l’intermédiaire d’un écran, les échos d’une conférence tenue dans un parc national américain. Un jeune catholique au nom de famille hérité d’un conquistador, rit en imitant un vieux patricien protestant. Un intellectuel américain explique à un parterre conquis pourquoi son pays ne sera plus jamais une patrie pour les siens. Le vent souffle dehors sur la pointe de Léchiagat, la marée monte, la vieille Europe écoute, attentive. Il lui appartient de comprendre ce qui, dans ces voix lointaines, annonce son propre avenir et ce qu’elle doit, au contraire, laisser au Nouveau Monde, comme un symptôme de ses propres ruptures.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

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Pourquoi les grandes puissance se font la guerre

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C’est paradoxalement un professeur d’université de Chicago, John Mearsheimer, qui nous apporte l’analyse la plus pertinente du chaos qui règne dans le monde actuellement. Aujourd’hui deux conflits majeurs animent la planète, les Etats-Unis contre la Russie en Europe et ces mêmes Etats-Unis contre la Chine avec comme pierre angulaire Taïwan. Une longue histoire qui ne date pas d’aujourd’hui et dont les Etats-Unis sont la cheville ouvrière. Décryptage

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Source : Le Monde diplomatique, août 2023.

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jeudi, 04 décembre 2025

Les vierges de la démocratie progressiste

Comment ne plus voir peur de la solitude ? - Marie Claire

Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées

Le vent d’ouest s’était levé tôt ce matin, un vent saumâtre qui remontait les quais du port du Guilvinec avec un bruit d’écailles froissées. Je m’étais réfugié au bar des Brisants, à la pointe de Lechiagat, cette presqu’île où la terre hésite avant de replonger dans le vide. Derrière la vitre, l’élévateur à bateaux, immense carcasse bleue dressée vers le ciel, m’apparaissait comme un menhir d’acier, un dieu moderne dressé contre le ciel, comme si les hommes avaient voulu rivaliser avec la mer, toujours souveraine.

Je lisais, dans le calme battu par les rafales, une longue enquête publiée par Joel Kotkin et Samuel J. Abrams dans RealClearInvestigations. Une analyse fouillée, presque clinique, sur l’ascension politique d’un groupe que les deux auteurs appellent les Single Woke Females, ces femmes célibataires, diplômées, urbaines, sans enfants, qui forment désormais l’un des piliers électoraux de la gauche américaine.

Je relisais certains passages comme on remonte une sonde métallique du fond de l’eau, avec inquiétude, car ce qu’ils décrivaient aux États-Unis n’a rien d’un phénomène lointain. On en devine déjà les secousses en Europe, dans nos universités saturées de discours de déconstruction et dans les métropoles où l’individualisme devient religion civique.

L’article de Kotkin et Abrams montrait comment les femmes célibataires et sans enfants votent massivement pour le Parti démocrate, à près de soixante huit pour cent selon les sondages de CNN. Cette adhésion ne relève pas seulement de la question de l’avortement ou d’un progressisme pavlovien, elle s’inscrit dans une transformation plus profonde.

Les auteurs soulignent que ces femmes sont les premières victimes d’un basculement intellectuel survenu au sein de l’université américaine. Une révolution tranquille, dont les campus ont été le laboratoire puis le tremplin. Les études de genre explosent, les facultés se féminisent, la pensée critique se transforme en un catéchisme où l’homme hétérosexuel devient figure du mal. La famille traditionnelle est implicitement présentée comme suspecte, la maternité comme une entrave, le mariage comme un archaïsme.

C’est ainsi que se fabrique un type d’individu parfaitement conforme à l’idéologie dominante, une femme disciplinée par les injonctions du féminisme universitaire. Elle ne croit plus aux hommes, ne croit plus en la complémentarité, ne croit plus au foyer, ne croit plus à la transmission, et parfois ne croit plus en la réalité biologique qui l’habite.

Elle croit en revanche au salut politique, à la mobilisation permanente, au rôle nourricier de l’État. Elle devient la consommatrice idéale des récits progressistes, celle que nourrit le désir d’appartenance, cette sève psychologique si profondément féminine dont les propagandes modernes savent tirer parti. Le féminisme y trouve ses meilleurs bataillons.

Je contemplais l’élévateur bleu, immobile dans la bourrasque, et je pensais à ces femmes en apparence si libres, mais prisonnières d’un modèle de vie où la liberté est confondue avec la solitude.

Car les chiffres que rapportent Kotkin et Abrams sont implacables.

L’Amérique compte quarante deux millions de femmes adultes vivant seules, et une femme sur six atteint la fin de sa vie féconde sans avoir connu la maternité. Le nombre de foyers sans enfants explose, tandis que les grandes métropoles deviennent des archipels d’individus isolés.

Ces femmes ont été encouragées à renoncer à tout ce qui fut longtemps une part stable de la condition féminine, non par contrainte mais par pression culturelle. L’université les a formées à penser que la maternité les diminue, que l’homme est un adversaire ou un prédateur, que la famille est un piège, et que le bonheur se trouve dans la profession, l’indépendance, la cause.

Elles l’ont cru.

Et puis le temps passe. On ne rattrape jamais ce que l’on n’a pas vécu. On se retrouve à trente cinq ans dans un studio de Manhattan, à quarante cinq ans dans un immeuble de Boston, à cinquante ans dans un quartier gentrifié de Los Angeles, avec un chat, des diplômes et un laboratoire intérieur silencieux. On se découvre mortelle. On se demande qui viendra au cimetière.

Les sociétés qui promeuvent cette trajectoire sacrifient des générations entières sur l’autel d’un progressisme abstrait. Elles transforment la psychologie féminine en une mécanique électorale.

En Europe, ce glissement est déjà visible. Les grandes villes françaises, allemandes, suédoises, sont devenues des habitats pour femmes seules, diplômées, progressistes, travaillant dans les métiers du soin, de l’administration, de la culture, toutes professions dépendantes d’un État toujours plus vaste. Elles votent pour le système qui garantit leur indépendance matérielle et leur solitude organisée.

Cette nouvelle classe féminine joue contre elle même. Elle marginalise les hommes, réduit le désir masculin à une menace, pathologise la différence des sexes, et croit servir sa liberté en détruisant les structures qui l’ont portée. C’est un phénomène que Spengler aurait sans doute lu comme un signe du Fäulnis, une décomposition lente du tissu vital des civilisations.

Pourtant, au pays de Lechiagat comme à travers l’Europe, je vois aussi autre chose. Je vois des femmes qui refusent ce destin stérile. Je vois celles que les journalistes de gauche appellent avec mépris les trad wives, les épouses traditionnelles, les femmes qui revendiquent la maternité comme une joie, la famille comme une cathédrale, l’homme comme un compagnon et non comme un ennemi.

Je vois des femmes jeunes, lucides, qui observent le naufrage démographique de l’Occident et comprennent que la liberté ne se trouve pas dans la solitude mais dans l’engagement, dans le don de soi, dans la construction patiente d’un foyer. On trouve sur Instagram un joli reflet de cette tendance dans memoires de campagne, un blog personnel d’une mère de famille que je suis régulièrement.

Je vois des militantes de droite, des Européennes, des Américaines, qui défendent la famille, la transmission, l’enracinement. Elles savent qu’elles portent en elles la possibilité d’une renaissance. Elles ne sont pas des victimes, elles sont des fondatrices.

Et au fond, une consolation demeure. Les idéologies gauchisantes ne font pas d’enfants. Elles parlent, elles manifestent, elles s’indignent, mais elles ne se reproduisent pas. Elles s’éteignent naturellement, comme une braise pauvre dont personne ne veut raviver la lumière.

Le vent frappait toujours la vitre lorsque je refermai mon ordinateur. L’élévateur bleu se dressait, stoïque, face à la mer. Il m’apparaissait comme l’image inverse de notre époque, une structure solide qui soutient les bateaux au moment où ils quittent l’eau, un bras d’acier tendu pour éviter qu’ils ne s’écrasent.

Je me disais qu’il faudrait peut être des femmes de cette trempe pour relever nos nations.

Source : Breizh-Info, cliquez ici.

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mercredi, 03 décembre 2025

La Russie n'est pas notre ennemi

Suspension de l'application d'une partie substantielle des dispositions de  la convention franco-Russe

Un article de Bruno Mégret publié sur Polémia (cliquez ici)

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie continue d’agiter la presse et les politiciens. Des points de vue antagonistes sont présentés, parfois de manière violente, et la Russie – qui a envahi militairement l’Ukraine, c’est indéniable – est présentée comme un ennemi absolu pour les Français et les Européens. Sur ce sujet complexe, Polémia donne la parole à toutes les voix, à toutes les visions, à tous les discours. Vous retrouverez ci-dessous un texte de Bruno Mégret. Un texte engagé qui mérite d’être lu, quel que soit son avis sur ce conflit.
Polémia

De l’opération de communication à la guerre ?

On assiste depuis quelque temps à une opération apparemment orchestrée visant à établir un antagonisme durable entre l’Union européenne et la Russie. Macron, toujours désireux de faire croire qu’il existe, en rajoute lourdement, parlant de l’ennemi russe. Il a même envoyé le chef d’État-major des armées tenir un discours des plus alarmistes aux maires de France réunis en congrès, leur annonçant qu’il fallait demander aux Français de se préparer à la guerre et donc au sacrifice de leurs enfants. Indépendamment des bénéfices que Macron espère sans doute tirer de l’atmosphère d’anxiété qu’il essaye de diffuser dans la société française, cette prise de position n’a aucun sens. La Russie n’est nullement un pays ennemi.

La Russie est un pays européen

Certes, ce n’est pas un pays politiquement correct, pas plus que la Chine, l’Inde, le Japon, ou les États-Unis de Trump, mais c’est en revanche un pays européen à part entière, par sa population, sa culture et son histoire qui se sont entrecroisés au cours des siècles écoulés avec ceux de la France. Qui peut dire que Dostoïevski, Tchékhov, Tolstoï, Tchaïkovski, Stravinsky ne font pas partie du patrimoine de notre civilisation européenne ? C’est de surcroît une puissance très complémentaire du bloc que constitue l’Union européenne. La Russie est en effet un pays très peu peuplé au regard de l’immensité de son territoire et doté en revanche de ressources considérables en matières premières et en énergies fossiles, alors que l’Europe densément habitée en est presque totalement dépourvue. Par ailleurs, la Russie est, comme l’Europe, soumise sur son flanc sud à la pression du monde musulman. L’intérêt de l’Europe était donc de nouer avec la Russie des liens étroits de coopération dans le domaine de l’économie, de la sécurité et de la culture et non de la renvoyer vers la Chine. La menace pour l’Europe, ce n’est pas la Russie mais le monde musulman. La menace ne vient pas de l’est mais du sud. Et malheur aux politiques qui se trompent d’ennemi !

L’agression russe a été voulue par le prédécesseur de Trump

Si telle avait été la vision de Macron et des Européens, la guerre en Ukraine n’aurait jamais pu avoir lieu. Il faut rappeler en effet que ce sont les Américains qui ont voulu cette guerre. Fortement investis dans le pouvoir ukrainien, ils ont multiplié les provocations à l’égard de la Russie, affirmant à maintes reprises que l’Ukraine allait entrer dans l’Otan et dans l’Union européenne et refusant dans le même temps toutes les offres de négociation avancées par les Russes, lesquels proposaient une conférence pour la paix et la sécurité en Europe. Dès lors, Poutine a estimé, comme l’avaient prévu les stratèges de l’État profond américain, qu’il devait attaquer l’Ukraine rapidement, avant qu’elle n’entre dans l’Otan. Les Américains n’ont d’ailleurs pas fait preuve d’une grande imagination : ils ont piégé Poutine comme ils avaient piégé Saddam Hussein en le poussant à envahir le Koweït pour pouvoir ensuite le discréditer et finalement l’envahir et le détruire. Dans l’affaire ukrainienne, il en va de même : il s’agissait de pousser la Russie à attaquer l’Ukraine pour discréditer le régime de Poutine et pour couper tous les liens entre la Russie et l’Union européenne, comme ils ont coupé le pipeline Northstream qui alimentait l’Allemagne en gaz russe.

La Russie avait des droits légitimes

En réalité, les Américains se sont comportés vis-à-vis de la Russie comme avec l’Irak, sans prendre en compte la nature même du peuple qu’ils veulent subjuguer. Ils n’ont pas admis que l’Ukraine n’est pas pour la Russie un pays comme un autre : c’est une partie d’elle-même puisque la Russie est, avec la Biélorussie et l’Ukraine, l’héritière de la Rus’ de Kiev, l’État slave qui s’est imposé du IXᵉ au XIIIᵉ siècle à l’est de l’Europe et dont la capitale était Kiev.
De plus, la Russie avait des motifs de se protéger des Occidentaux, le but ultime des chefs de l’État profond américain étant de faire éclater la Fédération de Russie en petits États où pourrait être installée selon eux une démocratie politiquement correcte soumise à Washington.
Enfin, si Poutine est à la tête d’un État autoritaire, ce n’est pas un État totalitaire. Il y a des élections et il y règne à bien des égards plus de liberté de pensée qu’en France. En réalité, ce mode de gouvernement est adapté au peuple russe lequel, d’ailleurs, soutient majoritairement le régime. À vrai dire, les Russes n’ont guère connu que l’imperium soviétique et l’empire des Tsars. Les quelques années de démocratie politiquement correcte ont été synonymes de désordre et de corruption.

Les Européens auraient dû se désolidariser des États-Unis

Les pays de l’Union européenne n’auraient donc jamais dû s’opposer à la Russie au motif que Poutine ne cochait pas toutes les cases de la Cour européenne des droits de l’homme. Ils auraient dû traiter avec ce grand pays pour ce qu’il est et non par rapport à nos critères prétendument moraux. C’est ce que font les hommes d’État.
Ils auraient donc dû s’opposer à la manœuvre américaine qui était d’ailleurs implicitement dirigée contre eux et, sans se soucier des États-Unis, répondre positivement à la proposition de Poutine d’une conférence sur la paix et la sécurité en Europe. Dans ce cadre, ils auraient dû considérer l’Ukraine et la Biélorussie comme deux pays de transition entre le monde russe et l’Union européenne, et accepter que l’Ukraine devienne un pays neutre n’ayant pas vocation à entrer ni dans l’Otan ni dans l’UE, ce qui n’a rien de déshonorant car tel est le statut de la Suisse et tel a été pendant longtemps le cas de l’Autriche. Une telle posture aurait émancipé l’Europe de la tutelle américaine, apaisé les Russes, évité la guerre en Ukraine et consolidé les économies européennes par une coopération fructueuse avec la Russie, notamment pour son approvisionnement en énergie fossile.
Si Macron avait été un homme d’État et non un trublion pathétique et dangereux, il aurait dû, au nom de la France, prendre l’initiative de ce basculement géostratégique. Il aurait ainsi donné à la France un rôle de leadership en Europe et aurait évité des centaines de milliers de morts et des centaines de milliards d’euros de destruction en Ukraine.

L’Union européenne et la Russie, une alliance naturelle

Le problème, c’est qu’il n’y a apparemment plus d’homme d’État en France ni en Europe. Personne dans la classe politique ne semble avoir de vision de notre avenir, personne n’ouvre de perspectives qui réconcilieraient les peuples européens avec leur histoire et leurs valeurs. Pourtant, dans le monde multipolaire qui s’annonce, l’Europe doit s’ériger en une puissance autonome avec comme alliés la Russie d’un côté et les États-Unis de l’autre.
Le monde occidental, disons le monde blanc, qui a dominé d’une façon ou d’une autre l’ensemble de la planète, doit faire face à un choc des civilisations qui n’aura sans doute rien de très amical. Aussi est-ce de l’intérêt de ces trois composantes que chacune d’elles soit forte et agissante pour faire face aux nouveaux pôles de puissance et aux civilisations qu’ils portent.
Encore faut-il, pour mettre en œuvre une telle perspective, renouer avec les règles immémoriales de la politique et donc se libérer de l’idéologie incantatoire et déconstructiviste de l’état de droit national ou international, enfermant les peuples et leurs dirigeants dans l’idéologie abêtissante et suicidaire du politiquement correct.

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mardi, 02 décembre 2025

Ukraine : Drôle de drame

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Dans un entretien au Figaro Magazine, avec Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique, Pierre Lellouche nous explique dans quelle galère se retrouvent les Européens face au problème ukrainien. Isabelle Lasserre se demande si on n va pas vers un nouveau Munich ?

Pierre Lellouche. -  « Munich » , c’est en effet la grille de lecture adoptée par la plupart des médias occidentaux en 2022, notamment en France : Poutine est un nouveau Hitler, Zelensky, lui, est Churchill : il combat seul pour nous. Il est « la première ligne de défense » de l’Europe libre… Biden, lui, parlait à Varsovie d’une « guerre du bien contre le mal ». Pour faire bonne mesure, on assure aujourd’hui que si l’Ukraine tombe, nous serons les prochains sur la liste. Sauf que cette lecture est erronée. Elle ignore la complexité des neuf cents ans d’histoire entre ces deux peuples slaves et l’imbrication de leurs relations. Cette guerre est une guerre de sécession de l’Ukraine par rapport à la Russie, en même temps qu’une guerre civile et qu’une guerre indirecte, par procuration, entre l’Otan et la Russie. De surcroît, même s’il rêve désormais d’un nouveau congrès de Vienne qui accoucherait d’un monde postoccidental avec son allié chinois, Poutine, malgré tous ses travers, n’a rien à voir avec Hitler et son idéologie raciale.

À l’issue de tout cela, ce que je crains, ce sont deux choses : soit un accord imposé par Trump qui sera pire que ce que les Ukrainiens auraient pu obtenir lors des négociations de 2022, soit une prolongation du conflit qui pourrait à tout moment entraîner l’Europe entière dans l’engrenage d’une escalade non contrôlée. Ce n’est donc pas 1938 ou 1939, mais 1914. À savoir qu’un groupe d’États, qui ne veulent pas d’une guerre mondiale, se retrouvent entraînés, par une erreur de calcul de l’un d’eux et par la mécanique des alliances, dans un engrenage qui conduit à la guerre. Je le redis : plus cette guerre dure, plus elle porte en germe le risque d’une escalade. Les Ukrainiens, après l’échec de la contre-offensive ukrainienne de juin 2023, ne peuvent pas militairement regagner les territoires perdus. Ils manquent cruellement d’armes et surtout d’hommes.

Le nombre de déserteurs dépasse désormais celui des recrues et la population ukrainienne a fondu de 52 millions à l’indépendance en 1991 à moins de 38 millions aujourd’hui, le quart de la population de la Russie. La vérité est que nous sommes depuis des mois dans le déni de la défaite annoncée de l’Ukraine, parce que cette défaite est devenue aussi la nôtre. Et nous continuons à nous tromper, en entretenant l’illusion que nous allons gagner cette guerre ou que si nous ne la gagnons pas, nous aurons à combattre la Russie en Estonie ou en Pologne dans cinq ans ! Or, l’Ukraine ne gagnera pas, et nous perdrons avec elle, sans même être en position de médiateur avec la Russie. Il faudra pourtant bien vivre avec ce pays une fois la guerre terminée, car la Russie ne disparaîtra pas. L’Europe, et particulièrement la France, devra donc renouer un dialogue et penser la sécurité commune du continent. C’est sur cet enjeu qu’il faut travailler aujourd’hui, plutôt que de rejouer 1938. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure.

(…) Isabelle Lasserre a globalement raison dans son analyse de Trump. Il se désintéresse complètement de l’Ukraine. La seule fois où il s’y est impliqué, lors de son précédent mandat, c’était pour une affaire de basse politique intérieure, concernant le fils de Joe Biden qui était employé par une société de gaz ukrainienne. Trump avait proposé à Zelensky, qui venait d’être élu, d’échanger l’inculpation de Hunter Biden par le procureur de Kiev contre la livraison de missiles antitank Javelin. L’affaire avait fuité, entraînant une très désagréable procédure de destitution… C’est dire si Trump n’aime ni l’Ukraine ni Zelensky, et manifeste une préférence évidente pour Poutine. L’Europe ne l’intéresse pas non plus, sauf pour vendre ses armes et du gaz à la place du gaz russe. Depuis février, Trump a changé de position à de multiples reprises… Mais ce qu’il cherche avant tout, c’est un deal.

Il a essayé de convaincre Poutine de s’arrêter en acceptant dès le sommet d’Anchorage, le 15 août dernier, l’essentiel des exigences russes. Mais Zelensky, soutenu par les Européens, avait alors refusé et l’on semblait se diriger vers une cinquième année de guerre, entièrement financée cette fois par les Européens. L’élément nouveau aujourd’hui, c’est que, outre la dégradation de la situation militaire sur le terrain cet automne, Zelensky est cerné par une énorme affaire de corruption impliquant ses plus proches. On parle de détournement de 100 millions d’euros, de cuvettes de WC en or massif, de fuite en Israël de l’associé de Zelensky… Les services américains ayant probablement intercepté la totalité des échanges, Zelensky n’est plus vraiment en position de bloquer ce qui est déjà dénoncé, y compris à Paris, comme une « capitulation »… D’où l’ultimatum de huit jours, « jusqu’à Thanksgiving » imposé par Washington, dans le dos des Européens.

Que peuvent faire les Européens ? Peuvent-ils s’opposer au plan de paix de Trump ?

P. L. – À ce stade, on voit mal comment les Européens pourraient s’opposer au plan de paix américano-russe, faute de pouvoir construire une alternative crédible et pas seulement des incantations et des discours. Poursuivre la guerre, comme le souhaitent certains, nécessite des armes que les seuls Européens ne peuvent pas produire, mais aussi beaucoup d’argent. Au moins 70 milliards d’euros par an. L’Europe n’en a pas les moyens, à l’exception peut-être de l’Allemagne. Autrement dit, même si les Ukrainiens acceptent de continuer à payer la note du sang, il est douteux que nous soyons capables de financer et d’armer l’Ukraine sans les Américains. Nous avons déjà dépensé environ 175 milliards d’euros depuis le début de la guerre, et il faudra ajouter au moins 60 milliards cette année. L’Amérique partie, nous voici donc avec la note d’un conflit que nous ne contrôlons aucunement, mais dont l’issue sera extrêmement négative pour nous. Tel est le prix politique que je redoutais depuis le premier jour : celui d’un engagement sans réflexion stratégique, où l’issue est déterminée par des acteurs extérieurs comme Trump et Poutine ; nous voici coincés au milieu du gué et nous devrons payer les conséquences.

Existe-t-il un risque de poursuite de la guerre après un éventuel cessez-le-feu ?

Instruits par l’Histoire, les Ukrainiens attendent aujourd’hui de véritables garanties de sécurité. Mais ils risquent une fois encore d’être déçus… Le projet d’accord américain exclut l’entrée dans l’Otan, mais prévoirait une formule voisine du fameux article 5 de l’Alliance. Reste à savoir si cela suffira, d’autant que le projet d’accord prévoit de plafonner l’armée ukrainienne… Il faut plutôt concevoir un plan de reconstruction, similaire à celui envisagé pour Gaza, avec un système intérimaire où des puissances extérieures viendraient à être déployées comme des Casques bleus, pour garantir la stabilité le long de la ligne de front. La tâche sera difficile, car il subsistera des irrédentistes.

Source : Le figaro magazine 30/11/2025

 

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lundi, 01 décembre 2025

Eric Zemmour : quand Libération confond critique et exorcisme

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Balbino Katz
Chroniqueur des vents et des marées

Je reviens de ma marche sur les dunes de Lechiagat, les semelles alourdies par le sable humide que le vent disperse comme les cendres d’un monde qui s’éteint. Chaque fois que je redescends vers la chapelle de Saint-Fiacre, je m’arrête près de la vieille fontaine qui somnole à l’angle de la nef. J’y plonge deux doigts, non par superstition chrétienne, mais parce que ce geste puise dans quelque chose de plus ancien que l’Évangile, une manière païenne d’entrer en contact avec la terre, l’eau et leurs puissances invisibles. En Bretagne, ces gestes persistent, mêlés confusément aux rites nouveaux, comme des filaments d’un monde antérieur qui continue de respirer sous la pierre.

C’est là, assis sur le banc de granit, que j’ai lu l’article de Libération consacré à « La messe n’est pas dite » le dernier livre d’Eric Zemmour. On reconnaît d’emblée la rhétorique habituelle du journal: une sorte de mêlée militante, où les mots visent moins à comprendre qu’à excommunier. La presse française, trop souvent, demeure prisonnière d’une vision du monde gauchiste, woke, saturée de réflexes pavloviens. Elle ne lit plus le réel, elle le soumet à ses dogmes. Dans cette logique, Eric Zemmour n’est jamais un adversaire intellectuel, mais un coupable par essence.

L’article multiplie les accusations : « révisionnisme », « falsification », « haine effroyable », « bêtise et orientalisme ». Ce ne sont pas des arguments, ce sont des verdicts moraux. On y reproche à Zemmour de défendre un christianisme identitaire, comme si ce christianisme-là n’avait jamais existé, comme si la France n’avait pas été façonnée par mille ans d’une foi qui fut aussi une appartenance, un cadre, une armature. Les rédacteurs semblent ignorer que la dimension identitaire du christianisme fut longtemps la norme de l’Europe. On peut la discuter, mais on ne peut pas la nier.

Vient ensuite l’accusation d’exonération du rôle de l’Église dans la longue histoire du traitement des Juifs. L’argument est mal ajusté. Oui, il y eut au fil des siècles des discriminations, parfois lourdes, toujours injustes, mais qui relevaient d’une logique traditionnelle, compatible avec l’enseignement classique de l’Église, non d’une volonté biologique d’anéantissement. Le régime national-socialiste, lui, s’inscrivait dans un déterminisme racial étranger au monde chrétien. Il considérait l’Église, au même titre que le peuple juif, comme une ennemie à abattre. Oublier cela n’est pas un détail : cela revient à confondre deux systèmes de pensée absolument incompatibles.

Puis arrive le procès de l’analyse zemmourienne de l’islam. La charge devient hystérique. On accuse Zemmour de citer un « nazi » pour mieux attaquer l’islam, allusion à Jacques Benoist-Méchin. Procédé commode, puisqu’il permet d’éviter tout débat sérieux. Pourtant, Libération oublie de préciser que le philo-islamisme contemporain en Europe a aussi des racines troubles. L’un de ses premiers promoteurs modernes, Sigrid Hunke, fut disciple de Heidegger, membre du NSDAP, collaboratrice de l’Ahnenerbe chargée de « recherches raciales » ; et c’est elle, dans Le soleil d’Allah sur l’Occident, qui porta l’idée que l’Europe devait sa grandeur à l’islam.

Autrement dit, la généalogie du discours pro-islam en Europe n’est pas plus pure que celle de ses critiques. Que Libération ne s’en souvienne pas n’est pas innocent: cela disqualifierait leur reductio ad Hitlerum, si commode lorsqu’il s’agit seulement de disqualifier un adversaire.

Enfin, l’article reproche à Zemmour la théorie du « choc des civilisations », taxée « d’américaine » et « peu européenne ». Mais qu’est-ce que cette européanité invoquée à tout propos, sinon une abstraction sans poids, détachée du sol, des peuples, des mémoires ? L’Europe réelle, celle que j’ai retrouvée en Bretagne comme celle qui survit en Argentine, est une civilisation charnelle, non une utopie humaniste. Elle s’enracine dans des traditions, des frontières, des fidélités. Elle ne se réduit pas au lexique d’Edward Saïd, que Libération élève au rang d’oracle définitif.

En quittant Saint-Fiacre, j’ai replongé mes doigts dans l’eau glacée de la fontaine. Cette fraîcheur me ramenait à une phrase d’Ernst Niekisch, ce penseur indocile qui voyait les peuples mourir non sous la force étrangère, mais sous l’abdication intérieure, lorsque la volonté d’être se dissout dans l’indifférence. Pour Niekisch, une nation se tient debout tant qu’elle garde un axe, quelque chose de plus ferme que les slogans et les repentances, une verticalité de conscience.

En descendant le sentier, l’écho d’une autre voix me revenait, plus familière encore, celle d’Alberto Buela, ce philosophe argentin que j’ai fréquenté sur ses terres d’Atalaya. Buela, parlant depuis l’hémisphère sud, disait presque la même chose avec d’autres mots : qu’un peuple n’existe que par sa présence au monde, cette « presencia » qu’il décrivait comme un acte, non comme un héritage gelé. Il faut se tenir là, dans son histoire, dans ses formes propres, et ne pas se laisser remplacer par des abstractions sans visage.

Entre Niekisch et Buela, le dialogue est secret, mais limpide. Le premier voit l’Europe sombrer lorsqu’elle renonce à ce qui fit sa force tragique. Le second rappelle que toute communauté, qu’elle soit européenne ou américaine, se maintient si elle reste fidèle à son « mode d’être » plutôt qu’aux chimères universalistes qu’on voudrait lui imposer. Ce n’est pas un nationalisme de tambour, mais un réalisme de l’âme.

Et je me disais, en écoutant le grondement de la mer derrière les dunes, qu’il existe encore des lieux en Europe où ces deux voix peuvent se répondre. Des lieux où l’on sait que l’identité n’est pas un repli, mais une manière d’habiter le monde ; que la fidélité n’est pas un archaïsme, mais une forme de courage ; et que la France, si elle veut demeurer elle-même, devra un jour retrouver cette vérité simple que Niekisch et Buela, chacun depuis sa rive, n’ont cessé de murmurer.

Une autre résonance enfin, plus proche encore du sol que je foule, me revenait en esprit : celle d’Olier Mordrel. Lui savait, mieux que beaucoup, que les vieux peuples maritimes ne se maintiennent qu’en gardant vivante la ligne de crête entre la houle et le granit. Mordrel répétait que la Bretagne n’est pas un musée ni un folklore, mais une tension vivante entre la mémoire et l’élan, entre la mer qui disperse et la langue qui rassemble. Ce qu’il disait de la Bretagne vaut pour la France tout entière : un peuple qui cesse de dire « je suis » rejoint aussitôt ceux que la poussière recouvre. En quittant Saint-Fiacre, je pensais à cette vieille leçon: aucune civilisation ne se sauve sans s’aimer assez pour se défendre.

Source Breizh Info cliquez ici

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dimanche, 30 novembre 2025

Qui sème la haine récolte l’islamisme

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Michel Onfray

Un récent sondage montre en chiffres et courbes la progression de l’islam en France. On y voit sans conteste, sauf cécité idéologique, que les jeunes musulmans préfèrent le voile, le Coran, la charia, l’islam au crop-top, aux Évangiles, à la République, au Code civil et au judéo-christianisme. Merci qui ? Merci le révisionnisme politique qui permet aux tenants du gauchisme culturel depuis plus d’un demi-siècle d’enseigner, de la maternelle à l’uni- versité en passant par les dites « grandes écoles », avec l’appui et le renfort du monde prétendu culturel, le cinéma, la publicité, la littérature, les prix littéraires, le cinéma, la chanson, le Franco-Suisse Souchon compris, la BD, que la France, c’est le colonialisme, la traite négrière, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, l’écocide planétaire, le réchauffement climatique, Vichy, Pétain, la Shoah. Autrement dit : les chambres à gaz et les fours crématoires.

BHL, qui ne regrette pas aujourd’hui d’avoir été maoïste dans les années 1970, estime qu’il a ainsi contribué au recul du PCF. N’écrit-il pas en effet dans L’Idéologie française (1981) que la France est « la patrie du national-socialisme » (sic) ? C’est le titre du deuxième chapitre de son livre... Qui, après cela, pourrait bien aimer la patrie du national-socialisme ?

Le drapeau de toutes les vilénies

Faut-il s’étonner que deux générations aient pris ces slogans politiques au pied de la lettre et se soient mises à haïr cette France qu’on leur présente depuis des décennies comme détestable ?

Les tenants de gauche et de droite d’une idéologie européiste postnationale, ceux que je nomme les « maastrichiens », récoltent ce qu’ils ont semé depuis qu’ils conchient le drapeau français pour lui préférer le drapeau européen, bannière d’un cosmopolitisme qui réunit – n’est-ce pas éton- nant ? – la France insoumise et le Medef dans un même combat contre les nations. Manon Aubry n’a  pas embrassé sans raison, avec un air franchement réjoui, Ursula von der Leyen quand elle a été réélue à la tête de la Commission européenne le 18 juil- let 2024. In fine, LFI finit toujours au second tour par voter pour le candidat maastrichien – sous prétexte d’antifascisme, bien sûr...

Les courbes de ce sondage qui visualisent la montée de l’islam chez les jeunes en France montrent bien plutôt la montée de la haine de la France et du drapeau tricolore. Ce drapeau est devenu pour nombre de jeunes gens bien dressés à l’insoumission celui de toutes les vilénies.

D’où leur affection en retour pour le drapeau palestinien qui ramasse la haine de la France et de l’Occident tout entier.

Madame Panot peut bien ignorer pour quelle Palestine elle combat, à l’est ou à l’ouest du Jourdain, sinon pourquoi pas à l’ouest d’Israël, la Palestine lui est un prétexte : les ennemis de ses ennemis sont ses amis ; monsieur Delogu, député français, peut bien baiser le drapeau algérien en Algérie avec émotion ; madame Rima Hassan, députée européenne, peut bien affirmer que « l’Algérie est la Mecque des révolutionnaires et de la liberté » –; ce que cette jeune génération dit ainsi, c’est que la haine de la France est leur programme politique.

Ceux qui dissertent, éplorés, sur cette tempête qui se lève feraient mieux de garder leur sévérité pour ceux qui ont semé le vent depuis un demi-siècle et qui, pour certains, continuent de le semer.

Source : Journal du dimanche 30/11/2025

 

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La guerre de Troie n’aura pas lieu

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Vladimir Poutine a envoûté les Russes. Il terrorise l’Ukraine. Il menace l’Occident. La bombe atomique ne dissuade plus le Kremlin. Donald Trump enfile une panoplie de superhéros. Le spectacle est global. Il faut inventer, surprendre, émouvoir. Clausewitz expliquait les guerres anciennes ; Star Wars éclaire les nouvelles. Pascal Praud relit la pièce de Giraudoux et trouve qu’elle est  d’une belle actualité.

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Source : Journal du dimanche, 30/11/2025

 

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samedi, 29 novembre 2025

« Complément d’enquête » n’aime pas CNews

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Mathieu Bock-Côté

Se pourrait-il que le succès de CNews se trouve justement dans sa volonté de témoigner de la part du réel ailleurs niée, ou même présentée de manière inversée ? On me dira que je ne parle pas de nulle part. Vrai. Je suis éditorialiste sur CNews depuis 2021. J’ai même eu le privilège de succéder à Éric Zemmour. J’aggrave apparemment mon cas. Je précise cela avant d’aborder ce qui devait être l’événement médiatique de la semaine : l’enquête attendue, par certains redoutée, censée faire la lumière sur CNews et révéler de quelle manière cette chaîne fabriquerait frauduleusement l’information. On laissait croire qu’après on ne verrait plus la chaîne de la même manière. Qu’elle serait en charpie. Que le dossier de ceux qui rêvent de la fermer se trouverait enrichi d’une belle grosse pièce, d’une preuve définitive. Mais voilà, à la fin, pas grand-chose. Pire encore : rien du tout. Le service public a envoyé ses fins limiers contre CNews. Découverte : « Complément d’enquête » n’aime pas CNews.

On y trouve d’abord, c’est devenu un classique, le procès de Pascal Praud, à partir de vieilles archives usées, toujours les mêmes, mais ressorties chaque fois comme si elles étaient toutes fraîches. On doit en conclure que Praud est un effrayant démagogue qui menace la République, qui a toujours besoin d’un diable à combattre, il faut croire. Que l’homme aux insolentes audiences soit parvenu à réinventer la conversation publique et à ramener un public dépolitisé vers les choses de la cité avec un mélange de gouaille, de théâtre et de camaraderie n’appartient pas au récit. Ce serait un ensorceleur insulteur, il faudrait désenvoûter ses victimes. Presque les exorciser.

Ses victimes : parlons-en. « Complément d’enquête » commence par elles. On y rencontre de braves gens, qu’on nous présente comme de pauvres gens, hypnotisés par CNews, qui les désinformerait. Ils ne comprendraient pas vraiment le monde qui est le leur. C’est eux qu’il faut sauver. Et de quoi faut-il les sauver ? De la désinformation sur l’immigration. Une désinformation programmée, comme le confirmerait un journaliste inconnu au bataillon, censé nous révéler une conspiration de la direction pour stigmatiser les musulmans et les immigrés en général. Comprenez bien : si CNews n’était pas là, les Français ne seraient pas inquiets de l’immigration.

Car CNews serait surtout coupable d’en parler exagérément, tout comme on y parlerait trop d’insécurité. D’ailleurs, dans la promotion du documentaire, la veille de sa diffusion, c’était le principal argument annoncé. On parlerait davantage de ces sujets sur CNews que sur BFMTV ou Franceinfo, ce qui serait bien la preuve d’une dérive éditoriale. C’était aussi l’argument du rapport Jost, réalisé en 2022, aussi pour RSF, et que, pour d’étonnantes raisons, le Conseil d’État avait pris au sérieux au moment de sa frappe contre les chaînes info. Faut-il mettre en place, à l’échelle nationale, une direction éditoriale centralisée, chargée de fixer pour tous l’interprétation des faits, et leur hiérarchisation ?

Ne pourrait-on pas retourner la question ? Pourquoi les chaînes bien vues font-elles l’impasse sur ce sujet ? Se pourrait-il que le succès de CNews se trouve justement dans sa volonté de témoigner de la part du réel ailleurs niée, ou même présentée de manière inversée ? On comprend que le régime, pour se maintenir, doit occulter ou, du moins, interpréter intégralement tout ce qui touche à l’immigration. Le régime diversitaire ne se maintient qu’en nous enfermant avec lui dans son univers parallèle, dont on ne peut sortir sans se faire accuser de désinformer. Mais le réel cogne à la porte ! N’y a-t-il pas quand même un tout petit lien entre l’immigration et l’insécurité ? Non ! Et encore non ! Puisqu’on vous dit que la science, rien qu’elle, et les preuves scientifiques, confirment qu’il n’y en a pas.

C’est au nom de la lutte contre la désinformation qu’on désinformera et qu’on entravera la présentation de ce qui contredit le récit de la diversité heureuse. Si le réel fait intrusion dans la vie publique, le régime risque de s’écrouler. D’ailleurs, la pièce d’anthologie de cette soirée télévisuelle est venue dans la désormais classique séance du fauteuil rouge, où un dénommé Waleckx, inquisiteur blanc-bec maison, s’exaspère que son invité ne se couche pas devant le dogme diversitaire. Il n’y aura jamais trop d’immigration, compris ? Il y a seulement trop de gens qui croient le contraire et de perturbateurs idéologiques pour le leur faire croire.

Au passage, « Complément d’enquête » a dû rafistoler son film à la dernière minute. On le sait, elle accusait en plus CNews de ne pas respecter les temps de parole, à partir d’une étude de RSF. Mal joué : l’Arcom, qui n’est pourtant pas reconnu pour son amour de CNews, a contredit ouvertement l’étude annoncée par l’émission, en rappelant que la chaîne respectait scrupuleusement cette obligation. C’était pourtant encore une fois la « science » qui condamnait CNews. Il faut croire qu’on lui fait dire n’importe quoi. C’était drôle. Morale de l’histoire ? CNews serait un trouble permanent à l’ordre public et on en appelle implicitement à multiplier les signalements contre elle. Si on empile les condamnations contre la chaîne, ne sera-t-il pas possible d’enfin la fermer, simplement ? Le régime se portera mieux en s’imperméabilisant contre les faits déstabilisateurs. Certains pourraient croire que ce bouclier démocratique est surtout un bouclier contre la réalité. Mais ce ne sera pas de la censure. Non. Ce sera le triomphe de l’information certifiée. Cela plaira à certains.

Source : Le Figaro 29/11/2025

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vendredi, 28 novembre 2025

L’autre marée : ce que révèle l’éveil conservateur venu d’Amérique

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Balbino Katz
Chroniqueur des vents et des marées

Breizh infos cliquez là

Je suis arrivé au bar des Brisants après une longue marche sur la dune de Lechiagat, cette longue arête blonde que le vent sculpte sans relâche. À mesure que j’avançais, la mer s’assombrissait comme une encre qu’on remue au fond d’un pot, et j’avais dans les narines cette odeur d’iode mêlée de varech qui vous suit jusque sous les paupières. En poussant la porte du bar, j’ai aperçu Claudine derrière son comptoir, attentive comme toujours, avec ce mélange de bienveillance et de vigilance tranquille propre aux femmes qui ont vu passer plusieurs générations de pêcheurs. Elle m’a salué d’un « vous voilà » qui tient lieu d’accueil et de conversation entière. J’ai pris ma place habituelle près de la fenêtre, et le café brûlant est arrivé sans que j’aie eu besoin de lever la main.

Sur la table, j’ai ouvert l’enquête de Paul-Henri Wallet dans Le Figaro consacrée au réveil des étudiants conservateurs dans les universités américaines, ce phénomène inattendu qui bouscule les campus où régnait jusque-là la tyrannie molle, mais implacable, du wokisme . J’ai lu ces portraits de jeunes gens qui se réunissent en cachette dans des sous-sols ou dans des bars du Bronx parce que les administrations refusent de leur accorder des salles. J’ai lu ce que devient un campus lorsqu’il se transforme en tribunal idéologique, où l’on traque les dissidents comme autrefois on surveillait les suspects politiques. Et j’ai été frappé par cette vérité simple : les cycles reviennent. Rien ne reste figé indéfiniment.

Car voici que les étudiants conservateurs américains relèvent la tête. Voici que les clubs républicains doublent leurs membres. Voici que Turning Point USA, endeuillé par la mort de Charlie Kirk, reçoit des dizaines de milliers de nouvelles adhésions, comme si la violence avait réveillé quelque chose de plus profond que la peur. Voici que la nouvelle administration fédérale coupe les vivres aux universités qui ont trop complaisamment servi de refuge à la censure militante. Le vent tourne, d’abord imperceptiblement, puis avec la régularité d’une marée.

En buvant de petites gorgées de café trop chaud, j’ai pensé à ce que Spengler évoquait dans Le Déclin de l’Occident, cette idée que les civilisations respirent, s’étendent, se contractent, comme de grands organismes. Toutes connaissent des phases d’hypertrophie morale où un dogme, quel qu’il soit, prétend gouverner les consciences sans partage. Puis, lorsque ce dogme a trop usé les âmes et trop comprimé la vie, surgit une génération qui en renverse les barrières. Rien ne dure éternellement dans l’histoire humaine, pas même les inquisitions laïques.

En Europe, ce mouvement n’en est encore qu’à ses balbutiements. Mais certains signaux sont là, ténus, mais réels, comme des braises sous la cendre. Je pense à l’Institut Iliade, qui rassemble chaque année une à deux promotions d’une jeunesse studieuse, affamée de culture classique, de profondeur historique et d’enracinement. Je pense aussi à l’Institut de formation politique, l’IFP d’Alexandre Pesey, qui œuvre dans un registre plus stratégique, formant patiemment ces élites médiatiques et politiques dont l’Europe conservatrice aura besoin lorsqu’elle sortira de son sommeil. L’un apporte la profondeur, l’autre la technique ; ensemble, ils composent les deux faces d’une renaissance encore discrète, comme le chuchotement d’une marée montante avant qu’elle n’envahisse la grève.

Je lève les yeux. Claudine discute avec deux vieux marins qui sentent la sueur et le large. Le bar s’est peuplé sans que je m’en rende compte. Des boomers en ballade rient un peu trop fort, un pêcheur tire lentement sur sa cigarette électronique (quelle misère!), et l’eau du port derrière la vitre continue son lent travail d’assombrissement. Je me dis qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour observer les signes qui montent du monde, parce que rien n’y est forcé, rien n’y est artificiel. Ici, la vie circule comme un vieux courant marin.

Oui, les cycles se succèdent. Oui, tout a une fin. Même les dogmes qui paraissaient invincibles. Peut-être que ce qui se lève aujourd’hui sur les campus américains, ce refus du conformisme progressiste, ce désir d’exister en dehors des injonctions idéologiques, traversera un jour l’Atlantique et gagnera nos propres universités. Peut-être que l’âme européenne, étouffée sous le poids de ses culpabilités fabriquées, retrouvera un jour le goût de la liberté intérieure.

Je termine mon café. Le vent cogne contre la vitre avec une obstination nouvelle. En quittant le bar des Brisants, je sens que la nuit n’est pas seulement en train de tomber. Elle prépare peut-être déjà l’aurore de demain.

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Québec : identité et indépendance

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Rémi Tremblay, Nouveau Présent cliquez ici

C’est un peu inattendu, mais trente ans après le référendum de 1995 sur la question de l’indépendance — perdu par quelques milliers de voix malgré l’appui de 60 % des Canadiens français — la question nationale reprend toute la place au Québec, ravivant une flamme que plusieurs espéraient éteinte.

L’enjeu est simple : faire du Québec un pays à part entière afin que l’Amérique française puisse survivre, évitant ainsi une assimilation à la sauce cajun.

Les raisons de ce réveil sont multiples, mais elles sont d’abord et avant tout liées à l’identité et à l’immigration de masse subie depuis des années. Le parti actuellement au pouvoir à Québec, la Coalition avenir Québec de François Legault, mise depuis 2018 sur la question identitaire pour se maintenir au pouvoir. Promesses de réduire l’immigration, de défendre le fait français, d’instaurer une constitution… Legault a compris que le vent avait tourné et que, plus que jamais, les Québécois en ont ras le bol des politiques de submersion migratoire imposées par le Canada. Mais les demi-mesures de la CAQ ont finalement pavé la voie à ceux qui réclament l’indépendance comme unique moyen de préserver l’identité québécoise.

Le parti souverainiste historique, le Parti québécois (PQ), a donc le vent dans les voiles. Premier dans les intentions de vote et dans les dons, il se prépare aux prochaines élections et son programme a évolué : après le référendum de 1995, il s’était engagé dans une logique de « bonne gestion de la province ». Désormais, il vise clairement l’indépendance. Pour nombre de Québécois, conscients de l’impact démographique de l’immigration, il s’agit de la dernière chance de devenir un pays. C’est l’indépendance ou la louisianisation.

Seulement, par démocratisme, le PQ de Paul Saint-Pierre Plamondon veut s’engager dans la voie référendaire. Un choix d’autant plus étonnant que les révélations s’accumulent sur les irrégularités du scrutin de 1995. Récemment, Sergio Marchi, alors ministre de l’Immigration, a admis avoir accéléré le traitement des demandes de citoyenneté avant le référendum afin d’augmenter le nombre d’électeurs favorables au camp du non (statu quo). Peut-on vraiment croire que, cette fois-ci, le camp fédéraliste jouera franc jeu? D’autant que, contrairement à 1995, où le Québec jouissait d’appuis tacites en France, il est désormais isolé, sans relais. Une « élection référendaire », consistant à appliquer le programme pour lequel le Parti québécois aurait été élu, serait nettement plus réaliste, stratégiquement parlant. Surtout que le Québec n’a jamais signé la Constitution qui le régit.

Dans tous les cas, l’année 2026 risque d’être décisive.

NDLR SN : sur le Canada, lire le CHN (n°12) de Rémi Tremblay consacré à Adrien Arcand cliquez ici

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Messe pour Pétain : le silence de l’épiscopat

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Eric Delcroix, Polémia cliquez ici

L’interdiction voulue par la Gauche de la messe pour Pétain n’a absolument pas été commentée par l’épiscopat français, étrangement mutique. Analyse par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments.

Polémia

Une grave atteinte aux libertés publiques

Le hourvari, la tentative d’interdiction de la messe célébrée le 15 novembre à Saint-Jean-Baptiste de Verdun, pour le repos de l’âme du maréchal Pétain et de ses soldats, est un événement dont il ne faut pas sous-estimer les conséquences. N’ayant pas pu convaincre le président du tribunal administratif de Nancy du risque de troubles à l’ordre public, c’est le maire Samuel Hazard lui-même, garant de cet ordre au nom de la loi, qui s’est efforcé de le troubler en prenant la tête d’une manifestation hostile devant l’église.

Le préfet, à l’unisson, a prêté la main à ce maire indigne, nonobstant l’ordonnance précitée du juge en date du 14 novembre, en empêchant, avec le concours paradoxal de la force publique, nombre de gens qui voulaient y assister de pénétrer dans le sanctuaire. Ce qui, vue la concertation vraisemblable avec le maire et sa coterie, pourrait constituer le délit d’entrave à la liberté de réunion (article 431-1 du Code pénal).

Mais cette grave atteinte aux libertés publiques, ainsi qu’à la séparation de l’Église et de l’État, semble n’être qu’un début de guerre religieuse au nom de l’antifascisme qui demeure l’un des piliers du nouvel ordre mondial, guerre religieuse que l’on se garde bien de faire à l’islam. Quel préfet se risquerait-il à filtrer l’accès à une mosquée ?

Quid de l’épiscopat français ?

Dans le contexte qui est de facto celui d’un ordre dit républicain antifasciste en pleine démesure, il n’est plus guère étonnant que tout ce qui froisse la sensibilité des marxistes, ou orphelins du marxisme, en vienne à tomber sous le coup de mesures vexatoires et de persécutions administratives et judiciaires. Nous le savons…

Mais le bât blesse là où l’on ne devrait pas s’y attendre : l’absence de réaction de l’épiscopat. J’ai cherché en vain des protestations de l’archevêque de Reims en particulier et de l’épiscopat français en général contre une pareille atteinte à la messe, à toutes les messes, pour le repos de l’âme de quiconque. Comment ces princes de l’Église des saints martyrs peuvent-ils être aussi lâches ? Nul ne leur demande leurs options politiques, mais tout simplement de défendre les bases de leur foi.

Car, enfin, la messe n’est-elle pas la célébration mystique du sacrifice du Christ pour la rédemption de tous les hommes, Pétain inclus ? Et de célébrer les martyrs comme-ci, les martyrs comme-ça, jadis ou au loin, très loin — mais aucune esquisse de la moindre velléité de faire face à l’adversité ici et aujourd’hui. Il y a un mot de l’Évangile pour désigner ce genre d’hommes : Jésus (condamné politique comme Pétain, chacun en son temps) les qualifiait de « sépulcres blanchis ».

Benêt peut-être, mais en rétrospective, j’avais cru comprendre que Jacques Chirac avait été implicitement excommunié, en tant que chef du gouvernement ayant fait légaliser l’avortement, acte hautement peccamineux pour l’Église. Mais, ce nonobstant, il a eu droit à des obsèques catholiques en grande pompe dans l’église parisienne de Saint-Sulpice. « Selon que vous serez puissant ou misérable », disait le fabuliste — quelque peu païen, il est vrai…

Quid de l’Église ?

Mais qu’en est-il au-delà de nos frontières dans l’Église catholique, apostolique et romaine ? Naguère, feu le docteur Dor avait été condamné à des peines de prison pour entrave aux avortements (article L 2223 du Code de la santé publique)… à coup de prières publiques ! Aussi avait-il demandé l’asile politique à la Nonciature (ambassade du Vatican à Paris) : il en fut chassé en 48 heures par le harcèlement et les mauvais procédés des bons (?) pères. Le Vatican soutient volontiers les réfugiés politiques, sauf chez lui, sauf pour les siens.

Le martyre, oui, mais pas ici ni maintenant : courage, fuyons ! Une messe ne vaut pas des emmerdes, comme aurait dit Chirac. C’est à ne pas croire, dirait un agnostique…

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jeudi, 27 novembre 2025

Le grand reporter Thierry Marignac invité de Alain Escada sur MPI à propos de son livre "Vu de Russie"

Cette semaine, Alain Escada reçoit Thierry Marignac, reporter, traducteur et écrivain. L’essentiel de l’entretien concerne son dernier livre Vu de Russie – Chroniques de guerre dans le camp ennemi, mais il est aussi question de son précédent livre La guerre avant la guerre qui décrit l’état de l’Ukraine, pays viscéralement corrompu.

La guerre observée du côté russe

Thierry Marignac a plusieurs particularités. Tout d’abord, c’est un français qui parle le russe au point d’en être un traducteur reconnu tant en Russie qu’en France. C’est aussi quelqu’un qui a fait plusieurs longs séjours tant en Ukraine qu’en Russie et conserve des amis dans les deux pays.

Cet entretien passionnant nous fait découvrir la guerre observée du côté russe. Thierry Marignac s’est rendu dans plusieurs régions russes et jusque dans le Donetsk pour interroger des gens de tous milieux et rédiger ces chroniques étonnantes. Cette interview frappe par le fossé qui existe entre le témoignage de quelqu’un qui s’est longuement rendu sur place et le récit officiel véhiculé par des médias mainstream devenus caisses de propagande otanesque sans rien connaître de la Russie.

L’entretien permet aussi de mesurer à quel point la pègre ukrainienne s’est installée jusqu’au sommet de l’Etat ukrainien.

A écouter pour se faire une opinion objective de ce conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Source Médias-presses-infos cliquez ici 

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mercredi, 26 novembre 2025

Sortie prochaine du nouveau numéro de la revue Eléments :

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N°217, décembre janvier 2026, 8,90€ , en kiosques

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Fin de partie en Ukraine

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Quand la politique se fait fiction, on se demande à qui profite le crime. Deux présidents, peu ou prou démonétisés, Macron et l’Ukrainien Zelensky se rencontrent, bavardent et ce dernier annonce qu’il commande à la France 100 avions de combat Rafale. Mazette. Partant de ce constat, une fois de plus Pierre Lellouche éclaire notre lanterne. Sur le fond de ce que l’on sait depuis belle lurette, que l’armée ukrainienne ne gagnera pas cette guerre. Il est criminel de la part de Zelensky de la faire perdurer en envoyant au casse-pipe ce qui reste des forces vives de ce pays. Mais si Macron persiste dans cette erreur, c’est que la défaite à venir est aussi la sienne.

Lire la suite ICI

Source : Valeurs actuelles 26/11/2025

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mardi, 25 novembre 2025

Dans le marasme français, il nous reste une raison d’espérer : le bistrot !

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Thomas Morales*

Que nous reste-t-il ? Nos bijoux de famille volés, Une capitale éventrée. Des gouvernements hachurés. Des églises saccagées. Des routes défoncées. Des usines délocalisées. Des chercheurs écoeurés. Une rentrée littéraire autocentrée. Un hôpital perfusé. La France se meurt à petit feu. Le Général n’est plus là pour siffler la fin de la récré. La province se bat contre les éoliennes. Le PCF n’éduque plus la banlieue dans les cours du soir. On n’apprend plus ses départements à la communale. Les enfants de la bourgeoisie s’expatrient pour un avenir meilleur. Les classes moyennes n’ont même plus les moyens de partir en vacances. Les ouvriers pleurent leur outil de travail disparu. Les paysans sont toujours en colère contre Bruxelles. Et l’État veut saisir les maigres successions. Les retraités passent pour des boucs émissaires et la jeunesse se sent flouée. Violence partout. Justice nulle part. École à bout de souffle. Horizon bouché. Pauvreté au galop. Communautés aux aguets. Méfiance généralisée. Personne ne s’y retrouve.

Notre pays ne vit pas un psychodrame comme en mai 1968, mais une perte de sens. Notre pays se regarde, s’épie et ne s’aime plus. Bientôt, il se haïra. Notre boussole intérieure est cassée. À quoi bon continuer ? Faire semblant ne rime à rien. Comme si notre destin commun s’était brisé sur l’autel des individualités. Nous étions heureux et nous ne le savions pas ou notre déclin s’est amorcé, il y a longtemps, et nous avons feint de l’ignorer. Grande question d’un Hexagone qui jadis tenait sa place et son rang ; drôle de nation, République laïque pétrie de chrétienté qui attirait les regards et les rêves des autres peuples. Autrefois, on nous observait non pas avec une forme d’admiration ou de déférence, plutôt de connivence guillerette. Nous représentions la culture, l’amour et les bals populaires. Aujourd’hui, nous sommes un sujet de moquerie, ou pire, d’indifférence.

Dans ce marasme, il y a cependant une lumière. Une raison, peut-être, d’espérer. Mince, à faible incandescence, mais qui ne s’éteint pas. Si « dérisoire » que personne n’y prête vraiment attention surtout du côté des élites. Cette lumière fait sourire. Au moment où notre pays se désagrège, un lieu résiste. Il ne brille pas par sa magnificence. Il serait plutôt du genre discret, rustique, dépouillé, sommaire, perdu à un coin de rue ou sur une artère quelconque. Il ne possède pas de tableaux de maître accrochés à ses murs, seulement des affiches annonçant des rifles, un comice agricole ou un tournoi de foot. Il n’a changé ni de modèle économique, ni de décor. Il est désuet donc essentiel. Il se compose d’un zinc et d’un percolateur, d’une tireuse et de verres retournés. Il passe sous les radars car il a toujours existé.

Malgré sa mauvaise réputation, il ne désemplit pas. On y boit plus de café noir que de « gros rouge ». L’alcool n’est plus son cœur battant. Jeunes et vieux s’y retrouvent dans une confraternité assez rare à souligner dans un pays aussi fracturé que le nôtre. Y règne une entente cordiale. Une humanité retrouvée. Malgré la chute numérique de Licence IV au fil des décennies, il survit dans les quartiers défavorisés et les campagnes reculées. Il est certainement l’ultime terre d’accueil où la mixité sociale s’exprime. Il attire les prétendants au trône de France seulement durant la quinzaine des campagnes électorales. Les habitués se moquent de cette soudaine « célébrité ». Les médias culturels répugnent à s’y rendre. Il serait l’expression d’un vieux monde rance. Il est perçu comme une incongruité, une survivance du passé, un foyer de contestation en gestation ou un refuge de réactionnaires.

Il demeure malgré tout le dernier espace protégé où la comédie humaine peut s’épancher. Où les solitudes se tiennent chaud. Où les âmes en peine peuvent enfin se reposer. Il a autant de visages que la France possède de caractères. Il est, tour à tour, joyeux, rigolard, vachard ; on y parle librement de sport, de politique, de boulot et d’amours déçues. Où pourrions-nous partager nos misères et nos espérances ? Il est impossible à enfermer dans une caricature. Il est très souvent un rempart à la désertification et à l’aigreur. Le bistrot est notre patrimoine commun. Nos confrères du magazine Bretons y consacrent un numéro hors-série cet automne. Il nous rappelle que l’île d’Hœdic dans le Morbihan possède cinq bars pour cent habitants. Heureux pays !

Source : Le Figaro 25/11/2025

(*) Ecrivain, dernier livre paru, Tendre est la province (Les Equateurs, 2024).

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Vérité au-delà des Pyrénées…

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Source Le Nouveau Présent cliquez ici

En ce cinquantenaire de la mort du général Francisco Franco, une messe prévue ce 29 novembre à Paris par le Cercle Franco-Hispanique a été annulée sous la pression du sénateur communiste Ian Brossat qui avait mobilisé toute la gauche contre cet affront national.

Mais il n’en va pas de même en Espagne où, sur les réseaux sociaux ibériques est en effet devenue virale une rumba gitane intitulée ¡Ay, Paco! ¡Ay, Paco! Un jeu de mots entreles noms du Gitan Paco de Lucía, le plus grand guitariste de flamenco de tous les temps, et de Franco, Paco étant le diminutif de Francisco. Impossible de faire désormais un pas entre Burgos et Malaga sans entendre cette rumba s’échapper des smartphones ou des cafés ou chantonnée par les promeneurs. Ce qui traduit une nostalgie indéniable du franquisme, qui avait su relever l’Espagne de ses ruines et lui assurer une sécurité absolue.

Au grand dam de toute la gauche ibérique qui y voit un « retour en arrière » et un outrage à la mémoire du poète et dramaturge Federigo Garcia Lorca, fils d’une famille opulente mais socialiste et chantre de l’âme gitane, notamment dans son Romancero gitano, et mort en août 1936 dans des circonstances obscures. « Assassiné par des phalangistes » selon la doxa, assertion qui n’a jamais pu être confirmée, de même que le lieu exact de l’inhumation de Garcia Lorca.

Comme en France après la messe si controversée à l’intention du repos de l’âme du Vainqueur de Verdun et de ses soldats tombés pendant la Grande Guerre, les auteurs de ¡Ay, Paco! ¡Ay, Paco! risquent-ils d’être poursuivis pour révisionnisme s’ils sortent de l’anonymat ?

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lundi, 24 novembre 2025

DZ Mafia : anatomie d’une organisation criminelle qui bouscule la France

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Source Breizh info cliquez ici

Née dans les quartiers nord de Marseille, la DZ Mafia s’est imposée en quelques années comme l’un des groupes criminels les plus violents et les plus structurés de France. Son expansion, sa stratégie de recrutement et sa capacité à défier l’État interrogent sur la montée d’un narco-banditisme d’un genre nouveau.

Pendant longtemps, Marseille a connu des guerres de gangs régulières, souvent meurtrières, mais circonscrites à la ville et à ses trafics. Depuis 2022, un phénomène plus inquiétant se dessine : l’émergence d’une organisation hyper-visible, qui revendique, communique, recrute massivement et s’exporte bien au-delà des Bouches-du-Rhône. Cette organisation, baptisée DZ Mafia, concentre aujourd’hui les attentions des magistrats et des services de police spécialisés.

Son nom renvoie au code ISO de l’Algérie (« DZ »), clin d’œil assumé aux origines d’une partie de ses fondateurs. Mais la trajectoire du groupe dépasse largement la dimension identitaire : elle raconte surtout la mutation d’un narcotrafic à la française vers un modèle plus structuré, plus violent, et plus ambitieux.

Des origines à Bassens : la génération Laribi

La genèse de la DZ Mafia s’écrit dans les cités du nord de Marseille, autour des frères Mehdi et Lamine Laribi, anciens figures du trafic à Bassens. Leur ascension criminelle, entamée très tôt, s’est nourrie d’un parcours scolaire chaotique et d’une entrée rapide dans la petite délinquance.

Arrêtés en 2011 dans l’affaire du « barbecue marseillais » – triple homicide qui avait marqué les esprits –, ils sont condamnés en 2015. Le vide laissé derrière eux ouvre la voie à leurs proches, puis à une recomposition progressive des alliances locales.

À sa sortie de prison en 2021, Mehdi Laribi tente de reprendre le terrain perdu. Pour cela, il s’allie à plusieurs groupes marseillais, dont la faction de Marignane et des trafiquants de Font-Vert. L’objectif est clair : éliminer les réseaux adverses et reconstituer un empire criminel. Cette stratégie marque le début d’un engrenage d’une ampleur inédite.

Le rôle des lieutenants : “Mamine”, “Gaby” et “La Brute”

Autour de Laribi gravitent plusieurs figures devenues centrales.

  • Mahdi Zerdoum, surnommé La Brute, ancien patron de différents points de deal, est condamné en 2025 à trente ans de réclusion pour meurtre.

  • Amine Oualane, alias Mamine ou Jalisco, braqueur devenu tueur présumé, est impliqué dans de nombreux dossiers criminels.

  • Gabriel Ory, dit Gaby, tueurs à gages multirécidivistes, particulièrement actif avant son incarcération.

Ces acteurs, même derrière les barreaux, continuent d’influencer les violences, souvent via messageries cryptées. Leur capacité à diriger des opérations depuis la prison est l’un des aspects les plus alarmants de la DZ Mafia : elle montre une organisation capable de fonctionner malgré l’incarcération de ses chefs – un trait typique des cartels internationaux.

2023 : la guerre ouverte contre “Yoda”, tournant sanglant

La véritable explosion de la DZ Mafia intervient en 2023, avec la guerre contre le clan Yoda, mené par Félix Bingui. Ce conflit, déclenché à la suite d’une altercation en Thaïlande entre les chefs des deux groupes, dégénère en vendetta.

Les échanges de tirs, parfois en plein jour, se succèdent.
Des adolescents sont recrutés comme guetteurs ou tireurs.
Des embuscades visant des rivaux, mais aussi des innocents, se multiplient.

La nuit du 2 au 3 avril 2023 reste la plus meurtrière, avec plusieurs fusillades simultanées dans différents quartiers marseillais. C’est également à cette période qu’apparaît pour la première fois la signature « DZ Mafia » dans une vidéo macabre publiée sur Snapchat.

À la fin de 2023, plus de 35 morts sont attribués directement ou indirectement à cette guerre. La DZ en sort victorieuse : les Yoda sont décimés, leur chef arrêté en 2024, tandis que la DZ consolide sa mainmise sur plusieurs cités phocéennes.

Un modèle criminel qui se professionnalise

La particularité de la DZ Mafia réside dans son mode opératoire :

Les adolescents sont sollicités pour les tâches les plus risquées : guet, transport d’armes, parfois assassinats. Les mises en examen de mineurs explosent.

La DZ revendique, menace et diffuse ses actions via Snapchat, Telegram ou TikTok, dans une logique d’intimidation mais aussi de propagande interne. Certains experts parlent d’une “hypervisibilité” jamais vue dans le crime organisé français.

Décapitations, corps calcinés, exécutions filmées : ces méthodes rappellent des pratiques déjà observées dans les mafias sud-américaines.

Au-delà du trafic de stupéfiants, le groupe se lance dans :

  • le racket d’établissements nocturnes,

  • l’extorsion de rappeurs et commerçants,

  • les cambriolages ciblés,

  • l’infiltration dans le BTP ou la restauration,

  • les tentatives d’influence politique.

Pour un commissaire marseillais cité dans une enquête récente, « la DZ n’est plus un réseau : c’est une économie parallèle ».

L’expansion nationale : Nîmes, Sète, Hyères, Dijon, Clermont-Ferrand…

Depuis 2023, la DZ Mafia ne se contente plus de Marseille. Sa stratégie est désormais d’exporter son modèle dans toute la France.

Nîmes : le laboratoire

La ville est le premier territoire de conquête significatif hors PACA.
La DZ y sème une série de fusillades meurtrières dès l’été 2023, notamment celle qui coûte la vie au jeune Fayed, 10 ans.
En 2025, la situation s’enlise dans une guerre à trois factions, avec une escalade d’une brutalité exceptionnelle.

Clermont-Ferrand : deuxième front

Dès 2025, le Sirasco observe une implantation progressive dans plusieurs quartiers, accompagnée de tirs, d’attaques à la grenade et d’une mise en scène particulièrement macabre : un adolescent retrouvé calciné, un couteau planté dans la tempe.

Dijon, Sète, Avignon, Valence, Toulouse, Rennes

Les services spécialisés attribuent à la DZ un rôle croissant dans la prise de contrôle ou la tentative de prise de contrôle de points de deal structurants.

Une organisation qui défie l’État

L’année 2025 marque un nouveau cap : des attaques coordonnées contre des prisons françaises et la tentative avortée d’assassinat d’un directeur adjoint de détention.

Le groupuscule “DDPF”, attribué à des membres ou sympathisants de la DZ Mafia, est soupçonné d’avoir orchestré ces opérations.
Plusieurs suspects, dont des mineurs, sont arrêtés fin avril.

Dans le même temps, un gendarme aixois est grièvement blessé dans une attaque revendiquée par des agresseurs se revendiquant de la DZ.

Pour plusieurs magistrats, cette séquence marque un changement d’échelle : « La DZ Mafia se comporte comme une organisation cherchant à contester directement l’autorité de l’État. »

La DZ Mafia bénéficie aujourd’hui :

  • d’un recrutement abondant,

  • d’une capacité à se reconstituer malgré les arrestations,

  • de liens internationaux (Belgique, Maroc, Italie),

  • et d’une logique d’expansion fondée sur la violence éclair.

Certains enquêteurs redoutent qu’elle ne devienne, selon leur expression, « le premier cartel français ».

Un phénomène qui ne se limite plus à Marseille

La progression de la DZ répond à un contexte national : explosion de la production de cocaïne en Europe, baisse des prix, ubérisation du crime, porosité entre territoires criminels.

Comme le rappelle un spécialiste interrogé dans une enquête judiciaire : « Ce qui se passe à Marseille ne restera pas à Marseille. »

L’enjeu dépasse donc la seule lutte antidrogue : il s’agit désormais d’empêcher qu’un groupe criminel structuré ne s’implante durablement dans le paysage français, avec des ramifications économiques et politiques. Encore faut-il se donner les moyens de le faire, en mettant hors d’état de nuire ces individus comme sont éliminés les terroristes.

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dimanche, 23 novembre 2025

Allez, encore un petit coup de Pascal Praud

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Les médias officiels s’en prennent évidemment à Pascal Praud, affreux jojo populiste aux dires de Libération, du Monde, de l’Obs, bref de toute cette gauche qui nous ment depuis des décennies, oubliant qu’un certain Mitterrand les avait fait cocu avec sa Francisque. Sauf que ce bastion de mensonge est en train de vaciller. Macron n’est certes pas de gauche – quoique -, mais comme tout fout le camp, il a mandaté un général pour nous foutre la trouille. Pascal Praud s’empare de tout ça. Et le drame pour la gauche, c’est qu’il a une bonne plume.

Lire la suite ICI

Source : Journal du dimanche, 23/11/2025

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vendredi, 21 novembre 2025

SATIRE À VUE] Une journaliste de BFM voit une montée inquiétante de l’intégrisme catholique

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Avec son intervention, la journaliste Amélie Rosique fait sont entrée en bourse en tant que multinationale du déni.

Source Boulevard Voltaire cliquez ici

Sur le plateau de BFMTV, la journaliste Amélie Rosique alerte les téléspectateurs de la montée d'un intégrisme catholique. Dans les prisons françaises, il y aurait une flambée de cet extrémisme religieux. La pauvre femme est terrorisée.

BFM nous offre une pépite. La séquence doit être considérée comme un placement. Les petits porteurs se l'arrachent, les téléspectateurs la congèlent. Les générations futures dégusteront sans modération cette inversion de la réalité qui affectait leurs ancêtres. Avec son intervention, la journaliste Amélie Rosique fait sont entrée en bourse en tant que multinationale du déni. Dès les premières secondes, le cours du réel s'effondre. Mission accomplie.

Les fous de Jésus

Pour parvenir à ciseler ce diamant, l'orfèvre de BFM tremble de tout son être : « Moi, ce qui m'inquiète, c'est la montée des intégrismes en général, on le voit aux Etats-Unis, c'est l'intégrisme catholique » Le bijou prend forme. Il prend tout son éclat avec la suite du constat : « On le voit aussi dans les prisons françaises... » A vrai dire, nous pressentions la catastrophe : « Il y a eu un rapport tout récemment de la montée dans les prisons françaises de détenus qui se réclament de ce mouvement extrémiste là. » Google et chat GPT réunis n'ont pas trouvé trace de ce rapport. Peu importe. La voyante de BFM TV a vu des attentats commis par des fous de Jésus. Il est temps de ranger ce joyau dans son écrin. Jamais telle pureté du déni n'avait été atteinte. 3.000 carats. C'est le « Youkounkoun » que Bourvil transportait dans sa limousine. « Je crois qu'il y a une recherche de sens et de terreur, qui, moi, me terrorise » conclut Amélie Rosique.

Les services de sécurité de BFM raccompagnèrent la journaliste jusqu'à son domicile. Passant devant une église, il vérifièrent qu'aucune hostie explosive n'avait été dissimulée aux alentours. Les chants grégoriens qui sortaient des fenêtres de la prison de la Santé finirent de glacer la jeune femme. Vivant de repas chauds portés par la rédaction, Amélie Rosique ne sort plus que pour venir alerter les téléspectateurs du danger catholique qui menace la France. Sa recherche d'exemples concrets monopolise son quotidien. Les coupures de journaux de ces 30 dernières années sont disséquées, les 20 heures de Claire Chazal revisionnés au ralenti. Le journalisme hallucinatoire est une quête de tous les instants. Un atome de preuve, une particule de fait tangible et c'est la gloire. Réception en grandes pompes à LFI et tapis rouge à l'Elysée. Remplacer le mot islamisme par catholicisme... Seuls les héros parviennent à cet exploit !

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Franco : le « camp du bien » ne s’embarrasse ni de la vérité historique ni de la décence

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Quelques jours après la messe à Verdun pour Pétain, une nouvelle controverse éclate : une cérémonie en hommage à Franco. Organisée le 29 novembre par le Cercle Franco-Hispanique, elle se tiendra à la chapelle Notre-Dame de Consolation (VIIIe arrondissement de Paris). L’association appelle au recueillement pour le cinquantième anniversaire de la mort du dictateur espagnol et de l’assassinat en 1936 de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange, mouvement fasciste opposé aux républicains durant la guerre civile espagnole. De quoi faire enrager les militants de gauche, à commencer par Ian Brossat, membre du Parti communiste français, qui réclame l’interdiction de cette messe (NDLR SN : le Cercle franco-hispannique vient de reporter cet événement cliquez ici).

À cette occasion, nous republions un texte déjà diffusé sur Polémia à propos de Franco, qui relate notamment la visite du Général De Gaulle au caudillo en 1970. De quoi rappeler aux communistes qui osent pérorer sur le bilan de Franco que l’histoire est éminemment complexe. Sur ce sujet, nous vous renvoyons également vers deux autres textes : Répression sous Franco : les faussaires historiques de gauche démasqués et Une figure socialiste explique son opposition à l’exhumation de Franco.

Polémia

Par Sylvain Pérignon,

contributeur du Cercle Aristote cliquez ici

Lorsque De Gaulle quitta le pouvoir en 1969 il rendit visite deux chefs d’Etat : l’irlandais Eamon de Valera, l’espagnol Francisco Franco. Deux hommes qui étaient parvenus au pouvoir à l’issue d’une guerre civile. Et qui avaient su faire la paix et entreprendre la réconciliation.

40 ans plus tard le gouvernement mondialiste espagnol veut déterrer la dépouille du Général Franco et certains en France demandent que lui soit retiré à titre posthume la légion d’honneur. Contributeur du blog du Cercle Aristote, juriste et essayiste Sylvain Pérignon fait le point. Et dénonce les délires mémoriels du « camp du bien ».

Polemia

L’indécence du camp du Bien

Les guerres mémorielles menées par le camp du Bien ne s’embarrassent plus ni de la vérité historique, ni de l’honnêteté intellectuelle, ni de la décence commune.

En témoignent les récents épisodes de l’inlassable combat pour imposer une vision de plus en plus caricaturale de l’histoire espagnole, non seulement de la guerre civile mais aussi de ce qu’il est convenu d’appeler la transition démocratique, après la mort de Franco en 1975.

On sait que Franco avait été nommé officier de la Légion d’honneur par décret du 22 février 1928, puis commandeur par décret du 26 octobre 1930, au vu de son action décisive lors du débarquement d’Al Hoceima, opération combinée franco-espagnole qui mit fin en septembre 1925 à la guerre du Rif, et qui lui valut d’être promu le plus jeune général d’Europe.

Il s’est trouvé un militant, fils d’un républicain espagnol, pour demander au grand chancelier de la Légion d’honneur de proposer au président de la République de retirer à Franco la distinction de la Légion d’honneur, et pour ensuite demander au juge administratif de prononcer l’annulation de la décision de refus du grand Chancelier. Par jugement du 16 février 2018, le tribunal administratif de Paris a rappelé que l’article R.135-2 du code de la Légion d’honneur rend possible de retirer à un étranger cette distinction « si celui-ci a commis des actes ou eu un comportement susceptibles d’être déclarés contraires à l’honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France à l’étranger ou aux causes qu’elle soutient dans le monde ». Mais, sans qu’il soit besoin de statuer sur l’application de cet article, le tribunal a rappelé qu’en tout état de cause un retrait post-mortem de la décoration ne saurait être prononcé en l’absence de dispositions expresses le prévoyant. Il est en effet difficile à un mort de présenter sa défense et de faire ainsi respecter le principe du contradictoire…

Le général De Gaulle, soutien de Franco ?

Toutes les tentatives de diabolisation absolue de Franco, pour le réduire à n’être qu’une sorte de Hitler ibérique, se heurtaient à un obstacle gênant : la visite que De Gaulle rendit au Caudillo le 8 juin 1970 et la lettre qu’il adressa ensuite à ce dernier, remerciant de son accueil « l’homme qui assume, au plan le plus illustre, l’unité, le progrès et la grandeur de l’Espagne ». On devine les réactions à cette démarche et à ces mots. Il fallait venger l’affront. Claude Sérillon s’y est récemment attelé dans un court roman intitulé Un déjeuner à Madrid, publié aux éditions du Cherche midi.

Après un prologue relatif au voyage espagnol de De Gaulle, l’auteur invente de toutes pièces un dialogue entre les deux hommes, sur lequel rien n’avait jamais filtré. Mais cette liberté du romancier cache mal un véritable pamphlet qui reprend sans nuances toute la légende noire du franquisme, et se termine par une violente attaque contre De Gaulle : « Le héros était donc faillible. Il n’a pas tenu la distance… De Gaulle a flanché ». Il n’est pas venu à l’idée de Claude Sérillon que De Gaulle, au soir de sa vie, avait pu jeter un regard d’homme d’Etat sur le bilan du franquisme et estimer que celui-ci était globalement positif.

Déterrer un mort au nom de la concorde nationale ?

Mais tout ceci n’est que broutille. Le nouveau premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, apparatchik socialiste arrivé au pouvoir par effraction et ne disposant pas d’une incontestable légitimité, a proclamé d’emblée sa volonté de retirer sans délai la dépouille de Franco du mausolée où il repose, et de faire de « El valle de los caidos *» un mémorial des victimes du fascisme. L’église espagnole, responsable de la Basilique Sainte-Croix où est inhumé Franco, a fait courageusement savoir qu’elle s’en lavait les mains.

La gauche espagnole ne saurait trop conseiller à Pedro Sanchez de ne pas jouer petit bras et de faire incinérer les restes de Franco, les cendres étant dispersées en mer, au-delà des eaux territoriales, afin de ne pas souiller le sol espagnol !

Cette démarche exemplaire, déterrer un mort pour assurer la concorde nationale, ne devrait pas rester sans inspirer d’autres démarches. Que fait le cercueil de Napoléon, tyran et esclavagiste, sous le dôme de l’hôtel des Invalides ? L’en expulser est le rêve du groupuscule qui s’intitule sobrement « Conseil représentatif des associations noires de France » (CRAN). On pourrait penser également aux tombeaux des rois de France, mais l’exhumation a déjà eu lieu en octobre 1793, lors de manifestations populaires particulièrement festives.

Pedro Sanchez prévoit également le même sort à la dépouille voisine de celle de Franco, celle de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole **. Apparemment, l’avoir fusillé le 20 novembre 1936 ne suffit pas à la gauche espagnole pour solder les comptes.

Nous sommes entrés dans une phase de régression intellectuelle

On imagine aisément ce que sera le « mémorial des victimes du fascisme » où l’on emmènera les écoliers et collégiens apprendre ce qui sera devenu l’histoire officielle de la guerre civile. Franco sera présenté comme un tyran génocidaire, et nul doute que Paul Preston constituera la seule source autorisée en la matière. On mesure l’objectivité de cet « historien » lorsque l’on sait que son œuvre majeure, récemment traduite en Français sous le titre Une guerre d’extermination, s’intitulait, dans sa version originale anglaise The Spanish Holocaust. Inquisition and extermination in Twentieth-Century Spain (HarperCollins, 2012). L’indécence du titre éclaire toute la démarche.

Mais à quoi bon argumenter, rappeler que l’histoire écrite par les vaincus ne vaut pas mieux que celle écrite par les vainqueurs, évoquer plusieurs décennies de travaux d’historiens soucieux d’impartialité et de rigueur, dont Stanley Payne a donné une synthèse magistrale (***). Nous sommes maintenant dans une phase de régression, qui ne connaît plus que l’exorcisme, l’instrumentalisation et la manipulation.

Cette phase de régression avait été puissamment encouragée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui fit voter en 2007 une « loi sur la mémoire historique » qui, sous couvert de motifs honorables, visait avant tout à discréditer la transition démocratique des années 70, et notamment la loi d’amnistie du 15 octobre 1977. Cette loi de pardon réciproque, adoptée par la quasi-totalité de la classe politique, et qui n’avait pas été remise en cause par les gouvernements socialistes de Felipe Gonzales****, actait le partage des responsabilités s’agissant de la guerre civile et de ses horreurs. Mais elle visait profondément à exclure du champ politique toute instrumentalisation du souvenir et des séquelles de la guerre civile au profit de jeux politiciens. C’est ce qui a été insupportable à la génération des actuels socialistes espagnols, qui veut déterrer la hache de guerre civile, au nom bien évidemment de la réconciliation nationale.

* Sur la construction de cet imposant complexe monumental, de 1940 à 1959, la thèse de doctorat du professeur Alberto Barcena Perez, Los presos del Valle de los Caidos, (Madrid, San Roman, 2015), fait définitivement justice des outrances polémiques décrivant un enfer du travail forcé pour les prisonniers républicains qui y ont contribué. Ces derniers, volontaires pour ce chantier, bénéficiaient du même traitement que les autres travailleurs, et voyaient leur peine réduite dans des proportions particulièrement avantageuses.

** [Précision de Javier Portella à la lecture de cet article] : Ce serait fort logique, mais ils en ont déjà assez avec la dépouille de Franco. Pedro Sánchez a en effet déclaré qu’il n’allait pas enlever celle de José Antonio, pour la bonne raison qu’il est, lui, une « victime de la guerre ». Il a seulement menacé de la déplacer hors du grand-autel où elle se trouve à présent. Or, ils n’ont pas les moyens juridiques de le faire, l’agencement intérieur de la Basilique étant évidemment du ressort des seuls moines bénédictins du monastère, lesquels s’y opposent. C’est là, d’ailleurs, une des raisons qui rendent compliquée pour le gouvernement l’exhumation de Franco lui-même.

*** Stanley Payne, La guerre d’Espagne, l’histoire face à la confusion mémorielle, préfacé par Arnaud Imatz, Les éditions du Cerf, 2010, paru en Espagne en 2006 sous le titre original 40 preguntas fundamentales sobre la guerra civil.

**** Felipe González, alors Président du gouvernement espagnol, déclarait en 1985 : « Il faut assumer son histoire… Je suis personnellement capable d’affronter l’Histoire de l’Espagne… Franco… est là… Jamais je n’aurais l’idée de renverser une statue de Franco. Jamais ! Je pense que c’est stupide d’aller faire tomber les statues de Franco… Franco fait désormais partie de l’Histoire d’Espagne. Nous ne pouvons pas effacer l’Histoire… J’ai toujours pensé que si quelqu’un croyait que c’était méritoire de renverser Franco de son cheval, il devait le faire de son vivant » (Juan Luis Cebrian, “Entretien avec Felipe González”, El País, Madrid, 17 novembre 1985) . Il a par la suite nettement manifesté son hostilité à la « Loi sur la mémoire historique », y voyant à juste titre une remise en cause de la transition démocratique dont il avait été l’un des acteurs.

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jeudi, 20 novembre 2025

Education, Immigration, Religion, Sociétal Islamisation de la jeunesse : une fracture française qui se creuse

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Arthur Keraudren, Breizh Info cliquez ici

Les données publiées par Le Figaro à partir d’une étude Ifop dressent le portrait d’une mutation profonde au sein de la jeunesse musulmane en France. François Kraus, directeur du pôle politique de l’Ifop, résume le phénomène : « Cette enquête dessine très nettement le portrait d’une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste. »

Les chiffres confirment un basculement net depuis 1989. La fréquentation de la mosquée chez les moins de 25 ans passe de 7 % à 40 %. Le respect strict du ramadan bondit de 51 % à 83 %, tandis que le port du voile grimpe de 16 % à 45 % chez les filles de cette tranche d’âge. Parallèlement, 42 % des jeunes musulmans éprouvent « de la sympathie pour l’islamisme », et selon le JDD, 59 % des 15-24 ans souhaitent l’application de la charia dans les pays non musulmans. L’étude note aussi l’évolution des comportements : 47 % des moins de 25 ans refuseraient de faire la bise à une personne de l’autre sexe.

Une adhésion croissante aux mouvances islamistes

L’étude observe une montée rapide des sympathies envers diverses mouvances islamistes. Les Frères musulmans recueillent un quart de soutien chez l’ensemble des musulmans et un tiers chez les moins de 25 ans. Viennent ensuite le salafisme (9 %), le wahhabisme (8 %), le tabligh (8 %), le takfir (8 %) et le djihadisme (3 %).

Au total, souligne le Figaro, 38 % des musulmans partagent « tout ou partie des positions islamistes en France », contre 19 % en 1998. Cette progression s’accompagne d’un rapport fragilisé aux lois nationales : 57 % des 15-24 ans considèrent les lois françaises « moins importantes » que la charia.

L’Ifop juge cette évolution « préoccupante », une dynamique « loin des discours convenus sur une sécularisation » et qui « dépasse même les estimations les plus pessimistes ».

Une contestation du diagnostic… mais une tendance jugée alarmante

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, conteste l’interprétation de l’étude. Dans un billet, il affirme : « La radicalisation des musulmans ? Souvent, [ce] n’est que la réplique tardive d’une humiliation durable. » Il dénonce aussi une mauvaise lecture des données : « L’erreur ici n’est pas de calcul : elle est de regard. »

Mais pour l’Ifop, les tendances sont claires : les jeunes musulmans apparaissent « systématiquement plus rigoristes et plus radicaux que leurs aînés » sur presque tous les indicateurs. L’institut conclut que « rien ne semble enrayer ce processus » et que ce mouvement « pose avec une acuité nouvelle la question de l’adhésion aux valeurs républicaines », porté par « une jeunesse de plus en plus désireuse de marquer son identité musulmane face à une société française perçue comme hostile ».

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mardi, 18 novembre 2025

Méfiance entre les élites et le peuple

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Marc Lazar est professeur émérite d’histoire et de sociologie à Sciences-Po et titulaire de la chaire Relations franco-italiennes pour l’Europe à l’université Luiss de Rome. C’est un spécialiste des gauches et de la vie politique italienne. Il vient d’éditer Pour l’amour du peuple (Gallimard). Dans un entretien au Figaro (17/11), il retrace l’histoire du populisme en France, du général Boulanger à Jean-Luc Mélenchon. Il interroge aussi sur la relation singulière qu’entretiennent les Français et leurs dirigeants.

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Source : Le Figaro 17/11/2025

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dimanche, 16 novembre 2025

Verdun sous surveillance, ou les vaincus qui font la morale

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Balbino Katz, Breizh info cliquez ici

Il pleuvait dru ce matin là sur la côte bigoudène. Le vent venait de l’ouest, chargé d’écume, et frappait les vitres de ma cuisine comme une main impatiente. Par esprit de contradiction, je sirotais un Torrontés glacé, souvenir de mes années argentines, lorsque un ami m’envoya l’article du Figaro. À Verdun, ce haut lieu de la mémoire française, on avait célébré une messe pour Philippe Pétain et pour les morts de la grande bataille. Messe interdite, puis autorisée par la justice, et finalement placée sous la surveillance d’une quarantaine de policiers. Le ministre de l’Intérieur, dressé dans l’indignation obligatoire, s’empressa de fulminer contre un révisionnisme imaginaire. Il parlait d’atteinte à la République, de profanation mémorielle, comme si vingt personnes réunies dans une église vide menaçaient la stabilité d’un pays de soixante huit millions d’âmes.

J’écoutais la pluie et je songeais que la France, décidément, n’en finit jamais avec sa défaite de 1940. Elle reste cette nation blessée, honteuse et fière tout à la fois, qui n’a jamais accepté de regarder en face la vérité première de son régime actuel. Ce régime est né d’une défaite, non d’une victoire. La France fut écrasée en six semaines, puis occupée, puis libérée par des armées anglo américaines au milieu d’une guerre civile larvée dont on tait encore les excès. Ce que l’on nomme la Résistance n’a jamais constitué une force militaire capable de libérer le pays. Elle fut un ferment moral, réel, digne parfois, mais en rien une alternative militaire. Le récit national qui entoure cette période est donc un récit nécessaire, un récit de survie, un récit de légitimation. La Quatrième République, puis la Cinquième, sont nées dans un clair obscur, où la fiction de la continuité républicaine permettait d’éviter la honte du désastre.

C’est pourquoi rien n’est plus explosif en France que la figure de Pétain. Cet homme porte en lui tout ce que la République actuelle veut oublier. Le héros de Verdun, le sauveur de 1916, celui qui fut acclamé par des foules entières, est devenu le symbole commode de la collaboration et de l’oppression. Le régime a transféré sur lui le poids de ses propres effondrements. On l’a frappé d’indignité pour purifier symboliquement le pays. On continue de le vouer à la malédiction pour maintenir l’édifice. Toucher à Pétain, même pour prier pour son âme, c’est toucher aux fondations morales d’un pouvoir né de la défaite. C’est pourquoi la simple évocation de son nom suffit à faire trembler les ministres.

C’est à ce moment précis que Christian Bouchet, éditeur écclectique et aussi esprit souvent iconoclaste mais lecteur attentif des textes oubliés, a eu la bonne idée de sortir le communiqué des cardinaux français publié lors de la mort du maréchal (NDLR SN : cf. ci-dessous). Quatre princes de l’Église, en 1951, parlaient d’un vieillard dont la destinée avait été tragique, d’un chef militaire respecté, d’un homme qui avait, selon eux, agi selon sa conscience et remis son cas au jugement impartial de l’histoire. Ils appelaient à la paix, au recueillement, à la retenue. Rien là de provocation, rien d’une exaltation politique, seulement l’expression, calme et grave, d’une génération qui avait connu la guerre, la faim, l’occupation, et qui parlait non d’après des livres mais d’après la vie.

Lorsque l’on compare ce texte avec l’hystérie contemporaine, on mesure l’abîme. L’esprit d’alors n’était pas celui d’aujourd’hui. La mémoire vécue autorisait la nuance, la compassion, la prudence. Le passage du temps, la mort des témoins, l’effacement des voix qui savaient ce que furent réellement les années sombres, a laissé la place à une histoire officielle sans épaisseur. Plus l’on s’éloigne du drame, plus la version unique s’impose. Ce que l’expérience tolère, la doxa le bannit. La mainmise du récit officiel ne s’atténue pas avec les décennies. Elle se renforce. Elle se durcit. Elle devient norme morale.

Je pensais alors à l’Allemagne où la défaite de 1945 fut plus écrasante encore. L’Allemagne réunifiée est un pays dont les élites actuelles tirent leur légitimité d’un événement qui a détruit celles qui les ont précédées. Elles doivent leur existence à une double abdication, celle du pouvoir national socialiste, vaincu militairement, et celle de la République démocratique allemande, morte d’épuisement dans l’étreinte glacée de la guerre froide. La version officielle de l’histoire n’y est pas un récit, c’est un dogme. Elle constitue le premier pilier du régime, comme l’illustrèrent jadis les débats du Historikerstreit, ce duel intellectuel entre Habermas et Nolte où il ne s’agissait pas tant de comprendre le passé que de fixer les limites du pensable. En Allemagne, toute remise en cause du récit admis est perçue comme une atteinte à la Constitution elle même. L’histoire y est un ciment fragile, toujours en danger de se fissurer.

En Russie, le phénomène prend un visage différent, mais la logique demeure. L’État actuel est l’héritier d’un régime qui ne fut pas vaincu sur le champ de bataille, mais qui s’effondra de lui même, rongé par l’usure, la pénurie et le mensonge. Le pouvoir russe puise aujourd’hui sa légitimité dans la victoire soviétique de 1945, dans la gloire sacrée de l’Armée rouge. Il est donc naturel que l’histoire y soit jalousement surveillée. Toucher au récit national, c’est affaiblir l’autorité de l’État. D’où cette obsession pour la mémoire de la Grande Guerre patriotique, cette méfiance envers les historiens indépendants, cette rigidité doctrinale qui transforme la moindre nuance en crime politique.

Le phénomène est universel. Les régimes issus d’effondrements surveillent leur histoire comme un animal garde sa blessure. Les vainqueurs, eux, ont une liberté plus large, parfois insolente. Les États Unis publient sans hésiter des ouvrages critiques sur leurs guerres perdues, leurs dérapages, leurs erreurs. Le Royaume Uni, lui aussi victorieux, aborde l’histoire avec une élégance désinvolte. Mais même là, la mémoire se contracte lorsqu’elle rencontre les zones d’ombre. L’une des plus grandes défaites de la marine britannique, l’expédition de Carthagène des Indes en 1741, demeure encore aujourd’hui à peine étudiée. Plus de deux siècles plus tard, les historiens anglais contournent cet épisode avec un silence révélateur. Il fallut presque autant de temps pour que Londres admette l’humiliation subie au Rio de la Plata en 1806 et 1808, lorsque des milices espagnoles, mélange de gauchos et de boutiquiers sous les ordres du français Jacques de Liniers mirent en déroute l’armée britannique pourtant redoutable.

La différence est simple. Les nations victorieuses peuvent se permettre des oublis, des ellipses, des silences polis. Les nations vaincues ne le peuvent pas. Elles doivent construire leur légitimité sur un récit moral, sur une vision de l’histoire qui leur permette d’endurer leurs propres défaites. La France et l’Allemagne, chacune à sa manière, vivent encore sous le poids de leur naufrage. La Russie vit sous celui de son effondrement. Et c’est pourquoi la mémoire y est férocement disputée.

À Verdun, ce week end là, il n’y avait pas de menace. Il n’y avait qu’une poignée de vieillards venus prier pour un homme dont les os reposent depuis longtemps dans une tombe sous surveillance. Pourtant, le régime a tremblé. Le ministre s’est indigné. Les médias ont crié à la profanation. Une messe pour un soldat devenu chef d’État, voilà ce qui suffit aujourd’hui à ébranler la République.

Je quittai ma table, regardai la pluie courir sur la vitre, et je me dis que rien n’a changé depuis l’Antiquité. Les vaincus ne peuvent se permettre la vérité. Ils doivent vivre dans la version des faits qui les tient droits. Les vainqueurs, eux, choisissent leurs oublis.

Et je murmurai pour moi même cette vieille formule latine, la plus honnête de toutes.

Vae victis. Malheur aux vaincus.

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Macron, Souchon et les cons

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Allez, une fois encore un petit coup de Pascal Praud sur l’air de ce temps… plutôt frisquet… Oui, comme un sentiment de lassitude ce dimanche devant le spectacle du monde, devant ces hommes et ces femmes, ministres ou artistes, sincères ou cyniques, certains placés hier au plus haut niveau de l’État, hommes et femmes sans colonne vertébrale, sans esprit de responsabilité et, faut-il l’espérer, sans avenir politique.

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Source : Journal du dimanche 16/11/2025

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